Killer Kid

Transcription

Killer Kid
Classiques
& Contemporains
Collection animée par
Jean-Paul Brighelli et Michel Dobransky
CLAUDE KLOTZ
Killer Kid
LIVRET DU PROFESSEUR
établi par
MARIE LESCURE
professeur de Lettres
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SOMMAIRE
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
Qui sont les Arabes et d’où viennent-ils ? .................................... 3
Les enfants-soldats de par le monde ................................................ 5
Le racisme ...................................................................................................................... 6
POUR COMPRENDRE :
quelques réponses, quelques commentaires
Étape 1
Souvenirs de prime enfance .............................................. 8
Étape 2 Deux enfants arabes issus
de mondes différents ................................................................ 9
Étape 3 Un bel avenir pour Fernand............................................. 10
Étape 4 Embrigadement de Djilali ................................................. 10
Étape 5 Poursuite de Fernand par deux hommes ........... 11
Étape 6 Ali voyage pour une mission .......................................... 13
Étape 7 Rencontre entre Ali et Fernand .................................... 13
Étape 8 Amitié naissante de deux garçons ........................... 14
Étape 9 Pacte d’amitié ............................................................................... 15
Étape 11 La cavale ............................................................................................. 15
Conception : PAO Magnard, Barbara Tamadonpour
Réalisation : Nord Compo
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
Qui sont les Arabes et d’où viennent-ils ?
Sont nommés Arabes les peuples parlant la langue arabe et qui sont liés
à l’histoire de l’ancienne Arabie. Depuis la seconde moitié du Ier millénaire
avant J.-C., ils occupent la péninsule Arabique à l’exception du Sud. Dès
une Antiquité très reculée, ils débordent sur les pays limitrophes au Nord
et à l’Est et cela au cours de leurs conquêtes.
À partir du VIIe siècle qui correspond à l’époque de la conquête musulmane, cette expansion a pour résultat une arabisation de très nombreuses
populations situées entre les monts Zagros et l’océan Atlantique. Au XXe
siècle (vers 1990), le nombre des Arabes s’élève à 190 millions dans les pays
officiellement arabes. Ils offrent des caractéristiques propres suivant qu’ils
habitent au Maghreb ou au Moyen-Orient. Cependant une conscience unitaire est acquise depuis la période contemporaine.
Les premières informations sur les Arabes sont fournies au IXe siècle avant
notre ère par des textes akkadiens (assyro-babyloniens) et hébraïques qui
situent dans le désert syro-mésopotamien et le nord-ouest de l’Arabie une
population nommée Aribi, Arubu, Urbu en akkadien et ‘Arab en hébreux.
La désertification d’une partie de la péninsule Arabique survenue il y a
environ 10 000 ans explique les relations entre les peuples et leurs modes
de vie. Des peuples sédentaires agriculteurs et éleveurs de moutons sont installés sur des oasis situées sur le pourtour de la presqu’île tandis que les
Bédouins – ou tribus de pasteurs nomades chameliers – assurent la protection des sédentaires contre les razzias des autres tribus nomades. Ils les protègent aussi des caravanes qui viennent de l’océan Indien ou de l’Arabie du
Sud vers le Croissant fertile pour le commerce des épices et des produits de
luxe. Pendant les derniers siècles de l’Empire romain, des contacts sont
noués entre les grands empires sédentaires du Croissant fertile et les habitants de la péninsule. La région, de par son aspect stratégique, devient un
enjeu entre les deux grands empires du Nord : l’Empire byzantin et
l’Empire perse qui cherchent à s’assurer le contrôle des routes commerciales
de l’océan Indien.
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Les valeurs qui régissent ce monde de l’Arabie préislamique sont liées à
la vie rude du désert : il s’agit du sens de l’honneur, de la défense de la tribu
et de sa perpétuation, de la solidarité et de l’hospitalité, et enfin des exploits
guerriers. Leur religion est polythéiste et le pèlerinage à la Mecque pour
célébrer le culte des bétyles (pierre noire dressée pour symboliser les divinités) reste très proche des traditions sémitiques. Au VIe siècle, la tribu des
Quraych prend le pouvoir et tire un profit commercial autour du culte religieux et du pèlerinage à la Mecque. Devant la chute des valeurs ancestrales,
certains esprits s’inquiètent et sont à la recherche d’un autre idéal. C’est
dans un climat d’insécurité et d’insatisfaction que Mahomet reçoit de l’archange Gabriel des messages qu’il recueille dans un livre sacré Le Coran. Il
y proclame sa foi en Allah, Dieu unique. Rejeté par les habitants de la
Mecque, Mahomet installe à Yathrib (ancien nom de Médine) la première
communauté islamique. La nécessité de propager la foi et l’exigence d’affirmer le pouvoir du calife Abu Bakr (632-634 après J.-C.) ont pour effet
de transformer les pillages en guerres de conquête religieuse.
