Amélioration acoustique du gros œuvre au moyen de murs doubles

Transcription

Amélioration acoustique du gros œuvre au moyen de murs doubles
Amélioration
acoustique du gros œuvre
✍✍ B. Ingelaere, C. Crispin, L. De Geetere,
M. Van Damme et D. Wuyts, division
Acoustique, CSTC
1
INTRODUCTION
Entrée en vigueur en 2008, la norme NBN
S 01-400-1 [8] définit des exigences performantielles en matière d’acoustique,
que l’on peut assimiler à des règles de
bonne pratique. Celles-ci s’appliquent à
tous les immeubles d’habitation situés sur
le territoire belge, dont le permis de bâtir
a été introduit après la date de parution de
la norme. Les exigences concernent l’isolation aux bruits aériens et aux bruits de
choc, mais portent également sur l’isolation acoustique des façades et la réduction
du bruit produit par les installations techniques.
Bien que ces prescriptions concernent le
bâtiment achevé, elles peuvent également
au moyen de murs doubles entre
appartements et maisons mitoyennes
être utilisées en amont pour élaborer un
projet de construction; elles ont donc un
impact aussi bien au stade de la conception et de l’étude des détails que durant la
mise en œuvre.
La norme distingue deux niveaux de qualité :
• le confort acoustique normal (CAN),
c’est-à-dire un niveau de qualité minimal destiné à une large majorité d’utilisateurs. On estime dans ce cas que plus
de 70 % des occupants seront satisfaits
de l’isolement aux bruits aériens et aux
bruits de choc lorsqu’ils sont exposés à
des nuisances sonores normales
• le confort acoustique supérieur (CAS),
qui est le niveau de qualité le plus élevé
de la norme. Les exigences qui y sont as-
sociées ont pour but d’assurer un confort
acoustique amélioré sur un ou plusieurs
points de la construction (façade, transmission des bruits aériens entre habitations, bruits de choc, bruit des installations techniques, ...). Ce niveau de
confort est censé procurer un isolement
aux bruits aériens et aux bruits de choc satisfaisant plus de 90 % des occupants exposés à des nuisances sonores normales.
De telles exigences ne sont d’application
que si l’initiateur du projet (maître d’ouvrage, acquéreur, etc.) exprime des souhaits spécifiques en ce sens ou si le vendeur ou le bailleur s’engage à fournir ce
niveau de qualité aux futurs occupants.
Les tableaux 1 et 2 (p. 2) résument les
exigences d’isolation aux bruits aériens
Tableau 1 Exigences d’isolation aux bruits aériens et aux bruits de choc entre appartements (*).
Local d’émission situé en
dehors de l’habitation
Local de réception situé à
l’intérieur de l’habitation
Confort acoustique normal
(CAN)
Confort acoustique supérieur
(CAS)
Tout type de local
Tout type de local, sauf
un local technique ou un
hall d’entrée
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 54 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’nT,w ≤ 58 dB
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 58 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’nT,w ≤ 50 dB
Local d’émission situé à
l’intérieur de l’habitation
Local de réception situé à
l’intérieur de l’habitation
Confort acoustique normal
(CAN)
Confort acoustique supérieur
(CAS)
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 35 dB
• Isolement aux bruits de choc :
pas d’exigence
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 43 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’nT,w ≤ 58 dB
Chambre à coucher,
cuisine, living ou salle de
bains indépendante de la
chambre à coucher ou du
local de réception
Chambre à coucher,
bureau
(*) Si le bâtiment voisin n’est pas affecté au logement, des exigences particulières sont à respecter selon le niveau de nuisances sonores émis
dans les locaux contigus (voir la norme NBN S 01-400-1 pour des informations plus détaillées) [8].
Dans le cas du confort acoustique normal, l’exigence de l’isolement aux bruits de choc doit être majorée de 4 dB si le local de réception de
l’appartement considéré est une chambre à coucher et que le local d’émission du logement voisin est une pièce autre qu’une chambre à coucher.
Lorsqu’on contrôle les performances d’un bâtiment achevé, on considère le résultat comme satisfaisant s’il est inférieur à l’exigence de la
norme diminuée de 2 dB. Cette marge est liée aux incertitudes du modèle de prévision et à l’imprécision des techniques de mesure.
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 1
CT Acoustique
P
Plusieurs concepts de gros œuvre permettent de construire des maisons et des appartements mitoyens dont
le confort acoustique répond aux critères normaux ou supérieurs de la norme NBN S 01-400-1. La réglementation PEB joue un rôle important dans ces principes constructifs. La solution la plus courante pour satisfaire aux
exigences de la PEB consiste à ériger un double mur entre les logements mitoyens et à remplir la coulisse avec
un isolant thermique. Le présent article explore les différentes solutions acoustiques qui permettent de réaliser
un mur mitoyen constitué de deux parois portantes et d’une coulisse isolée thermiquement. Ces concepts sont
décrits en fin d’article dans des tableaux distincts (un prochain article présentera d’autres possibilités constructives telles que les parois de doublage). Au préalable, nous passerons en revue quelques points sur lesquels
il convient de s’attarder lors de la conception et de l’exécution. Nous expliquerons également les raisons pour
lesquelles certains principes se révèlent plus performants que d’autres sur le plan acoustique.
Tableau 2 Exigences d’isolation aux bruits aériens et aux bruits de choc des maisons mitoyennes neuves (maisons unifamiliales dont le permis de bâtir a été
introduit après le 28 janvier 2008 et partageant un mur mitoyen sur un ou deux côtés) (*).
Local d’émission situé en
dehors de l’habitation
Local de réception situé à
l’intérieur de l’habitation
Confort acoustique normal
(CAN)
Confort acoustique supérieur
(CAS)
Tout type de local
Tout type de local, sauf un
local technique ou un hall
d’entrée
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 58 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’nT,w ≤ 58 dB
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 62 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’nT,w ≤ 50 dB
Local d’émission situé à
l’intérieur de l’habitation
Local de réception situé à
l’intérieur de l’habitation
Confort acoustique normal
(CAN)
Confort acoustique supérieur
(CAS)
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 35 dB
• Isolement aux bruits de choc :
pas d’exigence
• Isolement aux bruits aériens :
DnT,w ≥ 43 dB
• Isolement aux bruits de choc :
L’nT,w ≤ 58 dB
Chambre à coucher,
cuisine, living ou salle de
bains indépendante de la
chambre à coucher ou du
local de réception
Chambre à coucher,
bureau
(*) Si le bâtiment voisin n’est pas affecté au logement, des exigences particulières sont à respecter selon le niveau de nuisances sonores émis
dans les locaux contigus (voir la norme NBN S 01-400-1 pour des informations plus détaillées) [8].
Dans le cas du confort acoustique normal, l’exigence de l’isolement aux bruits de choc doit être majorée de 4 dB si le local de réception de
l’appartement considéré est une chambre à coucher et que le local d’émission du logement voisin est une pièce autre qu’une chambre à coucher.
Lorsqu’on contrôle les performances d’un bâtiment achevé, on considère le résultat comme satisfaisant s’il est inférieur à l’exigence de la
norme diminuée de 2 dB. Cette marge est liée aux incertitudes du modèle de prévision et à l’imprécision des techniques de mesure.
et aux bruits de choc entre appartements
et maisons mitoyennes neuves telles que
définies dans la norme.
CT Acoustique
La présence de voisins aux étages supérieurs et inférieurs rend la situation des
appartements nettement plus complexe,
car il convient de tenir compte du transfert
des bruits dans le sens vertical, horizontal
et même diagonal. L’isolation aux bruits
de choc entre appartements superposés
est également plus délicate; quant à la
réduction du bruit produit par les installations, elle requiert une attention particulière. Autrement dit, on risque davantage
d’être dérangé par le bruit lorsqu’on vit
en appartement que dans une maison mitoyenne. Par chance, les occupants d’appartements ont tendance à se montrer un
peu moins exigeants sur le plan du confort
acoustique que les personnes habitant une
maison mitoyenne. C’est la raison pour
laquelle l’isolement aux bruits aériens est
moins sévère lorsqu’il s’agit d’immeubles
à appartements.
Le présent article passe en revue six
concepts de gros œuvre qui, à l’instar
d’autres systèmes, permettent de satisfaire
à la fois aux critères de confort acoustique
normaux ou supérieurs et à la réglementation sur la performance énergétique. Dans
chacune des solutions évoquées, le mur
mitoyen se compose de deux parois portantes séparées par une coulisse remplie
d’un isolant thermique :
• concept 1 : bâtiments avec dalles discontinues et murs mitoyens à parois
massives sans ancrages (maçonnerie de
blocs silicocalcaires ou voiles de béton,
par exemple)
• concept 2 : bâtiments avec dalles discontinues et murs mitoyens à parois semi-légères sans ancrages (en blocs treil-
2 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
lis ou en blocs de béton, par exemple)
• concept 3 : bâtiments avec dalles discontinues, bandes résilientes et murs
mitoyens à parois semi-légères sans
ancrages (en blocs treillis ou en blocs
de béton, par exemple)
• concept 4 : immeubles à appartements
avec dalles continues et doubles murs
mitoyens à parois massives (maçonnerie de blocs silicocalcaires ou voiles de
béton, par exemple)
• concept 5 : bâtiments avec dalles
continues, bandes résilientes et murs
mitoyens à parois semi-légères sans
ancrages (en blocs treillis ou en blocs
de béton, par exemple)
• concept 6 : système industriel constitué
de hourdis.
Afin de faciliter le travail de l’auteur de
projet et la mise en œuvre sur chantier,
chaque concept est décrit dans un tableau
distinct en fin d’article.
Dans la suite du texte, nous nous attacherons à expliciter les points suivants :
• transmission des bruits aériens entre
maisons mitoyennes et appartements
juxtaposés (§ 2)
• transmission des bruits aériens entre
appartements superposés (§ 3)
• directives particulières applicables aux
fondations (§ 4)
• directives particulières pour la réalisation de la jonction avec la toiture (§ 5)
• directives particulières applicables aux
murs intérieurs non porteurs (§ 6)
• réalisation d’une chape flottante pour
atténuer les bruits de choc (§ 7)
• directives particulières pour la mise
en œuvre des bandes résilientes et
contraintes techniques (§ 8)
• directives particulières pour la réalisation de la jonction avec les façades (§ 9)
• directives particulières applicables aux
murs d’attente et aux murs creux sans
ancrages (§ 10).
