PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015 Date Heure

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PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015 Date Heure
PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015
Date
Heure - Salle de la projection
Nom du cycle
Nom du film Réalisateurs [pays, année, durée, format, version]
Complément de la projection
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Mercredi 1 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Jacques Giraldeau 1927-2015
Cinéma canadien : Jacques Giraldeau Réal. : Claude Jutra [Québec, 1961, 10 min,
Beta SP]
Lors de cette courte émission télévisée de la Société Radio-Canada, Claude Jutra
interviewait des créateurs indépendants du cinéma québécois. Il rencontre ici Jacques
Giraldeau, avec lequel il parle de ses premiers films et de son rôle de producteur.
L'Ombre fragile des choses Réal. : Jacques Giraldeau [Québec, 2007, 90 minutes, beta
num, VOF]
Dans cette invitation au voyage qu'est L'ombre fragile des choses, en cette variation pour
souvenirs ciselés, Jacques Giraldeau trace un pont admirable entre jadis et désormais.
Délicatement, cette oeuvre filmique se déploie en une mosaïque de vestiges et d'images
captés au fil des ans, au fil d'une vie. On y retrouve Évariste Quesnel, personnage
énigmatique que l'on suit de Cuba à l'Île-aux-Grues, sans pouvoir le saisir, laissant telle
une empreinte, l'endroit où il n'est plus. C'est un appel à contempler, à penser, à lire ces
lieux. En sillonnant les fragments d'hier et d'aujourd'hui laissés pour la mémoire - journal,
pellicule, peinture, lettre -, en questionnant notre relation à ces ombres, le cinéaste inscrit
l'art comme archive de la réalité. Où se vit, en quelque sorte, une fin de l'effritement du
temps. (ONF)
Mercredi 1 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
The Rumour of True Things Réal. : Paul Bush [R.-U., 1996, 26 min, 35 mm, VOA]
Un portrait de l'Occident contemporain vu à travers les images fugitives de jeux vidéos,
de contrôles de lignes d'assemblage, de diagnostics médicaux, de recherche, de l'armée,
etc. Les traces de notre société y sont esquissées indirectement mais de manière
éloquente. Central Swiss Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 8 min, num, SD]
Durant une fin de semaine achalandée dans les montagnes suisses, des skieurs prennent la
pose. Deuxième film d'une série de portraits réalisés en chronophotograhie, montrant des
gens étranges dans des places inhabituelles. The Cow's Drama Réal. : Paul Bush [R.-U.,
1984, 38 min, 16 mm, VOA]
Une histoire toute simple : une vache dans un champ, deux jours passent alors que se
succède une séquence de petits incidents. Entre les deux journées, un fermier chante un
air traditionnel sur le travail, l'amour et la mort. Prix 1984 de la programmation itinérante
British Art Show UK.
Repris le mercredi 8 avril, 21 h.
Jeudi 2 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Coups de cœur des collègues
Marock Réal. : Laïla Marrakchi [Mar.-Fr., 2005, 100 min, 35 mm, VOSTF]
avec Matthieu Boujenah, Morjana Alaoui, Razika Simozrag
Casablanca, l'année du bac. L'insouciance de la jeunesse dorée marocaine et tous ses
excès : courses de voitures, amitiés, musiques, alcool, mais aussi les premières histoires
d'amour et l'angoisse de passer à l'âge adulte... Marock comme un Maroc que l'on ne
connaît pas, à l'image de Rita, 17 ans, bien décidée à vivre comme elle l'entend. « Après
des courts métrages remarqués, notamment Deux cent dirhams, Laïla Marrakchi choisit
dans son premier long métrage de raconter son année du bac. Elle l'a vécue à Casablanca
et c'est là que se situe le film, en 1997, dans le quartier hyper-bourgeois d'Anfa, à
l'époque du roi Hassan II où la classe dirigeante était sûre de ses privilèges. Son actrice,
Morjana Alaoui, y est une alter ego débordante d'énergie, farouche et rentre-dedans,
incarnant une Rita qui veut mordre la vie à pleines dents, au mépris des règles
traditionnelles et notamment religieuses. À travers Rita et ses copains et copines, c'est
une jeunesse espiègle et insouciante que Laïla Marrakchi cherche à décrire, qui provoque
les aînés et affirme son indépendance pour entrer dans l'âge adulte. » (O. Barlet, 2005)
Le Choix de Nabil El Khalloufi, commis comptable.
Jeudi 2 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
His Comedy Réal. : Paul Bush [R.-U., 1994, 8 min, 35 mm, VOA]
Voyage au centre de l'enfer... Les gravures de Gustave Doré pour la Divine comédie de
Dante sont reproduites et animées à l'aide de la technique de gravure sur pellicule. Still
Life with Small Cup Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 3 min, 35 mm, VOA]
Une interprétation radicale d'une gravure de l'artiste italien Giorgio Morandi, animée à
l'aide de la technique consister à graver l'émulsion recouvrant la pellicule. Furniture
Poetry Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 5 min, 35 mm, SD]
Comme est-il possible de prouver que cette table ne disparait pas ou ne change pas de
forme quand vous avec le dos tourné ? Le réalisateur contribue à ce débat philosophique
en substituant des tables, des chaises, des vases, des fruits et tout ce qu'il peut trouver
dans sa maison. Pixillation. Dr Jekyll and Mr Hyde Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5
min, 35 mm, SD]
Imaginez que la caméra est atteinte d'une psychose similaire à la schizophrénie ;
supposez maintenant que cette maladie transforme légèrement chaque photogramme du
film tout en laissant la narration intacte. Pixillation. While Darwin Sleeps Réal. : Paul
Bush [R.-U., 2004, 5 min, 35 mm, SD]
Des milliers d'insectes apparaissent tout au long du film un photogramme à la fois,
comme si des millions d'années d'évolution des espèces prenait place en quelques
minutes. Comme si les images rêvées par Charles Darwin étaient le résultat d'une
consommation d'hallucinogènes. Photos animées et pixillation. Paul Bush Talks Réal. :
Paul Bush [R.-U., 2006, 2 min, num, VOA]
Paul Bush parle de la fabrication de While Darwin Sleeps et de son affection pour le
cinéma, mais le film essaie de dominer son discours et parvient à l'engloutir
complètement. Prise de vues réelles. Secret Love Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 3 min,
16 mm, VOA]
Durant des célébrations dans un village, un père danse avec sa fille, puis une querelle
éclate. Des villageois tentent de prendre parti. Surgit une violence qui devient
incontrôlable. Musique : Father and Daughter, de Percy Grainger. Film gravé sur la
pellicule. Pas de Deux de Deux Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD]
Une présence parasitique a pris le contrôle entier des mouvements d'un duo... Quatre
danseurs composent les interprètes de ce pas de deux tiré du Lac des cygnes de
Tchaikovski. Pixillation. Room 2 Commercial Réal. : Paul Bush [R.-U., 2000, 2 min,
num, SD]
Cette publicité pour un nouveau magasin de meubles en Écosse consiste en des biens
ménagers animés en pixillation et d'images paintes et gravées directement sur la pellicule.
Production : Picasso Picture. Geisha Grooming Réal. : Lisa Milroy, Paul Bush [R.-U.,
2003, 3 min, num, SD]
Une geisha moderne se prépare à une folle sortie nocturne. Dessiné à la main. Shinjuku
Samurai Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 6 min, num, SD]
Vingt-six citoyens de Tokyo s'interrompent un moment devant une caméra dans
Shinjuku, le quartier des divertissements très achalandé de la capitale du Japon.
Chronophotographie. Busby Berkeley's Tribute to Mae West Réal. : Paul Bush [R.-U.,
2002, 1 min, Beta num, SD]
Un hommage très personnel aux chorégraphies de Busby Berkeley et au sex appeal de
Mae West. Lay Bare Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 6 min, HD Cam, SD]
Portrait composite du corps humain, le montrant tel qu'on le voit rarement dans les
relations les plus intimes que nous entretenons avec notre famille et nos amants.
Pixillation The Albatross Réal. : Paul Bush [R.-U., 1998, 15 min, 35 mm, VOA]
Les gravures sur bois du XIXe siècle illustrant The Rime of the Ancient Mariner, de
Samuel Taylor Coleridge, pennent vie grâce à la gravure sur pellicule couleur. (Gravure
sur pellicule.)
Repris le jeudi 9 avril, 19 h.
Jeudi 2 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Boris Lehman – Œuvres nouvelles
Tentatives de se décrire Réal. : Boris Lehman [Belg.-Fr.-Can., 2005, 165 min, 16 mm,
VOSTA]
« Tentatives de se décrire, c’est à la fois un processus de cinéma en continu, un voyage
poétique, et une transformation du monde sur le champ, a fresco. Ce qui compte, c’est le
travail en cours, c’est le voyage, il n’y a pas de repos possible, il n’y a pas de terre
promise chez Boris Lehman. Son territoire, c’est le processus cinématographique luimême, et pas le film prémédité : pas de clôture, il nous embarque au-delà des frontières,
de toutes les frontières. Avec ce dernier film, on pourrait presque dire ce dernier épisode,
Boris nous entraîne dans une drôle d’aventure aux confins de notre humanité; rarement
nous aurons été aussi loin, aussi près de nous-mêmes. Voilà un film vertigineux, d’où le
sens jaillit à profusion comme à la source de Jouvence, qui procède par mises en
abyme, aux formes variables à chaque tour de roue, nous conviant à un festin du corps et
de l’esprit, et nous laissant pantois de visions savamment avivées. » (M.-C. Treilhou,
2006) Faire le tour de soi inlassablement impossible évidemment mais que faire d'autre Je
reviens sur moi-même comme dans un rêve nostalgique filmer chaque fois ce qui n'est
déjà plus ce qui est mort en moi le passé déjà et l'ombre de moi-même Je filme encore
pour dire que je filme non tant ce que j'ai oublié de filmer mais ce qui n'était pas encore
(Boris Lehman)
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN
Vendredi 3 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Boris Lehman – Œuvres nouvelles
Choses qui me rattachent aux êtres Réal. : Boris Lehman [Belg., 2010, 15 min, 16 mm,
VOSTA]
Je montre à la caméra quelques objets de mon quotidien (qui sont aussi des allégories)
ayant appartenu à d’autres que j’ai aimés ou côtoyés pour finalement constater et
conclure que « Je suis la somme de tout ce que les autres m’ont donné ». Musée
sentimental dont je serais le gardien. Chaque objet, « chaque chose » a son histoire. Quel
lien mystérieux peut-il y avoir entre ces choses ? Entre ces choses et moi? (Boris
Lehman) « Dans le film, la question de l’appartenance va à rebours : l’attribution
d’appartenance est d’emblée une dépossession puisque, à l’évidence, ces objets sont
détachés de leurs propriétaires nommés, ils appartiennent maintenant à celui qui les
présente ou plutôt à celui qui en a l’usage (valeur d’usage). Il ne s’agit ni de les rendre à
leurs propriétaires, ni de les vendre (au spectateur). On les montre, on les manipule dans
la plupart des cas (se coiffer de « la casquette de Lois », s’asseoir dans « le fauteuil de
Marie », s’étendre sur « le canapé de Nadine », se regarder dans « la psyché de
Milady »). Encore faudrait-il distinguer les cas où l’usage précède la nomination et la
déclaration d’appartenance des cas où l’usage les suit : on s’asseoit dans le fauteuil puis
on l’identifie et le nomme ; on identifie et nomme le canapé et on s’y étend ensuite. On
nous dit que ces objets ont une histoire (ils proviennent de quelqu’un), ils ont fait l’objet
d’un déplacement : manifestement pas d’un échange, en tout cas pas monétaire. D’un don
plutôt ou d’un dépôt. Peut-être d’un oubli ou d’un abandon. Il y a même des objets qui ne
sont à personne (une pomme), ou à une/des inconnue(s) (un, deux, trois parapluies). Don,
dépôt, oubli : trois modalités du dessaisissement dans un registre qui ne passe pas par
l’équivalent général, l’argent qui, certes, permet l’échange (on nous le ressasse depuis
Aristote) mais aussi la spéculation, l’augmentation de prix (rareté), et en tous les cas
efface l’histoire de l’objet, son propriétaire d’origine ou actuel. Jeté sur le marché l’objet
devient une marchandise dont la valeur est désormais abstraite. C’est ici exactement le
contraire : on rattache l’objet à son origine, son possesseur, son usager. Quand il échoit
au présentateur-utilisateur, il est constitué de toutes ces strates. » (F. Albera, 2011)
Histoire de mes cheveux Réal. : Boris Lehman [Belg., 2010, 91 min, 16 mm, VOSTA]
L’histoire de mes cheveux tient en deux lignes (ou en deux phrases). Ils étaient noirs et
longs. Ils sont devenus blancs. Je ne les ai plus coupés depuis 1982, il y a donc bientôt 28
ans. L’histoire de mes cheveux est un voyage, aussi bien dans l’espace que dans le
temps. Ceux qui cherchent dans ce film quelque vérité tant géographique que scientifique
ou qu’historique seront déçus. Le film prend conscience des faits et lieux réels pour
aussitôt s’en distancier, par le biais de la poésie et de la fiction. L’auteur a mélangé à sa
façon l’histoire de Samson et Dalila, le voyage des condamnés à mort jusque dans les
camps, la science des cheveux et quelques réflexions sur le sens et la fragilité de la vie.
(Boris Lehman) « Dans cette sorte d’inventaire, on retrouve tout le sens, inséparable et
mêlé, de la fantaisie et de l’émotion, de la retenue et de l’épique de Boris Lehman. Car
ces cheveux l’emmènent très loin, sur des fronts où il était question de les tondre :
prisonniers des camps nazis ou soviétiques. Car, par une digression aussi surprenante que
limpide, du cheveu bavard faisant office de mémoire par le truchement de la science, il se
lance pour faire l’expérience du monde, ce qui ne sera pas cette fois une ellipse mais bien
le régime de représentation du film. Boris Lehman part à l’Est, se rend à Lvov, ville
natale de son père, sur les traces de ses origines – juives. Il n’y trouve rien. Puis erre sur
les traces de ghettos liquidés, de camps dont il ne reste plus rien. Ce serait donc pour ça
que l’on rasait les cheveux : priver des millions d’individus de leur archive, tandis que
ces lieux sont privés de la représentation de leur barbarie passée. Cette projection dans
l’espace est évidemment marquante quand on la met en relation avec l’aspect très
centripète de Lettres à mes amis… De même que la façon fluide dont le film se fait, tout
le contraire de celui précité, véritablement arraché à son impossibilité. En s’étant trouvé
précédemment, Boris Lehman, vagabond magnifique (renvoyant à un autre, peut se
permettre de se perdre à nouveau dans Histoire de mes cheveux. D’autant que c’est pour
mieux se retrouver. » (A. Hée, 2012)
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN
Vendredi 3 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Boris Lehman – Œuvres nouvelles
L'art de s'égarer ou l'image du bonheur Réal. : Boris Lehman, David Legrand [Belg.,
2014, 45 min, Num., VOF]
Évocation du dernier jour de la vie de Walter Benjamin. « Ce que je cherche en faisant
mes films, c’est une certaine liberté (je ne travaille pas avec des scénarios écrits), une
autonomie (je travaille avec mon propre matériel), pouvoir à tous moments changer
d’idée, s’adapter aux circonstances, au temps qu’il fait…) et se donner du temps. Le
tournage, la prise d’images et de sons (je dirais plutôt la cueillette) est une première
étape. Il y en a une autre très importante, c’est le montage. Après avoir amassé tous les
éléments, on les organise, et c’est là l’essentiel pour construire un film. Il y a donc des
choix à faire, des manipulations, et c’est très proche de la fiction. On se construit sa
propre image, peut-être même sa vie. Si on met en scène son propre corps — le corps
comme œuvre d’art (cf le body art, Orlan, Lydie Jean-dit-Panel) — la question de la gêne
et de l’impudeur peut se poser. Qu’est-ce qu’on peut montrer ? Qu’est-ce qu’on ne peut
pas montrer (de soi, des autres)? User de la caméra comme un stylo, écrire avec la caméra
sans passer par l’écrit. Différentes formes sont possibles : la lettre, les mémoires, l’essai,
la confession, le journal, l’autoportrait et parfois même l’animation ou la fiction. Ça
commence toujours par l’enregistrement de quelque chose puis par des réflexions sur ce
qu’on a filmé (la voix de l’auteur est souvent une donnée fondamentale). C’est ainsi que
le film se met à vivre et révèle l’identité du cinéaste. » (B. Lehman, 2014) Before the
Beginning Réal. : Boris Lehman, Stephen Dwoskin [Belg., 2013, 73 min, Num., VOF]
Deux cinéastes indépendants pratiquant volontiers l'auto-fiction, se mettent à se filmer
pour mieux se parler. Malgré leur différence de langue et de style, le film est avant tout
une tentative d'imiter, voire de devenir, l'autre, ce qui se heurte à une impossibilité. Mais
le film est justement l'histoire de cette collision. Les saynettes filmées sans scénario
préalable, se succèdent comme dans un jeu de piste. « Le récit à la première personne, au
cinéma, ne va pas de soi. L’implication personnelle dans une œuvre, dans un film, n’est
pas une chose évidente. Dans le cinéma commercial, on se contente de fabriquer des
produits, avec beaucoup d’argent, des moyens techniques considérables, des acteurs, sans
que sa propre vie privée ne soit questionnée ni mise en danger. Dans ces conditions,
aucune intimité ne peut être captée. Seul le spectacle prime (voir par exemple La vie
d’Adèle). Cependant certains cinéastes ont essayé de se dévoiler au travers de fictions
inspirées de faits et gestes vécus (Ingmar Bergman, Federico Fellini, François Truffaut).
D’autres – pas si nombreux que ça – ont tenté d’être à la fois devant et derrière la caméra,
mais le plus souvent, leurs films étaient scénarisés et ils y jouaient un rôle, un personnage
qui n’était pas eux : Charlot pour Chaplin, Hulot pour Tati, Macbeth, Othello ou Citizen
Kane pour Orson Welles… et même Michele pour Nanni Moretti. Avec ceux qui
pratiquent le journal filmé (Jonas Mekas, David Perlov, Alain Cavalier, Naomi Kawase)
il en va tout autrement. La distance entre l’auteur et la personne filmée se réduit. Toutes
les personnes filmées jouent eux-mêmes. Ils sont à l’écran ce qu’ils sont dans la vie, sans
masque, sans travestissement. Si bien que parfois cela peut ressembler à des films
documentaires, sans point de vue ni mise en scène. Dans le cinéma indépendant, marginal
ou expérimental, on dénombre aujourd’hui un grand nombre de journaux filmés. Le
journal est lié à une technique simple et solitaire, à des moyens pauvres, il demande un
travail qui s’échelonne sur une longue période, avec une pratique de tous les jours, et
aussi une espèce de désintéressement pour les questions d’argent, de production, de
diffusion. C’est proche du cinéma d’amateur. » (B. Lehman, 2014)
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN
Vendredi 3 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma muet : King Vidor
Wine of Youth Réal. : King Vidor [É.-U., 1924, 72 min, 35 mm, INTA]
Portrait de la jeunesse aisée de la côte ouest américaine, au coeur des années folles.
Moeurs libres, ambiguités malaisantes et dérapages contrôlés par des aînés bigots. Ce
film frais met notamment en vedette la star québécoise Pauline Garon.
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Vendredi 3 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
Babeldom Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 84 min, DCP (le 3 avril), Blu-Ray (le 10
avril), VOA]
Babeldom est une ville si massive, elle croit à une telle vitesse que, bientôt, dit-on, la
lumière elle-même n’échappera pas à son attraction gravitationnelle... Comment, dès lors,
deux amants communiquent, l’un à l’intérieur de la ville et l’autre à l’extérieur ? Une
élégie à la vie urbaine, avec en toile de fond la cité du futur, construite à partir de films
tournés dans des villes de partout dans le monde (Londres, Osaka, Barcelone, Berlin,
Dubai, Shanghai) et basée sur les recherches les plus récentes dans les domaines de la
science, de la technologie et de l’architecture. (Source : Festival du nouveau cinéma,
édition 2013).
