Dossier pédagogique

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Dossier pédagogique
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois
Chansons douces et autres vers d’oreille
Dossier pédagogique :
À l’usage des garants de l’instruction de nos charmantes têtes blondes
« Ce spectacle est facilement accessible et rempli de petites histoires moins
bêtes qu’il n’y paraît. Il peut tout aussi bien être considéré comme un « divertissement de qualité » qui se suffit à lui-même. Être confronté avec l’inconnu reste salutaire pour les enfants et je trouve plutôt sain de laisser chacun, d’une manière
instinctive, en tirer ce qu’il voudra ou ce qu’il pourra. Celui qui s’échappera dans
ses rêves, ou qui se rappellera surtout du joli dessin de la nuque de sa voisine de
devant n’aura pas plus perdu son temps qu’un autre. »
Lionel Aebischer
Mesdames, messieurs, chers enseignants, ce dossier est destiné à des élèves de différents degrés
et nous vous laissons le soin de choisir ce qui sera le plus judicieux et le plus pertinent à étudier en
classe. Il s’agit là, bien évidemment, que de suggestions, de pistes de travail et en aucun cas d’une
stricte marche à suivre. Nous invitons donc tous ceux qui n’ont aucunement besoin de ce genre de
dossier pour conserver leur bonne conscience pédagogique à se montrer créatifs et surtout à faire
comme bon leur semble. Les paroles de chansons, leur versions enregistrées complètes ou karaoké
sont disponibles sur notre site internet au moyen d’un identifiant et d’un mot de passe.
Forme et contenu :
C’est quoi t’est-ce que cela ?
À mi-chemin entre le concert de chanson française et le spectacle de théâtre, cette intervention scénique des Petits Chanteurs à la Gueule de Bois, peut consister peut-être, pour certains, en une première approche du monde du spectacle. Les représentations se faisant, dans la mesure du possible,
dans des salles prévues à cet effet, il s’agit tout d’abord d’une rencontre entre une salle obscure et
une scène éclairée, entre un public et des musiciens acteurs. Cela permet de se familiariser avec le
rôle de chacun et de se retrouver confronté aux conventions qui régissent ce genre de situations.
La musique des mots :
Petit voyage dans l’univers des textes de chansons
Chansons douces et autres vers d’oreille est composé, comme son nom l’indique, par toute une série
de chansons. Qui dit chanson dit paroles de chanson. La langue utilisée dans ce cadre là n’est pas
exactement la même que celle que l’on utilise tous les jours. Il est possible de proposer aux élèves un
aperçu de ces différences et de les rendre sensibles à certains aspects qui relient le texte à la musique. Ce qui va suivre est un résumé extrême de quelques notions qui sont utilisées constamment
quand on associe le texte à la musique. Une partie du vocabulaire est d’ailleurs commun à ces deux
modes d’expression.
La sonorité
Les différents sons de la langue donnent aux mots une grande variété de sonorités. Chacun possède
la sienne. « Honolulu » ne sonne pas vraiment de la même manière que« Carcassonne ». Certains
sont ronds en bouches, d’autres hérissés de consonnes. On parle d’ailleurs de différentes couleurs,
de voyelles sombres, aiguës ou éclatantes.
Exercice n°1 :
Trouver des mots dont la sonorité est remarquable.
Rimes et assonances
Très tôt, certains textes destinés à être dits ou chantés ont été écrits d’une manière à en faciliter
l’apprentissage par cœur. En répétant certains sons en fin de phrase, on aide la mémoire à se souvenir du reste.
« Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot. »
S’il s’agit d’un son proche, on parle d’une assonance (lune, plume)
Si il s’agit du même son, on dit que c’est une rime (Pierrot, mot)
Exercice n°2
Trouvez des couples de mots qui riment ensemble.
Exercice n°3
Même exercice avec des assonances.
Accentuation
On ne chante pas pareil en anglais qu’en français ou en italien. Ceci est principalement dû aux différentes manières d’accentuer la langue. Chaque langage possède ses spécificités et une des particularités du français est certainement son accentuation. Dans la plupart des autres langues européennes, nous trouvons un accent tonique. C’est à dire qu’une syllabe va être mise en relief dans un mot
en augmentant l’intensité de la voix et souvent en en modifiant la hauteur.
En français, cela fonctionne un peu différemment et c’est surtout la place du mot dans la structure de
la phrase qui va jouer un rôle.
Bonjour !
Bonjour Monsieur !
Bonjour Monsieur Dupont !
Dans les textes de chansons, nous essayons souvent de faire que les accents du texte tombent en
même temps que les temps forts de la musique.
