BANCS D`ESSAI DANS UNE OPTIQUE DE GESTION INTÉGRÉE
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BANCS D`ESSAI DANS UNE OPTIQUE DE GESTION INTÉGRÉE
BANCS D’ESSAI DANS UNE OPTIQUE DE GESTION INTÉGRÉE FACE AUX ENJEUX LIÉS À L’ÉROSION CÔTIÈRE Janvier 2014 BANCS D’ESSAI DANS UNE OPTIQUE DE GESTION INTÉGRÉE FACE AUX ENJEUX LIÉS À L’ÉROSION CÔTIÈRE ANNÉE 2 Présenté par Marie-Hélène Bénard-Déraspe Chargée de projet AUX PARTENAIRES FINANCIERS ET TECHNIQUES : REMERCIEMENTS Ce projet réalisé par le Comité ZIP des Îles a reçu l’appui financier de six partenaires de projet, soit: o Ministère de la Sécurité publique (MSP) o Ministère des Ressources naturelles (MRN) avec le Programme de financement de la recherche et développement en aménagement forestier o Desjardins des Îles avec le Fonds d’aide au développement du milieu o Conférence Régionale des Élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CRÉGÎM)avec le Fonds de développement régional o Conseil régional en Environnement Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CREGÎM) avec le Fonds régional en environnement o Service Canada avec le Programme Emploi été carrière Il a également bénéficié de la collaboration technique des partenaires suivants : o o o o o o o o o o o o o o Ministère de la Sécurité publique du Québec (MSP) Conférence Régionale des Élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CRÉGÎM) Conseil régional en Environnement Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CREGÎM) Agglomération des Îles-de-la-Madeleine Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM) Campus des Îles Attention FragÎles Ministère des Transports Québec (MTQ) Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec (MDDEFP) Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) Stratégies Saint-Laurent (SSL) Alliance de recherche universités communautés sur les défis des communautés côtières (ARUC-DCC) Diffusion communautaire des Îles (CFIM) Hebdomadaire le Radar Sans ces collaborations financières, techniques, d’expertise et de temps, le projet Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière n’aurait pu voir le jour. Un merci tout spécial à Yves Martinet, directeur au comité ZIP pour sa présence, son soutien et le partage de connaissances tout au long du projet. Un merci particulier à Suzie Jomphe, technicienne de terrain, et Benoit Boudreau de la Municipalité pour leur disponibilité et pour l’aide précieuse qu’ils ont apportée à la planification et à la réalisation des travaux. Pour terminer, je souhaite remercier toutes les autres personnes ayant participé de près ou de loin au projet : i o o o o o o o o Marc Jomphe et Gérard Vigneau (Club VTT des Îles) ; Carolanne Lachapelle (Programme Jeunes en action du Carrefour Jeunesse Emploi) ; Lucie d’Amours et Véronique Déraspe (Campus des Îles et Société de Conservation des Îles) Carole Leblanc (Attention FragÎles) ; Donald Boudreau (Ressourcerie RéUtîles) ; Médias (CFIM, Gaïa Presse, le Radar, Radio-Canada Gaspésie-LesÎles) Mélanie Poirier et Jean-Philippe Marcoux (Comité ZIP) Les élèves du programme d’Attestation d’Études Collégiales (AEC) en Écogestion des risques côtiers, offert au Campus des Îles ii RÉSUMÉ Depuis les dernières décennies, les effets des changements climatiques se font de plus en plus ressentir sur les littoraux du monde entier, notamment ici, aux Îles-de-la-Madeleine. L’adaptation des communautés côtières face à ces différents enjeux, particulièrement en ce qui a trait à l’érosion des berges, pose donc un défi considérable pour l’avenir. Dans le passé, les solutions mises en place pour contrer le phénomène d’érosion ont souvent été l’aménagement de structures lourdes, tels les murets et l’enrochement. Ces solutions très coûteuses peuvent toutefois avoir des effets négatifs sur l’évolution du littoral, même parfois accentuer l’érosion. Il est donc primordial de développer des techniques de protection souples qui ne s’opposent pas à la dynamique naturelle pour assurer la viabilité à long terme des communautés côtières. C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière. Ce projet a été entamé par le Comité ZIP durant le premier trimestre de l’année 2012 afin de poursuivre les réflexions et les pistes de solutions permettant de faire face aux enjeux liés à l’érosion côtière. Durant la première phase du projet, des travaux ont été réalisés à trois endroits sur le territoire madelinot, soit derrière le Centre de gestion de matières résiduelles (CGMR) à la Dune du Sud, à la plage de la Garderie (Anse des Gaudets) à Cap-aux-Meules, ainsi qu’à la plage de Portage-du-Cap sur l’île de Havre-Aubert. Ces aménagements ont favorisé la valorisation de matériaux naturels, peu coûteux et faciles d’implantation, comme des casiers à homard et des branches de saules. Cette année, les principales activités prévues étaient d’effectuer un suivi des installations ainsi que de partager de l’information et de sensibiliser la population à l’égard du phénomène de l’érosion. Jusqu’à présent, les efforts semblent porter fruit puisque les suivis effectués laissent entrevoir des résultats très positifs. En plus de ces mesures de suivi, des mises à niveau ont été effectuées dans les secteurs du CGMR et de la plage de la Garderie. Les propriétaires villégiateurs dont les chalets étaient situés derrière la dune bordière à Portage-duCap ont été visités et étaient invités à nous faire part de leur point de vue face à la problématique d’érosion ainsi que de leur intérêt à collaborer avec le Comité ZIP pour d’éventuelles activités futures via un sondage qui leur était remis. Quatre bandes dessinées (BD) de sensibilisation ont également été réalisées en collaboration avec le journal local Le Radar et ont été diffusées au cours des mois d’octobre, novembre et décembre 2013. Le contenu de celles-ci étant bien vulgarisé, accessible à tous et intemporel, ces outils pourraient éventuellement être réédités ultérieurement si désiré. De plus, le Comité ZIP s’est aussi associé avec le nouveau programme d’AEC en Écogestion des risques côtiers et la Municipalité des Îles afin de restaurer et de valoriser un site du Corfu, achalandé et en forte dégradation, en y aménageant un accès à la plage. iii TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ ............................................................................................................................................................................ III LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................................................ V LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................................................ VI LISTE DES GRAPHIQUES ................................................................................................................................................... VI 1. INTRODUCTION ......................................................................................................................................................... 1 1.1. 2. 3. 4. 5. MISE EN CONTEXTE ........................................................................................................................................................ 1 SECTEURS A L’ETUDE ................................................................................................................................................. 3 2.1. SECTEUR 1: CENTRE DE GESTION DES MATIERES RESIDUELLES (ZCGMR), HAVRE-AUX-MAISONS .................................................. 3 2.2. SECTEUR 2: PLAGE DE LA GARDERIE (ZPG), CAP-AUX-MEULES .............................................................................................. 6 2.3. SECTEUR 3: PLAGE DE PORTAGE DU CAP (ZPC), HAVRE-AUBERT ......................................................................................... 10 2.4. SECTEUR 4: PLAGE DU CORFU ISLAND (ZPCI), L’ÉTANG-DU-NORD ...................................................................................... 12 MÉTHODOLOGIE ..................................................................................................................................................... 14 3.1. SUIVI DES INSTALLATIONS DE LA PHASE 1 .......................................................................................................................... 