N°128 - Province des îles Loyauté
Transcription
N°128 - Province des îles Loyauté
Plus jamais comme avant e football est le sport le plus pratiqué en Nouvelle Calédonie dans les quartiers comme dans les tribus, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, à tel point qu’il continue à attirer bon nombre de jeunes dans la pratique de cette discipline. Alors quand des célébrités comme Christian Karembeu, Antoine Kombouare, Robert Pires ou Laurent Blanc viennent au pays à l’occasion du jubilé, c’est un réel événement pour ces footballeurs en herbe qui se mettent à rêver loin des supputations médiatiques des adultes. Ce jubilé a été non seulement un coup de projecteur sur la carrière du footballeur mais aussi sur les valeurs d’accueil et d’hospitalité du pays que souhaite véhiculer encore plus loin Christian en tant qu’ambassadeur du tourisme local. Espérons que ces quelques jours auront suffi à donner de la motivation et de l’abnégation à de jeunes talents qui ne manqueront pas dans quelques années de briller à un haut niveau pour le plaisir des spectateurs du ballon rond et pour la fierté d’un pays “footeux”. Editorial L Le hasard du calendrier à voulu que la visite des “habitants de la planète foot” précède dans un autre registre celle du secrétaire d’Etat à l’outre mer, Yves Jego. Auprès de ce dernier qui a assuré le soutien de l’Etat dans la dynamisation du secteur touristique, dans la réflexion de la problématique de la desserte inter îles et dans le lancement de la formation d’élites, l’exécutif de la Province des Iles a notamment insisté sur la vigilance accordée au respect des accords, les retards des contrats de développement et l’importance de la défiscalisation. Ces échanges qui ont pu paraître trop courts pour certains auront eu au moins le mérite d'exposer les problèmes et d’annoncer des calendriers qui permettront aux acteurs de poser des jalons. Le tourisme était encore à l’honneur ces derniers temps : la fête de l’Avocat a, comme à son habitude, attiré des centaines d’amoureux de l’authenticité et de l’exotisme dans la tribu de Nécé à Maré. Quant à lui, le séminaire à l’initiative de la DIL qui a eu lieu à Ouvéa a rassemblé les collectivités et plusieurs professionnels des îles bien sûr mais aussi du Nord et du Sud. Les différents ateliers ont permis aux uns et aux autres de suivre l’avancement des recommandations du dernier séminaire et de mesurer l’ajustement nécessaire pour un proche avenir. Ouvéa où se déroulait aussi un anniversaire douloureux. Vingt ans après, l’heure est résolument à l’humilité, au souvenir et au recueillement aux côtés des familles qui ont perdu un fils, un époux ou un père dont le sacrifice a fait que le pays ne sera plus jamais comme avant. Le recueillement était aussi présent à la célébration du 150ème anniversaire de l’arrivée de l’Eglise Catholique à Lifou (Hnajöisisi, Easo, Hnathalo). Pour terminer, notre assemblée s’est récemment penchée sur des dossiers de l’habitat social, volet important et sensible de la politique provinciale d’aménagement laquelle mise sur la mobilisation des décideurs, des techniciens et des professionnels au grand bénéfice de la population nécessiteuse. Néko HNEPEUNE Sommaire Président de la Province des Iles Loyauté Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 La Fête de l’Avocat à Maré La visite d’Yves Jego ...................p7 Karembeu et les Bleus 1998 à Lifou . . . . . . . . . p 23 Les 150 ans de l’Eglise catholique à Lifou . . . . . . p 11 Le Nengone Village a sa 3ème étoile . . . . . . . . . p 27 Le 2ème séminaire du Tourisme à Ouvéa . . . . . . . p 15 Ouvéa 20 ans après Gossanah . . . . . . . . . . . . . p 30 . . . . . . . . . . . . . p 19 CONSTRUIRE LES LOYAUTE - 10, rue Georges Clémenceau - B.P. 8591 - Nouméa - Tél. : 41 15 45 / 77 47 10 - Fax : 41 15 45 - email : [email protected] - ISSN n° 1169-4998 Directeur de la publication : Aïzik Wamalo - Réalisation : ADANIS - Reportages : Daniel Jaïne - Marco Wanyano - Henry Némia - Xavier Windal - Zaack Adjouhgniope - Bella Patel Maquette : J & J - Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24 35 20) - Impression : Artypo Abonnement : Un an : 2350 cfp pour la Calédonie (hors Loyauté) - 4500 cfp pour la métropole - Etranger : écrire B.P. 8591 Nouméa LES DÉCISIONS DE LA PROVINCE L’habitat social à plein régime L es élus de la Province des Iles Loyauté se sont retrouvés le 22 mai pour statuer sur une quinzaine de dossiers concernant essentiellement des aides à l’habitat social, l’amélioration de l’habitat et des actions en faveur de la jeunesse et du sport. Habitat social Les objectifs de la politique menée par la Province des îles loyauté en matière d’Habitat Social sont multiples. Outre le fait de pouvoir fixer les populations, ce programme a pour vocations principales : d’assurer un logement décent au plus grand nombre, en aidant en particulier les familles les plus démunies, de promouvoir un habitat adapté au mode de vie kanak et l’environnement architectural local et respectueusement des “normes minimales” de résistance et d’hygiène sanitaires, de dynamiser et développer le tissu économique artisanal et du bâtiment dans les Ile Loyauté. Ainsi avec la nouvelle génération du contrat de développement 2006-2010, la Province des Iles a déjà attribué 666.139.578 CFP d’aide à la construction pour 125 dossiers. Face à une forte demande, la priorité fut donnée aux personnes âgées et handicapées pour ces premières attributions. Or, actuellement la demande reste très soutenue. Elle est évaluée potentiellement à plus de 2,2 milliards CFP pour environ 371 dossiers. Sur ce volume, on dénombre 236 dossiers déjà complets et qui représentent une dépense de 1,3 milliard CFP en fonds subventionnels. Compte tenu des disponibilités Sur le banc de la presse. budgétaires et de la structure socio-économiques des demandes, une unanimité s’est dégagée pour prendre en considération les demandes de personnes ayant ou n’ayant pas de ressources et celles en particulier provenant des catégories des jeunes couples et de retraités. Sur les 236 dossiers complets, 76 dossiers sont éligibles. Ils représentent une dépense de 417 millions CFP d’aide, répartie en 211 millions pour 37 dossiers à Lifou, 79 millions pour 16 dossiers à Ouvéa et 127 millions pour 23 dossiers à Maré. Cette somme sera versée à la SODIL, chargée la mise en œuvre des opérations d’habitat social. La Sodil après la BCI Par ailleurs, a Province des îles avait adopté en décembre 1996 (dans le cadre des mesures d’habitat social) un programme destiné à l’amélioration ou à la finition de logements de particuliers, selon lequel les personnes ayant des revenus inférieurs ou égaux au SMG peuvent bénéficier de ces aides qui sont plafonnées à 500 000 CFP. Ces aides étaient versées à la BCI qui en assurait la gestion par le biais d’une convention. Malheureusement, des difficultés sont apparues avec la BCI dans le suivi de cette convention et il convenait de rechercher un nouveau partenaire. Souhaitant avoir un interlocuteur unique dans la gestion financière des programmes relevant de l’habitat social, les élus ont décidé que la gestion des ces fonds soit désormais confiée à la Sodil. De même, la province des Iles avait mis en place en 2001 un programme de remise aux normes des gîtes touristiques. Une modification de cette délibération est intervenue en février 2006 pour intégrer dans le programme les besoins d’agrandissement, de rénovation et de restructuration des gîtes. A ce jour, 6 structures ont bénéficié de ce programme. Les fonds provinciaux étaient versés sur la base d’un contrat de concours conclu avec le promoteur et une banque. Pour la plupart des projets agréés, les fonds provinciaux ont été versés à la BCI. Mais la BCI a informé la Province de sa décision de ne plus conclure de telles conventions avec la collectivité et de procéder à la dénonciation des actes déjà établis. Elle a donc reversé les fonds provinciaux disponibles. Sur conseils de la paierie des Iles, l’assemblée de Province a décidé de verser les fonds provenant de la BCI à la Sodil qui en assure la gestion. réalisation d’un bloc sanitaire, à la tribu de Ognat à Ouvéa. Foire 2008 La Province des Iles Loyauté subventionne chaque année la foire des Iles Loyauté. Cette manifestation est l’occasion de rencontres et d’échanges entre les producteurs des trois îles et l’occasion de faire découvrir ou redécouvrir à d’autres communautés du Territoire et aux touristes l’ensemble des productions et des activités que proposent les Loyaltiens. Aides aux personnes âgées et handicapées Dans le cadre des opérations d’amélioration de l’habitat des personnes âgées, Lapacas Thatha, Kaemo Drelane et Nyikeine Wahoimë, habitants de Lifou, se voient attribuer chacun une aide de 1.916.860 CFP pour la construction de blocs sanitaires. Même principe à Maré, où Mme veuve Lakoredine Wassinetha, Mme Veuve Yekawene Tawaishi et Wahmetu Wehnane obtiennent également 1.916.860 CFP chacun pour la construction de blocs sanitaires. A Ouvéa, Mme veuve Adjougniope Odette, Mme veuve Adjougniope Attio Batilö, Mme Kapoeri Bertha Aubu et M. Neudjen Wadawa bénéficient d’une aide identique de 1.916.860 CFP pour la construction de blocs sanitaires. Dans le cadre des opérations d’amélioration de l’habitat des personnes handicapées, Ihage Wasajë Louise, Ngazo Moïse (de Lifou), Malo Henry, Mawea Thibi (de Maré) font l’objet d’une aide de 1.916.860 CFP chacun pour la construction de blocs sanitaires. Pour sa part, Idakote Delphin, âgé de 70 ans, se voit attribuer une aide de 2.284.360 CFP pour la 4 Cette année, la foire des Iles Loyauté doit se dérouler à Maré du 12 au 14 septembre 2008. Afin que les délégations des trois Iles Loyauté soient présentes, les élus ont décidé de partager la subvention provinciale 2008 (soit 4 millions CFP) entre les trois Comités de foire et de leur confier les missions suivantes : une