MEMORANDUM CIOR 28/11/2012 La CIOR et l`Initiative pour la

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MEMORANDUM CIOR 28/11/2012 La CIOR et l`Initiative pour la
Confédération interalliée des officiers de réserve
Interallied confederation of reserve officers
MEMORANDUM CIOR 28/11/2012
La CIOR et l’Initiative pour la Synergie des Forces:
forger de meilleures capacités
Les recommandations de la CIOR sur les Forces de Réserve
comme outil opératoire
Objectif: Fournir les propositions de la CIOR au Commandement de l’OTAN pour la
Transformation en relation avec le rapport du Comité national des Forces de Réserve demandé
par le Général Commandant l’ACT (Commandement de l’OTAN pour la Transformation ) dans
sa lettre au Président du Comité National des Forces de Réserve en date du 6 Juillet 2012.
Auteur: Présidence de la CIOR et du Comité Défense & Sécurité de la CIOR.
References:
A.
B.
C.
IMSM 0285-2012 Mise en oeuvre de l’Initiative pour la Synergie des Forces– directives
aux Commandements stratégiques, en date du 2 Juillet 2012.
Lettre au GD Skare, en date du 6 Juillet 2012.
Lettre au General Stéphane Abrial, SACT, en date du 3 Août 2012.
Date: 28 Novembre 2012.
Vue d’ensemble
En un temps d’incertitude, alors que les coupes dans le budget de la défense et les contraintes
financières pèsent lourdement sur toutes les nations, un recentrage sur les forces de réserve est
devenu obligatoire. Dans ce contexte, le Commandement de l’OTAN pour la Transformation a
chargé le Comité National des Forces de Réserve de fournir un rapport sur les modalités de l’aide
que la composante Réserve pourrait apporter dans la mise en oeuvre de la nouvelle Initiative
pour la Synergie des Forces (CFI). Le but de ce memorandum de la CIOR est de proposer des
conseils possibles sur la position and les potentialités des Réserves en soutien de l’Initiative
pour la Synergie des Forces (CFI).
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Contexte général
Il est largement admis que, ces dix dernières années, les Forces de Réserve ont connu une
augmentation, sinon quantitative, du moins qualitative. Ce basculement vers “l’opérationnel” est
en phase avec la mutation d’une réserve basée sur la mobilisation et la conscription vers une
réserve d’emploi de réservistes dans des domaines et des champs d’expertise très spécifiques.
Les modalités de mise en oeuvre de la professionnalisation du Réserviste, “deux fois citoyen” et
capable de concilier tant sa vie civile que son devoir militaire, se sont révélées être le problème
central. Si l’accent est mis sur les aptitudes susceptibles d’intéresser l’Armée professionnelle, nul
ne peut nier que certains réservistes ont une meilleure connaissance et une aptitude supérieure
dans le traitement de certains domaines d’expertise très particuliers, tels que la logistique, la
coopération civilo-militaire, ou la communication (pour en citer quelques-uns). Dès lors, le
jugement qui met en avant
l’entraînement moindre des réservistes dans leur vie militaire
comparé à celui de leurs camarades de l’Armée professionnelle doit faire d’une certaine manière
l’objet d’un rééquilibrage en termes d’efficacité et de compétence.
Clause restrictive
Les politiques nationales dans le domaine des Réserves sont bien sûr une prérogative nationale.
La CIOR est une confédération d’associations nationales d’officiers de réserve, elle est le reflet
d’une grande variété de ces forces de réserve et de ces associations. Certains pays n’ont pas de
forces de réserve telles que nous les connaissons. Certains pays n’ont pas d’ associations
indépendantes. Certaines associations englobent les militaires de tous grades. On peut cependant
supposer que les membres de la CIOR approuvent les principes de sa charte fondatrice et
adhèrent à ceux de défense collective tels qu’ils sont définis dans le Traité de Washington.
