Petites notes photographiques à l`usage d`un débutant ne voulant
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Petites notes photographiques à l`usage d`un débutant ne voulant
Petites notes photographiques à l’usage d’un débutant ne voulant pas photographier idiot Jacques B ON http://cafcom.free.fr V. 1.02 - 28 mars 2011 Résumé Ces document est un petit résumé des paramètres techniques à connaître pour se débrouiller de tout appareil photographique, du sténopé au réflex numérique professionnel – sauf la chambre grand format qui est un appareil aux possibilités supérieures mais plus complexe, et pas un appareil de débutant. Licence Ce document est sous licence Creative Commons By-SA1 (paternité - partage à l’identique). Vous êtes libre de le partager et le redistribuer, y compris dans une version modifiée, à condition de citer l’auteur du document original et de placer votre document sous la même licence. Table des matières 1 Introduction 2 2 Composition 2.1 Composer selon les lignes des tiers . 2.2 Échelonner les plans . . . . . . . . . 2.3 Se rapprocher du sujet . . . . . . . . 2.4 Éviter les éléments parasites . . . . 2.5 Horizon, perspectives. . . . . . . . . . 2.6 Recadrer ou pas ? . . . . . . . . . . . 2.7 Zoom, ou focale fixe ? . . . . . . . . . 2 2 3 3 5 6 6 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Mise au point et profondeur de champ 3.1 Mise au point . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Profondeur de champ : définition . . 3.3 Paramètres techniques . . . . . . . . . 3.4 Contrôle de la profondeur de champ 3.5 Hyperfocale . . . . . . . . . . . . . . . 3.6 Utilisation de l’hyperfocale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 . 7 . 7 . 7 . 9 . 9 . 10 4 La lumière 4.1 Aspect qualitatif . . . . . . . . . 4.2 Sensibilité du capteur . . . . . 4.3 Mesurer la lumière . . . . . . . 4.4 Modes de mesure de la lumière 4.5 Exposition : notions de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 10 11 11 12 13 5 Modes d’exposition du boitier 13 5.1 Choix du mode d’exposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 5.2 Vitesse et risque de bougé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 6 Le plus important peut-être. . . 15 1 Introduction Faire une photo n’a, sur un plan strictement technique, rien de difficile. Quel que soit l’appareil, il faut et il suffit de : – composer l’image dans le viseur (cadrage) ; – faire la mise au point (distance) ; – régler vitesse et diaphragme. Ces trois derniers paramètres pouvant être assistés ou entièrement assurés par le boitier. 2 Composition Photographier : c’est dans un même instant et en une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse de formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait. Henri C ARTIER-B RESSON 2.1 Composer selon les lignes des tiers C’est la principale difficulté, et l’art si art il y a, de la photographie : faire rentrer sa vision du monde dans le cadre étroit et bi-dimensionnel d’un capteur rectangulaire ou carré, de petites dimensions. 2 F IG . 1 – Lignes des tiers et points de force Le même C ARTIER-B RESSON avait l’habitude de regarder les photos à l’envers pour voir si elles étaient bien composées. Les photographes qui travaillent à la chambre grand format, considèrent aussi comme un avantage, de voir leur image à l’envers sur le dépoli : cela oblige à penser en terme de géométrie et de composition, indépendamment du sujet. Sans en arriver là, il y a deux règles à connaître : Règle des tiers les lignes de force de l’image sont les lignes de tiers, ainsi que les diagonales. Les points forts se trouvent aussi à l’intersection des lignes de tiers (fig. 1). Sens de lecture on