PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015 Date Heure
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PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015 Date Heure
PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015 Date Heure - Salle de la projection Nom du cycle Nom du film Réalisateurs [pays, année, durée, format, version] Complément de la projection ============================================================== Mercredi 1 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Jacques Giraldeau 1927-2015 Cinéma canadien : Jacques Giraldeau Réal. : Claude Jutra [Québec, 1961, 10 min, Beta SP] Lors de cette courte émission télévisée de la Société Radio-Canada, Claude Jutra interviewait des créateurs indépendants du cinéma québécois. Il rencontre ici Jacques Giraldeau, avec lequel il parle de ses premiers films et de son rôle de producteur. L'Ombre fragile des choses Réal. : Jacques Giraldeau [Québec, 2007, 90 minutes, beta num, VOF] Dans cette invitation au voyage qu'est L'ombre fragile des choses, en cette variation pour souvenirs ciselés, Jacques Giraldeau trace un pont admirable entre jadis et désormais. Délicatement, cette oeuvre filmique se déploie en une mosaïque de vestiges et d'images captés au fil des ans, au fil d'une vie. On y retrouve Évariste Quesnel, personnage énigmatique que l'on suit de Cuba à l'Île-aux-Grues, sans pouvoir le saisir, laissant telle une empreinte, l'endroit où il n'est plus. C'est un appel à contempler, à penser, à lire ces lieux. En sillonnant les fragments d'hier et d'aujourd'hui laissés pour la mémoire - journal, pellicule, peinture, lettre -, en questionnant notre relation à ces ombres, le cinéaste inscrit l'art comme archive de la réalité. Où se vit, en quelque sorte, une fin de l'effritement du temps. (ONF) Mercredi 1 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse The Rumour of True Things Réal. : Paul Bush [R.-U., 1996, 26 min, 35 mm, VOA] Un portrait de l'Occident contemporain vu à travers les images fugitives de jeux vidéos, de contrôles de lignes d'assemblage, de diagnostics médicaux, de recherche, de l'armée, etc. Les traces de notre société y sont esquissées indirectement mais de manière éloquente. Central Swiss Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 8 min, num, SD] Durant une fin de semaine achalandée dans les montagnes suisses, des skieurs prennent la pose. Deuxième film d'une série de portraits réalisés en chronophotograhie, montrant des gens étranges dans des places inhabituelles. The Cow's Drama Réal. : Paul Bush [R.-U., 1984, 38 min, 16 mm, VOA] Une histoire toute simple : une vache dans un champ, deux jours passent alors que se succède une séquence de petits incidents. Entre les deux journées, un fermier chante un air traditionnel sur le travail, l'amour et la mort. Prix 1984 de la programmation itinérante British Art Show UK. Repris le mercredi 8 avril, 21 h. Jeudi 2 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Coups de cœur des collègues Marock Réal. : Laïla Marrakchi [Mar.-Fr., 2005, 100 min, 35 mm, VOSTF] avec Matthieu Boujenah, Morjana Alaoui, Razika Simozrag Casablanca, l'année du bac. L'insouciance de la jeunesse dorée marocaine et tous ses excès : courses de voitures, amitiés, musiques, alcool, mais aussi les premières histoires d'amour et l'angoisse de passer à l'âge adulte... Marock comme un Maroc que l'on ne connaît pas, à l'image de Rita, 17 ans, bien décidée à vivre comme elle l'entend. « Après des courts métrages remarqués, notamment Deux cent dirhams, Laïla Marrakchi choisit dans son premier long métrage de raconter son année du bac. Elle l'a vécue à Casablanca et c'est là que se situe le film, en 1997, dans le quartier hyper-bourgeois d'Anfa, à l'époque du roi Hassan II où la classe dirigeante était sûre de ses privilèges. Son actrice, Morjana Alaoui, y est une alter ego débordante d'énergie, farouche et rentre-dedans, incarnant une Rita qui veut mordre la vie à pleines dents, au mépris des règles traditionnelles et notamment religieuses. À travers Rita et ses copains et copines, c'est une jeunesse espiègle et insouciante que Laïla Marrakchi cherche à décrire, qui provoque les aînés et affirme son indépendance pour entrer dans l'âge adulte. » (O. Barlet, 2005) Le Choix de Nabil El Khalloufi, commis comptable. Jeudi 2 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse His Comedy Réal. : Paul Bush [R.