Les maladies rares méritent l`attention Rare
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Les maladies rares méritent l`attention Rare
Vol. 4 N°1 JANVIER / JANUARY 1999 BULLETIN EUROPÉEN SUR LES MALADIES TRANSMISSIBLES / EUROPEAN COMMUNICABLE DISEASE BULLETIN FUNDED BY DGV OF THE COMMISSION OF THE EUROPEAN COMMUNITIES FINANCÉ PAR LA DGV DE LA COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES NUMÉRO SPÉCIAL BOTULISME / SPECIAL ISSUE ON BOTULISM Les maladies rares méritent l’attention E n août dernier, Eurosurveillance publiait deux rapports sur des épidémies de trichinellose survenues en 1998 en France et en Italie, et associées à la viande de cheval importée de Yougoslavie. Ce numéro publie les résultats de l’investigation d’une troisième épidémie analogue aux précédentes, et est par ailleurs consacré au botulisme. Les articles sur ces deux maladies montrent la capacité des aliments, en tant que source de dissémination de maladies rares, mais graves. Dans le cas du botulisme, les aliments mis en cause peuvent être des produits traditionnels de fabrication familiale mais aussi des produits de fabrication industrielle, y compris ceux utilisant des techniques récentes (comme l’emballage sous vide) qui offrent les conditions propices, en anaérobie, à la production de toxines par Clostridium botulinum. Ces deux situations méritent une attention particulière. Les aliments de fabrication familiale, courants dans les pays méditerranéens, représentent un risque d’épidémies fréquentes, mais de taille limitée. En revanche, si le botulisme est rarement associé à des produits manufacturés, un tel événement menace un nombre de personnes bien plus important. Dans un objectif de contrôle du botulisme, il est impératif d’identifier, à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, les procédés de fabrication potentiellement dangereux. De même, le développement d’un système d’alerte européen intégré pourrait réduire le risque lié à l’augmentation des échanges de produits alimentaires entre les pays. Une surveillance internationale harmonisée permettrait aussi de s’assurer que les cliniciens de toute l’Europe partagent la même approche pour identifier les cas de botulisme. De plus, une perspective européenne garantirait une disponibilité rapide du traitement, en maintenant la production de l’antitoxine spécifique qui, du fait de la rareté de la maladie, n’est pas rentable à l’échelle des pays pris individuellement. ■ Rare diseases deserve attention I n August, Eurosurveillance published reports of two outbreaks of trichinellosis detected in 1998 in France and Italy and linked with horse meat imported from Yugoslavia. This issue, otherwise dedicated to botulism, includes a report of a third one. Reports of both diseases demonstrate the potency of food as a vehicle for the spread of rare but serious diseases. In the case of botulism both traditional home-made food and food subjected to factory processing, including the use of new technology (such as vacuum sealing), can provide the anaerobic conditions needed for Clostridium botulinum to produce its toxins. Both situations deserve attention. Home-made products, common in Mediterranean countries, offer the potential for relatively common, but small, outbreaks. On the other hand, botulism is very rarely associated with industrially prepared food, but many people may be affected if it is. Potentially hazardous procedures at all levels of the food chain must be identified if botulism is to be controlled and the development of an integrated European system for hazard identification could reduce the risk linked to the increasing rate of food exchange across geographical areas. Harmonised international surveillance would also ensure that physicians adopted a similar approach to the identification of botulism cases in different countries. In addition, an European perspective would help to ensure that specific treatment was promptly available, by maintaining the production of specific antitoxin which, because of the rarity of the disease, is not commercially rewarding for individual countries. ■ S. Salmaso Communicable Disease Epidemiology Unit, Istituto Superiore di Sanità, Rome, Italie S O M M A I R E / C O N T E N T Eurosynthèse / Euroroundup • Le botulisme en Europe / Botulism in Europe Surveillance nationale / National surveillance • Les formes classiques et émergentes du botulisme : la situation actuelle en Italie • Classic and emergent forms of botulism: the current status in Italy • Le botulisme au Royaume-Uni / Botulism in the United Kingdom • Le botulisme en Norvège / Botulism in Norway Actualité / News S • Nouvelle épidémie de trichinellose en région Midi-Pyrénées, France - Septembre-octobre 1998 New outbreak of trichinellosis in the Midi-Pyrénées region of France - September - October 1998 Dans les bulletins nationaux... / In the national bulletins... Contacts / Contacts “Ni la Commission Européenne, ni aucune personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations ci-après.” “Neither the European Commission nor any person acting on behalf of the Commission is responsible for the use which might be made of the following information.” EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 1 EUROSYNTHÈSE EUROROUNDUP Le botulisme en Europe Botulism in the European Union Hélène Therre, Eurosurveillance, CESES, Saint-Maurice Hélène Therre, Eurosurveillance, Saint-Maurice, France A partir des données fournies par : Dr Koen de Schrijver, Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Belgique Dr Sophie Quoilin, Institute for Public Health Louis Pasteur, Belgique Dr Tove Ronne, Staten Serum Institute, Danemark Dr Moira Brett, Public Health Laboratory Service, Angleterre et Pays de Galles Dr Clara Wilkman, National Public Health Institute, Finlande Dr Elisabeth Delarocque, Réseau National de Santé Publique, France Dr E. Werner, Robert Koch Institut, Allemagne Dr George Manes, Ministry of Health, Grèce Dr Lelia Thornton & Dr John Devlin, Eastern Health Board, Irlande Dr Paolo Aureli & Dr Stefania Salmaso, Istituto Superiore di Sanitá, Italie Dr JK van Wijngaarden, Pays-Bas Dr Graça Lima, Direcção Geral da Saúde, Portugal Dr John M. Cowden, Scottish Centre for Infection and Environmental Health, Ecosse Dr Salvator de Mateo, Instituto de Salud Carlos III, Espagne Dr Malin Arneborn, Epi enh Smittskiddsinstitutet, Suède From data provided by: Dr Koen de Schrijver, Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Belgium Dr Sophie Quoilin, Institute for Public Health Louis Pasteur, Belgium Dr Tove Ronne, Staten Serum Institute, Denmark Dr Moira Brett, Public Health Laboratory Service, England and Wales Dr Clara Wilkman, National Public Health Institute, Finland Dr Elisabeth Delarocque, Réseau National de Santé Publique, France Dr E. Werner, Robert Koch Institut, Germany Dr George Manes, Ministry of Health, Greece Dr Lelia Thornton & Dr John Devlin, Eastern Health Board, Ireland Dr Paolo Aureli & Dr Stefania Salmaso, Istituto Superiore di Sanitá, Italy Dr JK van Wijngaarden, Netherlands Dr Graça Lima, Direcção Geral da Saúde, Portugal Dr John M. Cowden, Scottish Centre for Infection and Environmental Health, Scotland Dr Salvator de Mateo, Instituto de Salud Carlos III, Spain Dr Malin Arneborn, Epi enh Smittskiddsinstitutet, Sweden Introduction Introduction La première description de la toxine botulique en tant que puissant neurotoxique date de la fin du 18ème siècle. On distingue actuellement trois formes principales de botulisme, distinctes sur le plan clinique et épidémiologique : le botulisme d’origine alimentaire qui résulte de l’ingestion d’un aliment contenant la toxine, le botulisme du nourrisson lié à la formation endogène de toxines après germination des spores de C. botulinum dans l’intestin et le botulisme par blessure causé par le développement de C. botulinum et la production de toxine au niveau de plaies contaminées. On connaît sept types de C. botulinum, qui diffèrent par les propriétés antigéniques des toxines qu’elles produisent. Les types A, B, E, et plus rarement F, sont pathogènes pour l’homme (1). Les changements d’habitudes alimentaires, l’amélioration de la conservation des aliments et des procédés de l’industrie agro-alimentaire, ainsi que la prise de conscience du danger du botulisme sur le plan de la santé publique expliquent que le botulisme est une maladie rare. Botulinum toxin was first described as a potent neurotoxin in the late eighteenth century. Currently three main distinct clinical and epidemiological botulism syndromes are described - foodborne botulism, which results from the ingestion of food contaminated with preformed toxin; infant botulism, due to the endogenious formation of toxin by germinating spores of Clostridium botulinum in the intestine of the infant; and wound botulism, caused by organisms that multiply and produce toxin in wounds contaminated by soil. Seven types of C. botulinum (A to G), distinguishable by the antigenic characteristics of the toxin they produce, are described. Types A, B, E, and rarely F cause disease in humans (1). Changes in dietary habits, improvements in food preservation techniques and in industrial food processing, and awareness of the risk of botulism have made botulism a rare disease. Plusieurs foyers d’infections étant survenus dans différents pays d’Europe courant 1998, (cas de botulisme associés à la consommation de champignons et de soupe de légumes en Italie, de crevettes en France, de poisson fermenté en Norvège, et cas au Royaume-Uni), Eurosurveillance a saisi l’occasion pour faire le point sur la situation épidémiologique et la surveillance du botulisme dans les pays de l’Union Européenne. Nevertheless, following several outbreaks of botulism this year in various European Union (EU) countries (cases of botulism associated with the consumption of mushrooms and vegetable soup in Italy, shrimps in France, fermented fish in Norway, and cases in the United Kingdom), Eurosurveillance has taken the opportunity of surveying the current epidemiology of botulism and its surveillance in the countries of the EU. Méthodes Methods Un questionnaire a été envoyé, en octobre 1998, aux représentants nationaux des autorités de santé publique (membres du comité éditorial d’Eurosurveillance) de 14 pays. Les données recueillies portaient sur la notification et la surveillance du botulisme, le nombre de cas et de foyers au cours des dix dernières années, les toxines et aliments impliqués ainsi que sur le dernier foyer décrit dans le pays. Les questionnaires ont été soit complétés par les représentants nationaux soit transmis à un expert national sur le botulisme. A questionnaire was sent in October 1998 to representatives of public health authorities (members of the editorial board of Eurosurveillance) of 14 European countries. Data requested included the notification and surveillance mechanisms for botulism, the numbers of cases and outbreaks that have occurred during the past ten years, types of toxins and foods involved, and details about recent outbreaks. Recipients either completed the questionnaires themselves or asked a national expert on botulism to do so. Résultats Results La surveillance et la notification du botulisme Dans tous les pays, à l’exception du Portugal, le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire. La date d’introduction de cette déclaration est très variable d’un pays à l’autre, allant des années quarante (Angleterre et Pays de Galles, et Grèce) au début des années soixante-dix (Italie et Belgique), voire très récente (Finlande) (tableau 1). Surveillance and notification of botulism In all countries, except Portugal, botulism is a statutory notifiable disease. The disease became notifiable at widely varying times, ranging from the end of the 1940s (England and Wales and Greece) to the start of the 1970s (Italy and Belgium), and very recently (Finland) (table 1). L’Espagne, où les foyers de botulisme sont à déclaration obligatoire depuis 1969, a récemment introduit la notification de chaque cas individuel. En Irlande, en Angleterre et Pays de Galles, en Grèce et en Écosse, le botulisme est notifié parmi les autres cas d’intoxications alimentaires. En Angleterre et Pays de Galles cependant, le Public Health Laboratory Service mène une surveillance exhaustive des cas survenant dans le pays. Spain, where outbreaks of botulism have been notifiable since 1969, has very recently moved towards the notification of individual cases of botulism. In Ireland, England and Wales, Greece, and Scotland, botulism is notified only among various cases of ‘food poisoning’ although the Public Health Laboratory Service conducts comprehensive surveillance of cases in England and Wales. Dix des 14 pays européens utilisent une définition des cas, avec quelques variantes (voir Encadré). Huit d’entre eux - Suède, Danemark, Angleterre et Pays de Galles, Italie, Pays-Bas, Autriche et Espagne - intègrent des critères cliniques et microbiologiques. Les deux autres - France et Grèce - n’utilisent que des critères cliniques, en parallèle, dans le cas de la Grèce, à une investigation épidémiologique. Ten out of 14 European countries use a case definition. Definitions differ (box). Eight of these - Austria, Belgium, Denmark, England and Wales, Italy, the Netherlands, Spain, and Sweden - use clinical and microbiological criteria. The two others - France and Greece - use only clinical criteria. Epidemiological investigation is also needed in Greece. Among the 10 countries that use case definitions Austria and England and Wales do not use a standard notification form for botulism. In Denmark, the same notification form is used for all notifiable diseases, and in Greece botulism is included in a general notification form for ‘food poisoning’. Parmi les 10 pays qui utilisent une définition de cas, l’Angleterre et le Pays de Galles et l’Autriche n’ont pas de formulaire de notification standard pour le botulisme. Au Danemark, le même formulaire est employé pour toutes les maladies à déclaration obligatoire, et la Grèce utilisent un formulaire unique commun à toutes les intoxications alimentaires. 