Fareva étoffe ses capacités pharma en France

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Fareva étoffe ses capacités pharma en France
Fareva étoffe ses capacités pharma en France
Dans un entretien exclusif accordé à Actulabo, Bernard Fraisse, le président du façonnier
Fareva, lève le voile sur le programme d’investissement de 69 M€ engagé au benefice de
plusieurs sites industriels pharma français dont les capacités sont saturées. Dans la
cosmétique, c’est en Amérique latine et aux États-Unis que d’importants projets seront
prochainement initiés.
Le façonnier Fareva (1,375 Md €de CA attendu en 2015) engage un programme d’investissements
qui, dans les prochains mois, va majoritairement bénéficier à ses unités de production
pharmaceutique françaises. « Pour certaines formes et certains types de produits que nous
fabriquons dans ces usines, nous sommes confrontés à une demande pressante », explique Bernard
Fraisse, le président de ce groupe à capitaux familiaux. Il indique, au passage, qu’il « privilégiera
la croissance organique dans les mois à venir » sans pour autant « renoncer à des opportunités de
croissance si elles se présentent, mais nous serons plus sélectifs ». Si le groupe veut ralentir son
rythme d’acquisitions – le principal moteur de son développement ces dernières années – il compte
bien accroître les capacités de certaines unités tricolores arrivées à saturation.
C’est ainsi que 25 M€seront investis prochainement à Annonay (07) chez Excelvision – une exusine Ciba Vision de 400 salariés –, où Fareva fabrique des collyres et des produits ophtalmiques.
Le projet, qui donnera lieu à une extension physique, prévoit notamment le déploiement de deux
nouvelles lignes BFS (Blow Fill Seal).
Une enveloppe de 19 M€a également été engagée au profit de Valdepharm à Val-de-Reuil (27),
une usine reprise à Pfizer en 2006 ; celle-ci fabrique essentiellement des produits lyophilisés et
accueille des activités de répartition (flacons). Le programme en cours d’achèvement vise
principalement « à renforcer les capacités de lyophilisation et de répartition stérile », précise
Bernard Fraisse.
Ces deux initiatives seront complétées par le programme de 25 M€ (cf. AL n°265) au bénéfice de
l’ancienne usine Merck Sharp & Dome (MSD) de St-Germain-Laprade (43). « Nous allons la
doter de capacités high potent à large échelle qui viendront en appui de nos productions d’API de
l’usine allemandede Feucht (Excella), proche de la saturation », indique le dirigeant.
La pharma et le pré carré hexagonal ne sont pas les seules priorités de Fareva qui mise aussi
beaucoup sur la cosmétique et les marchés d’Amérique latine. Après avoir accroché le Brésil à son
tableau de chasse, le groupe cible aujourd’hui le Mexique où il va prochainement investir entre 8 et
10 M€dans une nouvelle usine de produits cosmétiques, située à 200 km de Mexico, dédiée
à un donneur d’ordres français. Le sous-traitant ardéchois va aussi déployer de nouvelles capacités.
L’usine de produits OTC de Richmond (Virginie) – acquise en 2011 auprès de Pfizer – fera dans
les mois à venir l’objet d’un programme d’investissement de 30 M$ qui financera le déploiement
de capacités cosmétiques : il s’agira essentiellement de nouvelles lignes d’aérosols et de sprays,
« qui seront accueillies dans un bâtiment spécifique de 30 000 m »,précise Bernard Fraisse.
Le président et fondateur du groupe, qui repousse tout recours au marché ou à des fonds
d’investissement au nom du principe d’indépendance, devrait financer sans mal ces différents
projets. La dette du groupe a été récemment restructurée suite à un placement
privé de type Euro PP. Et fin juin, les fonds propres s’élevaient à plus de
405 M€: de quoi donner de belles marges de manoeuvre à l’entreprise !
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Jean-Christophe Savattier
ActuLabo – 7 octobre 2015