subvention de 3.000.000 CFP au Comité de foire de Maré pour assurer l’organisation et le fonctionnement global de la foire; une subvention de 500.000 CFP à l’Association Foire Agricole, Artisanale et Folklorique de Lifou et 500.000 CFP pour le Comité d’Ouvéa pour la prise en charge du transport de personnes et de produits vers l’île de Maré. Aide au théâtre La Province a accordé à l’association “le Chapitô de la Nouvelle-Calédonie” une aide totale de 2.340.000 CFP décomposée en deux objectifs. Le premier concerne une aide financière pour le fonctionnement de l’association pour un montant de 1.940.000 CFP. En effet, le théâtre existe depuis quinze ans en Nouvelle-Calédonie mais reste encore méconnu. En 2007, l’association s’est dotée d’un chapiteau qui sera mis à la disposition des collectivités désireuses de diffuser des spectacles vivants dans des conditions techniques adaptées que de nombreuses communes ne peuvent pas fournir aux compagnies locales. La particularité de la structure, outre sa mobilité, est d’accompagner la diffusion des spectacles (séances scolaires) par de nombreuses actions de l’association “Enfance Loisirs Jeunesse Ouvéa” et la Province des Iles (services culturel, environnement et jeunesse et sports) un concours est organisé à l’intention des scolaires. Dans ce projet, il est demandé aux enfants de se projeter dans l’avenir en se référant à leur perception actuelle de leur tribu. Cette opération doit en quelque sorte permettre à l’enfant de s’interroger sur son espace vital et son devenir pour s’y inscrire. Ce travail de l’imaginaire semble important pour le mettre face à certains questionnements : quel sera son environnement dans le futur ? Comment se voit-il dans l’avenir ? Par extension, on peut voir là un formidable moyen d’aborder les sensibilisation auprès du jeune public. Ainsi, la tournée du chapiteau dans les îles Loyauté constitue une alternative pertinente car accessible pour chaque artiste. De plus, il s’agit d’une opération en conformité avec la charte de politique culturelle de la province des îles Loyauté. L’autre partie de la subvention concerne une deuxième demande de la même association pour la diffusion en métropole du spectacle “Les champs de la terre” de Pierre Gope, pour un montant de 400.000 CFP. Après plus de 90 représentations depuis sa création en 2005, le spectacle a reçu un très bon accueil du public une tournée est prévue en métropole pour la saison 2008. questions identitaires relatives à la place de l’enfant dans la communauté, dans la société calédonienne et le devenir de son environnement social et naturel. C’est peut-être là un moyen de le responsabiliser à travers ces différentes fonctions. Les classes des différents établissements scolaires choisissent et s’engagent dans un seul de ces concours : A/ Concours littéraire et artistique ; B/ Concours de slogan ; C/ Concours d’affiche. L’expression des jeunes sera mise en avant lors de la manifestation finale qui se déroulera sur Ouvéa au mois de juin. C’est un projet novateur et innovant pour les jeunes grâce à l’action de tous les acteurs jeunesse : parents, instituteurs, responsables religieux, coutumiers, responsables associatifs, animateurs et éducateurs socio éducatifs et sportifs. Pour mettre en œuvre cette action, la Province des Îles a Questions identitaires en concours Dans le cadre de l’opération “Projet IWAJI” pilotée par 5 décidé d’octroyer une subvention de 1.029.600 CFP. Coutume et sport Dans le cadre de la mise à disposition de la parcelle coutumière destinée à l’accueil du lotissement provincial de Traput, une subvention de 2.400.000 CFP est attribuée au Conseil du District de Lössi. Une aide financière de 1.500.000 F CFP est accordée à l’association Section Sportive Hnathalo afin de financer un projet de voyage au Vanuatu en catamaran au mois de septembre 2008 dont le thème est “La route de nos ancêtres”. L’assemblée a autorisé la prise en charge, pour un montant de 4.500.000 CFP, de l’achat de 1.000 billets pour le “Jubilé Christian Karembeu” le 31 mai au stade Numa Daly à Nouméa, à l’intention des comités provinciaux de football. Trois subventions ont été attribuées à des structures sportives : Comité provincial de football : 2 400 000 F, Comité provincial de cricket : 3 078 000 F, Comité provincial de volley ball : 2 293 000 F. Les élus ont désigné Yvonne Hnada en qualité de représentante de la Province des Iles au Conseil d’administration de l’Institut de formation des professions sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie. A la suite du décès de Robert Hnoija Wadriako le 5 avril 2008, les élus ont autorisé la prise en charge des frais de 225.000 CFP pour le retour du corps vers Lifou. Rapport de la Chambre territoriale des comptes En fin de séance, le Président Hnpeune a donné connaissance aux élus du rapport d’observations définitives de la Chambre territoriale des comptes concernant la politique de l’habitat social de la Province des Iles. A l’occasion du jugement des comptes pour les exercices 2001 à 2005, la Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie a en effet procédé à l’examen de la gestion de la politique de l’habitat social mise en œuvre par la province des Iles Loyauté, à partir de 2001. La chambre observe que les objectifs fixés en matière de construction d’habitat social par les délibérations de la Province des Iles ne sont pas suffisamment précis et ne peuvent permettre d’évaluer efficacement la performance et les résultats de cette politique publique. Ainsi, aucun objectif chiffré (en termes de nombre de logements à construire, par exemple) n’est affiché par la Province. La Province des Iles ayant pris du retard en termes d’éléments minimum de confort, la chambre constate qu’il n’y a pas eu d’études préalables dans ce domaine auprès de la population des îles. Elle rappelle que l’évaluation précise des besoins avant la mise en place d’une politique publique est le gage d’une dépense efficace. De plus, il est à craindre que les moyens financiers consacrés par la Province des îles ne suffisent à combler les besoins en matière d’habitat social. En conclusion, la chambre territoriale des comptes invite la Province des Iles à être attentive au suivi opérationnel et financier des chantiers par l’opérateur afin d’améliorer l’évaluation de cette politique publique de l’habitat social qui consomme chaque année près de 700 millions CFP du budget provincial. YVES JEGO À LIFOU Un ministre plus technique que politique C ’est sous un ciel maussade que Lifou a reçu Yves Jego, Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, le samedi 31 mai. Accueilli par le Président Hnepeune et le commissaire délégué Ankri, le ministre s’est rendu directement dans la salle de l’Assemblée de Province où l’attendaient le Grand Chef Pierre Zeoula et les coutumiers du Gaïca. Pierre Zeoula a évoqué “nos Anciens qui sont allés à l’autre bout de la terre défendre les valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité”, puis il a souligné la volonté des Loyauté de travailler avec l’Etat, notamment en matière d’enseignement “pour que le pays grandisse et que nos enfants puissent acquérir des connaissances pour mieux développer le pays demain”. Yves Jego s’est déclaré sensible à l’action des autorités coutumières : “Les jeunes générations ont besoin de puiser dans l’expérience des Anciens pour que règne l’harmonie. Dans le monde bouleversé qui est le nôtre, beaucoup de gens ont oublié le respect”. Faisant allusion aux incidents qui ont perturbé à Nouméa le marché du Gaïca, le ministre a rappelé que “la violence n’a jamais rien Le ministre s’est arrêté un moment devant la statue de Yeiweine Yeiweine. engendré de bon”. Puis, face aux élus et aux représentants de l’Etat, le Président Neko Hnepeune a souhaité la bienvenue au ministre. Il a évoqué le récent 20ème anniversaire de “la poignée de main historique de deux hommes qui ont bravé les incompréhensions et les pressions de tout genre pour sceller les Accords, point de départ d’une refondation basée sur une reconnaissance mutuelle et une quête d’un destin commun”. Rappelant que “l’application de cet Accord a connu des hauts et des bas au Le cadeau des coutumiers à Yves Jego. gré des changements politiques en Métropole”, il a évoqué la rétrocession des actions d’Enercal et de l’AFD à la Nouvelle-Calédonie pour 36 millions d’Euros puis, s’agissant des contrats de développement, le Président a noté que “les ministères techniques de l’agriculture et de la pêche n’ont donné qu’une suite partielle à leurs engagements financiers. La Province des Iles Loyauté est dans l’attente d’un règlement de près de 146 millions CFP afin de clôturer définitivement les opérations de contrats de développement de la génération 2000-2005. Quant à la nouvelle génération relative à la période 2006-2010, nous attendons des modalités de suivis financiers à la hauteur de vos engagements qui, je vous le rappelle, sont les garanties de notre développement”. “Par ailleurs, a encore indiqué Néko Hnepeune, nous sommes attentifs, Monsieur le Ministre, à la place que votre projet de loi sur la défiscalisation laissera à l’investissement relatif à l’hôtellerie ainsi qu’au transport aérien et maritime. Vous comprendrez l’importance du secteur touristique pour notre collectivité et Le Grand Chef Pierre Zeoula a accueilli le ministre. 