Repris le vendredi 10 avril, 19 h.
Samedi 4 Avril
15 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
Classe de maître de Paul Bush Réal. : [, 90 min]
Le cinéaste d'animation britannique Paul Bush décrit son travail, son cheminement
artistique et fait un retour sur ses œuvres marquantes.
ENTRÉE LIBRE
Samedi 4 Avril
16 h 00 - Salle Claude-Jutra
Les Essentiels
Tenue de soirée Réal. : Bertrand Blier [Fr., 1986, 84 min, 35 mm, VOF] avec Gérard
Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou
Monique ne supporte plus la vie misérable qu’elle mène avec son pauvre conjoint
Antoine. Un soir, le couple rencontre le tumultueux Bob qui surgit dans leur vie et les
entraîne dans une série improbable de cambriolages rocambolesques, mais fructueux.
Monique profite enfin d’une nouvelle vie luxueuse, mais Antoine s'inquiète. Il est
intimidé par Bob et ne comprend pas ce qu’il veut. Antoine a l’impression que Monique
lui échappe, mais comprend rapidement que Bob s’intéresse davantage à lui qu’à elle.
Monique le pousse à accepter ses avances afin de continuer à profiter de leur nouveau
train de vie. Antoine prend sur lui et y trouve presque son compte… Avec Tenue de
soirée, Blier traite sans ménagement de l’homosexualité, du travestissement et du
triolisme. Le film mêle une tendresse mélancolique à des dialogues crus et décalés. Serge
Gainsbourg accompagne le film d’une délicieuse bande-son. «Tenue de soirée [1986] est
un sujet que j'avais en tête depuis longtemps. Sur le tournage des Valseuses, je disais à
Gérard, à Patrick et à Miou-Miou : "Le jour où nos affaires iront mal, on fera Rimmel - le
titre initial de Tenue de soirée." Michel Blanc a remplacé Patrick, et le film a cartonné
comme je m'y attendais. L'affiche, qui annonçait en énorme "Putain de film !", a
beaucoup aidé. » (Bertrand Blier, 2010)
Samedi 4 Avril
18 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma de genre : les effets spatiaux
2001: A Space Odyssey Réal. : Stanley Kubrick [R.-U.-É.-U., 1968, 160 min., DCP,
VOA] avec Gary Lockwood, Keir Dullea, William Sylvester
Un énigmatique monolithe noir, présent sur la lune depuis des millénaires, est déterré par
une équipe de scientifiques. Cette découverte va profondément modifier le destin des
astronautes du vaisseau «Discovery» et celui de l'humanité tout entière. Avec l'utilisation
vériste des effets spéciaux, le rapport entre la musique et les images d'un raffinement
extrême, et son scénario porté par un véritable souffle métaphysique questionnant le
destin de l'humanité prise entre sa propre finitude et l'infini de l'univers, 2001: a space
Odyssey (1968) a marqué à jamais l'histoire des films de science-fiction et, plus encore et
tout simplement, celle du cinéma. «Des livres entiers ont été écrits sur le sujet. À bien des
égards, 2001 : l'odyssée de l'espace reste une énigme. D'une lenteur insoutenable, il n'en
est pas moins passionnant. Quasi exempt d'action, la tension est constamment à son
comble et, lorsqu'il plonge le spectateur dans un abîme de perplexité, c'est dans un but
assumé et revendiqué. "Si vous comprenez 2001 : l'odyssée de l'espace, c'est que nous
avons échoué. Notre but étant de soulever d'avantage de questions que d'y répondre."
Ainsi parlait Arthur C. Clarke, célèbre inventeur et écrivain de science-fiction
britannique, coauteur avec Kubrick du film. Le cinéaste fait appel à lui dès 1964. Il
souhaite réaliser rien moins que "le film de science-fiction de référence". La course à la
Lune bat alors son plein, mais Neil Armstrong et Buzz Aldrin ne fouleront le sol lunaire
que cinq années plus tard. [...] Hanté par l'idée de marquer l'histoire du genre par le
réalisme et la crédibilité de son film, Stanley Kubrick convainc de grandes firmes, telles
que la Nasa, Pan Am, IBM, Boeing, Bell Telephone (actuel AT&T), Chrysler, General
Electric ou Whirlpool (qui créera la machine à nourriture à zéro G), d'échanger leurs
technologies à venir contre une participation à l'aventure. [...] Cette recherche de
crédibilité absolue explique aussi les fins différentes entre le livre et le film. Les effets
spéciaux ne parvenant pas à restituer convenablement les anneaux de Saturne (destination
finale du roman), la mission est déroutée vers Jupiter. Chaque détail compte. Kubrick
engage un pilote de la US Air Force, Frank Miller, pour prêter sa voix au contrôleur de
mission. Quant aux vaisseaux eux-mêmes, le cinéaste fait évidemment appel à une
agence spécialisée dans les problèmes spatiaux, ayant travaillé pour la Nasa, afin de
réaliser le design des astronefs. Leur style évoluera en fonction des découvertes du jour.
La capsule, comme toutes les technologies apparaissant dans le film, est encore
extrêmement crédible aujourd'hui. Pari gagné.» (I. Mazzacurati, 2011)
Samedi 4 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Les romanciers invités
Les Bons Débarras Réal. : Francis Mankiewicz [Qué., 1980, 114 min, 35 mm, VOF]
avec Charlotte Laurier, Germain Houde, Marie Tifo
Dans les Laurentides, Michelle vit modestement en vendant aux habitants du village le
bois de chauffage qu'elle coupe autour de sa maison. Elle est aidée dans sa tâche par son
frère Guy, un simple d'esprit, et par Manon, sa fille de 11 ans, qui l'aime passionnément.
Michelle entretient également une liaison avec le chef de la police locale, dont elle
devient enceinte. Mais la nouvelle de la grossesse bouleverse Manon, qui ne reculera
devant rien pour écarter tous ses rivaux et conserver l'amour exclusif de sa mère. « Les
Bons débarras impressionne à la fois grâce à ses magnifiques dialogues, mais aussi parce
que la mise en scène de Francis Mankiewicz sert de contrepoids au surréalisme des
personnages. Le cinéaste offre une réalisation simple et sobre, aux antipodes de l’écriture
éclatée de Ducharme. Michel Brault, fidèle à lui-même, signe une direction photo
magnifique qui respecte le ton de la mise en scène. Rien de léché ou de tape-à-l’œil dans
son travail, seulement des images finement étudiées et superbes. Le texte de l’auteur de
La Vallée des avalés n’aurait sans doute pas traversé aussi bien l’épreuve du temps sans
avoir été porté par une distribution de premier ordre. Le jeu de Charlotte Laurier est resté
gravé dans la mémoire collective des Québécois comme une des grandes interprétations
de notre cinéma, et avec raison. La jeune fille, alors âgée de 14 ans, donne l’impression
d’être une femme dans le corps d’une petite fille, en même temps qu’une enfant triste et
seule dans un monde qu’elle ne comprend pas. Marie Tifo impressionne par son jeu
d’une jeune femme désinvolte doublée d’une mère à l’instinct maternel chancelant. Mais
de tous ces acteurs de haut niveau, c’est Germain Houde qui offre la performance la plus
fascinante. » (N. Krief, 2008)
PRÉSENTATION DE MARIE-SISSI LABRÈCHE
Dimanche 5 Avril
15 h 00 - Salle Claude-Jutra
Boris Lehman – Œuvres nouvelles
Mes 7 lieux Réal. : Boris Lehman [Belg., 2013, 323 min, DCP, VOFSTA]
Mes 7 lieux commence au moment où je suis expulsé de plusieurs lieux qui me sont
chers. Qui me servent tout aussi bien de domiciles que de lieux de vie et de travail. C'est
le début de mon errance urbaine qui me fera faire en dix années un périple de trois cents
mille kilomètres avant de revenir à peu près à mon point de départ. Une aventure
physique autant que métaphysique. Fragments de films documentaires, de journal intime,
de notes de chevet, de bouts de fiction, Mes Sept Lieux est un essai sur le temps qui
passe, agrémenté d'un fatras de réflexions légères et graves, en définitive une tentative
tout simplement d'exister. C’est le quatrième épisode de la fiction
autobiographique Babel, commencée en 1983. (Boris Lehman) « Parcourir tous les lieux
de ma vie, revoir et filmer mes amis : tout un programme. C'est ce que j'ai essayé de faire,
et cela m'a pris plus de 10 ans (1999-2010). Le film — divisé en 10 parties — se présente
sous la forme d'une mosaïque, de petits films imbriqués les uns dans les autres, reliés
entre eux comme dans une vaste fresque ou une tapisserie. Le film gagne ainsi dans son
aspect philosophique, car pour moi le film est davantage une réflexion sur ma façon de
vivre plutôt qu'un simple reportage sur ma vie. » (B. Lehman, 2014)
EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Il y aura un
entracte vers 18h00.
Mardi 7 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
À la demande générale
P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane
Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron
Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d’étranges crimes
aux abords d’un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d’une bande de jeunes
crapules menée par P’tit Quinquin et Ève, son amoureuse. Version inédite pour le
cinéma. « J’aime le tragique, je trouve ça beau, mais j’aime aussi beaucoup Mel Brooks,
les Monty Python, la comédie italienne… Mais longtemps, je ne voyais pas comment
concilier ces deux veines. Je me disais, j’aimerais bien faire une comédie, mais sur quoi,
et comment ? Je ne me voyais pas m’embarquer avec les comédiens comiques français…
Mais je me suis souvenu que sur mes tournages, on a toujours ri. Le comique a toujours
rôdé chez moi. J’ai toujours emmené mes acteurs et mes films vers le tragique mais je
savais qu’on était capables de rire, de faire des choses drôles. Le déclic de P’tit Quinquin,
a consisté à faire la même chose qu’avant mais en déréglant. Le tuyautage est le même, je
prends une trame tragique, une histoire sombre… Ensuite je vais assez loin dans le
casting. On m’a dissuadé de prendre Carpentier, le flic adjoint qui veut conduire sur deux
roues, pour des histoires d’assurance. Mais je ne voulais pas de cascadeur, je voulais
Carpentier. Carpentier ne sait pas bien conduire, du coup il amène du comique
naturellement. Je les prends comme ils sont et me nourris de ce qu’ils sont. » (B. Dumont,
2014)
Repris le 14, le 21 et le 28 avril à 19h
Mardi 7 Avril
19 h 00 - Salle Norman-McLaren
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SPÉCIALE
***Informations importantes relativement à l'AGS de ce soir*** Le respect des
règlements généraux de la Cinémathèque québécoise exige que les nouveaux membres
soient acceptés par le Conseil d'administration. La liste des nouveaux membres sera
soumise au Conseil à 16 heures mardi. Par conséquent, toute personne désirant devenir
membre après 15:30 mardi le 7 avril, ne sera pas autorisée à assister à l'assemblée
générale. PAR CONTRE LORS D'UN RENOUVELLEMENT DE CARTE DE
MEMBRE À L'ENTRÉE, L'ACCÈS À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SERA ACCEPTÉ.
Mercredi 8 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Projections commentées du FNC
Le Vendeur Réal. : Sébastien Pilote [Qué., 2011, 107 min, 35 mm, VOF] avec Gilbert
Sicotte, Jean-François Boudreau, Nathalie Cavezzali
Marcel Lévesque, un habile et facétieux vendeur d’automobiles en fin de carrière ne vit
que pour trois choses : son travail, sa fille unique Maryse, et son petit-fils Antoine. Il est
le meilleur vendeur du mois depuis des années chez le concessionnaire où il a passé sa
vie, dans une petite ville mono-industrielle en déclin. Durant un hiver qui n’en finit plus,
et pendant que l’usine de pâtes et papiers vit une autre fermeture temporaire, Marcel
Lévesque ne pense qu’à sortir ses américaines chéries de la cour enneigée. Un jour, le
vendeur fait la rencontre de François Paradis, un travailleur de l’usine au chômage… Un
film qui parle de l’homme aliéné, de culpabilité, de religion et de vente automobile. « Le
film se fait le témoin discret d’une société en pleine métamorphose. Les usines ferment.
Dans les petites localités, où la vie s’est organisée autour d’un grand employeur, le coup
est encore plus difficile à encaisser. Des drames personnels surgissent. Forcément. C’est
à travers ces petits et grands drames du quotidien que Pilote explore les dessous de la
crise. Avec finesse et sensibilité. Le vendeur n’emprunte pas du tout les allures d’un film
militant, mais il fait pourtant écho mieux que n’importe quel pamphlet au caractère
impitoyable à ce que certains appellent le "capitalisme sauvage". Ponctué d’une trame
musicale délicate (signée Pierre Lapointe et Philippe Brault), magnifié par les images
hivernales de Michel La Veaux, ce premier long métrage impressionne. La maîtrise
qu’affiche Sébastien Pilote, tant du côté de l’écriture que de ses choix de réalisation,
laisse en effet entrevoir une œuvre à venir très riche. » (M.-A. Lussier, 2011)
LE FILM SERA COMMENTÉ PAR SÉBASTIEN PILOTE
Mercredi 8 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Villes en friches
To Taste the Ground Réal. : Shannon Harris [Canada, 2014, 24 min, num, SD]
Documentaire lyrique abordant le cycle des saisons à travers le prisme d'une ferme bio de
Colombie britannique. La méthode de tournage, réalisée avec une caméra bolex 16 mm,
contribue à illustrer l'aspect journalier, solitaire et fragile du contexte que l'on nous
représente. Green Dream Réal. : Maia Iotzova [Can., 2014, 55 min, num, VOA]
En présence de Maia Iotzova Tourné entre la Bulgarie et Montréal, ce film réalisé de
manière entièrement indépendante pose la question des lieux en friche dans les grands
espaces urbains, de leur rôle dans un écosystème fragile et de leur dimension poétique.
En présence de Maia Iotzova et de Shannon Harris
Mercredi 8 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
The Rumour of True Things Réal. : Paul Bush [R.-U., 1996, 26 min, 35 mm, VOA]
Un portrait de l'Occident contemporain vu à travers les images fugitives de jeux vidéos,
de contrôles de lignes d'assemblage, de diagnostics médicaux, de recherche, de l'armée,
etc. Les traces de notre société y sont esquissées indirectement mais de manière
éloquente. Central Swiss Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 8 min, num, SD]
Durant une fin de semaine achalandée dans les montagnes suisses, des skieurs prennent la
pose. Deuxième film d'une série de portraits réalisés en chronophotograhie, montrant des
gens étranges dans des places inhabituelles. The Cow's Drama Réal. : Paul Bush [R.-U.,
1984, 38 min, 16 mm, VOA]
Une histoire toute simple : une vache dans un champ, deux jours passent alors que se
succède une séquence de petits incidents. Entre les deux journées, un fermier chante un
air traditionnel sur le travail, l'amour et la mort. Prix 1984 de la programmation itinérante
British Art Show UK.
Reprise du mercredi 1er avril, 20 h 30.
Jeudi 9 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma québécois et canadien
The 13th Letter. Tournage. Réal. : Oscar Marcoux [Québec, 1951, 2 min, num, muet]
Oscar Marcoux, employé à Québec Productions documentait avec sa caméra les
tournages qui avaient lieu au début des années 1950 en Montérégie. Ce film numérisé à
partir d'une copie des collections de la Cinémathèque québécoise montre le cinéaste Otto
Preminger en tournage à Saint-Denis et Saint-Marc-sur-le-Richelieu. Le film en
production, The 13th Letter, mettait entre autre en vedette Charles Boyer. Le curé du
village. Tournage. Réal. : Oscar Marcoux [Québec, 1949, 5 min, 16mm, muet]
Oscar Marcoux, employé à Québec Productions a documenté avec sa caméra le tournage
du Curé du village de Paul Gury. Ce film mettait en vedette Ovila Légaré. Le présent
document provient des collections de la Cinémathèque québécoise. Basse-Ville de
Québec Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 6 min, Beta SP, muet]
Portrait précis et humain de la Basse ville de Québec dans les années 1950. Quartier StRoch Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 11 min, Beta SP, muet]
Images en mouvement en couleurs qui témoignent de la densité et de la vitalité du
Quartier Saint-Roch à Québec au tournant des années 1960. En Gaspésie Réal. :
Herménégilde Lavoie [Québec, 1960, 5 min, muet]
Filmé entre 1940 et 1960, ce document témoigne des transformations considérables de la
Gaspésie à cette époque, tout en illustrant avec une grande maîtrise l'ouvrage des
pêcheurs tout comme la beauté du bord de mer. Montréal 1955 Réal. : Herménégilde
Lavoie [Québec, 1955, 5 min, beta sp]
Images en mouvement de Montréal. Principalement, nous y voyons le vieux Montréal, le
Mont Royal et l'intensité du traffic urbain. L'île d'Orléans Réal. : Herménégilde Lavoie
[Québec, 1941, 10 min, Beta SP, muet]
Film de commande à visée touristique du gouvernement du Québec. Très proche dans
l'esprit d'un film sur le même sujet réalisé par Judith Crawley deux ans auparavant. À
l'ombre du Cap-Diamant Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 15 min, Beta SP,
muet]
Un condensé des tournages à Québec du cinéaste Herménégilde Lavoie au courant des
années 1950, afin de mettre en valeur le mouvement de la vie dans la capitale nationale.
Premiers Carnavals à Québec Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1954, 7 min, Beta
SP, muet]
Document exceptionnel sur les premiers carnavals à Québec. Fleurs et enfants Réal. :
Herménégilde Lavoie [Québec, 1942, 8 min, Beta SP, muet]
Images de villégiature et de liberté à l'ombre des clochers, dans le Québec des années
1940.
Jeudi 9 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
His Comedy Réal. : Paul Bush [R.-U., 1994, 8 min, 35 mm, VOA]
Voyage au centre de l'enfer... Les gravures de Gustave Doré pour la Divine comédie de
Dante sont reproduites et animées à l'aide de la technique de gravure sur pellicule. Still
Life with Small Cup Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 3 min, 35 mm, VOA]
Une interprétation radicale d'une gravure de l'artiste italien Giorgio Morandi, animée à
l'aide de la technique consister à graver l'émulsion recouvrant la pellicule. Furniture
Poetry Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 5 min, 35 mm, SD]
Comme est-il possible de prouver que cette table ne disparait pas ou ne change pas de
forme quand vous avec le dos tourné ? Le réalisateur contribue à ce débat philosophique
en substituant des tables, des chaises, des vases, des fruits et tout ce qu'il peut trouver
dans sa maison. Pixillation. Dr Jekyll and Mr Hyde Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5
min, 35 mm, SD]
Imaginez que la caméra est atteinte d'une psychose similaire à la schizophrénie ;
supposez maintenant que cette maladie transforme légèrement chaque photogramme du
film tout en laissant la narration intacte. Pixillation. While Darwin Sleeps Réal. : Paul
Bush [R.-U., 2004, 5 min, 35 mm, SD]
Des milliers d'insectes apparaissent tout au long du film un photogramme à la fois,
comme si des millions d'années d'évolution des espèces prenait place en quelques
minutes. Comme si les images rêvées par Charles Darwin étaient le résultat d'une
consommation d'hallucinogènes. Photos animées et pixillation. Paul Bush Talks Réal. :
Paul Bush [R.-U., 2006, 2 min, num, VOA]
Paul Bush parle de la fabrication de While Darwin Sleeps et de son affection pour le
cinéma, mais le film essaie de dominer son discours et parvient à l'engloutir
complètement. Prise de vues réelles. Secret Love Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 3 min,
16 mm, VOA]
Durant des célébrations dans un village, un père danse avec sa fille, puis une querelle
éclate. Des villageois tentent de prendre parti. Surgit une violence qui devient
incontrôlable. Musique : Father and Daughter, de Percy Grainger. Film gravé sur la
pellicule. Pas de Deux de Deux Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD]
Une présence parasitique a pris le contrôle entier des mouvements d'un duo... Quatre
danseurs composent les interprètes de ce pas de deux tiré du Lac des cygnes de
Tchaikovski. Pixillation. Room 2 Commercial Réal. : Paul Bush [R.-U., 2000, 2 min,
num, SD]
Cette publicité pour un nouveau magasin de meubles en Écosse consiste en des biens
ménagers animés en pixillation et d'images paintes et gravées directement sur la pellicule.