-U., 1994, 8 min, 35 mm, VOA] Voyage au centre de l'enfer... Les gravures de Gustave Doré pour la Divine comédie de Dante sont reproduites et animées à l'aide de la technique de gravure sur pellicule. Still Life with Small Cup Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 3 min, 35 mm, VOA] Une interprétation radicale d'une gravure de l'artiste italien Giorgio Morandi, animée à l'aide de la technique consister à graver l'émulsion recouvrant la pellicule. Furniture Poetry Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 5 min, 35 mm, SD] Comme est-il possible de prouver que cette table ne disparait pas ou ne change pas de forme quand vous avec le dos tourné ? Le réalisateur contribue à ce débat philosophique en substituant des tables, des chaises, des vases, des fruits et tout ce qu'il peut trouver dans sa maison. Pixillation. Dr Jekyll and Mr Hyde Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Imaginez que la caméra est atteinte d'une psychose similaire à la schizophrénie ; supposez maintenant que cette maladie transforme légèrement chaque photogramme du film tout en laissant la narration intacte. Pixillation. While Darwin Sleeps Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 5 min, 35 mm, SD] Des milliers d'insectes apparaissent tout au long du film un photogramme à la fois, comme si des millions d'années d'évolution des espèces prenait place en quelques minutes. Comme si les images rêvées par Charles Darwin étaient le résultat d'une consommation d'hallucinogènes. Photos animées et pixillation. Paul Bush Talks Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 2 min, num, VOA] Paul Bush parle de la fabrication de While Darwin Sleeps et de son affection pour le cinéma, mais le film essaie de dominer son discours et parvient à l'engloutir complètement. Prise de vues réelles. Secret Love Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 3 min, 16 mm, VOA] Durant des célébrations dans un village, un père danse avec sa fille, puis une querelle éclate. Des villageois tentent de prendre parti. Surgit une violence qui devient incontrôlable. Musique : Father and Daughter, de Percy Grainger. Film gravé sur la pellicule. Pas de Deux de Deux Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Une présence parasitique a pris le contrôle entier des mouvements d'un duo... Quatre danseurs composent les interprètes de ce pas de deux tiré du Lac des cygnes de Tchaikovski. Pixillation. Room 2 Commercial Réal. : Paul Bush [R.-U., 2000, 2 min, num, SD] Cette publicité pour un nouveau magasin de meubles en Écosse consiste en des biens ménagers animés en pixillation et d'images paintes et gravées directement sur la pellicule. Production : Picasso Picture. Geisha Grooming Réal. : Lisa Milroy, Paul Bush [R.-U., 2003, 3 min, num, SD] Une geisha moderne se prépare à une folle sortie nocturne. Dessiné à la main. Shinjuku Samurai Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 6 min, num, SD] Vingt-six citoyens de Tokyo s'interrompent un moment devant une caméra dans Shinjuku, le quartier des divertissements très achalandé de la capitale du Japon. Chronophotographie. Busby Berkeley's Tribute to Mae West Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 1 min, Beta num, SD] Un hommage très personnel aux chorégraphies de Busby Berkeley et au sex appeal de Mae West. Lay Bare Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 6 min, HD Cam, SD] Portrait composite du corps humain, le montrant tel qu'on le voit rarement dans les relations les plus intimes que nous entretenons avec notre famille et nos amants. Pixillation The Albatross Réal. : Paul Bush [R.-U., 1998, 15 min, 35 mm, VOA] Les gravures sur bois du XIXe siècle illustrant The Rime of the Ancient Mariner, de Samuel Taylor Coleridge, pennent vie grâce à la gravure sur pellicule couleur. (Gravure sur pellicule.) Repris le jeudi 9 avril, 19 h. Jeudi 2 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Boris Lehman – Œuvres nouvelles Tentatives de se décrire Réal. : Boris Lehman [Belg.