Exercice n°4
Changer le rythme naturel de la langue et accentuant diverses syllabes. (rires garantis)
Rythme et texte
Le nombre de syllabes d’un texte de chanson est rarement un hasard. Il doit souvent suivre une ligne
mélodique qui sera répétée et il devra contenir un nombre précis de sons. Il est très utile de savoir «
calibrer » un texte. J’appelle « calibrer » un texte, le fait de placer une syllabe sur chaque note d’un
rythme ou d’une mélodie rythmée.
Voici quelques exemples tirés de chansons de Georges Brassens :
« Elle est à toi, cette chanson, (8 syllabes)
Toi, l’Auvergnat, qui sans façon, (8 syllabes)
M’a donné quatre bouts de bois (8 syllabes)
Quand, dans ma vie, il faisait froid » (8 syllabes) Les rimes sont suivies ou plates
« Sans ses cheveux qui volent (6 syllabes)
J’aurais, dorénavant (6 syllabes)
Des difficultés folles (6 syllabes)
A voir d’où vient le vent » (6 syllabes) Les rimes sont croisées
En français, dans certains cas, la lettre « e » peut se prononcer ou pas. On appelle cela le « e muet»
ou « e caduc ». Dans les chansons, on peut utiliser cela pour s’aider à arriver au nombre voulu de
syllabes. Les sons de la phrase suivante peuvent être comptés de différentes manières :
Une petite maisonnette (9 syllabes) (on ne prononce normalement jamais le « e » final)
Une petite maisonett’ (8 syllabes)
Un’ petite maisonett’ (7 syllabes)
Un’ petit’ maisonett’ (6 syllabe)
Un’ p’tit’ maisonett’ (5 syllabes)
C’est parfois pratique, mais malheureusement, ce n’est pas aussi facile d’usage qu’il n’y paraît.
Exercice n°5
De combien de syllabes votre prénom est-il composé ?
Exercice n°6
Former des phrases de quatre syllabes.
Exercice n°7
Former deux phrases de six syllabes.
Exercice n°8
Former des phrases de huit syllabes.
Exercice n°9
Calibrez une phrase sur ce rythme et essayez de la dire ensuite. Votre phrase va donc commencer sur une levée de croche et posséder douze syllabes. Une phrase de douze syllabes s’appelle
un alexandrin dans le langage poétique.
Exercice n°10
Changer les contraintes et par exemple, trouver librement quatre noms accompagnés d’un
adjectif. Ils ne doivent ni rimer ni posséder un nombre précis de syllabes mais juste être des mots qui
plaisent, qui font rire ou qui touchent.
Cette dizaine d’exercices peuvent déboucher sur l’écriture de poèmes, de textes de chansons,
d’histoires ou sur bien d’autres choses encore. À vous de vous montrer créatifs et de pousser vos
élèves à le devenir.
Promenons-nous dans les bois :
Partie de cache-cache dans le champ lexical de « mon arbre »
Nous retrouvons dans cette chanson une foule de vocabulaire en lien avec les arbres et le bois. Certains ont formé des locutions idiomatiques, d’autres sont plus ou moins bien cachés et permettront
d’introduire la notion d’homonymie. Bonne chasse !
Mon arbre
Je le voyais immense malgré sa petite taille
À l’aulne d’un enfant, ce n’est que du détail
Des racines à la cime, il me dépassait tant
Qu’il était bel et bien semblable à un géant.
Mon arbre se levait tôt et partait chaque matin
Pour aller au boulot, bûcher pour notre pain.
Il me tendait sa main, une main couverte de veines
Une main de peuplier où je glissais la mienne
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de chauffage
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de feu
J’ai fait la connaissance de cet être discret
Qui parlait sans parler et ne criait jamais
Il était de bonne souche mais cachait un mystère :
On peut être bonne branche et sévère sans rien faire.
Je n’ai jamais bien su quelle faiblesse ou quelle force
Le poussait à cacher son cœur sous son écorce
Et sachant que le fruit ne tombe jamais bien loin
De l’arbre j’ai grandi, ni proche ni lointain
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de chauffage
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de feu
Je n’suis plus un enfant et je n’sais que trop bien
Que la vie reprend tout, qu’elle ne nous laisse rien
J’aurai mon rendez-vous au pied d’un grand cyprès
Pour pleurer comme un saule mon arbre déraciné.
J’en tremble par avance car une fois le bois mort
Il perd de ses vertus et ne chauffe plus très fort
La forêt sera vide sans mon arbre de père
Et je sais que sans lui, il va faire froid l’hiver.
