Quel modèle de banque durable après la crise

Transcription

Quel modèle de banque durable après la crise
Pour une définition de la banque universelle durable
contribution à l'ouvrage dirigé par
Pascal Grandin et Dhafer Saidane
La finance durable à paraître en octobre 2011
Georges Pauget
Professeur affilié à l’Université de Paris-Dauphine
Dhafer Saidane
Skema Business School – Université Lille 3
et EQUIPPE
Introduction
Comment définir la banque durable ? Ce concept relève t-il de la simple rhétorique liée à de l'ingénierie
sémantique ou repose t-il sur un vrai modèle économique ?
Notons tout d'abord que la banque durable n'est pas la banque idéale. La banque durable est une réponse
qui s'impose face à la crise financière. Elle traduit le besoin de sécurité et de stabilité des acteurs
économiques mais aussi de certains financiers. Elle fait référence aux fondamentaux de la firme bancaire
dont l'intermédiation repose sur :
- la satisfaction de ses clients,
- une rentabilité qui la situe bien dans le marché,
- une performance à moyen terme et long terme qui assure sa pérennité
- une contribution à la stabilité du système financier.
Bref, la banque durable est un entreprise solide avec des services performants qui a conscience de ses
responsabilités à l'égard de la société et qui inscrit, en conséquence, son action dans le temps notamment
par des financements de long terme.
Elle résulte d'une évolution naturelle des systèmes financiers qui a durée plus d'un quart de siècle. Elle est
l'antidote à une désorganisation financière devenue systémique (cf. ci-dessous).
Pourquoi les banques sont-elles devenues systémiques ? : l’évolution des architectures
1
Source : d’après les auteurs.
La banque durable est une aspiration profonde de la part d’une très grande majorité des acteurs de la crise
économique et sociale qui s’exprime dans la sphère politique et vise à retrouver des taux de croissance
élevés après la crise financière de 2007-2010. Cette institution dont on imagine les pourtours dans ce
chapitre doit reposer sur une gouvernance permettant d’assurer la production de produits financiers
traçables et compréhensibles de tous au service de la croissance sans que cette intermédiation, fondée sur
un risque mesuré, ne menace la stabilité systémique par l’exploitation d’aléa moral vis-à-vis du prêteur en
dernier ressort (PDR) encouragée par son statut TBTF(Too Big To Fail = « trop importantes pour faire
défaut »).
Dès lors, et par extension, la banque universelle durable (BUD) pourrait ne plus être cette « usine géante »
basée sur un mode de production centralisée mais plutôt une somme "d’unités de production" à dimension
maîtrisée et dont l’utilité économique et sociale est clairement perçue par les utilisateurs répondant à un
besoin de proximité.
Elle s’appuierait sur trois caractéristiques.
•
C’est une entité qui s’inscrit dans un horizon temporel moyen et long avec une gestion d’actifs sur
longue période dans le respect de la démographie (gestion des retraites) et des équilibres sociaux.
•
Elle est stable grâce à un système sécurisé basé sur un risque borné et une meilleure
connaissance de la queue de distribution.
•
Elle s’inscrit dans un cadre macro-prudentiel stable assuré par la Banque centrale.
La banque durable s’appuie sur un business model ouvert sur l’économie réelle. C’est ce que l’on va
essayer de montrer en insistant sur deux aspects. On va d’abord examiner la nécessité de dépasser la
vision réductrice de la firme bancaire. En particulier on verra comment la banque d’hier a reculé ses
prétentions prudentielles face aux écarts de l’ingénierie financière. On analysera ensuite comment la crise
peut être de nature à favoriser l'émergence de la banque durable en tant que modèle à architecture ouverte
sur la société.
2
I – Dépasser la vision réductrice de la firme bancaire
L'utilisation excessive des outils de l'économie industrielle dans la banque a conduit à une approche
réductrice de la firme bancaire et à des erreurs d'appréciation. La banque a été considérée comme une
entreprise de services classique. Ainsi l'usage des fonctions de production appliquées à des activités non
homogènes a t-il conduit à des résultats contradictoires. Il en a résulté une approche par les coûts de
transaction qui ne prend pas suffisamment en compte la dimension du risque dans l'espace et dans le
temps. Bref, l'intermédiation bancaire traditionnelle a été négligée de même son rôle en tant que réducteur
de l'asymétrie d'information. Il en a résulté qu'au sein de la banque les préoccupations prudentielles ont
parfois reculé face aux à l'hégémonie de l’ingénierie financière et à son potentiel de rentabilité.
Une vision trop simplifiée de l'organisation de la banque et du fonctionnement du marché
L’héritage productiviste de la révolution industrielle a conduit à l’émergence d’une intermédiation bancaire
dont l’expression est le modèle de la firme bancaire qui a dominé le 20ème siècle. Il est basé sur une
approche microéconomique et industrielle de l’intermédiation financière (cf. graphique). Cette vision
industrielle héritée du paradigme SCP a eu l’inconvénient d’affaiblir la dimension macro-prudentielle de nos
systèmes financiers. Elle a minimisé le devoir macroéconomique des banques comme relai dans la
conduite de la politique monétaire.
