Rencontre de discussion citoyenne LAIRET
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Rencontre de discussion citoyenne LAIRET
Rencontre de discussion citoyenne LAIRET Soirée du 18 mars 2014 – Centre communautaire Marchand Objectifs de la soirée Les rencontres de discussion citoyenne ont été planifiées dans le cadre de l’Approche territoriale intégrée (ATI) de Limoilou. Elles visent à connaître les perceptions des citoyens et citoyennes de Limoilou afin de faire un portrait des dynamiques de leur communauté. Ces soirées ont eu lieu dans les trois quartiers de Limoilou : Lairet, Maizerets et Vieux-Limoilou en mars et en mai 2014. À l’aide de la Fiche d’appréciation du potentiel de développement des communautés de Réal Boisvert, nous avons pu identifier les cinq (5) principales forces et les cinq (5) principaux défis du quartier d’après le point de vue des participants. Nous avons également mis en avant les éléments sur lesquels les opinions des citoyens étaient partagées. La Fiche regroupe 40 énoncés qui parlent de la vie de quartier selon cinq (5) grands thèmes : Les gens de mon quartier Les services et activités de mon quartier L’environnement dans mon quartier Quand on est ensemble L’économie de mon quartier Ce document est un résumé des opinions exprimées par les participants ainsi que des pistes de solutions qu’ils ont identifiées pour répondre aux défis de leur quartier. Portrait des participants de Lairet Au total, 23 citoyens ont participé à la rencontre; 8 femmes et 15 hommes, âgés de 22 à 78 ans. Le nombre d’années de vie dans le quartier s’étendait de 2 mois à 61 ans. Répartition selon l'âge Répartition par nombre d'années de vie dans le quartier Moins de 30 ans Entre 30 et 39 ans Entre 40 et 49 ans Entre 50 et 59 ans Plus de 60 ans Moins de 5 ans Entre 6 et 9 ans Entre 10 et 15 ans Entre 16 et 19 ans Plus de 20 ans Sur les citoyens : 8 vivaient seuls, 2 personnes étaient monoparentales, 4 vivaient en couple avec enfant(s), 7 en couple sans enfants et 2 personnes vivaient en colocation. 4 personnes se considéraient en situation de pauvreté. En plus de vivre dans le quartier, 3 personnes sur 23 travaillaient également dans le Vieux-Limoilou. « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 1 FORCES DÉFIS Le transport en commun Les gens aiment vivre dans le quartier La proximité des services commerciaux Les bonnes relations de voisinage Mon quartier est accueillant Peu d’intégration des personnes immigrantes Peu d’implication citoyenne Peu de fêtes ou d’animation Beaucoup d’écarts dans les revenus et l’éducation Peu d’emplois diversifiés et de qualité Forces de Lairet Le transport en commun Le transport en commun est suffisamment développé pour pallier le manque d’emplois diversifiés et de qualité. Les gens de Lairet peuvent facilement se rendre à Saint-Roch, où il y a de l’emploi de qualité. Par contre, pour les piétons et les cyclistes, les pistes cyclables sont peu sécuritaires, les trottoirs dangereux, l’accès pour les personnes à mobilité réduite est difficile. « Oui, on est bien desservi, mais en bicycle c’est pas évident, c’est pas sécuritaire » « Dans ma rue, il y a un dessin de bicycle dessiné, mais je ne laisserais jamais mes enfants rouler sur le bicycle dessiné! C’est pas un chemin sécuritaire la 22! » « Les trottoirs ne sont tellement pas faits pour les piétons, c’est glissant, c’est fait pour l’entrée des autos et non pas pour qu’on marche. Je trouve ça très dangereux. Si on aime notre quartier, on veut pouvoir s’y balader, mais là, c’est trop dangereux pour marcher. » Les grands centres commerciaux, notamment la Place Fleur de Lys, sont difficiles d’accès pour les gens qui n’ont pas de voiture. Le passage viaduc qui mène à l’Enfant Jésus est également problématique. « On a accès aux grands centres, mais en auto surtout. Il y a un passage pour les bicycles, mais là, tu arrives sur Soumande, et tu peux attendre 10 minutes pour passer et c’est super dangereux. » « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 2 La proximité des services commerciaux Pour les participants, la diversité des services commerciaux est une force pour le développement économique et social local. Défis de Lairet Peu d’intégration des personnes immigrantes On sent la préoccupation