Discussions diverses et débats variés :
Un peu de philosophie dans ce monde de brutes
Certaines chansons comme « C’est pas grave », « Personne n’est parfait » et « Avec l’âge qui
change», par exemple, peuvent facilement servir de base pour lancer des réflexions sur des thèmes
très vastes mais qui restent très proches du quotidien des enfants :
« C’est pas grave »
Quelle exigence adopter, que faire de ce qui ne nous appartient pas et sur quoi nous n’avons pas de
prise ? Comment recevoir ce que la vie nous réserve ?
« À l’école t’es mauvais
C’est pas grave
C’est pas grave
À l’école t’es mauvais
On verra bien après
Tu n’peux rien y changer
Arrête de t’inquiéter
Si tu n’peux rien y faire
Arrête de t’en faire
On ne peut pas faire mieux
Que de faire de son mieux »
Ne serait-ce pas une bonne chose à dire à certains élèves qui sont systématiquement mis en échec
durant une dizaine d’année juste parce qu’ils ne sont pas doués scolairement ? Cela nous entraine
aussi sur la question de l’échec et de la réussite, sur nos réactions quand nous y sommes confrontés,
sur l exigence et sur l’estime de soi. Comment définir l’échec et la réussite ? Echouer ou réussir dans
quel cadre, par rapport à quoi ? Qu’est-ce qu’une saine estime de soi ? À quel niveau placer
l’exigence ?
« Personne n’est parfait »
Quel regard portons-nous sur autrui et sur nous-même ? Sur la différence et l’inconnu ? Qu’est-ce que
le conformisme ? Pourquoi et comment émettre un jugement ? Quelle différence entre la tolérance et
le respect?
« Avec l’âge qui change »
Comment c’est quand on grandit, quand on murit ? C’est quoi être grand, vieux ou sage ?
Les montagnes à franchir qui nous semblent insurmontables parfois ne font-elle pas que cacher
d’autres montagnes plus hautes encore ? Avons-nous un jour fini d’apprendre ?
Même « Nos chansons préférées » pourraient faire l’objet d’un vaste débat sur nos « préférences »,
nos goûts, notre avis. Mais nous imaginons que ce n’est pas vraiment le genre de choses qui figurent
au programme. Voilà toutefois peut-être l’occasion d’en parler sérieusement.
Et la musique dans tout cela ?
Shabadabada, shabadabada !
La musique des Petits Chanteurs à la Gueule de Bois est ouvertement accessible et populaire dans
le bon sens du terme. Loin d’être un hasard, il s’agit d’un choix presque militant. Les formes sont simples, presque réactionnaires, les instruments traditionnels et les prestations parfois totalement acoustiques. Les chansons, pour la plupart, sont très facilement mémorisables et en apprendre quelques
unes est une des premières choses qui nous vient à l’esprit. Ne vous gênez pas, il s’agit d’un excellent exercice de mémorisation de texte et de structures musicales simples. Nous serons ravis qu’ils
puissent chanter avec nous. Comme indiqué plus haut, nous fournissons de quoi vous faciliter la
tâche via notre site internet.
Par contre, nous ne fournissons pas de partitions. Il n’en existe d’ailleurs pas vraiment. Il s’agit, là
aussi, d’une décision réfléchie qui a pour but de favoriser l’oralité qui n’a plus beaucoup de place
dans notre éducation envahie par l’écrit. Voici encore quelques pistes de travail pour inculquer à vos
élèves quelques notions musicales de base :
Formes :
Couplets et refrains
Travail rythmique : Tempo et pulsation, temps et contretemps, binaire et ternaire, mise en place
d’un ostinato
Travail corporel :
Mise en place d’une chorégraphie, chanson à gestes
Pour en finir avec ce dossier
Nous espérons que ces quelques lignes vous auront motivé, inspiré ou aidé à préparer vos élèves à
assister à notre spectacle dans les meilleures conditions possibles et nous vous remercions d’avance
pour votre attention et pour votre travail. Il est à noter que certaines chansons présentes sur l’album
ne seront pas interprétées durant les représentations. Elles pourront néanmoins être écoutées ou faire
l’objet d’une étude spécifique en classe. Il s’agit de « Sans une seule goutte de Rhum » et « Avec
l’âge qui change ». Le premier enseignant à venir s’en plaindre se verra gratifier d’un « Il fallait lire les
consignes jusqu’au bout » sans appel et risque bien de devoir subir nos sarcasmes.
À très bientôt !