considère que l’œil parcourt généralement l’image de gauche à droite, comme on lit un texte. Il est souhaitable d’en tenir compte dans la composition. Mieux vaut, par exemple, photographier un personnage en train de regarder ou se déplacer vers la droite, que vers la gauche. Une image composée en suivant ces règles est perçue généralement comme harmonieuse. S’habituer à composer l’image selon ce schéma : éviter donc de centrer l’horizon, les yeux. . . Comme toutes les règles, elle sont faites pour ne pas être respectées. Mais dans ce cas, mieux vaut savoir ce que l’on fait. 2.2 Échelonner les plans Sauf si on cherche délibérément une perspective plate, inclure un premier plan est généralement une bonne idée pour donner de la profondeur et du relief à l’image (fig. 3). 2.3 Se rapprocher du sujet Si la photo n’est pas bonne, c’est que vous êtes trop loin. Robert C APA Trop loin du sujet : le sujet sera trop petit pour être signifiant. Utiliser le zoom ou le téléobjectif n’est pas une bonne réponse : car ils ne vous rapprochent pas l’objet, ils le grandissent : la perspective est toujours celle d’un lointain, plate 3 F IG . 2 – Portrait classique utilisant diagonale et lignes des tiers. Objectif : 105mm et sans relief. Au contraire, si on se rapproche, le sujet se détache nettement du reste de l’image, les reliefs sont accentués. C’est pour cela que beaucoup de photo-journalistes utilisent un grand-angle(35mm) comme focale de base, plutôt que le 50mm dit « normal ». Exception à cette règle : le portrait tête-épaules, ou visage plein cadre. Généralement, on utilise plutôt un court téléobjectif (85 à 180mm en 24x36) permettant de s’élogner un peu du sujet, justement pour éviter que le nez ne paraisse trop saillant dans le visage (fig. 2). Une erreur commune lorsqu’on a un zoom sur le boitier, est de s’en servir pour le cadrage. Un mouvement de zoom n’est pas la même chose qu’un déplacement physique : « le meilleur zoom, c’est vos jambes ! Scotchez-le sur 35 ou 50mm et n’y touchez plus ! » a dit je ne sais plus qui, mais qui avait raison. Évidemment, si on se trouve au bord d’un ravin, et qu’on manque de recul, mieux vaut encore tourner la bague du zoom, que de faire un pas fatal en arrière. Ne riez pas, c’est arrivé. 4 F IG . 3 – Utilisation d’un premier plan en paysage. Objectif : 80mm, réglé sur l’hyperfocale. 2.4 Éviter les éléments parasites Une autre cause de photo plus ou moins ratée, c’est la présence dans l’image, d’éléments indésirables que l’on n’avait pas remarqués à la prise de vue : poteaux électriques, voitures, passants. . . Deux raisons à ça : – on se concentre sur le sujet principal et on néglige l’environnement ; – la visée dans un appareil réflex se fait à travers l’objectif, et à pleine ouverture. La profondeur de champ est réduite au minimum et tout ce qui n’est pas dans le plan de netteté apparaît flou. Au moment de la prise de vue, le diaphragme se ferme, la profondeur de champ augmente, et apparaissent sur l’image les détails qu’on ne voyait pas dans le viseur. Pour éviter cela : regarder directement la scène avant de cadrer, et/ou utiliser le testeur de profondeur de champ. 5 2.5 Horizon, perspectives. . . Un autre « détail qui tue », c’est l’horizon qui penche, ou les verticales d’un bâtiment. Pour l’horizon, il suffit de faire attention, utiliser un verre de visée quadrillé, un trépied avec niveau à bulle. Pour les bâtiments, c’est plus compliqué du fait des fuyantes dues à la perspective. Dans ce cas : utiliser une chambre grand format. . . ou garder l’axe de l’objectif le plus horizontal possible ; ou au contraire accentuer les fuyantes pour montrer qu’on sait ce que l’on fait, et que ce n’est pas une erreur. . . 