2
TRANSMISSION DES BRUITS AÉRIENS
ENTRE MAISONS MITOYENNES ET
APPARTEMENTS JUXTAPOSÉS
2.1 Transmission
acoustique directe
La transmission directe des bruits aériens
(c’est-à-dire celle qui s’opère à travers
le mur mitoyen) est représentée à la figure 1 (p. 3) par la flèche ‘Dd’. L’isolement acoustique vis-à-vis de ce mode de
transmission est fortement tributaire de la
manière dont sont reliées les deux parois
composant le mur creux :
• s’il existe des connexions rigides
entre les deux parois (par exemple,
lorsqu’elles sont fixées l’une à l’autre au
moyen de crochets ou de tirants, qu’elles
sont mises en contact par des déchets
ou des balèvres de mortier ou encore
qu’elles sont reliées par des dalles de sol
continues), le mur double se comporte
d’un point de vue acoustique comme
une paroi simple. L’isolation phonique
est alors déterminée en grande partie
par la masse surfacique totale des deux
parois : plus celle-ci est élevée, meilleur sera l’isolement aux bruits aériens
directs. Cette situation correspond au
concept de gros œuvre 4, dans lequel
les deux parois massives (par exemple,
2 x 15 cm de blocs silicocalcaires ou
de blocs de béton de masse surfacique
équivalente) sont connectées par la
dalle continue de l’étage supérieur et de
l’étage inférieur. Dans ce cas, l’isolement aux bruits directs est suffisant pour
assurer un confort acoustique normal
• lorsque les deux parois sont totalement
Fig. 1 Transmission des bruits aériens
entre maisons mitoyennes ou appartements juxtaposés.
f
d
d
d
F D
D
f
2.2.2
indépendantes l’une de l’autre, le mur
creux se comporte comme une structure
à double paroi très efficace sur le plan
acoustique. L’isolement aux bruits aériens directs est sensiblement plus élevé
que dans la configuration précédente.
Il est même possible d’envisager un
confort acoustique supérieur, à condition de réduire la transmission latérale
et/ou les bruits aériens indirects. Cette
situation correspond aux concepts de
gros œuvre 1, 2, 3 et 6, où les bâtiments
sont constitués de murs creux sans ancrages, de dalles discontinues et d’un
nombre minime de connecteurs rigides,
exception faite du raccord au niveau
des fondations. L’incidence de ce raccord peut toutefois être atténuée en
appliquant les règles énoncées au § 4.
La pose de bandes résilientes au niveau
de la jonction du double mur avec les
dalles continues (concept 5) permet, ici
aussi, de bénéficier d’un certain effet
de double paroi, en dépit du fait que les
dalles se prolongent d’un logement à
l’autre. Il convient toutefois de respecter un certain nombre de conditions :
–– on limitera autant que possible les
déchets et balèvres de mortier qui
risquent de former des connexions
rigides entre la dalle et le mur (et de
réduire l’effet des bandes résilientes)
–– la bande périphérique qui assure la désolidarisation entre la chape flottante
et le mur devra être mise en place
avant la couche de nivellement, afin
atténuer la transmis-
sion latérale du bruit aérien
f
D
F F
Comment
d’éviter que cette dernière ne crée un
contact rigide
–– dans l’angle entre le mur porteur et
le plafond, il y a lieu d’interrompre
l’enduit jusqu’à la bande résiliente, le
raccord pouvant être réalisé ultérieurement au moyen d’un produit élastique (à élasticité permanente).
2.2 Transmission
2.2.1
?
L’isolement des bruits transmis par l’une
ou l’autre voie latérale (‘Ff’, par exemple)
augmente avec la masse surfacique de la
paroi émettrice (paroi transversale F) et de
la paroi réceptrice (paroi f) ainsi qu’avec
l’atténuation KFf produite par la jonction
avec la dalle dans la voie de transmission
considérée. Pour de plus amples détails au
sujet de l’atténuation KFf par les jonctions,
le lecteur se référera à l’article ‘Isolation
acoustique entre locaux : notions préliminaires’, paru en 2001 dans CSTC-Magazine [9].
latérale du bruit aérien
Qu’entend-on
par transmission
latérale du bruit aérien
?
Les parois du mur creux représenté à la
figure 1 étant connectées entre elles au
niveau du plancher et du plafond, elles se
comportent comme une structure à simple
paroi. Dans ce schéma, les différentes
voies de transmission latérale du bruit
aérien sont indiquées par des flèches de
couleur. Pour faciliter la compréhension,
nous avons désigné les parois émettrices
au moyen de lettres capitales et les parois réceptrices au moyen de minuscules
(selon les normes de la série NBN EN
12354) [2 à 7]. Les murs mitoyens (et les
planchers séparatifs pour la transmission
verticale; voir § 3) sont représentés par les
lettres D et d, les parois latérales par les
lettres F et f. Outre la transmission directe
à travers le mur mitoyen ‘Dd’ évoquée au
§ 2.1, on distingue à chaque nœud (c’està-dire à chaque point d’intersection d’un
mur de refend avec le mur mitoyen) trois
voies de transmission latérale :
• la voie ‘Ff’, qui transfère le bruit depuis
la paroi latérale F du local d’émission
vers la paroi latérale f du local de réception; cette transmission résulte de la
mise en vibration de la paroi du local
d’émission, qui communique à son tour
les vibrations à la paroi du local de réception dans lequel le bruit est diffusé
• de même, la voie ‘Fd’ transmet le
L’isolement acoustique latéral peut être
amélioré en plaçant une cloison de doublage sur les murs latéraux. Mais les performances seront encore meilleures si
l’on réalise une véritable coupure entre
les deux parois, comme c’est le cas dans
un mur creux sans ancrages (concepts 1
et 2). Cette solution permettra d’entraver
toute possibilité de transmission latérale
du bruit aérien entre maisons mitoyennes
ou entre appartements voisins.
La norme NBN EN 12354-1 [2] propose
plusieurs méthodes de prédétermination
de la transmission du bruit par les voies
latérales.
2.2.3
Impact
des divers concepts de
gros œuvre sur la transmission
latérale du bruit aérien
Dans le concept de gros œuvre 4, seules
les dalles s’étendent d’un appartement à
l’autre, les murs mitoyens étant tous interrompus par une cavité intercalaire. La
transmission latérale à travers la dalle est
fortement atténuée par la présence, dans
chaque appartement, d’une chape flottante qui remplit la même fonction qu’une
cloison de doublage. Le choix de matériaux suffisamment massifs pour la dalle
et le mur creux permet d’affaiblir les voies
de transmission latérale ‘Ff’, ‘Df’ et ‘Fd’,
à tel point qu’on peut prétendre au confort
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 3
CT Acoustique
Un local délimité par quatre parois se
prolongeant dans le local voisin présente
donc 4 x 3 voies de transmission latérales
du bruit aérien et une voie de transmission
directe (Dd).
f
F
bruit depuis la paroi latérale F du local
d’émission vers le mur mitoyen d du
local de réception
• enfin, la voie ‘Df’ diffuse le bruit depuis
le mur mitoyen D du local d’émission
vers la paroi f du côté réception.
Photo : CSTC
Photo : CSTC
Fig. 2 D’excellentes valeurs d’isolement peuvent être atteintes (Rw > 65 dB)
avec un mur creux massif en blocs silicocalcaires (masse surfacique
> 250 kg/m²) dont les parois sont exemptes de tout contact rigide.
Fig. 3 On se gardera de créer des ponts acoustiques au niveau des appuis
de hourdis, en particulier lors de la mise en œuvre de la couche de compression. Ces ponts acoustiques peuvent être évités grâce à des profilés
de rive que l’on insère dans la coulisse du mur et qui servent de coffrages
pour la couche de compression. On veillera également à ne pas laisser du
coulis de béton s’introduire dans la coulisse du mur creux (par exemple,
par des interstices entre la laine minérale et les profilés de rive). Pour ce
faire, on obturera soigneusement l’espace entre profilés contigus.
CT Acoustique
Photo : CSTC – Maquette Wienerberger
Photo : CSTC – Maquette Wienerberger
Fig. 4 La mise en place d’une bande résiliente antivibratoire (bande noire
sur la photo) sous le mur semi-léger des concepts 3 et 5 améliore sensiblement l’isolement acoustique entre appartements superposés. Pour ne
pas créer de contacts rigides entre les murs en blocs treillis et la structure
sous-jacente, on prolonge jusqu’à la dalle le dispositif périphérique d’isolation contre les bruits de choc (mousse en polyéthylène grisâtre sur la
photo) avant de recouvrir les conduites d’une couche de remplissage.
4 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
Fig. 5 Dans les concepts 3 et 5, on peut contrer le transfert des vibrations
au droit du raccord entre la dalle et le mur en sectionnant l’enduit jusqu’à
la bande résiliente à l’aide d’un cutter. Au besoin, l’entaille sera comblée
au moyen d’un mastic élastique ou d’une baguette d’angle.
Fig. 6 Voies de transmission possibles
du bruit aérien entre appartements
superposés.
f
f
d
d
F
D
F
F
D
D
F
acoustique normal applicable aux appartements. Ce type de gros œuvre ne sera
cependant pas suffisant dans une maison
mitoyenne, où les exigences acoustiques
sont supérieures de 4 dB.
Grâce aux murs creux sans ancrages et
aux dalles discontinues (concepts 1, 2, 3
et 6), on parvient à éliminer toute transmission latérale du bruit aérien entre appartements juxtaposés. Cette performance
exige néanmoins une mise en œuvre très
minutieuse (figures 2 et 3, p. 4).
Dans le concept 5, les bandes résilientes
disposées entre le mur porteur et la dalle
(tant à la face supérieure qu’en sous-face)
font obstacle à la plupart des bruits aériens
transmis latéralement dans la maison ou
l’appartement d’à côté. Divers détails de
jonction doivent cependant être réalisés
avec soin (figures 4 et 5, p. 4). On peut
même négliger la voie de transmission
‘Ff’ par la dalle, puisqu’elle est neutralisée par la chape flottante. Seule subsiste la
voie ‘Ff’ au travers du plafond, que l’on
peut atténuer en posant une dalle plus
massive ou un plafond suspendu.
3
TRANSMISSION DU BRUIT AÉRIEN
ENTRE APPARTEMENTS SUPERPOSÉS
La figure 6 schématise les différentes possibilités de transmission du bruit aérien
entre appartements superposés.
3.1 Transmission
directe du bruit aérien
En Belgique, la chape flottante est de
ri­
gueur dans les immeubles à appartements. Si le gros oeuvre est conçu selon
les concepts 1 à 5, la voie de transmission
directe du bruit traverse donc une double
paroi qui comprend la dalle porteuse (et sa
couche de remplissage) ainsi que la chape
flottante, désolidarisées l’une de l’autre
par une sous-couche résiliente.