14 3.2. MISE A NIVEAU DES INSTALLATIONS DE LA PHASE 1 ............................................................................................................ 14 3.3. NOUVELLES INSTALLATIONS ........................................................................................................................................... 16 3.4. ACTIVITES DE SENSIBILISATION ET DE CONCERTATION .......................................................................................................... 19 RÉSULTATS .............................................................................................................................................................. 20 4.1. SUIVI ........................................................................................................................................................................ 20 4.2. MOYENS DE SENSIBILISATION ET MOBILISATION ................................................................................................................. 26 RECOMMANDATIONS POUR L’ANNÉE 3 .................................................................................................................. 27 5.1. SUIVI ET MISE A NIVEAU DES TRAVAUX ............................................................................................................................. 27 5.2. AUTRES AVENUES D’INTERVENTION ................................................................................................................................. 28 6. CONCLUSION ........................................................................................................................................................... 29 7. RÉFÉRENCES ............................................................................................................................................................ 30 ANNEXES...................................................................................................................................................................................28 iv LISTE DES FIGURES Figure 1 : Centre de gestion des matières résiduelles, secteur à l’étude sur l’île du Havre-aux-Maisons.............3 Figure 2 : Brèche derrière le CGMR lors de la caractérisation initiale.....................................................................4 Figure 3 : Zones d’intervention dans le secteur du CGMR......................................................................................5 Figure 4 : Zone ZCGMR-01.......................................................................................................................................5 Figure 5 : Zone ZCGMR-02.......................................................................................................................................5 Figure 6 : Zone ZCGMR-03.......................................................................................................................................6 Figure 7 : Zone ZCGMR-04.......................................................................................................................................6 Figure 8 : Plage de la garderie, secteur à l’étude sur l’île de Cap-aux-Meules........................................................7 Figure 9 : Valorisation des accès à la plage dans le secteur de ZPG .......................................................................8 Figure 10 : Zones d’intervention dans le secteur de la plage de la garderie en 2012.............................................9 Figure 11 : Travaux dans le secteur de la plage de la garderie en 2012. ZPG-01 (à droite) et ZPG-02 (à gauche)..................................................................................................................................................................10 Figure 12 : Plage de Portage du Cap, secteur à l’étude sur l’île du Havre-Aubert.................................................11 Figure 13 : Travaux entrepris dans le secteur de Portage du Cap en 2012...........................................................12 Figure 14 : Plage du Corfu Island, secteur à l’étude à l’Étang-du-Nord.................................................................13 Figure 15 : Plantation d’ammophile à ZCGMR-01.................................................................................................15 Figure 16 : Collaboration du Club VTT des Îles à l’ajout de casiers à homards à ZCGMR-02 et ZCGMR-03..........15 Figure17 : ZPC-03, partie supérieure.....................................................................................................................16 Figure 18 : ZPC-03, partie inférieure......................................................................................................................16 Figure 19 : Panneau indiquant la direction à prendre pour rejoindre l’escalier accédant à la plage....................17 Figure 20 : Secteurs d’intervention à la plage du Corfu........................................................................................18 Figure 21 : Murets de branches au Corfu..............................................................................................................18 Figure 22 : Tranchée creusée par l’excavatrice.....................................................................................................19 Figure 23 : Structures installées dans les deux brèches parallèles à la plage du Corfu.........................................19 Figure 24 : Accumulation de sable dans le secteur du Corfu. À gauche : implantation le 17 novembre 2013 et à droite : visite le 21 décembre................................................................................................................................25 v LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Suivi des bancs d’essai pour le secteur du CGMR, Havre-aux-Maisons..............................................21 Tableau 2 : Suivi des bancs d’essai pour le secteur de la plage de la Garderie, Cap-aux-Meules.........................23 Tableau 3 : Suivi des bancs d’essai pour le secteur de la plage de Portage du Cap, Havre-Aubert.......................24 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Évolution des bornes d’érosion à CGMR........................................................................................22 Graphique 2 : Évolution des bornes d’érosion dans le secteur de la plage de la Garderie, Cap-aux-Meules.......24 Graphique 3 : Évolution des bornes d’érosion dans le secteur de Portage du Cap, Havre-Aubert.......................25 vi 1. INTRODUCTION 1.1. MISE EN CONTEXTE Depuis les dernières années, le phénomène d’érosion côtière est de plus en plus généralisé dans le monde et au Québec et il s’accentue depuis une dizaine d’années dans le golfe du Saint-Laurent (Bernatchez et al. 2004). Les modifications du régime hydrologique et des conditions environnementales, engendrées par les changements climatiques planétaires ainsi que les activités anthropiques, seraient en grande partie responsables de l’accroissement de la vitesse du recul des côtes. Sur nos Îles, on prévoit une hausse importante du taux d’érosion côtière par rapport à la moyenne historique pour les prochaines années. Il est donc essentiel pour la communauté madelinienne de trouver des solutions afin de s’adapter à la problématique grandissante de l’érosion côtière ainsi qu’aux autres enjeux associés aux changements climatiques. Dans les dernières décennies, une connaissance insuffisante des régimes hydrosédimentaires a souvent mené à l’adoption de mesures inappropriées de protection des berges. Les solutions préconisées étaient essentiellement l’aménagement de structures de protection rigides comme des murets de béton et de l’enrochement. Bien que ces méthodes ont comme objectif premier de sécuriser les côtes, elles peuvent avoir des répercussions négatives non négligeables sur le littoral avoisinant : modification des processus côtiers, réduction des apports sédimentaires et amplification de l’érosion aux extrémités, ou effet de bout (Bernatchez et al., 2008). Pour diminuer les impacts environnementaux, sociaux et économiques, il est maintenant devenu nécessaire d’adopter une approche de gestion des risques côtiers qui se veut intégrée et écosystémique, c’est à dire prenant compte des différents contextes physiques, écologiques et biogéographiques, socio-économiques et juridicoadministratifs. Le projet Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière a été initié en 2012 afin de poursuivre les réflexions et les pistes de solution permettant de faire face aux enjeux liés à la problématique d’érosion des berges. Ce document présente l’ensemble des activités réalisées dans le cadre de la deuxième année du projet qui s’est déroulé entre mai et décembre 2013. À la lumière des résultats obtenus suite à la deuxième phase de ce projet, des recommandations concernant la réalisation des activités de la troisième et dernière année sont émises. 