Production : Picasso Picture. Geisha Grooming Réal. : Lisa Milroy, Paul Bush [R.-U.,
2003, 3 min, num, SD]
Une geisha moderne se prépare à une folle sortie nocturne. Dessiné à la main. Shinjuku
Samurai Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 6 min, num, SD]
Vingt-six citoyens de Tokyo s'interrompent un moment devant une caméra dans
Shinjuku, le quartier des divertissements très achalandé de la capitale du Japon.
Chronophotographie. Busby Berkeley's Tribute to Mae West Réal. : Paul Bush [R.-U.,
2002, 1 min, num, SD]
Un hommage imaginaire de Busby Berkeley à la reine de la sensualité Mae West, tel
qu'inventé par le réalisateur Paul Bush. Chronophotographie. Lay Bare Réal. : Paul Bush
[R.-U., 2012, 6 min, HD Cam, SD]
Portrait composite du corps humain, le montrant tel qu'on le voit rarement dans les
relations les plus intimes que nous entretenons avec notre famille et nos amants.
Pixillation The Albatross Réal. : Paul Bush [R.-U., 1998, 15 min, 35 mm, VOA]
Les gravures sur bois du XIXe siècle illustrant The Rime of the Ancient Mariner, de
Samuel Taylor Coleridge, pennent vie grâce à la gravure sur pellicule couleur. (Gravure
sur pellicule.)
Reprise du jeudi 2 avril, 18 h 30.
Jeudi 9 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Villes en friches
Un jardin sous les lignes Réal. : Bruno Baillargeon [Québec, 2008, 117 min, beta num,
VOF]
Le film se passe entièrement à l'intérieur de cette zone en friche, jadis agricole,
aujourd'hui dominée par des lignes haute tension et où chaque printemps voit refleurir
autant de terroirs exilés. Un tableau verdoyant, étrangement pastoral avec, en hors champ,
la rumeur de la ville omniprésente, mais à l'horizon duquel se dessine un drame et une
double disparition: celle de ce lieu fertile voué au bitume, mais surtout celle d'une
génération d'immigrants issus de la campagne, urbanisés par le destin et ayant renoué ici
avec ses origines paysannes, y perpétuant des traditions souvent révolues sur les terres
qu'ils ont quittées. Au fils des saisons, des récoltes et des conversations de voisinages,
émerge une thématique de la terre. C'est la terre qui nous a vu naître. C'est la terre que
l'on quitte et celle où l'on prendra peut-être racine. C'est celle qui nous accueille ou nous
rejette, qui nous fait vivre, que l'on cultive et qui nourrit. C'est la terre dont on rêve ou
dont on a la nostalgie. C'est celle qui nous verra mourir et c'est la terre où l'on sera
enterré. Mais c'est aussi la terre que d'autres dilapident pour en faire des routes. En résulte
une chronique semblable à un souvenir heureux, poétique, au terme de laquelle les
destins singuliers des personnages se mêlent aux grands soucis environnementaux et
migratoires de notre siècle. (Films du 3 mars)
Jeudi 9 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Quatre films d'Ulrike Ottinger
Jeanne d'Arc de Mongolie Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1989, 165 min, 35 mm,
VOSTA]
Jeanne d'Arc de Mongolie raconte l'histoire d'une rencontre entre mondes et cultures
différents. Sept femmes occidentales voyagent ensemble à bord du Trans-Siberian
Express. Parmi elles, Lady Windemere (Delphine Seyrig dans son dernier film), qui
raconte les mythes de la Mongolie à ses compagnes de voyage, avant que le groupe ne
soit kidnappé par une bande de femmes mongoles. Le film combine structures narratives
linéaires et non-linéaires dans une mise en scène où le paysage mongolien est montré
dans toute sa splendeur. Ottinger y développe un de ses thèmes les plus chers : le
positionnement vis-à-vis l’Autre, tout en nous régalant avec un spectacle
cinématographique riche de références culturelles et d'hommages filmiques, qui vont du
National Geographic aux films d’aventures et à la comédie américaine des années 1950.
Vendredi 10 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Quatre films d'Ulrike Ottinger
Freak Orlando Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1981, 126 min, 35 mm, VOSTA]
Film d’inspiration profondément théâtrale, Freak Orlando déploie la parodie, la
métaphore visuelle, l’exagération et la juxtaposition son/image pour mettre en scène rien
de moins qu’une histoire du monde du début à nos jours en cinq volets, à travers
l’expérience de différents « Orlandos » (homme, femme, hermaphrodite), interprétés par
Magdalena Montezuma. Récit inspiré du Orlando de Virginia Woolf, Freak Orlando
pousse l’esthétique antinaturaliste d’Ottinger à l'extrême. Par cette fantasmagorie de
personnages et situations « freak » Ottinger nous raconte une histoire du monde avec ses
« erreurs, son incompétence, sa soif de pouvoir, sa peur, sa folie, sa cruauté et sa platitude
». Pour la réalisatrice, le film explore la relation entre mouvement dans l’image, mise en
cadre et mouvement de la caméra, en partant de l'idée que forme et contenu sont la même
chose.
Vendredi 10 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Paul Bush, le philosophe qui s'amuse
Babeldom Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 84 min, DCP (le 3 avril), Blu-Ray (le 10
avril), VOA]
Reprise du vendredi 3 avril, 21 h.
Vendredi 10 Avril
19 h 15 - Salle Claude-Jutra
Cinéma muet : King Vidor
Peg O'My Heart Réal. : King Vidor [É.-U., 1922, 64 min, 35mm, INT-Esp. STF]
avec Laurette Taylor, Mahlon Hamilton, Russell Simpson
Envoyée dans une famille anglaise prétentieuse, une jeune Irlandaise tombe amoureuse
d'un noble anglais qui est prêt à la suivre dans son pays natal pour l'épouser. Vidor
impose son talent à ce succès théâtral joué des milliers de fois depuis 1912. Il accentue le
contraste entre les personnages et mise sur le paysage et les décors. Ses choix s'avèrent
justes : il triomphe.
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Vendredi 10 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Une rétrospective des films de David Rimmer
Square Inch Field Réal. : David Rimmer [Canada, 1968, 12 min, 16mm, SD]
Codes of Conduct Réal. : David Rimmer [Canada, 1997, 9 min, 16 mm, Sd]
Divine Mannequin Réal. : David Rimmer [Canada, 1989, 7 min, 16 mm, SD]
Bricolage Réal. : David Rimmer [Canada, 1984, 11 min, 16mm, SD]
Local Knowledge Réal. : David Rimmer [Canada, 1992, 30 min, 16mm, SD]
Variations on a Cellophane Wrapper Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 8 min, 16
mm, SD]
En présence de David Rimmer et Mark Toscano. Par son engagement méticuleux autant
sur pellicule que sur la forme vidéo, David Rimmer parvient à faire ressortir les qualités
intrinsèques de chaque médium, révélant ainsi le sens plus profond de ce que l’on ressent
devant les images. Ces films emploient diverses méthodes : un montage d’entrechocs, des
collages, des films mêlant pellicule et vidéo, suggérant un saisissant rapport entre le son
et l’image, nous donnant accès à un monde jusque-là inconnu.
Samedi 11 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Une rétrospective des films de David Rimmer
Migration Réal. : David Rimmer [Canada, 1969, 10 min, 16 mm, SD]
Landscape Réal. : David Rimmer [Canada, 1969, 7 min, 16 mm, SD muet]
Narrows Inlet Réal. : David Rimmer [Canada, 1980, 8 min, 16 mm, SD muet]
Fracture Réal. : David Rimmer [Canada , 1973, 11 min, 16 mm, SD muet]
Al Neil/A Portrait Réal. : David Rimmer [Canada , 1979, 39 min, 16 mm]
En présence de David Rimmer et Mark Toscano. Comprenant le remarquable Al Neil / A
Portrait, ce programme inclut les travaux de Rimmer dans lesquels il utilise le son et le
silence, use d’une tranquillité visuelle tout autant qu’un dynamisme pour permettre à
l’audience d’accentuer son attention d’une manière inégalée. Le résultat : une personne,
une place, une situation devenue possible à notre regard d’une manière plus intime que
nous l’aurions cru.
Samedi 11 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma de genre : les effets spatiaux
Outland Réal. : Peter Hyams [É.-U., 1981, 112 min, Num., VOSTF] avec Frances
Sternhagen, Peter Boyle, Sean Connery
Un policier, William T. O'Niel, accepte le poste de shérif dans une station de forage
minier installée sur l'un des quatre satellites de Jupiter. Des incidents s’y produisent
continuellement : des mineurs meurent régulièrement, et ce, de façon très violente. En
enquêtant, le shérif s'aperçoit qu'on les dope pour obtenir un rendement meilleur, et que
la drogue utilisée est très dangereuse… « En accordant un soin tout particulier à
l’atmosphère (la montée progressive de la tension est plutôt réussie) et à la crédibilité des
situations, Hyams signe un western cosmique cohérent et épuré, servi par un prestigieux
casting : Sean Connery exprime parfaitement le mélange de force, d’intégrité et de
sensibilité qui caractérise son personnage, tandis que Peter Boyle – une "gueule" du
cinéma américain (vu notamment dans The Friends of Eddie Coyle, Taxi Driver,
Hardcore) – est plus que convaincant en parfait salaud. » (B. Mathieux, 2012)
Samedi 11 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Une rétrospective des films de David Rimmer
The Dance Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 5 min, 16 mm]
Blue Movie Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 5 min, 16 mm, SD muet]
Watching for the Queen Réal. : David Rimmer [Canada, 1973, 10 min, 16 mm, SD
muet]
As Seen on TV Réal. : David Rimmer [Canada, 1986, 15 min, 16 mm]
Seashore Réal. : David Rimmer [Canada, 1971, 12 min, 16 mm, SD muet]
En présence de David Rimmer et Mark Toscano. L’approche de Rimmer par rapport au
paysage est probablement l’un de ses accomplissements les plus célébrés en tant
qu’artiste visuel, notamment puisqu’il travaille la pellicule comme un intérêt visuel digne
d’un paysage ou d’une activité géographique. Pour ce faire, il utilise plusieurs techniques
telles que de lents fondus, de la re-photographie, la répétition et la variation ou encore par
un montage intuitif. L’exploration de Rimmer avec la pellicule cinématographique se
positionne également par rapport à l’unité photographique, nous donnant à voir des films
vibrants aux échos impressionnistes. Ce programme culmine par une double projection de
sa remarquable série des films Canadian Pacific.
Dimanche 12 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Quatre films d'Ulrike Ottinger
Exil Shanghai Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1997, 275 min, 16 mm, VOSTF]
Six histoires de Juifs (Allemands, Autrichiens, et Russes) en exil à Shanghai. Le film
utilise des témoignages, des photographies, des documents et des images récentes de cette
grande métropole de l’Asie pour offrir une méditation sur l’exil. Un film fascinant, plein
d’humour, qui propose une odyssée tout à fait unique.
Mardi 14 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
À la demande générale
P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA]
avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron
Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d’étranges crimes
aux abords d’un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d’une bande de jeunes
crapules menée par P’tit Quinquin et Ève, son amoureuse. Version inédite pour le
cinéma. « J’aime le tragique, je trouve ça beau, mais j’aime aussi beaucoup Mel Brooks,
les Monty Python, la comédie italienne… Mais longtemps, je ne voyais pas comment
concilier ces deux veines. Je me disais, j’aimerais bien faire une comédie, mais sur quoi,
et comment ? Je ne me voyais pas m’embarquer avec les comédiens comiques français…
Mais je me suis souvenu que sur mes tournages, on a toujours ri. Le comique a toujours
rôdé chez moi. J’ai toujours emmené mes acteurs et mes films vers le tragique mais je
savais qu’on était capables de rire, de faire des choses drôles. Le déclic de P’tit Quinquin,
a consisté à faire la même chose qu’avant mais en déréglant. Le tuyautage est le même, je
prends une trame tragique, une histoire sombre… Ensuite je vais assez loin dans le
casting. On m’a dissuadé de prendre Carpentier, le flic adjoint qui veut conduire sur deux
roues, pour des histoires d’assurance. Mais je ne voulais pas de cascadeur, je voulais
Carpentier. Carpentier ne sait pas bien conduire, du coup il amène du comique
naturellement. Je les prends comme ils sont et me nourris de ce qu’ils sont. » (B. Dumont,
2014)
Repris le 21 et le 28 avril à 19h
Mercredi 15 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Le cinéma durant la Première Guerre mondiale
Comment jʼai mangé du pain KK Réal. : Anonyme [Fr., 1915, 16 min, DCP, SD]
Un bourgeois parisien, lisant dans son journal du matin, la recette du pain K.K (le
kartoffelkriesggbrot allemand à base de farine de pomme de terre), convaincu de ses
qualités nutritives, demande à son boulanger de lui en confectionner un. Dubitatif,
l’artisan s’exécute néanmoins et lui livre le pain en question dont l’ingestion provoque
chez notre audacieux gastronome d’atroces souffrances stomacales. Pour le consoler, le
boulanger lui livre le soir même un bon pain français. Les Fiancés de 1914 Réal. : Louis
Feuillade [Fr., 1915, 22 min, DCP, SD] avec Jean Signoret, Suzanne Le Bret
Louise Marchal est fiancée à Jacques Périer qui part pour le front, dès la mobilisation,
en même temps que Prosper, le jardinier de la villa méditerranéenne familiale. Prosper est
grièvement blessé au combat et il est secouru par le sous-lieutenant Périer que le hasard a
envoyé dans le même bataillon. Une page de gloire Réal. : Léonce Perret [Fr., 1915, 60
min, DCP, SD] avec Armand Dutertre, Fabienne Fabrèges, René Montis
Denise Cholet et Robert Laroche s'aiment mais les grands-parents qui ont élevé la jeune
femme et chez qui Denise vit toujours, s'opposent à leur union. Denise et Robert se
marient donc contre leur gré et, pour parfaire leur bonheur, un bébé est sur le point de
naître. La guerre éclate entrainant le départ de Robert au front. Denise écrit à Robert la
joie que lui procure la naissance du petit Jules et se réconcilie à cette occasion avec ses
grands-parents. Recevant un jour une lettre bouleversante de Robert, Denise décide de le
rejoindre avec son fils. Après avoir franchi les lignes et trouvé refuge dans un
cantonnement, Denise sauve le drapeau du régiment durant une bataille et reçoit des
mains du colonel, les honneurs dus à ce fait d'armes.
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Mercredi 15 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Tremblay, vues sur pièces
En pièces détachées Réal. : André Brassard [Qué., 1971, 105 min., Beta num, VOF]
Thérèse vit des déceptions majeures. Alcoolique, waitress par dépit, elle supporte mal
l'échec de sa relation avec Gérard. Sa mère Albertine, son frère Marcel qui sombre dans
la folie, la misère endémique et sociale encercle ce microcosme. Un choeur grec éloquent
suit les déboires et l'affalement de ce monde.
Mercredi 15 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Buñuel Mexicain
Le Grand Noceur (El Gran Calavera) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1949, 85 min, 35
mm, VOSTF] avec Fernando Soler, Rosario Granados, Rubén Rojo
Don Ramiro, un homme très riche, vit mal son veuvage. Il se console dans la débauche et
l'alcool en dépensant sa fortune sans aucune limite. Bien qu'ils soient les premiers
avantagés par les excès de l'homme, ses proches craignent qu'il ne se retrouve sans le sou.
C'est ainsi qu'au lendemain d'une beuverie, ils lui font croire qu'il est ruiné. Mais Don
Ramiro n'est pas dupe... « Est pris qui croyait prendre. La familia, qui souhaitait donner
une leçon à l’oisif alcoolique, est à son tour prise dans un jeu de travestissements. Et par
le biais de la comédie s’amorce la critique d’une morale veule, des masques sociaux, le
mépris aristocratique ou atavique du travail, un goût certain de l’irrévérence à travers le
personnage de Ramiro, sorte de Boudu embourgeoisé. Déjà l’auteur a recours à un
enfermement, à une parenthèse rêveuse dans la vie de ses personnages. » (F. Peleato,
2006)
Jeudi 16 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Quatre films d'Ulrike Ottinger
Sous la neige (Unter Schnee) Réal. : Ulrike Ottinger [All., 2011, 103 min, Num.,
VOSTF]
À Echigo, au Japon, la neige tombe souvent jusqu’en mai, couvrant paysages et villages.
Au cours des siècles, les habitants ont organisé leur vie en conséquence. Afin
d'enregistrer les formes très particulières de leur vie quotidienne, des fêtes et des rituels
religieux de ce village, Ulrike Ottinger a voyagé au pays de la neige mythique,
accompagnée de deux interprètes de Kabuki, un style de théâtre épique et traditionnel.
Ceux-ci, jouant les étudiants Takeo et Mako, suivent les traces de Bokushi Suzuki qui, au
19e siècle, écrivit son livre remarquable Histoires de neige du nord de la province d'Etsu.
Le Kabuki, la poésie et la réalité du pays de la neige s’amalgament avec la musique de
Yumiko Tanaka dans un film visuellement frappant et émouvant.
Jeudi 16 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Buñuel Mexicain
Buñuel et l'imaginaire de la nation dans le cinéma mexicain des années 40 et 50
CONFÉRENCE PRÉSENTÉE PAR MONSIEUR GASTON LILLO, UNIVERSITÉ
D'OTTAWA
ENTRÉE LIBRE
Jeudi 16 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Le cinéma durant la Première Guerre mondiale
Oncle Sam Réal. : Anonyme [France, 1916, 3 min (16i/s), 35 mm, SD]
Un homme dessine l'Oncle Sam assis sur un tas de sacs de dollars. La pâte à modeler
vient peu à peu remplacer le dessin. Des nuages noirs s'amoncellent près de lui et
prennent la forme d'un soldat allemand menaçant. Oncle Sam se lève et lui tire plusieurs
coups de fusil. Le soldat allemand se transforme en drapeau américain et les sacs en obus.
Des soldats américains puis un navire défilent à l'horizon devant l'Oncle Sam au garde-àvous. (CNC) Copie prêtée par le CNC. Le Turco de Ginette Réal. : Anonyme [Fr., 1916,
6 min (18i/s), 16 mm, SD]
La petite Ginette a appris dans le journal que le turco Amama avait été décoré pour ses
brillants faits d'armes. Admirative devant tant de bravoure, la fillette décide de lui
envoyer l'une de ses poupées, accompagnée d'une lettre dans laquelle elle se dit prête à
l'épouser quand elle sera grande. Blessé lors d'une autre action héroïque, le turco Amama
est transporté dans un hôpital parisien. Ginette, qui a appris la triste nouvelle, se rend à
son chevet. Elle s'exclame en voyant qu'il est noir puis, se ravisant, s'approche de lui et
l'embrasse. Le turco Amama passera sa convalescence chez sa jeune protectrice.
(CNC) Copie prêtée par le CNC. Gloire rouge Réal. : Albert Dieudonné [Fr., 1917, 37
min (18i/s), 35 mm, SD]
Surprise en pleine fête, une troupe de forains fuit devant l'ennemi. Un aviateur de l'armée
française se réfugie dans une des roulottes des forains. Découvert, il est fait prisonnier.
Par punition, la troupe doit donner une représentation devant l'armée allemande. A la fin
du spectacle, un des acteurs entonne la Marseillaise. Fous de rage, les Allemands se
mettent à tirer. Cela attire les troupes françaises qui attaquent alors victorieusement le
village. Copie prêtée par le CNC. Le Périscope de Rigadin Réal. : Georges Monca [Fr.,
1917, 10 min, DCP, SD]
Rigadin a une charmante voisine à l’étage au-dessus. À force de lever la tête pour la
contempler à son balcon, il a attrapé le torticolis. Un de ses amis lui conseille d’acheter
un périscope. Enchanté de l’idée, Rigadin acquiert l’ingénieux appareil qui permet aux
sous-marins d’inspecter les mers et qui lui ouvrira, à lui, des horizons infiniment plus
séduisants. En effet, la voisine, à sa toilette, offre le plus charmant des spectacles.