2.6 Recadrer ou pas ? Écrivez au rouge à lèvres sur le miroir de votre salle de bains : on ne recadre jamais une photo. Jeanloup S IEFF C ARTIER-B RESSON – encore lui – exigeait que l’on tire ses photos avec le bord noir du film, pour bien montrer qu’elles n’avaient pas été recadrées (ce qui était, et est toujours, une pratique courante des journaux). C’est un vieux débat entre ceux qui recadrent, et ceux qui ne recadrent pas. Ce qui est sûr, c’est que la composition de l’image, c’est au moment de la prise de vue qu’elle doit se faire, et qu’il ne faut pas la confier au hasard en se disant qu’on recadrera ensuite. Laisser ça aux gens qui ramènent 3000 photos numériques m. . .édiocres, de leurs voyages. S’interdire de recadrer sa photo, c’est s’obliger à prendre de bonnes habitudes de composition, c’est affuter son regard, c’est ne pas photographier idiot. Maintenant, tout le monde n’a pas l’œil d’aigle de C ARTIER-B RESSON. « Il faut être intransigeant sur les principes, mais on peut être souple dans leur application. . . » 2.7 Zoom, ou focale fixe ? En faveur des zooms : – plus compacts et légers, remplacent plusieurs focales fixes. – pas besoin de changer d’objectif en cours de prise de vues, pour modifier la focale. En faveur des focales fixes : – luminosité et qualité optique supérieures ; – encombrement et poids moindre (à focale donnée) ; – l’œil s’habitue mieux aux différentes focales, et pas de perte de temps à zoomer pour choisir une focale. Encore une fois, le bon usage du zoom, c’est : réglage sur 35 ou 50mm, et on n’y touche plus. . . 6 En fait, comme le reste, c’est question de goût et de choix personnel, et comme beaucoup de choses en photographie les deux ne s’opposent pas mais se complètent, selon l’utilisation que l’on veut en faire. 3 Mise au point et profondeur de champ 3.1 Mise au point La mise au point peut se faire de plusieurs manières : Fixe (fix-focus) pas de réglage : appareils jouets, jetables, vieux appareils (Brownie) ; Pifométrique en estimant soi-même la distance, et en la reportant sur la bague de mise au point (vieux appareils, appareils spéciaux) ; Télémétrique par mise en coïncidence de deux images dans le centre du viseur clair (Leica M, certains appareils moyen format, vieilles chambres de presse) ; Réflexe par visée à travers l’objectif sur un verre dépoli (boitiers réflex et chambres grand format). Dans le cas des réflex, et même certains appareils télémétriques (Konica Hexar, appareils compacts) la mise au point peut être assistée par un dispositif autofocus. Cet autofocus peut être central ou multizone. Dans le cas d’un autofocus central, se méfier du cas classique de la mise au point effectuée à l’infini, alors que l’on voulait photographier deux personnages à deux mètres, chacun d’un côté de l’image. . . Dans ce cas, faire la mesure sur un personnage, mémoriser la distance, puis effectuer la composition. Ou débrayer l’autofocus et passer en mise au point manuelle. 3.2 Profondeur de champ : définition La profondeur de champ est un peu la troisième dimension de l’image. C’est la zone de netteté en avant et en arrière du plan de mise au point. On peut choisir de privilégier une grande profondeur de champ, avec netteté du premier plan à l’infini (fig. 3), ou au contraire une profondeur de champ faible pour que le sujet principal se détache bien du fond flou (fig. 5). Pour définir cette zone de flou, on utilise le terme japonais de bokeh (prononcer « bouquet ».) 3.3 Paramètres techniques La profondeur de champ est liée à deux paramètres optiques : 7 F IG . 