2 EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 The situation in Belgium is more complex as there are three different notification forms - for each linguistic community (French and Flemish), and the National La situation en Belgique est un peu plus complexe, avec trois formulaires différents : un pour chaque communauté linguistique (française et flamande) et un autre pour le Centre de Référence, structure responsable de la confirmation diagnostique par identification de la toxine et doté d’une expertise scientifique. Les principales informations recueillies sont cependant les mêmes. L’Irlande et la Finlande n’utilisent ni définition de cas, ni formulaire de notification standard. Neuf des 14 pays (Allemagne, Espagne, Italie, France, Angleterre et Pays de Galles, Belgique, Danemark, Pays-Bas et Finlande) ont un Centre de Référence National. En Allemagne, il s’agit en fait d’un Laboratoire expert (‘Konsiliarlabor’). Chacun a une expertise scientifique doublée, dans certains pays (Angleterre et Pays de Galles, France, Italie et Espagne) d’une expertise en matière de surveillance. Les activités de surveillance en Autriche sont assurées par le Centre de Référence des Salmonelles, responsable des intoxications alimentaires. Aucune structure de ce type n’existe en Grèce, en Irlande, en Ecosse et en Suède. Tableau 1 / Table 1 Date d’introduction du botulisme comme maladie à déclaration obligatoire / Year of introduction of botulism as statutory notifiable disease Pays / Country Autriche / Austria Belgique / Belgium Danemark / Denmark Angleterre et Pays de Galles / England and Wales (2) Finlande / Finland France (1) Allemagne / Germany - Est / East - Ouest / West Grèce / Greece (2) Irlande / Ireland (2) Italie / Italy Portugal Ecosse / Scotland (2) Espagne / Spain (3) Suède / Sweden Pays-Bas / The Netherlands Année / Year ND / NA 1971 Nombreuses années / Many years 1949 1997 1986 1953 1962 1950 NA 1975 1999 Au moins 30 ans / At least 30 years 1969 1969 ND / NA (1) Avant cette date, déclaration avec d’autres toxi-infections alimentaires / Before this year, notification with other foodborne diseases (2) Déclaré dans la catégorie “Intoxications alimentaires” / Notified under category “Food poisoning” (3) Depuis 1997, les cas individuels de botulisme sont déclarés / Since 1997, individualised cases of botulism have been notified ND / NA: Non disponible / Not available La dernière décennie : 1988-1998 Si l’on se base sur les déclarations officielles, les pays peuvent être classés en trois groupes selon le nombre de cas (et de foyers) durant la période 1988-1998 : fréquent, rare, aucun cas notifié. Un foyer de botulisme est défini comme la survenue de deux cas ou plus (un cas ou plus pour la France). Les limites de cette classification, liées à une possible sous-notification, feront l’objet d’une discussion ultérieure. La France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie appartiennent à la première catégorie, avec plus d’un foyer de botulisme notifié chaque année. L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont notifié respectivement 177, 92 et 412 cas de botulisme entre janvier 1988 et novembre 1998. Soit, pour l’Espagne, 21 foyers comprenant de 2 à 4 cas et 38 cas sporadiques, et pour l’Italie, 30 foyers d’au moins deux cas et 203 cas isolés. En Allemagne, entre janvier 1996 et décembre 1997, aucun foyer n’excédait 3 cas : en 1996, 2 foyers (2 cas chacun) et un cas isolé étaient notifiés, et en 1997, 2 foyers (3 cas chacun) et un cas isolé. ➤ Reference Laboratory, is in charge of confirming the diagnosis by identification of toxin and further scientific investigation. Most of the relevant data are collected on all three notification forms. No case definition or standard notification form for botulism is used in Finland or Ireland. Nine of the 14 countries (Belgium, Denmark, England and Wales, Finland, France, Germany, Italy, the Netherlands, and Spain) have a national reference laboratory (Germany has an Expert Laboratory named Konsiliarlabor). All have scientific expertise, together with surveillance expertise in some countries (England and Wales, France, Italy, and Spain). In Austria, surveillance activities are carried out by the Salmonella Reference Centre, which handles all foodborne diseases. No such structure exists in Greece, Ireland, Scotland, or Sweden. The last decade : 1988 to 1998 On the basis of official notification, the numbers of botulism cases (and outbreaks) from 1988 to 1998 enable us to classify countries in three categories: those where cases are frequent, rare, and those with no reported cases. A botulism outbreak is defined by the occurrence of two or more cases (one or more in France). The limits of that classification, due to possible undernotification, will be discussed later. France, Germany, Italy, and Spain belong to the first category - countries where cases and outbreaks are frequent. They all report more than one outbreak each year. From January 1988 to November 1998, Germany reported 177 cases, Italy 412, and Spain 92. Over the same period 21 outbreaks with between two and four cases per outbreak and 38 sporadic cases were identified in Spain. In Italy, 30 outbreaks of two cases or more were notified, the others (203) being sporadic cases. In Germany, from 1996 to 1997, no outbreak consisted of more than three cases: in 1996, ➤ DÉFINITION DE CAS : EXEMPLE DE VARIATIONS D’UN PAYS À L’AUTRE / CASE DEFINITION: EXAMPLE OF DIFFERENCES FROM ONE COUNTRY TO ANOTHER Espagne / Spain • cas suspect : un cas compatible cliniquement avec un lien épidémiologique (e.g. ingestion d’un aliment suspect) • cas confirmé : un cas compatible cliniquement confirmé sérologiquement • suspected case: a clinically compatible case with an epidemiological link (e.g. ingestion of a suspected food) • confirmed case: a clinically compatible case that is laboratory confirmed Italie / Italy • la déclaration du botulisme est obligatoire même pour les cas suspects et sans attendre la confirmation microbiologique. Les cas de botulisme d’origine alimentaire peuvent être déclarés d’après le diagnostic clinique, uniquement s’ils sont associés épidémiologiquement à un cas confirmé ou s’ils surviennent chez des patients symptomatiques ayant consommé le même aliment. • pour les autres formes de botulisme, un cas confirmé est un patient dont les signes cliniques sont compatibles et dont le diagniostic est confirmé microbiologiquement • notification of botulism is required as suspicion, without waiting for microbiological confirmation. Cases of foodborne botulism can be reported on clinical diagnosis only if epidemiologically linked to a confirmed case or occur among people with symptoms who ate the same food • a confirmed case of other forms of botulism is a clinically compatible illness that is laboratory confirmed. France • Patient présentant des signes ou symptômes compatibles • Un cas de botulisme constitue un foyer • Patient with compatible signs or symptoms. • One case of botulism constitutes an outbreak Angleterre et Pays de Galles / England and Wales Détection de la toxine botulique dans un prélèvement clinique du patient. Cette définition peut être assouplie aux patients présentant des symptômes compatibles et ayant consommé l’aliment mis en cause e.g. l’aliment dans lequel la toxine botulique de même type a été retrouvée Detection of botulinum toxin in a clinical specimen from a patient. This definition may be relaxed in cases with the correct symptoms who are known to have eaten the causative foods i.e. food in which botulinum toxin of the same type was found EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 3 Tableau 2 / Table 2 Nombre de cas par année entre 1988 et 1998 / Number of cases per year between 1988 and 1998 Autriche / Austria Belgique / Belgium (1) Danemark / Denmark Angleterre et Pays de Galles / England and Wales Finlande / Finland France (2) Allemagne / Germany Grèce / Greece Irlande / Ireland Italie / Italy (3) Portugal Ecosse / Scotland Espagne / Spain Suède / Sweden Pays-Bas / The Netherlands 1988 NA 0 0 0 1989 NA 2 0 27 1990 NA 1 0 0 1991 NA 0 0 0 1992 NA 1 0 0 1993 NA 1 0 1 1994 NA 0 0 1 1995 NA 0 2 0 1996 NA 1 0 0 1997 NA 3 0 0 1998 (a) NA 1 1 2 0 4 39 0 NA 53 NA 0 8 0 0 0 6 15 0 NA 54 NA 0 8 0 0 0 11 15 0 NA 45 NA 0 10 1 0 0 3 23 0 NA 12 NA 0 5 2 0 0 5 4 0 NA 26 NA 0 12 0 0 0 10 17 0 NA 39 NA 0 9 0 0 0 13 13 0 NA 26 NA 0 7 2 0 0 7 11 0 NA 41 NA 0 6 1 0 0 5 12 0 NA 58 NA 0 7 1 0 0 8 9 0 NA 32 NA 0 9 0 0 0 NA 19 0 NA 26 NA 0 11 0 0 (a) données préliminaires (janvier à octobre) / preliminary data (January to October) (1) Données du laboratoire de référence. La Communauté francophone a déclaré 1 cas en 1994 qui n’apparaît pas dans les données du laboratoire de référence / Data from the Reference laboratory. The French community declared one case in 1994 that does not appear in the reference laboratory data. (2) Nombre de foyers (un cas ou plus) déclarés / Notified outbreaks (one or more cases) (3) A partir de 1997, les chiffres proviennent des données de confirmation biologique / From 1997 figures are based on data from microbiological confirmation ND / NA: non disponible / not available ➤ La France ne dispose pas de données par nombre de cas pour l’ensemble de la période 1988-1997. Soixante-douze foyers, la plupart de 1 ou 2 cas, ont été déclarés au cours de cette période. Les données de 1998 n’étaient pas encore disponibles. Entre 1993 et 1997, 43 foyers totalisant 87 cas ont été officiellement notifiés. La deuxième catégorie comprend 4 pays : la Belgique, le Danemark, l’Angleterre et Pays de Galles, et la Suède. Les foyers déclarés entre 1988 et 1998 sont rares (moins d’un par an) et de petite taille (3 cas au maximum) (tableau 2). En Angleterre et Pays de Galles, aucun foyer de plus de 2 cas n’a été notifié depuis 1989, où une épidémie de 27 cas a été notifié (voir article “Le Botulisme au Royaume-Uni”). En Suède, le dernier et seul foyer de plus d’un cas notifié au cours de cette période remonte à 1991. Enfin, la troisième catégorie inclut l’Autriche, la Grèce, la Finlande et les Pays-Bas, où aucun cas n’a été notifié entre 1988 et 1998. L’Ecosse, où le botulisme n’est pas une maladie à déclaration obligatoire, indique qu’aucun cas n’est survenu au cours de dix dernières années. En Finlande, le dernier foyer date de 1981 et concernait deux touristes Allemands qui avaient consommé des saucisses de leur pays. Aucune donnée n’est disponible pour le Portugal et l’Irlande. Si la majorité des foyers touche le plus souvent un nombre limité de personnes, quelques foyers de taille plus importante surviennent encore. En Espagne, un foyer de 7 personnes, dont un patient Belge, a été notifié en août 1998. La source de l’infection s’est avérée être des olives en boîte. Un foyer avec 4 cas (associé à la toxine E) a été notifié en Allemagne en janvier 1998 à la suite de la consommation de truites saumonées fumées et emballées sous vide (fumaison professionnelle). En France, un important foyer touchant 11 personnes a été déclaré en 1995 à la suite d’un banquet fourni par un traiteur. Une farce à base de viande de porc émincée a été mise en cause. En 1997, deux foyers, l’un de 4 cas et l’autre de 7, sont survenus après consommation de jambon artisanal. Le botulisme d’origine alimentaire : la situation en 1997 En 1997, dernière année pour laquelle les données étaient disponibles au moment de l’enquête, les 4 pays appartenant à la catégorie “fréquente” ont notifié des foyers de botu- ➤ there were 2 outbreaks with 2 cases each and 2 sporadic cases and in 1997, 2 outbreak with 3 cases each and 1 sporadic case. In France, data per cases is not available for the full period 1988-1997. Seventytwo outbreaks, most consisting of one or two cases, were notified between January 1988 and December 1997. Data for 1998 were not available. Fourty-three outbreaks corresponding to 87 cases were notified between 1993 and 1997. The second category includes four countries - Belgium, Denmark, England and Wales, and Sweden - where notified outbreaks have been rare in the past ten years (less than one a year) and small (no more than three cases in an outbreak). In England and Wales outbreaks have not exceeded two cases (table 2) since 1989, when an outbreak of 27 cases occurred (see accompanying article on botulism in the UK). The only outbreak notified in Sweden during this period was in 1991. The third category of countries - those where no case of botulism was notified between 1988 and 1998 - includes Austria, Finland, Greece, and the Netherlands. Scotland, although not including botulism as a statutory notifiable disease, indicated that no case of botulism had occurred in the past ten years. The last foodborne outbreak notified in Finland occurred in 1981: the two cases were German tourists and were linked with sausages from Germany. No data were available for Portugal and Ireland. Although most of the outbreaks reported affected few people, some larger outbreaks still occur. In Spain, an outbreak of seven cases, including one Belgian patient, was notified in August 1998. Raw tinned olives were found to be the source of the infection. An outbreak of four cases (associated with toxin E) was notified in Germany in January 1998 and caused by consumption of smoked and vacuum sealed salmon trouts from a professional smokery. In France, an outbreak of 11 cases occurred after a banquet made by a caterer in 1995 in which minced pork meat stuffing was the suspected vehicle. In 1997, two outbreaks, of four and seven cases, respectively, followed the consumption of home-cured ham. Tableau 3 / Table 3 Epidémies d’origine alimentaire déclarées en 1997 / Notified foodborne outbreaks in 1997 Allemagne / Germany Espagne / Spain Italie / Italy France 4 Nombre total de cas / Total number of cases (epidémies distinctes) / (distinct outbreaks) 7 (4) 7 (3) 32 (16) 17 (8) EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 Toxine A / Toxin A 3 3 Toxine B / Toxin B Toxine E / Toxin E 2 2 18 13 2 Non identifié / Not identified 2 2 14 2 Tableau 4 / Table 4 Foyers de botulisme d’origine alimentaire avec un aliment identifié, 1997 / Foodborne botulism outbreaks with food implicated - 1997 Allemagne / Germany Espagne / Spain Produits de fabrication artisanale / Home-made products Légumes / Vegetable Viande / Meat 1 foyer (3 cas) / 1 foyer (1 cas) / 1 outbreak (3 cases) 1 outbreak (1 case) Italie / Italy 1 foyer (2 cas) (poisson fumé) 1 outbreak (2 cases) (smoked fish) 1 foyer (1 cas) (poisson congelé, date d’expiration dépassée) 1 outbreak (1 case) (deep-frozen fish, expiry date over) 1 foyer (3 cas) (asperges en conserve) 1 outbreak (3 cases) (tinned asparagus) 1 foyer (2 cas) 1 outbreak (2 cases) 1 foyer (2 cas) 1 outbreak (2 cases) 1 foyer (1 cas) (haricots verts en pot) 1 outbreak (1 case) (canned green beans) France Produits industriels / Manufactured products autres / others 1 foyer (7 cas) 1 outbreak (7 cases) 1 foyer (1 cas) (coquilles Saint-Jacques suspectées) 1 outbreak (1 case) (scallops suspected) 1 foyer (4 cas) 1 outbreak (4 cases) 4 foyers (2 cas chacun) 4 outbreaks (2 cases each) 2 foyers (1 cas chacun) 2 outbreaks (1 case each) (jambon dans tous les foyers) (ham in all outbreaks) 1 foyer (3 cas) 1 outbreak (3 cases) 6 foyers (1 cas chacun) 6 outbreaks (1 case each) 2 foyers (1 cas chacun) 2 outbreaks (1 case each) 1 foyer (1 cas) (fromage de chèvre local) 1 outbreak (1 case) (local sheep cheese) lisme d’origine alimentaire (tableaux 3 et 4). Dans cette partie, pour des raisons pratiques, nous avons opté pour la définition “un foyer est constitué d’un cas au moins”. L’Italie a eu 32 cas confirmés. Dix-sept cas (8 foyers) ont été déclarés en France, 7 cas (4 foyers) en Allemagne et 7 cas (3 foyers) en Espagne. Les aliments n’ont été identifiés que dans un nombre limité de foyers (tableau 4). En Italie, l’aliment a été retrouvé dans 22 des 32 cas (soit 16 foyers) et la toxine n’a pas pu être identifiée dans près de la moitié des cas (14 cas), une proportion bien supérieure à celle décrite en Allemagne, en France et en Espagne. En Italie, les produits de fabrication artisanale sont plus fréquemment mis en cause que les produits industriels (14 foyers versus 2). La même situation prévaut pour les cinq pays concernés avec au total 24 foyers comparés à 6. Les toxines de type A et B sont les plus communément identifiées, la toxine de type B prédominant en Italie et en France (tableau 3). Dans ces cas, l’aliment impliqué était plutôt à base de légumes ou de viande. Il n’y a pas, apparemment, d’aliment qui prédomine, excepté en France où le jambon de fabrication artisanale semble être la source d’infection la plus fréquente. Les foyers associés à une toxine de type E, rapportés en France et en Allemagne, étaient tous dus à des produits de la mer de fabrication industrielle (coquilles Saint-Jacques, poisson fumé et poisson congelé). Le botulisme du nourrisson … Les données concernant les cas de botulisme du nourrisson survenus en 1997 ➤ 1 foyer (1 cas) (crème de truffe en conserve) 1 outbreak (1 case) (Canned truffle cream) 1 foyer (1 cas) (Champignons frits dans l’huile 1 outbreak (1 case) (Roast mushrooms in oil) Foodborne botulism in 1997 In 1997, the last year for which data were fully available when the questionnaires were completed, four countries from the ‘frequent’ category had notified outbreaks of foodborne botulism (table 3). In this section, we used, for practical reasons, an outbreak definition of one, or more, cases. Italy reported 32 laboratory confirmed cases, France 17 cases (8 outbreaks), Germany seven cases (four outbreaks), and Spain seven cases (three outbreaks). The suspected or confirmed food was identified in a few of these outbreaks (table 4). In Italy, a food was implicated for 22 of the 32 cases (16 outbreaks) and the toxin was unidentified for nearly half-cases (14 cases), a much larger proportion than in Germany, France, or Spain. In Italy, home-made products were more frequently implicated than manufactured products (14 outbreaks compared with two). This observation can be made for the four countries with a total of 24 outbreaks compared with six. Toxins of types A and B were the most commonly identified, toxin B predominating in France and Italy (table 3), and both vegetables and meats were implicated. No foods appeared to predominate in particular countries, except for France where home-made ham was the commonest food implicated. The outbreaks associated with type E toxin - reported in France and Germany - were all linked to manufactured seafoods (scallops, smoked fish and deep-frozen fish). ➤ Tableau 5 / Table 5 Dernier cas de botulisme infantile déclaré entre 1988 et 1998 / The most recent infant botulism case notified during 1988/1998 Date Italie / Italy Allemagne / Germany Angleterre et Pays de Galles / England and Wales Espagne / Spain Danemark / Denmark Septembre 1998 September 1998 Mai 1998 May 1998 1994 Mai / May 1998 1995 Age (mois) / Age (month) Aliment / Food 5 3 2 Données microbiologiques / Microbiological data Spores de C. butyricum (selles) Spores of C. butyricum (stool) Miel (commercial) Honey (commercial) Miel / Honey Miel / Honey Données cliniques / Clinical data Hospitalisation (abdomen tympanal) Hospitalisation (tympanic abdomen) Hospitalisation de plus de 4 mois Hospitalisation more than 4 months Toxine de type B / Type B toxin C botulinum (selles, sérum et miel) C botulinum (stool, serum, and honey) EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 5 ➤ et 1998 montrent que cette forme de botulisme est rare et touchent les pays où les cas de botulisme d’origine alimentaire sont fréquents. La seule source d’infection identifiée est le miel, plusieurs cas restant indéterminés à cet égard. En 1997, l’Italie a notifié un cas de botulisme infantile (toxine B Clostridium butyricum). L’Allemagne en a notifié un (toxine non identifiée) et l’Espagne deux (toxine B et toxine non identifiée). De janvier à octobre 1998, 3 cas ont été déclarés dans ces mêmes pays (tableau 5). Dans les pays où le botulisme est très rare, le dernier cas notifié en Angleterre et Pays de Galles date de 1994 et le Danemark a eu son premier et dernier cas en 1995 (2). … et le botulisme par blessure Les seuls cas de botulisme par blessure notifiés par les 14 pays au cours de la période 1988-1998 sont italiens, le dernier étant survenu en 1997 chez un charpentier de 47 ans (voir article “Les formes classiques et émergentes du botulisme : la situation actuelle en Italie”). ➤ Infant botulism … Data on cases of infant botulism in 1997 and 1998 show that this form of botulism is rare and occurs in countries with cases of foodborne botulism. The only implicated food was honey, in several cases the source was not identified. In 1997, Italy notified one case of infant botulism (toxin B of C. butyricum). Spain notified two cases (toxin B and toxin unspecified respectively), and Germany one (toxin unspecified). In 1998 (January to October), three cases were notified in the same countries (table 5). Among countries where botulism is rare, England and Wales notified its most recent case of infant botulism in 1994 and Denmark its only case in 1995 (2). … and Wound botulism The only case of wound botulism notified in the 14 European countries from 1988 to 1998 occurred in Italy, most recently in 1997 in a 47 year old carpenter (see accompanying article on botulism in Italy). Discussion Discussion Le profil épidémiologique du botulisme des pays Européens semble avoir été relativement stable au cours des dix dernières années. La surveillance est le plus souvent basée sur une déclaration obligatoire. La sous-notification, bien que non estimée, pourrait être importante dans certains pays. Les pays les plus touchés D’après les données collectées au cours de cette enquête, l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne sont, à des échelles différentes, les plus touchés par le botulisme. Le botulisme alimentaire est la forme la plus fréquente dans tous ces pays. En France et en Italie, la toxine de type B semble prédominer. En France, tous les foyers notifiés entre 1993 et 1996, étaient dus à ce type de toxine. Alors qu’aucun cas de botulisme impliquant une toxine de type E n’ait été déclaré en France depuis 1987 (3), deux foyers de ce type ont été notifiés récemment, en 1997 et 1998. Lors du second foyer, rapporté en 1998, des crevettes crues ont été suspectées. Tous les cas de botulisme de type E notifiés en 1997 et 1998, que ce soit en Allemagne ou en France, étaient dus à la consommation de produits de la mer. Le botulisme de type E associé aux produits à base de poissons de la région de la mer Baltique est un sujet de préoccupation. Une récente publication finlandaise rapporte la présence du gène de C. botulinum de type E (par polymerase chain reaction, PCR) dans 3 à 10% d’une série de préparations alimentaires à base de ces produits. Les auteurs suggèrent une révision de leurs normes de fabrication et de commercialisation (4). Par ailleurs, alors que C. botulinum est l’espèce pratiquement toujours associée au botulisme, l’Italie a notifié des cas de botulisme liés à Clostridium butyricum (voir article “Les formes classiques et émergentes du botulisme : la situation actuelle en Italie”). Il s’agit là d’une espèce décrite pour la première fois dans un cas de botulisme d’origine alimentaire en Chine en 1994 (5) ainsi que, plus récemment, dans des cas de botulisme du nourrisson et de l’adulte en Italie (6). Il n’y a pas un profil commun d’aliments pour les pays concernés par le botulisme, mais plutôt une large gamme de produits. Les foyers liés à des produits manufacturés, bien que plus rares que ceux liés à des produits artisanaux, ne doivent pas être négligés. Le botulisme du nourrisson reste rare en Europe, avec 7 cas en Allemagne, Italie et Espagne, notifiés en 1997 et 1998, la plupart associés à la consommation de miel. Quant au botulisme par blessure, il est extrêmement rare en Europe, contrairement aux Etats-Unis où il est observé essentiellement chez des utilisateurs de drogues injectables. En revanche en Italie, seul pays à avoir notifié des cas de cette forme de botulisme au cours des dix dernières années, il a été décrit chez certaines catégories professionnelles. Un cas chez un utilisateur de drogues injectables a récemment été décrit en Norvège (voir article sur le botulisme en Norvège). Une notification de qualité inégale Bien que la Suède et le Danemark, où le botulisme est très rare, estiment que leurs cas ne sont pas sous-notifiés, les pays où le botulisme est plus fréquent reconnaissent une certaine sous-notification. En France, même si la déclaration est meilleure depuis 1988, après l’adoption d’un nouveau formulaire de déclaration, une telle sous-déclaration 6 EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 The epidemiological pattern of botulism in European countries seems to have been relatively stable during the last decade. Surveillance is usually based on mandatory notification. Undernotification, although not estimated, may be important in some countries. Most affected countries Data collected through this survey suggest that Italy, France, Spain, and Germany are the European Union countries most affected by botulism, although at differing levels. Outbreaks of foodborne botulism are the commonest form of botulism in all these countries. In France and Italy, type B toxin seems to predominate. In France between 1993 and 1996, all outbreaks were due to toxin type B. Although no outbreak due to toxin E was notified in France since 1987 (3), two such outbreaks were reported recently, in 1997 and 1998. The case in 1998 was suspected to be due to raw shrimps. All cases of botulism type E, as notified in Germany and France, were linked to consumption of seafoods. Botulism type E associated with fisheries products from the Baltic sea area is a matter of concern. A recent Finnish study reported 3 to 10% positive identification of C. botulinum type E gene by polymerase chain reaction (PCR) in various preparation of these products and called for a review of their processing and marketing standards (4). Otherwise, although C. botulinum is the most commonly found specie linked with botulism, Italy reported cases of botulism caused by C.butyricum (see accompanying article on botulism in Italy). This species of clostridium, first described in an outbreak of foodborne botulism in China in 1994 (5), has more recently been described in cases of infant and adult botulism in Italy (6). There is no common pattern of implicated foods in countries where botulism occurs frequently, but rather a large range of products. Outbreaks linked to manufactured products are rarer than outbreaks linked to home-made preparations, but should not be forgotten. Infant botulism is relatively rare in Europe, with seven cases reported in Germany, Italy, and Spain in 1997 and 1998, most linked to consumption of honey. Wound botulism remains very rare in Europe in contrast to the United States, where it is mainly observed among injecting drug users. In contrast, in Italy, the only country that reported such cases during the last decade, such form of botulism has occurred among some categories of workers. A recent case occurred in an injecting drug user in Norway (see accompanying article on botulism in Norway). Inequalities in notification Sweden and Denmark, where botulism is rare, consider that cases are not undernotified, but countries where botulism occurs more frequently seem to acknowledge undernotification. In France, even if notification of botulism has improved since 1988, when a new notification