Evaluation du problème
La CIOR plaide qu’un moyen de promouvoir l’interopérabilité est d’aider les réservistes à
atteindre un meilleur niveau d’instruction, d’entraînement et d’exercice. Même si l’entraînement
et l’instruction de base sont des prérogatives nationales et peuvent être communément considérés
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comme répondant aux besoins, la CIOR aimerait mettre l’accent sur les domaines spécifiques
suivants :
•
Améliorer les capacités linguistiques ;
•
Accroître la possibilité pour les réservistes de fréquenter les écoles de l’OTAN ou les
centres d’instruction ;
•
Encourager la mise en place de postes de réservistes au sein des Etats-majors nationaux et
internationaux de l’OTAN en élargissant les possibilités d’accès à de tels postes et
partager les « spécialistes » issus de la réserve.
Bien qu’elles reconnaissent les prérogatives nationales, l’OTAN et la CIOR devraient se
concentrer sur la réduction des écarts, des obstacles et des différences essentiels entre l’OTAN et
les politiques nationales de réserve en encourageant ainsi l’emploi des forces de réserve comme
une solution propice à la réduction des coûts.
1) Capacités linguistiques
L’Ecole de langues de la CIOR (CLA) a été conçue à l’origine comme un moyen d’améliorer la
compétence linguistique des personnels de réserve des pays membres de l’OTAN et du
Partenariat pour la Paix (PfP). Les besoins croissants en réservistes affectés en Etat-major
donnent pour mission à l’Ecole de langues de faciliter la compréhension linguistique au niveau
opérationnel comme au
niveau des Etats-majors. Ces derniéres années s’est ajoutée à la
population des officiers de réserve de l’Ecole de langues des personnels motivés relevant de tous
les statuts militaires (engagés, armée régulière, réserves, retraités, police, employés civils du
Ministère de la Défense, groupes de réflexion de l’OTAN, pays du dialogue méditerranéen, etc…
L’Ecole de langues fournit cette amélioration à un coût minimum et donne beaucoup pour peu
d’argent, la plupart du temps pendant la période estivale de sous-utilisation des infrastructures et
équipements des écoles militaires.
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En outre, et eu égard au fait que l’interopérabilité se heurte parfois à l’incapacité de partager des
langages communs, l’OTAN devrait encourager les Etats membres à soutenir les personnels
militaires et spécialement les réservistes dans le développement de ces compétences vitales, soit
en pourvoyant à leur financement, soit en soutenant la capacité et les moyens opérationnels de
l’Ecole de langues.
2) Vers une instruction commune de l’OTAN
Les réservistes n’ont que rarement l’occasion de fréquenter les stages des centres d’entraînement
de l’OTAN comme celui d’Oberammergau. C’est un domaine dans lequel
la composante
Réserve bénéficierait d’un entraînement pour spécialistes dans ces compétences difficiles à
acquérir et qui exigent un enseignement dispensé par des experts. A cet effet, les réserves
devraient continuer à être encouragées à suivre des stages de l’OTAN dans les centres spécialisés
et les pays membres devraient chercher à identifier tout goulet d’étranglement dans les capacités
offertes et affecter quelques créneaux de fréquentation de ces stages aux réservistes.
Dans ce contexte, la CIOR a développé et encouragé une série de concepts d’instruction et
d’entraînement communs tels quel la « Concentration civilo-militaire » : cet exercice de
coopération civilo-militaire est une occasion de premier ordre pour débattre de la doctrine de
l’OTAN dans ce domaine et travailler ensemble dans ce cadre. Il fait à présent partie d’un
portefeuille d’événements disponible lors du congrès d’été de la CIOR.
Le but de telles initiatives, généralement soutenues par plusieurs nations, est d’aider les forces de
réserve à maintenir et développer leurs connaissances militaires à un niveau international, en
soutien des politiques nationales d’entraînement qui demeurent une prérogative nationale. Ce
serait d’un bon rapport coût-efficacité puisque le principe « Instruis l’instructeur » ou « les
réservistes entraînent les réservistes » pourrait s’appliquer tout en étant conforme aux critères et
aux processus de certification de l’OTAN.