La firme bancaire d’hier
Paradigme SCP (Structure-ComportementPerformance)
Gouvernance actionnariale
Business Model orienté marché avec gestion d'actifs
et sous contrainte de rentabilité
Risque systémique sous-estimé
Intermédiation de marché avec produits financiers de
plus en plus complexes
Financement de la croissance avec faible
engagement participatif
Source : d’après les auteurs.
Il est vrai que la connaissance des éléments de stabilité systémique était limitée. Quelques exemples pour
se rendre compte du vide prudentiel.
S’agissant du marché interbancaire international, les interconnexions financières des Money Centers – ces
banques correspondantes constituant le marché interbancaire international – fonctionnaient en réseau sans
que qui que ce soit maîtrise réellement leur poids ni la liquidité qu’ils diffusent. Ces Money Centers sont peu
connus du grand public. Il s'agit des grandes institutions financières très présentes dans les grands centres
financiers, comme New York ou Londres. Elles ont généralement comme clients les gouvernements, les
3
grandes entreprises et même d'autres institutions financières. Cette connaissance limitée du
fonctionnement du « cœur du réacteur » de la finance mondiale est un élément potentiellement
amplificateur du risque systémique car elle affecte l’appréciation de la liquidité mondiale et ne permet pas
de comprendre la formation de la confiance sur les marchés de la liquidité.
Un autre exemple caractéristique, celui des produits hautement transmetteurs de chocs informationnels :
les ETF (Exchange Trade Funds). Il s’agit de l’action ou d’un titre de dette de société à capital variable,
adossé à l’évolution du cours de l’or ou d’une action, ou d’un indice sur un grand marché. En effet, après la
première vague de l’investissement dans les commodités au début de l’année 2001, les banques se sont
mises à fabriquer et à vendre ces produits à fort effet de levier adossés aux cours et indices des
commodités. Leur expansion a été spectaculaire et continue de l’être
Sans oublier les Hedges Funds et autres produits dérivés…les « cocktails explosifs » d’origine bancaire se
sont multipliés favorisant ainsi le développement de bulles dans différents compartiments de marché. Le
risque systémique est ainsi devenu endogène au système financier…Il est , également entretenu et amplifié
par l’application des normes IFRS et du Mark-to-Market qui accentuent la volatilité.
La grande taille dans la banque : un gage absolu d’efficience ?
La dérèglementation financière a favorisé pendant près de vingt ans des restructurations bancaires basées
sur la course à la taille. Une taille importante rend théoriquement possible des économies d’échelle et des
économies de gamme grâce à une meilleure répartition des frais fixes, notamment ceux liés à l’informatique
et aux réseaux. L’idée est que quand deux entreprises ont des métiers de base similaires et qu’elles
fusionnent, il est souvent possible de réaliser des économies d'échelle à différents stades de la chaîne de la
valeur (recherche-développement, production, ventes et marketing, distribution, etc.). De plus, la nouvelle
entité dispose ainsi d’une image et d’une réputation qui renforcent son positionnement sur le marché. La
globalisation et l’innovation renforcent encore les avantages que procure la grande taille.
Cependant, dans ce processus de course à la taille, le régulateur ne s’est pas trop soucié du « statut
systémique » de ces nouveaux géants de la finance. L’aléa moral que faisait peser ces « TBTF » (« Too Big
To Fail ») était admis mais ses conséquences non estimées voire sous-estimées.
Bien que les avantages du « Big is Beautiful » soient intuitivement clairs, cela ne signifie pas pour autant
qu’une grande taille soit un gage absolu d’efficience. En effet, la formation de mastodontes bancaires peut
accroître l’inefficience managériale et les lourdeurs dans la circulation de l’information, source de
gaspillage.
La banque : une organisation industrielle à analyser comme les autres ?
Les conclusions des nombreuses études empiriques développées depuis plus d’un demi-siècle divergent et
parfois se contredisent à ce sujet (Michel Dietsch et Vichett Oung (2001), Xiaoqing Fu et Shelagh Heffernan
(2008), Scott Dressler (2011)) 1.
Scott Dressler (2011), "Economies of scale in banking, indeterminacy, and monetary policy", Economic Inquiry, Vol. 49 Issue 1,
p185-193. Xiaoqing Fu et Shelagh Heffernan (2008), "Economies of scale and scope in China's banking sector" Applied Financial
Economics, 2008, Vol. 18 Issue 5. Michel Dietsch et Vichett Oung (2001), « L’efficience économique des restructurations
bancaires en France au cours des années 1990 », Bulletin de la Commission Bancaire, n° 24, avril.
