Applying ISO 31000 to an Avalanche Mitigation Project
Transcription
Applying ISO 31000 to an Avalanche Mitigation Project
International Snow Science Workshop Grenoble – Chamonix Mont-Blanc - 2013 Retour d'expérience sur le chantier de claies paravalanches de Oz-en-Oisans Feedback on the site snow racks Oz-en-Oisans 1 1 1 Robit P. GTS and Villard N. GTS Géotechnique et Travaux de Sécurisation RESUME : En 2012, GTS a réalisé 550m de claies paravalanches sur la commune de Oz-en-Oisans pour le compte du RTM (Restauration des Terrains de Montagne) et du Conseil Général de l’Isère. Pour ce marché, GTS a proposé une variante au râtelier acier classique qui permet une forte diminution du bilan carbone, une préservation du site par suppression des terrassements traditionnels et une meilleure intégration paysagère en supprimant la galvanisation trop visible. La réalisation du chantier a été fortement perturbée par un terrain dont l’hétérogénéité n’a pas été décelée par les investigations géotechniques préalables. Des adaptations de l’ouvrage ont été proposées afin de répartir les descentes de charge. Ce problème soulève la difficulté du dimensionnement des fondations des ouvrages implantés sur des zones d’accès difficile qui ne permettent pas la réalisation d’essais géotechniques standards. Ce chantier a aussi été l’occasion de mettre en place un nouveau type de claie. Composé à 85% de bois, cet ouvrage peut être monté en intégralité sur une zone de préparation facile d’accès. Il est ensuite mis en place par héliportage sur un ancrage unique. A titre expérimental, des capteurs de force ont été intercalés entre ces ouvrages et leurs ancrages afin de confronter les cas de charge de la norme avec la réalité de terrain. MOTS-CLEFS : paravalanche, bilan carbone, chantier expérimental. ABSTRACT : In 2010 GTS realized 550m of Snow bridges (Avalanche supporting structures) in the town of Oz-en-Oisans that was asked for by RTM and the General council of Isere. For this Contract GTS proposed a variant to the standard snow rakes (avalanche supporting structures), which would reduce the carbon impact, a better integration on to the site by using crude steel rather than using Galvanized steel which is more visible. Given the fact of the heterogeneity of the site the geotechnical study had not been complete, So once we were on site we had to adapt some of the snow Bridges to dissipate the charge on the snow bridges, the main problem was dimensioning & building the foundations on a steep and high slope. This job site was also a good occasion to use a new type of snow bridge which is composed of 85% wood and the rest is steel. These snow bridges were assembled on the parts where access was easy and helicoptered with a single anchor to the installation spot. For our personal feedback we installed captors between the snow bridge and the anchor to compare the pressure indicated in the Norms and the pressure in real applications. KEYWORDS: Avalanche supporting structures, carbon impact, experimental site. 1 CONTEXTE DU CHANTIER Dans le massif de l’Oisans, la Combe de la Voute a nécessité la pose de 550m de claies paravalanches de type C46 (hauteur de neige : 4m suivant la norme française) pour la protection des infrastructures de la commune de Oz en Oisans. Le marché lancé par le RTM était initialement basé sur une solution traditionnelle composée de râteliers en acier enfouis dans le sol par terrassement de tranchée à la pelle mécanique. Figure 1. Vue hivernale du site ______________________ Adresse de l’auteur correspondant : Robit P. / Villard N. Géotechnique et Travaux de Sécurisation 29 rue des Tâches – 69800 St Priest - FRANCE tel: +33 (0)4 78 40 62 58 fax: +33 (0)4 38 37 28 88 email: [email protected] - [email protected] Cette solution de base avait le triple désavantage de consommer beaucoup d’acier, fort émetteur de CO², d’impacter visuellement ce site touristique et de dégrader les plantations de résineux déjà mises en place par les services du RTM. 900 International Snow Science Workshop Grenoble – Chamonix Mont-Blanc - 2013 2 3 UNE VARIANTE ENVIRONNEMENTALE LA GESTION DE L’ALEA DU SOL EN TRAVAUX DE MONTAGNE Le chantier a été confronté à un substratum rocheux aux capacités mécaniques