-Fr.-Can., 2005, 165 min, 16 mm, VOSTA] « Tentatives de se décrire, c’est à la fois un processus de cinéma en continu, un voyage poétique, et une transformation du monde sur le champ, a fresco. Ce qui compte, c’est le travail en cours, c’est le voyage, il n’y a pas de repos possible, il n’y a pas de terre promise chez Boris Lehman. Son territoire, c’est le processus cinématographique luimême, et pas le film prémédité : pas de clôture, il nous embarque au-delà des frontières, de toutes les frontières. Avec ce dernier film, on pourrait presque dire ce dernier épisode, Boris nous entraîne dans une drôle d’aventure aux confins de notre humanité; rarement nous aurons été aussi loin, aussi près de nous-mêmes. Voilà un film vertigineux, d’où le sens jaillit à profusion comme à la source de Jouvence, qui procède par mises en abyme, aux formes variables à chaque tour de roue, nous conviant à un festin du corps et de l’esprit, et nous laissant pantois de visions savamment avivées. » (M.-C. Treilhou, 2006) Faire le tour de soi inlassablement impossible évidemment mais que faire d'autre Je reviens sur moi-même comme dans un rêve nostalgique filmer chaque fois ce qui n'est déjà plus ce qui est mort en moi le passé déjà et l'ombre de moi-même Je filme encore pour dire que je filme non tant ce que j'ai oublié de filmer mais ce qui n'était pas encore (Boris Lehman) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Vendredi 3 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Boris Lehman – Œuvres nouvelles Choses qui me rattachent aux êtres Réal. : Boris Lehman [Belg., 2010, 15 min, 16 mm, VOSTA] Je montre à la caméra quelques objets de mon quotidien (qui sont aussi des allégories) ayant appartenu à d’autres que j’ai aimés ou côtoyés pour finalement constater et conclure que « Je suis la somme de tout ce que les autres m’ont donné ». Musée sentimental dont je serais le gardien. Chaque objet, « chaque chose » a son histoire. Quel lien mystérieux peut-il y avoir entre ces choses ? Entre ces choses et moi? (Boris Lehman) « Dans le film, la question de l’appartenance va à rebours : l’attribution d’appartenance est d’emblée une dépossession puisque, à l’évidence, ces objets sont détachés de leurs propriétaires nommés, ils appartiennent maintenant à celui qui les présente ou plutôt à celui qui en a l’usage (valeur d’usage). Il ne s’agit ni de les rendre à leurs propriétaires, ni de les vendre (au spectateur). On les montre, on les manipule dans la plupart des cas (se coiffer de « la casquette de Lois », s’asseoir dans « le fauteuil de Marie », s’étendre sur « le canapé de Nadine », se regarder dans « la psyché de Milady »). Encore faudrait-il distinguer les cas où l’usage précède la nomination et la déclaration d’appartenance des cas où l’usage les suit : on s’asseoit dans le fauteuil puis on l’identifie et le nomme ; on identifie et nomme le canapé et on s’y étend ensuite. On nous dit que ces objets ont une histoire (ils proviennent de quelqu’un), ils ont fait l’objet d’un déplacement : manifestement pas d’un échange, en tout cas pas monétaire. D’un don plutôt ou d’un dépôt. Peut-être d’un oubli ou d’un abandon. Il y a même des objets qui ne sont à personne (une pomme), ou à une/des inconnue(s) (un, deux, trois parapluies). Don, dépôt, oubli : trois modalités du dessaisissement dans un registre qui ne passe pas par l’équivalent général, l’argent qui, certes, permet l’échange (on nous le ressasse depuis Aristote) mais aussi la spéculation, l’augmentation de prix (rareté), et en tous les cas efface l’histoire de l’objet, son propriétaire d’origine ou actuel. Jeté sur le marché l’objet devient une marchandise dont la valeur est désormais abstraite. C’est ici exactement le contraire : on rattache l’objet à son origine, son possesseur, son usager. Quand il échoit au présentateur-utilisateur, il est constitué de toutes ces strates. » (F. Albera, 2011) Histoire de mes cheveux Réal. : Boris Lehman [Belg., 2010, 91 min, 16 mm, VOSTA] L’histoire