1
4
Une étude menée par Michel Dietsch et Vichett Oung sur les fusions de groupes bancaires survenues en
France sur la période 1997-2000 montre, à ce propos, que les stratégies de fusions fondées sur des
synergies de coûts ne sont plus empiriquement justifiées. Les économies d’échelle au niveau national ont
été épuisées. Il existe en revanche un potentiel de synergies de revenus et de diversification des risques
qui apparaît insuffisamment exploité au niveau des groupes. Ainsi, les futures synergies sont plutôt à
rechercher du côté des restructurations internes ou des regroupements transfrontaliers. Ce point est
nuancé par Allen Berger, Robert DeYoung et Gregory Udell qui montrent que les gains des opérations
transfrontalières et leurs effets sur l’efficience en termes de taille, de gamme et de combinaison de produits
peuvent être limités2 . En fait, les opérations de regroupement transfrontalières sont parfois induites par la
pression concurrentielle internationale conduisant à des réactions défensives face à une menace éventuelle
d’achat. Elles sont motivées alors par la constitution de mégabanques à fort pouvoir de marché occupant
une position dominante au plan géographique. D’ailleurs la plupart des études empiriques qui ont porté sur
les fusions dans les banques américaines n’ont pas réussi à identifier des économies d’échelle et de
gamme importantes3. Au mieux, elles mettent en évidence une courbe de coût moyen en forme de U
relativement plate. D’autres études récentes portant sur les banques européennes ont trouvé que les
banques de taille moyenne sont les plus performantes. En particulier il apparaît que les petites institutions
d’épargne européennes peuvent générer davantage d’économies d’échelle – de l’ordre de 3 % – grâce aux
fusions qu’elles pourraient réaliser (cf. encadré)4.
Encadré – Les économies d’échelle dans les petites banques
Comme le montrent Jean Dermine et Lars-Hendrik Röller5, les institutions financières françaises offrant une large
gamme d’OPCVM bénéficient d’économies d’échelle, mais uniquement pour les petites institutions. Ces économies
disparaissent pour les grandes banques. La dégressivité des coûts induite par le phénomène d'économies d'échelle
est répercutée sur la tarification subie par l'investisseur. On parvient ainsi à une relation négative entre la tarification
et la taille de l’encours.
D’autres études portant sur le système bancaire américain montrent que les économies d’échelle existent seulement
au sein des petites banques et qu’elles sont de l’ordre de 5 %6. Les grandes banques américaines présentent au
contraire des rendements d’échelle constants ou légèrement décroissants. Les économies de gamme sont quant à
elles mineures. Elles seraient de l’ordre de 5 % lorsque des produits bancaires multiples sont fabriqués
simultanément. Des travaux plus récents, menés en particulier sur les banques luxembourgeoises et les banques
suisses, montrent que les économies d’échelle n’existent que pour les petites banques dont la taille du bilan est de
886 millions d’euros pour les banques luxembourgeoises et entre 200 et 500 millions d’euros pour les banques
suisses7. Les économies de variété, quant à elles, ne sont pas constatées pour le couple (crédits-titres) au sein des
banques luxembourgeoises.
Source : synthèse d’après les auteurs.
Allen N. Berger, Robert DeYoung et Gregory F. Udell (2000), “Efficiency barriers to the consolidation of the European financial
services”, European Financial Management, vol. 6, no. 4, décembre.
3 Allen N. Berger, Rebecca S. Demsetz et Philip E. Strahan (1999), “The consolidation of the financial services industry: Causes,
consequences, and implications for the future”," Journal of Banking & Finance, vol. 23(2-4), février, pp. 135-194.
4 Paul Schure, Rien Wagenvoort et Dermot O'Brien (2004), “The efficiency and the conduct of European banks: Developments
after 1992”, Review of Financial Economics, 13, pp. 371-396.
5 Jean Dermine et Lars-Hendrik Röller (1992), “Economies of Scale and Scope in French Mutual Funds”, Journal of Financial
Intermediation, 2, pp .83-93.
6 Allen Berger, David Humphrey et F.W. Smith (1993), “Economies of scale, mergers, concentration and efficiency”, Revue
d'Économie Financière, n°27, hiver, pp. 123-154.
7 Abdelaziz Rouabah (2002), « Économies d'échelle, économies de diversification et efficacité productive des banques
luxembourgeoises », Banque centrale du Luxembourg, mars. Voir aussi Gaël Vettori (2003), « Économies d’échelle : les résultats
de la recherche sur le secteur bancaire suisse », Université de Genève.
2
5
Peut-on pour autant affirmer de ces résultats que l'avenir est aux banques universelles de petite taille ou de
taille moyenne ? L’absence d’économies d’échelle pour les grandes banques, à cause des difficultés liées
à la gestion d’une organisation complexe, est interprétée comme l’une des limites aux mouvements
transfrontaliers. À cela s’ajoutent les difficultés de mesure de ces économies et de la prise en compte des
risques.