Malgré des crises intestines (deux fils du calife se disputant le pouvoir,
des troubles populaires) et la convoitise des empires limitrophes, les
conquêtes musulmanes se propagent. Avant de s’étendre en un vaste
Empire, l’islamisation débute par le sud de l’Arabie : le Yémen, Barheïn,
l’Oman, puis se poursuit hors de la presqu’île ; la Syrie-Palestine (634-640),
l’Irak (636-641), l’Arménie et l’Iran (642), l’Égypte (639-640), le Maghreb
sauf au Maroc où les Berbères continuent à tenir d’importantes positions
(669-705), l’Espagne et la Gaule narbonnaise (711-750). L’Indus est
conquis en 710-713. À partir de l’an 1000, l’islam se propage de l’Inde jusqu’en Afrique (Mauritanie, Tchad, Libye, Soudan). Les territoires devenus
musulmans le sont restés sauf en Europe et dans quelques États de l’Inde.
Parallèlement à l’islamisation, la langue arabe s’implante comme langue
d’échange commercial et devient ensuite langue administrative officielle
dans le Croissant fertile, l’Égypte, le Maghreb. Subsistent toutefois des îlots
de langue araméenne dans le Liban, l’Anti-Liban, en Irak du Nord et en
Iran. Cette expansion permet un brassage des cultures et véhicule les
connaissances philosophiques, scientifiques et techniques de l’Orient vers
l’Occident.
Au XIe siècle, les Turcs, venant d’Asie centrale, pénètrent dans le monde
musulman comme soldats et s’emparent du pouvoir politique (12501517) : ainsi naît l’Empire ottoman.
Mais, peu à peu, au cours du XIIIe siècle, l’Empire arabe devient trop
vaste et les liens se relâchent avec le centre administratif de Bagdad, et l’on
voit, au contraire, apparaître des royaumes indépendants. À cette époque,
les Mongols mettent fin au califat. Alors le calife n’a qu’un rôle religieux et
non plus politique. À partir du XIVe siècle, tous ces pays arabes n’ayant plus
en commun que la langue et la religion, ils vivent une période de sommeil
qui dure jusqu’au XIXe siècle. À cette période, la colonisation par les pays
européens engendre la Nahra (Renaissance) – prise de conscience de l’unité
arabe qui se soldera par un autre sentiment : le nationalisme.
Les enfants-soldats de par le monde
Que ce soit en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient ou en Asie,
il existe un nombre impressionnant d’enfants qui tiennent une arme
(300 000 selon les estimations de l’O. N. U.). On est en droit de se demander comment cette réalité peut encore perdurer malgré les actions menées par
l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’enfance). Les choses ne sont pas
simples et, sans excuser cette cruelle réalité, on peut comprendre comment
elle peut exister quand on prend en compte que ces enfants sont souvent des
orphelins de guerre et qu’ils n’ont eu que des conflits armés sous les yeux. La
plupart d’entre eux deviennent des enfants de la rue et n’ont, pour certains,
aucune famille. Pour eux, être enrôlés peut même être considéré comme une
« promotion » que des adultes leur proposent. Un autre phénomène est à retenir : le Comité international de la Croix-Rouge (C. I. C. R.) a rédigé une
déclaration exclusivement consacrée aux droits de l’enfant qui stipulait que
les mineurs ne pouvaient porter les armes, mais l’âge de la majorité change
suivant les pays. On peut lire dans la presse que 10 % des maquisards ougandais qui se sont emparés de Kampala en 1986 n’avaient pas 14 ans. Mais certains affirment qu’en Afrique, on est adulte à cet âge-là. Depuis 1989, une
nouvelle convention de Genève précise qu’aucun enfant ne doit être enrôlé
dans une armée ou un groupe rebelle avant 15 ans. Le plus délicat reste le
contrôle du respect de la convention.