Rigadin se "rince l’œil" avec délice, lorsqu’un importun vient le déranger : un auteur
comique qui, avec un air de saule pleureur, lui réclame un scénario hilarant. Rigadin
l’expédie, mais pendant ce temps, Mme Rigadin a découvert le périscope. Elle est montée
chez la voisine et toutes deux ont comploté de donner à l’indiscret une leçon dont il se
souviendra. Quelle n’est pas la stupeur de Rigadin, de découvrir dans le périscope, au lieu
de la douce vision attendue, sa femme, se laissant embrasser par le monsieur du dessus. Il
s’élance, tombe en trombe chez ses voisins, pas de Mme Rigadin. A-t-il rêvé ? Il
redescend, renouvelle l’épreuve et les mêmes faits se reproduisent. Il croit devenir fou,
lorsque Mme Rigadin, prenant un ton sévère, lui révèle sa supercherie et l’engage à ne
plus recommencer, s’il ne veut pas que la scène du périscope devienne une réalité.
(Gaumont) Asile de guerre Réal. : Anonyme [Fr., 1917, 30 min, DCP, SD]
À Ploumanac’h, Pierrick Le Galec et Marie-Louise s’unissent et sont bientôt les heureux
parents d’une petite fille. Mais le tambour de Perros-Guirec se fait un matin l’écho de la
terrible nouvelle : la guerre est déclarée. Pierrick part pour le front laissant Marie-Louise
au désespoir qui, sans nouvelles durant des mois, laisse couler ses larmes lors de
promenades solitaires sur la lande battue par les vents et cherche le réconfort dans la foi
auprès de sa vieille mère (Marie Dorly) et de sa fillette. Croisant un jour le maire de
Perros-Guirec qui lui annonce que Pierrick est blessé, Marie-Louise croit défaillir. Mais
Pierrick s'avère heureusement interné en pays neutre et l’œuvre de la Colonie Suisse en
France, solidaire et généreuse, lui donne bientôt l’occasion de faire venir sa femme à ses
côtés sur les bords du lac de Thoune pour une semaine de retrouvailles tendres et
d’enthousiasmantes découvertes touristiques. De retour à Ploumanac’h, c’est l’esprit plus
léger que Marie-Louise attend à présent la victoire assurée… (Gaumont Pathé)
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Jeudi 16 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Buñuel Mexicain
Pitié pour eux (Los Olvidados) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1950, 80 min, 35 mm,
VOSTF] avec Alfonso Mejía, Ramon Martinez, Stella Inda
Évadé d'un centre de redressement, El Jaibo, jeune Mexicain laissé à lui-même, prend la
tête d'une bande de jeunes délinquants de Mexico. « Oscar Dancigers trouvait
intéressante l'idée d'un film sur des enfants pauvres et à demi abandonnés, vivant
d'expédients (moi-même j'aimais beaucoup Sciuscia de Vittorio de Sica)... Le film fut
tourné en vingt et un jours. J'ai terminé en temps voulu comme pour tous mes films. Par
rapport au plan de travail, je n'ai jamais eu, je pense, une seule heure de dépassement... »
(L. Buñuel, 1982)
Vendredi 17 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Buñuel Mexicain
L'Ange exterminateur (El ángel exterminador) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1962, 93
min, 16 mm, VOSTF] avec Enrique Rambal, Jacqueline Andere, Silvia Pinal
Réunies pour une fête, des personnes de la bonne société découvrent qu'une force secrète,
irrationnelle, les retient clouées là. Prisonnières, elles essaient de contrer cette étrange
malédiction. « Je me suis toujours senti attiré, dans la vie comme dans mes films, par les
choses qui se répètent. Je ne sais pas pourquoi, je ne cherche pas à l'expliquer. On compte
au moins une dizaine de répétitions dans L'Ange exterminateur. On y voit par exemple
deux hommes que l'on présente l'un à l'autre et qui se serrent la main en disant :
Enchanté. Un instant plus tard ils se rencontrent et se présentent de nouveau l'un à l'autre
comme s'ils ne se connaissaient pas. Une troisième fois enfin ils se saluent très
chaleureusement comme deux amis de longue date [...] » (L. Buñuel, 1982)
Vendredi 17 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Tremblay, vues sur pièces
La Naissance d'une messe Réal. : Jean-Claude Coulbois [Qué., 2002, 72 min, Beta SP,
VOF]
La Naissance d'une messe met en lumière le travail des comédiens et artisans réunis
autour d'André Brassard pour la création de la pièce de Michel Tremblay, Messe
solennelle pour une pleine lune d'été. Ce voyage des comédiens vers la vérité de l'œuvre
se révèle un laboratoire de sciences humaines, naviguant entre l'entreprise artistique et
l'aventure humaine, sous la direction d'un des plus remarquables directeurs d'acteurs,
pour qui : « Mettre en scène, c'est d'abord mettre en âme ».
Vendredi 17 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma muet : King Vidor
The Big Parade Réal. : King Vidor [États-Unis, 1925, 128 minutes, 16mm, INTA]
James, un jeune et riche Américain, s'engage par bravade lors de la Première guerre
mondiale. Il se lie d'amitié avec deux soldats "Slim" et "Bull". Une fois en France, ils
sont cantonnés près d'un village. James tombe alors amoureux de Mélisande, une
fermière. Plus tard, il sera blessé à la jambe lors des combats. Après son retour, Jim
réalise que sa famille ne pourra jamais comprendre à quel point la guerre l'a changé.
Lorsqu'il apprend à sa mère qu'il est amoureux de Mélisande, elle l’encourage à essayer
de la retrouver. Plus tard en France, Mélisande et sa mère sont en train de travailler dans
les champs lorsque Mélisande aperçoit quelqu'un qui arrive au loin, elle reconnaît Jim et
ils sont réunis à nouveau.
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Vendredi 17 Avril
21 h 30 - Salle Claude-Jutra
Buñuel Mexicain
On a volé un tram (La ilusíon viaja en tranvía) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1954, 82
min, 35 mm, VOSTF]
Le tramway numéro 133 arrive en fin de vie et doit partir à la ferraille. Deux employés de
la Compagnie des tramways, Caireles et Tarrajas, ne peuvent accepter l'idée d'abandonner
le véhicule. Après une soirée arrosée, ils décident de voler le tramway et font une ultime
promenade à son bord. « Dans une séquence anthologique, nous assistons à une
représentation populaire de scènes de la vie céleste. Le capitaine des séraphins boit au
goulot d’une bouteille et, anticipant le génial coup de pied à l’agneau de Simon, ajuste
avec son fusil l’oiseau divin. Un Dieu ridicule fait de la balançoire, et le diable prédit "la
fin des haricots". Une telle irrévérence eût ravie Panizza. Deux vieilles qui cajolent parmi
les cervelles et les tripes une statuette de Christ aux Outrages, source d’aumônes faciles,
des bouchers accrochant leurs quartiers de bœuf dans le tram, une vieille fille dirigeant un
chœur de jeunes garçons en excursion, un orphelin convaincu par ses camarades que
l’actrice qui rajuste son bas est sa mère depuis longtemps disparue, une Américaine pour
qui voyager gratis, ça sent le communisme, un pharmacien qui s’enquiert si le mourant
peut payer, un retraité des transports zélé et asthmatique : autant de traits humoristiques
qui dépouillent le film de tout sentimentalisme et lui donnent sa santé. » (M. Ciment,
1966)
Samedi 18 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Tremblay, vues sur pièces
Il était une fois dans l'Est Réal. : André Brassard [Qué., 1974, 101 min, 35 mm, VOF]
avec Denise Filliatrault, Frédérique Collin, Michelle Rossignol
De l’Ouest de Sergio Leone à l’Est de Michel Tremblay, il y a un monde uni par un titre
en forme de clin d’œil, mais aussi une même soif de vengeance et par deux règlements de
compte : ceux dont Hosanna et Germaine Lauzon feront l’objet au terme d’une soirée où
s’affrontent les principaux personnages de l’œuvre de Michel Tremblay. Premier long
métrage de deux cinéphiles passionnés, Il était une fois dans l’Est fait rêver à ce qu’il
aurait pu apporter à notre cinéma… si celui-ci en avait bien voulu. (G. Privet)
Samedi 18 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma de genre : les effets spatiaux
Alien Réal. : Ridley Scott [É.-U., 1979, 117 min, DCP, VOA] avec John Hurt, Sigourney
Weaver, Tom Skerritt
Pendant le voyage de retour d'un gigantesque cargo spatial en mission commerciale, ses
passagers, cinq hommes et deux femmes plongés en sommeil artificiel, sont tirés de leur
hibernation 10 mois plus tôt que prévu par l'ordinateur de bord, « Mother ». Ce dernier a
en effet capté des signaux audibles dans le vide interplanétaire , et suivant une clause du
contrat de navigation, l'équipage du « Nostromo » est chargé de prospecter tout indice de
vie dans l'espace. « [...] Avec Alien, il [Ridley Scott] inventa le sous-genre SF gore,
habilement teinté de suspens. Bien avant Starship Troopers et X-files, il recycla la SF
années 50 en lui ajoutant une tonalité révulsante et angoissante. La trame d’Alien serait
empruntée à l’obscur It! The Terror from beyond space (1958), mais c’est aussi, tout
simplement, une transposition du Petit chaperon rouge : un ET vorace joue à cache-cache
avec une jeune femme dans un vaisseau spatial en perdition. » (Vincent Ostria) « Inspiré
d'une série B fauchée de Mario Bava, La Planète des vampires, Alien est une
superproduction que l'argent a, pour une fois, transfigurée en grand film. Les décors sont
fabuleux. Le monstre, aperçu, est une œuvre en soi. La lumière, le montage... tout est
parfait. » (Philippe Piazzo)
Samedi 18 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Buñuel Mexicain
Le Fleuve et la mort (El Río y la muerte) Réal. : Luis Buñuel [Mexique, 1954, 93 min,
35 mm, VOSTF] avec Columba Domínguez, Joaquín Cordero, Miguel Torruco
À Santa Viviana, les clans Anguiano et Menchaca se livrent une guerre sans répit. « El
Rio y la muerte, qui précède dans la filmographie le très subtil Ensayo de un crimen (La
Vie criminelle d’Archibald de la Cruz, 1955), nous offre, chose rare, une véritable leçon
de morale, humoristique mais précise, humainement localisable et géographiquement
délimitée : le film s’adresse aux Mexicains (et par extension, peut-être, aux Latins) dont
le machismo, ce sens de l’honneur, cette fierté du mâle aussi chatouilleuse que futile,
conditionne l’existence : ce dangereux travers est à l’origine des hécatombes interfamiliales qui dégénèrent en vendettas retransmises, sanglants héritages, de génération en
génération, au mépris le plus élémentaire de la vie humaine. » (J.-A. Fieschi, 1966)
Dimanche 19 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Le cinéma durant la Première Guerre mondiale
Rose-France Réal. : Marcel L'Herbier [Fr., 1918, 59 min, 35 mm (18i/s), SD] avec
Byron Kuhn, Jaque Catelain
En convalescence sur la Côte d'Azur, l'Américain Lauris Dudley Gold est fiancé à
Franciane Roy. Celle-ci ayant reçu une rose d'une main inconnue, Lauris devient jaloux
et mène son enquête. Il découvre que Franciane a publié sous un pseudonyme un recueil
de poèmes, ce qu'il ignorait. La lecture de l'ouvrage lui fait penser que Franciane a déjà
connu un amour passionné. Pourtant, la jeune femme s'en défend. Devant ce qu'il croit
être des mensonges, Lauris décide de rompre. En désespoir de cause, Franciane lui confie
finalement que ses poèmes célèbrent le génie de la France. Lauris prend alors conscience
de son erreur et se réconcilie avec elle. Désormais, plus rien ne pourra s'opposer à leur
bonheur. (CNC) Copie prêtée par le CNC.
PRÉSENTATION DE LAURENT VÉRAY (Université de Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Dimanche 19 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Ben Russell
Let Us Persevere in What We Have Resolved before We Forget Réal. : Ben Russell
[États-Unis, 2013, 20 min, num., VOA]
"Nous sommes heureux. (Silence.) Que faisons-nous maintenant, maintenant que nous
sommes heureux ? " - Samuel Beckett, "En attendant Godot" "John Frum a prophétisé
l'avènement d'un cataclysme dans lequel Tanna deviendrait plat, les montagnes
volcaniques tomberaient et rempliraient les lits des rivières pour former des plaines
fertiles, et Tanna serait joint aux îles voisines d'Eromanga et Aneityum pour former une
nouvelle île. Alors John Frum introduirait un règne de bonheur, les habitants du pays
retrouveraient leur jeunesse et il n'y aurait aucune maladie; il n'y aurait aucunement
besoin de se soucier des jardins, des arbres ou des porcs. Les Blancs partiraient; John
Frum construirait des écoles pour remplacer les écoles missionnaires et payerait des chefs
et des professeurs." Peter Worsley, "Elle sonnera, la trompette : le culte du cargo en
Mélanésie". (Light Cone) Atlantis Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2014, 23 min, num.,
VOA]
Librement inspiré de l'évocation du continent perdu de l'Atlantis par Platon ainsi que par
sa réincarnation en un roman sf des années 1970, il s'agit d'un documentaire sur l'Utopie,
envisagée comme une île qui n'a jamais existé et n'existera jamais. Greetings to the
Ancestors Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2014, 29 min, num., VOA]
Tourné au Swaziland et en Afrique du Sud encore en proie aux conséquences à long
terme de l'apartheid, ce film circule librement entre le rêve d'un monde qui échappe à la
matérialité historique comme aux effets de vérité du documentaire. Gagnant, Festival de
Rotterdam, 2014.
EN PRÉSENCE DE BEN RUSSELL
Mardi 21 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
À la demande générale
P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA]
avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron
Repris le 28 avril à 19h
Mercredi 22 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Game (Divjad) Réal. : Jure Pervanje, Karpo Godina [Youg., 1965, 6 min à 18 i/s, 35 mm
(8 mm à l'origine), SD]
Au son d'une trame sonore jazzée, une jeune femme marche dans les rues animées de
Ljubljana (la capitale de la Slovénie). Elle est happée par les regards des passants et de la
caméra. Tourné sur pellicule 8 mm à l'origine, ce film a été restauré par la Cinémathèque
slovène en 2011. Dog (Pes) Réal. : Karpo Godina, Mario Uršić [Youg., 1965, 8 min à 18
i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD]
Un garçon boit avec une fille sous l'oeil d'un chien. Que se passera-t-il ? Tourné sur
pellicule 8 mm, ce film a été restauré par la Cinémathèque slovène en 2011. A.P. (Anno
Passato) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1966, 5 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine),
SD]
Un homme observe une fille... Film restauré par la Cinémathèque slovène en 2011 à
partir d'un tournage original sur support 8 mm. The Gratinated Brains of Pupilija
Ferkeverk (Gratinirani mozak Pupilije Ferkeverk) Réal. : Karpo Godina [Youg.,
1970, 15 min, 35 mm, SD]
avec Manca Cermelj, Milan Jesih, Oblak Bard
Filmés par une caméra immobile, des jeunes gens nus ou a demi-nus se prêtent à des jeux
disparates dans l'eau de la mer. Un film étrange et extravagant, cadré avec maestria, fait
en collaboration avec une troupe de théâtre d'avant-garde nommée Pupilja Ferkeverk. «
Le film est à propos de tout et de rien à la fois. Il peut être vu comme une performance
parfaitement exécutée, un rituel spontané ou tout simplement comme un trip de hippies
naturistes aux cheveux longs et amoureux de la mer. Il peut être perçu comme la version
yougoslave de Flaming Creatures, de Jack Smith, ou comme sa parodie. » (Jurij Meden,
2010) About the Art of Love or a Film with 14441 Frames (O ljubavnim veštinama
ili film sa 14441 kvadratom) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1972, 10 min, 35 mm, STA]
Bite Me (Ugrizni me. Že enkrat.) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1980, 2 min à 18 / s,
Super-8, SD]
Slaughter Ahoy (Ej klanje) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1981, 16 min à 18 i/s, Super8, SD]
Fear in the City (1181 Days Later or Smell of Rate) [Paura in cita (1181 dni pozneje
ali Vonj po podganah)] Réal. : Davorin Marc [Youg., 1984, 21 min, 35 mm (Super-8
mm à l'origine), SD]
Ce film majeur de la carrière de Davorin Marc, tout récemment restauré par la
Cinémathèque slovène, peut être considé comme un dyptique célébrant, d'une part, une
joie de vivre fondée sur la spontanéité, l'amitié et la sensualité, et, d'autre part, dénonçant,
par l'entremise d'un montage percutant, la déshumanisation du monde moderne.
Provocateur et inspirant.
Film conservés et restaurés par la Cinémathèque slovène (Slovenska Kinoteka),
Ljubljana. Repris le jeudi 7 mai, 19 h.
Mercredi 22 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
Antiracisme et cinéma
Leaks Réal. : Cara Mumford et Leanne Simpson [Can., 2013, 3 min, num., VOA]
Systemic Borders Réal. : Cherie Valentina Stocken [Can., 2008, 7 min, num., VOA]
Les Marcheurs : chronique des années beurs Réal. : Samia Chala [France, 2013, 52
min, num, VOF]
Roman de la "génération beur", "Les Marcheurs" revisite cette histoire méconnue et
raconte l’irruption sur la scène publique des jeunes arabes de la "seconde génération",
leurs espoirs comme leurs désillusions, leur âpre combat pour être reconnus comme des
Français à part entière et rappeler ainsi le long processus d’enracinement des Maghrébins
en France. Djamel Attalah, Farida Belghoul, Christian Delorme, Djida Tazdaït, Kaïssa
Titous, Abdelaziz Chaabi. D’anciens marcheurs et acteurs de cette époque témoignent,
aux côtés d’écrivains et d’artistes emblématiques de la "génération beur" comme Azouz
Begag, Rachid Taha et Magyd Cherfi. (Jem Productions)
Mercredi 22 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Ben Russell
Let Each One Go Where He May Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2009, 133 min, 16
mm, VOA]
En présence de Ben Russell Composé d'uniquement 13 plans, ce film remarquable
montre le trajet d'un surinamien de la ville à la forêt. « Let Each One Go Where He
May est le premier et grandiose long-métrage du réputé cinéaste Ben Russell. Sa
première mondiale a eu lieu à Toronto. Le film trace le grand voyage de deux frères non
identifiés qui s’aventurent dans la banlieue de Paramaribo au Suriname, sur la terre et
naviguant sur des rapides, près d’un village de Marrons se situant au bord de la partie
supérieur de la rivière Suriname. Ils refont ainsi le voyage entrepris par leurs ancêtres qui
ont échappé à l'esclavage des hollandais 300 ans auparavant. Filmé presque entièrement
avec une 16mm sur Steadicam en 13 longs travellings, cette représentation
cartographique de la culture Saramaccan contemporaine. En utilisant l'anachronisme et la
fabrication de mythes pour construire un assemblage audacieux de l’histoire, il constitue
un travail rigoureux et exquis qui participe au démantèlement de l'ethnographie
traditionnelle. » -Andréa Picard, TIFF
EN PRÉSENCE DE BEN RUSSELL
Jeudi 23 Avril
17 h 00 - Bar Salon
Antiracisme et cinéma
Table ronde et Lancement - Antiracisme et cinéma
La revue culturelle Spirale lance en avril un numéro spécial ayant pour thème
l'Antiracisme. À cette occasion nous invitons les essayistes Martin Jalbet et Mouloud
Idir, coordonnateurs du dossier, dans le cadre d'une table ronde où participera également
Djeema Maazouzi, spécialiste de la question raciale au cinéma. Un lancement de ce
numéro de Spirale précédera les échanges, tandis que nous présenterons un cycle de
plusieurs films autour de ce thème au cours de la même semaine.