des citoyens de Lairet quant à l’intégration des immigrants. « Il y a peu d’intégration des personnes immigrantes, mais on a vu dans le portrait qu’il y avait plus de 30 % d’enfants immigrants qui fréquentent les écoles de Lairet. On va avoir un problème à ce niveau-là… C’est quelque chose d’important dont il faudra prendre en compte dans le futur. » Un participant soulève les barrières importantes de l’intégration : mentalité, habitudes de vie, coutumes et styles vestimentaires, modes de communication différents. Les citoyens de Lairet sont ouverts à l’intégration des personnes immigrantes, mais certains soulèvent les difficultés de créer des liens et l’absence de lieux de rencontre. Les enfants facilitent souvent le contact entre les parents immigrants et les parents non immigrants. « J’aimerais bien pouvoir communiquer avec eux, mais où? Comment? Je ne sais pas par où avoir des contacts, je n’ai pas d’enfants jeunes, je ne vais pas dans les garderies… Je ne sais pas comment communiquer, mais j’aimerais pouvoir le faire. » « Pour les enfants, l’intégration est naturelle, ils sont ouverts à la diversité, on sent peu de rejet. Chez les adultes, ils ont des montagnes de bagages, ils ont de la difficulté à s’intégrer. » « Entre les parents, ça passe par les enfants, plusieurs d’entre eux se rencontrent dans les parcs, les milieux de garde, les cours d’école. » Cependant, l’absence de personnes immigrantes lors de la soirée a limité la discussion. « Il n’y a pas d’immigrants ici ce soir, il faudrait connaître leur perception. » « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 3 Peu d’implication citoyenne L’absence d’implication est expliquée par le vieillissement de la population, le manque d’éducation à la « culture dite de bénévolat » et le manque de connaissances des ressources et des possibilités d’implication. « On est dans un quartier vieillissant, donc les gens s’impliquent moins. Dans le temps, ça bougeait pas mal plus que ça. » « Au niveau de l’information sur les différents organismes qu’il y a sur le quartier, encore fautil savoir quels sont les services rendus, comment on peut y contribuer. » « La pierre angulaire de l’engagement bénévole, c’est qu’il faut se sentir interpellé. Nous sentons-nous interpellés? Par quoi? » Pour certains participants, c’est le visage du bénévolat qui change, il y a moins de bénévoles, mais les gens s’impliquent plus activement. « Il y a le bénévolat non visible des personnes à mobilité réduite, qui s’impliquent à leur manière, mais ça se voit moins. » « Oui, les gens s’impliquent moins, mais quand il y a un bon corps de bénévoles solide, les gens se mobilisent vraiment. » Peu de fêtes ou d’animations Les fêtes se font surtout au centre communautaire Patro Roc-Amadour. Cela pose plusieurs problèmes : l’organisme est trop loin pour certains, d’autres ne se reconnaissent pas dans la philosophie du centre. « Les jeunes enfants ne peuvent se déplacer aussi loin, le Patro pourrait offrir des services en dehors de sa bâtisse. » « Il y a des gens qui n’aiment pas la mentalité Patro, donc quand les fêtes sont organisées par le Patro, on n’y va pas, car on ne s’y retrouve pas. Il faudrait faire des activités ailleurs. » Des participants disent ne pas être informés des activités organisées ailleurs (Centre Marchand, JeanGuy Drolet, fête de Pâques, de l’hiver, cabane à sucre, etc.). « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 4 Beaucoup d’écarts dans les revenus et l’éducation Les participants s’entendent pour dire que la diversité socioéconomique fait partie intégrante de Lairet, mais il n’y a pas de mixité entre riches et pauvres. La ségrégation est géographique : il y a un clivage entre le secteur des arbres (à l’ouest de la 1re Avenue entre les Peupliers et les Lilas) et ses maisons unifamiliales et les appartements locatifs le long de l’Autoroute Laurentienne et du boulevard des Cèdres. « Moi ce que j’aime dans Lairet, c’est la diversité de revenu. Je ne me sens pas dans un ghetto, mais il faudrait que les gens se rencontrent. Il faudrait créer des lieux de rencontre, ça permettrait de réduire les barrières entre les gens. » Certains soulèvent des préoccupations face à la cohabitation de classes socioéconomiques différentes. « Il y a un gros