On peut optimiser l’isolement aux bruits
aériens directs en optant pour une dalle
porteuse plus massive et des sous-couches
aux propriétés résilientes améliorées. Le
caractère résilient d’une sous-couche
s’exprime par la grandeur ∆Lw, dite réduction du niveau de bruit de choc pondéré.
Plus cette valeur est élevée, meilleure est
la performance acoustique [10].
Le concept de gros œuvre 6 est une solution globale proposée par un fabricant.
Le système se compose de deux hourdis
superposés, reliés par une simple bande
résiliente. Cette structure fait fonction de
complexe acoustique à double paroi et
génère d’excellentes valeurs d’isolement
aux bruits de choc et aux bruits aériens.
3.2 Transmission
La transmission par les voies ‘Df’ et ‘Fd’
est déterminée, quant à elle, par la masse
surfacique des parois du mur creux et du
plafond : plus celles-ci sont massives, plus
l’isolation acoustique est performante.
L’atténuation du bruit à la jonction du
nœud n’est pas sans importance dans cette
transmission.
Pour que l’atténuation due à la jonction
sur la voie ‘Ff’ soit efficace, il est nécessaire que les dalles prennent appui sur les
murs porteurs, à défaut de quoi on favorisera une transmission latérale ‘Ff’ du
bruit aérien et les exigences acoustiques
risquent de ne pas être satisfaites.
Compte tenu de ce qui précède, on peut
affirmer que les structures constituées de
murs creux massifs (concepts 1 et 4) et
de dalles massives se révèlent très performantes d’un point de vue acoustique.
Dans des structures plus légères, la transmission latérale ‘Df’ et ‘Ff’ pénalise
fortement l’isolement acoustique. Cette
contre-performance peut être corrigée par
des cloisons de doublage ou des dalles
très massives (> 650 kg/m²), à l’instar
du concept 2. On sait en effet que l’isolement aux bruits transmis par les voies
‘Ff’ et ‘Df’ est d’autant plus performant
que la masse surfacique moyenne est élevée et/ou que l’atténuation par les jonctions est optimale. La masse surfacique
plus élevée de la dalle conduit d’ailleurs,
elle aussi, à une amélioration sensible de
l’atténuation apportée par les jonctions
(en particulier pour la voie ‘Ff’).
latérale du bruit aérien
Dans le concept de structure 6, la transmission du bruit aérien vers l’appartement
de l’étage supérieur est négligeable.
Pour ce qui est des concepts 1 à 5, nous
ne nous attarderons que sur la transmis-
Une solution moins coûteuse et peu encombrante consiste à poser une bande résiliente entre la dalle et les murs porteurs.
Ce principe a d’ailleurs été retenu pour les
concepts 3 et 5. Dans ce dernier cas, on
a également inséré une bande résiliente
sous la dalle.
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 5
CT Acoustique
La transmission par la voie ‘Fd’ entre
l’appartement du haut et celui du bas
est infime puisque la chape flottante a le
même effet qu’une cloison de doublage.
Cette exécution confère non seulement
une bonne isolation aux bruits de choc,
mais joue également un rôle essentiel
dans l’isolement aux bruits aériens.
f
f
d
sion latérale du bruit aérien vers l’appartement des étages supérieur et inférieur,
étant donné que le raisonnement inverse
est rigoureusement le même. Comme
dans le cas des appartements juxtaposés,
on distingue à chaque nœud, c’est-à-dire
à chaque point d’intersection de la dalle
avec le mur en butée, trois voies de transmission latérale (‘Df’, ‘Fd’ et ‘Ff’).
Fig. 7 Transmission structurelle du bruit par les
fondations dans une structure comportant des
murs creux sans ancrages.
D
d
4
DIRECTIVES PARTICULIÈRES APPLICABLES AUX FONDATIONS
Pour optimiser l’isolement acoustique d’un
système à double paroi, il convient, en
théorie, de réduire au minimum le nombre
de points de contact structurels entre les
parois rigides (murs en matériaux pierreux,
par exemple). Pour des raisons constructives, certaines jonctions sont cependant
inévitables au niveau des fondations.
Une conception judicieuse et une mise en
œuvre soignée permettront d’atténuer fortement ces voies de transmission structurelles (flèches rouges à la figure 7) et d’atteindre malgré tout d’excellentes valeurs
d’isolement.
En présence d’une cave, d’un vide sanitaire
ou d’une semelle de fondation profonde,
les dalles de fondation prennent appui sur
les parois du mur creux, ce qui permet
≥ 125
≥ 125
≥ 125
d’amortir sensiblement les vibrations à la
jonction avec les murs émetteurs et récepteurs. Cette configuration est représentée
à la figure 7 par une flèche rouge amincie
à chaque nœud avec la dalle. Dans le cas
de fondations profondes, une grande part
de l’énergie vibratoire est en outre déviée
dans le sol jouxtant les murs et le radier. La
masse surfacique différente des fondations
et des murs permet, elle aussi, d’atténuer
les vibrations. De même, la mise en œuvre
de murs massifs peut encore offrir un gain
supplémentaire et diminuer davantage la
transmission directe des bruits. Enfin, il est
possible de réduire la transmission structurelle des vibrations en créant une coupure
au moyen d’une bande résiliente (lors de
la mise en œuvre de murs semi-légers, par
exemple).
Si, pour diverses raisons, la situation illustrée à la figure 7 n’est pas toujours envisageable, des recherches ont démontré
que des solutions similaires permettent de
répondre aux exigences de confort acoustique supérieur dans les immeubles à appartements (figure 8). Quelques principes
conduisant à des performances encore
accrues (DnT,w ≥ 62 dB) sont énoncés dans
les schémas de la figure 9 (p. 7).
≥ 125
125
125
CT Acoustique
F
A
B
≥ 125
≥ 125
≥ 125
C
6 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
≥ 125
D
≥ 150
≥ 150
E
5
DIRECTIVES PARTICULIÈRES POUR LA
RÉALISATION DE LA JONCTION AVEC
LA TOITURE
La jonction du mur creux sans ancrages
et de la toiture est une opération acoustiquement délicate, car on risque de créer
des connexions rigides entre les parois du
double mur et de favoriser la transmission
latérale du bruit (toitures plates en béton,
par exemple). Les toitures légères plates
ou à versants peuvent en outre être le
siège d’une transmission de bruits dérivés
en raison des mesures adoptées pour éviter les ponts thermiques (cf. § 5.1).
5.1 Toitures
à versants traditionnelles
ou à fermettes préfabriquées
Pour respecter le principe de la double
barrière acoustique, il y a lieu de restreindre autant que possible le nombre de
connexions au droit de la jonction avec la
toiture.
Autrement dit, on s’abstiendra de relier
des éléments de construction continus et
rigides d’un mur à l’autre de la double
paroi; cette règle ne vaut pas impérativement pour les liteaux et la sous-toiture,
dont l’impact est relativement minime.
L’assemblage des parois du mur creux
avec la toiture ne constitue cependant
pas le problème majeur : la raison pour
laquelle l’isolement escompté aux bruits
aériens ne sera pas atteint tient généralement à la transmission aérienne indirecte.
Pour prévenir l’apparition de ponts thermiques, on interrompt les parois des murs
creux en dessous de la sous-toiture (couvertures en tuiles, en ardoises, etc.), ce qui
a pour inconvénient de réduire l’isolement
Fig. 8 Détails de fondations conduisant à l’obtention d’un niveau
d’isolement DnT,w ≥ 58 dB (c’est-à-dire le confort acoustique supérieur pour les appartements et le confort normal pour les maisons mitoyennes). Les murs mitoyens ont une masse surfacique
minimum de 125 kg/m² et dépassent même les 150 kg/m² dans le
cas de la solution E.
A. Fondation profonde de type traditionnel
B. Fondation profonde avec cave ou vide sanitaire
C. Radier de fondation continu et murs mitoyens entrecoupés
de bandes de matériau résilient (en bleu)
D. Radier de fondation discontinu et murs mitoyens entrecoupés de bandes de matériau résilient (en bleu). Cette solution
permet de gagner quelques décibels. L’espace entre les
deux sections de la dalle peut être comblé avec des panneaux d’isolation thermique rigides (PU, EPS, …) au lieu de
laine minérale.
E. Renoncer aux bandes résilientes contraint à opter pour une
dalle de fondation discontinue et des murs d’une masse surfacique ≥ 150 kg/m². L’espace entre les deux sections de la
dalle peut être comblé avec des panneaux d’isolation thermique rigides (PU, EPS, …) au lieu de laine minérale.
F. Cette solution permet tout juste d’atteindre une valeur DnT,w
≥ 58 dB; la marge de réserve est cependant tellement réduite
que cette réalisation est déconseillée si l’on vise le confort
acoustique supérieur dans un immeuble à appartements.
≥ 150
≥ 150
≥ 150
≥ 150
B
≥ 150
C
Fig. 9 Détails de fondations conduisant à l’obtention d’un
niveau d’isolement DnT,w ≥ 62 dB (ce qui correspond au
confort acoustique supérieur dans les maisons mitoyennes
et dépasse de 4 dB celui des appartements). Les solutions
sont analogues à celles représentées à la figure 8, mais
requièrent des murs mitoyens dont les parois présentent
une masse surfacique d’au moins 150 kg/m².
≥ 150
≥ 150
A. Fondation profonde de type traditionnel
B. Fondation profonde avec cave ou vide sanitaire
C. Radier de fondation continu et murs mitoyens entrecoupés de bandes de matériau résilient (en bleu)
D.Radier de fondation discontinu et murs mitoyens
entrecoupés de bandes de matériau résilient (en
bleu). L’espace entre les dalles peut être comblé
avec des panneaux isolants rigides.
D
acoustique à la jonction entre les murs et
la sous-toiture : le bruit aérien indirect est
en effet susceptible de pénétrer, du côté de
l’émission, dans les finitions intérieures
(plaques de plâtre, etc.), de traverser le
matériau d’isolation thermique (quasiment
inefficace dans les basses fréquences) pour
se diffuser via les finitions intérieures dans
le local de réception (figure 10).
En général, l’isolement acoustique via
cette voie de transmission ne va pas auFig. 10 Transmission aérienne
indirecte au droit d’une jonction inadéquate avec la toiture.
MAUVAIS
Fig. 11 Transmission aérienne
indirecte au droit d’une jonction correcte avec la toiture :
en disposant les chevrons ou
les fermes contre les parois du
mur creux, on réduit sensiblement ce type de transmission.
BON
delà de quelque 50 dB et ne satisfait donc
pas aux exigences en vigueur dans les
appartements, alors que les locaux acoustiquement les plus sensibles (chambres à
coucher, par exemple) sont précisément
situés sous la toiture.
