Le béta-carotène et prévention du cancer Les apports en béta
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Le béta-carotène et prévention du cancer Les apports en béta
Le béta-carotène et prévention du cancer Les apports en béta-carotène L'apport alimentaire en béta-carotène est estimé habituellement entre 1,5 et 3,6 mg par jour en France. Tableau : Aliments riches en béta-carotène Aliments Taux de béta-carotène/100g Carotte râpée 10,0 mg Carotte cuite 8,8 mg Pissenlit cru 8,4 mg Abricot sec 4,7 mg Epinard cuit 4,5 mg Bette cuite 4,1 mg Mangue 3,1 mg Les concentrations sanguines L’étude SU.VI.MAX a montré une concentration sanguine en béta-carotène nettement supérieure chez les femmes (0,67 micromole par litre en moyenne), par rapport aux hommes (0,47 micromole par litre en moyenne) soit 40 % de plus pour les femmes. 36,8 % des hommes et 15 % des femmes dans le groupe placebo de l'étude SU.VI.MAX ont des concentrations sanguines de béta-carotène inférieures à 0,3 micromole par litre. Un pourcentage plus important de femmes présente des concentrations sanguines de bétacarotène inférieures à 0,3 micromole par litre chez les plus jeunes. Phénomène connu : les déficits sont accentués chez les fumeurs, le béta-carotène étant consommé pour limiter les effets nocifs des produits pro-cancérigènes de la fumée de tabac. De manière constante, être fumeur et avoir une concentration sanguine basse en béta-carotène est un facteur de risque de cancer du poumon. Le béta-carotène est surtout la vitamine protectrice vis à vis du cancer du poumon chez les fumeurs, à condition de se limiter à des apports nutritionnels et non médicamenteuses. Est-ce également efficace dans d’autres domaines ? Un peu moins mais à ne pas négliger par exemple dans le cancer du sein, 25 à 30 % de protection, à condition d'atteindre des concentrations sanguines qui s’approchent plutôt en moyenne de 1,15 micromoles par litre. Et évidemment de l'étude SU.VI.MAX (voir paragraphe consacré à cette étude) : en moyenne une protection de 31 % chez les hommes pour tous les cancers, cette protection allant jusqu'à 45 % chez les hommes qui présentaient des concentrations sanguines en béta-carotène les plus élevées en cours de supplémentation. Juin 2008 CONFIDENTIEL © Désirs de Santé – André Burckel Béta-carotène et prévention du cancer 1 Le béta-carotène : une vitamine surmédiatisée Comme la majorité des études montraient des effets bénéfiques du béta-carotène, plusieurs études d'intervention ont été réalisées pour évaluer la protection que pourrait assurer le bétacarotène chez les fumeurs et les personnes exposées à l'amiante. Louable intention quand on sait que ces individus sont à haut risque de cancer du poumon. À l'époque on était loin de tout savoir sur les singularités du couple béta-carotène - et ses produits de transformation et facteurs pro-carcinogènes de la fumée du tabac - activation de certaines enzymes qui ont comme rôle de nous débarrasser des produits toxiques. Sinon les auteurs de ces études ne s'y seraient pas pris de cette manière. Songez donc, donner des doses massives, de béta-carotène, sur un terrain miné. Soyons clairs, cette vitamine n’aurait pas été surmédiatisée sans cette stratégie de supplémentation voulue à des doses médicamenteuses. Une stratégie nutritionnelle n'a jamais donné et n’entrainera jamais les ennuis qui ont eu lieu. La preuve dans l’étude SU.VI.MAX il y avait des fumeurs et des anciens fumeurs et aucune augmentation des cancers du poumon n'a été détectée. Bref, une gélule de 30 mg par jour dans une étude, et une de 20 mg par jour dans l'autre ont eu pour conséquence une augmentation de 28 % des cancers du poumon dans la première et de 18 % dans la seconde. Les concentrations sanguines de béta-carotène étaient dans les valeurs basses au départ (en moyenne de 0,32 micromole par litre), pour arriver à des chiffres astronomiques (3,9 à 5,6 micromoles par litre). Ce sont des chiffres que je n'ai jamais rencontrés dans nos résultats personnels. L’effet d’une supplémentation en béta-carotène ou de complexes contenant du béta-carotène dépend de la valeur en béta-carotène des individus Juin 2008 Etude réalisée Complémentation en béta-carotène Résultats Risque relatif (RR) de cancer Population à faible concentration sanguine en bétacarotène chez les hommes Etude SUVIMAX béta-carotène < 0.3 µmol/l à l’inclusion chez les hommes Apport de 6 mg Prévention chez les hommes ↓ RR de cancer Population à faible concentration sanguine en béta-carotène Etude Linxian béta-carotène = 0.1 µmol/l à l’inclusion Apport de 15 mg Prévention chez tout le monde ↓ RR de cancer Population dans la VOS en bétacarotène Etude PHS béta-carotène = 0.57 µmol/l à l’inclusion Apport de 25 mg Pas de bénéfices Pas d’effet Population de fumeurs avec taux de béta-carotène satisfaisants Etudes CARET et ATBC béta-carotène =0.32 µmol/l à l’inclusion Apport de 20 et 30 mg Aggravation RR accru CONFIDENTIEL © Désirs de Santé – André Burckel Béta-carotène et prévention du cancer 2 Bon, tout est là, à livre ouvert : on ne peut pas transgresser les lois de la régulation de notre organisme, on le savait depuis longtemps et en même temps la loi des doses nutritionnelles (LDN). Grande leçon, au détriment de certaines personnes. Plus personne n'osera transgresser la LDN. Petite anecdote, en guise de consolation, la deuxième étude avec la dose de 20 mg par jour de béta-carotène rapporte une diminution de 20 % du risque de cancer du poumon chez les anciens fumeurs. Comme quoi faire une étude sur une population de fumeurs actifs avec des doses pharmacologiques de béta-carotène n'était pas une très bonne idée, car les sous-produits de la fumée du tabac ont mis le feu au béta-carotène qui ne s'est pas privé de réagir à sa manière. Enfin il est à noter qu’une troisième étude réalisée sur des professionnels de santé avec des doses importantes, 25 mg de béta-carotène, n'a pas montré d'effets positifs ni négatifs. Il n'y avait que peu de fumeurs dans ce groupe. En conclusion Les hommes en France n'ont pas une concentration sanguine mirobolante en béta-carotène, ceci étant lié à des apports insuffisants. Les femmes c'est plutôt pas mal, avec bien évidemment des exceptions. Pour les hommes qui ont un déficit en béta-carotène il y a un intérêt majeur à combler celui-ci vu les bénéfices vis-à-vis des cancers (diminution de 31 % des cancers toutes causes confondues). Alimentation et gélule ? A vous de voir, j'ai donné mon point de vue là-dessus. Mais les conseillers ne sont pas les payeurs. André Burckel Juin 2008 Avertissement : nous vous rappelons que l'impression de l'article affiché à l'écran n'est destinée qu'à un usage strictement personnel. Juin 2008 CONFIDENTIEL © Désirs de Santé – André Burckel Béta-carotène et prévention du cancer 3