de mes cheveux tient en deux lignes (ou en deux phrases). Ils étaient noirs et longs. Ils sont devenus blancs. Je ne les ai plus coupés depuis 1982, il y a donc bientôt 28 ans. L’histoire de mes cheveux est un voyage, aussi bien dans l’espace que dans le temps. Ceux qui cherchent dans ce film quelque vérité tant géographique que scientifique ou qu’historique seront déçus. Le film prend conscience des faits et lieux réels pour aussitôt s’en distancier, par le biais de la poésie et de la fiction. L’auteur a mélangé à sa façon l’histoire de Samson et Dalila, le voyage des condamnés à mort jusque dans les camps, la science des cheveux et quelques réflexions sur le sens et la fragilité de la vie. (Boris Lehman) « Dans cette sorte d’inventaire, on retrouve tout le sens, inséparable et mêlé, de la fantaisie et de l’émotion, de la retenue et de l’épique de Boris Lehman. Car ces cheveux l’emmènent très loin, sur des fronts où il était question de les tondre : prisonniers des camps nazis ou soviétiques. Car, par une digression aussi surprenante que limpide, du cheveu bavard faisant office de mémoire par le truchement de la science, il se lance pour faire l’expérience du monde, ce qui ne sera pas cette fois une ellipse mais bien le régime de représentation du film. Boris Lehman part à l’Est, se rend à Lvov, ville natale de son père, sur les traces de ses origines – juives. Il n’y trouve rien. Puis erre sur les traces de ghettos liquidés, de camps dont il ne reste plus rien. Ce serait donc pour ça que l’on rasait les cheveux : priver des millions d’individus de leur archive, tandis que ces lieux sont privés de la représentation de leur barbarie passée. Cette projection dans l’espace est évidemment marquante quand on la met en relation avec l’aspect très centripète de Lettres à mes amis… De même que la façon fluide dont le film se fait, tout le contraire de celui précité, véritablement arraché à son impossibilité. En s’étant trouvé précédemment, Boris Lehman, vagabond magnifique (renvoyant à un autre, peut se permettre de se perdre à nouveau dans Histoire de mes cheveux. D’autant que c’est pour mieux se retrouver. » (A. Hée, 2012) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Vendredi 3 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Boris Lehman – Œuvres nouvelles L'art de s'égarer ou l'image du bonheur Réal. : Boris Lehman, David Legrand [Belg., 2014, 45 min, Num., VOF] Évocation du dernier jour de la vie de Walter Benjamin. « Ce que je cherche en faisant mes films, c’est une certaine liberté (je ne travaille pas avec des scénarios écrits), une autonomie (je travaille avec mon propre matériel), pouvoir à tous moments changer d’idée, s’adapter aux circonstances, au temps qu’il fait…) et se donner du temps. Le tournage, la prise d’images et de sons (je dirais plutôt la cueillette) est une première étape. Il y en a une autre très importante, c’est le montage. Après avoir amassé tous les éléments, on les organise, et c’est là l’essentiel pour construire un film. Il y a donc des choix à faire, des manipulations, et c’est très proche de la fiction. On se construit sa propre image, peut-être même sa vie. Si on met en scène son propre corps — le corps comme œuvre d’art (cf le body art, Orlan, Lydie Jean-dit-Panel) — la question de la gêne et de l’impudeur peut se poser. Qu’est-ce qu’on peut montrer ? Qu’est-ce qu’on ne peut pas montrer (de soi, des autres)? User de la caméra comme un stylo, écrire avec la caméra sans passer par l’écrit. Différentes formes sont possibles : la lettre, les mémoires, l’essai, la confession, le journal, l’autoportrait et parfois même l’animation ou la fiction. Ça commence toujours par l’enregistrement de quelque chose puis par des réflexions sur ce qu’on a filmé (la voix de l’auteur est souvent une donnée fondamentale). C’est ainsi que le film se met à vivre et révèle l’identité du cinéaste. » (B. Lehman, 2014) Before the Beginning Réal. : Boris Lehman, Stephen Dwoskin [Belg., 2013, 73 min, Num., VOF] Deux cinéastes indépendants pratiquant volontiers l'auto-fiction, se mettent à se filmer pour mieux se parler. Malgré leur différence de langue