Amicalement, Les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois
C’est pas grave
Ton père est policier
C’est pas grave
C’est pas grave
Ton père est policier
Il n’y a pas d’sot métier
À l’école t’es mauvais
C’est pas grave
C’est pas grave
À l’école t’es mauvais
On verra bien après
Il n’y a pas d’sot métier
C’est pas grave
C’est pas grave
Il n’y a pas d’sot métier
Ton père est policier
On verra bien après
C’est pas grave
C’est pas grave
On verra bien après
À l’école t’es mauvais
Tu n’peux rien y changer
Arrête de t’inquiéter
Si tu n’peux rien y faire
Arrête de t’en faire
On ne peut pas faire mieux
Que de faire de son mieux
Tu n’peux rien y changer
Arrête de t’inquiéter
Si tu n’peux rien y faire
Arrête de t’en faire
On ne peut pas faire mieux
Que de faire de son mieux
Ta mère s’appelle Robert
C’est pas grave
C’est pas grave
Ta mère s’appelle Robert
C’est le monde à l’envers
Tes parents se séparent
C’est pas grave
C’est pas grave
Tes parents se séparent
Arrête de t’en vouloir
C’est le monde à l’envers
C’est pas grave
C’est pas grave
C’est le monde à l’envers
Ta mère s’appelle Robert
Arrête de t’en vouloir
C’est pas grave
C’est pas grave
Arrête de t’en vouloir
Tes parents se séparent
Tu n’peux rien y changer
Arrête de t’inquiéter
Si tu n’peux rien y faire
Arrête de t’en faire
On ne peut pas faire mieux
Que de faire de son mieux
Tu n’peux rien y changer
Arrête de t’inquiéter
Si tu n’peux rien y faire
Arrête de t’en faire
On ne peut pas faire mieux
Que de faire de son mieux
Maman est là
Quand j’ai faim ma maman est là lalalala
Elle me cuisine des petits plats lalalala
Elle me nourrit de chocolat, ha ha ha
Il n’y en a plus que pour moi
Quand je m’embête maman est là lalalala
Elle se met en quatre pour moi lalalala
Elle exagère un peu parfois, ha ha ha
Il n’y en a plus que pour moi
Et papa ne dit rien du tout
Je crois que papa est jaloux
Ça m’étonnerait qu’il ne l’avoue
Je crois que papa est jaloux
Quand j’ai peur ma maman est là lalalala
Elle me sert très fort dans ses bras lalalala
Elle me rassure me parle tout bas, ha ha ha
Il n’y en a plus que pour moi
Quand je pleure ma maman est là lalalala
Elle sèche mes larmes avec ses doigts lalalala
Elle me caresse comme un p’tit chat, miaou, miaou, miaou
Il n’y en a plus que pour moi
Et papa ne dit rien du tout
Je crois que papa est jaloux
Ça m’étonnerait qu’il ne l’avoue
Je crois que papa est jaloux
J’aime pas les becs
J’aime beaucoup, j’aime beaucoup ma mamy
Mais quand elle m’embrasse c’est fini !
Elle a le menton qui gratte
Couvert de gros poils qui râpent
J’aime beaucoup, j’aime beaucoup ma mamy
Mais quand elle m’embrasse c’est fini !
J’aime pas les becs qui piquent
J’aime pas les becs de porc-épic
Les seuls becs qui peuvent rendre heureux
Sont les becs de deux amoureux
C’est pas mieux du côté de papy
Car quand il m’embrasse c’est moisi
Il me colle des becs baveux
Qui me mouillent jusqu’aux cheveux
C’est pas mieux du côté de papy
Car quand il m’embrasse c’est moisi
J’aime pas les becs qui mouillent
J’aime pas les becs pour les grenouilles
Les seuls becs qui peuvent rendre heureux
Sont les becs de deux amoureux
Le copain, le copain de papa
Je l’aime bien tant qu’il ne m’embrasse pas
Il sent mauvais de la bouche
Et il pourrait prendre une douche
Le copain, le copain de papa
Je l’aime bien tant qu’il ne m’embrasse pas
J’aime pas les becs qui fouettent
J’aime pas les becs de vieille moufette
Les seuls becs qui peuvent rendre heureux
Sont les becs de deux amoureux
La copine, la copine de maman
Quand elle m’embrasse c’est inquiétant
Elle s’y prend comme un vampire
Dans le cou y a rien de pire
La copine, la copine de maman
Quand elle m’embrasse c’est inquiétant
J’ai la becophobie
J’ai peur des becs de chauve-souris
Les seuls becs qui peuvent rendre heureux
Sont les becs de deux amoureux
Petite bête
Un des grands de la classe
M’a shooté les godasses
J’ai vraiment rien pu faire
Je suis tombé par terre