4 – Utilisation d’une faible profondeur de champ en portrait (chambre grand format) – le grandissement du sujet : d’autant plus faible que le sujet est grand sur le film (ou capteur numérique), d’autant plus grande qu’il est petit ;2 – l’ouverture du diaphragme : d’autant plus grande que le diaphragme est fermé ( f 8, 16, 22. . .), d’autant plus faible qu’il est ouvert ( f 2, 2.8, 4. . .). Donc, en pratique : – si on veut une profondeur de champ courte, on se rapproche ou on utilise une longue focale (pour jouer sur le grandissement) et/ou on choisit une grande ouverture ( f 2 à f 5.6) ; – si on veut une grande profondeur de champ, on s’éloigne ou on utilise une focale courte, et/ou on choisit une petite ouverture de diaphragme (à partir de f 8). 2 Corollaire : les appareils ayant un petit capteur (numériques amateurs) auront naturellement une grande profondeur de champ. Les appareils à grand capteur (numériques full frame, argentiques moyen et grand format), permettront de jouer davantage de ce paramètre. Les chambres garnd format permettant un contrôle encore plus grand du fait de leurs possibilités de mouvements (bascule) spécifiques. 8 3.4 Contrôle de la profondeur de champ Il peut s’effectuer visuellement de deux manières3 : – directement dans le viseur, avec le testeur de profondeur de champ, si l’appareil en est pourvu. C’est un petit levier qui ferme le diaphragme à la valeur choisie sur sa bague. La visée s’assombrit évidemment en conséquence, mais permet tout de même de prévisualiser ce qui sera net ou flou, au moment de la prise de vue. – par une échelle de profondeur de champ sur le barillet de l’objectif (fig. 5). F IG . 5 – Échelle de profondeur de champ 3.5 Hyperfocale Avec l’hyperfocale on entre dans le domaine des connaissances plus pointues. . . on peut très bien vivre et faire des photos sans savoir ce que c’est, mais ça serait passer à côté d’une notion souvent utile. Prérequis : avoir compris ce qui précède, sur la profondeur de champ. Définition de Wikipedia : L’hyperfocale ou distance hyperfocale, est la distance minimum pour laquelle les sujets seront perçus comme nets quand on règle la bague de mise au point sur l’infini. Il s’agit de la netteté de mise au point en excluant tout problème de mouvement. Ce qui peut s’exprimer de deux façons : – l’hyperfocale est la distance minimum à partir de laquelle le sujet est net, si on fait la mise au point sur l’infini. – la distance de mise au point faite sur l’hyperfocale, permet d’obtenir une image nette de l’infini à la moitié de cette distance. 3 Il existe d’autres dispositifs, notamment sur les appareils moyen et grand format, mais ce n’est pas le sujet ici. 9 3.6 Utilisation de l’hyperfocale On utilise l’hyperfocale lorsqu’on recherche la plus grande profondeur de champ possible en avant de l’infini. Exemple : dans le cas de l’objectif de la figure 5, l’hyperfocale pour un diaphragme fermé à f16, est à 5 mètres : – si on fait la mise au point sur l’infini : la zone de netteté va de 5 mètres (hyperfocale) à l’infini, « et au-delà », ce qui intéresse davantage les Rangers de l’espace, que le commun des photographes ; – inversement, si on fait la mise au point sur 5 mètres (hyperfocale), la zone de netteté va de 2,5 mètres (moitié de l’hyperfocale) à l’infini. On ainsi gagne 2,5 mètres de profondeur de champ, ce qui peut être utile en paysage, pour inclure un premier plan net. Il y a au moins deux bonne raisons d’utiliser l’hyperfocale : – en paysage, pour avoir une profondeur de champ maximale, du premier plan à l’infini ; – en reportage, notamment avec un objectif grand-angle ou semi-grand angle (35mm) : réglé une fois pour toute sur l’hyperfocale tout sujet compris entre 3 mètres et l’infini sera net. Plus besoin de faire de mise au point. C’est particulièrement pratique avec les appareils à viseur clair (Leica à télémètre). C’est également une notion utile avec les appareils anciens dépourvus d’aide de mise au point (télémètre). 