et de style, le film est avant tout une tentative d'imiter, voire de devenir, l'autre, ce qui se heurte à une impossibilité. Mais le film est justement l'histoire de cette collision. Les saynettes filmées sans scénario préalable, se succèdent comme dans un jeu de piste. « Le récit à la première personne, au cinéma, ne va pas de soi. L’implication personnelle dans une œuvre, dans un film, n’est pas une chose évidente. Dans le cinéma commercial, on se contente de fabriquer des produits, avec beaucoup d’argent, des moyens techniques considérables, des acteurs, sans que sa propre vie privée ne soit questionnée ni mise en danger. Dans ces conditions, aucune intimité ne peut être captée. Seul le spectacle prime (voir par exemple La vie d’Adèle). Cependant certains cinéastes ont essayé de se dévoiler au travers de fictions inspirées de faits et gestes vécus (Ingmar Bergman, Federico Fellini, François Truffaut). D’autres – pas si nombreux que ça – ont tenté d’être à la fois devant et derrière la caméra, mais le plus souvent, leurs films étaient scénarisés et ils y jouaient un rôle, un personnage qui n’était pas eux : Charlot pour Chaplin, Hulot pour Tati, Macbeth, Othello ou Citizen Kane pour Orson Welles… et même Michele pour Nanni Moretti. Avec ceux qui pratiquent le journal filmé (Jonas Mekas, David Perlov, Alain Cavalier, Naomi Kawase) il en va tout autrement. La distance entre l’auteur et la personne filmée se réduit. Toutes les personnes filmées jouent eux-mêmes. Ils sont à l’écran ce qu’ils sont dans la vie, sans masque, sans travestissement. Si bien que parfois cela peut ressembler à des films documentaires, sans point de vue ni mise en scène. Dans le cinéma indépendant, marginal ou expérimental, on dénombre aujourd’hui un grand nombre de journaux filmés. Le journal est lié à une technique simple et solitaire, à des moyens pauvres, il demande un travail qui s’échelonne sur une longue période, avec une pratique de tous les jours, et aussi une espèce de désintéressement pour les questions d’argent, de production, de diffusion. C’est proche du cinéma d’amateur. » (B. Lehman, 2014) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Vendredi 3 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma muet : King Vidor Wine of Youth Réal. : King Vidor [É.-U., 1924, 72 min, 35 mm, INTA] Portrait de la jeunesse aisée de la côte ouest américaine, au coeur des années folles. Moeurs libres, ambiguités malaisantes et dérapages contrôlés par des aînés bigots. Ce film frais met notamment en vedette la star québécoise Pauline Garon. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 3 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse Babeldom Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 84 min, DCP (le 3 avril), Blu-Ray (le 10 avril), VOA] Babeldom est une ville si massive, elle croit à une telle vitesse que, bientôt, dit-on, la lumière elle-même n’échappera pas à son attraction gravitationnelle... Comment, dès lors, deux amants communiquent, l’un à l’intérieur de la ville et l’autre à l’extérieur ? Une élégie à la vie urbaine, avec en toile de fond la cité du futur, construite à partir de films tournés dans des villes de partout dans le monde (Londres, Osaka, Barcelone, Berlin, Dubai, Shanghai) et basée sur les recherches les plus récentes dans les domaines de la science, de la technologie et de l’architecture. (Source : Festival du nouveau cinéma, édition 2013). Repris le vendredi 10 avril, 19 h. Samedi 4 Avril 15 h 00 - Salle Fernand-Seguin Paul Bush, le philosophe qui s'amuse Classe de maître de Paul Bush Réal. : [, 90 min] Le cinéaste d'animation britannique Paul Bush décrit son travail, son cheminement artistique et fait un retour sur ses œuvres marquantes. ENTRÉE LIBRE Samedi 4 Avril 16 h 00 - Salle Claude-Jutra Les Essentiels Tenue de soirée Réal. : Bertrand Blier [Fr., 1986, 84 min, 35 mm, VOF] avec Gérard Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou Monique ne supporte plus la vie misérable qu’elle mène avec son pauvre conjoint Antoine. Un soir, le couple rencontre le tumultueux Bob qui surgit dans leur vie et les entraîne dans une série improbable