form was introduced, undernotification still exists. In 1997, eight outbreaks had been notified to the RNSP (Réseau National de Santé Publique), which is responsible for collecting the data. Meanwhile nine outbreaks were identified by the National Reference Laboratory, in charge of microbiological tests. Only four outbreaks were common to both sources (3). Such underreporting may exist in other countries where the disease is rare. existe. En 1997, 8 foyers ont été notifiés au RNSP (Réseau National de Santé Publique), l’organisme chargé du recueil de ces données. Dans le même temps, le Centre National de Référence, chargé notamment de l’identification des souches, en identifiait 4. Seuls 4 foyers étaient communs à ces deux sources (3). Il est possible qu’une telle sous-déclaration existe dans d’autres pays où la maladie est rare. Une certaine prudence doit être de mise quant aux pays où aucun cas de botulisme n’a été officiellement notifié depuis 1988. En Autriche, bien qu’aucun cas n’ait été déclaré au cours de la période 1988-1998, une publication de 1992 décrit deux cas de botulisme d’origine alimentaire survenus chez deux frères dans la région de Salzburg (7). Le Portugal - où aucune donnée officielle n’est disponible, le botulisme n’étant pas encore à déclaration obligatoire au moment de l’enquête - n’est pas pour autant indemne de botulisme : entre 1970 et 1984, 13 foyers touchant 15 personnes ont été décrits (8). Le niveau de sous-notification y est très élevé, estimé à 38% pour la période 1994-1995, d’après des données hospitalières. Cependant, le système de notification vient d’être révisé et une nouvelle liste de maladies à déclaration obligatoire, au nombre desquelles figure le botulisme, entre en vigueur le 1er janvier 1999. Conclusion Bien que rare en Europe, le botulisme reste une maladie avec de sérieuses complications cliniques qui peut être évitée grâce à une préparation adaptée des aliments. Qu’ils soient fabriqués de façon industrielle ou artisanale, les procédés de conservations doivent être scrupuleusement respectés. Contrôler la température, la concentration saline et le pH est primordial pour prévenir la formation de spores par C. botulinum. Les systèmes de notification ne sont pas toujours exhaustifs et, dans certains pays, le botulisme n’est que depuis très récemment sur la liste des maladie à déclaration obligatoire. Les différents profils épidémiologiques sont vraisemblablement liés aux habitudes alimentaires propres à chaque pays. De plus, le risque associé à la circulation des produits demeure, même s’il est faible. L’exemple récent d’une soupe de légumes d’origine italienne contaminée par C. botulinum, et commercialisée dans différents pays d’Europe (9) en témoigne. Il illustre la pertinence d’un respect des procédés de conservation industriels et de la mise en place de mesures de contrôle associés à un système d’alerte rapide entre les pays. ■ References A cautious interpretation must also be given concerning the countries where no case was notified during the past decade. In Austria, although no cases were officially reported between 1988 and 1998, a paper published in 1992 mentioned two cases of foodborne botulism in two brothers in the Salzburg area (7). In Portugal, where botulism was not yet a statutory notifiable disease at the time of this survey, no data were available. Portugal is not free of botulism: between 1970 and 1984, 13 outbreaks (affecting 50 patients) were described (8). The level of undernotification is quite high, estimated from hospital data to be 38% for 1994 and 1995. Portugal has just revised its statutory notification system and a new list of notifiable disease, including botulism, will be implemented from 1 January 1999. Conclusion Although quite rare in the European Union, botulism remains a disease with serious clinical features that can be prevented by adequate preparation of food products. Whether these foods are manufactured or home-made, caution must be applied regarding the preservation process. Control of temperature, salt concentration, and pH is crucial to prevent the sporulation of clostridium. Notification systems are not always exhaustive and, in some countries, botulism has been included only very recently on the list of notifiable diseases. Epidemiological features of botulism may differ between countries because of differing dietary habits. Furthermore, the risk associated with imported products still remains, even if it is rare. A recent example of Italian vegetable soup contaminated with C. botulinum and marketed in several European countries (9) shows the importance of correct handling in industrial preservation processes, and of the implementation of control measures through to a rapid alert system between countries. ■ 1. Benenson AS. Control of communicable diseases manual. Washington DC: American Public Health Association, 1995 : 66-71. 2. Balslev T, Ostergaard E, Madsen IK, Wandall DA. Infant botulism. The first culture confirmed Danish case. Neuropediatrics 1997 ; 28: 287-8. 3. Salomon J, Delarocque-Astagneau E, Popoff M, Carlier JP. Le botulisme en France en 1997. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 1998; (44): 201. 4. Hyytïa E, Hielm S, Korkeala H. Prevalence of Clostridium botulinum type E in Finnish fish and fishery products. Epidemiol Infect 1998; 120: 245-50. 5. Xiaoqi M, Tadahiro K, Kaiyong Z, Xin K, Xingmin W, Cunnu L, et al. Characterisation of a neurotoxigenic Clostridium butyricum strain isolated from the food implicated in a outbreak of food-borne type E botulism. J Clin Microbiol 1997; 35: 2160-2. 6. Aureli P, Fenicia L, Pasolini B, Gianfranceschi M, McCroskey L, Hatheway C. Two cases of type E infant botulism caused by neurotoxigenic Clostridium butyricum in Italy. J Infect Dis 1986; 154: 207-11. 7. Golser A, Plöchl E. Food-borne botulism in 2 brothers. Pedriatr Pathol 1992; 27: 21-4. 8. Lecour H, Ramos H, Almeida B, Barbosa R. Foodborne botulism. A review of 13 outbreaks. Arch Intern Med 1988 ; 148: 578-0. 9. Bruno S. Botulism caused by Italian bottled vegetables. Lancet 1998; 352: 884. SURVEILLANCE NATIONALE NATIONAL SURVEILLANCE Les formes classiques et émergentes du botulisme : situation actuelle en Italie Classic and emergent forms of botulism: the current status in Italy P. Aureli, L. Fenica, G. Franciosa Istituto Superiore di Sanità, National Reference Centre for Botulism, Food Microbiology Laboratory, Rome, Italie P Aureli, L Fenica, G Franciosa Istituto Superiore di Sanità, National Reference Centre for Botulism, Food Microbiology Laboratory, Rome, Italy Introduction Introduction Le botulisme est une maladie rare, grave et neuroparalysante. Quatre formes sont décrites chez l’homme : le botulisme d’origine alimentaire, le botulisme par blessure, décrit plus récemment, le botulisme du nourrisson et le botulisme “infant-like” de l’adulte. Ces deux dernières formes sont parfois regroupées sous le terme descriptif botulisme toxémique intestinal, signifiant infection intestinale par des bactéries neurotoxiques de l’espèce Clostridium tant chez le jeune enfant que chez l’adulte. Trois espèces de Clostridium ont jusqu’à présent été associées à ces quatre formes de botu- lisme chez l’homme : C. botulinum, la forme classique, qui produit les toxines de type A, B, E et F, et deux souches rares, C. butyricum et C. baratii qui produisent respectivement des toxines “botulinum-like” de type E et F. Les deux formes, classique et émergente, sont survenues en Italie. Méthodes En Italie, les maladies potentiellement dangereuses d’un point de vue santé publique, dont fait partie le botulisme, font l’objet d’une surveillance depuis de nombreuses années. L’organisme chargé de la surveillance est le Département d’Hygiène Publique ➤ Botulism is a rare, severe, neuroparalytic disease. Four forms of botulism are described in humans: foodborne botulism and the more recently described wound botulism, infant botulism, and ‘infant-like’ botulism. The two last forms are sometimes grouped under the term ‘intestinal toxaemia botulism’, to describe intestinal infection by neurotoxigenic clostridia in both infants and adults. Three Clostridium species have so far been associated with the four forms of botulism in man: the classic C. botulinum that produces types A, B, E, and F toxins, and two rare strains of C. butyricum and C. baratii that produce types E and F botulinum-like toxins, respectively. Both the classic and the emerging forms have occurred in Italy. Methods Italy has for a long time monitored diseases considered critical for public health, including botulism. The competent body responsible for surveillance is the Department of Public Hygiene of Local Health Units (LHU). The first step in the system is the reporting of suspected cases of botulism by physicians to ➤ EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 7 ➤ des Unités de Santé locales (LHU, Local Health Units). La première étape du système de surveillance est la déclaration, par les médecins, des cas suspects de botulisme auprès des LHU. Ces derniers rapportent alors les cas au Département Prévention du Ministère de la Santé par le biais des services de santé régionaux. Les LHU envoient également les prélèvements biologiques des patients et des échantillons des aliments suspects au Centre National de Référence du Botulisme (NRCB) chargé de la confirmation microbiologique. Le diagnostic doit systématiquement être établi à partir de l’analyse en laboratoire, à l’exception des cas de botulisme d’origine alimentaire qui peuvent être confirmés uniquement sur la base de critères cliniques. Le test de neutralisation chez la souris est utilisé pour la recherche de toxines dans le sérum, les selles, les tissus nécrosés et les aliments suspects. Les méthodes standards sont utilisées pour isoler les Clostridia productrices de toxines dans les selles et les autres tissus infectés (1). Les isolats sont ensuite caractérisés par PCR et tests sérologiques. Résultats et discussion Botulisme d’origine alimentaire De 1994 à 1998, 184 cas ont été confirmés dont 6 mortels (2), soit 3,04 pour 100 000 habitants (les données de 1997 et 1998 concernent uniquement les cas confirmés par le NRCB, les confirmations cliniques n’étant pas encore disponibles). Il y a une légère augmentation par rapport aux cinq années précédentes (176 cas entre 1989 et 1993). Le nombre de cas enregistrés allait de 23 foyers avec 26 cas en 1994 à 13 foyers et 19 cas en 1998, une augmentation très nette étant notée en 1996, avec 56 cas confirmés pour 33 foyers (moyenne = 36,4 cas; Standard Deviation, SD 14,4). Près de la moitié des régions italiennes a déclaré des cas, le sud étant le plus touché. L’analyse de données des tests microbiologiques des aliments incriminés a attribué la cause des foyers à la consommation de conserves de légumes (dans l’huile ou l’eau) de fabrication artisanale (champignons, aubergines, etc) dans 65% des cas; de jambon et de saucisses faits maison dans 7,4%. Les produits industriels ont été associés à 13,6% des cas. Parmi eux, des boîtes de thon à l’huile, des produits laitiers (mascarpone et un fromage naturellement contaminé par des larves de la mouche Mosca casearia, un produit typique de certaines régions italiennes), des conserves de légumes à faible acidité, et des légumes à l’huile pasteurisés. Dans 13% des cas, l’aliment responsable n’a pu être identifié. La découverte la plus importante de la période 1994-1998 est la mise en cause d’aliments produits par des petites entre8 prises et, pour la première fois, par d’importantes unités de production agro-alimentaire (thon et fromage). Deux nouvelles caractéristiques associées aux cas de botulisme liés à des produits industriels sont particulièrement inquiétants : la détection d’une souche inhabituelle de C. botulinum produisant des toxines de type A et de type B dans des aliments macrobiotiques et le fait rare que la toxine soit véhiculée par un fromage à tartiner, le mascarpone, obtenu par coagulation thermoacide de crème de lait (3,4). Plusieurs conditions ont favorisé la production de toxines dans ces produits industriels : une acidification inappropriée (conserves pasteurisées), un traitement par la chaleur insuffisant (conserves faiblement acides) et une température inadaptée (mascarpone). Les 23 cas (12 foyers) liés à la consommation de produits industriels ont été causés par une toxine de C. botulinum de type A (9 cas), de type B (12 cas) et de sous-type Ab (1 cas). Botulisme par blessure Il s’agit de la forme la plus rare rapportée en Italie depuis 1976, année de mise en place du NRCB. Depuis 1979, il y a eu 3 cas confirmés associés à des blessures en milieu professionnel (bâtiment et agriculture) et causée par des toxines de C. botulinum de type B (5, 6). Un autre cas a été diagnostiqué en 1976 sur les seuls critères cliniques. Dans les quatre cas, les patients étaient des hommes. Botulisme toxémique intestinal Depuis 1984, 16 cas, dont 13 chez des jeunes enfants (botulisme du nourrisson) et 3 chez des adultes (botulisme “infant-like” de l’adulte) ont été confirmés. Deux espèces différentes de Clostridium étaient à l’origine de l’infection : C. botulinum de types A et B, et C. butyricum produisant une toxine “Elike”. Les patients atteints de botulisme du nourrisson avaient de 6 à 32 semaines (médiane = 12 semaines). Dans tous les cas, les symptômes cliniques étaient sévères, allant jusqu’au coma dans un cas. Après une constipation typique prolongée, des pleurs faibles et une difficulté à sucer et à avaler, les premiers signes neurologiques sont apparus. A compter de ce moment, le bébé perd sa tonicité et a des difficultés à respirer. Dans le cadre de la surveillance de la mort subite du nourrisson, des spores de C. Botulinum de type B ont été isolés de l’intestin d’un bébé décédé de manière inattendue (7). Il n’y a pas de différence entre les sexes, ni entre le type d’alimentation (maternelle ou au