1 1.2. OBJECTIFS Le projet a comme mandat principal de mener des actions susceptibles de contribuer à la protection et à la mise en valeur du littoral madelinot, et ce, sur un horizon de trois années. Cette initiative, complémentaire aux actions menées localement, s’appuie sur ces dernières dans le but d’élaborer et de mettre en œuvre des méthodes d’intervention intégrées et écosystémiques favorisant une gestion durable des berges. Les approches ciblées sont de nature souple, peu coûteuse, facilement réalisable et qui valorise l’utilisation de matériaux naturels ou de résidus inertes tels des résidus forestiers et d’anciens casiers à homard. Déployées à petite échelle, ces approches ont comme objectif de présenter des solutions alternatives à l’utilisation de structures de protection rigides sur les basses côtes sableuses et d’ainsi permettre de corriger le déficit budgétaire sédimentaire du littoral plutôt que de s’opposer à la dynamique naturelle de la mer. À la suite des mesures de protection expérimentales qui ont été réalisées en 2012, la seconde phase du projet, faisant l’objet du présent rapport, a comme principaux objectifs d’effectuer un suivi des aménagements ainsi que de partager de l’information et de sensibiliser la population à l’égard du phénomène de l’érosion. 1.2.1. Objectifs spécifiques au projet a. Réaliser des actions concrètes ciblées sur le terrain ; b. Favoriser la concertation et l’implication directe du milieu en faisant un lien entre les différents intervenants concernés ; c. Favoriser la protection, la conservation et la mise en valeur des milieux naturels madelinots et des secteurs adjacents ; d. Stimuler la communauté à s’impliquer et à tendre vers une approche d’intervention intégrée et écosystémique dans la zone côtière ; e. Impliquer des institutions scolaires dans les travaux afin de favoriser une conscientisation, une implication et une pérennité des travaux d’acquisition de données ; f. Inciter des changements de comportement de la population vis-à-vis le milieu naturel en les informant du processus et des raisons d’être du projet. 2 2. SECTEURS À L’ÉTUDE 2.1. SECTEUR 1: CENTRE DE GESTION DES MATIERES RESIDUELLES (ZCGMR), HAVRE-AUX-MAISONS Ce secteur d’étude est situé sur le lot 3 776 730, juste derrière le Centre de gestion de matières résiduelles (CGMR) et la Ressourcerie Ré-Utiles, sur l’île du Havre-aux-Maisons (figure 1). Figure 1 : Centre de gestion des matières résiduelles, secteur à l’étude sur l’île du Havre-aux-Maisons Le site est situé en terres publiques, sur le littoral du secteur des sillons. Cette appellation est due à la présence d’une trentaine de crêtes dunifiées successives, d’orientation nord-ouest, parallèles au rivage. Le sommet de la dune bordière atteint une altitude maximale d’environ six mètres. On y retrouve de nombreuses plantes caractéristiques du littoral madelinot comme l’Ammophile à ligule courte (Ammophilia breviligulata), qui domine son versant externe. On peut aussi l’observer sur son versant interne où elle est accompagnée notamment de la Gesse maritime (Lathyrus maritimus), de l’Armoise de Steller (Artemisia stelleriana) ainsi que du Myrique de Pennsylvanie (Morella pensylvanica). Selon le schéma d’aménagement de la Municipalité, adopté en mai 2010, ce secteur est désigné comme zone de conservation. 3 Un sentier de VHR non balisé longe le versant interne de la dune bordière sur toute la longueur du secteur des sillons. Le passage de véhicules hors route (VHR) à cet endroit enfreint le règlement municipal local n°2012-02 sur le contrôle de la circulation des véhicules sur les plages, les dunes, le littoral et dans les milieux humides. Ce document est disponible en ligne sur le site web de la Municipalité des Îles. La circulation entre la dune et la plage derrière le CGMR, amplifiée ensuite par le phénomène éolien, a provoqué la formation d’une brèche d’une soixantaine de mètres de longueur dans la dune bordière (figure 2). Cette brèche, qui est entretenue par le passage répété de VHR et par l’érosion éolienne, pourrait Figure 2 : Brèche derrière le CGMR lors de la caractérisation initiale constituer une problématique à long terme en ce qui a trait à l’évolution naturelle du système dunaire et pour le rôle de protection qu’il joue sur les infrastructures en place. Des bancs d’essai ont été aménagés dans le secteur à l’été 2012. Ces derniers ont été implantés dans le but de freiner l’érosion éolienne et le passage de VHR ainsi que pour reformer la dune bordière et colmater la brèche. Des interventions ont eu lieu dans quatre zones à l’intérieur de la brèche (figure 3). 4 Figure 3 : Zones d’intervention dans le secteur du CGMR ZCGMR-01 : Un banc d’essai d’une longueur de 11 mètres obstrue l’entrée de la brèche à la hauteur de la plage. 63 casiers à homard, comblés à 50 % de branches de saule, ont été placés à cet endroit dans le but de reformer et de favoriser le maintien de la dune bordière. Les casiers ont été disposés sur deux rangées parallèles de deux étages solidifiées à l’aide de cordages. Figure 4 : Zone ZCGMR-01 ZCGMR-02 : Un étage de 84 casiers à homard a été placé dans cette zone dans le but de favoriser l’accumulation de sable et ainsi tenter d’empêcher la brèche de se creuser verticalement. Figure 5 : Zone ZCGMR-02 5 ZCGMR-03 : 19 casiers à homard ont été disposés de manière à favoriser l’accumulation de sable en plus de créer un obstacle pour décourager d’éventuels passages de VTT au travers la brèche pour atteindre la plage, ce qui contribuait considérablement à l’érosion du site. Figure 6 : Zone ZCGMR-03 ZGCMR-04 : Un total de 85 casiers à homard a été disposé dans le fond de la brèche grâce à la collaboration de membres du Club VTT des Îles dans le but d’y freiner l’érosion éolienne et tout en y limitant passage de VTT. Figure 7 : Zone ZCGMR-04 En plus des bancs d’essai, sept bornes d’érosion ont été installées dans certaines zones critiques du secteur afin de suivre, au fil du temps, l’évolution géomorphologique de la brèche et du trait de côte. 2.2. SECTEUR 2: PLAGE DE LA GARDERIE (ZPG), CAP-AUX-MEULES L’Anse des Gaudet, communément appelée la Plage de la Garderie, à Cap-aux-Meules, est reliée à cinq lots différents. Trois d’entre eux (4 784 008, 3 392 969 et 3 599 526) ont une affectation résidentielle tandis que les deux autres (3 392 971 et 3 392 972) sont désignés comme terrains publics. Les propriétaires de ces lots subissent depuis quelques années les problèmes liés à la dynamique du littoral et à l’érosion. La plage est enclavée entre deux falaises de grès rouge d’une hauteur de près de 4m et s’étend sur une longueur d’environ 280 m. Le ruisseau des Gaudet traverse le lot 3 392 969 pour se jeter à la mer. Le secteur en périphérie du ruisseau est quant à lui propice aux inondations et en période de crues printanières son embouchure doit occasionnellement être entretenue (nettoyage mécanique) par les instances municipales afin d’empêcher le colmatage et d’éviter les débordements d’eau sur le chemin Gros-Cap. Jusqu’en 2011, la piste cyclo-pédestre nommée « Sentier du littoral » débutait à l’embouchure de ce ruisseau. Une section de 65 m a dû être fermée en raison de l’érosion (figure 8). 