de cambriolages rocambolesques, mais fructueux. Monique profite enfin d’une nouvelle vie luxueuse, mais Antoine s'inquiète. Il est intimidé par Bob et ne comprend pas ce qu’il veut. Antoine a l’impression que Monique lui échappe, mais comprend rapidement que Bob s’intéresse davantage à lui qu’à elle. Monique le pousse à accepter ses avances afin de continuer à profiter de leur nouveau train de vie. Antoine prend sur lui et y trouve presque son compte… Avec Tenue de soirée, Blier traite sans ménagement de l’homosexualité, du travestissement et du triolisme. Le film mêle une tendresse mélancolique à des dialogues crus et décalés. Serge Gainsbourg accompagne le film d’une délicieuse bande-son. «Tenue de soirée [1986] est un sujet que j'avais en tête depuis longtemps. Sur le tournage des Valseuses, je disais à Gérard, à Patrick et à Miou-Miou : "Le jour où nos affaires iront mal, on fera Rimmel - le titre initial de Tenue de soirée." Michel Blanc a remplacé Patrick, et le film a cartonné comme je m'y attendais. L'affiche, qui annonçait en énorme "Putain de film !", a beaucoup aidé. » (Bertrand Blier, 2010) Samedi 4 Avril 18 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma de genre : les effets spatiaux 2001: A Space Odyssey Réal. : Stanley Kubrick [R.-U.-É.-U., 1968, 160 min., DCP, VOA] avec Gary Lockwood, Keir Dullea, William Sylvester Un énigmatique monolithe noir, présent sur la lune depuis des millénaires, est déterré par une équipe de scientifiques. Cette découverte va profondément modifier le destin des astronautes du vaisseau «Discovery» et celui de l'humanité tout entière. Avec l'utilisation vériste des effets spéciaux, le rapport entre la musique et les images d'un raffinement extrême, et son scénario porté par un véritable souffle métaphysique questionnant le destin de l'humanité prise entre sa propre finitude et l'infini de l'univers, 2001: a space Odyssey (1968) a marqué à jamais l'histoire des films de science-fiction et, plus encore et tout simplement, celle du cinéma. «Des livres entiers ont été écrits sur le sujet. À bien des égards, 2001 : l'odyssée de l'espace reste une énigme. D'une lenteur insoutenable, il n'en est pas moins passionnant. Quasi exempt d'action, la tension est constamment à son comble et, lorsqu'il plonge le spectateur dans un abîme de perplexité, c'est dans un but assumé et revendiqué. "Si vous comprenez 2001 : l'odyssée de l'espace, c'est que nous avons échoué. Notre but étant de soulever d'avantage de questions que d'y répondre." Ainsi parlait Arthur C. Clarke, célèbre inventeur et écrivain de science-fiction britannique, coauteur avec Kubrick du film. Le cinéaste fait appel à lui dès 1964. Il souhaite réaliser rien moins que "le film de science-fiction de référence". La course à la Lune bat alors son plein, mais Neil Armstrong et Buzz Aldrin ne fouleront le sol lunaire que cinq années plus tard. [...] Hanté par l'idée de marquer l'histoire du genre par le réalisme et la crédibilité de son film, Stanley Kubrick convainc de grandes firmes, telles que la Nasa, Pan Am, IBM, Boeing, Bell Telephone (actuel AT&T), Chrysler, General Electric ou Whirlpool (qui créera la machine à nourriture à zéro G), d'échanger leurs technologies à venir contre une participation à l'aventure. [...] Cette recherche de crédibilité absolue explique aussi les fins différentes entre le livre et le film. Les effets spéciaux ne parvenant pas à restituer convenablement les anneaux de Saturne (destination finale du roman), la mission est déroutée vers Jupiter. Chaque détail compte. Kubrick engage un pilote de la US Air Force, Frank Miller, pour prêter sa voix au contrôleur de mission. Quant aux vaisseaux eux-mêmes, le cinéaste fait évidemment appel à une agence spécialisée dans les problèmes spatiaux, ayant travaillé pour la Nasa, afin de réaliser le design des astronefs. Leur style évoluera en fonction des découvertes du jour. La capsule, comme toutes les technologies apparaissant dans le film, est encore extrêmement crédible aujourd'hui. Pari gagné.» (I. Mazzacurati, 2011) Samedi 4 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Les romanciers