l`art est public, revue en ligne et actualites de l`art contemporain

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l`art est public, revue en ligne et actualites de l`art contemporain
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Mohamed Rchdi & Co : "Les puits du désir". Église de Montataire, avril mai juin 2006.
"dispositif plastique à trente-six mains".
Ci-dessous : 2 images.
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Notes biograhiques, en bas de page
Renseignements pratiques, en bas de page
Lire aussi la deuxième partie de cet entretien, réalisée après le vernissage.
Christophe Tesson (C.T.) : En termes brefs, ça va être quoi, les puits du désir ?
Mohamed Rachdi (M.R.) : un dispositif plastique et artistique à plusieurs mains, 36, pour être précis. Ce dispositif sera
monté à l'Église Notre-Dame de Montataire dans l'Oise pendant la période avril mai juin 2006
C.T. : Je sais que ce sont des fûts, où, si je compte bien, 17 artistes femmes vont exposer leur travail, fûts
installés dans l'église. C'est ça ?
M.R. : Exactement. Des fûts qui pousseront comme une forêt au sein de l’église, qui en doublera donc le rythme des
colonnes. Des artistes femmes sont conviées à produire leurs ?uvres au sein de ces fûts en tôle qui s’énonceront comme
autant de margelles de puits. ?uvres comme des puits donc, qui exigent pour être appréhendées qu’on se déplace pour
les contempler de près en y plongeant le regard, voire réellement une partie de son corps? Certaines propositions
appelleront une relation interactive avec le visiteur en sollicitant autant sa vision que ses gestes?
C.T. : Quel est votre rôle finalement dans cette exposition ? Artiste, commissaire ?
M.R. : Si le commissaire est celui qui conçoit un projet d’exposition, travaille à le réaliser et à en assurer la diffusion -et
ce en assumant son rôle d’administrateur et de négociateur avec différents partenaires, financiers, culturels et
médiatiques- de coordinateur de différentes actions et de gestionnaire des artistes et de leurs projets, etc., sans doute
alors, j’en suis un aussi pour l’exposition Les Puits du désir, puisque pour la concevoir et pour la mener à bien, je remplis
toutes ces tâches. Toutefois, mon rôle ne se réduit pas à cela, car ce projet représente, en fait, une étape dans une
démarche artistique personnelle. Non pas dans le sens d’une activité de commissariat, qui se déclarerait artistique, mais
aussi dans une pratique plastique et artistique d’abord individuelle qui a évolué en s’ouvrant réellement à celles des
autres. Cette inscription des Puits du désir dans une ?uvre artistique personnelle, je l’explique clairement dans le texte
de présentation du projet. Texte que j’ai écrit sciemment à la première personne du singulier afin de bien marquer la
différence entre le projet Les Puits du désir et d’autres projets, comme, par exemple, >>>interférences où seul mon rôle
de commissaire et de théoricien était réellement assumé.
Ceci étant dit, il n’est pas toujours aisé de situer clairement la limite de notre action, quand on investit, comme c’est bien
mon cas, le champ de l’art à plusieurs niveaux qui interfèrent sans cesse : en acte (artiste plasticien), en tant que
théoricien (chercheur universitaire, essayiste, pédagogue et critique d’art), ou encore en tant que commissaire et
organisateur d’événements? Mais, n’est-ce pas la complexité même de la vie d’une personne qu’on ne saurait réduire à
une seule facette ? J’assume donc toute cette complexité qui dérange certains qui ne peuvent envisager l’activité
humaine que d’une manière monolithique, ne voient qu’en termes de catégorisation et de sectorisation. L’essentiel est
d’aimer et de travailler à réaliser au mieux possible ce que l’on entreprend?
C.T. : Quelle aura été votre véritable participation à ce qui sera donné à voir ? Les fûts métalliques
seulement ?
M.R. : À l’évidence, non. Les fûts ne sont pour moi rien sans le flux désirant qui les relie, sans l’économie érotique qui y
circule depuis le désir même où s’enracine leur conception? Les cylindres en tôle ne représentent qu’un stade d’une
?uvre complexe qui remonte loin dans ma mémoire et qui se prolongera à travers l’infinité des dialogues artistiques et
humains avec les autres?