7 Suite page 8 YVES JEGO À LIFOU Le ministre a engagé avec les élus de la Province des Iles un débat très animé sur divers sujets d’actualité. l’enjeu qu’il représente”. En conclusion, il a rappelé à Yves Jego : “Votre implication et votre détermination à appliquer nos accords au nom de l’Etat français, troisième partenaire, sera un gage de réussite au service d’une stabilité institutionnelle pérenne et d’un Souvenir des Loyauté. développement économique et social équilibré”. lui fournisse un schéma et un calendrier pour novembre 2008, à sa prochaine visite. “Le tourisme, a-t-il dit, doit être l’un des grands moteurs du dévelop-pement économique des Loyauté. Nous sommes au cœur de l’atout touristique de la région”. Il a ensuite évoqué la création d’une banque du tourisme afin de trouver des financements pour les investisseurs : “Il faut travailler aussi au positionnement touristique international de la Province des Iles, et l’Etat est prêt à vous aider”. Le ministre s’est dit également attentif aux projets de micro agriculture, en indiquant que le Secrétariat à l’Outre-mer travaille à la création d’une label “France - Saveur d’Outre-mer” pour valoriser ces produits à l’exportation. Yves Jego a enfin indiqué qu’il était désolé pour les troubles à l’ordre public qui avaient entraîné du désordre parmi les gens de Lifou venus tenir leur marché à Nouméa mais il a saisi l’occasion pour rappeler que la violence n’est jamais la solution : “Nous sommes sur une planète où tout le monde ne peut pas Yves Jego a fait une ovation aux jeunes danseurs. s’exprimer librement. Nous avons cette chance de pouvoir le faire, mais la contrepartie de cette liberté c’est le dialogue. On ne peut pas me dire qu’il y a des revendications et refuser de m’apporter les dossiers Une banque du tourisme Dans sa réponse, le ministre a indiqué qu’il avait demandé au Haussaire de faire accélérer les crédits de paiement dans le cadre des Contrats de Développement. Puis, évoquant le développement des Loyauté, et relevant l’archaïsme des liaisons vers les îles, Yves Jego a annoncé qu’il aimerait lancer un groupe de travail sur les dessertes aériennes et maritimes afin d’étudier les solutions, les moyens et les mobilisations financières. Il souhaiterait qu’on Photo souvenir avec la troupe de Wedrumel. 8 concernés quand je propose d’intervenir ”. Soulignant la “volonté de dialogue réaffirmée par l’Etat”, le ministre a conclu : “Si l’arbitre ne sort pas le carton rouge de temps en temps, on ne peux pas jouer” ! Puis Yves Jego a engagé un débat très ouvert avec les élus de la Province des Iles. Il a notamment évoqué le lancement d’un programme national de valorisation des élites avec pour objectif d’amener quelques centaines de jeunes de l’Outremer vers les grandes écoles ou les grandes structures de formation supérieure comme les IRA (Institut Régional d’Administration). A cet égard, il a adressé un clin d’œil admiratif et humoristique à Neko Hnepeune, diplômé de l’IRA de Metz : “Quand on a fait les IRA, on peut même devenir Président de Province” ! La matinée s’est achevée par un “Bua” endiablé présenté par les jeunes danseurs de Wedrumel suivi d’un déjeuner très convivial sous le faré de la Province. ANNIVERSAIRE Les 150 ans de l’église catholique à Lifou E n avril 1858, les pères Palazy et Montrouzier débarquaient en terre drehu. Et 150 ans plus tard, plusieurs milliers de personnes venues de tous les coins de Calédonie, de Wallis, de France, ont débarqué à Lifou pour commémorer l’anniversaire de l’arrivée de la religion catholique sur cette île. Le 9 avril dernier, le comité du 150ème anniversaire a officiellement ouvert ces cérémonies qui ont duré cinq jours. Pendant la matinée, les autorités coutumières et la tribu de Nathalo ont accueilli les autres paroisses catholiques et protestantes de Lifou. Ensuite, toutes les paroisses et le comité organisateur se sont rassemblés sous les deux grands préaux pour accueillir la délégation de Nouméa conduite par le vieux diacre Hnawia qatr qui a présenté le geste coutumier. Juste après le repas, les cérémonies ont repris avec l’accueil de l’évêque Guilain assuré par les scouts de Lifou sous la houlette de Basiédi et de l’aumônier des scouts Pascalëdi. Après ces cérémonies, trois conférenciers de l’île ont partagé leurs idées : le vieux Hapié de Hunëtë a ouvert cette conférence sur le Lifou d’avant l’arrivée de la religion jusqu’à aujourd’hui. Puis Joachim Taua a, pour sa part, complété ce qu’avait fait son prédécesseur avant de laisser la parole à Etienne Zongo qui a conclu cette conférence en expliquant les différents panneaux exposés à l’intérieur de l’église Saint Jean Baptiste. Et enfin, L’évêque Guilain a présidé la messe d’ouverture tandis que le comité organisateur se retrouvait dans le bâtiment César pour une réunion de régulation. Une barque à Hnajöisisi Le 11 avril, une centaine de pèlerins se sont retrouvés à Hnajöisisi pour commémorer Les danseurs du Wetr ont ouvert lla procession ait reçu les missionnaires Palazi et Montrouzier dans la petite baie de Hnajöisisi, le clan Qenegeie a reçu pendant la matinée la croix du 150ème anniversaire de la présence Gestes coutumiers à Nathalo. l’arrivée de la religion catholique. Cent cinquante ans après que le “atresi Qenegeie” catholique à Lifou amenée par le père Tui et un catéchiste d’Ouvéa. Vers six heures du matin, les délégations des quatre coins du monde ont commencé à arriver au monument de Hnajöisisi où le clan Qenegeie les attendait. La croix est arrivée à 9h sur la petite plage et ce sont l’évêque Guilain, le père Apikaoua, et les catéchistes de l’île qui sont descendus pour chercher la croix avec le père Tui dans la petite embarcation. Une fois devant le Les clans ont accompagné la croix tout au long du chemin. monument, les danseurs du clan les ont accueillis avec une danse traditionnelle le “Féhoa” suivi de la cérémonie coutumière. Ensuite, l’évêque Guilain a passé la croix à Qenegeie Melen tandis que le père Tui a donné la bible à Wazinë, le fils de Qenegeie, absent pour des raisons de santé. Enfin, une messe commémorative a été célébrée sur place par le père Apikaoua et le pasteur Mika devant le monument de Hnajöisisi. Pour clôturer ces festivités à Hnajöisisi, le comité a remis une plaque du 150ème anniversaire aux membres de la famille Qenegeie qui l’ont placée sur le monument historique de Hnajöisisi. L’après-midi, la croix du 150ème anniversaire a quitté Hnajöisisi à bord d’une embarcation pour aller à Easo sous la houlette des deux membres de la famille Qenegeie Wazin et Trepö avec le Père Tui. Les pèlerins et les membres du clan Qenegeie sont passés par la voie terrestre pour rejoindre la nouvelle demeure de Qenegeie à Hanawa. Ce parcours s’est fait en deux parties : la première dizaine de kilomètres s’était faite à pied jusqu’à Hnaménë où les Suite page 13 11 ANNIVERSAIRE La cérémonie d’accueil de l’Archevèque Guillain à Hnajöisisi. véhicules attendaient les pèlerins pour finir les quinze derniers kilomètres jusqu’ à Hanawa. L’embarcation est arrivée à la baie de Easo vers seize heures. Plus de 300 personnes dont le “atresi” Waixaca attendaient la croix avec le “atresi” Qenegeie. Les deux membres de la famille Qenegei ont passé la croix et la bible à Delphin Waixaca. Des danses se sont succédées sur le site pour accompagner les cérémonies d’accueil. Ensuite, tout le cortège s’est dirigé vers la mission de Easo pour quelques festivités avant de repartir le lendemain à Nathalo. Première à Béthanie. Le samedi 12, le clan Qenegeie et le clan Waixaca ont quitté Easo avec la croix du 150ème anniversaire pour aller à Nathalo. En cours de route, le cortége s’est arrêté au centre de formation théologique de Béthanie où une délégation protestante des différentes paroisses de l’île, des élèves pasteurs et les professeurs du centre attendaient la délégation catholique avec la croix. La rencontre de ces deux délégations a été très chaleureuse et émouvante car c’était une première dans l’histoire de Lifou : la première fois que tant de catholiques se retrouvaient à Béthanie avec la croix. Après une quarantaine de minutes de partage de parole et de collation entre les protestants et les catholiques dans la cour de Béthanie, les deux délégations ont pris ensemble le chemin de Nathalo, où les “atresi” Walewen et Issamatro attendaient Waixaca et Qenegeie. Le cortège des pèlerins a été escorté par les danseurs du Wetr depuis l’entrée de la tribu de Nathalo jusqu’au préau où attendaient les délégations venues de quatre coins du monde. Plus particulièrement les L’église Saint-Joseph était habillée d’un manou entre les deux clochers. clans Issamatro et Walewen à qui Waixaca et Qenegeie ont présenté le geste coutumier de la croix et de la bible pour symboliser l’arrivée de l’évangile à Nathalo. Les “atresi” Issamatro et Walewen ont, à leur tour, passé le flambeau à la grande chefferie du Wetr représentée par le futur grand chef Oukéinéssödi car l’actuel grand chef Paulëdi est absent pour des raisons médicales. Ces cérémonies coutumières d’accueil de la croix et de la bible ont été accompagnées par des danses et des chants. Ensuite, toutes les communautés présentes sur le site ont pris un repas en commun, puis on a enchaîné avec une table ronde avec quatre invités de marque : Le grand chef Naisseline, le président de la ligue des droits de l’homme Elie Poigoune, le père Apikakoua et une personnalité de métropole. Enfin M. Secondy a clôturé les festivités avec la biographie de Montrouzier, l’un des premiers missionnaires catholiques à évangéliser Lifou. Avant la messe de 17h, une pause café a permis à la chorale de Nathalo de chanter pour la pose de la plaque sur un monument commémorant le valeureux guerrier de la chefferie du Wetr devenu le premier frère de Lifou : Frère César. Le soir, le comité organisateur avait prévu une soirée d’animation où les jeunes ont pu s’exprimer à travers des danses, des jeux scéniques, des chants et de la musique. La plupart des spectateurs attendaient surtout les groupes qui ont participé à l’album édité pour cet anniversaire et intitulé “Foi et culture ossature du futur”. Le dimanche matin, la grande messe commémorative a été célébrée par l’archevêque Michel Calvet devant 3000 personnes qui ont été ensuite conviées à partager. Après quoi le comité a rassemblé les responsables des délégations pour des cérémonies d’au revoir très émouvantes. L’arrivée de la croix à Hnajöisisi par la mer. Ici, l’Evangile est arrivé à Lifou il y a 150 ans. Les guerriers du clan Qenegeie ont accompagné la bible. 