Les précautions suivantes permettront
néanmoins d’améliorer facilement l’isolation acoustique sans frais supplémentaires
(figure 11) :
• pose, contre les parois du mur, d’un chevron ou d’une ferme (avec un espacement de moins de 2 cm) qu’il convient
de liaisonner avec le mur pour des raisons de stabilité
• utilisation d’un absorbant acoustique
(laine minérale, par exemple).
La transmission aérienne indirecte s’effectuera dès lors :
• par le biais des finitions intérieures côté
émission
• par les chevrons ou les fermes côté
émission
• au travers du matériau absorbant (laine
minérale)
• par les chevrons ou les fermes côté réception
• enfin, par les finitions intérieures côté
réception.
L’isolement acoustique via cette voie de
transmission dépasse nettement les 60 dB
dans bien des cas. Les interstices entre les
chevrons ou les fermes et les parois du mur
creux n’ont pas d’effet sur les performances
d’isolation, pour autant qu’ils soient obturés par le biais des finitions intérieures.
Les bruits qui pourraient éventuellement
s’infiltrer par ce canal sont généralement
des sons de hautes fréquences que la laine
minérale peut aisément absorber.
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 7
CT Acoustique
A
≥ 150
Fig. 12 Exemple de mise
en œuvre incorrecte : si la
continuité des panneaux de
toiture au-dessus du mur
mitoyen permet d’éviter
les ponts thermiques,
elle génère toutefois une
transmission acoustique
très importante (flèches
rouges) qui peut ramener
les valeurs d’isolement à
moins de 30 dB.
MAUVAIS
Fig. 13 Le prolongement
des panneaux de toiture
jusqu’aux parois du mur
creux et la mise en œuvre
d’une couche de laine
minérale au sommet du mur
conduisent à l’obtention
d’un confort acoustique
normal.
BON
5.2 Toitures
constituées
de
panneaux
autoportants simples ou de panneaux
aussi mince) du local voisin. En l’absence
de plafond suspendu, l’isolement au bruit
aérien entre les deux appartements atteindra à peine les 30 dB. Les ponts phoniques qui risquent fort de se produire à la
jonction entre le mur mitoyen et les panneaux de toiture peuvent encore aggraver
la situation.
La pose des panneaux contre les parois du
mur creux (figure 13) et l’incorporation de
laine minérale ou de tout autre matériau
absorbant acoustique poreux permettront
de remédier au problème. Pour prétendre
au confort acoustique supérieur dans
les maisons mitoyennes et les appartements, il convient de procéder, au moins
d’un côté, mais de préférence de part et
d’autre du mur, à la mise en œuvre d’un
plafond suspendu indépendant composé
de plaques de plâtre d’une épaisseur de
2 x 12,5 mm (figure 14). Cette mesure
s’avérera d’ailleurs souvent indispensable
si l’on souhaite optimiser l’isolation de la
façade.
Une autre méthode intéressante consiste
à poser malgré tout les panneaux de toiture sans discontinuer au-dessus du mur
mitoyen et à installer dans les deux appartements un plafond suspendu constitué
d’une double couche de plaques de plâtre.
Grâce à la faible épaisseur de la finition
en sous-face, la jonction entre les parois
du mur creux créée par la continuité des
panneaux de toiture aura un impact limité,
si bien que l’isolement acoustique direct
sera acceptable.
Photo : CSTC – Maquette Wienerberger
CT Acoustique
sandwiches
Les panneaux autoportants simples et les
panneaux sandwiches se composent généralement d’une finition en sous-face de
quelques millimètres d’épaisseur, de deux
membrures latérales et d’un remplissage
en mousse isolante (PU, par exemple).
Compte tenu de la loi des masses, l’isolation acoustique de ces systèmes est relativement médiocre. Pour prévenir l’apparition de ponts thermiques, les panneaux
sont souvent posés de manière continue et
se prolongent au-dessus du mur mitoyen
(figure 12).
Cette méthode nuit considérablement à
l’isolement acoustique latéral. Comme
les panneaux sont beaucoup plus larges
que le mur mitoyen, les bruits se transmettent depuis le local d’émission dans
la finition en sous-face (particulièrement
mince), passent dans la mousse pour réapparaître dans la finition en sous-face (tout
8 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
Fig. 14 Plafond suspendu indépendant et jonction avec le mur de façade.
CT Acoustique
Fig. 15 Une toiture en béton adéquate sur le plan acoustique requiert un béton de pente discontinu.
Pour atteindre le niveau de confort supérieur dans le cas d’une toiture à pans invertis dont l’intersection se situe au niveau du
mur mitoyen, il convient d’installer dans
les deux logements attenants un plafond
suspendu indépendant constitué d’une
double couche de plaques de plâtre. Pour
bénéficier d’un confort acoustique normal, cette mesure ne sera nécessaire que
d’un seul côté (à condition que les façades
ne doivent pas en outre être isolées vis-àvis des bruits extérieurs).
Lorsque ce type de toiture se prolonge audessus de deux appartements adjacents
ou depuis un appartement en contrebas
vers un autre situé à un niveau plus élevé,
le transfert latéral du bruit entre les deux
logements par le biais du toit peut être
considérable. Si l’on souhaite prétendre au
confort acoustique supérieur, il convient
d’installer dans les deux appartements un
plafond suspendu indépendant constitué
d’une double couche de plaques de plâtre.
5.3 Toitures
plates sur structure en
longement éventuel du béton de pente audessus de la coulisse entraîne cependant
une sérieuse diminution de l’isolement
acoustique et ne permet pas d’atteindre le
confort acoustique supérieur. Cette mauvaise performance résulte de la liaison rigide que crée le béton entre les deux parois
du mur creux. Cette connexion neutralise
en grande partie l’effet de double paroi
acoustique et génère en outre une forte
transmission latérale du bruit, tant dans la
dalle de toiture – dont la masse surfacique
est le plus souvent très inférieure à celle
des dalles de sol courantes (500 kg/m²) –
qu’au droit du nœud formé par la jonction
du mur avec le support de toiture.
Comme le montre la figure 15, le meilleur
moyen de résoudre le problème consiste
à fractionner la surface du toit en deux
zones d’évacuation des eaux, que l’on
sépare au niveau de la coulisse du mur
creux, assurant ainsi une parfaite déconnexion des deux parois.
5.4 Toitures plates sur structure en bois
béton
Le principe de la déconnexion des parois
du mur creux est également d’application dans le cas des structures de toiture
en béton : la coulisse dépourvue d’ancrages s’étend d’une seule traite jusqu’à
la couche d’isolation thermique. Le pro-
Dans une toiture ‘chaude’, les éléments
porteurs se situent en partie basse. S’ils
se prolongent au-dessus du mur mitoyen,
il est préférable de ménager une coupure
dans les panneaux au droit de la coulisse,
afin de limiter la transmission latérale du
bruit par les éléments porteurs et de ne
pas nuire à l’effet de double paroi. On
sera également attentif aux ponts phoniques qui pourraient apparaître entre les
parois du mur creux et les panneaux porteurs. Pour prévenir ces défauts, on pourra
scinder la toiture en deux zones distinctes
d’évacuation des eaux (cf. § 5.3).
Si la toiture ‘froide’ est à proscrire d’un
point de vue thermique, elle n’est pas
dépourvue de risques non plus sur le plan
acoustique. Pour prévenir l’apparition de
ponts thermiques, on interrompt les parois
du mur creux avant le revêtement d’étanchéité. Comme pour les toitures à versants, cette façon de procéder entraîne un
risque de transmission indirecte du bruit
aérien (à travers les plaques de plâtre côté
émission, à travers l’isolation thermique
et les plaques de plâtre côté réception).
L’isolement acoustique de cette voie de
transmission est inférieur à 50 dB.
Si l’on opte néanmoins pour cette solution, on prendra des précautions analogues à celles adoptées pour les toitures à
versants :
• si le gîtage est parallèle au mur, on fixe
la première solive dans le mur pour assurer une meilleure stabilité
• si les solives reposent dans le mur, on
dispose des panneaux supplémentaires
contre le mur entre les solives afin
d’empêcher le passage des bruits aériens indirects.
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 9
Photo : CSTC – Maquette Gyproc
Photo : CSTC – Maquette Gyproc
7
Fig. 16 La grande flexibilité des plaques de plâtre et la déconnexion propre à ce principe
constructif limitent la transmission latérale des bruits par le biais du plancher.
6
voir être utilisées sous les parois non porteuses en blocs de béton. Si la maçonnerie
de terre cuite est utilisée à la fois pour les
murs porteurs et les murs non porteurs des
appartements, il est recommandé d’insérer des bandes résilientes entre chaque
mur et le sol de façon à créer une coupure
antivibratoire horizontale au-dessus des
planchers dans l’ensemble du bâtiment.
DIRECTIVES PARTICULIÈRES APPLI-
CABLES AUX MURS INTÉRIEURS NON
PORTEURS
Au sens du présent article, les murs intérieurs non porteurs désignent les murs qui
divisent les espaces au sein d’un appartement. Dans quelques rares cas, il est
possible de réaliser ces parois comme
des murs massifs (> 250 kg/m²), ce qui
dispense de prendre des mesures particulières pour assurer l’isolation acoustique.
Lorsque les murs non porteurs sont
constitués par des cloisons en plaques de
plâtre, l’ossature métallique légère assure
d’office une coupure antivibratoire suffisante et permet d’éviter un transfert latéral
supplémentaire (figure 16).
Toutefois, en règle générale, un mur non
porteur se compose d’une maçonnerie
semi-légère ou d’une cloison en blocs
de plâtre qui exige d’être dissociée du
sol et du plafond au moyen d’un matériau résilient. La jonction de ces struc-
tures non porteuses semi-légères avec
le plafond ne pose pratiquement aucun
problème, puisque cette zone est pourvue, lors du montage, d’une bande de
mousse qui assure à la fois la stabilité et
la coupure acoustique. Sur bien des chantiers, par contre, on néglige de réaliser la
déconnexion au droit du raccord avec le
sol, ce qui peut entraîner une importante
transmission latérale en sens vertical (par
exemple, entre le plafond de l’appartement du bas et la paroi non porteuse
qui y repose, et inversement). Quant aux
doubles cloisons non porteuses, une liaison phonique peut apparaître, via le sol,
entre les deux parois et réduire sensiblement l’isolation horizontale directe aux
bruits aériens. Si l’on souhaite atteindre le
confort supérieur, il conviendra de désolidariser ces parois semi-légères du sol au
moyen d’une bande résiliente.
Les bandes résilientes spécialement mises
au point à cet effet pour les parois non
porteuses en blocs de plâtre (figure 17)
et en briques devraient en principe pou-
CT Acoustique
Fig. 17 Les blocs de plâtre sont
dissociés du plancher au moyen
d’une bande résiliente adéquate.