Pour les petits c’est bête
C’est pas toujours la fête
Je me venge depuis là
Sur tous les plus petits que moi
Une araignée coquette
Exhibait ses gambettes
Je t’aime, un peu, beaucoup
Je lui arrache les genoux
Pas de chance petite bête
C’est pas ton jour de fête
Tu marches nettement moins bien
Avec trois de tes pattes en moins
Une espèce de moustique
Se mirait dans une vitre
Une toute petite pichenette
Je lui éclate la tête
Pas de chance petite bête
C’est pas ton jour de fête
Même si tous tes boyaux
Dessinent un joli Picasso
Je suis bête je suis méchant
Je profite d’être grand
Une petite fourmi noire
Trottait sur le trottoir
J’lui file un coup d’savate
Et la voilà toute plate
Pas de chance petite bête
C’est pas ton jour de fête
De ta vie d’animal
Il reste une trace sur ma sandale
Une jolie coccinelle
S’en allait à tire-d’aile
J’applaudis des deux mains
Il n’en reste plus rien
Pas de chance petite bête
C’est pas ton jour de fête
Bon voyage vers les cieux
A toi petite bête à bon dieu
Je suis bête je suis méchant
Je profite d’être grand
Je croyais qu’une abeille
Ne faisait que du miel
Elle m’a planté son dard
Bien profond dans le lard
J’n’étais pas à la fête
Ça fait mal ces sales bêtes
Depuis là j’ai compris
Que la vengeance avait son prix
Je suis bête, je suis méchant
Mais un peu moins bête qu’avant
Sans une seule goutte de rhum
Un marin de Rio
Racontait ses souvenirs
Tous remplis de l’écho
De vagues et de navires
« J’étais un peu pirate
J’ai volé des trésors
Des rubis écarlates
Et des colliers en or
Nous suivions le sillage
Et le flot de ses mots
Le roulis du langage
Rappelait les bateaux
J’ai une jambe en bambou
Un œil bleu tout en verre
Et ça tangue de partout
Même quand je suis à terre
« J’ai été matelot
J’étais un peu timide
Mais j’ai pris du tonneau
Au large des caraïbes
J’ai trop vécu sur l’eau
Et en parlant d’liquide
Payez moi donc un pot
Car ma bouteille est vide
La vie sur le pont
N’est pas si dure en somme
Tant qu’on n’tourne pas en rond
Sans une seule goutte de Rhum
La vie sur le pont
N’est pas si dure en somme
Tant qu’on n’tourne pas en rond
Sans une seule goutte de Rhum
« J’ai été capitaine
Je portais un veston
En pure laine de baleine,
En écailles de poisson
J’ai soupé aux chandelles
Avec des femmes splendides
Aux couleurs de cannelle
Et aux regards limpides
En ces années d’écume
J’ai vu de vrais mirages
J’ai aperçu des dunes
En regardant le large
La vie sur le pont
N’est pas si dure en somme
Tant qu’on n’tourne pas en rond
Sans une seule goutte de Rhum
Mon arbre
Je le voyais immense malgré sa petite taille
À l’aulne d’un enfant, ce n’est que du détail
Des racines à la cime, il me dépassait tant
Qu’il était bel et bien semblable à un géant.
Mon arbre se levait tôt et partait chaque matin
Pour aller au boulot, bûcher pour notre pain.
Il me tendait sa main, une main couverte de veines
Une main de peuplier où je glissais la mienne
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de chauffage
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de feu
J’ai fait la connaissance de cet être discret
Qui parlait sans parler et ne criait jamais
Il était de bonne souche mais cachait un mystère :
On peut être bonne branche et sévère sans rien faire.
Je n’ai jamais bien su quelle faiblesse ou quelle force
Le poussait à cacher son cœur sous son écorce
Et sachant que le fruit ne tombe jamais bien loin
De l’arbre j’ai grandi, ni proche ni lointain
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de chauffage
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de feu
Je n’suis plus un enfant et je n’sais que trop bien
Que la vie reprend tout, qu’elle ne nous laisse rien
J’aurai mon rendez-vous au pied d’un grand cyprès
Pour pleurer comme un saule mon arbre déraciné.
J’en tremble par avance car une fois le bois mort
Il perd de ses vertus et ne chauffe plus très fort
La forêt sera vide sans mon arbre de père
Et je sais que sans lui, il va faire froid l’hiver.