13 SÉMINAIRE D’OUVÉA Un nouvel élan pour le tourisme aux Loyauté L e 2ème séminaire du tourisme aux Iles Loyauté, qui s’est tenu les 21 et 22 avril à la tribu Eika de Fayaoué (Ouvéa) a réuni une centaine de promoteurs, d’élus provinciaux et municipaux ainsi que des professionnels du secteur. Dans une ambiance studieuse et conviviale, les participants ont dressé le bilan des actions accomplies depuis le premier séminaire de Lifou, en 2004, et ils ont esquissé les mesures à prendre pour assurer l’avenir d’un secteur, appelé à devenir “le nickel” de Lifou, Maré et Ouvéa. L’organisation des discussions en sept ateliers thématiques a permis à chacun d’intervenir, de s’informer et surtout, occasion unique, de partager les expériences menées d’une île à l’autre. Force a été de constater que bon nombre de questions, posées lors du séminaire de Lifou n’ont toujours pas trouvé de réponses, mais en près de quatre ans les mentalités ont beaucoup évolué et la volonté de développer ce secteur d’avenir a été très clairement réaffirmée par tous. Nidoish Naisseline, le président de Destination Iles Loyauté (DIL) K Les promoteurs des trois îles ont présenté une coutume d’arrivée. à l’initiative de la rencontre, a d’emblée posé les termes du débat : “Financer les projets ne population”. Les promoteurs l’ont bien compris et ils n’ont pas hésité à rappeler à la La coutume d’accueil des gens d’IAAI. suffit pas, a-t-il dit. Il faut les rendre viables. Il faut que le tourisme rapporte à la Province des Iles les promesses non tenues, les bâtons mis dans leurs roues et les retards de paiements qui les pénalisent. Face aux revendications, Robert Truijij, le directeur du développement économique de la Province des Iles, a rappelé que la province ne saurait tout faire et que les responsabilités devaient être partagées. Souvent, les promoteurs ont paru désarmés face aux nouvelles réglementations, qu’ils connaissent mal et qui “coûtent cher ” pour s’y conformer. Assurer les activités proposées n’est pas encore entré dans les Les groupes étaient réunis autour de différents thèmes. mœurs et les compagnies d’assurances n’ont pas toujours les contrats adéquats à proposer. Les promoteurs ont paru hésiter entre l’envie de se lancer et la peur de trop bouleverser leur quotidien, d’ouvrir trop largement les portes de leur culture au risque d’y perdre leur âme. Surtout, ils se sont inquiétés de la stagnation de la fréquentation touristique qui freine le développement des structures. Volonté de partage et d’organisation Conscients que leur éparpillement dans les différentes îles constitue un frein à la commercialisation de leurs produits, les promoteurs et les Tours Operator ont plébiscité la création d’une centrale de réservation qui permettrait aux clients d’avoir un interlocuteur unique et faciliterait la mise en place et la vente de “packages”. Pour une agence, organiser un voyage au Vanuatu prend à peine une demi-heure, alors qu’aux îles Loyauté il faut compter entre 6 heures et deux jours, le temps nécessaire pour Suite page 16 15 SÉMINAIRE D’OUVÉA Les travaux se sont déroulés par ateliers. avoir confirmation du transport, de l’hébergement et des activités, a expliqué un professionnel. La création d’une f Des interventions variées. centrale unique de réservation pour les Loyauté devrait être accompagnée par “la mise en place d’une charte et d’un label pour les petites structures et l’accueil en tribu, produit spécifique aux îles Loyauté”, La Sodil a proposé une charte et un label “Loyauté”. a proposé Samuel Hnepeune, le directeur de la Sodil. L’atelier consacré à l’image de la destination et à la promotion touristique a insisté sur un recentrage d’une “communication plus réaliste”. Les problèmes du transport aérien et maritime ont été abordés en toute franchise et face aux ratés actuels, les promoteurs ont appelé de leurs voeux la mise en place d’un schéma directeur des transports et l’harmonisation des prix entre l’avion et le bateau, le premier étant parfois moins cher que le second. L’atelier formation, présidé par Danièle Guaenere, la présidente de la commission enseignement et formation, a plaidé pour une professionnalisation du secteur du tourisme qui fait défaut et obstacle aux petites structures. “Les besoins sont très mal identifiés et le manque de coordination entre les différents secteurs est patent, a expliqué l’élue. La mise en place des formations ne correspond pas aux besoins, il est donc nécessaire de proposer des formations itinérantes et des parcours individualisés en se basant sur le Revenu d’insertion. Il permettrait de rémunérer, pendant un an, des stagiaires, le temps qu’ils se forment et voient s’ils ont vraiment envie de se lancer dans le tourisme. Une fois leur décision mûrement réfléchie, ils pourraient alors recevoir une Débats et partages d’expériences sur le terrain. 16 subvention, pas avant. Cela permettrait d’éviter les dérives”. L’enseignement de l’anglais pour accueillir les croisiéristes et les touristes est apparu comme un autre impératif. Tout au long des discussions, le CEMAID et l’association Lifou Tourisme ont été cités comme exemple d’une organisation solidaire et dynamique pour le développement du tourisme. Car les promoteurs et les professionnels en sont repartis convaincus : seuls ils ne sont rien, ensemble ils peuvent beaucoup. LES EGLISES SOUTIENNENT UN TOURISME RAISONNÉ Par sa présence au séminaire et par ses encouragements envers un développement maîtrisé du tourisme, l’Eglise s’est résolument engagée aux côtés des promoteurs qu’elle a incités à se lancer tout en restant vigilants sur la préservation de leur identité culturelle. Pour le président de l’Eglise évangélique, Philippe Capoa, et le pasteur Laurent Haewegene qui ont activement participé aux débats, le vrai dilemme pour les populations locales et leurs dirigeants, est de savoir comment attirer les touristes sans s’aliéner. Autrement dit, sans déséquilibrer les traditions et les valeurs qu sont à la base même de leur culture unique. “Depuis les années 1970, nous avons noté des contradictions entre le tourisme moderne, la culture mélanésienne et les valeurs religieuses des populations du Pacifique. L’Eglise ne doit pas agir à la place des promoteurs, mais elle est toujours là pour dire sa parole, explique Philippe Capoa. Si la croissance touristique continue sans contrôle et sans se soucier de savoir si l’hôte en bénéficie autant que le touriste, alors le tourisme devient une menace pour la stabilité économique et sociale du pays”, a estimé le président de l’Eglise évangélique. Pour le pasteur Haewegene, de la tribu d’Eni, à Maré, l’Eglise peut apporter sa contribution en expliquant l’importance de l’accueil des étrangers. “Depuis peu, a-t-il souligné, l’Eglise sort de son cocon et s’implique pour faire comprendre aux populations que le tourisme peut être une bénédiction et une source de revenus”. VIE AGRICOLE La Fête de l’Avocat : 15 ans déjà L ’avocat est aujourd’hui devenu le fruit emblématique de Maré, qui célèbre chaque année ce gros fruit vert lors de la “Fête de l’avocat” qui se tient à Nece (district de Guahma) et qui s’est déroulé cette année du 1er au 4 mai. Au début des années 1990, la plupart des grands vergers d’avocatiers que l’on retrouve aujourd’hui étaient plantés. Sentant qu’une réelle dynamique s’était engagée autour de cette culture, M. Wayaridri proposa d’organiser une fête de l’avocat. Son idée première était de faire profiter de son expérience et de ses connaissances le plus grand nombre qu’il s’agisse des gens de Maré ou de l’extérieur. Dans un second temps, il s’agissait, pour lui, d’asseoir la renommée de l’avocat de Maré au-delà des limites de l’île. Pour faire j honneur à la variété locale à laquelle les Maréens sont si attachés, il fut décidé que la fête de l’avocat se tiendrait au mois de mai au moment où cette variété est en pleine production. Comme toujours, les stands ont été dévalisés. La première fête de l’avocat s’est déroulée à Nece, en mai 1993. De nombreux agriculteurs de l’île y présentèrent leurs productions : fruits et légumes, ignames, et avocats bien entendu. On pouvait également trouver sur les stands des plants de différentes espèces fruitières comme le letchi, les agrumes, et plusieurs variétés d’avocatiers. L’accent étant mis sur le partage des connaissances et la transmission des savoirs, des visites de vergers d’avocatiers furent organisées. Des stands furent confiés à des associations de producteurs dont Arbofruits qui présentèrent au public les nouvelles variétés d’avocatiers et la manière de les cultiver. Pour compléter ce programme essentiellement agricole, un concours de plats à base d’avocats fut créé et des dégustations proposées à toutes les personnes présentes. Tout savoir sur le gros fruit vert de Maré. 19 Suite page 20 VIE AGRICOLE Pas de Fête de l’Avocat sans expression culturelle. A l’heure des dégustations. w L’incontestable succès de cette première édition encouragea le comité organisateur comme les planteurs à réitérer l’expérience l’année suivante. D’année en année, cette fête a pris de l’ampleur et a permis de faire connaître l’avocat de Maré en dehors de l’île. Pour répondre aux demandes d’un public de plus en plus important, la DIL (Destination Iles Loyautés) s’est associée à cet événement de sorte, qu’aujourd’hui, sont proposées dans le cadre de la Fête de l’Avocat des activités qui dépassent largement le cadre agricole. Il est ainsi possible de participer à un concours de pêche, de visiter différents sites touristiques de l’île ou encore d’assister au concert d’un groupe local. Cette année la Fête de l’Avocat a célébré son 15ème anniversaire et le comité organisateur estime à une tonne la quantité d’avocats vendue pendant ces trois journées, et