En l’absence d’une telle bande, une
importante transmission latérale
(flèches en pointillé) peut apparaître depuis le plafond jusqu’à la
paroi en blocs de plâtre et inversement. De plus, le complexe ne fera
plus fonction de double cloison
acoustique, entraînant une chute
sévère de l’isolement acoustique
direct.
LA CHAPE FLOTTANTE POUR ATTÉNUER LES BRUITS DE CHOC
L’énergie sonore générée dans la structure
par les bruits de choc (bruits de pas, déplacement de mobilier, etc.) est en général
beaucoup plus élevée que celle des bruits
aériens incidents.
Dans les locaux superposés, cette énergie
est transmise non seulement par le plafond
(transmission directe des bruits de choc),
mais également par les murs reliés au plafond par des connexions rigides. Cette
transmission latérale du bruit de choc à
l’étage inférieur n’emprunte qu’un seul et
même trajet pour chaque nœud, à savoir
la voie ‘Df’ qui relie le plancher au mur
porteur, ce qui représente au maximum
quatre voies de transmission latérale dans
le cas d’une dalle sur quatre appuis. Cela
ne signifie cependant pas que la transmission latérale des bruits de choc soit négligeable. Ainsi, l’installation seule d’un
plafond suspendu ne suffira généralement
pas pour atteindre un confort acoustique
satisfaisant.
Entre deux locaux juxtaposés, on compte
un seul nœud (point d’intersection du mur
mitoyen avec la dalle), soit, en tout et pour
tout, deux voies de transmission latérale
possibles pour le bruit de choc : ‘Ff’ et
‘Fd’. Un manque de soin lors de la mise
en œuvre de la chape flottante suffira à
saper le confort acoustique escompté.
Pour faire obstacle à la transmission directe
et latérale des bruits de choc, il est donc
indispensable que la chape flottante soit
conçue et mise en œuvre dans les règles
de l’art (*). Cet élément joue également un
rôle essentiel dans l’isolement aux bruits
aériens (cf. § 2). Il n’est dès lors pas inutile de contrôler attentivement la mise en
œuvre du matériau résilient et de la chape.
Le principe de réalisation des chapes flottantes traditionnelles est décrit par étapes
successives à la figure 18 (p. 11).
(*) Le lecteur intéressé trouvera de plus amples
informations sur la manière de prédéterminer
le bruit de choc et les performances d’isolation
vis-à-vis de ce type de bruit dans Les Dossiers
du CSTC 2009/3.15 [10].
10 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
Photo : CSTC
Photo : CSTC
A
B
Photo : CSTC
C
Photo : CSTC
E
Photo : CSTC
D
Photo : CSTC
F
Photo : CSTC
G
H
Etape 1 (uniquement en cas de pose de bandes résilientes sous les parois du mur creux) : placer une bande périphérique de telle façon que le mur et
le joint élastique soient coupés de tout contact avec la couche de remplissage et la chape flottante. En pratique, cela signifie que cette bande recouvre
non seulement une partie de la dalle, mais également le mur juste sous le niveau du sol fini. Le matériau utilisé doit posséder un minimum d’élasticité
pour pouvoir remplir sa fonction de coupure horizontale antivibratoire. On évitera autant que possible que la bande périphérique soit transpercée par
les canalisations (électricité, chauffage, alimentation et évacuation d’eau).
Etape 2 : appliquer une couche de remplissage dont les propriétés isolantes sont conformes à la réglementation en matière de performances énergétiques. Cette couche a pour but d’obtenir une surface plane et propre, permettant la mise en œuvre correcte de la membrane en matériau résilient
(photo B).
Etape 3 : débarrasser la surface de la couche de remplissage de tout déchet susceptible de perforer la sous-couche résiliente (gravier, clous, etc.).
Etape 4 : poser la membrane résiliente et la bande périphérique (uniquement dans le cas où l’on n’a pas recours aux bandes résilientes sous les
parois des murs creux; dans le cas contraire, revenir à l’étape 1). Les produits utilisés doivent présenter une valeur ∆Lw égale ou supérieure à celle
mentionnée dans les tableaux en p. 14 à 19. On veillera par ailleurs à raccorder correctement la membrane résiliente avec la bande périphérique, en
les faisant éventuellement se chevaucher. Les zones délicates telles que baies de porte, angles de locaux, etc. nécessitent une mise en œuvre aussi
minutieuse que pour la réalisation de l’étanchéité à l’eau des parois d’une douche. Ainsi, les bandes de matériau antivibratoire doivent se chevaucher
sur une distance suffisante et être collées au moyen de papier adhésif de manière à ce qu’elles restent en place au moment du coulage de la chape
(photos D, E, F et G). Les nattes d’isolation aux bruits de choc seront correctement raccordées l’une à l’autre. Les nattes en matériaux poreux devront
être couvertes d’une membrane d’étanchéité en polyéthylène. L’accès au chantier sera par ailleurs interdit, tout comme les opérations susceptibles
d’endommager les couches de matériau antivibratoire relativement fragiles (usage de matériel tel que brouettes ou échelles, exécution de forages).
Etape 5 : avant de couler la chape, s’assurer que la couche antivibratoire sera à même d’isoler parfaitement la future chape du reste de la structure
et qu’aucun blocage du système ne pourra survenir.
Etape 6 : couler la chape avec toutes les précautions d’usage, en évitant de perforer la couche antivibratoire, de l’endommager ou de la déplacer.
Il est conseillé de recouvrir les appuis du trépied d’épandage d’une membrane souple (photo H). Les opérations manuelles requérant l’usage d’une
pelle ou de tout autre outil seront réalisées avec la prudence nécessaire.
Etape 7 : veiller à ne pas découper la bande périphérique avant la pose des finitions, puisqu’elle doit encore isoler le mortier-colle et le carrelage de
tout contact avec le mur.
Etape 8 : découper la bande périphérique après le placement du carrelage, puis procéder à la pose des plinthes; obturer le joint au moyen d’un produit
de jointoiement à élasticité permanente (silicone, par exemple).
Fig. 18 Etapes de la réalisation d’une chape flottante.
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 11
CT Acoustique
Photo : CSTC
Deux remarques s’imposent à cet égard :
• des mesures particulières doivent
être prises lorsqu’on a recours à des
bandes résilientes (concepts 3 et 5, par
exemple); les bandes périphériques devront ainsi être posées avant la mise en
œuvre de la couche de remplissage
• si l’on applique les concepts 1, 2 et 3
(murs creux sans ancrages et dalles
discontinues) dans des maisons mitoyennes où l’on ne vise qu’un confort
acoustique normal, la pose d’une chape
flottante ne sera pas nécessaire, si ce
n’est au niveau habité le plus bas.
Plusieurs techniques permettent de mettre
en œuvre (éventuellement par projection)
le produit d’isolation contre les bruits de
choc, en le combinant ou non avec la pose
de la couche de remplissage. On veillera à
appliquer le produit dans l’épaisseur voulue, qui doit être identique à celle réalisée
lors des essais de laboratoire. Le personnel chargé de la projection de la couche
d’isolation aura suivi une formation adéquate et devra réaliser son travail minutieusement de façon à ce que l’épaisseur
appliquée soit suffisante, y compris dans
les zones plus difficiles d’accès (derrière
les canalisations, par exemple). La pose
d’une membrane moins coûteuse en complément de la couche antivibratoire peut,
dans ce contexte, se révéler très utile.
Les isolants thermiques traditionnels
(couche de polyuréthanne de 5 cm
d’épaisseur, par exemple) ne suffisent généralement pas pour assurer un isolement
satisfaisant aux bruits de choc. Pour toute
certitude, il convient de vérifier la valeur
DLw du produit.
CT Acoustique
8
DIRECTIVES PARTICULIÈRES POUR
LA MISE EN ŒUVRE DES BANDES
RÉSILIENTES ET CONTRAINTES TECHNIQUES
L’amélioration acoustique apportée par la
pose des bandes résilientes dans les murs
est indéniable, mais il faut tenir compte de
certaines limitations ou difficultés de mise
en œuvre qui peuvent compromettre leur
efficacité. Ainsi, on prêtera particulièrement attention aux points suivants.
• Pour des raisons d’acoustique (et non pas
de stabilité), l’application de bandes résilientes de qualité standard devrait être
réservée aux bâtiments ne comptant pas
plus de cinq étages. En présence de bâtiments plus élevés, on aura recours à des
produits spécifiques (et plus onéreux).
Chaque type de bande résiliente possède
en effet une efficacité acoustique optimale dans des conditions de sollicitations
12 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
bien définies. Lorsque les sollicitations
dépassent une certaine valeur, le produit
perd ses qualités élastiques. Cette charge
critique, nettement inférieure à la résistance maximale en compression prise en
compte dans les calculs de stabilité, doit
dès lors être contrôlée.
• La présence de grandes baies vitrées
dans les façades nécessite souvent le
recours aux colonnes et aux poutres en
béton, qui empêchent évidemment la
pose des sous-couches résilientes. Cette
pratique n’engendre toutefois pas de
problème acoustique, puisque la transmission latérale du bruit dans ces parois
est négligeable (sauf si les panneaux
de verre se prolongent dans les locaux
adjacents). Le tassement des parois voisines sans ouvertures sur les bandes résilientes ne porte pas davantage à conséquence, l’essentiel des mouvements se
produisant au début de la mise en charge
(lorsqu’on pose les premières assises de
maçonnerie sur les bandes résilientes).
Le tassement résiduel devient négligeable dès que la paroi maçonnée atteint
une demi-hauteur d’étage. Pour éviter
une fissuration, il est conseillé d’insérer
une membrane d’isolation aux bruits
de choc entre la colonne de béton et la
maçonnerie.
• Il peut arriver que la résistance à l’écrasement des bandes résilientes soit dépassée au droit de l’appui des poutres
sur les maçonneries (notamment dans
le cas de poutres métalliques insérées
dans l’épaisseur des planchers). Il sera
donc le plus souvent nécessaire d’interrompre la sous-couche, même si cette
opération revient à réduire la performance acoustique.
• Des études menées par l’industrie ont
révélé que la résistance sismique et le
comportement au feu des structures réalisées selon ce principe sont en général
légèrement supérieurs à ceux de struc-
Photo : CSTC
Fig. 19 Discontinuité du mur de parement à
proximité du mur mitoyen et incorporation d’un
isolant thermique à cellules ouvertes résistant
au feu (laine de roche, cellulose, etc.).
tures similaires dépourvues de bandes
résilientes.