Peut-on affirmer de ces résultats que "Small is Beautiful" ? En fait, plutôt que de se poser la question de
l'existence d'économies d'échelle globales, il est plus pertinent de s'intéresser aux économies d'échelle
spécifiques. Du fait du caractère multiproduit de l'activité bancaire, il importe d'examiner les économies
d'échelle générées par des activités bancaires considérées individuellement.
Existe-t-il alors une taille optimale anti-systémique pour les banques ? En fait, de notre point de vue, il
n’existerait pas une taille optimale pour un groupe ayant des activités diversifiées mais plutôt des entités
performantes et non systémiques par type de métier où le risque est convenablement pris en compte. Le
caractère optimal et le risque systémique doivent être ensuite analysés à l’échelle du groupe en prenant en
compte les caractéristiques du portefeuille d’activités.
2. La banque durable dans toute sa diversité et sa complexité
La crise va-t-elle favoriser l'émergence de la banque durable ? Les enseignements de la crise encouragent
à réfléchir dans trois directions qui délimitent le périmètre de la banque durable. D'abord les produits
doivent être compréhensibles et moins complexes. Ensuite les risques doivent être mieux évalués afin de
les limiter en fréquence et en impact tout en améliorant la liquidité sans favoriser les comportements et les
règles pro-cycliques. Enfin la stabilité systémique doit être favoriser par une maîtrise de la taille de l’aléa
moral et des garanties publiques. L'adoption de pare-feux pour limiter les processus de contagion devient
une urgence.
Sur quels critères la banque est-elle durable ? La banque universelle durable permet-elle une maitrise
micro-prudentielle et un engagement macro-prudentiel ? Qu'est-ce que la banque universelle durable de
demain ? Telles sont les interrogations qui composent cette deuxième partie.
Sur quels critères la banque est-elle durable ?
Les enseignements de la crise nous indiquent d'abord que la banque durable ne se confond pas avec la
banque idéale. Ensuite on comprend que cette banque durable, dont la définition n'est sans doute pas
unique, est à rechercher dans une meilleure appréhension des risques management’ d'une meilleures
gouvernance’ d'une plus grande diversification et une meilleure maîtrise de la taille. Une banque durable
est enfin en connexion avec le reste du système financier. Ce n'est pas un "électron libre".
Mieux comprendre la place, le rôle, le fonctionnement et l’évolution des banques et de leurs modèles, tel
est le défi que devra relever la recherche académique. Après la démesure des années 1980, 1990 et début
2000, le retour à une finance utile se fera t-il facilement ? (cf. graphique).
Les années 1970 ont été caractérisées par un modèle de banque simple celui de la banque spécialisée par
métier : banque de dépôt et banque d'affaires. La déréglementation des années 1980 a autorisé partout
dans le monde le modèle de la "banque universelle". La tentation était grande pour les banques de
s'engager dans des processus de croissance interne et externe en vue de la détermination de la taille
6
optimale. Les années 1990 consacrent le modèle de la banque "Global Player" planétaire et son statut
« Too Big to Fail ». Certains "Pure Players" américains, principalement les Big Five ont poussé la
spécialisation dans la BFI vers un point de non-retour8. De cette trajectoire résulte l'amplification de la
dimension systémique des banques qui devient une source de préoccupation pour les autorités
réglementaires qui tentent de maîtriser la démesure des banques par un certain nombre d'outils prudentiels
et éventuellement une séparation des activités (détail et gros). Il faut espérer que cette tentative de
régulation prudentielle favorise le développement d'une finance plus utiles et plus stable autour de
banques durables.
Après la démesure des années 1980, 1990 et début 2000 : le retour à une finance utile et stable ?
Maîtrise de la
démesure par des
ratios prudentiels
(+)
+ systémique
Forte activité de
détail
Banque universelle
orientée détail des
années 1980
Banque universelle
« TBTF » des
années 1990
2
3
Faible activité de
gros
Forte activité de
gros
Banques
spécialisées des
années 1970
(-) systémique
(+) systémique
1
4
BFI « pure player »
des années 2000
Faible activité de
détail
(+) systémique
La banque universelle durable : une maitrise micro-prudentielle et un engagement macro-prudentiel
La banque durable est une institution dont la gouvernance permet d’assurer la production de produits
financiers traçables et compréhensibles de tous au service de la croissance sans que cette intermédiation,
fondée sur un risque mesuré, ne menace la stabilité systémique par l’exploitation d’aléa moral vis-à-vis du
prêteur en dernier ressort (PDR) encouragée par son statut « Too Big to Fail ».
De ce point de vue, nous partageons l'analyse de Michel Aglietta (2010) selon lequel il conviendrait
d'envisager "un changement de doctrine des banques centrales qui ne devront pas se préoccuper
seulement de la stabilité des prix, mais également de surveillance macro-prudentielle... Il faut changer de
paradigme, reconnaître que le principe de la stabilité des prix qui devait permettre une stabilité globale du
système financier n'a pas fonctionné"..." Il ne faut plus créer d'aléa moral massif comme cela a été le cas
lors du sauvetage d'AIG et de Citigroup en 2008. C'est catastrophique. Sans une telle réforme, le risque est
8
The “Big Five” investment banks étaient : Bear Stearns. Merrill Lynch. Lehman Brothers. Morgan Stanley et Goldman Sachs.