De nos jours, en dépit des opérations de l’Unicef, les recrutements d’enfants au sein de l’armée et de milices se poursuivent, que ce soit en
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Colombie, au sud-Soudan, en Jordanie, en Ouganda ou au Congo, et la
liste n’est pas exhaustive. En Avril 2000, une conférence internationale
organisée par l’Unicef, siégeant à Amman (Jordanie), a appelé les gouvernements et les groupes armés au Proche-Orient et en Afrique du Nord à ne
plus recruter des enfants ayant moins de 18 ans et à « démobiliser » ceux
déjà enrôlés. Le problème crucial est d’obtenir les signatures des États
membres et ensuite de ratifier les accords.
Le racisme
Le racisme est une idéologie qui établit un lien entre les caractéristiques
biologiques et anatomiques des individus et leurs qualités socio-culturelles.
Elle évalue une hiérarchie entre les races qui ne manque pas de produire
discrimination, ségrégation, antisémitisme... L’ethnocentrisme qui consiste
à considérer son mode de civilisation comme référence universelle par rapport aux autres que l’on juge inférieurs est, de fait, une base du racisme.
La plupart des doctrines racistes se sont réclamées de l’Essai sur l’inégalité des races humaines d’Arthur de Gobineau (1853-1855). Ses principes
sont l’affirmation de la supériorité de la race blanche, la condamnation du
métissage et le rejet de la démocratie. Son opinion sur le métissage est
ambiguë dans la mesure où il reconnaît qu’il est indispensable pour la régénération de l’humanité mais qu’il se produit au détriment de la pureté de
la race avec la crainte d’une homogénéisation de tous les hommes. De plus,
selon lui, agir contre le métissage est un moyen de sauvegarder la civilisation car elle lutte avec dynamisme contre sa perte. Ces théories ont inspiré
des hommes politiques qui en ont tiré le principe à partir duquel la race
pure pouvait se fabriquer par une sélection scientifique.
Cet essai a été adapté par Georges Vacher de Lapouge dans son œuvre
Les Sélections sociales (1896) qui reprend la théorie darwinienne – hérédité,
sélection, lutte pour l’existence. Cette théorie s’inspirant des lois qui régissent celles d’un individu est appelée « anthroposociologie ». Il fait découler
les traits psychologiques des caractéristiques physiques : « La puissance de
caractère paraît sous la dépendance de la longueur du crâne et du cerveau
[...]. La puissance intellectuelle paraît liée au contraire à la largeur du cerveau antérieur. » Il en arrive à faire des classifications qui déterminent la
place des hommes dans une organisation sociale. Il explique la décadence
d’une civilisation par le métissage qui détruit les meilleurs éléments de la
race. Pour lui, la solution pour faire reculer le désastre est une sélection systématique dans un programme eugénique qui consiste à établir des castes
biologiques héréditaires.
Entre les deux guerres, Hans F. K. Günter, dont l’œuvre constitue la
principale référence de l’anthropologie raciale des nazis, reprend la thèse
des races nordiques aryennes comme supérieures mais c’est Alfred
Rosenberg qui fut le théoricien du racisme nazi et de l’élimination des soushommes (malades, homosexuels, criminels, asociaux et juifs).
Des psychologues expliquent le racisme par une peur archaïque de l’inconnu. Ces individus enclins au racisme sont souvent autoritaires mais par
besoin de renforcer leur identité avec d’autant plus de force qu’ils sont plus
fragiles. D’autre part, le processus de rejet peut être motivé par l’intérêt ;
l’Autre étant considéré comme un concurrent.
C’est ainsi que l’esclavage fut légitimé par l’inégalité entre les races.
L’abolition de l’esclavage date de 1865, mais dix ans plus tard l’État du
Tennessee adopte une loi imposant la ségrégation raciale aidée dans son
application par le Ku Klux Klan. Il faut attendre 1968 pour que le Congrès
vote une loi contre la ségrégation.
En Afrique du Sud, les Noirs furent l’objet, par l’apartheid, d’une discrimination totale jusqu’en 1993.
Le national-socialisme, pendant la guerre 39-45, représente une des formes
les plus meurtrières avec ses camps de concentration et ses chambres à gaz.