• Pour être efficaces, les bandes résilientes doivent être exemptes de toute
connexion. Il convient dès lors de
découper l’enduit dans les angles des
plafonds jusqu’à la bande résiliente et
d’obturer éventuellement le joint au
moyen d’une moulure ou d’un mastic
à peindre à élasticité permanente (figure 5, p. 4). Il y a lieu en outre de poser
une bande périphérique sur le plancher
avant la mise en œuvre de la couche de
remplissage (figure 4, p. 4).
9
DIRECTIVES PARTICULIÈRES POUR LA
RÉALISATION DE LA JONCTION AVEC
LES FAÇADES
La paroi intérieure du mur creux ne peut
Fig. 20 Discontinuité du mur de parement à proximité du mur mitoyen et incorporation d’un isolant
thermique à cellules ouvertes résistant au feu – Schéma de principe.
se prolonger d’un appartement ou d’une
maison à l’autre : il convient de ménager
un espace d’au moins 4 cm entre chaque
mur.
Comme des tirants d’ancrage relient le
mur de parement au mur porteur, il est
recommandé d’interrompre le parement
par un joint mince, que l’on peut éventuellement reboucher avec un mastic
élastique (figures 19 et 20, p. 12) au cas
où l’on vise le confort acoustique supérieur.
Photo : CDM
Fig. 21 Les murs d’attente peuvent être érigés selon le principe des murs creux sans
ancrages, mais devront être arrimés au mur du premier bâtiment au moyen de connecteurs spéciaux antivibratiles.
10
DIRECTIVES PARTICULIÈRES APPLI-
CABLES AUX MURS D’ATTENTE ET AUX
MURS CREUX SANS ANCRAGES
Dans certains cas, les maisons mitoyennes
ou les immeubles à appartements contigus
sont construits à des époques différentes.
Cette situation peut être à l’origine de problèmes hygrothermiques divers (isolation
thermique, étanchéité à la pluie et à l’air).
Si la première construction est peu élevée,
on peut remédier à la situation en érigeant
d’emblée la seconde paroi et en l’arrimant
à la première au moyen de tirants d’ancrage afin de garantir sa stabilité. Pour limiter l’effet néfaste de cette jonction, il est
conseillé d’utiliser des ancrages spéciaux
à coupure vibroacoustique (figure 21).
La technique connaît cependant quelques
petites limitations sur le plan acoustique.
Ainsi, comme la dalle inférieure ne repose
pas sur la paroi du mur mitoyen, l’atténuation du bruit produite par les jonctions sera
légèrement réduite au niveau des fondations : il en résultera, d’une part, une perte de
quelques décibels pour l’isolement acoustique entre les deux constructions – même
si le confort acoustique supérieur reste
préservé – et, d’autre part, une isolation
acoustique interne un peu moins performante en raison de la transmission latérale
plus importante entre locaux superposés. n
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 13
CT Acoustique
Pour empêcher une transmission aérienne
indirecte via la coulisse, il est recommandé de combler l’espace localement
avec de la laine minérale ou un autre
isolant thermique poreux, a fortiori si
des fenêtres sont présentes dans les deux
logements à proximité du mur mitoyen.
Dans ce cas, en effet, le bruit est susceptible de pénétrer dans la coulisse par la
jonction entre la fenêtre et la maçonnerie.
Si la coulisse est isolée au moyen d’un
matériau à cellules fermées, le bruit peut
se propager quasiment sans atténuation et
s’introduire dans le logement voisin par
la jonction entre la fenêtre et la maçonnerie. En revanche, l’usage d’un matériau
d’isolation thermique à cellules ouvertes
atténue sensiblement le bruit et ne génère
qu’une gêne minime.
14 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
Variante 2
≥ 22 dB
Oui
≥ 400 kg/m²
Oui
≥ 350 kg/m²
Encastrement dans les autres murs porteurs
≥ 250 kg/m²
Non
≥ 250 kg/m²
Jonction de toutes les parois de mur creux
Recommandé
Recommandé
Libre choix
Recommandé
Oui
CAS
Maisons mitoyennes
CAS
CAN
Variante 4
≥ 22 dB
CAS
CAS
Nécessaire
Libre choix
Recommandé
Oui
≥ 250 kg/m²
Non
≤ 2 cm
≥ 4 cm
≥ 250 kg/m²
≥ 250 kg/m²
Variante 3
Non
Non
Variante 3
≥ 24 dB
≥ 24 dB
≥ 500 kg/m²
Oui
Oui
Non
Variante 3
≥ 22 dB
CAS
CAS
Nécessaire
Libre choix
Recommandé
Oui
≥ 250 kg/m²
Non
≤ 2 cm
≥ 4 cm
≥ 250 kg/m²
≥ 250 kg/m²
Variante 4
Non
Non
Variante 4
≥ 28 dB
≥ 28 dB
≥ 350 kg/m²
Oui
Oui
Non
Variante 4
Désolidarisation insuffisante des parois du mitoyen / Dalles non encastrées dans tous les murs porteurs / Dimensionnement et mise en œuvre inadéquats
des chapes flottantes / Pour compenser leur mauvaise isolation aux bruits aériens, les dalles légères (350 kg/m²) telles que les hourdis munis d’une couche
de compression nécessitent la pose d’une chape flottante plus performante / Jonction rigide entre la plinthe et la dalle / Pas de découplage sous les murs
non porteurs / Paroi intérieure du mur creux trop légère / Détails d’assemblage avec la toiture à versants / Transmission aérienne indirecte par le système
‘shunt’ (ventilation ou hotte de cuisine) / Dalle trop légère (planchers à poutres et entrevous, par exemple)
Principaux risques et défauts de mise en œuvre
CAN
Niveau de confort acoustique attendu
(CAN = confort acoustique normal, CAS = confort acoustique supérieur)
Bande résiliente sous les murs semi-légers
(m’’ < 150 kg/m²) (toujours d’application
au-dessus du mur) et désolidarisation avec les
murs porteurs
Libre choix
Recommandé
Façade avec mur de parement discontinu au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Oui
Façade avec paroi intérieure discontinue au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Non
≤ 2 cm
Remplissage partiel de la coulisse en cas
d’isolants rigides
≤ 2 cm
≥ 4 cm
Appartements
3. Murs non
porteurs
2. Autres murs
porteurs
1. Mur mitoyen
≥ 250 kg/m²
≥ 4 cm
Masse surfacique m’’ de la paroi 2
≥ 250 kg/m²
≥ 250 kg/m²
≥ 250 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 1
Largeur de la coulisse
Variante 2
Non
Non
Variante 2
≥ 22 dB
≥ 22 dB
Variante 1
Murs
Non
Sous le mur / Au-dessus de la dalle
Variante 1
Bandes résilientes murales
Non
≥ 24 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante des locaux autres qu’une chambre
à coucher situés au-dessus d’une chambre à coucher
Au-dessus du mur / Sous la dalle (plafond)
≥ 24 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante
Oui
Oui
Non
Non
Jonction des dalles au droit du mur mitoyen
Variante 2
Encastrement dans le mur mitoyen
≥ 22 dB
Variante 1
Dalles supérieures
Masse surfacique de la dalle
Variante 3
Choisir une technique appropriée parmi celles représentées aux figures 8 ou 9
Variante 1
Valeur ∆Lw de la chape flottante au-dessus de la dalle de fondation
Technique de fondation et dalle de fondation
Fondations et dalle de fondation
Concept 1 : bâtiments avec dalles discontinues et mur mitoyen constitué de parois massives sans ancrages (quatre variantes).
CT Acoustique
f
d
D F
F
f
d
4
3
1
2
Le mur mitoyen entre maisons ou appartements adjacents se compose de deux parois massives d’une masse surfacique de 250 kg/m²
minimum chacune (blocs silicocalcaires ou voile de béton, par
exemple), séparées par une coulisse d’au moins 4 cm et exemptes
de tout contact rigide ou tirant d’ancrage. Seules exceptions à ce
principe, les fondations et la jonction avec la toiture répondent à des
règles constructives spécifiques. Moyennant l’application minutieuse
de l’ensemble des règles définies par ailleurs, le mur mitoyen joue
le rôle de double barrière acoustique et ne transmet quasiment pas
de bruit par voie latérale, ce qui permet de bénéficier d’un excellent
isolement acoustique. Les maçonneries constituées de blocs pleins de
15 cm d’épaisseur en matériaux silicocalcaires ou de certains types
de blocs de béton possèdent la masse surfacique requise.
1. Joint antivibratile entre la plinthe et le revêtement de sol
2. Bande périphérique en matériau souple
3. Sous-couche antivibratoire
4. Couche de remplissage
D
d
f
f
Principe général
Variante 2
≥ 24 dB
≥ 650 kg/m²
≥ 400 kg/m²
Non
≥ 150 kg/m²
≤ 2 cm
Non
≥ 150 kg/m²
Remplissage partiel de la coulisse en cas
d’isolants rigides
Jonctions entre les parois du mur creux
Bande résiliente sous les murs semi-légers
(m’’ < 150 kg/m²) (toujours d’application
au-dessus du mur) et désolidarisation avec les
murs porteurs
Recommandé
Libre choix
Recommandé
Façade avec mur de parement discontinu au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Oui
Façade avec paroi intérieure discontinue au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
≥ 4 cm
CAS
CAN
La variante 1 ne répond pas aux exigences / Désolidarisation des parois du mur mitoyen / Dalles non encastrées
dans tous les murs porteurs / Dimensionnement et mise en œuvre inadéquats des chapes flottantes / Jonction
rigide entre la plinthe et la dalle / Pas de découplage sous les murs non porteurs / Paroi intérieure du mur de
façade trop légère / Détails d’assemblage avec la toiture à versants / Transmission aérienne indirecte par le système ‘shunt’ (ventilation ou hotte de cuisine) / Dalle trop légère (planchers à poutres et entrevous, par exemple)
Principaux risques et défauts de mise en œuvre
CAS
Insuffisant
(risque)
Recommandé
Libre choix
Recommandé
Oui
≤ 2 cm
≥ 150 kg/m²
≥ 4 cm
Largeur de la coulisse
Niveau de confort acoustique attendu
(CAN = confort acoustique normal, CAS = confort acoustique supérieur)
Maisons mitoyennes
Appartements
3. Murs non
porteurs
2. Autres murs
porteurs
1.Mur
mitoyen
≥ 150 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 2
≥ 150 kg/m²
≥ 150 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 1
Non
Variante 2
Non
Non
Variante 2
≥ 24 dB
≥ 24 dB
Variante 1
Murs
Sous le mur / Au-dessus de la dalle
Variante 1
Bandes résilientes murales
Non
≥ 23 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante des locaux autres qu’une chambre
à coucher situés au-dessus d’une chambre à coucher
Au-dessus du mur / Sous la dalle (plafond)
≥ 20 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante
Masse surfacique de la dalle
Oui
Oui
Encastrement dans les autres murs porteurs
Oui
Oui
Non
Non
Encastrement dans le mur mitoyen
Variante 2
Jonction des dalles au droit du mur mitoyen
≥ 22 dB
Variante 1
Dalles supérieures
Choisir une technique appropriée parmi
celles représentées aux figures 8 ou 9
Variante 1
Valeur ∆Lw de la chape flottante au-dessus de la dalle de fondation
Technique de fondation et dalle de fondation
Fondations et dalle de fondation
D
F
f
F
f
d
d
4
3
Principe général
1
2
Le mur mitoyen entre maisons ou appartements adjacents se compose
de deux parois semi-légères d’une masse surfacique de 150 kg/m²
minimum chacune, séparées par une coulisse d’au moins 4 cm et
exemptes de tout contact rigide ou tirant d’ancrage. Seules exceptions
à ce principe, les fondations et la jonction avec la toiture répondent
à des règles constructives spécifiques. Moyennant l’application minutieuse de l’ensemble des règles définies par ailleurs, le mur mitoyen
joue le rôle de double barrière acoustique en sens horizontal et ne
transmet (quasiment) pas de bruit par voie latérale, ce qui permet de
bénéficier d’un excellent isolement acoustique. Ce concept de gros
œuvre nécessite le recours à des dalles de béton lourd pour réduire
la transmission latérale des bruits en sens vertical. Dans de nombreux
cas, la variante 1 ne répondra pas aux exigences. Seul le recours à
des dalles d’une masse surfacique supérieure à 650 kg/m² permettra
de garantir le niveau de confort. Appliquée aux maisons mitoyennes, la
variante 1 conduit généralement à des performances suffisantes.