7
de voir le pouvoir bancaire tenir en otage le pouvoir politique et les régulateurs financiers" 9.
Ainsi un certain nombre de voix se sont élevées en vue de proposer des améliorations dans l’organisation
des modèles bancaires. La règle proposée par Volcker s’inscrit dans cet esprit. Elle contribue à comprendre
l’urgence du modèle de la banque durable. La règle a été approuvée dans son principe par le président
Obama le 21 janvier 2010. Elle se propose d’interdire aux banques d’effectuer des opérations pour compte
propre qui ne sont pas à la demande de leurs clients et de posséder ou d'investir dans un Hedge Fund ou
fonds de Private Equity. Il s’agit de la limitation des prises de risques et des opérations spéculatives des
banques qui ne doivent plus devenir « systémiques », c’est-à-dire « trop importantes pour faire défaut ».
Ainsi, les activités de trading pour compte propre et spéculatives des banques commerciales ne bénéficient
plus de la protection de l’État en cas de difficultés. Il s’agit de limiter les engagements que les plus grandes
banques pourraient détenir afin de mettre fin à l’esprit « Too Big to Fail » et à l’aléa moral que font peser les
plus grandes banque sur l’Etat.
Cette séparation entre activités à haut risque et activités traditionnelles des banques est aussi un des
postulats du rapport Vickers (2011).
L’approche est, si on la compare à la démarche de Volker et surtout au Glass Steagall Act, plus
opérationnelle et moins juridique. Il s’agit dans le projet britannique d’exiger un niveau de capital élevé
(10%) pour les activités de banque commerciale traditionnelle financée à partir des dépôts des clients et
notamment des particuliers et de fixer un ratio de capital pour les activités de banques d’investissement et
de marché qui soit au standard international dont le minimum avant prise en compte du coussin
contracyclique et de l’importance systémique des établissements est de 7%. Dans le compartiment banque
commerciale, les dépôts bénéficient d’une garantie, en revanche le risque lié à la banque d’investissement
et de marché est supporté dans sa totalité par les actionnaires et les créanciers. Un tel modèle suppose en
outre un "plan de résolution" précis de telle sorte qu’il soit acquis qu’en cas de difficulté, les déposants ne
sont pas impactés et donc qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à l’Etat et donc au contribuable. Le
même rapport suggère en outre une maîtrise de la taille des banques de financement et d’investissement.
On peut donc imaginer deux types d’évolution différentes dans la définition du cadre qui définit l’activité des
banques, les deux ayant pour objectif une plus grande stabilité du système.
La première consiste (Volker et dans une moindre mesure sa traduction législative Dodd-Franck, Vickers en
Grande-Bretagne) à séparer les activités les plus risquées des autres activités de la banque et ceci de
façon plus ou moins marquée.
La seconde consiste à ne pas envisager de séparation plus ou moins formelle des activités et à se reposer
sur le niveau de risque qui lui-même détermine l’exigence de capital. C’est clairement la philosophie du
Comité de Bâle.
La préférence marquée pour l’un ou l’autre des deux cadres est très liée à l’histoire financière récente des
pays. Ce n’est sans doute pas un hasard si les tenants de la séparation sont les pays dans lesquels le
contribuable a été le plus sollicité et les superviseurs historiquement les plus tolérants. On assiste là à un
phénomène de balancier qui est assez général mais semble t-il plus marqué dans ces deux pays que sont
les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Mais, quel que soit le cadre de référence, Bâle III ou un modèle encore plus exigeant, le caractère durable
de la banque ne dépend pas exclusivement de son environnement règlementaire, il est très largement
dépendant du modèle économique de la banque elle même. En effet, la recherche d’un nouveau mode de
9
Michel Aglietta," L'Europe doit se doter d'un mécanisme de mise en faillite d'un Etat", Les Echos, 21/10/2010.
8
production conforme avec la pérennité de l’écosystème et le respect des ressources non renouvelables (C
comme croissance) une bonne gouvernance (G comme gouvernance), une meilleure maîtrise des risques
dans un contexte de forte volatilité et de spéculation entretenue par une liquidité abondante (R comme
risques), bref un nouveau mode de penser et une nouvelle vision doivent s’accompagner d’un nouveau
paradigme (C-G-R) dont la banque durable sera l’une des dimensions. (Pauget et Saidane 2010)
Le paradigme CGR
Paradigme CGR
Axes thématiques
Croissance, risque et
gouvernance
La banque dans la
libéralisation
financière
L’asymétrie
d’information
fondement de la
dynamique
des
marchés et est source
de leurs dérèglements
Les risques et la
gouvernance bancaire
Exemples de problématiques et de références
Quel est l’impact de la libéralisation des taux créditeurs sur
l’épargne et l’investissement ? Comment identifier le rôle
microéconomique des banques dans le processus
macroéconomique de la libéralisation financière ?