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de chauffage
Il était en bois dur,
Les bras noueux
Tout en bois de feu
On n’en croit pas un mot
Parc’ que leurs enfants ont de jolis
visages, de jolis visages
Les gens disent qu’leurs enfants sont
sages, Ils sont très sages
Mais nous on connaît les marmots
Et l’on n’en croit pas un mot
Parc’que leurs enfants sont mignons,
Parc’qu’ils sont mignons
Les gens disent qu’leurs enfants sentent
bon…
Mais nous on connaît les marmots
Et l’on n’en croit pas un mot
Il y a les mal-élevés
Les enfants pourris gâtés
Il y a les mal-élevés
Les enfants pourris gâtés
Ohohoho
Les mal-élevés
Il y’a les dégoutants
Qui se lavent une fois par an
Il y’a les dégoutants
Qui se lavent une fois par an
Ohohoho
Les dégoutants
Il y a les petits diables
Qui se tiennent très mal à table
Il y a les petits diables
Qui se tiennent très mal à table
Ohohoho
Les petits diables
Les malotrus, les têtes de veau
Ont un jour été des marmots !
Il y a les p’tits cochons
Qui n’voient jamais le savon
Il y a les p’tits cochons
Qui n’voient jamais le savon
Ohohoho
Les p’tits cochons
Les vieux crados, les répugnants
Ont un jour été des enfants !
Parc’que leurs enfants ont l’air un peu
bêtes, l’air un peu bêtes
Les gens disent qu’leurs enfants sont
honnêtes, ils sont honnêtes
Mais nous on connaît les marmots
Et l’on n’en croit pas un mot
Parc’que leurs enfants sont petits,
Parc’qu’ils sont petits
Les gens disent qu’leurs enfants sont
gentils, gentils
Mais nous on connaît les marmots
Et l’on n’en croit pas un mot
Il y a les vraies crapules
Qui mentent et qui manipulent
Il y a les vraies crapules
Qui mentent et qui manipulent
Ohohoho
Les vraies crapules
Il y a les très méchants
Qui font pleurer leur maman
Il y a les très méchants
Qui font pleurer leur maman
Ohohoho
Les très méchants
Il y a les grands acteurs
Qui font semblant quand ils pleurent
Il y a les grands acteurs
Qui font semblant quand ils pleurent
Ohohoho
Les grands acteurs
Tous les tricheurs, les charlatans
Ont un jour été des enfants
Il y a les enfants rois
Les enfants qui font la loi
Il y a les enfants rois
Les enfants qui font la loi
Ohohoho
Les enfants rois
Tous les sales types, les assassins
Ont un jour été des gamins !
Léon
C’est Léon le hérisson
Persuadé qu’il est mignon
Il ne met jamais ses lunettes
Il trouve que ça lui donne l’air bête
C’est Léon le hérisson
Qui dit à ses compagnons
« Ces grosses lunettes vont abimer
La jolie courbe de mon nez »
Léon t’es beau, t’es beau Léon
Les ch’veux en brosse comme un trouffion
Léon t’es beau, t’es beau Léon
Mais si seulement, mais si seulement t’étais moins…
C’est Léon le hérisson
Il n’a pas vu le camion
Qui arrivait sur la grand’ route
À toute vitesse et prout et prout
C’est Léon le hérisson
Incrusté dans le goudron
Lui qui se trouvait baraqué
Le voilà fin comme du papier
Léon t’es beau, t’es beau Léon
Les ch’veux en brosse comme un trouffion
Léon t’es beau, t’es beau Léon
Mais si seulement, mais si seulement t’étais moins…
C’est Léon le hérisson
Persuadé qu’il est mignon
Il ne met jamais ses lunettes
Il trouve que ça lui donne l’air bête
C’est Léon le hérisson
Ecrasé comme un étron
Mais peut-être qu’avec ses lunettes
Sa fin aurait été moins bête
Oulalala
Oulalala oulalala hey
Fait le singe dans la forêt
Il fait aïe ! Il fait ouille !
Il s’est marché sur les…
Pepito
C’était un âne un bourriquot
Il travaillait plus qu’il ne faut
Jamais il n’avait de repos
On lui mettait tout sur le dos
On lui mettait tout sur le dos, Pepito
Puis un beau matin ce fut trop, Pepito
Il mit le feu à son enclos, Pepito
Et galopa vers Mexico, Pepito
C’était un âne pas un mouton
Et vive la révolution !
