Une esthéticienne au chevet des malades
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Une esthéticienne au chevet des malades
Une esthéticienne au chevet des malades Catherine Perry, socio-estheticienne, intervient au centre hospitalier auprès des personnes atteintes d'un cancer. Elle les rend belles et les soulage avec un modelage des mains, un soin du visage ou en les regardant. E Ile est coquette et ses petits secrets de beauté, Catherine Perry a décidéde les partager avec un altruisme et une empathie qui forcent le respect. Socioesthétic i e n n e , elle intervient au centre hospitalier de Remiremont depuis mai dernier. Elle apporte soins et réconfort aux malades atteints d'un cancer. Efficace, gentille, douce et discrète, elles le contact facile. Et pas seulement tactile avec sa crème hydratante qui redonne le moral. Elle trouve les mots. «Je ne viens faire Bio que des choses agréables», rassure-t-elle d'emblée en se présentant à une nouvelle patiente. Son petit chariot aux couleurs qui contrastent avec l'environnement médical fait son petit effet. Il soigne le doute du bout des doigts. En qualité de socioesthéticienne, qu'apportezvous aux m alades? « En cancérologie, ce sont des soins individuels, ce sont surtout des soins de détente avec parfois, juste un modelage des mains, des pieds, du dos... C'est aussi un vernis, un maquillage. Quand il y a une perte de sourcils, de cils, on perd toute expression. Avec un crayon, on peut faire des petits traits, on hachure et on brosse. Une ombre peut remplacer. Ça reste des soins esthétiques, sauf que je suis dans un hôpital et c'est assez récent d'intervenir en milieu Catherine Perry, socio-esthéticienne, intervient au centre hospitalier de Remiremont depuis ma dernier, un mardi sur deux, auprès des malades atteints d'un cancer. (Photos E.L.-C. hospitalier. » Vous intervenez au centre hospitalier de Rem irem ont depuis le 19 mai dernier, comment s'organisent vos prestations ? « J e v i e n s u n m a r di s u r deux, de 9 h 30à 15h, à raison d'une heure par personne mais en réalité de 20 à 45 minutes car je vais d'une chambre à l'autre, aussi bien dans le service de chimiothérapie de jour, qu'en médecine Ce qu'elles en pensent... « C'est très doux » Michelle, 80 ans, atteinte d'un cancer, en plein modelage des mains : « C'est épatant, très doux, c'est toujours très agréable quand on nous fait des papouilles.,, « Des moments de bien-être » Hélène Marion, adjointe au directeur du centre hospitalier de Remiremont : s Cette nouvelle activité socio-esthétique permet de prendre soins de la personne atteinte du cancer en lui apportant des moments de bien-être et de détente pouvant pallier certains effets secondaires des traitements de chimiothérapie comme la sécheresse de la peau et des muqueuses, la perte des cheveux ou encore l'affectation des ongles. La socio esthéticienne apporte des conseils personnalisés dans le but de réapprendre a valoriser l'image corporelle mais aussi de retrouver progressivement une dynamique sociale et familiale souvent perturbée par la maladie. Divers soins et des conseils seront proposés aux patients.» Journal « Vosges Matin » du 12/08/2015 Formation : esthéticienne de formation, a suivi une formation diplômante qui délivre un titre de socio-esthétique. A travaillé pendant 18 ans en institut de beauté, dont 15 ans à Remiremont, à l'institut des Dauphins j usqu' en 20 0 9, et deux ans de soins esthétiques à domicile. Spécialités : maquillages, manucuries, 'soins du visage, modelages, ateliers... Particularité : intervient dans les centres hospitaliers, à Saint-Dié et Remiremont depuis mai dernier, en plus de ses prestations en foyer, en milieu social et à la ligue contre le cancer d'Epinal où elle se rend tous les vendredis. Age : bientôt 42 ans. Vie personnelle : maman d'une fille. A et en médecine B. J'accroche toujours sur la porte des chambres une étiquette pour informer les infirmières que je suis là. Je ne suis pas prioritaire. » Pourquoi avoir quitté un traditionnel institut de beauté ? « En institut, on s'occupe plus de la beauté que de la personne. On est trop dans le commerce, la rentabilité au détriment de l'humain. Je suis maintenant plus en phase avec mes idées et ce métier de contact. Et c'est varié. » En phase avec vocation aussi ? votre "Je voulais être assistante sociale car j'aime les gens. J'ai perdu ma maman d'un cancer, j'avais 20 ans. » Justement, vous intervenez aussi dans des foyers, des centres sociaux par le biais d'ateliers collectifs. Quel est votre rôle ? « Je leur donne des conseils et leur apprends les règles de base. Des femmes se maquillent comme Kim Kardashian mais ne se démaquillent pas le soir. Je leur apprends à faire un soin du visage, des mains, du visage, une épilation des sourcils... L'hygiène passe aussi par une douche, du déodorant. Tout ça leur redonne de l'élan pour prendre soin d'eux. Le fait de La soda-esthéticienne messe les mains avec une d ouceur qui fait du bien, de l'aveu de Michelle, qui lutte contre un cancer. se cocooner, de s'occuper de soi, c'est retrouver l'estime de soi. Soigner son image, c'est important pour passer le permis, se rendre à un entretien 'embauche, à un rendez-vous dans une banque... » Qui finance interven tions ? vos « En milieu hospitalier, les heures sont financées par la ligue contre le cancer d'Epinal qui a demandé à la ligue nationale une aide de la fondation Stavros Niarchos, du nom d'un armateur décédé d'un cancer et qui a donné toute sa fortune à la ligue. Une partie de cette somme est mise à disposition de la ligue par le biais de cette fondation. Les soins sont gratuits pour les patients en milieu hospitalier. Propos recueillis par Estelle LEMERLE-COHEN • P o u r t o u t renseignement, s'adresser directement au centre hospitalier de Remiremont au 03 29 23 41 41.