Comment maîtriser la volatilité des marchés ? Impact de
l’accélérateur financier ?
Bencivenga, V. R. et Smith, B. D. (1991), Fry M. J. (1995),
King R. et Levine R. (1993), Sarr A. (2000).
Comment réduire les asymétries d’information et les
incertitudes dans la banque ? Comment intégrer la
volatilité des marchés dans le comportement des
banques ? Comment éviter les paniques bancaires ?
Comment favoriser la bonne gouvernance bancaire ?
Leland H. E. et Pyle D. H. (1977), Diamond D. et Dybvig P.
(1983), Walker D. (2009), Freixas X. (2010), Bloxham E.
(2010), Allen F. et Carletti E. (2010).
Source : synthèse des auteurs.
La banque universelle durable de demain (BUD)
Cette banque s’appuie sur le paradigme croissance – gouvernance – risque. Ce sont donc ces trois
éléments qui forment la base du modèle économique de la banque (cf. graphique).
Paradigme CGR (Croissance - Gouvernance Risque)
Gouvernance sociétale
Business Model orienté financement moyen et long
terme et sous contrainte de développement durable
Risque systémique intégré
Intermédiation ou ré-intermédiation bancaire simple,
traçabilité des produits et retour au "cœur de métier"
Financement du développement durable avec
engagement participatif
Source : d’après les auteurs.
La croissance durable repose sur la confiance que les clients ont à l’égard de la banque et qui se traduit par
9
une relation forte (qui peut aller jusqu’à la monobancarisation) et qui s’inscrit dans le temps. La banque est
alors le partenaire de son client, pour tous les jours, les bons et les mauvais, mais aussi, pour les grandes
étapes de la vie financière. La banque est avant tout soucieuse des intérêts de son client, attitude que celuici doit percevoir et que la banque peut mesurer. Une telle relation ne se conçoit pas sans une grande
proximité. Proximité traditionnelle fondée sur un maillage très serré des réseaux d’agences et une
connaissance et une implication réelle dans le milieu local. C’est ce type de proximité qui a fait le succès
des réseaux mutualistes en France. Mais il est désormais d’autres formes de proximité dont l’importance ira
croissante – c’est celle qui est liée aux réseaux sociaux qui, soit regroupent les individus par affinités,
créant ainsi de nouvelles formes de relations et de solidarités ou soit regroupent des consommateurs de
façon plus ponctuelle avec pour seul objectif de renforcer leur pouvoir de négociation face aux grandes
institutions. La clé n’est plus alors la présence sur le terrain comme dans la proximité traditionnelle mais la
disponibilité, la capacité à répondre instantanément et de façon pertinente. La mesure de l’efficacité est
fonction du temps et non pas de la distance géographique.
La banque durable est celle qui saura conjuguer efficacement ses diverses formes de proximités qui
correspondent à des attentes de segments de la clientèle d’âge et de culture différents.
La gouvernance, deuxième pilier du paradigme après la croissance, n’est plus exclusivement actionnariale.
La prise en compte des conséquences des décisions et plus particulièrement des prises de risque de la
banque sur son environnement économique et social est permanente et explicite. La banque est gérée
dans une perspective à moyen terme, elle recherche une croissance régulière et une rentabilité en rapport
avec son profil de risque. La gestion des risques occupe une place centrale dans le dispositif, elle est au
cœur de la définition de la stratégie. La banque conserve une part significative des actifs qu’elle a financés
dans son bilan. Ses critères d’acceptation des crédits prennent en compte l’impact économique, social et
environnemental des investissements financés.
Dans ce cadre général, la gouvernance occupe une position centrale. Selon le Comité de Bâle (Basel
Committee on Banking Supervision, 2010) sa vocation est de :
définir les objectifs et la stratégie de la banque,
déterminer son profil de risque,
fixer le cadre des activités,
protéger les intérêts des déposants,
prendre en compte ceux des actionnaires et plus globalement de considérer l’ensemble des
intérêts des principales parties prenantes,
aligner les activités et la façon dont elles sont mises en œuvre de telle sorte que la sécurité des
opérations soit assurée de même que le respect des lois et règlements.
Mais la gouvernance pour être efficace et remplir pleinement son rôle doit être organisée et pour ce faire
respecter un certain nombre de principes spécifiques aux banques qui viennent compléter les principes
classiques de gouvernance et qui portent sur les points suivants.
La taille, la composition mais aussi la qualification du Conseil d’Administration. La compétence
universelle n’existe pas mais la compétence en matière de risque doit être déterminante car elle est le cœur
du métier de la banque. Il s’agit de profiter de la diversité des savoir-faire au sein des CA mais aussi de
s’assurer, par des formations appropriées de l’actualisation de leurs connaissances.