biberon). Les infections liées au type B de C. botulinum sont plus fréquentes (9 versus 1). Il n’a été possible d’associer l’infection à l’ingestion de miel que dans un cas (8). Une des caractéristiques du botulisme en Italie est l’isolement d’une espèce rare EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 ➤ the LHU which, in turn, notifies the case through the Regional Health Offices to the Prevention Department of the Ministry of Health. The LHU also sends biological specimens from the patient and suspected foods to the National Reference Centre for Botulism (NRCB), which is responsible for laboratory confirmation. Case diagnoses must be systematically established by laboratory testing, with the exception of food botulism, whose diagnosis may be confirmed on clinical grounds alone. The mouse bioassay / neutralisation test is used to test for the presence of the toxin in the patient’s serum, stools, necrotic tissues, and in suspected food. Standard methods are used to isolate toxin producing clostridia from stools and other infected tissues (1). Isolates are further characterised by polymerase chain reaction (PCR) and serological tests. Results and discussion Foodborne botulism. From 1994 to 1998, 184 cases of foodborne botulism were confirmed in Italy, six of which were fatal (2), equivalent to 3.04 per 100 000 population (data for 1997 and 1998 included only confirmed cases reported by NRCB, clinical confirmation being not yet available). Slightly fewer cases (176) had been reported in the previous five years (1989 to 1993). Twenty-six cases were reported in 1994 with 23 episodes and 19 in 1998 (13 episodes), with a remarkable peak in 1996, when 56 cases were confirmed in 33 episodes (mean = 36.4 cases; standard deviation (SD) 14.4). Cases were reported from about half the Italian regions, both from the north and the south, but the highest concentration was in the south. Data from the laboratory testing of implicated foods attributed the episodes to the consumption of home-made vegetable preserves in oil or water (mushrooms, aubergines, etc) in 65% of the cases and home-made ham and sausages in 7%. Commercial products were associated with 14% of cases and included canned tuna fish in oil, dairy products (mascarpone cheese and ethnic cheese produced through natural contamination with the larvae of a fly, Mosca casearia, a typical produce of some Italian provinces), low-acid canned vegetables, and pasteurised vegetables in oil. For 13% of the cases no food could be identified. The most important finding during the five years from 1994 to 1998 is the implication of foods produced by small industries and, for the first time, large food processing plants (tuna and cheese). Two new characteristics of cases of botulism associated with industrial products are particularly alarming: the unusual detection of a C. botulinum strain producing type A and type B toxins in macrobiotic food and the rare fact that the toxin was transmitted by soft cheese, namely ‘mascarpone’, produced by the thermoacidic coagulation of milk cream (3,4). The conditions that favoured toxin production in industrial products were inadequate acidification (pasteurised preserves), insufficient heat treatment (low-acidity preserves), and temperature misuse (mascarpone). Nine of the 23 cases (12 outbreaks) in which industrial products were implicated were caused by C. botulinum type A, 12 by type B, and one by subtype Ab. Wound botulism This is the rarest form of botulism reported in Italy since NRCB was set up (1976). Since 1979 there have been three laboratory confirmed cases associated with injuries at workplaces (building and agriculture) and caused by C. botulinum type B (5, 6). Another case of wound botulism was diagnosed in 1976 solely on clinical grounds. All four cases were males. Intestinal toxaemia botulism Since 1984, 16 cases have been confirmed, 13 of which were infant botulism and three ‘infant-like’ botulism. The aetiological agents were two Clostridia species, C. botulinum of types A and B and a C. butyricum strain that produces an E-like toxin. Cases of infant botulism ranged in age from 6 to 32 weeks (median = 12 weeks). The clinical symptoms were severe, and complicated by coma, in all but one case. The illness began, typically, with prolonged constipation, weak cry, difficulty in sucking and swallowing followed by the appearance of the neurological symptoms that make the baby appear floppy and impair breathing. Within the surveillance of sudden infant death syndrome (SIDS) we isolated type B C. botulinum spores in the intestine of a baby who died unexpectedly (7). Neither sex nor breast or bottle feeding appeared to make a difference, but the infections due to type B C. botulinum accounted for nine of the ten cases. In only one case was it possible to associate the infection with the consumption of honey (8). What characterises botulism in Italy is the isolation of this rare E-like toxin-producing strain of C. butyricum (9). This strain caused two out of three cases of ‘infanttype’ botulism and a recent case of infant botulism (10,11). The re-emergence of this microorganism ten years after it was first identified remains unexplained. Conclusion Botulism remains a substantial public de Clostridium, la souche butyricum productrice de toxine “E-like” (9). Cette souche a déjà été identifiée chez deux des trois patients atteints de botulisme “infant-like” de l’adulte et dans un cas récent de botulisme du nourrisson (10,11). La réémergence de ce micro-organisme dix ans après sa mise en évidence reste inexpliquée. de la Santé a encouragé la population à acidifier et stériliser les conserves de légumes de manière plus efficace, et a incité les industriels à appliquer strictement les principes de l’HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Point), et ii) l’Association des Pédiatres Italiens a mis en garde les parents contre le miel chez les enfants de moins de 1 an. Conclusions Hormis ces mesures, il est très important que le diagnostic soit précoce si l’on veut limiter l’évolution de la maladie. Une information rapide auprès des Unités de Santé locales est cruciale pour l’identification des aliments suspects et le contrôle précoce de toutes sources alimentaires de botulisme. ■ Le botulisme reste, en Italie, un problème sérieux de santé publique. Côté aliments, de nouvelles sources et de nouveaux véhicules sont apparus ces dernières années. Afin de prévenir certaines formes du botulisme, deux initiatives ont été prises jusqu’à présent : i) le Ministre References health threat in Italy. New food vehicles and sources have emerged in recent years. To assist the prevention of some forms of botulism two initiatives have been undertaken so far. Firstly, the Ministry of Health has encouraged the population to acidify or sterilise home-made vegetable preserves more assiduously and manufacturers to apply the HACCP principles (Hazard Analysis and Critical Control Point) scheme; and, secondly, the Italian Paediatricians Association has warned parents against giving honey to babies under 1 year of age. crucial for the identification of food vehicles, and early control of any food source of botulism. ■ In addition, early diagnosis is vital for preventing progression of the disease. Prompt reporting to local health units is 1. Hatheway CL. Botulism. In: Balows A, Hausler WH, Ohashi Jr, Turano MA (editors). Laboratory diagnosis of infectious diseases : principles and practice. New York : Springer -Verlag, 1988. 2. Fenicia L, Franciosa G, Aureli P. Botulism. In: ‘International symposium on clinical toxicology at the onset of third millennium: what has really changed in the treatment of acute poisoning?’. Roma, 19-20 June, 1998. 3. Franciosa G, Fenicia L, Pourshaban M, Aureli P. Recovery of a strain of C. botulinum producing both neurotoxin A and neurotoxin B from macrobiotic food. Appl Environ Microbiol 1997; 63: 1148-50. 4. Aureli P, Franciosa G, Pourshaban M. Foodborne botulism in Italy. Lancet 1996; 348: 1594. 5. Romanello R, DeSanctis F, Caione R, Fenicia L, Aureli P. A case of botulism due to an infected traumatic injury . Eur J Clin Microbiol Infect Dis 1998; 17: 295-6. 6. Aureli P, Fenicia L, Ferrini AM, Martini F, Beccia G. Wound botulism: clinical and microbiological findings of an Italian case. Eur J Epidemiol 1992; 8: 750-2. 7. Aureli P, Ferrini AM. Identificazione di spore di C. botulinum in un caso di SIDS in Italia. Min Pediatr. 1988; 40: 125-6. 8. Fenicia L, Ferrini AM, Aureli P, and Pocecco M. A case of infant botulism associated with honey feeding in Italy. Eur J Epidemiol 1993; 9: 671-3. 9. Aureli P, Fenicia L, Pasolini B, Gianfranceschi M, McCroskey L, Hatheway C. Two cases of type E infant botulism caused by neurotoxigenic Clostridium butyricum in Italy. J Infect Dis 1986; 154: 207-11. 10. Fenicia L, Franciosa G, Poushaban M, Aureli P. Intestinal toxemia botulisn in two young people caused by Clostridium butyricum type E. Clin Infect Dis (in press) 11. Franciosa G, Anniballi F, Fenicia L, Aureli P. New recovery of neurotoxigenic Clostridium butyricum type E from a case of infant botulism. Abstracts book of 1st International Conference on identification and immunology of Clostridia. Diagnosis and prevention of clostridiosis. Teistungen, Germany, 4-7 October, 1998. Le botulisme au Royaume-Uni Botulism in the United Kingdom M. Brett Food Hygiene Laboratory, PHLS Central Public Health Laboratory, Londres, Royaume-Uni M. Brett Food Hygiene Laboratory, PHLS Central Public Health Laboratory, London, United Kingdom Historique Background Clostridium botulinum est une bactérie anaérobie produisant des spores qui se développe en l’absence d’oxygène. Elle est à l’origine de trois formes épidémiologiques principales de botulisme : d’origine alimentaire, botulisme du nourrisson, et botulisme par blessure. Le botulisme d’origine alimentaire est une intoxication due à l’ingestion de la Clostridium botulinum is a spore forming bacterium that grows in the absence of oxygen and is responsible for three main epidemiological categories of disease: foodborne, infant, and wound botulism. Foodborne botulism is an intoxication caused by ingestion of preformed neurotoxin in food following growth of C. botulinum. Tableau 3 / Table 3 Le botulisme d’origine alimentaire au Royaume-Uni / Foodborne botulism in the United Kingdom Année Year 1922 1932 Nombre de décès / cas Number of deaths / cases 8/8 1/2 Aliment préparé artisanalement / Home produced food Non / No Oui / Yes 1934 1935 1935 1949 1955 1978 1987 0/1 4?/5? 1/1 1/5 0/2 2/4 0/1 Oui / Yes Oui / Yes Oui / Yes Oui / Yes ? Non / No Non / No 1989 1/27 Non / No 1998 1/2 Oui / Yes neurotoxine préformée dans un aliment après développement de C. botulinum. En revanche, les deux autres formes de botulisme sont dues au développement de germes de C. botulinum et à la libération de toxines in vivo. Dans le cas du botulisme par blessure, les germes se forment et produisent des neurotoxines au niveau d’abcès cutanés chez les utilisateurs de drogues injectables, ou d’une plaie traumatique importante. Le botulisme du nourrisson apparaît suite à l’ingestion de spores de C. botulinum qui colonisent l’intestin et ➤ Aliment mis en cause / Food vehicle Pâté de canard / Duck paste Bouillon de lapin ou de pigeon / Rabbit and pigeon broth Civet de lièvre / Jugged hare Pâté végétarien aux noix / Vegetarian nut brawn Tourte à la viande hâchée / Minced meat pie Pâtes au fromage / Macaroni cheese Poisson en saumure / Pickled fish Saumon en boîte / Canned salmon Riz et légumes, repas de compagnie aérienne (non congelé) / Rice and vegetables, shelf-stable airline meal Purée de noisettes ajoutée au yaourt / Hazelnut purée added to yoghurt Champignons en bocaux / Bottled mushrooms Type de toxine de C. botulinum C. botulinum toxin type A ? ? A B ? A E A B B Wound and infant botulism, in contrast, are caused by growth of C. botulinum organisms in vivo and release of toxin. Wound botulism results from organisms growing and producing neurotoxin either in skin abscesses in injecting drug users or in deeply traumatised tissue. Infant botulism occurs when ingested spores of C. botulinum germinate, colonise the gut, and produce neurotoxin, which is absorbed from the gut lumen. ➤ EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 9 ➤ produisent des neurotoxines, qui sont alors absorbées via le canal intestinal. C. botulinum est classée comme une espèce unique sur la base de la production de neurotoxines, mais il existe quatre groupes d’organismes différents. Les cellules végétatives produisent l’une des sept neurotoxines, appelées arbitrairement A à G, différentes sur le plan immunologique. Ces toxines ont le même mécanisme d’action sur le système nerveux. Chez l’homme, le botulisme d’origine alimentaire est généralement dû aux toxines de type A, B ou E, alors que le botulisme du nourrisson et le botulisme par blessure sont dus le plus souvent aux types A ou B. Tests de laboratoire et surveillance du botulisme Le Laboratoire d’hygiène alimentaire (FHL, Food Hygiene Laboratory) au Central Public Health Laboratory, du Public Health Laboratory Service pratique tous les tests de laboratoire de Clostridium botulinum et des toxines des cas de botulisme humain survenant au Royaume-Uni. Il recueille les informations pour tous les cas confirmés (nom, date de naissance, sexe, symptômes et informations sur l’aliment impliqué), et détermine le type de toxine. ➤ C. botulinum is classified as a single species on the basis of production of neurotoxin, but consists of four groups of different organisms. Vegetative cells produce one of seven immunologically distinct neurotoxins, arbitrarily called A to G. The toxins have similar mechanisms of action on the nervous system. Foodborne botulism in humans is generally caused by toxin of types A, B, or E while infant and wound botulism are usually due to types A or B toxin. Laboratory testing