Il galopa vers Mexico
Pour y trouver l’Eldorado
Il avait l’cœur sur le sabot
Mais c’était loin d’être un agneau
Mais c’était loin d’être un agneau, Pepito
C’était un caïd, un costaud, Pepito
Avec ses bottes et son chapeau, Pepito
On aurait presque dit Zorro, Pepito
Son nom il le signe à la pointe du Sabot
D’un « P » qui veut dire Pepito, Pepito, Pepito…
On aurait presque dit Zorro
Il prit à ceux qui avaient trop
Aux riches, aux voleurs, aux escrocs
Il leur vola tous leurs lingots
Il leur vola tous leur lingots, Pepito
Et un cigare dans chaque naseau, Pepito
C’est le roi des desperados, Pepito
Qui règne en maitre sur Mexico, Pepito
Et si ces âneries là vous questionnent
Viva la revolucion !
Et si ces âneries là vous questionnent
Viva la revolucion !
Viva la revolucion !
Range ta chambre
Ma chambre c’est tout mon univers
C’est mon terrier mon sanctuaire
J’y garde mes souvenirs mes histoires
Et des secrets plein les placards
On peut trouver tout un troupeau
De poux et d’autres animaux
Que j’ai élevés dans une cachette
Entre un slip sale et des chaussettes
Et sous mon lit ça sent pas bon
J’y laisse pousser des champignons
Si on range ça c’est la panique
C’est un désastre écologique
Range ta chambre
Me dit ma mère
Range ta chambre
Me dit mon père
Range ta chambre
Me disent mes parents
Mais je ne
veux pas le faire
Qu’ils se mêlent de leurs affaires
C’est ma chambre
Pas celle de mes parents
Ma chambre c’est tout mon univers
C’est mon terrier mon sanctuaire
J’y garde mes souvenirs mes histoires
Et des secrets pleins les placards
On peut trouver contre les murs
Les restes de mes anciennes peintures
Une dent de lait fossilisée
Ma collection de crottes de nez
Et pour sauver tout ce qui grouille
Il faudrait entreprendre des fouilles
Si on range ça c’est la panique
Un désastre archéologique
Range ta chambre
Me dit ma mère
Range ta chambre
Me dit mon père
Range ta chambre
Me disent mes parents
Mais je ne
veux pas le faire
Qu’ils se mêlent de leurs affaires
C’est ma chambre
Pas celle de mes parents
Ma chambre c’est tout mon univers
C’est mon terrier mon sanctuaire
J’y garde mes souvenirs mes histoires
Tous mes secrets et mes espoirs
On peut trouver, c’est bien dommage
Des sujets qui nous mettent en rage
On ne se parle plus depuis hier
Avec mes parents c’est la guerre
Chacun campe sur ses positions
Si on ne fait rien nous allons
Transformer ce conflit très vite
En un désastre diplomatique
Range ta chambre
Me dit ma mère
Range ta chambre
Me dit mon père
Range ta chambre
Me disent mes parents
Mais je ne
veux pas le faire
Qu’ils se mêlent de leurs affaires
C’est ma chambre
Pas celle de mes parents
Non j’veux pas !
Personne n’est parfait
Elle a la bouche en cul d’poule
Et parfois elle perd la boule
Mon amoureuse
Il n’a pas l’air très malin
Avec ses deux dents d’lapin
Mon amoureux
Elle a le nez d’un boxeur
Et les oreilles en chou-fleur
Mon amoureuse
Il a une face de citrouille
Quand on l’croise il fout la trouille
Mon amoureux
Elle a une voix de crécelle
Qui vous casse les oreilles
Mon amoureuse
Il a comme une drôle d’odeur
Et un œil de chaque couleur
Mon amoureux
Elle a la langue faisandée
Quand tu l’embrasses t’a soupé
Mon amoureuse
Il a de grosses mains poilues
Je n’vous parle même pas d’son…
Mon amoureux
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
Si ça vous plait pas,
C’est égal pour moi
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
Si ça vous plait pas,
C’est égal pour moi
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
On ne choisit pas
Moi je l’aime comme ça
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
On ne choisit pas
Moi je l’aime comme ça
Elle a des joues de hamster
On dirait qu’elle mâche de l’air
Mon amoureuse
Il a une très vilaine peau
Et des boutons plein le dos
Mon amoureux
Elle a une immense moustache
Ça fait quand même un peu tache
Mon amoureuse
Et pour peu qu’il vous sourie
On n’y voit que des caries
Mon amoureux
Elle est bâtie comme une poire
Petite tête et gros pétard
Mon amoureuse
Il a des fesses de primate
Le cul rouge comme une tomate
Mon amoureux
Quand elle pète c’est un enfer
Une vraie centrale nucléaire
Mon amoureuse
Il n’a pas l’air terminé
Quand il mange ses cottes de nez
Mon amoureux
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
Si ça vous plait pas,
C’est égal pour moi
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
Si ça vous plait pas,
C’est égal pour moi
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
On ne choisit pas
Moi je l’aime comme ça
Personne n’est parfait
Ça tout l’monde le sait
On ne choisit pas
Moi je l’aime comme ça
Avec l’âge qui change
Comment font les fantômes
Pour tenir leur fourchette ?