4 La lumière 4.1 Aspect qualitatif Il existe deux sortes de lumière : – la belle lumière ; – la lumière de chiottes. Tous les bouquins de photo vous diront que la belle lumière, c’est le matin et le soir quand elle est rasante et dorée, que cela donne du relief et une belle dominante chaude, et/ou quand le soleil brille avec des nuages pour diffuser un peu. Inversement, et que la lumière de chiottes, c’est au milieu de la journée ou quand le ciel est tout blanc, ou nuageux. C’est un peu plus compliqué que ça, parce qu’on ne peut pas se permettre toujours d’attendre que la lumière de chiottes se transforme en belle lumière : alors il faut faire avec. Et on peut faire de très belles images dans le brouillard, sous la pluie, et même avec le soleil au zénith en plein mois de juillet. Néanmoins, vous êtes prévenus : c’est plus facile le matin et le soir, et avec un peu de soleil que sans. 10 4.2 Sensibilité du capteur Le film, ou capteur numérique, possède une sensibilité à la lumière, ou rapidité, exprimée en ISO (autrefois ASA). Dans le cas du film, elle est unique (comme le Sâr Rabindranath Duval)4 , encore qu’on puisse « tricher » un peu en jouant sur le temps de développement du film.5 Dans le cas du capteur numérique, c’est une plage de sensibilités. Une sensibilité standard va de 100 à 400 ISO. Le premier réglage à faire sur l’appareil, est donc de la sensibilité du capteur, ou du film.6 Dans les deux cas, l’augmentation de la sensibilité va de pair avec une dégradation de la qualité de l’image : – en argentique, par augmentation du grain (qui peut être un choix esthétique) ; – en numérique, par augmentation du bruit (toujours moche). 4.3 Mesurer la lumière Que l’on ait une belle lumière ou une lumière de chiottes (c’est l’aspect qualitatif), il faut mesurer son intensité, pour que le capteur, film ou CCD, reçoive juste la quantité nécessaire à ses caractéristiques : un peu comme un seau d’eau qu’on remplit, ni trop, ni trop peu. On peut mesurer la lumière : – avec un posemètre, ou cellule, intégré à l’appareil ; – avec une cellule séparée, à main ;7 – avec un spotmètre (zone system) ;8 – au pif, avec la règle du sunny f16. Règle du sunny f16 : quand on n’a rien d’autre sous la main, c’est la formule magique qui sauve la vie, et qui de plus, fonctionne très bien ! – si le soleil brille, que les ombres sont nettes : réglez votre diaphragme sur f 16 et la vitesse sur la sensibilité du film (1/100e pour 100ISO, 1/500e pour 400ISO. . .) – si le soleil est légèrement voilé (ombres douces) : ouvrez d’un cran de diaphragme ou de vitesse ; 4 Il est vareuse ! — Eh ! — Non, il est unique, pardon, je me suis trompé de vêtement. 5 Que celui qui n’a jamais poussé une Tri-X, me jette la première pierre. 6 Les argentiques modernes, ou du moins, pas trop vieux, ont généralement une reconnaissance automatique du film utilisé, par codage DX sur la cartouche. 7 Il faudrait parler ici de la différence entre mesure incidente et réfléchie, mais ça ne concerne pas vraiment les débutants, même ceux qui ne veulent pas photographier idiots. 8 Système de mesure de la lumière et de développement du film élaboré par le photographe Ansel Adams. Les gens qui ont compris comment ça marche, ne jurent que par lui. Pour les autres, c’est un domaine hautement ésotérique, quelque part entre maîtrise totale du procédé photographique, et sodomie de diptères. 