C.T. : Comment travaillez-vous avec les 17 artistes ?
M.R. : Je travaille de différentes manières avec les artistes selon les possibilités : par téléphone, par mail, en nous
rencontrant. Nous avons de nombreux échanges sous diverses formes, écrits, esquisses, photos, vidéos? Les artistes
conviées ne sont pas invitées à exécuter purement et simplement mon concept ! J’ai tout simplement lancé une idée et
l’?uvre réelle se fera véritablement à plusieurs esprits et mains artistiques?
C.T. : Etes-vous précisément au courant de ce qu’elles ont préparés ? Y a-t-il du flou ?
M.R. : En fait, cela dépend de chacune des artistes. Il y en a qui travaillent selon une méthode rigoureuse clairement
affirmée et qui m’ont proposé des ?uvres aussi précises que possibles. D’autres, au contraire, qui procèdent par
hésitations et tâtonnements? qui semblent sans cesse versatiles? Finalement, chacune est vraiment singulière jusque
dans ses investigations créatrices? Et c’est, sans doute cela qui est excitant : la richesse et la diversité des postures de
l’autre, incontrôlable et imprévisible, insaisissable?
C.T. : Y aura-t-il une grande part d’improvisation ? Avez-vous tenté au contraire d’organiser précisément
ce qu’il y aura à voir ?
M.R. : II y aura assurément une part d’improvisation, car je ne désirais pas tout contrôler, même si en même temps, j’ai
tendance (certainement un trait de caractère !) à essayer d’avoir une certaine maîtrise du processus ! Il faut savoir, en
tout cas, qu’à ce jour, sinon tout, du moins beaucoup reste encore à réaliser. C’est dire que tout se jouera en fin de
compte in situ avec une large part d’improvisation liée à la confrontation de la présence réelle de l’espace architectural !
C.T. : Comment avez-vous choisi les 17 artistes ? (Même si choisir est un terme? mal choisi)
M.R. : Certaines sont des amies que je connais depuis longtemps, d’autres que j’ai rencontrées par hasard, parfois
même par la voie de l’Internet ! Et, à ce jour, je n’ai toujours pas vu les visages de trois d’entre elles ! C’est que je ne
voulais pas me limiter au faciès et au connu, je cherchai à tout prix à rencontrer l’inconnu porteur de richesses, l’autre
capable de fertiliser mes ?uvres, alimenter ma culture, me vitaliser !
C.T. : Pour conclure, à trois semaines du début de l’exposition, quel est votre état d’esprit : le trac,
l’espoir, la fatigue, un peu de tout ?
M.R. : le désir de vivre l’intensité des moments de rencontres enrichissantes, l’espoir d’éprouver des émotions face aux
nouvelles découvertes, d’être surpris et saisi d’étonnement?
C.T. : Merci Monsieur Rachdi
Propos recueillis par échange de mails le 2 avril 2006
les puits du désir
OOO Mohamed Rachdi & Co
du 25 avril au 30 juin 2006
exposition à l’église Notre-DameEglise Notre-Dame de Montataire
Rue de l’église
60160 Montataire Centre
France
ouvert du mardi au samedi, de 14h à 19h
Artistes convives :
Az-in & Mo OOO Elodie BARTHÉLEMY OOO Maryline BEAUPLET-DORNIC OOO Delphine BLOC OOO Gaële BRAUN
OOO C. BÉATRICE OOO Tatiana CRUZ OOO Claudie DADU OOO Claire DIGNOCOURT OOO Geneviève GUETEMME
OOO Agnès GOMEZ OOO Natalie LAMOTTE OOO Daphné LE SERGENT OOO Cécile MASSART OOO Laurence
MEDORI OOO Dominique RENSON OOO Lynn SCHWARTZ
Mohamed Rachdi : né à Goulmima (Maroc), vit et travaille à Amiens (France). Fondateur du RARE. Artiste, commissaire
d'expositions et enseignant chercheur à l'université de Valenciennes. Il publie des ouvrages sur l’art contemporain,
auteur notamment de Art et mémoire aux éditions l’Harmattan, collection “ Ouverture philosophique ” et de
>>>interférences aux éditions le-RARE. Voir sa galerie dans le site de l'art est public .
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