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3) S’instruire et s’entraîner ensemble
S’entraîner « sur le terrain » est reconnu dans une large mesure comme la meilleure manière de
se familiariser avec un éventail significatif de tâches et d’obligations militaires. Les réservistes
devraient être capables de servir dans des Etats-majors multinationaux ou à tout le moins d’être
intégrés de façon croissante dans les activités de la Force de Réaction de l’OTAN (NATO
Response Force /NRF), comme dans celles des Etats-majors interarmées (Joint Headquarters
/JHQs), ou et aux exercices des Groupements tactiques de l’UE (European Union Battle Groups
/EUBGs). Les réservistes appelés en renforts devraient toujours s’entraîner avec les Etats-majors
professionnalisés pour apprendre mutuellemnent comment leur travail est adapté à celui des
Etats-majors et dans quelle mesure ils peuvent et doivent soutenir les objectifs du
commandement.
Il conviendrait d’encourager un niveau significatif de participation de réservistes dans tous les
exercices de niveau supérieur. C’est pourquoi devrait systématiquement être offerte aux Réserves
l’occasion de participer à des exercices interarmées et interalliés dirigés par les Ecoles et unités
de tous les pays membres de l’Alliance Atlantique. Une telle approche obtiendrait à un coût très
abordable de bons résultats en termes de développement des Réserves avant même de les
déployer dans des Etats-majors professionnalisés au titre de renforcement individuel.
Puisque les compétences civiles des réservistes sont de plus en plus demandées et saluées, et
puisque le manque de spécialistes de haut niveau est souvent considéré comme un problème,
l’OTAN et les nations membres de l’Alliance pourraient explorer la possibilité de partager les
personnels spécialisés de la Réserve dotés de compétences civiles, sinon entre pays membres ,
ou du moins de créer une « base de données de compétences » qui pourrait rassembler les
données sur es personnels. Ce partage des ressources peut exiger de se confronter à quelques
aspects législatifs nationaux aussi bien qu’à des prérogatives nationales dans le domaine des
Réserves.
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4) Moyens d’action possibles
1. Accroître l’utilisation de programmes d’apprentissage en ligne pour développer les
connaissances des réservistes dans les compétences militaires, techniques et de
commandement, à l’image de ce que réalisent déjà les entreprises dans le domaine de
l’éducation professionnelle continue (par exemple, diplômes de cadres supérieurs) ;
2. Affecter des créneaux permanents pour les officiers de réserve dans les différentes
institutions de formation del’OTAN et ouverture de créneaux nationaux et internationaux
dans les Ecoles de Guerre et instituts de défense;
3. Encourager les nations memberes à inviter systématiquement les réserves aussi bien
nationale qu’étrangère pour assister et prendre une part active aux exercices ;
4. Parrainer et élargir les exercices de la CIOR dans le domaine de l’action civilo-militaire
et autres domaines d’expertise de réservistes pertinents en matière de défense, y compris
les aptitudes linguistiques ;
5. S’assurer de la présence de créneaux destines aux réservistes au sein des exercices et des
expérimentations de l’Alliance ;
6. Créer une base de données OTAN d’officiers de réserve spécialistes ou d’experts dans un
domaine particulier ;
7. Développer et promouvoir dans les pays membres de l’OTAN et de la CIOR quand et où c’est
possible des programmes de soutien des employeurs aux réservistes.
5) Combler le fossé entre la société et la défense
La composante Réserve et les réservistes individuels doiven t aussi être considérés comme des
acteurs comblant le fossé et restaurant parfois les liens entre la société et sa défense. Ils renouent
les relations entre les Forces Armées et le monde civil. Les réservistes ont une meilleure connaissance de
tous les leviers qui peuven t contribuer à promouvoir cette idée que « la défense est essentielle » et que de
toute évidence, il ne s’agit pas d’une question purement financière. Créer un réservoir de réservistes au
sein des administrations nationales, des services et des secteurs économiques essentiels est en fait un
moyen de créer et de rendre possible la résistance et de faire grandir l’esprit de défense dans les temps de
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catastrophes naturelles et de troubles sociaux ou de menaces terroristes. En étant non seulement « deux
fois citoyens » mais aussi volontaire dans beaucoup d’autres associations
(religieuses, sportives,
économiques, syndicales, politiques au plan local ou national), le Réserviste représente un large
réseau social, lui aussi en ligne sur internet. Etant aux carrefours d’un monde interconnecté, le
réserviste devrait être considéré comme un lien et une passerelle entre les sphères civile et
militaire.
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