6 Figure 8 : Plage de la Garderie, secteur à l’étude sur île de Cap-aux-Meules Un ilot forestier formé d’arbres rabougris prend place derrière la plage dans tout le secteur à l’étude. Ce type d’écosystème, d’une importance écologique primordiale pour l’archipel, est toutefois en régression et se renouvelle difficilement. Le niveau de fréquentation de la plage est très élevé durant l’été et le piétinement de la dune par les utilisateurs contribue à accentuer le phénomène d’érosion et compromet ainsi la conservation du milieu. De nombreux accès chaotiques, situés entre les bureaux de la Sûreté du Québec et le ruisseau des Gaudet, augmentent vraisemblablement la vulnérabilité du secteur, en plus des interventions de remblais et de déforestations qui ont eu lieu à proximité de l’embouchure du ruisseau. En 2011, des travaux de réhabilitation d’une portion de cette petite dune avaient bénéficié de l’expertise offerte par l’organisme Attention FragÎles. Cinq fascines avaient alors été installées dans certaines zones critiques afin de créer des conditions favorables au ré-ensablement des brèches. Au printemps 2012, il a été décidé de poursuivre les travaux entrepris, voire de bonifier les efforts de conservations dans le secteur. Deux actions sur le terrain ont été ciblées soit a) la valorisation de deux accès la 7 plage et la fermeture d’une section du sentier et b) l’installation de capteurs de sable. De plus, beaucoup d’efforts ont été mis au niveau de la sensibilisation du public et des propriétaires riverains du secteur. a. Valorisation des accès et fermeture d’une section du sentier du littoral La valorisation de deux accès à la plage, via la pose de panneaux et de messages de sensibilisation, a été mise de l’avant dans le but de freiner la dégradation de la dune causée par le piétinement. Le premier est accessible par le stationnement localisé derrière les bureaux de la Sûreté du Québec. Trois panneaux indiquant la direction à prendre ainsi qu’une clôture de bois d’environ 100 mètres ont été installés aux abords du sentier afin de diriger les utilisateurs vers une passerelle située derrière la garderie La Ramée (figure 9). Un quatrième panneau informe sur la problématique d’érosion actuelle dans le secteur et a comme objectif d’inciter les utilisateurs à emprunter les accès aménagés. Le deuxième accès est situé, à l’intersection du chemin de la Grande Allée et du chemin du Gros-Cap. Il répond, entre autres, au besoin de la Municipalité d’accéder à l’embouchure du ruisseau des Gaudet lors des crues printanières afin d’éviter l’inondation d’une portion du chemin du Gros-Cap. Auparavant, cet accès était le début de la piste cyclopédestre. Une clôture y a été installée Figure 9 : Valorisation des accès à la plage dans le secteur de ZPG ainsi que des panneaux d’information dans le but de délimiter le secteur fermé et d’en informer les utilisateurs. En cours de projet, une nouvelle problématique est apparue concernant le passage de certains utilisateurs devant transporter du matériel. Une réflexion est actuellement en cours avec les acteurs concernés. b. Aménagement des capteurs de sable Les premiers travaux ont été réalisés au sentier du littoral dans le but de solidifier les fascines déjà implantées au tout début du projet, soit en 2011. Deux sections de capteurs de sable ont été installées par la suite lors de la première phase du présent projet (figure 10). Le premier (ZPG-01) se situe entre le ruisseau des Gaudet et la garderie La Ramée et mesure 65 mètres de longueur. Ce dernier a été placé sur le haut de plage de manière à favoriser l’accumulation de sable 8 devant la dune bordière, soit dans la section fermée de la piste cyclo-pédestre. Le deuxième capteur de sable (ZPG-02), d’une longueur de 5 mètres, a été installé dans le but de colmater une brèche située devant le terrain de la garderie (figure 11). Figure 10 : Zones d’intervention dans le secteur de la plage de la garderie en 2012 Ces capteurs de sable ont été fabriqués à l’aide de branches de saule de 2 m attachées en fagots avec de la corde de coton. Ces fagots font face à la côte et sont disposés verticalement dans une tranchée de 1 m de profondeur. Le muret formé par ces branches est d’environ 1 m de hauteur et présente une porosité d’environ 50 %. Cinq sections transversales ont également été installées à des endroits stratégiques afin de freiner les sédiments déplacés par les vents parallèles. De plus, ce type de structure, de par sa souplesse et sa solidité, permet d’atténuer l’énergie des vagues en cas de surcote mineure. Cela décourage aussi les marcheurs de traverser la dune, sans pour autant être dangereux pour les utilisateurs et les enfants de la garderie, puisque qu’elles ne contiennent ni vis, ni clou, ni broche métallique ou autre matériel potentiellement dangereux. 9 Figure 11 : Travaux réalisés dans le secteur de la plage de la garderie en 2012. ZPG-01 (à droite) et ZPG-02 (à gauche). Les travaux dans ce secteur ont été planifiés et réalisés en étroite collaboration avec les principaux acteurs concernés, dont la Municipalité des Îles (aménagement du territoire, travaux publics et service de loisir, culture et vie communautaire), le conseiller du village de Cap-aux-Meules et les propriétaires riverains dans un souci de tenir compte des us et coutumes des utilisateurs du site. 2.3. SECTEUR 3: PLAGE DE PORTAGE-DU-CAP (ZPC), HAVRE-AUBERT Le secteur de Portage-du-Cap est situé à l’extrémité sud-ouest de la plage de la Martinique et aux abords de la baie de Plaisance tout juste à la jonction entre la dune du Havre-aux-Basques et de l’île du Havre-Aubert. La portion ciblée pour la réalisation des bancs d’essai s’étend sur une longueur de 1,2 kilomètre et inclus la dune bordant le chemin de la baie de Plaisance où une vingtaine de chalets sont installés à même la dune bordière (figure 12). 10 Figure 12 : Plage de Portage-du-Cap, secteur à l’étude sur l’île du Havre-Aubert L’évolution historique de la dynamique du site présente un bilan sédimentaire global positif pour la période de 1963 à 2008, avec un taux de déplacement moyen de 0.85m/an. Ce secteur a toutefois connu certaines périodes de recul entre 1977 et 1983 ainsi qu’entre 1992 et 2001. L’alternance de périodes d’accrétion et d’érosion en fait le site idéal pour l’application de techniques de contrôle souples, car il n’est pas en état critique. En 2012, la distance entre les chalets riverains et le versant extérieur de la dune variait entre 18 et 36 mètres. La dune bordière atteint une altitude moyenne de 2 m et était active dans l’ensemble du secteur l’année durant. Cette année, on note la présence d’un nouveau bourrelet initial au-devant de la dune bordière laissant croire à la formation potentielle d’une nouvelle dune bordière. Une grande partie de ce secteur présente des caractéristiques d’un milieu peu ou pas actif. Le haut de plage est très végétalisé, notamment par l’Ammophile à ligule courte, la Sabline faux-péplus (Honkenya peploides), le Caquillier édentulé (Cakile edentula) et l’Armoise de Steller. Les travaux entrepris dans le secteur lors de la première phase du projet ont permis d’installer un banc d’essai d’une longueur de 18 m dans la portion le plus au sud de la zone ciblée, au pied d’une microfalaise d’environ 11 1,5 m. Des branches de saule ont été tressées entre quatre lignes de cordage, tendues à espaces réguliers sur des poteaux d’épinette de 2m. Ces poteaux ont été enfoncés à 0,80 m. Leur hauteur connue de 1,20 m servira d’indicateur quant à la quantité de sable accumulée. Trois sections transversales de 1,5 m de hauteur ont aussi été installées de façon favoriser la captation du sable qui sera déplacé par les vents parallèles à la plage (figure 13). Figure 13 : Travaux réalisés dans le secteur de Portage du Cap en 2012 2.4. SECTEUR 4: PLAGE DU CORFU ISLAND (ZPCI), L’ÉTANG-DU-NORD L’idée de restaurer ce secteur est venue suite à des discussions avec des représentants du milieu, notamment en provenance de la Municipalité des Îles. Après avoir établi une vision et des objectifs communs, un projet concerté est né entre le Comité ZIP, la Municipalité des Îles (service loisir, culture et vie communautaire et le programme forestier) ainsi que le programme d’AEC en Écogestion des risques côtiers du Campus des Îles. Le site visé par le projet est situé en terres publiques sur le lot 3 392 489. Selon le schéma d’aménagement révisé, le secteur est désigné comme étant une zone de conservation (figure 14). Il est situé sur la plage de la dune de l’Ouest, plus communément appelée la plage du Corfu en raison de l’épave du navire Corfu Island qui y git depuis son naufrage en 1963. Cette plage, d’une longueur de 8,7 km, est formée par un cordon littoral reliant l’île de Havre-Aubert à celle de l’Étang-du-Nord. La présence de ce tombolo crée ainsi la baie du