Ces quelques exemples, loin d’être exhaustifs, montrent que le racisme,
lorsqu’il est légitimé par le pouvoir, aboutit à des catastrophes faisant parfois disparaître des groupes humains entiers.
On peut citer toutefois des luttes contre le racisme. Aux États-Unis, l’action de Martin Luther King qui, par le Civil Rights Act, interdit toute forme
de discrimination raciale ou sexuelle. En France, le mouvement contre le
racisme et l’antisémitisme (L. I. C. R. A. et M. R. A. P.) a conduit aux lois
de 1972 et 1990 qui condamnent les manifestations racistes et enfin, des
campagnes de sensibilisation (Touche pas à mon pote) furent entreprises
pour que chaque individu révise son comportement quotidien.
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POUR COMPRENDRE : quelques
réponses, quelques commentaires
Étape 1 [Souvenirs de prime enfance, pp. 194-195]
15 Ronald Wilson Reagan est né le 6 février 1911 dans l’Illinois d’une
famille miséreuse ; son père était alcoolique. Il fait des études en les payant
avec son salaire de serveur. En 1932, il est reporter sportif de radio à
Davenport. En 1937, il devient acteur à la Warner Brothers mais il ne
dépasse jamais les seconds rôles. Il se marie deux fois avec des actrices. En
1954, il est présentateur à la télévision et débute une carrière politique en
1962. De 1967 à 1975, il est gouverneur de la Californie et, en 1980, il est
élu président des États-Unis après avoir été battu en 1976. Il fera deux
mandats (1980-1988). Malgré des problèmes de santé et des séquelles dues
à un attentat, il mène, durant ses deux mandats, une politique économique
ultralibérale et se montre un anticommuniste acharné. Il quitte le pouvoir
avec une cote de popularité rarement atteinte.
De sa politique au Moyen-Orient, on peut retenir son discours présentant son « plan de paix » en 1982 posant comme principe de base les
accords de Camp David et prônant la légitimité de l’État d’Israël et son
autonomie ainsi que l’autogestion des Palestiniens. En 1984, les États-Unis
restreignent les exportations vers l’Iran qui soutient le terrorisme et, en
1987, des armes lui sont vendues (Irangate) contrairement à la loi pour
obtenir la libération des otages américains de Beyrouth.
16 Ariel Sharon, à 73 ans, est élu Premier ministre de l’État d’Israël en
février 2001. Depuis 1953, son nom est associé, pour les Palestiniens, les
Libanais, les Jordaniens, les Syriens et les Égyptiens, aux représailles sanglantes. Durant toutes ces années passées à la Knesset (Parlement de l’État
d’Israël), son but est de repousser les frontières des colonies juives. En
1971, Ariel Sharon parvient à obtenir la bande de Gaza. En 1973, il constitue le front électoral de droite : le Likoud (Rassemblement). Dans l’esprit
des gens, son nom est associé aux massacres de Sabra et Chatila. Il souhaite
dans son programme d’action une Jérusalem unifiée, des colonies intou-
chables, une absence totale de responsabilité dans le sort des réfugiés palestiniens et la dépression du Jourdain sous contrôle israélien.
17 Yasser Arafat est né à Jérusalem en 1929. En 1948 et 1949, il prend
part à la guerre israélo-arabe dans l’armée transjordanienne. Entre 1951 et
1956, il fait des études d’ingénieur au Caire tout en continuant de mener
son action politique. En 1959, il fonde El Fath, organisation militaire palestinienne semi-clandestine qui stipule que la libération de la Palestine est
l’affaire des Palestiniens, et prône la création d’un État palestinien laïc et
démocratique. Depuis 1969, il est président de l’O. L. P. Son action dans
l’accord de paix à Oslo lui a valu le Prix Nobel de la paix en 1994 avec
Simon Peres et Ysac Rabin. En 1996, Yasser Arafat est élu président de
l’Autorité palestinienne au suffrage universel.
Étape 2 [Deux enfants arabes issus de mondes différents, pp. 196197]
14 Alfred de Musset naît en 1810 dans un milieu aisé et l’enfant est
plongé tôt dans un bain culturel ; son père, qui a réalisé une édition complète de Jean-Jacques Rousseau, est connu comme écrivain sous le nom de
Musset-Pathay. Enfant, Musset a une grande nervosité mais une intelligence précoce. Tout jeune, il fréquente les cafés à la mode et, plus tard, on
le trouve dans les salons du Cénacle, chez Hugo ou Nodier. Il y rencontre
les écrivains de la génération romantique. Il entretient une liaison avec
George Sand avec des épisodes de ruptures déchirantes et de retrouvailles.