1. Joint antivibratile entre la plinthe et le revêtement de sol
2. Bande périphérique en matériau souple
3. Sous-couche antivibratoire
4. Couche de remplissage
D
d
f
f
Concept 2 : bâtiments avec dalles discontinues et mur mitoyen constitué de parois semi-légères sans ancrages (deux variantes).
CT Acoustique
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 15
16 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
Variante 1
Variante 2
≥ 22 dB
Oui
≥ 350 kg/m²
Oui
≥ 400 kg/m²
Encastrement dans les autres murs porteurs
Non
≥ 150 kg/m²
≤ 2 cm
Non
≥ 125 kg/m²
Remplissage partiel de la coulisse en cas
d’isolants rigides
Jonctions entre les parois du mur creux
Recommandé
Recommandé
Libre choix
Recommandé
Oui
CAN
Maisons mitoyennes
CAS
CAN
≥ 22 dB
CAS
CAS
Nécessaire
Libre choix
Recommandé
Oui
≥ 150 kg/m²
Non
≤ 2 cm
≥ 4 cm
≥ 150 kg/m²
≥ 150 kg/m²
Variante 3
Oui
Non
Variante 3
≥ 25 dB
≥ 25 dB
≥ 500 kg/m²
Oui
Oui
Non
Variante 3
f
d
D F
F
f
d
6
5
4
1
2
3
Le mur mitoyen entre maisons ou appartements adjacents se compose
de deux parois semi-légères d’une masse surfacique de 125 kg/m²
minimum chacune, séparées par une coulisse d’au moins 4 cm et
exemptes de tout contact rigide ou tirant d’ancrage. Seules exceptions à
ce principe, les fondations et la jonction avec la toiture répondent à des
règles constructives spécifiques. Moyennant l’application minutieuse de
l’ensemble des règles définies par ailleurs, le mur mitoyen joue le rôle de
double barrière acoustique en sens horizontal et ne transmet (quasiment)
pas de bruit par voie latérale, ce qui permet de bénéficier d’un excellent
isolement acoustique. Ce concept de gros œuvre nécessite la pose d’une
bande de matériau résilient en dessous de tous les murs porteurs pour
réduire la transmission latérale des bruits en sens vertical.
1. Joint antivibratile entre la plinthe et le revêtement de sol
2. Bande périphérique en matériau souple
3. Bande résiliente sous le mur
4. Sous-couche antivibratoire
5. Couche de remplissage
6. Bande résiliente sous le mur
D
d
f
f
Principe général
(*) Le concept n° 3 n'est utile que pour les appartements. En effet, pour les maisons mitoyennes, les bandes résilientes ne sont pas nécessaires; on peut dès lors opter pour le concept n° 2.
Liaisonnement des parois du mur mitoyen / Dalles non encastrées dans tous les murs porteurs / Dimensionnement et mise en œuvre
inadéquats des chapes flottantes / Jonction rigide entre la plinthe et la dalle / Pas de découplage sous les murs non porteurs / Paroi
intérieure du mur creux trop légère / Détails d’assemblage avec la toiture à versants / Transmission aérienne indirecte par le système
‘shunt’ (ventilation ou hotte de cuisine) / Dalle trop légère (plancher à poutres et entrevous, par exemple)
Principaux risques et défauts de mise en œuvre
CAN
Niveau de confort acoustique attendu
(CAN = confort acoustique normal, CAS = confort acoustique supérieur)
Bande résiliente sous les murs semi-légers
(m’’ < 150 kg/m²) (toujours d’application
au-dessus du mur) et désolidarisation avec les
murs porteurs
Libre choix
Recommandé
Façade avec mur de parement discontinu au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Oui
Façade avec paroi intérieure discontinue au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
≥ 4 cm
≥ 4 cm
Largeur de la coulisse
≤ 2 cm
≥ 150 kg/m²
≥ 125 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 2
Appartements
3. Murs non
porteurs
2. Autres murs
porteurs
1.Mur
mitoyen
≥ 150 kg/m²
≥ 125 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 1
Oui
Variante 2
Oui
Non
Variante 2
≥ 25 dB
≥ 21 dB
Variante 1
Murs
Sous le mur / Au-dessus de la dalle
Variante 1
Bandes résilientes murales
Non
≥ 25 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante des locaux autres qu’une chambre
à coucher situés au-dessus d’une chambre à coucher
Au-dessus du mur / Sous la dalle (plafond)
≥ 21 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante
Oui
Oui
Non
Non
Encastrement dans le mur mitoyen
Variante 2
Jonction des dalles au droit du mur mitoyen
≥ 22 dB
Variante 1
Dalles supérieures
Masse surfacique de la dalle
Variante 3
Choisir une technique appropriée parmi celles représentées
aux figures 8 ou 9
Valeur ∆Lw de la chape flottante au-dessus de la dalle de fondation
Technique de fondation et dalle de fondation
Fondations et dalle de fondation
Concept 3 : bâtiments avec dalles discontinues, bandes résilientes et mur mitoyen semi-léger sans ancrages (trois variantes) (*).
CT Acoustique
Variante 2
≥ 3 cm
Toléré
≥ 250 kg/m²
≥ 3 cm
≤ 2 cm
Toléré
≥ 250 kg/m²
Largeur de la coulisse
Remplissage partiel de la coulisse en cas
d’isolants rigides
Jonctions entre les parois du mur creux
Bande résiliente sous les murs semi-légers
(m’’ < 150 kg/m²) (toujours d’application
au-dessus du mur) et désolidarisation avec les
murs porteurs
Recommandé
Libre choix
Superflu
Façade avec mur de parement discontinu au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Oui
Façade avec paroi intérieure discontinue au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
≥ 250 kg/m²
≥ 250 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 2
CAN
CAN
Risque
Ce concept ne s’applique pas aux maisons mitoyennes neuves / Dalles non encastrées dans tous les murs porteurs / Dimensionnement et mise en œuvre inadéquats des chapes flottantes / Jonction rigide entre la plinthe
et la dalle / Pas de découplage sous les murs non porteurs / Paroi intérieure du mur creux trop légère / Détails
d’assemblage avec la toiture à versants / Transmission aérienne indirecte par le système ‘shunt’ (ventilation ou
hotte de cuisine) / Dalle trop légère (planchers à poutres et entrevous, par exemple)
Principaux risques et défauts de mise en œuvre
Risque
Recommandé
Libre choix
Superflu
Oui
≤ 2 cm
≥ 250 kg/m²
≥ 250 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 1
Niveau de confort acoustique attendu
(CAN = confort acoustique normal, CAS = confort acoustique supérieur)
Maisons mitoyennes
Appartements
3. Murs non
porteurs
2. Autres murs
porteurs
1.Mur
mitoyen
Variante 2
Non
Non
Variante 2
≥ 24 dB
Variante 1
Non
Murs
Non
Variante 1
Bandes résilientes murales
Sous le mur / Au-dessus de la dalle
≥ 22 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante des locaux autres qu’une chambre
à coucher situés au-dessus d’une chambre à coucher
Au-dessus du mur / Sous la dalle (plafond)
≥ 22 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante
≥ 24 dB
Oui
≥ 500 kg/m²
Oui
≥ 400 kg/m²
Masse surfacique de la dalle
Encastrement dans les autres murs porteurs
Oui
Dalles continues
Oui
Dalles continues
Jonction des dalles au droit du mur mitoyen
≥ 24 dB
Variante 2
Encastrement dans le mur mitoyen
≥ 22 dB
Variante 1
Dalles supérieures
Choisir une technique appropriée parmi
celles représentées aux figures 8 ou 9
Variante 1
Valeur ∆Lw de la chape flottante au-dessus de la dalle de fondation
Technique de fondation et dalle de fondation
Fondations et dalle de fondation
Concept 4 : bâtiments avec dalles continues et double mur mitoyen à parois massives (deux variantes).
d
d
f
f
4
3
1
2
(*) Ce concept ne s’applique pas aux maisons mitoyennes neuves.
Le mur mitoyen entre appartements contigus (*) se compose de deux
parois massives d’une masse surfacique de 250 kg/m² minimum chacune
(blocs en matériau silicocalcaire ou voile de béton, par exemple), séparées par une coulisse d’au moins 3 cm remplie d’un isolant thermique.
Si l’isolant est de type rigide, il y a lieu de ménager une lame d’air de
1 cm dans la coulisse. Le liaisonnement entre les murs est autorisé dans
la mesure où les dalles sont continues et que la structure ne joue donc
pas le rôle de double barrière acoustique. La mise en œuvre de dalles
très massives combinées à une chape flottante performante conduira à
l’obtention d’un confort acoustique supérieur dans le sens vertical. Des
règles de construction spécifiques sont de rigueur tant au niveau des
fondations que pour la jonction avec la toiture.