Havre- 12 aux-Basques. Il appert que cette plage subit en moyenne un recul d’environ 0.8 m par année (Bernatchez et Dubois, 2004). Plusieurs travaux de restauration ont été réalisés sur cette dune par diverses organisations de l’archipel (Attention FragÎles, Municipalité, etc.). On retrouve dans le secteur plusieurs plantes caractéristiques des milieux dunaires insulaires. L’Ammophile à ligule courte domine, suivie du Caquillier édentulé et de l’Armoise de Steller. Un important complexe de milieux humides est situé derrière la dune de l’Ouest. Malheureusement, pour diverses raisons naturelles et anthropiques, ces milieux ont tendance à s’ensabler graduellement ce qui modifie cet écosystème primordial pour plusieurs espèces fauniques et floristiques. Cet ensablement progressif peut même avoir des incidences sur la pratique de certaines activités dans le secteur, notamment la chasse à la sauvagine, la pêche récréative, les sports de glisse, les activités nautiques, la récolte de petits fruits, etc. Figure 14 : Plage du Corfu Island, secteur à l’étude à l’Étang-du-Nord 13 Le secteur est très fréquenté, particulièrement durant l’été, entre autres par les baigneurs, marcheurs, chasseurs, pêcheurs et kite-surfeurs. Plusieurs utilisateurs de VHR circulent aussi sur la plage, ce qui contribue à accentuer l’érosion dans les brèches dunaires qu’ils empruntent pour y accéder. Cependant, il est important de mentionner que ces utilisateurs sont autorisés à accéder à la plage par un passage situé près du stationnement qui a d’ailleurs été identifié à cette fin, en concordance avec le règlement municipal n°2012-02 sur le contrôle de la circulation des véhicules sur les plages, les dunes, le littoral et dans les milieux humides de l’archipel. Malheureusement la problématique de circulation « anarchique » à l’intérieur de la dune demeure un enjeu auquel les acteurs locaux travaillent de pair afin d’amoindrir l’ampleur. 3. MÉTHODOLOGIE Une étudiante, Suzie Jomphe, a été embauchée à titre de technicienne par l’entremise du programme Emplois d’été du Canada offert par Service Canada. Cet apport a contribué à aider la chargée de projet dans les divers aspects des travaux à mener durant la saison estivale. Cette ressource additionnelle a été en service pour une durée de 7 semaines, soit du 17 juin au 2 août. 3.1. SUIVI DES INSTALLATIONS DE LA PHASE 1 Durant le printemps et jusqu’à l’automne, chaque installation a été visitée et évaluée en respect des protocoles élaborés lors du projet initial en 2012. Ces protocoles incluent le suivi des bornes d’érosion ainsi que les mesures d’indicateurs spécifiques servant à noter l’évolution de chaque banc d’essai. Durant la période estivale, ces mesures ont été prises à intervalles de deux semaines environ. Le suivi a ensuite été réalisé aux deux mois environ soit : août, octobre et décembre. Ce suivi des installations se poursuivra à l’été 2014 comme prévu. 3.2. MISE A NIVEAU DES INSTALLATIONS DE LA PHASE 1 Suite aux recommandations émises à la fin de la première phase du projet, des travaux de mise à niveau ont été réalisés dans le secteur du CGMR afin de réparer ou rendre les aménagements plus performants. Étant donné que l’accumulation de sable dans la zone ZCGMR-01 était suffisamment élevée, une plantation d’Ammophile à ligule courte a été entreprise à cet endroit. Ainsi, 479 plants ont été transplantés entre le 21 et le 26 juin 2013 dans le but de stabiliser le sable en place et d’en favoriser une accumulation supplémentaire. 14 Figure 15 : Plantation d’ammophile à ZCGMR-01 Un étage complet de casiers à homard ainsi qu’une rangée supplémentaire, soit 92 casiers en tout, ont été ajoutés à la zone ZCGMR-02. De plus, une rangée supplémentaire a été ajoutée au site ZGCMR-03, soit 10 casiers en tout. Les casiers avaient préalablement été débarrassés du plus de matière non biodégradable possible (caoutchouc, corde, etc) avant d’être amenés sur le site. La corvée à eu lieu le 22 juillet 2013. Nous avons pu compter sur la précieuse collaboration de deux membres du Club VTT des Îles ainsi que d’une participante au programme Jeunes en action du Carrefour jeunesse emploi des Îles pour transporter les casiers entre les installations de RéUtiles et le site. L’utilisation de VTT avec remorque a permis de faciliter cette opération et un soin particulier fut apporté afin de limiter l’impact de ces véhicules sur le milieu. Figure 16 : Collaboration du Club VTT des Îles à l’ajout de casiers à homards à ZCGMR-02 et ZCGMR-03 15 3.3. NOUVELLES INSTALLATIONS 3.3.1. SECTEUR 2: Plage de la Garderie, Cap-aux-Meules Dans ce secteur, bien qu’une clôture au sentier du littoral mène à un escalier permettant d’accéder à la plage, la circulation hors sentier demeurait encore importante, accentuant ainsi le phénomène d’érosion à cet endroit. Après discussion avec les acteurs concernés, nous avons convenu de procéder au colmatage d’une brèche additionnelle (ZPG-03) située à proximité du stationnement. Les premiers travaux ont été effectués le 25 juillet 2013. Quatre fascines, fabriquées en fagots de branches de saules, ont été implantées dans la section supérieure de la brèche, soit la plus étroite. Finalement, le 20 septembre, les élèves du programme en Écogestion des risques côtiers ont contribué au colmatage de cette dernière brèche en installant des structures semblables, faites de branches, Figure17 : ZPC-03, partie supérieure dans les parties plus basse et plus large de la brèche. Figure 18 : ZPC-03, partie inférieure 16 En complément, une nouvelle affichette, bien intégrée dans la structure existante (clôture), a été installée à l’été de manière à limiter la pollution visuelle tout en indiquant la direction à prendre pour accéder à la plage par l’escalier en place (figure 19). Figure 19 : Affichette conçue pour orienter les piétons vers l’escalier qui permet d’accéder à la plage 3.3.2. SECTEUR 4: Plage du Corfu Island, L’Étang-du-Nord Les travaux, qui n’étaient pas prévus au départ, ont été réalisés dans ce secteur grâce à des efforts concertés qui ont mené à une collaboration entre la Municipalité des Îles et le Campus des Îles avec son programme d’AEC en Écogestion des risques côtiers du Groupe Collegia. Les activités réalisées à ce site constituaient le sujet d’un travail de session dans le cadre du cours Stabilisation, aménagement et protection des zones côtières, dont l’enseignante, Marie-Hélène Bénard, en était également la chargée de projet pour le Comité ZIP. Dans un premier temps, les élèves avaient comme mandat de caractériser le site au temps « 0 ». Lors d’une sortie terrain qui eût lieu le 21 octobre dernier, ils devaient cerner les principales problématiques d’érosion perceptibles sur le site, dresser un portrait sommaire de la biodiversité (espèces fauniques et floristiques), caractériser les brèches (dimensions et orientation) et y effectuer 4 profils de plage (1 par équipe). Selon la localisation des ouvrages à réaliser et leur vulnérabilité en lien avec les assauts de la mer, deux types de capteurs de sables ont été érigés dans quatre brèches (figure 20). Il a été convenu de conserver la brèche la 17 plus à l’ouest, et aussi la plus utilisée, en guise d’accès pour piétons en période estivale ainsi que pour les VHR tel que mentionné dans le règlement municipal sur le contrôle de la circulation des VHR. Figure 20 : Secteurs d’intervention à la plage du Corfu Les deux autres brèches localisées à proximité et juste au nord de l’accès autorisé à la plage ont été colmatées à l’aide de murets de branches de saules et de vernes. Les fagots utilisés pour construire les murets mesuraient environ huit pieds de longueur. Ces branches ont été placées par fagots de diamètre avoisinant une quinzaine de centimètres et installés côte à côte, dans des tranchées d’environ un mètre de profondeur, préalablement creusées à l’aide d’une excavatrice, puis sécurisées en attente de la réalisation des travaux (figure 21). Dans chaque brèche, une Figure 21 : Tranchée creusée par l’excavatrice tranchée perpendiculaire à la plage ainsi que quelques sections transversales (3 et 4) ont été creusées. Cela permet aux branches d’avoir une meilleure solidité au moment de replacer le sable excavé (figure 22). 