and surveillance of botulism The Food Hygiene Laboratory (FHL) at the Public Health Laboratory Service’s Central Public Health Laboratory performs all laboratory testing for C. botulinum organisms and toxins from human cases in the United Kingdom (UK). FHL seeks details about all confirmed cases (name, date of birth, sex, symptoms, and details of the implicated foods) and determines the toxin type. Foodborne and infant botulism are rare in the UK. No cases of wound botulism have been reported. Foodborne botulism Au Royaume-Uni, le botulisme d’origine alimentaire et le botulisme du nourrisson sont rares et aucun cas de botulisme par blessure n’a été rapporté. Le botulisme d’origine alimentaire Les premiers cas de botulisme d’origine alimentaire notifiés au Royaume-Uni remontent à 1922. Ils étaient dus à la consommation de sandwichs au pâté de canard. Des huit personnes atteintes, aucune n’a survécu. Depuis, une dizaine d’autres foyers ont été déclarés, faisant 11 morts parmi les 50 personnes touchées (1-4) (Tableau). Sur l’ensemble des incidents survenus depuis 1922, cinq étaient liés à des produits commerciaux, les six autres à des aliments préparés artisanalement. Aucun aliment ou type d’aliment ne prédomine, les produits impliqués sont, au contraire, d’une grande variété: cinq plats végétariens, quatre à base de viande et deux à base de poisson. Quatre incidents étaient dus à la toxine de type A, trois au type B, et un au type E. Dans trois foyers, qui datent d’au moins 50 ans, le type de toxine n’avait pas été déterminé. Le plus important foyer de botulisme d’origine alimentaire au Royaume-Uni est survenu en 1989 : 27 personnes ont été malades, et une décédée, après avoir mangé du yaourt aux noisettes préparé avec des conserves de purée de noisettes. La purée était à la source de la toxine botulique : son pH était supérieur à 4,5 et le procédé thermique utilisé était insuffisant pour détruire les spores de C. botulinum. Dans le lot de purée incriminé, le sucre avait été remplacé par de l’aspartame, modifiant l’activité hydrique (ah), mesure de la quantité d’eau disponible dans un aliment pour la croissance bactérienne. Ces facteurs, ainsi que le stockage de la purée à température ambiante, ont contribué à la germination et à la production de toxine de type B à un taux de 600-1800 MLD/ml. Plusieurs raisons peuvent expliquer la faible incidence du botulisme d’origine alimentaire au Royaume-Uni. Le plus important est sans doute le fait que la conservation artisanale des aliments non acides, comme la viande, le poisson et les légumes, par des méthodes autres que la congélation est fortement découragée et est devenue rare. En effet, avant le foyer survenu en 1998 et lié à des bocaux de champignons préparés artisanalement en Italie (4), le dernier foyer dont l’origine était une conserve artisanale date de 1949. Le botulisme du nourrisson Le premier cas de botulisme du nourrisson en dehors des Etats-Unis a été déclaré au Royaume-Uni en 1978 (5). A ce jour, le FHL a confirmé cinq cas de botulisme du nourrisson (5-9), mais chez l’un d’entre eux les premiers symptômes s’étaient déclarés au Yémen, avant son entrée au Royaume-Uni (7). Un patient était âgé de deux mois, les autres avaient entre 16 et 24 semaines. Quatre des cinq cas étaient dus à C. botulinum produisant des toxines de type A ou B (deux cas pour chaque type), le cinquième à un seul isolat qui produisait à la fois des toxines B et F. La production de deux types de toxines par un isolat unique est tout à fait inhabituelle. Le miel est le seul aliment dont le lien avec le botulisme du nourrisson a pu être mis en évidence par les tests de laboratoire et les études épidémiologiques (10). Trois des cinq patients en avaient consommé. Le miel restant n’a pu être testé que dans un seul cas, mais aucun spore de C. botulinum n’y a été détecté (7). ■ 10 EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 The first recorded cases of foodborne botulism in the UK occurred in 1922 and were caused by sandwiches made with duck paste. Eight people were affected and all died. A further ten incidents have been reported since then, with 11 deaths among the 50 people concerned (1-4, table). Five of the 11 incidents were caused by commercially produced foods, and in six the implicated foods were prepared in private homes. No single food or type of food has predominated, indeed the implicated foods are very varied: five were vegetarian, four meat, and two fish. Four incidents were caused by toxin type A, three by type B, one by type E, and in three incidents, which occurred 50 or more years ago, the toxin type was not determined. The largest outbreak of foodborne botulism in the UK occurred in 1989, when 27 people were ill and one person died, after eating hazelnut yoghurt made with cans of hazelnut purée. The purée was the source of botulinum toxin: the pH was >4.5 and the heat process employed was insufficient to destroy spores of C. botulinum. In the implicated batch of purée, sugar had been replaced by aspartame, with a resultant change in water activity (aw), which is a measure of the amount of water available in foods for microbial growth. These factors, together with storage of the purée at room temperature, permitted growth of the organism and production of toxin type B to levels of 600-1800 MLD/ml. There may be several reasons for the low prevalence of botulism in the UK. Perhaps the most important is that home preservation of non-acid foods such as meat, fish, and vegetables by methods other than freezing is actively discouraged and is now rare. Indeed, before an outbreak in 1998 caused by home bottled mushrooms produced in Italy (4), the previous outbreak known to be caused by home preserved food was in 1949. Infant botulism The first case of infant botulism to be reported outside the United States occurred in the UK in 1978 (5). FHL has now confirmed a total of five cases of infant botulism (5-9), but one of these patients developed symptoms in the Yemen and then travelled to the UK (6). One case was aged 2 months, the other four were aged between 16 and 24 weeks. C. botulinum that produced type A or type B toxin have caused two cases each and one case was caused by a single isolate that produced both B and F toxins. Production of two toxins by a single isolate is highly unusual. Honey is the only food that has been linked to infant botulism by laboratory and epidemiological evidence (10). Honey had been eaten by three out of five UK patients. Leftover honey was available for testing in one instance, but C. botulinum spores were not detected. ■ References 1. Ball AP, Hopkinson RB, Farrell ID, Hutchinson JGP, Paul R, Watson RDS, et al. Human botulism caused by Clostridium botulinum type E: the Birmingham outbreak. Q J Med 1979; 191: 473-91. 2. Colebatch JG, Wolff AH, Gilbert RJ, Mathias CJ, Smith SE, Hirsch N, et al. Slow recovery from severe foodborne botulism. Lancet 1989; i: 1216-7. 3. O’Mahoney MO, Mitchell E, Gilbert RJ, Hutchinson DN, Begg NT, Rodhouse JC, et al. An outbreak of foodborne botulism associated with contaminated hazelnut yoghurt. Epidemiol Infect 1990; 104: 389-95. 4. Roberts E, Wales JM, Brett MM, Bradding P. Vomiting with cranial nerve palsies. Lancet 1998; 352:1674. 5. Turner HD, Brett EM, Gilbert RJ, Ghosh AC, Liebeschuetz HJ. Infant botulism in England Lancet 1978; i: 1277-8. 6. Smith GEE, Hinde F, Westmoreland D, Berry PR, Gilbert RJ. Infantile botulism Arch Dis Child 1989; 64: 871-2. 7. Jones S, Haugh C, Starer F, Huma Z, Young Y, Sinclair L. Central nervous system involvement in infantile botulism. Lancet 1990; i: 228. 8. CDSC. A case of infant botulism. Commun Dis Rep CDR Wkly 1993; 3: 129. 9. CDSC. A case of infant botulism. Commun Dis Rep CDR Wkly 1994; 4: 53. 10. Arnon S. Infant botulism. In: Feigen RD, Cherry JD, editors. Textbook of Paediatric Diseases, 3rd edition. Philadelphia: Saunders, 1992. Le botulisme en Norvège Botulism in Norway M. Kuusi 1,2, V. Hasseltvedt 2, P. Aavitsland 2 European Programme for Intervention Epidemiology Training (EPIET)* 2 National Institute of Public Health (Folkehelsa), Oslo, Norvège 1 Markku Kuusi 1,2, Viggo Hasseltvedt 2, Preben Aavitsland 2 European Programme for Intervention Epidemiology Training (EPIET) * 2 National Institute of Public Health (Folkehelsa), Oslo, Norway 1 e botulisme est une maladie paralysante grave provoquée par une toxine élaborée par Clostridium botulinum, un germe anaérobie produisant des spores. En Norvège, les médecins doivent déclarer immédiatement au National Institute of Public Health (NIPH) les cas de botulisme, par téléphone et par courrier avec le formulaire de déclaration standard. Le nom du patient, son âge, sa date de naissance, son numéro d’identification, son adresse et la source suspectée de l’infection y sont précisés. Depuis 1975, toutes les données de surveillance sont stockées dans la base de données du NIPH. En Norvège, le botulisme d’origine alimentaire est rare. Le botulisme du nourrisson et le botulisme par blessure ont été rapportés pour la première fois en 1997 (1). L’augmentation récente du nombre de cas de botulisme en Norvège (figure 1) a mis en lumière l’importance de rester vigilant non seulement pour améliorer la détection des cas, mais aussi pour assurer des mesures préventives. Le botulisme d’origine alimentaire En Norvège, le botulisme d’origine alimentaire est généralement associé à la consommation de ‘rakfisk’, un plat traditionnel à base de poisson fermenté consommé le plus souvent à Noël. La maladie apparaît généralement pendant la saison d’hiver - entre novembre et février - sous forme de foyers de 1 à 8 cas au sein d’une même famille. Entre 1975 et 1997, vingtdeux cas de botulisme dont 13 hommes et 9 femmes et représentant 10 foyers ont été déclarés au NIPH. L’âge moyen des patients était de 44 ans (de 23 à 73 ans). Tous les cas de botulisme d’origine alimentaire étaient de type E ou B. En 1997, quatre cas de botulisme d’origine alimentaire ont été déclarés, dont trois dans la même famille. Deux d’entre eux ne souffraient que de symptômes bénins (sécheresse de la bouche, vertige, troubles visuels), alors que le troisième présentait des symptômes de paralysie, en particulier des membres supérieurs, et une dyspnée. Hospitalisé, il a été traité avec de la toxine antibotulique et s’est rétabli après plusieurs mois. Ces trois personnes avaient toutes partagé le même plat de “rakfisk” avant d’être malades. La toxine botulique de type E a été identifiée dans les restes du plat (2). Botulisme du nourrisson En 1997, un nourrisson de trois mois a été hospitalisé à la suite de l’apparition de symptômes neurologiques évolutifs. Après une semaine de constipation opiniâtre, le B otulism is a severe neuroparalytic disease caused by toxin produced by Clostridium botulinum, an anaerobic spore-forming bacillus. Physicians in Norway are required to notify the National Institute of Public Health (NIPH) of cases of botulism immediately by telephone and by mail on a special notification form. The patient’s name, age, date of birth, identification number, and address, and the suspected Figure 1 Cas de botulisme déclarés au NIPH en Norvège entre 1975-97. Tous les cas sont des cas de botulismes d’origine alimentaire à l’exception de trois cas de botulisme par blessure et un cas de botulisme infantile en 1997. / Botulism cases to NIPH in Norway during 1975-97. All cases are foodborne apart from three cases of wound botulism and one case of infant botulism in 1997. 8 7 Nombre de cas / Number of cases L 6 5 4 Cases usually occur as small family outbreaks of one to eight cases, during the winter months November to February. Twenty-two cases, representing 10 outbreaks, were reported to the NIPH between 1975 and 1997. Thirteen patients were men and nine were women. The average age of the patients was 44 years (range 23 to 73 years). All cases of foodborne botulism were either type E or type B. Four cases of foodborne botulism were reported in 1997, three from the same family. Two of the three cases had only mild symptoms (dry mouth, dizziness and blurred vision). One developed paralytic symptoms, especially in the upper extremities, and dyspnoea. He was admitted to hospital, treated with botulinum antitoxin, and recovered over a period of several months. All three had eaten the same ‘rakfisk’ before they fell ill, and botulinum toxin type E was identified in the leftover fish (2). Infant botulism 3 2 1 0 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 Année / Year nourrisson a présenté une hypotonie, des pupilles dilatées aréactives ainsi qu’une perte du réflexe de succion et des réflexes rotulien et achilléen. Son état a nécessité une assistance respiratoire pendant 16 jours pour détresse respiratoire. Après trois mois d’hospitalisation, le nourrisson âgé de dix mois était complètement rétabli. La toxine botulique de type A a été identifiée dans son sérum, et des spores de C. botulinum ont été retrouvés dans le miel d’importation donné au nourrisson avant que la maladie ne se déclare. source of infection should be reported. NIPH has a database of all surveillance data from 1975. Foodborne botulism is rare in Norway and infant and wound botulism were reported for the first time in 1997 (1). A recent increase in the number of cases of botulism in Norway (figure 1) has highlighted the need to maintain vigilance both to improve case recognition and to sustain preventive measures. Botulisme par blessure Foodborne botulism in Norway is typically associated with the consumption of ‘rakfisk’, a traditional half-fermented fish dish eaten mainly at Christmas. Les trois cas de botulisme par blessure déclarés en 1997 étaient tous des ➤ Foodborne botulism In 1997, a baby boy aged 3 months was admitted to hospital with neurological symptoms of gradual onset. The disease started with obstipation, and within one week the baby became hypotonic, lost his sucking reflex, and