plus d’une L’avocat à toutes les sauces, de l’entrée au dessert ! tonne et demie d’ignames. Plus d’une trentaine d’agriculteurs maréens exposaient et vendaient les produits de leurs champs : fruits et légumes en tous genres, patates, taros, et ignames qui font la réputation de Maré. L’avocat était bien évidemment omniprésent : sur les étalages, dans les plats préparés par les femmes du district du Guahma lors des repas-dégustations, et sur les stands de restauration répartis sur le site. Beaucoup de monde pour fêter l’avocat de Maré. 20 JUBILÉ KAREMBEU Christian et les Bleus à Lifou L e jeudi 29 mai, avec ses camarades de l’équipe de France championne du monde de football en 1998, Christian Karembeu a tenu à commencer les festivités de son jubilé par Lifou, l’île où il est né mais aussi où ses oncles maternels l’ont élevé. L’accueil s’est fait devant la grande Case de la Chefferie de Nathalo où près de mille personnes l’attendaient pour une ovation méritée. Notre champion du monde avait préparé 4 coutumes pour marquer son passage sur l’île. Une pour les grandes chefferies, une pour ses oncles maternels, une pour les autorités administratives et une pour le monde sportif. La Troupe de danse du Wetr l’a accueilli avec une danse digne des grandes festivités avant de lui faire une haie d’honneur pour l’inviter à entrer dans la grande case. Après les remerciements des notables coutumiers Caehëti et Pascalëti, c’est avec beaucoup d’émotion que Paulo Saume, l’oncle maternel de Christian, a remercié la coutume qui lui était destiné. Le Président de la Province des Iles et Maire de Lifou, Neko Hnepeune, a remercié à son tour le champion Les Bleus accueillis par les supporters à Nathalo pour la coutume réservée aux autorités administratives des îles. C’est Ihily, ancien joueur de Bastia, qui a pris la parole afin de remercier le geste coutumier destiné au monde sportif des îles. Enfin, Samy Ihage, gardien du portail du district du Wetr, a remis à son tour la coutume d’accueil à notre champion du monde. Dans son discours, il a rappelé : “En 1998, vous étiez sur vos deux pieds sur les terrains de France. Nous, on était dans les nuages. Aujourd’hui, 10 ans après, votre venue ici sur l’île de Les Champions 98 en chair et en os à Lifou ! Temps fort de l’émotion partagée lors de l’accueil coutumier dans la Grande Chefferie du Wetr 23 Suite page 26 JUBILÉ KAREMBEU Drehu, c’est la cerise sur le gâteau. Alors Christian, merci de nous faire vivre encore ces moments forts”. La délégation s’est rendue ensuite au Drehu Village, où un pot d’accueil lui était réservé, avec un repas digne des champions. Dans l’après-midi, un terrain de football à 7 a été aménagé pour l’occasion sur la plage de Chateaubriand, pour quelques échanges de balle entre les jeunes de l’île et les Bleus. L’entraîneur de la Sélection de France 98, Aimé Jacquet, a endossé, le temps d’une rencontre, le maillot de gardien de but. Pascal Vahirua, le footballeur Polynésien, s’est mis en avant-centre de pointe. Après un score nul, de 0 à 0, la flèche faîtière du Jubilé Karembeu a été offerte à notre champion qui l’a offerte à son tour à Aimé Jacquet, l’homme qui a fait que nos rêves deviennent réalité. Merci à l’équipe de France, merci à Christian pour cette cerise sur le gâteau et cette journée inoubliable. Daniel Jaïne Christian Karembeu : le regard des enfants pour leur idole se passe de tout commentaire... Match de foot sur la plage et flèche faîtière pour Aimé Jacquet Les Champions ont été impressionnés par la Coutume 26 HÔTELLERIE TOURISTIQUE Le Nengone Village a inauguré sa 3ème étoile L ’inauguration de l’hôtel de Maré, après plusieurs mois de rénovation, a eu lieu en présence des responsables de la Sodil, des représentants de la province et de nombreux invités. L’équipe du Nengone Village avait soigné l’accueil de ses invités pour ce grand jour. La troisième étoile de l’hôtel va dorénavant briller d’un éclat particulier sur la plage de Kawe. Les nouvelles constructions, cinq bungalows et les trois suites, ainsi que les quinze bungalows rénovés, permettront aux touristes de bénéficier de prestations particulièrement raffinées. Le cahier des charges prévoyait des constructions de qualité dans un style traditionnel. Marcel Meleme, l’architecte, a réussi ce pari. Il a parfaitement concilié confort moderne et raffiné avec tradition océanienne, en proposant des cases construites avec des éléments maréens, pierres, bois de l’île pour la charpente et bambous tressés pour les plafonds. Ce résultat est le fruit du travail d’artisans et de sculpteurs locaux. Le coût de la rénovation de l’hôtel est important. Les premières installations dataient de 1996. Les différents partenaires ont dû investir 300 millions de francs pour mettre l’hôtel aux normes et répondre aux attentes des touristes. Le nouveau directeur de l’hôtel, Régis Rigault, peut s’appuyer sur les vingt employés qui assurent le bon fonctionnement de la structure. Lors des travaux de rénovation, ces derniers ont bénéficié de diverses formations, notamment en langue afin d’accueillir les étrangers. Notables, officiels et coutumiers ont inauguré l’hôtel avec les partenaires. Luxe et volupté : l’ouverture en pesrpective sur la pisine Les nouvelles chambres, très raffinées. Cette cérémonie d’inauguration, comme le veut la tradition à Maré, s’est achevée sur des chants et des danses. C’est la tribu d’Eni qui s’est chargée de l’animation et des prestations. L’alliance du confort et de la tradition. Une équipe solide assure le fonctionnement de la structure. 27 INSERTION PROFESSIONNELLE Les “Voix de la Jeunesse Calédonienne” à Jozip A la suite du festival de la Jeunesse du Pacifique à Tahiti en 2006, et la participation d’une dizaine de jeunes Loyaltiens, une charte de la Jeunesse du Pacifique a émergé répertoriant les problématiques jeunesse. Aussi, l’organisation calédonienne qui s’est créée au retour de Tahiti a émis le souhait d’adapter cette Charte du Pacifique au contexte local. Cette organisation nommée “Voix de la Jeunesse Calédonienne” (VJC) rebondit sur les différents thèmes présents dans la Charte en proposant un travail partenarial regroupant des groupes de jeunes des trois provinces, des administratifs et des élus. Plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu sur Touho, Koné et durant le week-end de Pentecôte à Lifou. C’est ainsi que du 8 au 12 avril la tribu de Jozip a accueilli les “Voies de la jeunesse Calédonienne”. Une composante culturelle Réunies au sein du clan Wejieme, les délégations du Sud, du Nord et des Iles ont participé, dans une ambiance conviviale, à un travail de Entre deux séquences de travail, les jeunes de la famille du pasteur Lax en concert. réflexion et de construction autour de “l’insertion professionnelle”. Pour ce projet, la province des Iles avait doté l’association AJASEL (Association des Jeunes Animateurs Socio Educatifs de Lifou) de moyens permettant de gérer cet événement, notamment par la contribution de son personnel technique Ingrid Qenenoj et Larry Martin et une participation financière pour l’ensemble du projet à hauteur de 1,5 million CFP depuis 2006. On peut cependant regretter une faible participation des jeunes de Drehu alors que la délégation de Maré ne comptait pas moins de douze jeunes et celle d‘Ouvéa culturelle comme facteur indéniable de la réussite en milieu scolaire a émergé. Une dynamique citoyenne pour favoriser l’identité sociale. rassemblait six membres. Malgré tout, cette organisation a révélé l’existence d’un tissu associatif d’animation bien présent sur les trois îles. Le Service de la Jeunesse et des Sports de la province des Iles pourra s’appuyer sur ces énergies en terme d’animation et de formation. Quant à l’ensemble territorial des VJC, le travail a donné lieu à d’importantes remontées d’informations qui souligne, entre autres, le besoin de formations et notamment le besoin d’être informé. De plus, il est à souligner que la composante La composante culturelle est un facteur important de la réussite. 29 Les VJC continueront leur bout de chemin pour se retrouver à Houaïlou fin Juillet pour travailler cette fois autour du thème de la “citoyenneté”. Les jeunes des îles doivent s’attendre à un nouveau rassemblement inter îles Loyauté en fin d’année pour traiter de la question de l’insertion professionnelle. Cette dynamique en perpétuelle évolution devrait permettre, à terme, d’inscrire tout jeune Loyaltien dans une représentation citoyenne favorisant son identité sociale et culturelle. COMMÉMORATION Ouvéa 20 ans après Gossanah M ardi 22 avril, ont débuté les commémorations des 20 ans des tragiques événements d’Ouvéa. Evoquant l’origine du conflit, Nine Wéa, membre du comité des 20 ans, a rappelé : “le combat de 1988, en refusant d’accepter le statut Pons, était celui de la sauvegarde des valeurs coutumières”. Des actions similaires devaient se dérouler à cinq minutes d’intervalle sur les autres îles des Loyauté. Cependant seule Ouvéa est passée à l’action. Mais l’initiative a tourné au drame, avec les suites dramatiques que l’on connaît. Mais aujourd’hui l’heure n’est plus à l’apitoiement ni à la rancœur. La grotte d’Ouvéa fut l’un des plus importants déclencheurs du processus qui conduisit aux Accords de Matignon et par conséquent à l’arrêt des graves troubles à l’ordre public, malheureusement entaché, un an plus tard, par la mort des leaders du FLNKS Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene. Dimanche 20 avril, à Gossanah a donc eu lieu une réunion à la chefferie Imone regroupant les grands chefs, les familles des victimes, les anciens prisonniers et les élus, afin d’arrêter un programme définitif jusqu’au 5 mai. Le premier rassemblement a eu lieu le 22 à Hnanemeû près de la gendarmerie. Ont suivi ceux de Teouta, le 23 et de Gossanah les 24 et 25, le 26 Banoutr, puis Mouly, Wakatr, Héo, Wadrilla et à nouveau Gossannah pour la