Son œuvre frappe par sa grande diversité mais partout sa souffrance est présente. Il compose de la prose : La Confession d’un enfant du siècle, de la
poésie : Rolla, Les Nuits, et des pièces de théâtre : Lorenzaccio, Les Caprices
de Marianne, On ne badine pas avec l’amour. Il entre à l’Académie en 1852
et il meurt dans l’obscurité en 1857.
15 À la suite de la proclamation de l’État d’Israël en 1948 et la nonconstitution d’un État palestinien, le mouvement national palestinien disparaît de la scène politique. En 1960, renaît une nouvelle élite politique et
sous l’initiative de la Ligue arabe, en 1964, est fondée à Jérusalem
l’Organisation de la libération de la Palestine (O. L. P.) présidée alors par
Ahmed Choukeyri, et placée sous tutelle arabe et en particulier de l’Égypte
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nassérienne en laquelle les Palestiniens ont confiance pour « libérer la
Palestine ». Lors de la guerre de 1967, la défaite arabe (Égypte, Syrie et
Jordanie) entraîne une crise de l’O. L. P. qui, libérée de la tutelle de la Ligue
arabe, intègre les organisations de combattants créées en dehors d’elle dont
El Fath d’Arafat. En 1968, une charte est adoptée : des structures se mettent
en place tel le Conseil national palestinien, Parlement dont Yasser Arafat
prend la tête du comité exécutif. En 1970, la résistance palestinienne est
expulsée de Jordanie où elle siégeait pour se réfugier au Liban et, en 1982,
après l’opération « paix en Galilée » lancée par l’armée israélienne contre la
présence de l’O. L. P. au Liban, l’Organisation s’installe en Tunisie. Éloignée
du champ de bataille, l’O. L. P. risque de voir amoindrir son poids politique.
Arafat veut renouer avec l’Égypte et signe en 1985 un accord avec la Jordanie
pour obtenir la paix avec Israël en échange avec des territoires.
Étape 3 [Un bel avenir pour Fernand, p. 198]
7 La Kabylie est une région du nord de l’Algérie située dans l’Atlas tellien oriental qui borde la Méditerranée. On distingue plusieurs Kabylies : la
Grande Kabylie ou Kabylie du Djurdjura et la Petite Kabylie des Babors
dominant le golfe de Bejaïa. La montagne kabyle est rude et très peuplée de
berbérophones musulmans. Dans cette région essentiellement agricole, l’industrialisation a pénétré les vallées. Considérée comme la capitale de la
Grande Kabylie, Tizi Ouzou (65 000 habitants) vit de son activité commerçante, du tourisme et de la zone industrielle toute proche. Elle abrite
une université et demeure le foyer des contestations (berbérisme). Elle est
cependant surpassée en population par Bejaïa (120 000 habitants), siège
d’une industrie textile et surtout port exportateur de pétrole.
Étape 4 [Embrigadement de Djilali, p. 199]
7 Pour comprendre le conflit qui oppose les Arabes et les Israéliens, il
faut remonter au désir des Palestiniens de conquérir leur indépendance
après une longue occupation ottomane. Après avoir aidé les Arabes dans
leur révolte contre les Ottomans, la Grande-Bretagne administre et occupe
la Palestine. La communauté juive obtient des Britanniques en 1917, par la
déclaration Balfour, que soit envisagé un foyer juif en Palestine. Après la
Seconde Guerre mondiale, en 1947, la proposition de partage est entérinée
par l’Assemblée générale des Nations Unies. L’État d’Israël déclare son indépendance en 1948 mais l’État arabe prévu aussi par l’O. N. U. ne voit pas
le jour : le conflit est entamé fin 1947. Côté palestinien le partage est
refusé, côté israélien il y a espoir d’occuper tout ou une partie de l’État
arabe, le reste revenant à la Transjordanie. Le conflit dure deux ans et se termine par la victoire de l’État hébreux qui accroît son territoire de 14 000 à
21 000 km2. L’État arabe n’a toujours pas vu le jour sans que les Palestiniens
puissent obtenir le « droit au retour ».