developed dilated unreactive pupils. Patellar and achilles tendon reflexes disappeared, and he needed mechanical ventilation for respiratory distress for 16 days. The baby was in hospital for 3 months, but by the age of 10 months he had completely recovered. Botulinum toxin type A was found in his serum. He had been given imported honey before the onset of his illness, and C. botulinum spores were found in the honey. Wound botulism Three cases of wound botulism were reported in 1997, all of whom were injecting drug users (IDUs). Botulinum toxin was not found in serum specimens, and bacterial cultures of wounds were negative for C. botulinum, but their ➤ EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 11 ➤ utilisateurs de drogues injectables (UDI). Bien que la toxine botulique n’ait pas été identifiée dans le sérum et que les cultures bactériologiques des plaies aient été négatives pour C. botulinum, les symptômes étaient typiques du botulisme. Les autres diagnostics envisagés, notamment le syndrome de Guillain-Barré, ont été écartés à la suite des examens clinique et neurophysiologique. Le diagnostic de botulisme a donc été confirmé et un traitement à base d’antitoxine botulique a été entrepris chez les 3 patients. Le plus gravement atteint a été hospitalisé pendant six semaines et placé sous assistance respiratoire pendant quinze jours. Quatorze semaines après le début de la maladie, des symptômes légers, tels que la ptose, persistaient encore, et le patient n’avait pas recouvré sa condition physique initiale. Les échantillons d’héroïne utilisée par deux des trois patients ont été analysés, mais ni spores ni C. botulinum n’ont pu être détectés. Discussion Les conserves de légumes de fabrication artisanale sont la source la plus fréquente de botulisme d’origine alimentaire dans le monde. Dans les pays nordiques, en revanche, c’est le poisson contaminé par des spores de type E (3). Le “rakfisk” est généralement une préparation industrielle, mais sa fabrication artisanale reste très populaire. Après ajout de sel (6 à 8% du poids du poisson) et de sucre, les poissons vidés sont mis en pots sous pression et conservés dans un endroit frais (5 à 8°C). Le poisson est consommé sans cuisson après deux ou trois mois. Lors de l’épidémie décrite précédemment survenue dans une même famille, le poisson avait été fermenté dans une cave pendant trois semaines à une température de 13° C avant d’être placé au frais à 7° C. Ces conditions ont favorisé la germination de C. botulinum et la production de toxines. Pour prévenir le botulisme associé à la consommation de “rakfisk”, le procédé de fabrication devrait être minutieusement contrôlé afin de minimiser le risque de germination de C. botulinum. Les températures de fermentation ne devraient pas dépasser 8° C et la concentration saline devrait être supérieure à 5% (4). Le botulisme du nourrisson est une forme particulière de botulisme d’origine alimentaire. Il touche essentiellement les enfants de moins d’un an. La gravité cli- References 12 nique est très variable allant de symptômes bénins jusqu’à la mort subite du nourrisson. La maladie est provoquée par la multiplication de C. botulinum et la production de toxines dans les intestins. Le miel est la seule source connue de botulisme du nourrisson bien que, dans la plupart des cas, la source ne soit pas identifiée (5). Le miel n’étant pas un composant essentiel du régime alimentaire du jeune enfant, il devrait être exclu du régime des nourrissons de moins d’un an (6). Les adultes présentant des altérations de l’anatomie et de la microflore gastro-intestinales peuvent être atteints de la même pathologie (7). Le botulisme par blessure chez les UDI a été décrite pour la première fois à New York en 1982 (8). Il est provoqué par les toxines produites par C. botulinum au niveau du site de l’injection ou au niveau de plaies. La maladie ne se déclare pas aussi violemment que dans le cas du botulisme d’origine alimentaire car la toxine est libérée de manière progressive dans l’organisme. On ignore l’origine précise de C. botulinum chez les IDU. Les spores pourraient être présents dans la drogue elle-même ou dans les aiguilles ou seringues, et seraient alors injectés. Par ailleurs, l’infection pourrait être due à la colonisation de blessures préexistantes. Lors d’une étude cas-témoin menée en Californie, l’injection sous-cutanée ou intramusculaire d’héroïne brune (black tar) était le seul comportement associé de manière significative au botulisme par blessure (9). Ce type d’injection pourrait fournir des conditions favorables à la multiplication de C. botulinum. D’après les auteurs, il est possible que la drogue elle-même soit la source de C. botulinum. Le NIPH n’a probablement pas connaissance de tous les cas de botulisme en Norvège. La gravité des symptômes dépend de la quantité de toxine ingérée. Les patients présentant des formes modérées peuvent ne pas consulter de médecin. Par ailleurs, face à un patient ne présentant que des nausées et de symptômes neurologiques bénins, le médecin ne suspecte pas nécessairement le botulisme. Un tel cas ne sera alors pas notifié. Il est important que médecins et spécialistes en santé publique aient conscience du potentiel mortel de cette maladie. La guérison est meilleure lorsque le traitement est précoce, et le botulisme est une maladie évitable. ■ * European Programme for Intervention Epidemiology Training (EPIET, un programme financé par la DGV de la Commission des Communautés Européennes) ➤ symptoms were typical of botulism and alternative diagnoses (e.g., GuillainBarré syndrome) were ruled out by clinical and neurophysiological examination. They were diagnosed with botulism, and treated with botulinum antitoxin. The most severely affected patient was mechanically ventilated for two weeks and remained in hospital for six weeks. Fourteen weeks after the onset of his illness, he still had mild symptoms, such as ptosis, and his physical condition was weaker than before the disease. Samples of the heroin used by two of the cases were tested, but no spores were detected and there was no growth of C. botulinum. Discussion Home-canned vegetables are the commonest source of foodborne botulism worldwide. In northern countries, however, fish contaminated with type E spores is the most important source (3). ‘Rakfisk’ is usually prepared commercially, but home preparation is still popular. In normal preparation, salt (6% to 8% of the weight of the fish) and sugar are added to the gutted fish, which is then put into a pot under pressure. The pot is stored in a cool place (5-8 ºC) and eaten without cooking after two to three months. In the family outbreak described above, the fish was first fermented in a cellar at 13°C for three weeks, and only then refrigerated at 7°C. Such conditions allow C. botulinum to germinate and produce toxin. To prevent botulism associated with ‘rakfisk’ consumption, the production process should be controlled carefully to minimise the risk of germination of C. botulinum. Temperature during fermentation should be lower than 8°C throughout, and the salt concentration should exceed 5% (4). to children under 1 year of age (6). Adults who have altered gastrointestinal anatomy and microflora may suffer a similar illness (7). Wound botulism among IDUs was reported for the first time in New York in 1982 (8). It is caused by toxin produced by C. botulinum growing in injection sites or wounds. The symptoms do not begin as abruptly as in foodborne botulism, because the toxin is released into the circulation more gradually. The source of C. botulinum in IDUs is not known precisely. The spores could be in the drug itself, or in the needles and syringes, and so injected; on the other hand the infection might be due to colonisation of existing wounds. In a case control study in California, subcutaneous or intramuscular injection of ‘black tar’ heroin was the only behaviour significantly associated with wound botulism (9). Such injection would provide good growth conditions for C. botulinum at the injection site. The authors suggested that the source of C. botulinum was the drug itself. We do not believe that all of the cases of botulism in Norway are known to the NIPH. The severity of symptoms depends on the amount of toxin ingested. Mild cases may not seek medical attention at all. If a patient presents with only nausea and mild neurological symptoms, the possibility of botulism may not occur to the physician, with the result that the case is not notified. It is important that physicians and public health doctors be aware of this potentially fatal disease. The earlier the treatment is started the better is the outcome, and botulism is preventable. ■ * European Programme for Intervention Epidemiology Training (EPIET, a programme funded by DGV of Commission of European Communities). Infant botulism is a special form of the foodborne disease, which almost exclusively affects children under 1 year of age. Clinical severity varies widely from mild symptoms to sudden infant death. The disease is caused by growth of C. botulinum, and toxin production, in the intestine. Honey is the only recorded source of infant botulism, though in most cases the source has not been found (5). Honey is not an essential part of the infant diet, and should not be given 1. Kuusi M, Hasseltvedt V, Aavitsland P. Botulisme i Norge 1975-97 [Botulism in Norway 1975-97]. MSIS-rapport 1998; (26) 9. 2. Johannesen A, Groven B. Klinisk botulisme etter inntak av rakfisk [Clinical botulism after ingestion of “rakfisk”]. MSIS-rapport 1998; (26): 9. 3. St. Louis M. Botulism. In: Evans AS, Brachman PS, editors. Bacterial infections of humans. Epidemiology and control, 2nd edition. New York: Plenum publishing corporation, 1991: 115-31. 4. Weber JT, Hibbs RG, Darwish A, Mishu B, Corwin AL, Rakha M, et al. A massive outbreak of type E botulism associated with traditional salted fish in Cairo. J Infect Dis 1993; 167: 451-4. 5. 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Hemery, CIREI Sud-Ouest , Toulouse, France and S. Haeghebaert, RNSP, Saint-Maurice, France Introduction Introduction Le 6 octobre 1998 onze cas de trichinellose survenus, en France, dans les départements de la Haute Garonne et du Tarn ont été déclarés aux autorités sanitaires de la région Midi-Pyrénées (1). Les toutes premières informations fournies par les médecins suggéraient que la viande de cheval pouvait être le véhicule de l’infection, tous les cas ayant consommé de la viande de cheval achetée dans deux boucheries, l’une à Toulouse et l’autre à Castres. Une enquête épidémiologique, vétérinaire et parasitologique a été menée afin d’évaluer l’importance de cette épidémie et d’identifier le véhicule et la source de l’infection. Eleven cases of trichinellosis in the Haute-Garonne, and Tarn districts of France were reported to the regional health department of Midi-Pyrénées region on 6 October (1). All cases had eaten horse meat, bought in one butcher’s in Toulouse and one in Castres. An epidemiological, veterinary and parasitological investigation was conducted to assess the outbreak’s importance and identify the vehicle and source of infection. Methods Méthode Un cas a été défini comme une personne, résidant dans les départements du Tarn et de la Haute-Garonne, ayant manifesté depuis le 1er septembre 1998 les symptômes suivants : Cas certain : fièvre (> 38°) avec myalgies ou œdème de la face associés à une sérologie ou à une biopsie musculaire positive pour Trichinella. Cas probable : au moins trois des quatre critères suivants : fièvre (> 38°), myalgies, œdème de la face, hyperéosinophilie > 1000/mm3 Cas suspect : hyperéosinophilie > 1000/mm3 isolée ou associée à une fièvre ou des myalgies. Cases were defined as residents of Tarn and Haute-Garonne districts who had presented with the following features since 1 September 1998 : Confirmed case : fever (> 38°) with myalgia or facial oedema with a Trichinella positive serology or muscle biopsy. Probable case: at least three out of the following four criteria: fever (> 38°), myalgia, facial oedema, hypereosinophilia > 1000/mm3. Suspected case: hypereosinophilia > 1000/mm3 alone or associated with fever or myalgia. Cases were sought actively by the Cellule Interrégionale d’Epidémiologie d’Intervention du Sud-Ouest (CIREI) among medical laboratories, general practitioners and hospital physicians in the Haute-Garonne and Tarn districts. They were asked to report hypereosinophilia (> 1000/mm3) and patients who had consulted for symptoms suggestive of trichinellosis since 1 September. Hospital pharmacists were also asked to report prescriptions for albendazole. Une recherche active des cas a été effectuée par la Cellule Interrégionale d’Epidémiologie d’Intervention du Sud-Ouest, auprès des laboratoires et des médecins généralistes et hospitaliers des départements de Haute-Garonne et du Tarn, leur demandant de signaler les hypereosinoFigure 1 philies > 1000/mm3, et les patients ayant Courbe épidémique selon le début des signes. Epidémie de Trichinellose, er consulté, depuis le 1 septembre, pour une région Midi-Pyrénées, France, septembre-octobre 1998. symptomatologie évocatrice de trichinellose. Epidemic curve by onset of symptoms. Trichinellosis outbreak, Les pharmaciens hospitaliers devaient égaMidi-Pyrénées, France, September-October 1998. lement informer de toutes les prescriptions 40 d’albendazole. 