invités Les Bons Débarras Réal. : Francis Mankiewicz [Qué., 1980, 114 min, 35 mm, VOF] avec Charlotte Laurier, Germain Houde, Marie Tifo Dans les Laurentides, Michelle vit modestement en vendant aux habitants du village le bois de chauffage qu'elle coupe autour de sa maison. Elle est aidée dans sa tâche par son frère Guy, un simple d'esprit, et par Manon, sa fille de 11 ans, qui l'aime passionnément. Michelle entretient également une liaison avec le chef de la police locale, dont elle devient enceinte. Mais la nouvelle de la grossesse bouleverse Manon, qui ne reculera devant rien pour écarter tous ses rivaux et conserver l'amour exclusif de sa mère. « Les Bons débarras impressionne à la fois grâce à ses magnifiques dialogues, mais aussi parce que la mise en scène de Francis Mankiewicz sert de contrepoids au surréalisme des personnages. Le cinéaste offre une réalisation simple et sobre, aux antipodes de l’écriture éclatée de Ducharme. Michel Brault, fidèle à lui-même, signe une direction photo magnifique qui respecte le ton de la mise en scène. Rien de léché ou de tape-à-l’œil dans son travail, seulement des images finement étudiées et superbes. Le texte de l’auteur de La Vallée des avalés n’aurait sans doute pas traversé aussi bien l’épreuve du temps sans avoir été porté par une distribution de premier ordre. Le jeu de Charlotte Laurier est resté gravé dans la mémoire collective des Québécois comme une des grandes interprétations de notre cinéma, et avec raison. La jeune fille, alors âgée de 14 ans, donne l’impression d’être une femme dans le corps d’une petite fille, en même temps qu’une enfant triste et seule dans un monde qu’elle ne comprend pas. Marie Tifo impressionne par son jeu d’une jeune femme désinvolte doublée d’une mère à l’instinct maternel chancelant. Mais de tous ces acteurs de haut niveau, c’est Germain Houde qui offre la performance la plus fascinante. » (N. Krief, 2008) PRÉSENTATION DE MARIE-SISSI LABRÈCHE Dimanche 5 Avril 15 h 00 - Salle Claude-Jutra Boris Lehman – Œuvres nouvelles Mes 7 lieux Réal. : Boris Lehman [Belg., 2013, 323 min, DCP, VOFSTA] Mes 7 lieux commence au moment où je suis expulsé de plusieurs lieux qui me sont chers. Qui me servent tout aussi bien de domiciles que de lieux de vie et de travail. C'est le début de mon errance urbaine qui me fera faire en dix années un périple de trois cents mille kilomètres avant de revenir à peu près à mon point de départ. Une aventure physique autant que métaphysique. Fragments de films documentaires, de journal intime, de notes de chevet, de bouts de fiction, Mes Sept Lieux est un essai sur le temps qui passe, agrémenté d'un fatras de réflexions légères et graves, en définitive une tentative tout simplement d'exister. C’est le quatrième épisode de la fiction autobiographique Babel, commencée en 1983. (Boris Lehman) « Parcourir tous les lieux de ma vie, revoir et filmer mes amis : tout un programme. C'est ce que j'ai essayé de faire, et cela m'a pris plus de 10 ans (1999-2010). Le film — divisé en 10 parties — se présente sous la forme d'une mosaïque, de petits films imbriqués les uns dans les autres, reliés entre eux comme dans une vaste fresque ou une tapisserie. Le film gagne ainsi dans son aspect philosophique, car pour moi le film est davantage une réflexion sur ma façon de vivre plutôt qu'un simple reportage sur ma vie. » (B. Lehman, 2014) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Il y aura un entracte vers 18h00. Mardi 7 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra À la demande générale P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d’étranges crimes aux abords d’un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d’une bande de jeunes crapules menée par P’tit Quinquin et Ève, son amoureuse. Version inédite pour le cinéma. « J’aime le tragique, je trouve ça beau, mais j’aime aussi beaucoup Mel Brooks, les Monty Python, la comédie italienne… Mais longtemps, je ne voyais pas comment concilier ces deux veines. Je me disais, j’aimerais bien faire une comédie, mais sur quoi, et comment ? Je ne me voyais pas m’embarquer avec les comédiens comiques français… Mais je