Le temps consacré par les membres du CA à la surveillance des activités de la banque est aussi
un critère à prendre en considération. Le rapport Walker va même jusqu’à préconiser 30 à 35 heures pour
les établissements les plus importants.
Le fonctionnement de ce même conseil : le président du CA comme celui du Comité des Risques
occupe une position clé dans le dispositif. Leur compétence, leur disponibilité, leur implication ont donc
10
vocation à être analysées par les autorités de supervision.
Lorsque les établissements sont de taille importante, il peut être recommandé de disposer de deux
comité distincts, l’un dédié aux risques et l’autre à l’audit.
Le comité des rémunérations a désormais en charge en liaison avec le Comité des Risques, de
s’assurer du fait que la politique de rémunération respecte les règles en vigueur dans la profession et soit
alignée sur la stratégie des risques de sorte qu’elle vienne conforter cette dernière.
La stratégie risque commence par la définition du portefeuille d’activités et notamment la cohérence
entre celui-ci et l’appétit aux risques des actionnaires et des principales parties prenantes. Ce portefeuille
n’est pas, sauf cas exceptionnel, bâti ex nihilo. Il est le produit de l’histoire de la banque et est souvent le
reflet de ses savoir-faire.
La logique historique de constitution de ces portefeuilles, les succès comme les échecs enregistrés
dans le passé, permettent d’appréhender de façon globale quels sont les domaines d’élection d’un groupe
bancaire. On se trouve certes là dans le domaine de l’immatériel, mais c’est souvent à ce niveau que se
situe la compétence distinctive d’un établissement. L’identification des compétences clés, leur croisement
avec les savoir-faire requis dans les métiers, et notamment ceux que la banque souhaite développer sont
nécessaires pour mieux appréhender le caractère durable d’une organisation bancaire.
Au niveau organisationnel la banque universelle durable peut s'appuyer sur une analyse matricielle et
conjuguer compétences/activités (cf. tableau).
Tableau – Matrice des regroupements Compétences/Activités dans la banque universelle
Compétences
Activités – « business line »
Banque
détail
Informatique
Juridique
Back-office
Conseil et ingénierie
Trading
Gestion des risques
Analyse
Asset management
Vente
de









BFI
Marchés/Financement
complexe









Produits
Gestion
Titres-
d’actifs








Source : d’après les auteurs.
Ainsi l’informatique ou le juridique de la banque de détail sont très éloignés des spécialités correspondantes
dans les financement complexes. Le recensement des compétences des équipes, le niveau de
fonctionnalité des systèmes notamment en matière d’analyse et de suivi du risque sont indispensables.
De telles démarches conjuguées à la montée des exigences de fonds propres devraient logiquement
limiter ou réduire le spectre des activités d’un groupe (Pauget, 2010) et assurer que la banque universelle
durable que l’on décrit n’atteigne pas le niveau "Too big to fail".
Le portefeuille d’activités défini, son niveau de risque et de stabilité mieux appréhendés, il y a lieu
d’analyser comment l’organisation de la banque est au service des objectifs qui ont été fixés.
11
Le point clé est le caractère centralisé ou décentralisé de l’organisation qui peut se traduire par la
filialisation de certaines activités pour mieux en assurer le contrôle. Certaines activités sont nécessairement
filialisées car elles ressortent de règlementations spécifiques ou de superviseurs différents. C’est le cas par
exemple pour la gestion d’actifs ou l’assurance. D’autres le sont car cela résulte d’acquisitions ou parce
que les modes de distribution sont différents de ceux des réseaux bancaires traditionnels. Tel est le cas du
crédit à la consommation.
Au final et tout au moins pour ce qui relève des groupes français, deux schémas existent : l’un qui intègre
dans une même entité banque de détail et BFI et ceci même si fonctionnellement et organisationnellement
les activités sont distinctes et l’autre qui filialise la BFI, BNPP et Société Générale sont dans le premier cas,
BPCE et Crédit Agricole dans le second. Il est clair que ces choix d’organisation sont très liés à l’histoire
des établissements. Ce n’est en effet que récemment que BPCE et CA ont développé leurs activités de BFI,
d’où le souhait d’isoler ces activités nouvelles pour mieux les suivre. Or, la crise a montré que le système
intégré réagissait plus vite et semble t-il plus efficacement, sans doute parce que les circuits de décision
étaient plus courts.
En revanche, les systèmes décentralisés qui sont l’une des caractéristiques des groupes mutualistes
permettent d’entretenir une relation de proximité avec les clients, relation forte qui assure la stabilité du
fonds de commerce et donc sa rentabilité. Il semble toutefois que, si comme on peut le penser, la
règlementation oblige les principaux établissements à établir des plans de résolution susceptibles d’être mis
en œuvre en cas de difficulté, il sera plus pertinent et efficace d’isoler les activités et de traduire cela sur le
plan juridique en faisant le choix de la filialisation. Cela aura aussi pour mérite de rendre plus facile les
arbitrages au sein des portefeuilles d’activités.