8 Fath ou al-Fath signifie en Arabe « conquête ». Le mouvement est fondé
en 1959 par Yasser Arafat pour la libération de la Palestine et est créé un État
palestinien. Il anime l’Intifada et la guérilla contre Israël avec ses commandos
de fedayin. À partir de 1969, il est majoritaire au sein de l’O. L. P.
Georges Habache fonde en 1952 le Mouvement des Nationalistes arabes
(M. N. A.) pour unir sous un même étendard l’ensemble des pays arabes afin
de lutter contre Israël. En 1967, la guerre des Six Jours porte un coup dur au
M. N. A. qui disparaît et emporte avec lui l’idée de l’unité arabe. Il donne naissance à plusieurs branches dont une des plus célèbres est le F. P. L. P. dirigé par
le Dr Habache qui s’oppose souvent aux options de l’O. L. P.
Nayef Hawatmeh adhère en 1954 au M. N. A. de Habache. Au fil des
années, il prend la tête de la fraction de gauche de l’organisation. En 1969,
la scission est consommée et Hawatmeh fonde le Front démocratique et
populaire pour la libération de la Palestine (F. D. P. L. P.) qui deviendra
F. D. L. P. en 1969-1970.
Étape 5 [Poursuite de Fernand par deux hommes, pp. 200-201]
8 Le comte Alfred de Vigny naît à Loches en 1797 d’un père âgé d’une
soixantaine d’années et d’une mère d’à peine quarante ans, fille d’un officier de marine. Il vécut à Paris dans une atmosphère attachée au passé et
aux traditions aristocratiques. Il garde de ses années passées au collège de
Hix le souvenir de souffrances et d’humiliations : il était chétif, maladif
mais bon élève. Alors le jeune comte se retranche dans ses rêves d’héroïsme
militaire. Après des études au lycée Bonaparte (maintenant Condorcet), il
prépare l’École polytechnique. Il fait partie des « mousquetaires rouges » à
dix-sept ans. Il ne pourra jamais réaliser son rêve de grandeur militaire et,
pendant cette période de 1814 à 1827, il lit beaucoup : la Bible, Mme de
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Staël, Chateaubriand, les poètes anglais dans le texte ; il écrit un roman historique Cinq-Mars, des poèmes ensuite regroupés en recueil Poèmes antiques
et modernes et fréquente les salons littéraires où il entretient des relations
amicales avec Hugo. Son mariage de raison en 1825 avec Lydia Bunbury ne
l’épanouit pas. Une fois réformé, il se consacre entièrement à l’écriture avec
la traduction des œuvres de Shakespeare (Roméo et Juliette et Othello). En
1835, pour la comédienne, Marie Dorval, il rédige Chatterton pièce tirée de
Stello où il évoque la condition du poète. Avec Marie, il connaîtra, pendant
trois ans, une liaison passionnée suivie d’une rupture difficile. À travers son
œuvre, Alfred de Vigny traduit sa profonde blessure, ses déceptions de tous
ordres : politiques (il n’est pas élu député), littéraires (il attend des années
pour siéger à l’Académie française). Cette solitude, ce pessimisme se lisent
dans La Mort du loup, La Colère de Samson, Le Mont des Oliviers, La Maison
du berger et La Bouteille à la mer, dans des poèmes recueillis sous le titre Les
Destinées et enfin Servitude et Grandeur militaires. Outre le romantisme
dont il tient à être le penseur, Vigny s’intéresse aux questions sociales et
humanitaires. Comme les hommes du XIXe siècle, il croit au progrès mais
ce qui lui importe c’est d’opposer la laideur de la création en la « beauté de
l’art » et, pour traduire ses idées philosophiques, il privilégie le symbole. En
1863, en mourant, Alfred de Vigny laisse en héritage non seulement son
œuvre mais une théorie sur l’art.
Résumé du roman Cinq-Mars :
Au mois de juin 1639, en Touraine, les nobles s’inquiètent de la politique de Richelieu contre la noblesse. Investi de la cause de l’aristocratie
menacée, Cinq-Mars rejoint Louis XIII au siège de Perpignan, aux prises
avec l’armée espagnole, où il fait la connaissance de Richelieu. Il comprend
alors la rivalité qui oppose le roi à son ministre. Le jeune homme ne tarde
pas à s’illustrer par ses actions militaires s’attirant ainsi la grâce du roi, à qui
il fait comprendre que son peuple est opprimé par la politique de son
ministre et la jalousie de Richelieu. Tandis que le roi, éloigné par un stratagème du cardinal, se rend à Paris avec Cinq-Mars, Richelieu soutient seul
le siège. C’est à ce moment qu’il subit un attentat qui échoue.