ENTRÉE LIBRE
Jeudi 23 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma québécois et canadien
Le Viol d'une jeune fille douce Réal. : Gilles Carle [Qué., 1968, 81 min, 16 mm, VOF]
avec Jacques Cohen, Julie Lachapelle, Katerine Mousseau
« Deuxième long métrage de Gilles Carle, coincé dans la lumineuse filmographie du
grand cinéaste entre La Vie heureuse de Léopold Z. (1965) et Red (1970) d'une part et les
deux grandes fables libertaires que sont Les Mâles (1971) et La Vraie Nature de
Bernadette (1972) d'autre part, Le Viol d'une jeune fille douce est un film implacable, l'un
des plus féroces (et férocement drôle) de son auteur lorsqu'il lui prend de commenter le
choc entre tradition et modernité et l'éclatement (l'atomisation) d'une société. Les raisons
de voir ou revoir ce film sont nombreuses et le numéro des frères Pilon en fait bien sûr
partie. Il peut paraître curieux de parler de plaisir lorsqu'on pense aux horreurs que ces
deux-là vont commettre au nom d'une douteuse et surtout très personnelle moralité, et
pourtant... Gilles Carle fut le plus grand de nos cinéastes populaires (dans le plus noble
sens), il incarne une certaine idée du cinéma, celle-là même que nous aimerions perpétuer
par cette fête du cinéma. » (Philippe Gajan)
Jeudi 23 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Tremblay, vues sur pièces
Parlez-nous d'amour Réal. : Jean-Claude Lord [Qué., 1976, 127 min, 35 mm] avec
Benoît Girard, Claude Michaud, Jacques Boulanger
Ce drame vitriolique, qui se déroule dans les coulisses d'une émission de variétés, brosse
un portrait absolument dévastateur du merveilleux monde du showbiz. Lord et Michel
Tremblay retournent toutes les roches qu'ils trouvent sur leur chemin et prennent un
malin plaisir à nous montrer la vermine qui grouillait sous leur surface propre et lisse. Si
le tableau frôle parfois la caricature, le film ne verse jamais dans le Grand Guignol. C'est
que Parlez-nous d'amour n'est pas mû par le mépris mais par l'indignation. (Richard
Martineau, 1993)
Jeudi 23 Avril
19 h 30 - Salle Fernand-Seguin
Antiracisme et cinéma
Concerning Violence Réal. : Göran Ollson [Suède, 2014, 89 min, num., VOSTF]
Dans «les Damnés de la Terre», Frantz Fanon affirme que l’oppression d’un peuple ne
donne aucun autre choix que de répondre par la lutte armée. Ce documentaire met en
image des archives et plusieurs entretiens, retraçant ainsi l’histoire des peuples africains
et de leurs combats pour la liberté et l’indépendance.
Jeudi 23 Avril
21 h 15 - Salle Claude-Jutra
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Encounter (Sretanje) Réal. : Vladimir Petek [Youg., 1963, 5 min, 35 mm, SD]
Intervenant directement sur la pellicule, façonnant celle-ci et combinant diverses
techniques d'animation, Vladimir Petek signe des portraits filmés dans lesquels il rend
hommage à la beauté avec un enthousiasme juvénile. The Forenoon of a Faun (Prije
Podne Jednog Fauna) Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1963, 8 min, 16 mm, SD]
Ce documentaire expérimental se compose de trois séquences filmées en plan fixe : le
balcon d'un hôpital (sur une musique jazz tirée de Vivre sa vie de Jean-Luc Godard), un
mur décrépit et le passage de piétons et d'automobiles qui s'entrecroisent (sur une trame
sonore tirée de The Time Machine de George Pal). Straight Line (Stevens-Duke)
[Pravac (Stevens-Duke)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 10 min, 16 mm, SD]
Une caméra fixe placée sur un tram en déplacement filme les rails parallèles. Musique :
The Creole Love Call, de Duke Ellington. Circle (Jutkevich-Count) [Krużnica
(Jutkevič-Count)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 12 min, 16 mm, SD]
La caméra fait une rotation à 360 degrés, captant les paysages sur le toit des édifices.
Musique de Count Basie. I'm Mad Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 5 min, 16 mm
(Super-8 mm à l'origine), SD]
Personnalité importante du Cercle du film de Split, Martinac filme un homme seul,
attablé sur la terrasse d'un restaurant. La succession des angles de prises de vues sur
l'individu et les meubles s'effectue par l'entremise d'un montage rythmique. Un film
rigoureusement structuraliste. Focus Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 7 min, 35 mm,
SD]
Un couple assis sur un banc assiste à l'embarquement d'un cadavre enveloppé dans un
linceul dans une ambulance. People (In Passing) II (Ljudi (U prolazu) II) Réal. :
Lordan Zafranović [Youg., 1967, 11 min, 35 mm, SD]
Ce documentaire montrant des gens de la ville méditerranéenne de Split vivant en marge
de la société se veut une réplique à une réalisation précédente du même auteur, Portraits
(Passing By), sorti en 1966. Afternoon (The Gun) (Poslije Podne (Puška)) Réal. :
Lordan Zafranović [Youg., 1968, 15 min, 35 mm, SD]
Un après-midi d'été, un homme, un garçon et un moineau vivent l'expérience d'un drame
puis d'un meurtre gratuit.
Repris le jeudi 7 mai, 21 h.
Vendredi 24 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Antiracisme et cinéma
The Black Power Mixtape Réal. : Göran Ollson [Suède, 2011, 100 min, num, VOSTF]
Ce documentaire retrace l’évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein
de la communauté noire. Le film associe musique et reportage – des rushs en 16mm sont
restés au fond d’un placard de la télévision suédoise pendant trente ans – ainsi que des
interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture
afro-américaine.
Vendredi 24 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Antonio's Broken Mirror (Antonijevo razbijeno ogledalo) Réal. : Dusan Makavejev
[Youg., 1957, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Makavejev s'inspira du néoréalisme italien, dont il se disait obsédé, pour tourner son
troisième court métrage, qu'il qualifie lui-même de « conte néoréaliste ». Un magicien
désoeuvré déambulant dans les rues de la ville tombe amoureux d'un mannequin placé
dans la vitrine d'un tailleur. Voulant montrer un lapin à l'objet de son désir, il tue
accidentellement celui-ci en l'écrasant contre la vitre. Tryptich on Matter and Death
(Triptih o mareriji i smrti) Réal. : Živojin Pavlović [Youg., 1960, 9 min, num (16 mm à
l'origine), SD]
Une représentation onirique d'une femme seule et en détresse, se déplaçant dans un
paysage désert. Au terme ce de voyage, elle trouvera sa propre disparition. The Wall
(Zid) Réal. : Vojislav Kokan Rakonjac [Youg., 1960, 8 min, num (16 mm à l'origine),
SD]
Un film sombre, à l'imagerie surréelle, qui répand une angoise existentielle et morbide.
Une oeuvre de l'un des plus éminents représentant de l'Akademski Filmski Centar de
Belgrade, capitale de la Serbie. Smoke and Water (Dim i voda) Réal. : Dragoslav Lazić
[Youg., 1962, 12 min, 16 mm (Super-8 mm à l'origine), SD]
Un documentaire expérimental montrant avec poésie des trains et des voies de triage,
figures iconiques de la Vague noire (Black Wave), un mouvement du cinéma yougoslave
(serbe) des années 1960 et 1970. Arms in the Purple Distance (Ruke ljubičastih) Réal.
: Sava Trifković [Youg., 1962, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Une jeune femme en détresse, dont on devine qu'elle est peut-être en fuite, se retrouve
dans des paysages arides de forêts et de champs. Synopsis A distressed young woman,
possibly on the run is surrounded by nothing but barren landscapes of forests and fields.
As she progresses to an indiscernible denouement, the film contorts shape into a circular
series of pulsating images that touches on the horror and the metaphysical Ecstasy
(Ekstaza) Réal. : Petar Aranđjelović [Youg., 1963, 6 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Blue Rider (Godard-Art) (Plavi jahač (Godard-art)) Réal. : Tomislav Gotovac
[Youg., 1964, 14 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Sous la direction du réalisateur, le cameraman filme, au hasard des rencontres, des
personnes dans des restaurants, des auberges et des cafés de Zagreb, capitale de la
Croatie. La trame sonore est empruntée à la série de télévision américaine Bonanza.
Repris le samedi 9 mai, 19 h.
Vendredi 24 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma muet : King Vidor
Show People Réal. : King Vidor [États-Unis, 1928, 79 min, 35 mm, INTA]
Peggy Pepper arrive à Hollywood avec son père, le colonel Pepper. Par une agence de
casting, elle décroche un petit rôle et rencontre l'acteur comique Billy Boone qui lui
obtient des rôles plus importants, toujours dans le registre de la comédie. Or Peggy veut
devenir une grande actrice dramatique. Un nouveau contrat lui permet de devenir la
partenaire, sous le nom de Patricia Pepoine, de l'acteur dramatique André Telfair. Se
croyant « arrivée », elle snobe désormais Billy... Copie 35mm de la Library of Congress.
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Vendredi 24 Avril
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Antiracisme et cinéma
Chronique des années de braise Réal. : Mohamed Lakhdar Hamina [Alg., 1975, 175
min, 35 mm, VOSTA] avec Jorge Voyagis, Leila Shenna, Mohamed Lakhda Hamina
À quelques jours de la Deuxième Guerre mondiale, Ahmed quitte son village algérien
pour la ville où il est enrôlé par les Français. De retour, il dénonce l'attitude des colons.
Chronique en cinq volets de l'histoire algérienne, de la conquête française au
déclenchement de la guerre de libération en 1954. [...] Lakhdar-Hamina, en très net
progrès politique par rapport à ses films antérieurs, a effectué un travail très intéressant
sur la portée idéologique de plusieurs de ses personnages, notamment lors de la lutte
entre la ligne légaliste et la ligne insurrectionnelle. (Guy Hennebelle, 1975)
Samedi 25 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Tremblay, vues sur pièces
Le soleil se lève en retard Réal. : André Brassard [Qué., 1977, 112 min, 35 mm, VOF]
avec Denise Filiatrault, Rita Lafontaine, Yvon Deschamps
Le bonheur des uns souligne, met en valeur (provoque ?) le malheur de ceux qui les
entourent. L'action se déroule en douceur, avec des personnages touchants (Rita
Lafontaine, simple et émouvante), parfois étonnants (Denise Filiatrault et Yvon
Deschamps, géniaux en personnages sérieux), entourés de portraits de groupes : la
famille, les filles du bureau , l’agence matrimoniale, l’école de danse, le restaurant
barbecue...
Samedi 25 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
La Cinémathèque interdite
Le Détraqué (The Mad Bomber) Réal. : Bert I. Gordon [É.-U., 1973, 91 min, 35 mm,
VF] avec Chuck Connors, Neville Brand, Vince Edwards
Clairement, Géronimo Minneli (Vince Edwards) est le genre de flic qu’on aime au
cinéma. Taciturne, intègre, il est aussi bien vénal et particulièrement frustré. Il est un
incongru croisement entre Columbo et Dirty Harry (façon cinéma d’Abel Ferrara circa
années 80) qui n’a de cesse de brouiller les pistes de l’héroïsme hollywoodien. Il traque
un mystérieux poseur de bombes qui terrorise sa ville (L.A.) interprété de façon
drôlement bizarre par un Chuck Connors (de la série THE RIFLEMAN) angoissant à
souhait. Ce criminel psychotique en a assez de voir le civisme se perdre autour de lui. Il
en veut au monde de s'écarter d'une certaine droiture morale. On le comprend. Personne
n'a jamais vu l'individu. Personne, sauf un violeur en série (Neville Brand, grande sale
gueule ultime du cinéma) qui, un soir, passait par là. C’est là que l’enquête se
complexifie, que la morale se tord et que le film déraille de manière quelque peu
ahurissante. En effet, pourquoi, faire simple quand on peut joyeusement tout exploser…
Comment ne pas aimer le cinéaste culte Bert I. Gordon ? Cas à part de la grande Histoire
d'Hollywood, ce ponte de la série B, à l’époque star incontestée des drive in du pays, a
toujours fait ses films en cherchant le grand spectacle sans jamais en avoir les moyens.
Son acronyme n’est pas « B.I.G. » pour rien. Pour de nombreux cinéphiles et historiens, il
restera à jamais en effet le grand spécialiste des choses qui grossissent, impressionnent et
ne cessent de nous menacer. Des fourmis (EMPIRE OF THE ANTS, 1977), aux rats
(FOOD OF THE GODS, 1976) en passant par les tarentules (EARTH VS. THE
SPIDERS, 1958), les sauterelles (BEGINNING OF THE END, 1957), les savants fous
(ATTACK OF THE PUPPET PEOPLE, 1958) ou les adolescents (le très amusant
VILLAGE OF THE GIANTS, 1965). Ici, il signe un bien étrange polar venimeux, un
Triangle des Bermudes de la morale qui surfait alors sur le succès du DIRTY HARRY
(1971) de Don Siegel en s’inspirant du vrai cas Metesky (poseur de bombe célèbre qui
sévissait sous l’appellation de « Mad Bomber », à New York de 1940 à 1957). Avec son
scénario abracadabrant (qui pourrait oublier la scène de l’ordinateur qui sort le profil
psychologique du psychopathe !), ses nombreuses répliques détonantes, l’illogisme hilare
de l’enquête et cette manière de constamment flirter avec le film catastrophe, LE
DÉTRAQUÉ est la définition même d’un plaisir psychotronique, hors normes. Notons,
enfin qu’il est aussi très surprenant de voir jusqu’à quel point, dans ce film, se trouvent
les prémices du personnage interprété par Michael Douglas dans le FALLING DOWN
(1993) de Joel Schumacher. Une coïncidence ? Pas si sûr… La Mort a pondu un oeuf
(La Morte ha fatto l'uovo) Réal. : Giulio Questi [It.-Fr., 1968, 86 min, 16 mm, VF]
avec Ewa Aulin, Gina Lollobrigida, Jean-Louis Trintignant
Marco (Jean-Louis Trintignant) et Anna (Gina Lollobrigida) dirigent un élevage de
volailles. La nièce d’Anna (Ewa Aulin), qui vit avec eux, entretient une relation avec
Marco mais aussi avec un autre homme, mystérieux et inquisiteur. Anna vit dans
l’angoisse d’un complot ouvrier, Marco passe ses frustrations de bourgeois en tuant des
prostituées (on ne vous gâche rien ici, vous l’apprendrez dès la première séquence). Tout
ce beau monde s’épie et se court après comme des poules sans têtes, tandis que le
scientifique qui travaille dans leur élevage parvient bel et bien à créer des poules sans
tête… Vous n’êtes pas sûrs d’avoir bien lu ? Peu importe, La mort a pondu un œuf éclate
toute logique narrative pour mieux regorger de trouvailles délirantes et de scènes
fascinantes. Derrière ce titre étrange se cache en effet un film bien plus étrange encore.
Un giallo farfelu, un polar ésotérique, un drame familial névrosé, un thriller écologiste,
une critique sociale aux allures fantastiques, une farce à l’italienne… On peut bien le
prendre sous l’angle que l’on veut, La morte ha fatto l’uovo reste surtout l’une des plus
étonnantes curiosités de cinéma qui soit. Et curiosité ne veut pas dire ici film de second
ordre. Car il s’agit d’une œuvre impressionnante en terme de créativité, de maestria
cinématographique et d’intelligence. Présenter ce film aujourd’hui, c’est aussi rendre
hommage à Giulio Questi, cinéaste aussi génial qu’injustement méconnu, tout juste
décédé en décembre 2014. Questi avait le talent de s’emparer d’un genre et de le
subvertir, signant à chaque fois des films populaires complètement originaux et libres : le
western halluciné Tire encore si tu peux, le film de sorcières Arcana, le giallo La mort a
pondu un œuf… Résolument anticonformiste, Questi fait imploser les règles et les codes.
La mort a pondu un œuf échappe ainsi à toute catégorie. Questi pousse à l’extrême la
logique du cauchemar, et nous plonge dans un univers surréaliste troublant, mais
néanmoins bien ancré dans la réalité. Le cinéaste s’y livre à une critique acerbe du milieu
de l’entreprise et du capitalisme, tout en anticipant de façon visionnaire sur les
manipulations génétiques à venir… Le film rappelle d’ailleurs le Godard de la même
époque, avec lequel il partage l’influence du Pop art, transfiguré ici aussi dans un cinéma
quasi-expérimental. Notons que le casting est un coup de génie, et le duo Jean-Louis
Trintignant et Gina Lollobrigida détonne : l’un affable, plongé dans un inquiétant retrait,
l’autre extravagante en patronne aussi sensuelle que glaciale. Porté par sa mise en scène
imprévisible et une musique obsédante qui tape sur les nerfs, La mort a pondu un œuf est
un film complètement hystérique : une expérience inoubliable pour tous ceux qui aiment
être déconcertés. Apolline Caron-Ottavi
PROGRAMME DOUBLE EN PRÉSENCE D'APOLINNE CARON-OTTAVI ET DE
JULIEN FONFRÈDE
Dimanche 26 Avril
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Tremblay, vues sur pièces
Françoise Durocher, waitress Réal. : André Brassard [Qué., 1972, 29 min, 16 mm,
VOF] avec Angèle Coutu, Frédérique Collin, Sophie Clément
Être fictif à qui vingt-quatre femmes prêtent leur visage, Françoise Durocher possède à la
fois les traits de la petite serveuse, de l'hôtesse et de la barmaid. Ensemble, elles donnent,
selon l'auteur, une idée de la fille de table québécoise qui, tous les jours, vous sert avec le
sourire malgré les ennuis inhérents à son métier et les petits drames à peu près quotidiens
auxquels elle doit faire face. Première expérience cinématographique du tandem
Brassard-Tremblay, ce film plein d'une ironique gaieté projette dans toutes ses nuances la
condition de la waitress. (ONF) Michel Tremblay : Les Cris de ma rue Réal. : Claude
Godbout [Qué., 1982, 28 min, 16 mm, VOF]
Portrait rare consacré à Michel Tremblay et réalisé pour la télévision au début des années
1980. Copie 16mm provenant des collections de la Cinémathèque québécoise.
Dimanche 26 Avril
19 h 00 - Salle Fernand-Seguin
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Head - Circle (Glava - Krug) Réal. : Zoran Popović [Youg., 1969, 5 min, num (8 mm à
l'origine), SD]
Film conceptuel techniquement élaboré reposant sur un mouvement rotatif autour de la
tête d'un modèle. Composition (Kompozicija) Réal. : Vjekoslav Nakić [Youg., 1970, 6
min, num (16 mm à l'origine), SD]
Film constitué de plan fixes montrant des trains, des rails. La trame sonore consiste en
une boucle de cinq secondes répétée durant tout le film. The Garden of Forking Paths
(Vrt sa stayama što se račvaju) Réal. : Slobodan Šijan [Youg., 1971, 4 min, num (8 mm
à l'origine), SD]
Journey (Putovanje) Réal. : Bojana Vujanović [Youg., 1972, 2 min, num (16 mm à
l'origine), SD]
Ce film, l'un des rares de la vague expérimentale de l'époque à avoir été réalisé par une
femme, fait vivre l'expérience claustrophobique d'un passage dans l'ascenseur le plus
ancien de Belgrade. From Me to You (Od mene do tebe) Réal. : Miodrag Torana,
Mirko Avramović [Youg., 1972, 4 min, num (8 mm à l'origine), SD]
From Me to You est une danse exécutée par la caméra et le caméraman, un hommage
jubilatoire aux possibilités techniques du cinéma. Vowels (Samoglasnici) Réal. : Nikola
Đurić [Youg., 1973, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD]
S'inspirant du poème éponyme (Voyelles) d'Arthur Rimbaud, le réalisateur associe les
lettres de l'alphabet à des éléments du langage cinématographique. Un hommage à
Rimbaud et à l'art cinématographique. Gerdy, the Wicked Witch (Gerdy, zločesta
vještica) Réal. : Ljubomir Šimunić [Youg., 1976, 10 min, num (8 mm à l'origine), SD]
Exploration sur pellicule 8 mm de la vie nocturne de Belgrade, de l'érotisme et des
secrets bien gardés de la ville. Le film a été entièrement monté dans la caméra au fil d'un
tournage s'étant déroulé sur plusieurs mois. Expiration (Izdah) Réal. : Ivan Obrenov
[Youg., 1976, 12 min, num (16 mm à l'origine), SD]
House (Kuća) Réal. : Radoslav Vladić [Youg., 1977, 8 min, num (16 mm à l'origine),
SD]
Oeuvre structurelle dans laquelle Radoslav Vladić fait le portrait de sa propre résidence.