1. Joint antivibratile entre la plinthe et le revêtement de sol
2. Bande périphérique en matériau souple
3. Sous-couche antivibratoire
4. Couche de remplissage
F FD
f
f
Principe général
CT Acoustique
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 17
18 | Les Dossiers du CSTC 2012/2.18
Variante 1
Variante 2
Non
≥ 125 kg/m²
≤ 2 cm
Non
≥ 125 kg/m²
Remplissage partiel de la coulisse en cas
d’isolants rigides
Jonctions entre les parois du mur creux
Bande résiliente sous les murs semi-légers
(m’’ < 150 kg/m²) (toujours d’application
au-dessus du mur) et désolidarisation avec les
murs porteurs
Recommandé
Libre choix
Recommandé
Façade avec mur de parement discontinu au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Oui
Façade avec paroi intérieure discontinue au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
≥ 4 cm
CAN
CAS
Liaisonnement des parois du mur mitoyen / Dalles non encastrées dans tous les murs porteurs / Dimensionnement et mise en œuvre inadéquats des chapes flottantes / Jonction rigide entre la plinthe et la dalle / Pas de
découplage sous les murs non porteurs / Paroi intérieure du mur creux trop légère / Détails d’assemblage avec
la toiture à versants / Transmission aérienne indirecte par le système ‘shunt’ (ventilation ou hotte de cuisine) /
Dalle trop légère (planchers à poutres et entrevous, par exemple)
Principaux risques et défauts de mise en œuvre
Risque
CAN
Nécessaire
Libre choix
Recommandé
Oui
≤ 2 cm
≥ 150 kg/m²
≥ 4 cm
Largeur de la coulisse
Masse surfacique m’’ de la paroi 2
Niveau de confort acoustique attendu
(CAN = confort acoustique normal, CAS = confort acoustique supérieur)
Maisons mitoyennes
Appartements
3. Murs non
porteurs
2.Autres
murs porteurs
1.Mur
mitoyen
≥ 150 kg/m²
≥ 125 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 1
≥ 125 kg/m²
Variante 2
Oui
Oui
Variante 2
≥ 24 dB
Variante 1
Murs
Oui
Sous le mur / Au-dessus de la dalle
Variante 1
Bandes résilientes murales
Oui
≥ 25 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante des locaux autres qu’une chambre
à coucher situés au-dessus d’une chambre à coucher
Au-dessus du mur / Sous la dalle (plafond)
≥ 21 dB
Valeur ∆Lw de la chape flottante
≥ 24 dB
Oui
≥ 500 kg/m²
Oui
≥ 400 kg/m²
Masse surfacique de la dalle
Encastrement dans les autres murs porteurs
Oui
Dalles continues
Oui
Dalles continues
Jonction des dalles au droit du mur mitoyen
≥ 24 dB
Variante 2
Encastrement dans le mur mitoyen
≥ 22 dB
Variante 1
Dalles supérieures
Choisir une technique appropriée parmi
celles représentées aux figures 8 ou 9
Valeur ∆Lw de la chape flottante au-dessus de la dalle de fondation
Technique de fondation et dalle de fondation
Fondations et dalle de fondation
d
f
f
5
4
1
Le mur mitoyen entre maisons ou appartements adjacents se compose
de deux parois semi-légères d’une masse surfacique de 125 kg/m² minimum chacune, séparées par une coulisse d’au moins 4 cm et exemptes
de tout contact rigide ou tirant d’ancrage. Seules exceptions à ce principe,
les fondations et la jonction avec la toiture répondent à des règles
constructives spécifiques. Des bandes résilientes spéciales assurent la
désolidarisation entre les parois du mur creux et les dalles continues.
Moyennant l’application minutieuse de ces règles, le mur mitoyen joue le
rôle de double barrière acoustique dans le sens horizontal. Etant donné
que l’unique voie de transmission latérale passe par le plafond, il est
nécessaire de mettre en œuvre une dalle suffisamment massive. Dans
le sens vertical, la transmission latérale est quasiment inexistante grâce
à la présence des bandes résilientes murales. L’isolement acoustique est
essentiellement tributaire de la masse surfacique de la dalle et de l’efficacité de la chape flottante.
3
2
1. Joint antivibratile entre la plinthe et le revêtement de sol
2. Bande périphérique en matériau souple
3. Bande résiliente sous le mur
4. Sous-couche antivibratoire
5. Couche de remplissage
6. Bande résiliente sous le mur
F FD
6
Principe général
Concept 5 : bâtiments avec dalles continues, bandes résilientes murales et mur mitoyen sans ancrages constitué de parois semi-légères (deux variantes).
CT Acoustique
Oui
Encastrement dans les autres murs porteurs
Variante 1
Bandes résilientes murales
Non
Jonctions entre les parois du mur creux
Bande résiliente sous les murs semi-légers
(m’’ < 150 kg/m²) (toujours d’application
au-dessus du mur) et désolidarisation avec les
murs porteurs
Pas nécessaire
Libre choix
Recommandé
Façade avec mur de parement discontinu au
droit du mitoyen
Masse surfacique m’’
Oui
Façade avec paroi intérieure discontinue au
droit du mitoyen
≥ 125 kg/m²
≤ 2 cm
Remplissage partiel de la coulisse en cas
d’isolants rigides
Masse surfacique m’’
≥ 4 cm
Largeur de la coulisse
≥ 125 kg/m²
S’agissant d’un système intégré, il y a lieu de prendre contact avec le fournisseur dès le stade
du projet. Le moindre défaut est en effet susceptible de pénaliser les performances attendues /
Désolidarisation des parois du mur mitoyen / Jonction entre les deux hourdis / Détails d’assemblage avec la toiture à versants / Transmission aérienne indirecte par le système ‘shunt’ (ventilation ou hotte de cuisine) / Dalle trop légère (planchers à poutres et entrevous, par exemple)
CAS
Maisons mitoyennes
Principaux risques et défauts de mise en œuvre
CAS
Appartements
Niveau de confort acoustique attendu
(CAN = confort acoustique normal, CAS = confort acoustique supérieur)
3. Murs non
porteurs
2. Autres murs
porteurs
1.Mur
mitoyen
≥ 125 kg/m²
Masse surfacique m’’ de la paroi 2
Variante 1
Masse surfacique m’’ de la paroi 1
Murs
Sous le mur / Au-dessus de la dalle
Sans objet (voir
fabricant)
Sans objet
Valeur ∆Lw de la chape flottante des locaux autres qu’une chambre
à coucher situés au-dessus d’une chambre à coucher
Au-dessus du mur / Sous la dalle (plafond)
Sans objet
Valeur ∆Lw de la chape flottante
Non communiqué
Oui
Encastrement dans le mur mitoyen
Masse surfacique de la dalle
Non
Variante 1
Dalles supérieures
Jonction des dalles au droit du mur mitoyen
Sans objet
Choisir une technique
appropriée parmi
celles représentées
aux figures 8 ou 9
Variante 1
Valeur ∆Lw de la chape flottante au-dessus de la dalle de fondation
Choix de la technique de fondation et de la dalle de fondation
Fondations et dalle de fondation
Concept 6 : système industriel à hourdis (une seule variante).
Ce système constructif, qui repose sur le principe du mur creux sans
ancrage, conduit à l’obtention d’un excellent isolement entre locaux adjacents. Le caractère innovant du concept tient à la coulisse horizontale,
dépourvue d’ancrage, qui traverse le bâtiment sur toute sa superficie. Ce
procédé permet également d’atteindre d’excellentes valeurs d’isolement
acoustique dans le sens vertical. La coulisse horizontale sans ancrage
résulte de la configuration des dalles composées de deux hourdis
superposés, séparés par des bandes résilientes et un isolant thermique
(EPB). Le hourdis inférieur est autoportant et sert d’appui, via les bandes
résilientes, au hourdis supérieur au droit de l’encastrement dans la
maçonnerie, sans que nul autre contact rigide ne les relie. Le hourdis
supérieur, plus lourd, supporte les murs intérieurs. L’ensemble de la
structure a un effet optimal de double barrière acoustique, ce qui génère
une très bonne isolation aux bruits aériens. La coulisse horizontale exclut
en outre quasiment toute possibilité de transmission latérale. Le fait que
la structure fasse office de dalle flottante (système masse-ressort-masse)
dispense en outre de recourir à la chape flottante.
Principe général
CT Acoustique
Les Dossiers du CSTC 2012/2.18 | 19
Bibliographie
1. Bureau de normalisation
NBN EN 1996-3 Eurocode 6. Calcul des ouvrages en maçonnerie. Partie 3 : méthodes de calcul simplifiées pour les ouvrages en maçonnerie non armée. Bruxelles,
NBN, 2006.
2. Bureau de normalisation
NBN EN 12354-1 Acoustique du bâtiment. Calcul de la performance acoustique des
bâtiments à partir de la performance des éléments. Partie 1 : isolement acoustique
aux bruits aériens entre des locaux. Bruxelles, NBN, 2000.
3. Bureau de normalisation
NBN EN 12354-2 Acoustique du bâtiment. Calcul de la performance acoustique des
bâtiments à partir de la performance des éléments. Partie 2 : isolement acoustique au
bruit de choc entre des locaux. Bruxelles, NBN, 2000.
4. Bureau de normalisation
NBN EN 12354-3 Acoustique du bâtiment. Calcul de la performance acoustique des
bâtiments à partir de la performance des éléments. Partie 3 : isolement aux bruits
aériens venus de l’extérieur. Bruxelles, NBN, 2000.
5. Bureau de normalisation
NBN EN 12354-4 Acoustique du bâtiment. Calcul de la performance acoustique des
bâtiments à partir de la performance des éléments. Partie 4 : transmission du bruit
intérieur à l’extérieur. Bruxelles, NBN, 2001.
6. Bureau de normalisation
NBN EN 12354-5 Acoustique du bâtiment. Calcul des performances acoustiques des
bâtiments à partir des performances des éléments. Partie 5 : niveaux sonores dus
aux équipements de bâtiment. Bruxelles, NBN, 2009.
7. Bureau de normalisation
NBN EN 12354-6 Acoustique du bâtiment. Calcul de la performance acoustique des
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des pièces et espaces fermés. Bruxelles, NBN, 2004.
8. Bureau de normalisation
NBN S 01-400-1 Critères acoustiques pour les immeubles d’habitation. Bruxelles,
NBN, 2008.
9. Ingelaere B.
Isolation acoustique entre locaux : notions préliminaires. Bruxelles, CSTC-Magazine,
n° 1, 2001.
CT Acoustique
10. Van Damme M.
Comment respecter les critères d’isolement aux bruits de choc de la NBN
S 01-400-1 ? Bruxelles, Les Dossiers du CSTC, Cahier 15, n° 3, 2009.
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