clash entre les bungalows, les vieilles constructions, le bruit de l’autoroute, c’est préoccupant. Les gens n’ont pas vraiment envie d’être là. Tu changes d’horizon, tu changes de point de vue. Ça rejoint aussi la sécurité. Il n’y a pas longtemps quelqu’un un est venu quêter à mon domicile, je n’étais pas habitué à cela ici… » Peu d’emplois diversifiés et de qualité Pour les participants, il y a beaucoup de secteurs peu exploités : dans le quartier de la 1re Avenue, par exemple les terrains où il y a les pylônes pourraient être des zones pour l’emploi. « La 1re Avenue est mal exploitée, il y a des services de restauration, mais peu d’ambiance de commerces de proximité. » « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 5 Pistes de solution identifiées par les participants… Intégration des immigrants Créer des lieux de rencontres, organiser des animations, des fêtes culturelles; Utiliser les garderies en milieu familial et les écoles comme lieux facilitateurs de rencontre. Mobilisation citoyenne Créer un bottin des ressources pour faire connaitre les services Développer les moyens d’information et de communication : o Tour Morris; o Tableau déroulant électronique sur l’artère principale présentant les activités; o Information sur les abribus; o Banderole au-dessus des avenues fréquentées Fêtes et animations Organiser des activités thématiques (Pâques, fêtes de saison, cabane à sucre, Halloween); Organiser des activités à l’extérieur du Patro Roc-Amadour. Emploi Aménagement des terrains d’Hydro-Québec – terrains vacants - pour développer des projets menant à des emplois ou à des logements sociaux; Développer les commerces de proximité sur la 1re Avenue; Créer une monnaie locale (ex. monnaie Canadian Tire). Inégalités sociales Développer les fêtes de quartier pour réduire les barrières entre les gens; Faire une étude socioéconomique de Lairet (laboratoire en sociologie de l’Université Laval). Transport et sécurité Faciliter l’accès aux grands centres commerciaux (Fleurs de Lys et Galeries Charlesbourg) Implanter un réseau d’écolobus dans les rues peu desservies par les Métrobus pour les personnes âgées et à mobilité réduite; Réaménager les viaducs de la 18e Rue, de l’avenue du Colisée et de la 1re Avenue pour assurer la sécurité des cyclistes et des piétons; Mettre en place des mesures de ralentissement pour les conducteurs (voir guide « Les meilleures pratiques en matière de sécurité routière ».) Environnement Embellir les viaducs avec des fresques; Ériger un mur antibruit végétal le long de l’Autoroute Laurentienne afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens défavorisés. « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 6 Remerciements Ce projet a été rendu possible grâce à nos partenaires financiers, la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale et le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Nous tenons à remercier toutes les personnes qui se sont impliquées, de près ou de loin, à la réalisation des soirées citoyennes : Le Conseil de quartier de Lairet ; Denis Bergeron, arrondissement de La Cité-Limoilou, conseiller en consultations publiques ; Notre comité de suivi : Marianne Corneau, Direction régionale de santé publique de la CapitaleNationale, Éric Lapointe, citoyen engagé de Limoilou, Nancy Lebeuf, conseillère à la vie communautaire arrondissement de La Cité-Limoilou, Isabelle Mercure, coordonnatrice de l’ATI Limoilou à la CDEC de Québec et Manon Roy, organisatrice communautaire, CLSC de Limoilou ; Les citoyens engagés de Limoilou membres du comité de recrutement : Nicole Blouin, Jean Cazes, Serge Déry, Nicole Dufresne, Éric Lapointe et Lucille Picard; Le centre communautaire Jean-Guy Drolet pour le prêt de locaux ; Monsieur Daniel Papillon de la Société Historique de Limoilou conférencier sur l’histoire de Limoilou lors des trois rencontres de discussions citoyennes. Un grand merci aux citoyens de Limoilou qui sont venus partager avec nous leurs opinions. Ce projet a été développé dans le cadre d’une Approche territoriale intégrée à Limoilou et réalisé par la CDEC de Québec. « Jaser ma communauté, bouger mon quartier » a bénéficié des collaborateurs suivants : « Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Lairet, 18 mars 2014. Page 7