clôture. Après chaque rassemblement, de larges temps de témoignages et d’échanges ont eu lieu. Le soir, à Gossanah, là où s’était s’installée Radio Djiido pendant 10 jours, afin de relater l’événement au plus près, des veillées ont été organisées, des discussions et Un dépôt de gerbe a réuni les familles des deux bords en présence du Haussaire. débats ont animé la place. De nombreux films documentaires ont été projetés dont le plus récent tourné en 2007 et relatant les circonstances de la prise d’otages et ses conséquences, produisant de nombreux témoignages d’anciens acteurs combattants ou politiques de l’époque. “C’est pourquoi tous les établissements scolaires d’Ouvéa ont été invités car il y a 20 ans s’est écrite une des plus importantes pages de l’histoire Kanak, qui est bien entendu celle de nos enfants. Ils doivent savoir ce qui s’est passé”, a noté Nine Wéa. épisode de l’histoire de la Nouvelle Calédonie”. Emu également, le grand chef Wenegei déclarait “c’est une journée très particulière, car c’est une première. Je souhaite que l’entente se poursuive dans l’avenir”. Un dépôt de gerbe a réuni dans une profonde émotion les familles des victimes des deux bords, un parterre de coutumiers et d’officiels dont le Haussaire Yves Dassonville, Auguste Daoume, président de l’aire coutumière d’Ouvéa, François Lamboley, fondateur du Comité du 22 avril 1988, ainsi que le Général commandant des Forces Armées. L’émotion des familles Une expo à Gossanah Cette année, un événement majeur a eu lieu, celui du dépôt de gerbe à la gendarmerie de Fayawé. C’est la première fois que les habitants et les gendarmes commémorent ensemble cette tragédie d’Ouvéa. Le mardi 22 avril 2008, dix ans après la réconciliation face aux familles des victimes et aux caméras de RFO et LCI, le Colonel Didier Laumont a déclaré, visiblement ému : “Il est particulièrement symbolique qu’à l’occasion de ces cérémonies de commémoration, la gendarmerie d’Ouvéa, théâtre de la tragédie, accueille en son sein tous ceux qui ont souffert de ce douloureux Mercredi 2 mai, les trois collèges de l’île se sont intéressés de près aux événements tragiques d’Ouvéa. Le GOD, quelques classes du primaire St Michel et les sixièmes d’Eben Eza se sont rendus à Gossanah pour y découvrir l’exposition consacrée aux deux semaines que durèrent les événements. Ils ont pu y voir de nombreuses photos, des dessins, des pages de journaux d’époque et y entendre de nombreux témoignages. Pour les élèves restants sur place, le GIE et le comité des 20 ans avaient prévu l’intervention dans les établissements de plusieurs personnes ayant été au cœur de la tragédie de 1988. Assoiffés de réponses les élèves désiraient en effet tout savoir, confirmer ce qu’ils pensaient être vrai ou infirmer ce dont ils doutaient. A Guillaume Douarre une fresque de 20 mètres, symbolisant les 20 années qui nous séparent de 1988, a été offerte au comité des 20 ans. Sur ces 20 mètres de tissu ont été peints les divers événements de l’histoire d’Ouvéa pendant cette double décennie. La commémoration a bien évidemment pour but de saluer la mémoire des victimes mais les événements s’éloignent, inexorablement. C’est pourquoi M. Nigote, petit Chef de Wadrilla annonçait : “d’ici quelques années, nous, nous ne serons plus là. Il faut que quelqu’un, un acteur, se lance dans l’écriture de l’événement”. Une fresque de 20 mètres pour 20 ans de mémoire vivante. 30 L’ÉCOLOGIE À L’ÉCOLE Un carnaval pour l’environnement L e jeudi 22 mai, une centaine d’élèves du primaire se sont retrouvés à Wé pour un carnaval sur le thème de la protection de l’environnement. Ce projet a été mis en place par l’école primaire de Dueulu pour sauvegarder l’environnement de la tribu. Le directeur des écoles primaires Patrice s’est dit surpris : “Normalement, on avait terminé ce projet l’année dernière, mais les enfants ont demandé qu’on le reconduise cette année, alors les maîtresses l’ont travaillé afin de terminer ensemble avec les autres écoles de L’île. Et pour faciliter les déplacements, mais aussi pour que notre thème ait un peu plus d’impact sur la population ne Drehu, on a décidé de l’organiser à Wé”. Les élèves des écoles primaires de la DDEC (Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique) de Lifou, les élèves des écoles publique de Hmelek et de Qanono et les élèves de l’ASEE (Alliance Scolaire de l’Eglise Evangélique) de Wedrumel ont fait le déplacement pour participer au carnaval et sensibiliser les adultes sur la protection de l’environnement. Ils ont défilé depuis le terrain de Qanono jusqu’au faré de la province des îles, au rythme de la samba. Chaque école se différenciait par son costume : les uns étaient déguisés en roussettes, les autres en abeilles, d’autres encore en Tortues Ninja, etc. Le chanteur Edou a assuré l’animation tout au long du trajet. Après les paroles d’accueil et les encouragements du directeur de l’enseignement de la Province, les enfants se sont succédés pour présenter leurs danses, chants et poèmes évoquant la protection, la menace ou la destruction de l’environnement. 33 w AIRCAL INFO ircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - aircal info - airc Une femme info - aircal info - aircal info - aircal info - aux commandes aircal info - aircal info - aircal inf Une femme aux commandes d’un ATR, ce n’est pas al info - aircal info - aircal inf courant ! Il faut dire qu’a l’échelon national non plus, les femaircal info - aircal info mes commandant de bord ne sont pas nombreuses : tout juste 5 % de la profession. Lydia Saucian a rejoint leurs rangs dans les années 90. l info - aircal infoElle a fait ses armes sur un Cap 10, un avion de voltige en toile et bois, dans un aircal aéroclub de la région marseillaise : loopings, vrilles, piqués, là où “beaucoup d’hommes sont malades de peur”. Désormais pilote breveté de voltige, la fille du Sud morte à Paris, devient hôtesse de l’air chez UTA puis, deux ans plus tard, pilote, à la faveur d’un recrutement interne. Cher Air Littoral, elle est en passe de gagner ses galons de commandant de bord quand la compagnie met la clé sous la porte. Nouveau virage pour Lydia qui se lance dans des études d’ostéopathie. En deuxième année, elle plaque tout et revient à ses anciennes amours. Mais après quatre ans sans voler, c’est le retour à la case départ. Elle revalide brevet de pilote et qualification ATR avant d’inonder les compagnies aériennes de CV. Elle passe un an en Suisse, avant d’atterrir à Nouméa et de devenir la première femme commandant de bord chez Air Calédonie. Elle compte bien profiter de sa présence dans le Pacifique sud pour découvrir l’un des seuls endroits du monde qu’elle ne connaît pas : l’Australie. Mais comme passagère cette fois… Un ancien d’Aircal à l’honneur Le Haussaire Yves Dassonville a remis, voici quelques semaines, à James Hnyietre la médaille de l’Ordre National du Mérite. James Hnyietre est entré chez Air Calédonie en 1962, au service technique. En tant que mécanicien, il s’occupe à l’époque de nettoyer et de réparer les différentes pièces des avions. Après une petite pause pour effectuer son service militaire, il réintègre la compagnie au service de fret, cette fois. Après quelques mois passés au fret, James doit être muté à Koumac, mais une opportunité se présente à Lifou, où on lui propose d’aller remplacer le chef d’escale qui se lance dans la politique. James, dont la maman est originaire de Lifou, accepte volontiers. Le remplacement, qui devait durer I mois, se transformera vite en contrat de 5 ans, et James va finalement faire toute sa carrière professionnelle à l itou, puisqu’il occupe maintenant son poste de Chef d’Escale depuis 43 ans. Aujourd’hui, James est le plus ancien employé de la compagnie mais, pour l’instant, il n’est pas question de retraite ! Audit réussi pour l’escale de Maré Dans le cadre de l’Audit Marchandises Dangereuses d’Air Calédonie, l’escale de Maré a été visitée le 19 mars par Joseph Le Tonqueze de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile de Paris). Pour cette mission il était accompagné de Carole Tanti et de Philippe Hacques du SEAC NC. L’audit s’est déroulé dans une bonne ambiance au cours d’une matinée où ont été passées en revue nos procédures concernant le traitement de ce type de marchandise. L’accueil chaleureux de nos collègues de Nengone a été très apprécié. Sur la photo, Carole Tanti, Philippe Hacques et Joseph Le Tonqueze avec Ferdinand Wahmetu, le chef d’escale et une partie du personnel de l’escale de Maré. SOCIÉTÉ Un “bruicoleur” de musique L e jeudi 15 mai, l’école publique de Hmelek a accueilli un “bruicoleur” de musique, Dominique Gauvrit, venu partager son savoir faire avec les élèves. Pendant toute la matinée, les élèves se sont rassemblées dans une classe pour apprécier le talent de ce bricoleur d’instruments de musique qui explique : “c’est avec des matériaux de récupération que je fabrique des instruments de musique, les enfants sont très intéressés par mes fabrications. On peut faire de la bonne musique avec pas grand-chose”... Sa devise : “Un peu de tout avec trois fois rien”. La salle était pleine, avec même certains parents d’élèves et des membres du centre de formation de musique de l’île. Ces démonstrations terminées, l’après midi a été consacré aux travaux manuels où le “bruicoleur” a appris aux élèves de Hmelek comment créer de la musique avec trois fois rien. Taï Wahéo se raconte dans un livre T aï Wahéo était à Ouvéa mi avril, d’abord parce que c’est son, île natale, mais surtout pour présenter son livre, “Oûguk, le petit coco vert” édité par l’ADCK en français avec une traduction en iaai (Ouvéa). Cet ouvrage autobiographique raconte l’histoire mouvementée, parfois déchirante, du petit Taï, laissé à Ouvéa par ses parents dès sa petite enfance, puis ballotté de famille en famille après le décès de ses grands-parents lorsqu’il avait 8 ans. Ce n’est pas un