Le prolifique Vladić est l'auteur d'une oeuvre personnelle portant le plus souvent sur son
environnement immédiat. Holiday (Praznik) Réal. : Bojan Jovanović [Youg., 1983, 11
min, num (16 mm à l'origine), SD]
Pure Film: Memento of Geff (Čisti film: Sećanje na Geff) Réal. : Miroslav Bata
Petrović [Youg., 1984, 5 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Repris le dimanche 10 mai, 19 h.
Mardi 28 Avril
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
À la demande générale
P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA]
avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron
Reprise du 7, du 14 et du 21 avril
Mercredi 6 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?
Réal. : Ettore Scola [It., 1968, 130 min, 35 mm, VOSTF]
avec Alberto Sordi, Bernard Blier, Nino Manfredi
Di Salvio, un riche éditeur lassé par son travail et sa famille part avec son comptable en
Afrique à la recherche de son beau-frère disparu dans des circonstances mystérieuses. Ils
le retrouvent... en chef de tribu, entouré de ses nombreuses femmes aux formes
généreuses. Vont-ils parvenir à le ramener en Italie? « Mu par une passion pour une
Afrique longuement rêvée, l’éditeur part moins pour retrouver là-bas son beau-frère,
Oreste Sabatini, que pour échapper à sa belle-sœur et surtout à sa propre épouse, Rita.
D’ailleurs le vrai couple du film est celui que forment Di Salvio avec son comptable qu’il
juge bien plus conservateur que lui-même. Ainsi cette mythification du continent noir,
dernier refuge des valeurs vraies et profondes est pourtant le produit de cette bourgeoisie
étouffante à laquelle il souhaite échapper : il part en fait "à la recherche de lui-même",
comme le précise Scola. […] Mais il fait toutefois preuve d’un réel désir de découverte
qui ne se résume pas à une simple envie d’être dépaysé à tout prix. On peut aussi
constater que ce sont les rituels sociaux occidentaux qui sont montrés comme une réalité
exotique bien plus que le seul univers africain, tout cet espace de rêve depuis des années,
que Di Salvio n’a pu partager avec sa femme. Avant même d’y aller, l’Afrique était son
refuge, ce à quoi il rêvait pour supporter les contraintes de la vie conjugale. » (C. Brunet,
2012)
Repris le 8 mai à 21h
Mercredi 6 Mai
19 h 15 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
En compagnie d'Antonin Artaud Réal. : Gérard Mordillat [Fr., 1994, 90 min, 35 mm,
VOF]
avec Julie Jézéquel, Marc Barbé, Sami Frey
La dernière période de la vie du poète Antonin Artaud évoquée par son ami Jacques
Prevel. « On est toujours flatté quand on vous propose d'incarner quelqu'un qui compte,
mais j'ai eu en même temps la sensation que ça m'était impossible à faire, parce que tout
ce que je savais de cette personne, en dehors de mon expérience de lecteur, rejoignait le
mythe. On n'a pas voulu donner d'Artaud l'image-cliché de l'écrivain, ni sombrer dans
l'attitude éperdue des admirateurs. » (S. Frey, 1994)
Mercredi 6 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Maurice Bulbulian : Comment changer ?
Un lendemain comme hier Réal. : Maurice Bulbulian [Québec, 1970, 41 min, num.,
VOF]
En présence de Maurice Bulbulian Une famille du Lac-Saint-Jean s'est faite montréalaise
pour fuir le chômage. Les parents ne se sont jamais adaptés. Chaque année, ils retournent
dans leur «paradis perdu» avec leurs enfants, pour la récolte des bleuets. Mais ceux-ci ont
grandi en ville, et le Lac-Saint-Jean leur est de plus en plus étranger: ils laissent parler
«les vieux», préparant leur révolte. À travers le rêve prolongé des parents, on perçoit
cette dissonance tragique qui, née de la disparité des cultures et des générations,
condamne un monde et en annonce un autre. (ONF) La P'tite Bourgogne Réal. :
Maurice Bulbulian [Qué., 1968, 43 min, 16 mm, VOF]
La P'tite Bourgogne, vétuste quartier de Montréal, va être soumise à une opération
majeure qui s'inscrit dans le sens du progrès, et qui a nom rénovation urbaine. Atterrés,
les habitants du secteur des Îlots Saint-Martin procèdent à une prise de conscience
collective. Ils forment un comité de citoyens chargé de faire valoir leurs droits et d'attirer
l'attention des politiciens et des technocrates sur les problèmes que leur cause la
réalisation de leurs grands rêves officiels. Des rencontres décisives se produisent. Ce film
décrit une situation urbaine type, où la notion de participation est mise à l'épreuve. (ONF)
En présence de Maurice Bulbulian
Jeudi 7 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Fouineur (Il Commissario Pepe) Réal. : Ettore Scola [It., 1969, 107 min, 35 mm,
VOSTF] avec Silvia Dionisio, Tano Cimarosa, Ugo Tognazzi
Un commissaire enquête sur une affaire de lettres anonymes dans la province vénitienne.
Il se retrouvera très vite au sein d'un milieu bourgeois, qui derrière des apparences
respectables, cache son flot de vices et de perversions... « Le récit, comme on peut le
voir, n’a d’autre utilité que de mettre en relief un certain nombre de situations […]
cocasses et pas toujours bien ragoûtantes, de faire défiler devant la caméra toute une série
de personnages d’une tranquille et banale ignominie, et de permettre à Ugo Tognazzi de
tenir l’un de ces rôles dont il a le secret. C’est en effet avec une finesse incomparable que
le grand comédien italien compose ce personnage laconique et secret, ironique et distant,
et cependant plein de toute une générosité rentrée, de toute une humanité qui répugne à se
déclarer. » (M. Marmin, 1979)
Repris le 9 mai à 21h
Jeudi 7 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Game (Divjad) Réal. : Jure Pervanje, Karpo Godina [Youg., 1965, 6 min à 18 i/s, 35 mm
(8 mm à l'origine), SD]
Au son d'une trame sonore jazzée, une jeune femme marche dans les rues animées de
Ljubljana (la capitale de la Slovénie). Elle est happée par les regards des passants et de la
caméra. Tourné sur pellicule 8 mm à l'origine, ce film a été restauré par la Cinémathèque
slovène en 2011. Dog (Pes) Réal. : Karpo Godina, Mario Uršić [Youg., 1965, 8 min à 18
i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD]
Un garçon boit avec une fille sous l'oeil d'un chien. Que se passera-t-il ? Tourné sur
pellicule 8 mm, ce film a été restauré par la Cinémathèque slovène en 2011. A.P. (Anno
Passato) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1966, 5 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine),
SD]
Un homme observe une fille... Film restauré par la Cinémathèque slovène en 2011 à
partir d'un tournage original sur support 8 mm. The Gratinated Brains of Pupilija
Ferkeverk (Gratinirani mozak Pupilije Ferkeverk) Réal. : Karpo Godina [Youg.,
1970, 15 min, 35 mm, SD]
avec Manca Cermelj, Milan Jesih, Oblak Bard
Filmés par une caméra immobile, des jeunes gens nus ou a demi-nus se prêtent à des jeux
disparates dans l'eau de la mer. Un film étrange et extravagant, cadré avec maestria, fait
en collaboration avec une troupe de théâtre d'avant-garde nommée Pupilja Ferkeverk. «
Le film est à propos de tout et de rien à la fois. Il peut être vu comme une performance
parfaitement exécutée, un rituel spontané ou tout simplement comme un trip de hippies
naturistes aux cheveux longs et amoureux de la mer. Il peut être perçu comme la version
yougoslave de Flaming Creatures, de Jack Smith, ou comme sa parodie. » (Jurij Meden,
2010) Bite Me (Ugrizni me. Že enkrat.) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1980, 2 min à 18
/ s, Super-8, SD]
Slaughter Ahoy (Ej klanje) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1981, 16 min à 18 i/s, Super8, SD]
Fear in the City (1181 Days Later or Smell of Rate) [Paura in cita (1181 dni pozneje
ali Vonj po podganah)] Réal. : Davorin Marc [Youg., 1984, 21 min, 35 mm (Super-8
mm à l'origine), SD]
Ce film majeur de la carrière de Davorin Marc, tout récemment restauré par la
Cinémathèque slovène, peut être considé comme un dyptique célébrant, d'une part, une
joie de vivre fondée sur la spontanéité, l'amitié et la sensualité, et, d'autre part, dénonçant,
par l'entremise d'un montage percutant, la déshumanisation du monde moderne.
Provocateur et inspirant.
Reprise du mercredi 22 avril, 21 h.
Jeudi 7 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Encounter (Sretanje) Réal. : Vladimir Petek [Youg., 1963, 5 min, 35 mm, SD]
Intervenant directement sur la pellicule, façonnant celle-ci et combinant diverses
techniques d'animation, Vladimir Petek signe des portraits filmés dans lesquels il rend
hommage à la beauté avec un enthousiasme juvénile. The Forenoon of a Faun (Prije
Podne Jednog Fauna) Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1963, 8 min, 16 mm, SD]
Ce documentaire expérimental se compose de trois séquences filmées en plan fixe : le
balcon d'un hôpital (sur une musique jazz tirée de Vivre sa vie de Jean-Luc Godard), un
mur décrépit et le passage de piétons et d'automobiles qui s'entrecroisent (sur une trame
sonore tirée de The Time Machine de George Pal). Straight Line (Stevens-Duke)
[Pravac (Stevens-Duke)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 10 min, 16 mm, SD]
Une caméra fixe placée sur un tram en déplacement filme les rails parallèles. Musique :
The Creole Love Call, de Duke Ellington. Circle (Jutkevich-Count) [Krużnica
(Jutkevič-Count)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 12 min, 16 mm, SD]
La caméra fait une rotation à 360 degrés, captant les paysages sur le toit des édifices.
Musique de Count Basie. I'm Mad Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 5 min, 16 mm
(Super-8 mm à l'origine), SD]
Personnalité importante du Cercle du film de Split, Martinac filme un homme seul,
attablé sur la terrasse d'un restaurant. La succession des angles de prises de vues sur
l'individu et les meubles s'effectue par l'entremise d'un montage rythmique. Un film
rigoureusement structuraliste. Focus Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 7 min, 35 mm,
SD]
Un couple assis sur un banc assiste à l'embarquement d'un cadavre enveloppé dans un
linceul dans une ambulance. People (In Passing) II (Ljudi (U prolazu) II) Réal. :
Lordan Zafranović [Youg., 1967, 11 min, 35 mm, SD]
Ce documentaire montrant des gens de la ville méditerranéenne de Split vivant en marge
de la société se veut une réplique à une réalisation précédente du même auteur, Portraits
(Passing By), sorti en 1966. Afternoon (The Gun) (Poslije Podne (Puška)) Réal. :
Lordan Zafranović [Youg., 1968, 15 min, 35 mm, SD]
Un après-midi d'été, un homme, un garçon et un moineau vivent l'expérience d'un drame
puis d'un meurtre gratuit.
Reprise du jeudi 23 avril, 21 h.
Vendredi 8 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Drame de la jalousie (Dramma della Gelosia) Réal. : Ettore Scola [It.-Esp., 1970, 105
min, 35 mm, VOSTF]
avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti
Une femme est aimée de deux hommes. Elle, amoureuse des deux, ne sait lequel choisir.
« En s’inspirant de ces personnages impulsifs qui peuplent les faits divers, Scola a
renouvelé le genre par une narration originale : les témoins évoquent les faits et viennent
se mêler au passé revécu. Tout cela dialogué et filmé avec le plus grand naturel. Rien
n’est épargné dans cette chronique amère et bouffonne : un chariot d’hôpital conduit
Adélaïde vers la morgue en un gag ultime et terrible. Billy Wilder, je le parie, aimerait
Dramma della Gelosia, joué avec le cabotinage qui convient par Marcello Mastroianni et
Monica Vitti. » (M. Ciment, 1970) Cannes 1970, Prix d'interprétation masculine :
Marcello Mastroianni
Repris le 14 mai à 17h
Vendredi 8 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Cinéma muet : King Vidor
The Crowd Réal. : King Vidor [États-Unis, 1928, 98 min, 35 mm, INTA]
John Sims a toujours cru qu'il deviendrait quelqu'un d'important. Mais son père meurt
jeune, obligeant John à intégrer la foule des travailleurs. À 21 ans, c'est un employé
anonyme des assurances Atlas à New York. Bert, un de ses collègues, lui fait rencontrer
Mary. John et Mary se marient et ils emménagent dans un modeste appartement...
ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA
Vendredi 8 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?
Réal. : Ettore Scola [It., 1968, 130 min, 35 mm, VOSTF] avec Alberto Sordi, Bernard
Blier, Nino Manfredi
Reprise du 6 mai
Samedi 9 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) Réal. : Ettore Scola [It., 1974,
124 min, 35 mm, VOSTF]
avec Nino Manfredi, Stefania Sandrelli, Vittorio Gassman
Italie, 1944. Gianni, Nicola et Antonio se lient d'amitié alors qu'ils combattent les
Allemands. Lorsque sonne l'heure de la libération, un monde nouveau s'offre à eux.
Militants fervents, pleins de rêves et d'illusions, les voici prêts à faire la révolution. Alors
que tous trois, à des périodes différentes, vont avoir une aventure avec Luciana, aspirante
actrice, la vie les sépare après la chute du régime fasciste et l'avènement de la
République. Par hasard, tous trois se rencontrent, des années plus tard, mais la
communication entre eux est devenue bien différente de celle de leur jeunesse : « Nous
voulions changer le monde, mais le monde nous a changés! », déclare l'un des
protagonistes… « Sous-titre de la fable : l’ambitieux, le modeste et l’intellectuel. En
Italie, de 1945 à nos jours. Amis du temps où ils étaient de gauche, un professeur, un
avocat et un brancardier se perdent de vue et se revoient. Comment leur évolution sociale,
amoureuse et politique a suivi l’évolution du cinéma national, Scola nous l’expose au
cours d’un long film-bilan dédié à Vittorio de Sica. » (M. Grisolia, 1976)
Repris le 15 mai à 19h
Samedi 9 Mai
19 h 15 - Salle Claude-Jutra
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Antonio's Broken Mirror (Antonijevo razbijeno ogledalo) Réal. : Dusan Makavejev
[Youg., 1957, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Makavejev s'inspira du néoréalisme italien, dont il se disait obsédé, pour tourner son
troisième court métrage, qu'il qualifie lui-même de « conte néoréaliste ». Un magicien
désoeuvré déambulant dans les rues de la ville tombe amoureux d'un mannequin placé
dans la vitrine d'un tailleur. Voulant montrer un lapin à l'objet de son désir, il tue
accidentellement celui-ci en l'écrasant contre la vitre. Tryptich on Matter and Death
(Triptih o mareriji i smrti) Réal. : Živojin Pavlović [Youg., 1960, 9 min, num (16 mm à
l'origine), SD]
Une représentation onirique d'une femme seule et en détresse, se déplaçant dans un
paysage désert. Au terme ce de voyage, elle trouvera sa propre disparition. The Wall
(Zid) Réal. : Vojislav Kokan Rakonjac [Youg., 1960, 8 min, num (16 mm à l'origine),
SD]
Un film sombre, à l'imagerie surréelle, qui répand une angoise existentielle et morbide.
Une oeuvre de l'un des plus éminents représentant de l'Akademski Filmski Centar de
Belgrade, capitale de la Serbie. Smoke and Water (Dim i voda) Réal. : Dragoslav Lazić
[Youg., 1962, 12 min, 16 mm (Super-8 mm à l'origine), SD]
Un documentaire expérimental montrant avec poésie des trains et des voies de triage,
figures iconiques de la Vague noire (Black Wave), un mouvement du cinéma yougoslave
(serbe) des années 1960 et 1970. Arms in the Purple Distance (Ruke ljubičastih) Réal.
: Sava Trifković [Youg., 1962, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Une jeune femme en détresse, dont on devine qu'elle est peut-être en fuite, se retrouve
dans des paysages arides de forêts et de champs. Synopsis A distressed young woman,
possibly on the run is surrounded by nothing but barren landscapes of forests and fields.
As she progresses to an indiscernible denouement, the film contorts shape into a circular
series of pulsating images that touches on the horror and the metaphysical Ecstasy
(Ekstaza) Réal. : Petar Aranđjelović [Youg., 1963, 6 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Blue Rider (Godard-Art) (Plavi jahač (Godard-art)) Réal. : Tomislav Gotovac
[Youg., 1964, 14 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Sous la direction du réalisateur, le cameraman filme, au hasard des rencontres, des
personnes dans des restaurants, des auberges et des cafés de Zagreb, capitale de la
Croatie. La trame sonore est empruntée à la série de télévision américaine Bonanza.
Reprise du vendredi 24 avril, 19 h.
Samedi 9 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Fouineur (Il Commissario Pepe) Réal. : Ettore Scola [It., 1969, 107 min, 35 mm,
VOSTF] avec Silvia Dionisio, Tano Cimarosa, Ugo Tognazzi
Reprise du 7 mai
Dimanche 10 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
La Véritable histoire d'Artaud le Momo Réal. : Gérard Mordillat, Jérôme Prieur [Fr.,
1993, 170 min, 35 mm, VOF]
avec Anie Besnard, Henri Thomas, Marthe Robert, Paule Thevenin
Pendant deux ans, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont retrouvé un à un les amis
d'Antonin Artaud qui, jusqu'alors avaient refusé de parler de lui. Ce document fait ainsi
revivre Antonin Artaud dans les paroles de Paule Thévenin, Marthe Robert, Henri
Thomas, Henri Pichette et Rolande Plevel. « La force et la beauté des souvenirs, la
science du montage et de la construction aboutissent à une ronde autour du fantôme, qui
resurgit. Une dizaine de femmes vieillies mais resplendissantes (dont Paule Thévenin,
décédée depuis) tissent un portrait haletant, ému, tendre, violent, qui nous fait chavirer
dans l’univers mental d’Artaud. Summum du film, nous croyons toucher le disparu du
doigt lorsqu’Henri Pichette le ressuscite en scandant, de longues minutes durant, un texte
incantatoire et plein de convulsions vitales, Poèmes offerts. Grâce à deux auteurs qui ont
su s’effacer pour qu’un destin jaillisse, le souvenir d’Artaud luit comme un ostensoir. »
(A. Perraud, 1994)
Dimanche 10 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980)
Head - Circle (Glava - Krug) Réal. : Zoran Popović [Youg., 1969, 5 min, num (8 mm à
l'origine), SD]
Film conceptuel techniquement élaboré reposant sur un mouvement rotatif autour de la
tête d'un modèle. Composition (Kompozicija) Réal. : Vjekoslav Nakić [Youg., 1970, 6
min, num (16 mm à l'origine), SD]
Film constitué de plan fixes montrant des trains, des rails. La trame sonore consiste en
une boucle de cinq secondes répétée durant tout le film. The Garden of Forking Paths
(Vrt sa stayama što se račvaju) Réal. : Slobodan Šijan [Youg., 1971, 4 min, num (8 mm
à l'origine), SD]
Journey (Putovanje) Réal. : Bojana Vujanović [Youg., 1972, 2 min, num (16 mm à
l'origine), SD]
Ce film, l'un des rares de la vague expérimentale de l'époque à avoir été réalisé par une
femme, fait vivre l'expérience claustrophobique d'un passage dans l'ascenseur le plus
ancien de Belgrade. From Me to You (Od mene do tebe) Réal. : Miodrag Torana,
Mirko Avramović [Youg., 1972, 4 min, num (8 mm à l'origine), SD]
From Me to You est une danse exécutée par la caméra et le caméraman, un hommage
jubilatoire aux possibilités techniques du cinéma. Vowels (Samoglasnici) Réal. : Nikola
Đurić [Youg., 1973, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD]
S'inspirant du poème éponyme (Voyelles) d'Arthur Rimbaud, le réalisateur associe les
lettres de l'alphabet à des éléments du langage cinématographique. Un hommage à
Rimbaud et à l'art cinématographique. Gerdy, the Wicked Witch (Gerdy, zločesta
vještica) Réal. : Ljubomir Šimunić [Youg., 1976, 10 min, num (8 mm à l'origine), SD]
Exploration sur pellicule 8 mm de la vie nocturne de Belgrade, de l'érotisme et des
secrets bien gardés de la ville. Le film a été entièrement monté dans la caméra au fil d'un
tournage s'étant déroulé sur plusieurs mois. Expiration (Izdah) Réal. : Ivan Obrenov
[Youg., 1976, 12 min, num (16 mm à l'origine), SD]
House (Kuća) Réal. : Radoslav Vladić [Youg., 1977, 8 min, num (16 mm à l'origine),
SD]
Oeuvre structurelle dans laquelle Radoslav Vladić fait le portrait de sa propre résidence.