18 Les deux autres brèches, qui étaient quant à elles parallèles à la plage, ont été colmatées à l’aide de fascines de branches de saules disposées à l’horizontale. Celles-ci étant moins exposées aux assauts du golfe et, favorisant la captation du sable éolien pour éventuellement espérer y freiner le processus d’érosion (figure 22). Figure 22 : Structures installées dans les brèches perpendiculaires à la plage du Corfu Figure 23 : Structures horizontales installées dans les deux brèches parallèles à la plage du Corfu Cette collaboration est en phase d’inclure également le Club VTT des Îles pour élaborer un scénario d’aménagement à long terme permettant de consolider ce milieu naturel vulnérable tout en favorisant l’accès aux berges de manière durable. 3.4. ACTIVITES DE SENSIBILISATION ET DE CONCERTATION 3.4.1. Sondage de perception auprès des villégiateurs Un sondage de perception a été réalisé auprès des villégiateurs de Portage-du-Cap dans le but de mesurer leur état de connaissance, de cerner leur vision et d’entrevoir leur volonté à collaborer à de futurs travaux en lien avec l’érosion des berges dans leur secteur ou ailleurs aux Îles (Annexe 1). Étant propriétaires/locataires de chalets situés juste derrière la dune bordière de Portage-du-Cap, ils sont susceptibles d’être concernés par les enjeux liés à l’érosion des berges dans ce secteur. 19 La stratégie retenue pour réaliser le sondage comportait une séance de porte-à-porte afin de rencontrer les propriétaires/locataires des chalets ciblés. Durant l’après-midi du 31 juillet, 20 questionnaires ont été distribués et sept ont été remis à des personnes. Des conversations au sujet de l’érosion ont été entreprises avec eux, afin de connaître leur réceptivité et leur intérêt à l’égard de cet important enjeu pour eux, mais également pour l’ensemble de la communauté. Pour ce qui est des 14 autres chalets, un document explicatif sommaire et vulgarisé ainsi qu’un questionnaire ont été laissés à leur attention avec une enveloppe de retour pré-affranchie. 3.4.2. Conception de capsules de sensibilisation Quatre scénarios de mini bandes dessinées ont été élaborés en collaboration avec l’hebdomadaire Le Radar (Annexe 2). Le contenu de ces BD était vulgarisé et intemporel avec comme principal objectif de sensibiliser la population face à la problématique d’érosion côtière aux Îles-de-la-Madeleine. Le contenu des messages se voulait être simple tout en étant accrocheur. Les ouvrages ont été publiés dans quatre éditions du Radar, soit celles du 4, 11 et 18 octobre ainsi que celle du 22 novembre. Ces outils permettent aussi de mettre en valeur l’implication de l’ensemble des partenaires du projet. 4. RÉSULTATS 4.1. SUIVI 4.1.1. Secteur 1 : Centre de gestion des matières résiduelles (ZCGMR), Havre-aux-Maisons Les changements observés au CGMR sont forts positifs, particulièrement dans le secteur situé près de la plage, soit à l’entrée de la brèche. Lors du dernier suivi effectué, aucune cage n’était visible et une grande quantité de sable s’était accumulée dans la plantation d’ammophile ainsi qu’aux alentours des installations. Le tableau 1 met en valeurs les informations recueillies sur le terrain ainsi qu’un aperçu photographique de l’évolution de ces bancs d’essai. Des bornes d’érosion avaient également été mises en place antérieurement afin de suivre l’évolution de la brèche et du trait de côte au fil du temps. Le graphique 1 présente un aperçu l’évolution de ces bornes depuis leur implantation en juin 2012. 20 Tableau 1 : Suivi des bancs d’essai pour le secteur du CGMR, Havre-aux-Maisons Suivi des bancs d’essai pour le secteur du CGMR Identifiant ZCGMR-01 ZCGMR-02 Observations Aucun passage de VTT depuis l’aménagement Plantation de 479 plants d’ammophile Tous les casiers à homards sont remplis et un important rempart de sable s’est formé Environ 140.70 m3 de sable accumulé La dune bordière se reforme graduellement Pas de passage de VTT depuis l’aménagement Environ 17.40 m3 de sable accumulé Si la tendance se maintient, possibilité d’ajouter une rangée supplémentaire du côté de la falaise au printemps/été 2014 Pas de passage de VTT depuis l’aménagement Environ 3,25 m3 de sable accumulé Environ 7.00 m³ de sable accumulé Maintien de l’état initial de la brèche Photographies à l’implantation Photographies 2 décembre 2013 ZCGMR-03 ZCGMR-04 21 Graphique 1 : Évolution des bornes d’érosion au CGMR. 4.1.2. Secteur 2 : Plage de la Garderie, Cap-aux-Meules Tout comme dans le secteur du CGMR, les résultats obtenus à la plage de la Garderie sont très satisfaisants. En effet, devant la portion fermée de la piste cyclable (ZPG-01), de bonnes quantités de sable se sont accumulées par endroits, jusqu’à la hauteur de la piste cyclable. De plus, la végétation s’est installée de façon naturelle. Concernant le banc d’essai ZPG-02, on note une bonne accumulation de sable et une reprise progressive de la végétation. Les passages de piétons, bien qu’encore présents, semblent avoir grandement diminué. Ensuite, pour ce qui est du nouvel aménagement au secteur ZPG-03, aucune accumulation de sable n’a été observée jusqu’à présent, mais la circulation piétonnière semble, quant à elle, grandement diminuée. Trois bornes d’érosions avaient été préalablement installées dans le secteur dans le cadre de la phase 1 du projet. Le graphique 2 présente l’évolution de ces bornes depuis leur implantation en juillet 2012 jusqu’au dernier suivi. 22 Tableau 2 : Suivi des bancs d’essai pour le secteur de la plage de la Garderie, Cap-aux-Meules Suivi des bancs d’essai pour le secteur de la plage de la Garderie Identifiant ZPG-01 ZPG-02 ZPG-03 Observations Importante accumulation de sable observée La végétation se rétablit par elle-même Très peu de piétinement dans la dune située derrière le banc d’essai Diminution de la circulation dans la portion fermée du sentier du littoral Accumulation considérable de sable du côté du sentier du littoral La végétation se rétablit graduellement par elle-même Diminution de la circulation piétonnière Peu d’accumulation de sable jusqu’à Photographies à l’implantation Photographies 29 novembre 2013 présent Diminution considérable de la circulation piétonnière 23 Graphique 2 : Évolution des bornes d’érosion dans le secteur de la plage de la Garderie, Cap-aux-Meules 4.1.3. Secteur 3 : Plage de Portage du Cap, Havre-Aubert À la lumière des résultats obtenus, le secteur de Portage du Cap a peu changé puisqu’on y note qu’une très faible accumulation de sable. Cependant, une végétation très dense a été observée dans le banc d’essai ainsi que sur le haut de plage. Une dune embryonnaire se forme dans tout le secteur, mais cela n’a pas forcément un lien direct avec les travaux de ce projet. Tableau 3 : Suivi des bancs d’essai pour le secteur de la plage de Portage du Cap, Havre-Aubert Suivi des bancs d’essai pour le secteur de Portage du Cap Observations Très peu d’accumulation de sable Une dune embryonnaire se forme dans tout le secteur à l’étude Photographies à l’implantation Photographies 29 novembre 2013 24 Graphique 3 : Évolution des bornes d’érosion dans le secteur de Portage du Cap, Havre-Aubert 4.1.4. Secteur 4: Plage du Corfu, L’Étang-du-Nord Bien qu’il n’y ait pas encore eu d’activités de suivi dans le secteur étant donné le que les travaux d’aménagement ont été réalisés récemment, une accumulation de sable notable est déjà observable dans les brèches (figure 3). Figure 24 : Accumulation de sable dans le secteur du Corfu. À gauche : implantation le 17 novembre 2013 et à droite : visite le 21 décembre 2013 25 4.2. MOYENS DE SENSIBILISATION ET MOBILISATION 4.2.1. Implication d’organismes, de citoyens et du milieu scolaire a. Implication du Club VTT des Îles ainsi que du Carrefour Jeunesse Emploi (programme Jeunes en action) dans la réalisation des travaux au CGMR. b. Implication de la municipalité des Îles dans le processus de planification des travaux à la plage de la garderie ainsi qu’au Corfu. c. Implication des élèves du programme d’AEC en Écogestion des risques côtier dans le suivi des sites ZPG et ZCGMR ainsi que dans la caractérisation et les travaux effectués au Corfu. d. Implication des partenaires techniques au projet de manière individuelle et ponctuelle, lorsqu’opportun. 