Un modèle ouvert sur l’économie réelle
Banque universelle durable
Offre décentralisée: organisation
des compétences autour du
cœur de métier
Implication des banques et
recherche de proximité dans
projets tangibles
Demande participative :
réingénierie des réseaux fondée
sur la co-création
Implication de la clientèle à la
recherche de produits simples,
traçables et utiles
Source : d’après les auteurs.
La banque durable dont l’une des caractéristiques majeures est d’entretenir une relation de confiance forte,
devrait dans ce contexte faire le choix de la décentralisation et plus précisément encore de la filialisation.
C’est la façon de construire un modèle économique, utilisant les techniques financières les plus évoluées
dans un contexte mieux sécurisé, et ouvert sur l’économie réelle.
12
Conclusion
L’analyse économique a peu approfondi la notion de banque. Cela a induit un flou et des méconnaissances
contre-productives en matière de maîtrise du risque systémique.
La gestion du risque systémique est au cœur du modèle de la banque durable. Le sujet va encore dominer
la réflexion économique des prochaines années. Il s’agit d'un des thèmes les plus difficiles que les
économistes aient à traiter face aux enseignements de la crise. Il exige une analyse basée sur une double
compétence.
Il s’agit d’abord d’établir le lien, rarement fait en raison du cloisonnement de nos spécialités, entre les
dimensions microéconomique et industrielle de la banque en tant que firme et son rôle macro-monétaire en
tant que relais de la politique monétaire. Cette question n'est pas triviale et la littérature a encore très peu
exploré ce type de problème.
Il s’agit ensuite de revisiter le rôle systémique des institutions financières bancaires à travers au moins trois
clés de lecture liées à la gestion de l'information : la complexité des produits financiers, les conflits d'intérêts
dans la gouvernance bancaire et l'aléa moral des banques à statut TBTF (Too Big to Fail). Ce problème doit
être résolu. Pour cela doit-on adopter le point de vue de Michel Aglietta qui affirme "Il est important qu'un
groupe financier influent au niveau systémique puisse faire faillite"10 ? Prévenir une telle occurrence serait
vraisemblablement préférable.
Bibliographie
Basel Committee on Banking Supervision (2010). "Principles for enhancing corporate governance".
Consultative documents. March 2010.
Berger A. N., R. S. Demsetz et Ph. E. Strahan (1999), “The consolidation of the financial services industry:
Causes, consequences, and implications for the future”," Journal of Banking & Finance, vol. 23(2-4), février,
pp. 135-194.
Berger A., D. Humphrey et F.W. Smith (1993), “Economies of scale, mergers, concentration and efficiency”,
Revue d'Économie Financière, n°27, hiver, pp. 123-154.
Berger A.N., R. DeYoung et G. F. Udell (2000), “Efficiency barriers to the consolidation of the European
financial services”, European Financial Management, vol. 6, no. 4, décembre.
Dermine J. et L-H. Röller (1992), “Economies of Scale and Scope in French Mutual Funds”, Journal of
Financial Intermediation, 2, pp .83-93.
Dietsch D. et V. Oung (2001), « L’efficience économique des restructurations bancaires en France au cours
des années 1990 », Bulletin de la Commission Bancaire, n° 24, avril.
Dressler S. (2011), "Economies of scale in banking, indeterminacy, and monetary policy", Economic
Inquiry, Vol. 49 Issue 1, p185-193.
Fu X. et S. Heffernan (2008), "Economies of scale and scope in China's banking sector" Applied Financial
Economics, 2008, Vol. 18 Issue 5.
Interim
report.
Consultation
on
reform
options.
April
2011.
http://wwww.bankingcommission.independant.gov.uk
10
Michel Aglietta," L'Europe doit se doter d'un mécanisme de mise en faillite d'un Etat", Les Echos, 21/10/2010.
13
Pauget G et Saidane D (2010), “Firme bancaire : quel nouveau paradigme après-crise ? », Revue
d’Economie Financière, n°100.
Pauget G. (2010), La banque de l’après crise. Revue Banque éditeur. Mars 2010 (2ème édition)
Rouabah A. (2002), « Économies d'échelle, économies de diversification et efficacité productive des
banques luxembourgeoises », Banque centrale du Luxembourg, mars. Voir aussi Gaël Vettori (2003),
« Économies d’échelle : les résultats de la recherche sur le secteur bancaire suisse », Université de
Genève.
Schure P., R. Wagenvoort.et D. O'Brien (2004), “The efficiency and the conduct of European banks:
Developments after 1992”, Review of Financial Economics, 13, pp. 371-396.
Vickers John
(2011), "Independent Commission on banking", rapport, avril 2011.
http://bankingcommission.independent.gov.uk/
Walker D. (2009), "A review of corporate governance in UK banks and other financial industry entities".
Final recommendation. November 2009. http//wwww.hmtreasury.gov.uk/walker-review-submissions.htm
14