Deux ans plus tard, à Paris, Richelieu et Louis XIII sont mourants.
Malgré les victoires de Richelieu qui ont accru sa puissance, le peuple est
mécontent et se soulève. Gaston d’Orléans, frère du roi, entreprend de le
combattre. Cinq-Mars, agissant pour l’amour de Marie de Gonzague, sa
fiancée, travaille à une conspiration contre le ministre en signant une
alliance avec l’Espagne. Il a le soutien du peuple mais la reine Anne
d’Autriche qui l’avait encouragé s’indigne d’un tel traité. D’autre part,
Cinq-Mars, qui avait adjuré Louis XIII de se débarrasser de Richelieu, est
d’abord entendu mais ensuite trahi. Il décide, de ce fait, de conclure ce
fameux traité. Chez Marion Delorme devant des conjurés enthousiastes, il
expose son projet sans se douter qu’il se trouve un traître parmi eux.
À Perpignan, Cinq-Mars apprend par une lettre de la reine que son
mariage ne pourra avoir lieu, il abandonne la conspiration. De son côté,
Richelieu obtient que Cinq-Mars soit condamné à mort. Il sera exécuté en
1642 avec son ami de Thou.
Étape 6 [Ali voyage pour une mission, pp. 202-203]
14 Les fedayin, au temps des Croisades, étaient des membres de la secte
médiévale des Assassins, société secrète de musulmans chiites. Le terme a
été repris à l’époque moderne pour désigner les nationalistes palestiniens
organisés en armées non gouvernementales du parti al-Fath en lutte contre
Israël.
Étape 7 [Rencontre entre Ali et Fernand, pp. 204-205]
14 Le palais de l’Élysée est construit en 1718 pour le comte d’Évreux, il
est ensuite restauré pour Mme de Pompadour. De propriétaire en propriétaire, il connaît de nombreuses transformations et servit de résidences à des
personnages illustres. Depuis 1873, le palais de l’Élysée est la résidence des
présidents de la République française. Dans la mythologie grecque, les
champs Élysées sont le séjour des âmes vertueuses après la mort.
15 Le ramadan est, dans l’islam, le mois du jeûne et de la continence de
l’aube au coucher du soleil. C’est le neuvième mois du calendrier lunaire
musulman, mois sacré pendant lequel le Coran avait été révélé en 1010.
L’ascétisme vient d’un mot grec qui signifie « exercice ». Pratiquer l’ascétisme, c’est faire des exercices qui ont pour but la domination du corps avec
ses besoins et de l’âme avec ses passions en vue d’accéder à une perfection
morale et spirituelle. Certaines pratiques peuvent aller jusqu’à la mortifi-
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cation telles que le port de ceinture de crin ou des flagellations visant à
dompter la nature ou à punir de mauvaises actions.
Étape 8 [Amitié naissante de deux garçons, pp. 206-207]
15 La Bible est l’œuvre fondatrice de la culture judéo-chrétienne. Elle
contient, dans l’Ancien Testament, les scènes de l’histoire du peuple juif en
route pour la Terre promise : le Pentateuque, composé de La Genèse, L’Exode,
Le Lévitique, Les Nombres et Le Deutéronome. La Bible retrace les conquêtes
et l’organisation du peuple hébraïque dans les Livres historiques. Dans Les
Livres de la sagesse, les chrétiens trouvent un moyen d’accéder au bonheur. Le
Nouveau Testament complète l’Ancien Testament et contient les quatre
Évangiles présentant la vie de Jésus. Enfin, les Actes des apôtres, qui constituent un véritable traité théologique. L’Apocalypse clôture la Bible par des
récits qui sont censés renfermer des secrets révélés depuis longtemps et portés à la connaissance des croyants mais dans un style ésotérique.
La Torah est aussi nommée Pentateuque dont elle contient les cinq Livres.