Le prolifique Vladić est l'auteur d'une oeuvre personnelle portant le plus souvent sur son
environnement immédiat. Holiday (Praznik) Réal. : Bojan Jovanović [Youg., 1983, 11
min, num (16 mm à l'origine), SD]
Pure Film: Memento of Geff (Čisti film: Sećanje na Geff) Réal. : Miroslav Bata
Petrović [Youg., 1984, 5 min, num (16 mm à l'origine), SD]
Reprise du dimanche 26 avril, 19 h.
Mercredi 13 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
Du soleil plein la tête (Eternal Sunshine of the Spotless Mind) Réal. : Michel Gondry
[É.-U., 2004, 108 min, num., VOSTF] avec Elijah Wood, Jim Carrey, Kate Winslet,
Kirsten Dunst
Joël et Clémentine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire
d'amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation.
Effondré, Joël contacte l'inventeur du procédé Lacuna, le Dr. Mierzwiak, pour qu'il
extirpe également de sa mémoire tout ce qui le rattachait à Clémentine. Les souvenirs
commencent à défiler dans la tête de Joël, des plus récents aux plus anciens, et s'envolent
un à un, à jamais. Mais en remontant le fil du temps, Joël redécouvre ce qu'il aimait
depuis toujours en Clémentine… « Comment oublier l’être aimé après une rupture
douloureuse si ce n’est en l’effaçant corps et âme de son cerveau? Sommes-nous
irrémédiablement attirés par la même personnalité? Peut-il exister un "après" commun?
Autant de questions essentielles sur la vie d'un couple posées sans l’air d’y toucher par
Michel Gondry et le scénariste Charlie Kaufman (Adaptation) qui prennent bien soin de
n'apporter aucune réponse définitive. En émiettant les souvenirs d’une simple histoire
d’amour en petits épisodes tragi-comiques pris sur le vif, Gondry établit une Carte du
Tendre insolite et touchante. » (Y. Vély, 2004)
Mercredi 13 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Maurice Bulbulian : Comment changer ?
Richesse des autres Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1973, 94 min, 16 mm, VOF]
En présence de Maurice Bulbulian Un film de combat social établissant un parallèle entre
l'exploitation des mineurs et des richesses minières du Québec et une situation analogue
au Chili. Les injustices faites aux hommes et aux pays concernés sont décriées par René
Lévesque comme par Salvador Allende. Parole a aussi été donnée aux mineurs euxmêmes. Richesse des autres, c'est 94 minutes de témoignages québécois et chiliens sur
une situation que tous s'entendent à dénoncer. (ONF)
Jeudi 14 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Drame de la jalousie (Dramma della Gelosia) Réal. : Ettore Scola [It.-Esp., 1970, 105
min, 35 mm, VOSTF] avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti
Reprise du 10 mai
Jeudi 14 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Hommage à René Jodoin
Alouette Réal. : Norman McLaren, René Jodoin [Can., 1944, 3 min, 16 mm, VOF]
René Jodoin et Norman McLaren s'amusent à décomposer la figure d'une alouette au
rythme de la célèbre chanson. Par ses formes simplifiées, le film annonce les abstractions
géométiques dont René Jodoin se fera une spécialité. De la série fantaisiste « Let's All
Sing Together / Chansons populaires» conçue pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Comment fonctionne un moteur à jet Réal. : René Jodoin [Can., 1959, 13 min, 16 mm,
VF]
Comment fonctionne un moteur à jet est un exemple remarquable de film didactique sur
un sujet d'apparence aride, mais portant la signature graphique et esthétique de son
auteur. « [...] une séquence expliquant l'interaction des gaz et des pales ressemble à un
numéro bizarre de Busby Berkeley qu'aurait mis en scène Oskar Fischinger. » (Chris
Robinson, 2000) Question de forme / A Matter of Form Réal. : René Jodoin [Qué.,
1984, 3 min, 35 mm, SD]
Dans ce film qui se déroule au rythme de la Marche militaire de Schubert, le point, cette
première forme, par sa multiplication et les orientations choisies, nous permet de
constater comment il peut s'enchaîner pour former des lignes, des formes, des surfaces,
pour arriver à former des ensembles qui finalement occupent la totalité de la surface de
l'écran. (ONF) Spheres / Sphères Réal. : Norman McLaren, René Jodoin [Qué., 1969, 7
min, 35 mm, SD]
Une sphère perce l'écran, flambe et danse, se multiple en dix, vingt sphères qui rentrent
dans la cadence et forment des dessins géométriques d'une précision absolue. Au piano,
Glenn Gould exécute des extraits du Clavecin bien tempéré de Bach et donne au film son
rythme et l'allure qui le caractérise. (ONF) Ronde carrée / Dance Squared Réal. : René
Jodoin [Can., 1961, 3 min, 16 mm, SD]
Le film Ronde carrée explore, par le seul jeu des éléments couleur, musique et
mouvement, les dimensions d'une figure géométrique très simple : le carré. Destiné à
l'écolier que l'on veut initier aux formes et aux valeurs relatives du carré, du rectangle, du
triangle. (ONF) Notes sur un triangle Réal. : René Jodoin [Qué., 1966, 5 min, 35 mm,
SD]
Fantaisie rigoureuse sur le triangle équilatéral. Fantaisie, parce qu'il s'agit d'un ballet de
formes géométriques dont le déroulement est réglé en fonction du caprice de l'auteur.
Rigoureuse, parce que ce caprice s'exerce dans les limites de l'analyse géométrique. Les
cadences à trois temps d'une valse sentimentale viennent alléger la rigueur de cette danse
triangulaire. Film sans paroles. (ONF) Rectangle et Rectangles / Rectangle &
Rectangles Réal. : René Jodoin [Qué., 1984, 8 min, 35 mm, SD]
Film d'animation audacieux conçu dans le monde de l'ordinateur, oeuvre plastique
hautement cinétique, incantation vibratoire hallucinante dont le rythme crépitant se
développe en une progression complexe, envoûtante. Une oeuvre moderne au goût du
jour, dont la beauté ne peut être vraiment rendue que sur grand écran de cinéma. Une
expérience visuelle qui couronne le caractère novateur de l'oeuvre de René Jodoin,
compagnon de la première heure de Norman McLaren et fondateur du Studio français
d'animation. (ONF) Portrait vidéo de René Jodoin Réal. : Marcel Jean [Qué., 1999, 38
min, Beta SP, VOF]
Entre-temps et lieu / Between Time and Place Réal. : René Jodoin [Qué., 1999, 7 min,
Beta SP, SD]
Jeudi 14 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Maurice Bulbulian : Comment changer ?
Dans nos forêts Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1971, 107 min, 16 mm, VOF]
En présence de Maurice Bulbulian Document sur la prise de conscience et la révolte du
peuple des zones forestières au Québec. Mise en question de l'exploitation abusive et
aliénante des forêts par les grandes entreprises modernes centrées sur le profit maximal.
Plaidoyer pour la forêt comme gagne-pain de la majorité et comme milieu propice à la
dignité et au bonheur de l'homme. Un film qui donne la parole au peuple. (ONF)
Vendredi 15 Mai
16 h 30 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo) Réal. : Ettore Scola [It., 1971, 123 min, 35 mm,
VOSTF] avec Lauren Hutton, Marcello Mastroianni, Tom Reed
Rocco, un émigré sicilien, se perd dans les rues de Chicago, alors qu’il planifiait se
rendre au Canada, dans cette comédie farfelue d’Ettore Scola. « Les aventures de Rocco à
Chicago rappellent celles de Candide. Il y rencontre Jenny, ainsi que plusieurs autres
personnes avec qui il tente de se lier – des clochards, des prostituées et des mal-aimés de
toutes sortes. Chaque rencontre est une catastrophe, mais l’optimiste Rocco refuse de
tomber dans le cynisme jusqu’à la toute fin. » (F. Haeseker, 1982)
Repris le 16 mai à 17h
Vendredi 15 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) Réal. : Ettore Scola [It., 1974,
124 min, 35 mm, VOSTF] avec Nino Manfredi, Stefania Sandrelli, Vittorio Gassman
Reprise du 9 mai
Vendredi 15 Mai
21 h 15 - Salle Claude-Jutra
WebFest 2015
Projection spéciale (détails à venir)
Samedi 16 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo) Réal. : Ettore Scola [It., 1971, 123 min, 35 mm,
VOSTF] avec Lauren Hutton, Marcello Mastroianni, Tom Reed
Reprise du 15 mai
Samedi 16 Mai
19 h 15 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Affreux, sales et méchants (Brutti sporchi e cattivi) Réal. : Ettore Scola [It., 1976, 116
min, 35 mm, VOSTF] avec Francesco Anniballi, Maria Luisa Santella, Nino Manfredi
Dans un bidonville à Rome, Giacinto règne en tyran sur sa nombreuse famille. Tous
acceptent son autorité et sa mauvaise humeur, car le patriarche possède un magot que
chacun espère lui voler. Chaque jour, il lui faut trouver de nouvelles cachettes et défendre
son bien fusil en main. Lorsqu'il décide d'installer sa concubine dans le baraquement, la
révolte gronde... Cannes 1976, Prix de la mise en scène à Ettore Scola. « Entreprise
périlleuse que celle du réalisateur, qui jongle avec tous les poncifs de la laideur, du
mauvais goût et du mélo "ignoble" à la Eugène Sur. Une grand-mère paralytique et
moustachue, qu’on recouvre parfois d’un linge, comme un vulgaire perroquet, et dont on
se partage la pension, apprend l’anglais à la télévision, qui lui débite des reportages
anachroniques sur le New Deal. Deux vieilles dames centenaires cumulent les fonctions
d’épicières, de receleuses, d’usurières et de maquerelles. Pourtant, tous ces monstres sont
sympathiques. Ils ont une furia communicative, ils fonctionnent comme les protagonistes
d’un drame élisabéthain replacé dans un cadre à la Pagnol. L’horreur et la caricature ne
font ici que souligner l’humanité prodigieuse de ces cloportes. Scola nous dit : ne
détournez pas vos yeux de ces gens, ils sont le reflet de la misère qui frappe aux portes,
ils sont aussi notre reflet. "Ils ne sont pas méchants, ils sont sauvages", explique une
passante. C’est le mot. Une humanité déchaînée, libertaire, indomptable, agite cet opérabouffe de la mouise. » (Robert Benayoun, 1976)
Repris le 17 mai à 19h
Samedi 16 Mai
21 h 15 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Les Nouveaux monstres (I Nuovi mostri) Réal. : Dino Risi, Ettore Scola, Mario
Monicelli [It., 1978, 115 min, Beta num., VOSTF] avec Ornella Muti, Ugo Tognazzi,
Vittorio Gassman
Film composé de douze sketches dont beaucoup furent improvisés, réalisé selon Age et
Scarpelli. Ettore, Risi et Monicelli prétendent avoir conçu chacun des sketches à trois; il
en résulte une critique sociétale très vive, sur le ton de la comédie, cher aux réalisateurs.
« Personne n’est épargné. L’indifférence poltronne des citoyens est brocardée dans Un
citoyen exemplaire et l’usage des enfants à des fins mercantiles dans Pornodiva. Et
l’Église en prend pour son grade dans le sketch où Gassman, époustouflant en cardinal,
pénètre dans une église où se tient une réunion politique et retourne l’assistance par un
sermon démagogiquement réactionnaire. Quand la satire n’est pas cruelle, elle n’hésite
pas à donner dans le gros burlesque comme dans le sketch de L’Auberge où des
cuisiniers pédérastes transforment leur cuisine en champ de bataille dans le meilleur style
du cinéma "tartes à la crème", tandis que, dans la salle du restaurant, les clients huppés se
délecteront des mets qui leur seront finalement apportés après avoir servi de projectiles. »
(P. Joye, 1978)
Repris le 21 mai à 17h
Dimanche 17 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
Le Tartuffe Réal. : Gérard Depardieu [Fr., 1984, 140 min, 35 mm, VOF] avec Elisabeth
Depardieu, François Périer, Gérard Depardieu
L'adaptation à l'écran de la pièce de Molière, dirigée et interprétée par Gérard Depardieu,
un Tartuffe séducteur, maléfique et pervers. « Le décor nu, les éclairages sinistres, les
couleurs neutres et le rythme austère [servent] une vision très subtile : Tartuffe ne serait
pas cet ignoble imposteur lubrique, mais un jeune homme séduisant, amoureux fou d’une
jeune femme, et que cette passion conduirait à commettre les actes les plus honteux. Tous
les acteurs se sont coalisés pour accréditer cette interprétation. Élisabeth Depardieu est
vive et charmeuse, François Périer, excellent et pitoyable dans le rôle du berné, et Gérard
Depardieu nous électrise par son jeu aussi puissant que rentré. » (G. Salachas, 1995)
Rerpris le 22 mai à 16h
Dimanche 17 Mai
19 h 30 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Affreux, sales et méchants (Brutti sporchi e cattivi) Réal. : Ettore Scola [It., 1976, 116
min, 35 mm, VOSTF] avec Francesco Anniballi, Maria Luisa Santella, Nino Manfredi
Reprise du 16 mai
Mardi 19 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Manoel De Oliveira : pour hommage
Mon cas Réal. : Manoel de Oliveira [Fr.-Port., 1986, 92 min]
avec Axel Bogousslavsky, Bulle Ogier, Luís Miguel Cintra
Juste avant que la pièce ne commence, un inconnu se précipite sur scène pour exposer
son cas. Il se voit empêché de le faire par un employé du théâtre, puis par une actrice,
puis par l'auteur, enfin par toute la troupe... La parole ne doit pas être une aide à l'image.
Il faut qu'elle soit autonome, comme l'image et comme la musique. Et tout ça doit se
marier, en plein accord (...) On ne peut pas filmer la pensée de même qu'on ne peut pas
filmer Dieu. C'est pourquoi, dans Mon cas, je mets un haut-parleur, parce que, ça, je peux
le filmer et enregistrer la parole qui est devenue vibrations physiques. (Manoel de
Oliveira, 1996)
Mercredi 20 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
La Cerisaie Réal. : Peter Brook [Fr., 1982, 120 min, Beta num, VOF]
avec Anne Consigny, Catherine Frot, Michel Piccoli, Natasha Parry, Niels Arestrup
En 1981, Peter Brook met en scène La Cerisaie de Tchekhov aux Bouffes du Nord. Un an
plus tard, il réalise pour la télévision une version filmée de la création. Jean-Claude
Carrière a adapté la pièce pour l’écran, et Marius Constant a conçu la musique. « La
réalisation joue avec les perspectives et la profondeur du champ. Elle prolonge la
complexité et l'ambivalence de la pièce dont parle le metteur en scène et réalisateur lors
de l'entretien. La contradiction des points de vue au sein de cette dramaturgie se retrouve
dans l'alternance des gros plans. La façon dont Tchekhov demeure en retrait de la
situation en refusant de privilégier l'un des personnages vient probablement de son
expérience en tant que journaliste. Dans sa mise en scène, Peter Brook invite le spectateur
à rejoindre la posture de l'auteur en substituant l'observation intime au jugement. Le
public accède ainsi à toutes les dimensions d'une œuvre qui échappe aux limites du
réalisme et du drame social en s'ouvrant notamment au lyrisme. » (M.-I. Boula de
Mareuil, 1995)
Mercredi 20 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Maurice Bulbulian : Comment changer ?
Saltwater People Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1992, 121 min, 16 mm, VOA]
En présence de Maurice Bulbulian Dépossédés de leurs droits de pêche, les Indiens de la
Côte ouest constatent que les Blancs n'ont pas su établir, comme eux, des rapports
harmonieux avec la nature. Les résultats sont désastreux. Aujourd'hui, entre le saumon
sauvage et le saumon cultivé, entre la force des traditions et la loi du commerce, entre les
familles à nourrir et la réglementation gouvernementale, deux visions du monde
s'affrontent. Pourtant, l'heure est, plus que jamais, au dialogue. (ONF)
Jeudi 21 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Les Nouveaux monstres (I Nuovi mostri) Réal. : Dino Risi, Ettore Scola, Mario
Monicelli [It., 1978, 115 min, Beta num., VOSTF] avec Ornella Muti, Ugo Tognazzi,
Vittorio Gassman
Reprise du 16 mai
Jeudi 21 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Hommage à René Jodoin
Le Corbeau et le Renard Réal. : Michèle Pauzé, Pierre Hébert, Yves Leduc et Francine
Desbiens [Qué., 1969, 3 min]
Un corbeau sur un arbre perché, sachant manier le verbe et fort adroit en rhétorique,
s'adresse au renard alléché. Animation d'éléments découpés. Dernier envol Réal. :
Francine Desbiens [Qué., 1977, 8 min, 35 mm, VOF]
Maboule Réal. : Co Hoedeman [Qué., 1969, 6 min, 35 mm, SD]
La Faim / Hunger Réal. : Peter Foldès [Qué., 1973, 11 min, 35 mm, SD]
Un homme se livre aux abus de la surconsommation dans ce film d'animation s'articulant
autour de métamorphoses glaciales et monstrueuses. Une oeuvre majeure dans le
domaine de l'animation par ordinateur, produite par René Jodoin avec le soutien du
Centre national de la recherche scientifique. La Ville Réal. : Jean-Thomas Bédard [Qué.,
1970, 3 min, 35 mm, VOF]
Animation sur une chanson de Jean-Pierre Ferland. Les Fleurs de macadam Réal. :
Laurent Coderre [Qué., 1969, 3 min, 35 mm, VOF]
Une animation fantaisiste sur une chanson de Jean-Pierre Ferland, de la série « Chansons
contemporaines », une production de René Jodoin faisant écho à la série « Let's All Sing
Together / Chansons populaires » datant de la Deuxième Guerre mondiale, à laquelle il
avait collaboré. Tout écartillé Réal. : André Leduc [Canada, 1971, 4 min, 35 mm, SD]
Film de pixilation inspiré d'une chanson de Robert Charlebois. A pixilation film inspired
by a song of Robert Charlebois. Les Naufragers du quartier / One Way Street Réal. :
Bernard Longpré [Qué., 1980, 12 min, 35 mm, SD]
Entre chiens et loup Réal. : Pierre Hébert [Qué., 1978, 21 min, 16 mm, VOF]
Film d'animation engagé qui traite du chômage, du rôle de l'État et de la révolte des sanstravail, autant de thèmes que Brecht abordait dans ses oeuvres. Balablok Réal. : Bretislav
Pojar [Qué., 1972, 7 min, 35 mm, SD]
Des cubes et des sphères se livrent à une guerre qui conduit à l'absurde...