fait rare en milieu tribal que de confier la garde d’un enfant à ses grandsparents, et ce n’est pas, non plus, rare que de le voir changer de maison lorsqu’un événement imprévu intervient dans sa vie. Ainsi, quand on demande à Taï Wahéo ce qui l’a poussé à entreprendre son autobiographie, il répond sans la moindre amertume : “C’est pour laisser à mes enfants et petitsenfants une trace de mon passé. Car les choses intimes et douloureuses sont plus faciles à écrire qu’à dire. Malgré ce désir d’écrire, l’implication, parfois trop grande, et la peur de me mettre en avant, surtout pour un Kanak, m’ont posé quelques soucis. En outre, écrire en français n’est pas chose aisée. On n’ose pas”. Taï Wahéo avait quitté Ouvéa avec en poche un certificat d’études. Il est aujourd’hui doctorant en linguistique. Son parcours a donc été long et, comme il le dit lui-même, “les petits pas de l’enfant sur le sable sont effacés depuis longtemps. Mais le sable humide et doux de l’île est encore là pour porter l’empreinte des pas d’enfants que d’autres enfants laisseront pour aller travailler ailleurs”. Disparition de Samuel Yeiwéné F rère du regretté Yé-Yé et de Damien Yeiwéné, élu provincial, Samuel Yeiwéné est décédé fin avril à l’âge de 66 ans. Ce vieux militant de l’Union Calédonienne avait été maire de Maré de 1967 à 1977. Samuel Yeiwéné (que ses amis appelaient “Gno-Gno”) était né à Maré le 30 avril 1941. A l’issue de ses études, devenu instituteur en 1960, il avait enseigné 2 ans à Canala, puis était rentré à Maré. Il avait enseigné à Tawainedr, puis avait profité de la construction de l’école primaire de Tadine pour se rapprocher de sa famille. Elu maire en 1967, il avait poursuivi son métier d’instituteur pendant deux ans, mais avait dû lâcher prise pour se consacrer à la Mairie. Battu aux élections de 1977, il reste cependant membre du conseil municipal jusqu’en 1988. En 1989, un infarctus l’oblige à ralentir ses activités. Il se consacre essentiellement à son métier d’insti- tuteur qu’il poursuit jusqu’à sa retraite, en 1991. De 1967 à son décès, ce militant de la première heure est jusqu’au bout resté fidèle à l’UC, mouvement au sein duquel il avait occupé des fonctions importantes. Sportif, Samuel Yeiwene avait été membre de l’équipe de football de Tadine. Il avait aussi planté un verger important qui était sa passion. Il laisse derrière lui son épouse, Marguerite, gérante du magasin 35 “Trop Tard”, son fils aîné, JeanPierre, adjoint au maire dans l’équipe de Basile Citré, et Philippe qui fait une carrière commerciale chez Carrefour. ACTIONS POUR LA JEUNESSE La Province va créer des animateurs de district D ans le cadre de sa politique jeunesse, la Province des îles favorise l’émergence d’animateurs socio-éducatifs sur les districts. Par la mise en place en 2008 de conventions avec les associations socio culturelles qui ont trait au développement des actions pour la jeunesse, la Province soutient : la création d’un poste d’animateur sur le point information jeunesse qui va s’implanter sur Wé en fin d’année et dont le support juridique est l’AJASEL (Association des Jeunes Animateurs Socio Educatifs de Lifou) la création d’un poste d’animateur des techniques de l’information et de la communication sur Lifou dont le support juridique est AJI (Association Jeunesse Informatique) la création de deux postes d’animateur sur les districts du Wetr et du Gaïca dont les Des conventions sont déjà en place pour les animateurs des écoles de voile. supports juridiques sont l’Association multisports de Lifou et l’association Onatr Mon Pays la création d’un poste d’animation en faveur du public handicapé dont le support juridique est le club handisport et sport de LIFOU la création d’un poste d’animateur sur le district de Guahma dont le support juridique est l’association des Jeunes de Hnaeteneat. Par ces conventionnements, et en étroite collaboration avec les associations sportives, les intervenants socio éducatifs se sont engagés à : animer des manifestations en lien avec le secteur jeunesse du service provincial mettre en place des ateliers d’éducation physique au sein des écoles primaires (après avoir reçu l’agrément de l’inspection primaire référente) développer des animations sportives de type “activité physiques pour tous” les mercredis et pendant les petites vacances préparer et organiser des centres de loisirs dans l’année accompagner les jeunes dans leur cursus de recherche d’insertion professionnelle organiser des journées de sensibilisation et de prévention en lien avec les structures partenariales de la Province. Et plus spécifiquement pour l’association AJI : initiation pour tout public aux logiciels de montage vidéo, initiation à la prise de vue, et micro reportages. Plusieurs conventions sont déjà Les intervenants socio éducatifs devront développer des animations sportives. U 36 Un but : l’épanouissement de la jeunesse et son ancrage sur les Iles. en place : quatre initiateurs pour les écoles de tennis : deux sur Lifou, un sur Maré et un sur Ouvéa des animateurs vacataires pour les écoles de voile et l’initiation au kayak sur Lifou et Ouvéa deux emplois sport au sein des comités sportifs et de loisirs de Lifou et de Maré. D’autres sont en perspective : la création d’un poste d’animateur sur le district du Lössi dont le support juridique serait l’Association multisports de Lifou la création d’un poste d’animateur sur Ouvéa dont le support juridique serait l’Association ELJO (Enfance Loisirs Jeunes d’Ouvéa) la création d’un emploi sport au sein du comité sportif et de loisirs d’Iaaï. La montée en puissance de ces animateurs est le témoignage de la volonté politique menée depuis plusieurs années par la Province. Cette politique s’accompagne d’un dispositif de formation à l’échelle territoriale. L’ensemble de ces animateurs possède un diplôme professionnel ou sont en phase terminale de formation. Ces emplois associatifs reposent sur des engagements forts des bénévoles, garants de la gestion administrative de l’association qui oeuvrent souvent dans l’ombre pour l’épanouissement et l’ancrage de la jeunesse sur les îles. Ils favorisent ainsi l’émergence de projets novateurs, source de développement économique. Parmi les actions : organiser et structurerles centres de loisirs. 37 Les sources de financement font appel à un large partenariat : Etat, Fédérations, Collectivités locales et bien sûr la collectivité Provinciale. Le Service Provincial de la Jeunesse et des Sports reste l’élément fédérateur de ces projets, par ses appuis techniques, par ses aides matérielles et financières, mais également par la recherche d’indicateurs d’efficacité et de performance permettant une évaluation objective des actions menées. LIBRE EXPRESSION Du grand rêve kanak au grand rêve calédonien ou la dignité du politique E n juin 1988, lors des Accords de Matignon, l’Etat français en reconnaissant le fait colonial, reconnaissait par voie de conséquence les droits du peuple kanak, peuple indigène colonisé de la Nouvelle Calédonie. A cette occasion, la délégation indépendantiste kanak conduite par J-M Tjibaou, offrit de partager ces droits avec les autres communautés présentes en Nouvelle-Calédonie, c’est à dire avec tous les hommes et toutes les femmes que la colonisation, aussi douloureuse soit-elle, nous a apportés comme frères et sœurs. Mettant de ce fait, officiellement fin, au grand rêve kanak, celui pour lequel nous avons combattu depuis des années et des années, qui est d’avoir un pays bien à nous, comme les Vanuatais, les Papous et les Salomonais ont le leur. Pour une des rares fois dans l’histoire, un peuple acceptait de partager ses droits avec d’autres. Si du point de vue kanak, le don est l’expression d’une identité et l’affirmation d’une dignité, par contre en termes de rapport de forces politiques classiques, la poignée de main Lafleur / Tjibaou, en 1988 au lendemain du drame d’Ouvéa, relevait quasiment de l’inacceptable. Côté indépendantistes, Le Fulk et l’USTKE qui avaient plutôt vu dans les Accords de Matignon, la reddition du FLNKS devant la puissance coloniale, quittèrent l’un après l’autre ce mouvement. Pour les anti-indépendantistes de leur côté, enfermés dans l’idée que c’est l’Europe qui apporte le progrès, la civilisation et le droit aux peuples exotiques, et non l’inverse, reconnaître que les kanak ont des droits historiques et qu’ils les leur offre de surcroît en partage, relevait de l’injure. Il a fallu toute l’autorité de J. Lafleur pour faire admettre momentanément, aux élus du RPCR, qu’accepter les kanak de leur part était la seule condition intelligente d’une paix durable. Les Accords de Matignon, germe du grand rêve calédonien, est l’expression de la dignité du politique. Ils sont une profession de foi, en la possibilité, pour tous les “enfants du pays”, de forger ensemble un monde commun, à partir de leurs identités individuelles et collectives respectives. Ils sont un pari sur l’intelligence, dans la mesure où celle ci est cette capacité qui nous rend capable, de nous élever au dessus de notre univers de vie pour accueillir l’autre dans son honneur fût -il l’ennemi d’hier et prendre le risque d’admettre que, même si il y a eu des morts entre nous, celui-ci a une vérité à partager avec nous. Cependant, ce qui a été, et ce qui reste toujours, difficile à faire comprendre, c’est que les Accords de Matignon s’inscrivent dans un processus de paix d’une grande hauteur politique, bien différent des combats électoraux habituels du type gauche contre droite, conservateurs contre libéraux ou indépendantistes contre antiindépendantistes. En effet, si dans ce dernier cas de figure, une belle victoire électorale s’obtient par la défaite des adversaires, œuvrer pour la paix par contre exige, autant que faire se peut, respect mutuel et écoute de l’autre. Dans cet autre cas de figure, chacun doit à la fois défendre ses convictions et en