très disparates qui n’ont pas pu être identifiées préalablement: cette formation géologique de la base du Lias est composée d’une alternance de bancs calcaires sains et de bancs argileux de qualité très médiocres ; le tout avec un pendage perpendiculaire à la pente du site. Le dimensionnement initial des ancrages s’est appuyé sur une campagne d’essais préalables sur les substratums affleurant du site. Les coefficients de frottement qs obtenus étaient de bonne qualité ne laissant pas présager l’hétérogénéïté du sol. Lors des forages, la géologie particulière du site est apparue, des ancrages de plusieurs mètres en rocher sain pouvant côtoyer des ancrages intégralement en terrain meuble. Sur certains forages, des zones de plus d’un mètre d’argile très plastique ont été atteintes après avoir traversé 2m de calcaire sain. Figure 2. Claies mixtes bois/acier de GTS GTS a proposé une variante valorisant une plus-value environnementale à coût équivalent. En complément des directives de la norme NF P 95-303 régissant ces ouvrages, trois principes ont été ajoutés au cahier des charges du produit : 1. Afin de réduire les émissions de CO², l’utilisation du bois a été privilégiée pour les pièces structurelles sans contact avec le sol. Le bois étant un puits de carbone, le bilan sur la matière première établi suivant la méthode de l’ADEME montre que ces claies sont neutres en émission de carbone. 2. Afin de préserver les plantations existantes, les fondations de l’ouvrage utilisent des ancrages forés plutôt que des terrassements de tranchées. Les ancrages offrent un autre avantage technique : leur capacité réelle peut être contrôlée par essai non destructif contrairement au terrassement contrôlé uniquement de façon qualitative. Figure 3. Forage d’ancrage Les essais de contrôle de résistance ont été sans appel : certains ancrages ont rompu à moins de 20kN alors que leurs voisins répondent parfaitement à l’objectif de résistance de 190kN. 3. La galvanisation était trop brillante donc trop visible, la justification des pièces d’acier visà-vis de leur tenue dans le temps utilise une épaisseur sacrifiée à la corrosion. La durabilité est établie à partir des valeurs de vitesse de corrosion données par la norme ISO 9224 en fonction des catégories d’environnement données par la norme EN 14713. Des mesures de correction ont été définies conjointement avec le RTM afin de solutionner cette situation inédite : - une campagne de test systématique des ancrages a été réalisée dans les zones déjà forées. - les moyens de forage ont été changés afin de s’ancrer à 6m de profondeur (contre 2m à l’origine) dans les zones restantes à réaliser. - une modification de la structure des claies a été étudiée et réalisée afin de désolidariser les poteaux aval des ancrages amont. Les efforts transmis étaient ainsi répartis sur un nombre plus important de points de connexion au sol. 4. GTS étant concepteur, fabriquant en plus d’être poseur, l’ouvrage a pu être ajusté sur mesure à la configuration particulière du site. Conformément à la volonté du client, les platines d’assise des poutres principales ont été dessinées pour épouser les banquettes déjà présentes sur le site. 901 International Snow Science Workshop Grenoble – Chamonix Mont-Blanc - 2013 A noter que cette action corrective a été grandement facilitée par l’absence de sous traitance sur ce chantier, GTS assurant la conception, la fabrication (via son groupe NGE), le forage et la mise en œuvre entièrement en interne. et ce n’est que quelques années plus tard, lorsque la sollicitation de la neige est importante, que les désordres apparaissent au dessus des infrastructures en cours d’exploitation. Le regard porté sur les hypothèses de sol établis lors du chantier ne sera plus le même. 4 OUVRAGE EXPERIMENTAL GTS a profité de ce chantier pour expérimenter un nouveau type de claies et le confronter à la réalité du terrain. Cette claie mono-ancrage est composée à 85% de bois ce qui renforce encore son bilan carbone. Chaque module peut être assemblé avant héliportage sur une zone facile d’accès où l’ergonomie de travail permet de gagner en rentabilité et surtout, en sécurité et pénibilité pour le personnel. Fig. 4. Essai d’ancrage par bureau d’étude Il est