11 – si temps est couvert, mais clair (pas d’ombres) : ouvrez encore d’un cran ; – si le temps est bouché, ou à l’ombre : ouvrez encore d’un cran ; – si vous êtes à l’intérieur : ouvrez le diaph au maximum, choisissez une vitesse lente (1/8e , 1/15e ) et priez pour que la photo ne soit pas ratée. 4.4 Modes de mesure de la lumière Les posemètres intégrés aux appareils peuvent mesurent la lumière de plusieurs façons : Centrale pondérée c’est la lumière ambiante, avec une prédominance pour le centre de l’image (la plupart des appareils simples, ou anciens). Convient dans la plupart des cas. Centrale spot la lumière est mesurée dans une zone très étroite au centre du viseur (Leica M6 et 7, Olympus OM2). Au photographe de choisir pour cette mesure une zone représentative. Plus précise, mais suppose un peu de jugeotte. Matricielle (ou multizone) comme la mesure spot, mais avec plusieurs points de mesure ; l’appareil analyse les résultats et propose un réglage optimum. Introduite par Nikon sur son modèle FA. Généralement très précis, et efficace, vive le progrès. Si l’on dispose d’un appareil avec mesure matricielle, c’est ce mode qu’il faut utiliser dans la plupart des cas, la mesure spot ne venant que dans les cas difficiles, si l’on se croit plus malin que son appareil. Dans les autres cas : tout n’est pas perdu, ne pas se faire de souci. Une mesure de lumière précise est indispensable en diapositive. En négatif, on a une très large tolérance. Néanmoins, plus précise sera l’exposition, meilleur sera le rendu, et le négatif plus facile à tirer ou scanner. Quelques points cependant : – même avec une mesure globale, on a parfois intérêt à se rapprocher de la zone la plus représentative pour mesurer la lumière, et la mémoriser (soit par bouton prévu pour ça, soit en passant en mode semi-automatique cf. plus loin) ; – attention aux zones très claires ou très sombres, qui peuvent influencer la mesure. Cas classiques : les contrejours, la neige. Le capteur recevant beaucoup de lumière, donc va donner un résultat faussé, et conduire paradoxalement (en apparence) à une sous-exposition du sujet. Dans ce cas, mesurer la lumière en se raprochant du sujet, jouer du correcteur d’exposition, ou ouvrir simplement d’un cran ou deux, diaphragme ou vitesse ; – un truc qui peut aussi rendre service : mesurer la lumière sur la paume de sa main, et ouvrir d’un cran. . . cela revient un peu à la mesure de la lumière incidente que fait un posemètre à main. 12 4.5 Exposition : notions de base Une fois qu’on a mesuré la lumière, il faut régler le boitier pour que le film (ou CCD) reçoive la bonne quantité de lumière. Ceci se fait en jouant sur deux paramètres : Ouverture réglage du diaphragme (qui laisse passer plus ou moins de lumière, comme un robinet). Vitesse qui va laisser entrer la lumière plus ou moins longtemps (comme un robinet qu’on ouvre et qu’on ferme). Les valeurs d’ouverture sont normalisées : 1.4 - 2 - 2.8 - 4 - 5.6 - 8 - 11 -16 - 22 - 32 - 64. J’ai su à quoi ça correspondait, l’ai oublié, preuve qu’on peut s’en servir sans savoir pourquoi. Idem les vitesses : 1s - 1/2 - 1/4 - 1/8 - 1/15 - 1/30 - 1/60 - 1/125 - 1/250 1/500 - 1/1000 - 1/2000 - 1/4000. Plus la pose B (l’obturateur s’ouvre quand on appuie sur le déclencheur, et se referme quand on le relâche) et plus rarement la pose T (l’obturateur s’ouvre quand on appuie, et se referme quand on appuie une seconde fois). Ceci pour les poses longues (photo de nuit). Chaque changement d’une valeur de diaphragme ou de vitesse, augmente ou diminue par deux, la quantité de lumière qui frappe le capteur. Ouvrir d’un cran le diaphragme, revient donc (sur le plan de la lumière) au même qu’afficher une vitesse plus lente. D’ailleurs sur certains appareils (Hasselblad), ces réglages sont couplés. 