même temps veiller à ce que l’autre ne soit pas discrédité dans son propre camp, sinon tout est à recommencer. Et à respecter ainsi l’ennemi d’hier, chacun court le risque d’être accusé, par ses propres compagnons de combat, de “trahir la cause”, avec des conséquences souvent dramatiques dont l’histoire offre de nombreux exemples. Pour cette raison J-M Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné avaient été soupçonnés de trahison par d’autres indépendantistes kanak qui s’attendaient à les voir piétiner le RPCR avec l’appui des socialistes français et non qu’ils s’engagent avec J. Lafleur dans un 41 processus de paix. Leur mort rappelle celle de l’israélien Rabin et de l’égyptien A. El Sadate survenue dans un contexte politique similaire de négociation pour un accord de paix. Pour la même raison, J. Lafleur avait été désavoué par la majorité des électeurs européens du Grand Nouméa lors du référendum de 1988 sur les Accords de Matignon. Aujourd’hui, 20 ans après la poignée de main historique l’esprit des Accords de Matignon a grandi et habite la conscience calédonienne. Très récemment une enquête de l’INSERM sur la “Situation sociale et comportements des jeunes en Nouvelle Calédonie” montre que, majoritairement, même des jeunes qui ont quitté l’école, expriment “de fortes aspirations à revenir vers les études et poursuivre une formation pour s’investir dans l’avenir du pays”. Paradoxalement, l’aspiration à s’investir pour un avenir commun ne trouve pas d’expression politique officielle. D’un côté, il y a cette aspiration profondément humaine qui d’elle même gagne doucement les consciences, et de l’autre côté les partis politiques qui s’approprient, à grand bruit, les notions de “destin commun, d’avenir ensemble” et l’affaire d’ Ouvéa, pour en faire des arguments de lutte pour le pouvoir. D’un côté il y a la dignité du politique, dans la mesure où selon la philosophe H. Arendt la dignité humaine tient au fait d’être “co-fondateur d’un monde commun”. De l’autre coté, il y a la politique dans sa médiocrité, règne de la ruse et des rapports de forces. Il faut libérer la politique de la médiocrité. Quoiqu’il en soit, pour certains d’entre nous, c’est pendant les Accords de Matignon que la recommandation biblique d’aimer ses ennemis, a pris son sens le plus concret, celui de lutter contre tout ce qui a fait de nous les ennemis les uns des autres : le racisme, les discriminations socioéconomiques, l’appât du gain, le tribalisme, le fétichisme de la propriété, le sectarisme politique et religieux, le colonialisme.... Fondamentalement, cela signifie que la création d’un monde commun est moins une affaire de majorité électorale, que de respect des dignités individuelles et collectives. Nidoïsh Naisseline OPÉRATION ANTI-MOUSTIQUE Du répulsif contre l’épidémie de dengue A vec plus de la moitié des cas déclarés en Calédonie, Lifou s’est trouvée dans la zone dangereuse de l’épidémie de dengue. Le constat était accablant. Le mal touchait une population mal préparée. Car jusqu’alors, la dengue n’avait fait que quelques incursions isolées dans l’île. Jamais d’épidémie. Il touchait aussi une population qui vit majoritairement au grand air la journée. Or c’est précisément entre le lever et le coucher du soleil que sévit le moustique vecteur de la maladie. D’où l’expédition commando menée en avril par Sylvie Robineau, membre du gouvernement chargée de la santé, accompagnée du directeur et du médecin chef de la DASS-NC. Objectif : information sur la dangerosité de la dengue, sensibilisation sur les moyens d’empêcher le moustique de se reproduire, distribution de produit répulsif, sous forme de vaporisateur, pour être protégé même en plein air. Au total, un millier de petits flacons ont été distribués au cours des jours suivants dans les zones les plus touchées. A commencer par Qanono et Nathalo. “La distribution de ce produit est la seule parade immédiate que nous pouvons apporter, a noté Sylvie Dominique Mole a présenté la coutume pour Sylvie Robineau et la délégation de la DASS Robineau, car des bombes répulsives sont bien en vente dans les magasins de Lifou, mais elles coûtent environ 200 F de plus qu’à Nouméa, où elles ne sont déjà pas bon marché. Pour une famille nombreuse qui n’a que de faibles ressources financières, c’est impossible”. D’où l’intervention de la puissance publique pour aider la Commune qui a déjà fait ce qu’elle pouvait. En mobilisant notamment six jeunes, appointés par l’État sur des contrats JSD, pour faire de la prévention. Pendant sa rencontre avec le secrétaire général de la mairie Dominique Mole, Sylvie Robineau a envisagé les modalités les plus rapides d’achat d’un matériel d’épandage d’in- secticide à la dimension de l’île, qui pourrait être monté sur un pick-up. Car pour l’heure, la municipalité ne dispose que de mune de Lifou sera d’amener les gens à modifier leurs comportements. À Lifou, on aime les jardins, on met des pots de Les enfants sont les premières cibles du moustique. quatre petites machines portées à dos d’homme, dont le rayon d’action est trop limité. L’autre volet de l’action du gouvernement et de la Com- “Ce produit est la seule parade immédiate”, a résumé Sylvie Robineau. 43 fleurs sur les tombes familiales qui sont souvent à quelques mètres des maisons. Autant de gîtes larvaires potentiels, qu’il faudra au moins nettoyer, au mieux éliminer. Mais les modes d’habitat et de vie locaux rendent la lutte difficile tant il y a de réserves d’eaux stagnantes, petites ou grandes, disséminées à proximité des populations. Il est trop tôt pour savoir si cette opération, volontairement médiatisée, portera ses fruits. Une chose est sûre, à Nathalo comme à Qanono, la visite de Sylvie Robineau a marqué les habitants autrement plus qu’un message télévisé. ENTRAIDE AU FÉMININ La Caravane de la Paix à Lifou L es femmes de l’Eglise Evangélique en Nouvelle Calédonie et aux Iles Loyauté se sont retrouvées, pendant trois jours, à Lifou, mi avril, pour parler de la paix et des problèmes que rencontrent les femmes. Avec une aide financière de la Province, une centaine de femmes de la Province des îles s’est ainsi réunie à la tribu de Qanono sous l’égide de la Caravane de la Paix, une organisation présente dans le monde entier et dont les objectifs sont plutôt axés sur l’entraide entre les femmes qui ont des problèmes ou qui sont Le faré de la Province avait fait salle comble. en pleine situation de catastrophe. Ce sont notamment les guerres civiles en Afrique où le Mouvement de femmes pour la Paix a pris son envol avant de gagner de l’ampleur dans le monde et intégrer les autres communautés. La Caravane de la Paix a organisé une conférence au faré de la province à Wé dont les thèmes ont été la pauvreté, le mariage et l’environnement dans la société actuelle aux îles Loyauté. Etaient présents une dizaine de pasteurs et une cinquantaine des femmes venues de tout Les trois conférenciers ont évoqué la pauvreté, le mariage et l’environnement. Lifou, sans oublier celles arrivées des autres îles et en particulier Paulette, la Réunionnaise débarquée avec la Caravane de la Paix en Nouvelle-Calédonie. Le pasteur Marie-Claire Kaemo a insisté : “Il faut que vous posiez des questions aux intervenants car nous prendrons des décisions à partir des interventions”. A l’issue des séances de travail à la Province des îles, la Caravane de la Paix s’est ensuite déplacée vers la Province Nord où elle s’est installée à Koné. 45 STAGE THÉORIQUE Initiation au cricket international A l’initiative du comité de district de cricket de Lifou, un stage d’initiation au cricket international s’est déroulé à la tribu de Qanono, avec le concours de Pierre Chilia, un cadre technique venu du Vanuatu. Ce stage a pu être mené à bien avec la collaboration du Comité National de Cricket, du Comité de District de Cricket de Lifou et le Service Jeunesse et Sports de la Province des îles Loyauté en la personne du conseiller technique Mitra Kaloï. Un stage intensif pour les quatre stagiaires initiateurs : Pierre Chilia était assisté pour la traduction et les apports techniques (en anglais) par Bernard Ukeiwe, conseiller technique territorial, et M. Kicine membre du comité national. Après les apports Les formateurs avec quelques stagiaires. théoriques et la prise en mains du matériel, une quinzaine de jeunes joueurs ont bénéficié des premiers ateliers pédagogiques mis en place sur le terrain de sports de Qanono. Ce stage financé par la Province des îles et le comité national s’inscrit dans la perspective des jeux inter provinciaux, à Lifou, au mois de septembre 2008. Le matériel acquis à cette occasion profitera à l’ensemble des districts et l’on envisage d’ores et déjà des cycles d’initiation dans le cadre des animations clubs ou animations de proximité pendant les vacances scolaires. Il ne s’agit pas d’abandonner ou de laisser pour compte le cricket traditionnel, mais davantage d’ouvrir au monde moderne une culture ancestrale et une pratique traditionnelle : nouvel équipement, nou- Pierre Chilia et Mitra Kaloï, les initiateurs de la nouvelle vague.. velles règles, terrain différent et donc techniques nouvelles, amenant à coup sûr une nouvelle dynamique et un public jeune assurant la relève des anciens. Et jamais on ne se lassera d’aller regarder les femmes en robe mission pratiquer leur sport favori, drainant un public averti et supporter inconditionnel de l’équipe issue de sa tribu et de son clan ! Pour une première organisation sur Lifou, le Comité d’organisation a souhaité ouvrir le cricket international dans les compétitions masculines. Attendons le mois de septembre pour juger de l’intérêt et des performances de nos athlètes des îles sur cette nouvelle discipline. Pour tout renseignement et information, contacter le conseiller technique provincial : Mitra Kaloï, antenne de Maré, Tél 45.49.42. Les futurs joueurs de cricket international. 46