Elle véhicule deux notions inséparables : la révélation et la tradition. Elle
fonde plus une éthique qu’une dogmatique. Enfin, la Torah est toujours
située dans l’Histoire. Plus tard, le Talmud l’appellera « la Torah chébiketav »,
la « Torah-qui-est-par-écrit ». Elle comprend 613 commandements et de
nombreux récits qui sont des points de référence pour les fidèles car ils
constituent une charte politique, sociale autant que religieuse. En plus de la
loi elle contient l’interprétation du texte révélé d’inspiration divine. Le texte
de la Torah est divisé en péricopes qui sont aussi nombreux que les semaines
de l’année juive. À chaque sabbat, on récite un péricope. La Kabbale est là
pour aider à interpréter la Torah en méditant le texte révélé.
Le Coran est la parole divine révélée par l’archange Gabriel au prophète
Mahomet. Son texte fournit, en plus des lois canoniques, les lois qui régissent la vie personnelle et sociale. Le Coran se divise en sourates contenant
chacune un certain nombre de versets (ayat). Les sourates se regroupent suivant le lieu où elles ont été révélées : les mekkoises (à la Mecque), les médinoises (à Médine) qui rappellent que l’homme est mortel et que son sort
dépend du Jugement dernier. Le Coran reprend ce qui fut dit, écrit et révélé
à Ibrahim (Abraham) et à Moussa (Moïse) ainsi que l’histoire de certains per-
sonnages bibliques (Aaron, Joseph, Salomon) et évangéliques (Marie et
Jésus). Avec l’époque de Médine, les musulmans trouvent, outre les lois coraniques, les obligations du pèlerinage (al-Hadj) et le jeûne du ramadan (assiam) avec toutes les précisions pour les accomplir. Depuis le début de l’islam,
chaque période donne des interprétations nouvelles du Coran.
Étape 9 [Pacte d’amitié, pp. 208-209]
12 Un serment est une attestation solennelle faite en invoquant une
valeur sacrée, une personne aimée ou respectée pour garantir la réalité du
fait ou de l’engagement. Un pacte est une convention ou un contrat passé
entre deux ou plusieurs parties avec généralement un caractère solennel. Le
pacte a pour but d’établir une situation ou des règles juridiques que les parties s’engagent à respecter tandis que le serment scelle la réalité d’un fait ou
d’un engagement.
13 On trouve en peinture : Le Serment des Horaces de J.-L. David et, en
littérature, le pacte avec le Diable : Faust de Goethe, La Tragique Histoire
du docteur Faust de Christopher Marlowe, L’Étrange Histoire de Peter
Schlemihl de Chamisso, Mon Faust de Paul Valéry, Le Meneur de loups
d’Alexandre Dumas, Le Diable amoureux de Jacques Cazotte, Le Pape ami
du Diable de Jean Anglade, et Indian Blues d’Alexis Sherman.
Étape 11 [La cavale, pp. 212-213]
13 La civilisation étrusque vit son apogée au VIe siècle avant J.-C. en
Toscane. Les origines de ce peuple sont controversées. Hérodote les ferait
venir de Lydie, chassés de chez eux par une famine ; Denys d’Halicarnasse
pensait qu’ils étaient des autochtones d’Italie. Ils étaient d’habiles commerçants et exploitaient des mines de fer et de cuivre. Leurs poteries prouvent
qu’ils étaient de bons vivants et qu’ils aimaient le vin. Ils ne connurent pas
une véritable unité politique, leurs cités étaient réunies en confédérations et
ils élisaient tous les ans, lors de fêtes religieuses, « un magistrat de la nation
étrusque ». Ils étaient installés dans le Latium du temps de Tarquin l’Ancien
et de Servius Tullius, ainsi que sur l’île d’Elbe et la Corse. Leur connaissance
en art divinatoire était telle que lorsque les Romains devaient résoudre une
énigme, ils faisaient appel à eux. À la fin du VIe siècle avant J.-C., les
Romains chassèrent le roi étrusque Tarquin le Superbe, alors ils instituèrent
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une république. L’Étrurie perdit sa prédominance commerciale à la suite
d’attaques au nord par les Gaulois et elle recula devant la puissance grandissante de Rome. Les Étrusques laissèrent à la postérité l’invention de la
voûte, l’architecture des maisons et les tombeaux qui renseignaient sur la
richesse de la famille. Leur sculpture comme le Sarcophage des époux indique
qu’il existait une égalité entre les hommes et les femmes, et l’on peut
constater une civilisation très raffinée à en juger par la qualité de leur art.
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9
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