4.2.2. Activités médiatiques (annexes 3 et 4) a. Trois communiqués de presse ont été diffusés pour annoncer le début de la phase 2 (9 juillet 2013), l’état d’avancement des travaux et les activités à venir (29 juillet 2013) ainsi que la fin de la phase 2 (13 décembre 2013) du projet. b. Deux parutions d’articles dans le journal le Radar (12 juillet et 2 août 2013) et une troisième concernant le projet au Corfu (12 décembre 2013). c. Deux entrevues radiophoniques avec des journalistes de CFIM (12 juillet 2013 et 8 janvier 2014) et une autre spécifique aux travaux réalisés au Corfu (18 décembre 2013). d. Une parution sur le site web de GaïaPresse (10 juillet 2013). e. Une parution sur le Portail officiel des Îles-de-la-Madeleine (15 juillet 2013). f. Deux parutions sur le site web de Stratégies Saint-Laurent (16 juillet 2013 et 13 décembre 2013). g. Une entrevue radiophonique à Radio-Canada dans le cadre de l’émission Sur la route des phares (13 août 2013). h. Une parution dans le journal « Le papillon côtier » de l’ARUC-DCC (Bulletin n°8, septembre 2013). i. Une parution sur le site web de Radio-Canada (7 octobre 2013). j. Une parution dans les capsules de Mylène Paquette, rameuse transatlantique (capsule n°34, 2 novembre 2013) 26 4.2.3. Sensibilisation a. Installation d’un nouveau panneau d’information dans le secteur de la Plage de la garderie b. Élaboration, conception, réalisation et publication de quatre bandes dessinées distinctes dans quatre éditions de l’hebdomadaire Le Radar (octobre, novembre et décembre 2013) c. Discussions et sondage de perception auprès des propriétaires/locataires villégiateurs du chemin de la baie de Plaisance à Portage-du-Cap. 5. RECOMMANDATIONS POUR L’ANNÉE 3 5.1. SUIVI ET MISE À NIVEAU DES TRAVAUX Un suivi rigoureux de chaque installation devra être maintenu lors de la troisième phase du projet. Ce suivi permettra entre autres de cerner les autres actions à préconiser pour tenter d’optimiser les résultats obtenus pour chacun des secteurs. Ce suivi prendra en compte l’état des aménagements, l’état de la côte, le taux d’ensablement et l’impact anthropique sur les aménagements. À la lumière des résultats obtenus après deux années subséquentes, quelques recommandations peuvent être émises pour la troisième et dernière année du projet, dont : 5.1.1. SECTEUR 1 : Centre de gestion des matières résiduelles, Havre-aux-Maisons a. Poursuivre le suivi des bornes d’érosion et observation du passage de VHR b. Valider la possibilité de stabiliser la falaise dunaire dans le secteur de ZCGMR-02 à l’aide d’un tapis de coco si le sable s’est suffisamment accumulé, et ajouter d’une rangée de casiers à homard du côté de la falaise. On observe une bonne accumulation de sable dans les casiers présents, mais la falaise ne cesse néanmoins de reculer faisant en sorte que la portion active tend à s’accroître. c. Maintenir les bonnes communications avec les acteurs potentiellement concernés par ces travaux, de manière à poursuivre les collaborations amorcées, voire d’en gérer de nouvelles. 5.1.2. SECTEUR 2 : Plage de la Garderie, Cap-aux-Meules a. Poursuivre la réflexion amorcée avec les partenaires du projet concernant les possibilités d’aménager un nouvel accès (rampe) entre le stationnement en le banc d’essai ZPG-02, permettant ainsi de rendre la plage accessible aux personnes à mobilité réduite et faciliter l’accès aux kayakistes et autres utilisateurs devant transporter du matériel jusqu’à la berge. 27 b. Analyser la possibilité d’effectuer une plantation d’arbustes indigènes dans le secteur ZPG-03 dans l’éventualité où l’accumulation de sable dans la portion de la brèche près du sentier soit suffisante. 5.1.3. SECTEUR 3 : Portage-du-Cap, Havre-Aubert a. Offrir un appui technique et pratique aux propriétaires désirant intervenir pour protéger le milieu dunaire dans leur secteur et ailleurs sur le territoire. 5.1.4. SECTEUR 4: Plage du Corfu Island, L’Étang-du-Nord a. Effectuer une plantation d’ammophile advenant une accumulation de sable suffisante dans les brèches colmatées. b. Valider la possibilité de colmater une autre brèche du secteur empruntée régulièrement par les VHR de manière clandestine. 5.2. AUTRES AVENUES D’INTERVENTION Une nouvelle activité de bancs d’essai, actuellement en cours d’élaboration avec le chef de service de Transports Québec aux Îles, pourrait être réalisée lors de la troisième phase du projet. Cette intervention viserait essentiellement à stabiliser les rives dans deux secteurs ciblés, aux abords de la route 199, situés entre le village de Pointe-aux-Loups et la société Mines Seleines (Grosse-Île). Les installations seraient mises en place du côté sud de la route, soit du côté de la lagune de la Grande-Entrée et viseraient principalement à stabiliser la pente du talus aux abords de l’emprise routière. L’emploi de balles de foin détériorées et revalorisées pourrait peut-être éviter un enrochement prochain dans le secteur. La méthode envisagée privilégierait la récupération de ballots de foin circulaires qui, installés au pied du talus, agiraient comme barrière aux vagues et aux surcotes de marées. Ensuite, un reprofilage de la pente serait effectué préalablement à la stabilisation de celle-ci par un tapis de coco et la plantation de végétaux indigènes. Le sable utilisé pour recharger la pente et le reprofiler proviendrait du dragage du quai de Pointe-aux-Loups, site situé à proximité et géré par le Ministère des Transports. Si retenus, les travaux pourraient débuter tôt au début de la troisième phase du projet, soit au printemps 2014. Au fil des discussions avec l’ensemble des partenaires et autres intervenants impliqués dans ce projet pluriannuel, quelques nouveaux secteurs d’interventions seraient susceptibles d’être ajoutés aux travaux qui seront menés en 2014. Le tout sera validé ultérieurement et sera conditionnel à l’approbation des partenaires 28 et des ressources disponibles au Comité ZIP des Îles (argent, temps). Parmi les sites susceptibles d’être intégrés dans le projet, notons : a. Dune du Sandy Hook (Comité de citoyen de l’île du Havre-Aubert) b. Dune à la Pointe de la Grande-Entrée (Municipalité) c. Dune à la Digue (plage du Pédalo) (Citoyens du secteur) d. Extrémité sud de l’enrochement contigu à la route 199, secteur de la Martinique (MTQ) 6. CONCLUSION Globalement, il appert que plus de 60 % des populations planétaires habitent en zones côtières, ce qui fait de l’érosion des berges un enjeu mondial très préoccupant. Cette occupation du territoire, combinée aux modifications des températures et du régime hydrologique induites par le réchauffement planétaire présentent un défi de taille en matière de gestion des risques côtiers. Ainsi, dans une approche de gestion durable du littoral, le projet Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière a été mis sur pied en 2012 par le Comité ZIP des Îles, afin d’espérer alimenter les connaissances et les réflexions sur l’érosion, tout en impliquant la population par la réalisation de travaux légers consistant à tester des méthodes d’interventions souples, intégrées et écosystémiques. . Ultimement, l’un ou l’autre des scénarios élaborés pourraient se voir tenté dans des environnements semblables ailleurs sur le continent. Au terme de la deuxième année du projet, les installations réalisées dans quatre secteurs ciblés sur l’archipel présentent des résultats forts positifs. De plus, l’implication de différents partenaires et acteurs concernés a favorisé le travail de concertation, le partage d’information et a permis de mieux orienter, valider et faciliter la réalisation des interventions menées Au cours de la prochaine année, un dernier suivi des bancs d’essai sera effectué en continuum avec les efforts menés depuis 2011, où un premier banc d’essai avait été mis en place. S’il s’avère nécessaire, des mises à niveaux des installations seront réalisées afin de corriger et d’améliorer l’efficacité des aménagements. Ces suivis rigoureux permettront l’atteinte des objectifs du projet et contribueront à renforcer les connaissances destinées à améliorer la gestion des zones côtières des Îles-de-la-Madeleine et d’ailleurs. 29 7. RÉFÉRENCES BERNATCHEZ, P. et DUBOIS, J.-M.M, 2004. Bilan des connaissances de la dynamique de l’érosion des côtes du Québec maritime laurentien. Géographie physique et Quaternaire, 2004, vol. 58, no 1, p. 4571. BERNATCHEZ, P., FRASER, C., FRIEZINGER, S., JOLIVET, Y., DUGAS, S., DREJZA, S. et MORISSETTE, A., 2008. Sensibilité des côtes et vulnérabilité des communautés du golfe du Saint-Laurent aux impacts des changements climatiques. Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières, Université du Québec à Rimouski. Rapport de recherche remis au Consortium OURANOS et au FACC, 256 pages. BERNATCHEZ, P., FRASER, C., LEFAIVRE, D., 2008. Effet des structures rigides de protection sur la dynamique des risques naturels côtiers : érosion et submersion. 4ème conférence canadienne sur les géorisques. Université Laval, Québec, Qc, Canada, 20-24 mai 2008, p. 487-494. BERNATCHEZ, P., TOUBAL, T., VAN-WIERTS, S., DREJZA, S., FRIESINGER, S., 2010. Caractérisation géomorphologique et sédimentologique des unités hydrosédimentaires de la baie de Plaisance et de Pointe-aux-Loups, route 199, Îles-de-la-Madeleine. Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières, Université du Québec à Rimouski. Rapport final remis au ministère des Transports du Québec, 177 p. BROOKS, A. and AGATE, E., 2005. Sand dune: a practical handbook. Wallingsford: British Thrust for Conservation Volonteers, 108 p. FAVENNEC, J., 2002. Connaissances et gestion durable des dunes de la côte atlantique, Les dossiers forestiers, numéro 11, ONF, 395 p. MORIN I., 2000. Géomorphologie et évolution du système dunaire des îles de la Madeleine, Québec. Mémoire de Maîtrise, Université Laval. 137 p. 30 ANNEXE 1 – Sondage de perception Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière – Phase II Quelle est votre perception face aux enjeux liés à la problématique d’érosion côtière dans votre secteur? Qu’est-ce que le Comité ZIP? Le comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine est un organisme environnemental de concertation ayant comme mission de favoriser la mise en oeuvre des initiatives locales de protection, de conservation, de restauration et de mise en valeur du Golfe St-Laurent, ses affluents et son littoral aux Îles en assurant la concertation avec la population et l'ensemble des intervenants du milieu. Son territoire d'intervention comprend les plans d'eau intérieurs (baies, lagunes, bassin) de l'archipel, les cours d'eau, les milieux humides (étangs, marécages, marais, tourbières, etc.), les berges ainsi que les eaux côtières dans un rayon d'environ 100 kilomètres. Le Comité ZIP des Îles est dirigé par un conseil d’administration multisectoriel. En quoi consiste le projet? Le projet de « Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière » a été initié par le Comité ZIP, cela en étroite collaboration avec plusieurs partenaires (scientifiques, ministères, municipalité, organismes, citoyens) afin de poursuivre les réflexions et d’entamer des pistes de solution permettant de faire face aux enjeux liés à l’érosion côtière. L’objectif principal de ce projet est de tester des méthodes d’intervention intégrées et écosystémiques qui favorisent la gestion durable du territoire. Les solutions pour contrer l’érosion ont souvent été l’aménagement de structures lourdes comme les enrochements et les murets. Or, ces ouvrages très coûteux peuvent avoir des effets néfastes sur l’évolution du littoral, voire même accélérer l’érosion dans certains cas. C’est pourquoi le développement de techniques de protection souples qui ne s’opposent pas à la dynamique côtière naturelle s’avère une voie nécessaire à mettre de l’avant pour la viabilité des communautés côtières. En 2012, des mesures de protection expérimentales ont été réalisées dans trois secteurs : derrière le Centre de gestion de matières résiduelles à la Dune du Sud, à la Plage de la Garderie à Cap-aux-Meules ainsi qu’à la plage de Portage du Cap. Les approches ciblées ont privilégié la revalorisation de matériaux naturels, peux coûteux et faciles d’implantations (anciens casiers à homard et branches de saules, principalement). Les deuxième et troisième phases du projet, menées en 2013 et 2014, permettront d’effectuer un suivi de ces aménagements ainsi que de partager l’information et de sensibiliser la population à l’égard du phénomène d’érosion. Pourquoi un sondage? Nous pensons qu’il est important de connaître la vision des divers acteurs concernés (propriétaires fonciers, usagers, etc.) face à l’érosion des berges dans leur secteur. Étant propriétaires/locataires de chalets situés derrière la dune bordière à Portage du Cap, vous êtes susceptibles d’être concernés par les enjeux liés à l’érosion côtière dans cette zone. Par ce sondage succinct, nous souhaitons connaître vos perceptions face à cette problématique dans ce secteur, ou ailleurs sur le territoire. 31 Petit questionnaire : 1. Étiez-vous au courant des travaux menés par le comité ZIP, notamment dans le secteur de Portage du Cap, dans le cadre du projet « Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière »? Oui Non 2. Avez-vous noté des changements dans la dynamique côtière de votre secteur depuis que vous y êtes installés? Oui Non Commentaires : _______________________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________ 3. Quelles sont vos connaissances et vos inquiétudes face à la problématique d’érosion côtière dans votre secteur? Aux Îles en général? _______________________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________ 4. Que pensez-vous des travaux, dits méthodes douces, menés pour lutter contre l’érosion côtière sur l’archipel? _______________________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________ _______________________________________________________________________________________________ 5. Seriez-vous intéressés à en savoir plus sur les différentes méthodes de stabilisation, aménagement et protection des berges que vous pourriez éventuellement appliquer dans votre secteur? Si oui, veuillez nous laisser votre nom et coordonnées. Oui Non Nom : __________________________________________________________________________________________ Téléphone : _____________________________________________________________________________________ Adresse courriel : _________________________________________________________________________________ Vous pouvez nous renvoyer la réponse à ce sondage par courriel ou par la poste aux coordonnées ci-dessous. Pour plus d’information, vous pouvez également consulter notre nouvelle page Facebook (www.facebook.com/ComiteZipDesIles) ainsi que notre site web (www.zipdesiles.org). Marie-Hélène Bénard-Déraspe, Chargée de projet « Bancs d’essai dans une optique de gestion intégrée face aux enjeux liés à l’érosion côtière » Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine 330, chemin Principal, Bureau 209, Cap-aux-Meules, Québec, G4T-1C9 [email protected], téléphone : 418-986-6633 32 ANNEXE 2 – Capsules de sensibilisation 33 34 ANNEXE 3 – Communiqués de presse 35 36 37 38 39 ANNEXE 4 – Revue de presse Le Radar 12 juillet 2013 40 2 août 2013 41 12 décembre 2013 42 43 CFIM http://www.cfim.ca/archives/-/journal_content/56/10405/2509126 12 juillet 2013 44 http://www.cfim.ca/nouvelles/-/pub/jSA4/content/2720167-breches-colmatees-par-la-force-dumilieu?redirect=%2F 18 décembre 2013 45 http://www.cfim.ca/nouvelles/-/pub/jSA4/content/2752968-un-essai-reussi?redirect=%2F 8 janvier 2013 46 Gaia Presse: http://gaiapresse.ca/nouvelles/gestion-integree-face-aux-enjeux-lies-a-lerosion-cotiere-en-gaspesie-iles-de-lamadeleine-36777.html 47 PORTAIL OFFICIEL DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE http://ilesdelamadeleine.com/fr/mobile/news.php?n=4976 15 juillet 2013 48 STRATÉGIE SAINT-LAURENT http://www.strategiessl.qc.ca/component/content/article/91-comites-zip/452-faire-face-aux-enjeux-lies-alerosion-cotiere-le-comite-zip-des-iles-de-la-madeleine-entame-la-phase-ii-du-projet-de-bancs-dessai 16 juillet 2013 49 http://www.strategiessl.qc.ca/87-actualites/470-erosion-cotiere-le-comite-zip-des-iles-de-la-madeleinetermine-la-deuxieme-phase-dun-projet-de-mise-en-oeuvre-de-bancs-dessai 13 décembre 2013 50 51 Le Papillon Côtier – Défis des communautés côtières Bulletin n°8, Septembre 2013 http://www.defisdescommunautescotieres.org/public/documents/papillon/Papillon8FR.pdf 52 RADIO-CANADA http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2013/10/07/001-iles-protection-routes-enrochement.shtml 7 octobre 2013 53 MYLÈNE PAQUETTE Capsule n°34 http://www.mylenepaquette.com/des-mesures-innovatrices-pour-la-protection-des-berges/ 54