Est-ce que le chat qui miaule
Raconte des sornettes ?
Comment maman va faire
Pour faire un petit frère ?
Est-ce que l’oiseau en cage
A l’ennui des nuages ?
Et surtout, quand serai-je assez grand
Pour faire comme mes parents ?
Pourquoi les hirondelles
Reviennent-elles au printemps ?
Qui y a t’il dans le ciel
Est-ce qu’on y monte vraiment ?
Cette vie a t’elle un sens
Que devient l’innocence ?
L’amour dure t’il toujours
Ou crève t’il un beau jour ?
Et surtout, si le temps est compté
Pourquoi donc se presser ?
Avec l’âge qui change
Changent les questions
Mais toujours les filles
Ne comprennent rien aux garçons
Avec l’âge qui change
Les réponses varient
Mais toujours les garçons
Ne comprennent rien aux filles
Avec l’âge qui change
Changent les questions
Mais toujours les filles
Ne comprennent rien aux garçons
Avec l’âge qui change
Les réponses varient
Mais toujours les garçons
Ne comprennent rien aux filles
Où est le prince charmant
Vais-je avoir des enfants ?
Comment vais-je m’habiller
Pour sortir m’éclater ?
Quelle est cette chose qui brille
Sous les jupes des filles ?
Et que cachent les garçons
Au fond d’leurs pantalons ?
Et surtout, quand vont-ils me lâcher
Mes parents ces casse-pieds ?
Avec l’âge qui change
Changent les questions
Mais toujours les filles
Ne comprennent rien aux garçons
Avec l’âge qui change
Les réponses varient
Mais toujours les garçons
Ne comprennent rien aux filles
Nos chansons préférées
Vous pensez qu’on aime les berceuses
Les chansons douces et ennuyeuses
C’est pas compliqué
On va vous expliquer
Nos chansons préférées
Sont celles qui font bouger
Bougez la tête
Vous pensez qu’on n’aime pas l’reggae
Qu’il faut fumer pour l’apprécier
C’est pas compliqué
On va vous expliquer
Nos chansons préférées
Sont celles qui font bouger
Bougez les fesses
Vous pensez qu’on n’aime pas le rap
Que c’est bon pour les petites frappes
C’est pas compliqué
On va vous expliquer
Nos chansons préférées
Sont celles qui font taper
Tapez des mains
Vous pensez qu’on n’aime pas le rock
Que c’est d’la musique pour les vioques
C’est pas compliqué
On va vous expliquer
Nos chansons préférées
Sont celles qui font taper
Tapez du pied
Vous pensez qu’on aime les berceuses
Les chansons douces et ennuyeuses
C’est pas compliqué
On va vous expliquer
Nos chansons préférées
Sont celles qui font danser
Tout l’monde debout
On saute partout
On fait les fous
Quand grand-papa pète
Quand grand-papa pète
Cela fait tout trembler
Puis c’est la tempête
Le tonnerre est lâché
Quand c’est moi qui pète
Cela fait tout trembler
Et voyez l’athlète
Une jambe un peu levée
C’est une vieille trompette
Du temps des cavaliers
Et maman rouspète
Car ça fait mal élevé
Dans ma salopette
On entend l’train siffler
Et maman rouspète
Car ça fait mal élevé
Et moi, et moi
Ça me fait rigoler
Et moi, et moi
Ça me fait rigoler
Quand grand-maman pète
Cela fait tout trembler
De sa chemisette
Jusqu’à son tablier
Quand ma maman pète
Cela n’fait rien trembler
Une maman qui pète
Ça n’peut pas exister
Comme des castagnettes
Claquent ses fesses ridées
Et maman rouspète
Car ça fait mal élevé
Elles sont trop coquettes
Pour oser en lâcher
Et c’est en cachette
Qu’elles font tout trembler
Et moi, et moi
Ça me fait rigoler
Et moi, et moi
Ça me fait rigoler
Car moi, j’trouve pas
Ça beaucoup mieux élevé
Quand mon papa pète
Cela fait tout trembler
Et les jours de fête
On s’entend plus causer
Couine la clarinette
Puis passent les bombardiers
Et maman rouspète
Car ça fait mal élevé
Et moi, et moi
Ça me fait rigoler