35 Nombre de cas / Number of cases Un questionnaire standardisé a été administré par téléphone aux patients identifiés, joignables au moment de l’enquête. Les informations recueillies portaient sur les signes cliniques, la date de début des symptômes, les examens biologiques effectués, la consommation de produits carnés ainsi que la date et le lieu d’achat de viande durant le mois de septembre. Tarn Haute-Garonne 30 25 20 A standardised questionnaire was administered by telephone to the cases identified who could be contacted at the time of the study. Subjects were asked about clinical features, dates of onset of symptoms, laboratory tests performed, consumption of meat products, and where and when they had bought meat in September. The departmental veterinary services took samples from meat bought by cases in September and kept in their 5 freezers. The distribution channels were identified from the purchasing sites 0 reported by cases. Biopsies were taken Une enquête vétérinaire a été réalisée from pets of two cases, a cat and a dog, par les services vétérinaires départemenDate de l’apparition de la maladie / Date of onset that had been fed horse meat. The taux, parallèlement au recensement des cas samples were tested using the enzymaet à l’enquête épidémiologique. Des échantic digestion method. Larvae isolated by tillons de viande achetée par les patients trypsin digestion were typed by the Trichinella International Centre in Rome, Italy. au mois de septembre et conservés au congélateur ont été prélevés. Les circuits de distribution ont été identifiés à partir des lieux d’achat signalés par les malades. Une biopResults sie a été effectuée chez des animaux domestiques (un chat et un chien) ayant consommé de la viande de cheval et appartenant à deux patients. Les échantillons ont été analysés Four hundred and four cases were identified who lived in the two districts of the par digestion enzymatique. Le typage des larves isolées a été effectuée au Centre InterMidi-Pyrénées region and had become ill between 20 September and 27 October. national de Référence des Trichinelloses à Rome, Italie. Thirty seven cases were admitted to hospital and one case suffered neurological complications. The epidemic curve suggested the contamination had a point source Résultats in time in the third week of September (figure). All cases had eaten horse meat and larvae of trichinella spiralis were found in samples of mixed horse meat ➤ Quatre cent quatre cas ont été recensés entre le 20 septembre et le 27 octobre ➤ 15 12/09/98 13/09/98 14/09/98 15/09/98 16/09/98 17/09/98 18/09/98 19/09/98 20/09/98 21/09/98 22/09/98 23/09/98 24/09/98 25/09/98 26/09/98 27/09/98 28/09/98 29/09/98 30/09/98 01/10/98 02/10/98 03/10/98 04/10/98 05/10/98 Alerte 07/10/98 08/10/98 09/10/98 10/10/98 11/10/98 12/10/98 13/10/98 14/10/98 15/10/98 16/10/98 17/10/98 18/10/98 19/10/98 20/10/98 21/10/98 22/10/98 23/10/98 24/10/98 25/10/98 26/10/98 27/10/98 28/10/98 29/10/98 30/10/98 31/10/98 01/10/98 10 EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 13 ➤ 1998. Tous résidaient dans les deux départements précédemment cités de la région Midi-Pyrénées. Trente-sept patients ont été hospitalisés et l’un d’entre eux a présenté des complications neurologiques. La courbe épidémique suggérait une source commune et ponctuelle de contamination au cours de la troisième semaine de septembre (figure). Tous les patients avaient consommé de la viande de cheval. Des larves de l’espèce Trichinella spiralis ont été retrouvées dans les prélèvements de viande de cheval, hachée ou en steak, achetée par les patients. D’après les analyses réalisées par le Centre National d’Etudes Vétérinaires et Alimentaires (CNEVA), la charge parasitaire de la viande était élevée (900 à 2700 larves pour 100 grammes de viande). Dans les biopsies réalisées chez le chien et le chat, respectivement 1 larve pour 0,1 g, et 11 larves pour 0,4g ont été retrouvées. L’enquête sur les circuits d’approvisionnement et de distribution a permis d’incriminer la carcasse d’un cheval, faisant partie d’un lot de chevaux importés de République Fédérale de Yougoslavie et abattus en France. L’épidémie précédente, survenue en février 1998 dans la même région de France, avait été associée à la consommation de viande de cheval provenant du même pays (2). Depuis 1975, la consommation de viande de cheval est la source principale des épidémies de trichinellose humaine en Europe occidentale (3). En France, il s’agit de la huitième épidémie communautaire décrite depuis 1976, attribuable à la consommation de viande de cheval d’importation. Cet épisode souligne les limites des protocoles et des méthodes utilisés actuellement lors du contrôle systématique de la viande de cheval, en particulier en provenance des pays d’Europe de l’Est, où l’incidence de la trichinellose humaine et animale est élevée. ■ ➤ and horse steak bought by cases. Analysis performed by the Centre National d’Etudes Vétérinaires et Alimentaires showed a high level of contamination (900 to 2700 larvae per 100g of horse meat). Biopsy from pets both yielded larvae - one larva in 0.1g from the dog ; 11 larvae in 0.4g from the cat. Investigation of the supply and distribution channels identified a horse carcass from a batch of horses imported from the Federal Republic of Yugoslavia and slaughtered in France. A previous outbreak in the same region of France in February 1998, was linked to the consumption of horse meat imported from the same country (2). Consumption of horse meat has become the main cause of human trichinellosis in western Europe since 1975 (3). This outbreak is the eighth regional epidemic linked to the consumption of imported horse meat reported in France since 1976. It shows the limit of the protocols and methods currently used in the systematic control of horse meat, particularly when imported from countries from eastern Europe, where the incidence of human and animal trichinellosis is high. ■ Organisations involved in the investigation : Cellule Interrégionale d’Epidémiologie d’Intervention (CIREI) Sud-Ouest, Veterinary Services Departmental Sanitary, Haute-Garonne and Tarn districts, Departmental Veterinary Services, Tarn and Haute-Garonne districts, Centre National d’Etudes Vétérinaires et Alimentaires, Maisons-Alfort, Hygiene Service of Toulouse, Réseau National de Santé Publique, Saint-Maurice (France), Centre International de Référence des Trichinelloses, Istituto Superiore di Sanità, Rome (Italy). References 1. Eurosurveillance Weekly 1988; 2: 981217 (http://www.eurosurv.org) 2. Haeghebaert S, Servat M, Duchen C, Minet JC, Agrech AE, Thièse I et al. Outbreak of trichinellosis in the Midi-Pyrénées region of France, January-March 1998. 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Subject to agreement for another round of funding, a fifth cohort of fellows is planned, starting in September 1999. The programme invites applications for eight fellowships for this 24-month training programme in communicable disease field epidemiology. FELLOWSHIPS Applicants for the 1999 cohort should have experience in public health, a keen interest in field work, and be pursuing a career involving public health infectious disease epidemiology. They should have a good knowledge of English and at least one other EU language, and be prepared to live abroad for a period of 24 months. The appropriately experienced professional is likely to be below 40 years of age. AIM OF THE TRAINING The aim of the training is to enable the fellow to assume service responsibilities in communicable disease epidemiology. The in-service training will focus on outbreak investigations, disease surveillance, applied research, and communications with decision makers, the media, the public and the scientific community. Fellows will attend a three-week intensive introductory course and then be located in a host institute in one of the 15 participating European countries, Norway or WHO. Further training modules are organised during the two year programme, normally in one of the participating national institutes with responsibility for communicable disease surveillance. Detailed information can be obtained from Dr Alain Moren or the EPIET programme office at the address below. Letters of application accompanied by a curriculum vitae should be submitted by February 15 1999. European Programme for Intervention Epidemiology Training Réseau National de Santé Publique 14 rue du Val d’Osne 94415, Saint-Maurice CEDEX, France Fax: 33 1 41 79 67 90; E-mail : [email protected] 14 EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 Vol. 4 N°1 JANVIER / JANUARY 1999 INDEX D A N S L E S B U L L E T I N S N AT I O N A U X Une sélection dans les derniers numéros parus BOTULISME / BOTULISM - Botulism in France in 1997. Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 1998; (44): 201. [17 November. France] BRUCELLOSE / BRUCELLOSIS - Brucellosis in Zaragoza, 1995. Evaluation of a system of epidemiological surveillance of notifiable diseases. Boletín Epidemiológico Semanal 1998; 6(6): 57-60. [23 July. Spain] CLOSTRIDIUM - Guidelines for optimal surveillance of Clostridium difficile infection in hospitals. Commun Dis Public Health 1998; 1(4): 229-30. [December. England and Wales] CRYPTOSPORIDIOSE / CRYPTOSPORIDIOSIS - Waterborne cryptosporidiosis. 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Germany] BULLETINS NATIONAUX - CONTACTS / NATIONAL BULLETINS - CONTACTS • Bundesministerium für Arbeit, Gesundheit und Soziales - Austria Tel : (43) 1 711 72 41 03 - Fax : (43) 1 713 86 14 • I.D. Bulletin - Ireland Tel : (353) (1) 668 15 77 - Fax : (353) (1) 671 06 06 • Epidemiologisch Bulletin van de Gezondheidsinspectie van de Vlaamse Gemeenschap - Belgium Tel : (32) 3 224 62 05 - Fax : (32) 3 224 62 01 Institut Scientifique de la Santé Publique Louis Pasteur - Belgium Tel : (32) 2 642 51 11 - Fax : (32) 2 642 54 10 • Infoscan, Southern Communicable Disease Report - Ireland Tel : (353) 21 343 926 (http://www.ucc.ie/faculties/medical/infoscan/) • EPI - NEWS - Denmark Tel : (45) 32 683 268 - Fax : (45) 32 683 874 (http://www.ssi.dk) • Communicable Disease Report - England and Wales Tel : (44) (0) 181 200 6868 - Fax : (44) (0) 181 200 7868 (http://www.phls.co.uk/cdsc/ • Kansanterveys - Finland - Tel : (358) 9 4744 82 46 Fax : (358) 9 4744 86 75 - (http://www.ktl.fi) • Notiziario dell’Istituto Superiore di Sanità - Italy Tel : (39) 06 49 38 726 15 - Fax : (39) 06 49 38 72 92 (http://www.iss.it/pubblicazioni/Notiziar.htm) • Infectieziekten Bulletin - Netherlands Tel : (31) 30 274 3551 - Fax : (31) 30 274 44 09 (http://www.isis.rivm.nl/ • Communicable Diseases - Northern Ireland Tel : (44) (0) 1232 520 716 • Saúde em Números - Portugal Tel : (351) 1 847 55 15 - Fax : (351) 1 847 66 39 (http://www.telepac.pt/dgsdeb/) • Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire - France Tel : (33) (1) 40 56 45 40 - Fax : (33) (1) 40 56 50 56 (http://www.b3e.jussieu.fr/rnsp/beh/index.html) • SCIEH Weekly Report - Scotland Tel : (44) 141 300 11 00 - Fax : (44) 141 300 11 70 • Epidemiologisches Bulletin - Germany Tel : (49) 30 45 47 34 06 - Fax : (49) 30 45 47 35 44 (http://www.rki.de/INFEKT/EPIBULL/EPI.HTM) • Boletín Epidemiológico Semanal - Spain Tel : (34) 91 387 78 02 - Fax : (34) 91 387 78 16 (http://www.isciii.es/cne) • Ministry of Health, Welfare - Greece Tel : (301) 646 67 11 - Fax : (301) 646 67 45 • Smittskydd - Sweden Tel : (46) (8) 735 1063 - Fax. (46) (8) 735 1177 • J.C. Desenclos Réseau National de Santé Publique - Saint-Maurice - France • J. Drucker Réseau National de Santé Publique - Saint-Maurice - France • N. Gill P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - London United Kingdom • S. Handysides P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - London United Kingdom • S. Salmaso Istituto Superiore di Sanitá - Italy • L. Wijgergangs Rijksinstituut Voor Volksgezondheid en Milieu - Netherlands COMITÉ DE RÉDACTION / EDITORIAL BOARD • J. Carlson Smittskydd - Sweden • P. Christie SCIEH Weekly Report - Scotland • S. Handysides Communicable Disease Report England and Wales • A. Karaitianou-Velonaki Ministry of Health, Welfare and Social Security - Greece • W. Kiehl Epidemiologisches Bulletin Germany • J.P. Klein Bundesministerium für Gesundheit Austria • M. Le Quellec-Nathan Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire - France • G. Lima Saúde em Números - Portugal • J. F. Martinez Navarro Boletín Epidemiológico Semanal Spain • H. Nohynek Kansanterveys - Finland • T. Rønne EPI-NEWS - Denmark • S. Salmaso Istituto Superiore di Sanità - Italy • M. Sprenger Infectieziekten Bulletin - Netherlands • L. Thornton Infectious Diseases Bulletin Ireland • F. Van Loock Epidemiologisch Bulletin van de Gezondheidsinspectie van de Vlaamse Gemeenschap Santé et communauté - Belgium DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / MANAGING EDITOR • J. B. Brunet Centre Européen pour la Surveillance Epidémiologique du Sida - Saint-Maurice - France RÉDACTEURS ADJOINTS / DEPUTY EDITORS • C. Akehurst P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - 61 Colindale Avenue London NW9 5EQ United Kingdom Tel. (44) (0) 181 200 6868 Fax. (44) (0) 181 200 7868 • H. Therre Centre Européen pour la Surveillance Epidémiologique du SIDA - 14 rue du Val d’Osne 94410 Saint-Maurice - France Tel. (33) (1) 41 79 68 33 [email protected] SECRÉTARIAT / SECRETARY • A. Goldschmidt • F. Mihoub Saint-Maurice - France EUROSURVEILLANCE EUROSURVEILLANCE ON THE WEB 16 EUROSURVEILLANCE (mensuel / monthly) http://www.ceses.org/eurosurv EUROSURVEILLANCE WEEKLY http://www.eurosurv.org EUROSURVEILLANCE VOL. 4 - N°1 JANVIER-JANUARY 1999 Hôpital National de Saint-Maurice 14, rue du Val d’Osne 94410 Saint-Maurice Tel. (33) (1) 41 79 68 32 Fax. (33) (1) 41 79 68 01 ISSN: 1025 - 496X IMPRESSION : PRISME 2000 children - England and Wales 1988. Eurosurveillance Weekly 1998; 2: 981112. (http://www.eurosurv.org/) - Salmonellosis: S. bareilly infections caused by hard cheese. Epidemiologisches Bulletin 1998; (44): 310-1. [6 November. Germany] - Salmonellosis: S. enteritidis outbreak caused by desserts at A-level celebration. Epidemiologisches Bulletin 1998; (42): 299. [30 October. Germany] - Microbiological study of Salmonella serotype typhi. Year 1997. Boletín Epidemiológico Semanal 1998; 6(7): 65-66. [3 September. Spain] - New Scottish guidelines on tuberculosis control. 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