Jeudi 21 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Passion d'amour Réal. : Ettore Scola [It., 1981, 117 min, 35 mm, VF]
avec Bernard Giraudeau, Jean-Louis Trintignant, Laura Antonelli, Valeria d'Obici
Piémont, 1860. Le jeune capitaine Giorgio Bacchetti rencontre Clara, une femme mariée
et mère d'un enfant. Entre eux naît un grand amour, mais Giorgio est muté dans une
garnison de la frontière. Il y fait la connaissance de Fosca, une femme d’une laideur rare,
atteinte d’une maladie grave, mais d’une sensibilité aigue. Débute alors une relation
d’amour plutôt étrange… « Il est des histoires roses où les princes charmants épousent
d’abominables sorcières qui se transforment en pulpeuses déesses par la grâce de l’amour
et avec un peu de poudre de Perlimpinpin. Mais quelle baguette magique pourrait rendre
belle Fosca, héroine imaginée par le romancier Iginio Ugo Tarchetti? Dans cette Italie du
19e siècle, qui ressemble à un récit de Stendhal, à un conte cruel de Villiers de l’IsleAdam, Fosca demeure totalement et obstinément affreuse. Double crime : affreuse et
intelligente, ce qui accroit encore la répulsion qu’elle inspire à la société de son temps (et
peut-être du nôtre…). Pourtant, nous pardonnerions à Fosca sa double tare, si elle
consentait à rester humble, discrète, décente, tranquille. Bien à sa place. Bien comme il
faut. Hélas! Fosca est remuante, encombrante, hystérique. Emmerdante, pour tout dire. »
(P. Murat, 1981)
Repris le 22 mai à 19h
Vendredi 22 Mai
16 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
Le Tartuffe Réal. : Gérard Depardieu [Fr., 1984, 140 min, 35 mm, VOF] avec Elisabeth
Depardieu, François Périer, Gérard Depardieu
Reprise du 17 mai
Vendredi 22 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Passion d'amour Réal. : Ettore Scola [It., 1981, 117 min, 35 mm, VF] avec Bernard
Giraudeau, Jean-Louis Trintignant, Laura Antonelli, Valeria d'Obici
Reprise du 21 mai
Vendredi 22 Mai
21 h 00 - Salle Claude-Jutra
Panorama-cinéma présente
Un amour éternel Réal. : Keisuke Kinoshita [Jap., 1961, 103 min, 35 mm, VOSTF]
avec Hideko Takamine, Keiji Sada, Tatsuya Nakadai
Sadako a été forcée d'âtre mariée à un homme influent dans le village; mais son véritable
amour est parti à la guerre... et s'apprête à revenir.
Samedi 23 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
La Nuit de Varennes Réal. : Ettore Scola [Fr.-It., 1982, 144 min, DCP, VOF-VOI-STF]
avec Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni
Juin 1791, Louis XVI fuit à bord d'une berline pour gagner la frontière. Sur le même
chemin, le destin a réuni de bien curieux personnages. Le révolutionnaire Restif de la
Bretonne est face à un Casanova vieillissant entouré de royalistes en fuite. À Varennes,
Louis XVI et la reine sont arrêtés... « Comme dans Stagecoach, les différentes couches
sociales sont représentées dans La Nuit de Varennes. L’humour y foisonne, notamment
dans les digressions dont Scola émaille son récit pour expliquer tel détail d’époque. Mais
la principale qualité de ce film c’est qu’il nous ramène toujours, par le biais de l’anecdote
même la plus triviale au grand débat d’idées que pouvait charrier la révolution française.
Tous les idéaux d’alors trouvent des porte-parole ou des chantres à travers les situations
imaginées par Scola. Jamais le spectateur n’est trompé quant à l’objectif d’ensemble : La
Nuit de Varennes se veut avant tout un divertissement et ne prétend pas à une quelconque
objectivité historique. La distanciation est toujours présente. » (L. Perreault, 1982)
Repris le 24 mai à 19h
Samedi 23 Mai
19 h 30 - Salle Claude-Jutra
Cinéma de genre : les effets spatiaux
Star Trek Réal. : J.J. Abrams [É.-U.-All., 2009, 127 min, DCP, VOA]
avec Chris Pine, Simon Pegg, Zachary Quinto
Samedi 23 Mai
21 h 30 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Bal (Ballando, ballando) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr.-Alg., 1983, 112 min, 35 mm,
SD] avec Étienne Guichard, Francesco De Rosa, Régis Bouquet
En utilisant comme toile de fond le bal, Ettore Scola dépeint la société française à des
points clés de son histoire, depuis les années 1930 : le Front populaire, la guerre, l’arrivée
du jazz et du rock, la Libération… Les couples silencieux se font et se défont au gré de
l'histoire et de la musique. « Dans Le Bal, j’ai trouvé les trois thèmes qui me hantent,
dont je rêve même lorsque je ne travaile pas. Le temps, d’abord, le temps qui passe, c’est
un thème qui m’extasie. Le temps, c’est la chose la plus belle avec ses ruines, ses
infarctus, ses espoirs évanouis, ses illusions qui meurent, et à chaque jour qui nait une
illusion nouvelle… Ensuite, la solitude. Enfin, l’Histoire. Celle que vivent à petits gestes
de petites gens. » (E. Scola, 1983)
Repris le 27 mai à 21h
Dimanche 24 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
Five Broken Cameras Réal. : Emad Burnat, Guy Davidi [Pal.-Isr.-Fr., 2011, 90 min,
num., VOSTA]
Emad, paysan, vit à Bil’in en Cisjordanie. Il y a cinq ans, au milieu du village, Israël a
élevé un mur de séparation qui exproprie les 1700 habitants de la moitié de leurs terres,
pour "protéger" la colonie juive de Modi’in Illit. Les villageois de Bil’In s’engagent dès
lors dans une lutte non-violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres,
et de coexister pacifiquement avec les Israéliens. Pendant cinq ans, Emad filme les
actions entreprises par les habitants de Bil’in. Avec sa caméra, achetée lors de la
naissance de son quatrième enfant, il établit la chronique intime de la vie d’un village en
ébullition, dressant le portrait des siens, famille et amis, tels qu’ils sont affectés par ce
conflit sans fin. Cinq caméras brisées a été nominé pour un Oscar dans la catégorie du
meilleur film documentaire long métrage. « Emad filme la lutte de ses amis qui opposent
banderoles, slogans et jets de pierre aux blindés, gaz lacrymogènes et intimidations de
l’armée israélienne. La chronologie des événements est découpée en chapitres qui
correspondent à chacune des "vies" des caméras tenues en main par Emad. Certaines
recevront la balle qui lui était destinée. Cinq caméras. Cinq années durant lesquelles cette
résistance qui se veut non-violente gagne en intensité : médiatisation internationale,
ralliement d’une partie de la gauche israélienne à la cause de Bil’In, mais aussi
arrestations d’enfants, tirs à balles réelles, manifestants blessés et tués. » (L. Mikles,
2013)
Dimanche 24 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
La Nuit de Varennes Réal. : Ettore Scola [Fr.-It., 1982, 144 min, DCP, VOF-VOI-STF]
avec Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni
Reprise du 23 mai
Mardi 26 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Manoel De Oliveira : pour hommage
Val Abraham (Vale Abraão) Réal. : Manoel de Oliveira [Port.-Fr., 1993, 187 min, s.-t.
f.] avec Cecile Sanz de Alba, Leonor Silveira, Luís Miguel Cintra
Transposition, de nos jours, dans la région du Douro, de {Madame Bovary}. Emma
Bovary y devient Ema Païva. C'est un film actuel, culturel, concret, visible, palpable par
rapport à des choses invisibles, impalpables, comme l'esprit. Agustina Bessa Luís en
écrivant {Val Abraham} a multiplié les lieux, les histoires et les personnages et ma
volonté première était justement de faire un très, très long film. Montrer cette histoire
centrale, mais aussi l'histoire de chacun. (Manoel de Oliveira, 1996)
Mercredi 27 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Projections commentées du FNC
The Shining Réal. : Stanley Kubrick [R.-U., 1980, 146 min, DCP, VOA] avec Danny
Lloyd, Jack Nicholson, Shelley Duvall
Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à
vivre de longs mois de solitude. Danny, qui possède un don de médium, le "Shining", est
effrayé à l'idée d'habiter ce lieu, théâtre marqué par de terribles évènements passés...
« Dès que Jack s’installe à l’Overlook, on le voit parcourir les longs couloirs de l’hôtel,
faisant rebondir une balle contre les murs. Il s’arrête devant une maquette miniature du
labyrinthe qu’il contemple. Le plan de raccord est une plongée éloignée sur le vrai
labyrinthe que visitent Wendy et Danny, donnant ainsi l’illusion qu’ils sont observés de
haut par Jack. Ce que Jack regarde alors, ce n’est pas sa famille en modèle réduit sur
laquelle il pourrait exercer une quelconque domination (jusqu’alors, Jack les "subit" plus
qu’autre chose), mais les derniers remparts qui les protègent de lui, les liens sociaux et
moraux qui, une fois dans l’hôtel, seront annihilés. Dans chaque film de Kubrick il y a un
point de basculement, vers lequel toute la première partie du film tend et dont toute la
seconde partie découle. C’est par exemple le coup de foudre de Humbert Humbert pour
Lolita quand il la découvre dans son jardin en train de lire étendue sur l’herbe (Lolita,
1962). C’est l’utilisation par les hommes préhistoriques d’un outil, un os, qui va changer
le cours de l’humanité (2001). Le meurtre du sergent Hartman par Baleine et le suicide de
ce dernier (Full Metal Jacket, 1987). C’est la révélation d’Alice Harford de ses fantasmes
secrets à son mari (Eyes Wide Shut, 1999). Dans Shining, ce point de basculement se
situe très précisément lorsque Jack, seul dans le grand hall de l’hôtel, observe fixement la
tête baissée et les yeux relevés, presque en transe, les grandes fenêtres blanches sur
lesquelles s’abat la neige qui va contraindre les Torrance à ne plus sortir de l’Overlook.
Définitivement enfermé dans les limbes de son inconscient, Jack va pouvoir céder aux
sirènes de la folie. » (M. Santelli, 2007)
LE FILM SERA COMMENTÉ PAR KIM NGUYEN
Mercredi 27 Mai
21 h 30 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Bal (Ballando, ballando) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr.-Alg., 1983, 112 min, 35 mm,
SD] avec Étienne Guichard, Francesco De Rosa, Régis Bouquet
Reprise du 23 mai
Jeudi 28 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
The Family (La Famiglia) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1987, 129 min, 35 mm, VOSTA]
avec Andrea Occhipinti, Emanuele Lamaro, Fanny Ardant, Vittorio Gassman
Chronique d'une famille italienne à Rome de 1906 à nos jours racontée par son
patriarche : « À mettre ainsi bout à bout tout ce qui se passe dans une famille on ne sait
pas s'il y a de quoi rire ou de quoi pleurer. » « C’est une véritable gageure qu’un tel film!
Enfermer dans un (vaste) appartement quatre-vingts années de vie privée et publique, en
faisant oublier ce huis-clos, c’est déjà un tour de force. Mais La Famille c’est aussi une
merveille de finesse, de tendresse… et de rigueur. À force de cerner des individus très
particularisés, de les faire évoluer dans le même lieu, de combiner plans fixes et
mouvements, gros plans et vues d’ensemble, c’est paradoxalement notre propre histoire,
notre siècle, que Scola nous montre. Quelle modestie et quelle élégance que de gommer
le brillant, la performance qu’est ce film pour en imposer la justesse et la véracité. » (G.
Petiot, 1987)
Jeudi 28 Mai
19 h 15 - Salle Claude-Jutra
Cinéma d'animation
Le Grand Prix du siècle (Flaklypa grand prix) Réal. : Ivo Caprino [Norv., 1976, 77
min, 35 mm, VF]
En compagnie de ses amis le hérisson et l'oiseau, un bricoleur sympathique, spécialisé
dans la réparation de bicyclettes, invente un bolide inusité pour participer à une course
automobile. Ce film de marionnettes, réalisé par un pionnier de l'animation norvégienne,
est une oeuvre pleine de rebondissements et d'humour, de même que l'un des plus grands
succès d'assistance du cinéma norvégien. La version que nous vous présentons à été
doublée au Québec.
Vendredi 29 Mai
16 h 00 - Salle Claude-Jutra
Festival TransAmériques 2015
Presque Réal. : Priscilla Guy [Can., 2012, 7 min, Num., SD]
Un film sur les chutes inopinées, les sous-textes qui font glisser, les occasions qui filent
entre les doigts. Quand le rapport à l’autre (et à soi-même) devient un filet aux mailles
trop grandes, à travers lequel le sens s’échappe à mesure qu’on tente de le saisir. Corps
fugaces : empreinte Réal. : Crystal Pite, Marlene Millar, Philip Szporer [Can., 2011, 4
min, Num., SD]
Corps fugaces : empreinte est un film stéréoscopique en 3D de 4 minutes qui se penche
sur les thèmes de la perte, du souvenir et de la guerre en faisant appel à la danse
contemporaine et à l’animation. Réalisé par Marlene Millar, Crystal Pite et Philip
Szporer, le film met à l’honneur la chorégraphie de la star canadienne de la danse Crystal
Pite et le savoir-faire de l’animateur lauréat Théodore Ushev. (ONF) JardinsCatastrophes Réal. : Alan Lake [Qué., 2014, 18 min, Num., SD]
Dans un jardin irréel d’une étrange beauté, tapis quelque part aux confins de la psyché
humaine, des êtres se transforment au fil des saisons qui passent. Drawing Blank Réal. :
Stefan Verna [Qué., 2013, 5 min, Num., SD]
Une courte histoire de la folie Réal. : Isabelle Hayeur [Qué., 2014, 27 min, Num., SD]
Une courte histoire de la folie est un film de danse contemporaine, un voyage dans le
temps qui relate les moments importants des traitements de la maladie mentale au Québec
de la fin du 19e siècle à aujourd’hui, pour nous montrer leur évolution et les effets qu’ils
ont eu sur la qualité de vie des malades. (PRIM)
Vendredi 29 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
La Famille (La Famiglia) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1987, 129 min, 35 mm, VOSTF]
avec Andrea Occhipinti, Emanuele Lamaro, Fanny Ardant, Vittorio Gassman
Repris le 30 mai à 17h
Vendredi 29 Mai
21 h 15 - Salle Claude-Jutra
Maison de la poésie
En prière dans le champ magnétique Réal. : Suzan Vachon [Qué., 2014, 4 min, Num.,
VOF]
Every little breeze Réal. : Benjamin Hogue [Qué., 2014, 2 min, Num., VOF]
Shenley Réal. : Benoit Le Rouzès [Qué., 2014, 1 min, Num., VOF]
Les Highways Réal. : Olivia Lagacé [Qué., 2015, 1 min, Num., VOF]
I am a girl Réal. : Anne-Colette Godard, Seb Maurel [Qué., 2015, 3 min, Num., VOA]
Aimer Réal. : Nuria Menchaca [Qué., 2012, 4 min, Num., VOF]
Son corps parlait pour ne pas mourir Réal. : Cécile Gariépy [Qué., 2015, 1 min, Num.,
VOF]
Kiriyo Réal. : David Nadeau Bernatchez [Qué., 2008, 5 min, Beta num, VOF]
Ikwé Réal. : Caroline Monnet [Can., 2009, 5 min, Beta num, VOSTA]
Ian Ferrier : For body and light Réal. : Ben Rich [Qué., 2015, 3 min, Num., VOA]
Chœur(s) Réal. : Simon Dumas [Qué., 2014, 3 min, Num., VOF]
Ton nom dans ma main Réal. : Ariane Bilodeau [Qué., 2015, 3 min, Num., VOF]
Sisyphus, Outdone Réal. : Simon Dumas [Qué., 2014, 3 min, Num., VOA]
Dégel Réal. : Geneviève Gosselin-G. [Qué., 2014, 5 min, Num., VOF]
Adresse inconnue Réal. : Jean Coulombe [Qué., 2014, 1 min, Num., VOF]
Réparation Réal. : Jean Coulombe [Qué., 2011, 3 min, Num., VOF]
Nano solo #2 Réal. : Karoline Georges [Qué., 2012, 5 min, Num., SD]
Repères Réal. : Karoline Georges [Qué., 2015, 5 min, Num., VOF]
Samedi 30 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
La Famille (La Famiglia) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1987, 129 min, 35 mm, VOSTF]
avec Andrea Occhipinti, Emanuele Lamaro, Fanny Ardant, Vittorio Gassman
Reprise du 29 mai
Samedi 30 Mai
19 h 15 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Roman d'un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero) Réal. : Ettore
Scola [It.-Fr., 1995, 120 min, 35 mm, VOSTF]
avec Alberto Sordi, André Dussollier, Isabella Ferrari
Le film raconte l’histoire de Vincenzo Persico, titulaire d'un diplôme de lettres et vivant
très modestement avec sa mère, qui va peu à peu perdre son identité pour la retrouver
dans un endroit peu fait pour s'épanouir : la prison. « Vingt ans après Une journée
particulière, Ettore Scola reprend le décor qu’il avait déjà utilisé pour exprimer une autre
forme d’enfermement : analyste des espaces clos – même Le Capitaine Fracasse fut
ramené à un mouvement circulaire entièrement enregistré entre les quatre murs d’un
studio de Cinecittà –, observateur d’individus prisonniers de leur conditionnement social,
Scola trace une nouvelle variation sur le thème de la prison comme métaphore de la
condition humaine, la prison comme lieu où l’individu détaché des contingences pet
même se sentir heureux. […] Dans cette observation des menus faits de l’existence, Scola
retrouve ce qui a fait le meilleur de son œuvre, ce regard désenchanté sur la monotonie du
quotidien et la volonté d’échapper au regard des autres, dans une honorabilité de façade
qui devient, jour après jour, de plus en plus difficile à assumer. » (J. A. Gili, 1996)
Repris le 31 mai à 17h
Samedi 30 Mai
21 h 15 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Concurrence déloyale (Concorrenza sleale) Réal. : Ettore Scola [It., 2001, 105 min, 35
mm, VOSTA] avec Claude Rich, Diego Abatantuono, Gérard Depardieu, Sergio
Castellitto
En 1938, en Italie, deux commerçants en confection, concurrents et voisins, se détestent
et passent le plus clair de leur temps à se faire de mauvais coups et à se chamailler. L’un
est catholique; l’autre, Juif. Les familles des deux belligérants tentent par tous les moyens
de les amadouer, mais leurs conflits dégénèrent parfois en bagarres de rue. Et cela bien
que les garçons des familles rivales soient les meilleurs amis du monde et que la fille de
l'un tombe amoureuse du fils de l'autre. La montée du fascisme et de l’antisémitisme va
quelque peu atténuer cette rivalité… « Ettore Scola est le maître de la chronique
cinématographique, celle qui sait être quotidienne, humaine, tendre, légère, pour exposer
les grandes questions et montrer les drames profonds. Sous sa palette d’artiste de la
fresque historique au quotidien, l’heure sombre du fascisme se teinte de douces nuances
pour mieux mettre en relief son côté crépusculaire, pour faire ressortir son visage
humaine, trop humain. Dans Concurrence déloyale, le grand Scola trouve des trésors de
finesse, de tendresse et d’humour pour parler de la dérive raciste dans la Rome de 1938.
Des tambours de guerre, nous n’entendrons que des échos lointains et nous ne verrons
que l’ombre de quelques bombardiers glissant sur les murs millénaires d’une rue de la
Ville éternelle. » (R. Tremblay, 2004)
Repris le 31 mai à 19h
Dimanche 31 Mai
17 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Le Roman d'un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero) Réal. : Ettore
Scola [It.-Fr., 1995, 120 min, 35 mm, VOSTF] avec Alberto Sordi, André Dussollier,
Isabella Ferrari
Reprise du 30 mai
Dimanche 31 Mai
19 h 00 - Salle Claude-Jutra
Scola - La Rétro d’Ettore
Concurrence déloyale (Concorrenza sleale) Réal. : Ettore Scola [It., 2001, 105 min, 35
mm, VOSTA] avec Claude Rich, Diego Abatantuono, Gérard Depardieu, Sergio
Castellitto
Reprise du 30 mai