5 Modes d’exposition du boitier Les boitiers photo proposent (ou pas) plusieurs modes d’exposition : Manuel mesure de la lumière à l’aide d’un posemètre externe, on choisir sans l’aide du boitier, le diaphragme et la vitesse (Leica M3, M4). Semi-automatique idem, sauf présence d’un posemètre intégré à l’appareil, généralement deux diodes ou une aiguille dans le viseur (Nikon FM, FM2, Olympus OM1, Leica M6, R6). Automatique, priorité diaphragme l’utilisateur choisit le diaphragme, et l’affiche sur l’objectif, le boitier choisir seul la vitesse en fonction de ce diaphragme. C’est le mode le plus courant, et le plus pratique pour qui souhaite pouvoir contrôler la profondeur de champ. Automatique, priorité vitesse le contraire : l’utilisateur choisit la vitesse, l’appareil choisit le diaphragme. Utile lorsque le paramètre vitesse prime, en photo de mouvement notamment, selon qu’on veut le figer, ou au contraire des effets de vitesse lente (filé). Programme l’appareil choisit les deux paramètres. Par le passé, comme à la télé il n’y avait qu’un programme. Aujourd’hui sont courants les programmes 13 « Portrait », « Sport », « Paysage », sans doute utiles au grand public, mais qui ne font rien d’autre que privilégier profondeur de champ élevée (paysage) ou faible (portrait) ou vitesse élevée (sport) : donc, sans utilité réelle quand on a compris comment maîtriser soi-même ces paramètres. 5.1 Choix du mode d’exposition Sur un semi-automatique, il est évident que l’on n’a pas le choix. Sur un automatique ou multimodes, on peut se poser la question. Avis personnel : – si on se sert du mode semi-auto en suivant aveuglément les indications de la cellule, qui sont justes dans 90% des situations, alors autant utiliser l’automatisme. On gagne du temps (parfois précieux), le seul inconvénient étant que ça rend feignant et qu’on risque d’oublier un réglage lorsqu’on repasse sur un boitier manuel ou semi-auto (comme l’embrayage avec une voiture automatique. . .) – l’automatisme priorité diaphragme est parfait pour garder le contrôle de ce que l’on fait, notamment en matière de profondeur de champ ; – l’automatisme priorité vitesse n’a d’intérêt que pour les usages spécifiques évoqués plus haut ; – le(s) programme(s) sont fiables et pratiques pour la photo sans souci. L’appareil fera bien son job, mais avec ses choix, pas les vôtres. 5.2 Vitesse et risque de bougé Le paramètre vitesse est moins important pour la plupart des photos que le paramètre profondeur de champ. Cependant il a une importance, notamment si l’on utilise les vitesses lentes, car on augmente le risque de bougé, et du sujet, et de l’appareil. On considère qu’on peut photographier à main levée sans risque de flou de bougé de l’appareil, jusqu’à une vitesse correspondant grosso-modo à la focale de l’objectif, soit : – 1/60e avec un 50mm ; – 1/30e avec un 35mm ; – 1/125e avec un 100mm ; – etc. Cette règle n’est qu’indicative. Avec un appareil à obturateur central ou focal, sans miroir générateur de vibration (Leica, Rolleiflex) on peut descendre plus bas. Cela dépend aussi de l’opérateur, et de sa consommation de substances licites ou non. . . Le flou de bougé peut être un choix esthétique délibéré aussi. Comme toute règle : à connaître, et en faire ce que l’on veut, ou ce que l’on peut, ensuite. 14 6 Le plus important peut-être. . . La photographie, c’est l’art de ne pas presser le bouton. Franck H ORVAT Choisissez l’appareil qui vous plaît, qui s’harmonise le mieux avec votre dernière voiture, à la couleur de votre costume, ou qui est utilisé par votre photographe favori [...] Soyez fiers et ambitieux, maîtrisez la bête, soyez-en le maître absolu ; n’en soyez jamais l’esclave débile. Jeanloup S IEFF 15