instructif d’analyser la genèse de cette problématique d’aléa géologique. Sur ce type de chantier de haute altitude en condition d’accès difficile, les moyens d’investigations du sol classique sont difficiles à mettre en place et leur réalisation devient souvent disproportionnée au regard de la taille modeste des chantiers. En contrepartie, ces terrains de montagne sont souvent de bonne qualité mécanique et les affleurements courants permettent d’éviter les mauvaises surprises. Dans ce contexte, il est couramment utilisé des méthodes de dimensionnement empiriques ou encore des caractéristiques de sol choisies contradictoirement entre l’entreprise et le client sans autre forme d’investigation. Lorsque la nature des sols se fait plus capricieuse qu’à son habitude, les désordres peuvent donc être au rendez-vous. Face à cette difficulté spécifique, l’utilisation d’ancrages forés comme fondation offre certains remparts face à ces aléas car ils ont l’avantage de pouvoir être contrôlés avec des moyens relativement légers. Ainsi, bien que le chantier de Oz-en-Oisans ait été fortement perturbé par cet imprévu, le sinistre a été évité car la cause des désordres potentiels a été identifiée en cours de réalisation et les mesures correctives ont pu être mises en place immédiatement. On peut imaginer un scénario différent en cas d’emploi de méthode empirique dans une configuration géologique compliquée. Par exemple, sur la base d’une capacité de portance du sol définie arbitrairement, l’ouvrage est mis en place par terrassement sans autre contrôle possible que le respect des « règles de l’art ». En absence d’indicateur de dérive quantifié et factuel, le chantier ne peut que bien se passer Figure 5. CAO du prototype A noter qu’il n’y a pas nécessité de réglage en fonction des irrégularités de terrain car chaque module n’a que trois points d’appuis qui reposent donc au sol dans toutes les configurations. Ce point est plus important qu’il n’y parait car les réglages in situ (obligatoires en filet paravalanche par exemple) sont sources d’erreurs de montage ou, tout au moins, de dérive de la géométrie finale par rapport aux hypothèses prise dans le dimensionnement. Figure 6. Ouvrage expérimental 902 International Snow Science Workshop Grenoble – Chamonix Mont-Blanc - 2013 Les ouvrages mono-ancrage concentrant les efforts de reptation de chaque module sur un seul ancrage, il est possible de mesurer la résultante de la pression de la neige en intercalant un capteur d’effort au niveau de l’ancrage. En collaboration avec le laboratoire LGCIE de l’INSA de Lyon, quatre capteurs à double jauges de déformation ont été mis en place. 5 CONCLUSION Le chantier de paravalanche de Oz en Oisans a eu le mérite de valoriser une solution mieux disante du point de vue des émissions de CO². Cette démarche doit être généralisée, notamment chez les acteurs de l’économie de l’or blanc mise particulièrement en péril par les conséquences des gaz à effet de serre. Ce chantier a subi un aléa géologique fort qui a pu être surmonté, d’une part par la capacité de réaction induite par le multimétier présent dans le groupe NGE mais aussi par la qualité du dialogue entre le client et l’entreprise. Figure 7.Capteur d’effort intercalé Cette opération a été l’occasion de tester en grandeur réelle de futurs produits plus économes, moins polluants et plus faciles à mettre en œuvre. Ils complètent la palette de solutions que GTS offre à ses clients pour répondre à leurs besoins spécifiques. Le premier relevé effectué en condition printanière (ouvrage rempli entièrement) et densité 3 moyenne de neige de 390kg/m donne des efforts sur ancrage de 100kN en ouvrage courant et 140kN en ouvrage d’extrémité. Ces valeurs sont à mettre en regard des efforts de dimensionnement des ancrages de 190kN pour les ouvrages courants et 260kN pour les ouvrages d’extrémité. Figure 8.Relevé d’efforts au printemps Bien qu’il faille rester prudent dans l’interprétation de ces quelques données obtenues en conditions In Situ difficiles, ces résultats n’en demeurent pas moins rassurants pour ce type d’ouvrage de sécurisation dans la mesure où ils concluent à un coefficient de pondération réel des charges voisin de 2. Figure 9. Claies en fonction 903