me suis souvenu que sur mes tournages, on a toujours ri. Le comique a toujours rôdé chez moi. J’ai toujours emmené mes acteurs et mes films vers le tragique mais je savais qu’on était capables de rire, de faire des choses drôles. Le déclic de P’tit Quinquin, a consisté à faire la même chose qu’avant mais en déréglant. Le tuyautage est le même, je prends une trame tragique, une histoire sombre… Ensuite je vais assez loin dans le casting. On m’a dissuadé de prendre Carpentier, le flic adjoint qui veut conduire sur deux roues, pour des histoires d’assurance. Mais je ne voulais pas de cascadeur, je voulais Carpentier. Carpentier ne sait pas bien conduire, du coup il amène du comique naturellement. Je les prends comme ils sont et me nourris de ce qu’ils sont. » (B. Dumont, 2014) Repris le 14, le 21 et le 28 avril à 19h Mardi 7 Avril 19 h 00 - Salle Norman-McLaren ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SPÉCIALE ***Informations importantes relativement à l'AGS de ce soir*** Le respect des règlements généraux de la Cinémathèque québécoise exige que les nouveaux membres soient acceptés par le Conseil d'administration. La liste des nouveaux membres sera soumise au Conseil à 16 heures mardi. Par conséquent, toute personne désirant devenir membre après 15:30 mardi le 7 avril, ne sera pas autorisée à assister à l'assemblée générale. PAR CONTRE LORS D'UN RENOUVELLEMENT DE CARTE DE MEMBRE À L'ENTRÉE, L'ACCÈS À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SERA ACCEPTÉ. Mercredi 8 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Projections commentées du FNC Le Vendeur Réal. : Sébastien Pilote [Qué., 2011, 107 min, 35 mm, VOF] avec Gilbert Sicotte, Jean-François Boudreau, Nathalie Cavezzali Marcel Lévesque, un habile et facétieux vendeur d’automobiles en fin de carrière ne vit que pour trois choses : son travail, sa fille unique Maryse, et son petit-fils Antoine. Il est le meilleur vendeur du mois depuis des années chez le concessionnaire où il a passé sa vie, dans une petite ville mono-industrielle en déclin. Durant un hiver qui n’en finit plus, et pendant que l’usine de pâtes et papiers vit une autre fermeture temporaire, Marcel Lévesque ne pense qu’à sortir ses américaines chéries de la cour enneigée. Un jour, le vendeur fait la rencontre de François Paradis, un travailleur de l’usine au chômage… Un film qui parle de l’homme aliéné, de culpabilité, de religion et de vente automobile. « Le film se fait le témoin discret d’une société en pleine métamorphose. Les usines ferment. Dans les petites localités, où la vie s’est organisée autour d’un grand employeur, le coup est encore plus difficile à encaisser. Des drames personnels surgissent. Forcément. C’est à travers ces petits et grands drames du quotidien que Pilote explore les dessous de la crise. Avec finesse et sensibilité. Le vendeur n’emprunte pas du tout les allures d’un film militant, mais il fait pourtant écho mieux que n’importe quel pamphlet au caractère impitoyable à ce que certains appellent le "capitalisme sauvage". Ponctué d’une trame musicale délicate (signée Pierre Lapointe et Philippe Brault), magnifié par les images hivernales de Michel La Veaux, ce premier long métrage impressionne. La maîtrise qu’affiche Sébastien Pilote, tant du côté de l’écriture que de ses choix de réalisation, laisse en effet entrevoir une œuvre à venir très riche. » (M.-A. Lussier, 2011) LE FILM SERA COMMENTÉ PAR SÉBASTIEN PILOTE Mercredi 8 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Villes en friches To Taste the Ground Réal. : Shannon Harris [Canada, 2014, 24 min, num, SD] Documentaire lyrique abordant le cycle des saisons à travers le prisme d'une ferme bio de Colombie britannique. La méthode de tournage, réalisée avec une caméra bolex 16 mm, contribue à illustrer l'aspect journalier, solitaire et fragile du contexte que l'on nous représente. Green Dream Réal. : Maia Iotzova [Can., 2014, 55 min, num, VOA] En présence de Maia Iotzova Tourné entre la Bulgarie et Montréal, ce film réalisé de manière entièrement indépendante pose la question des lieux en friche dans les grands espaces urbains, de leur rôle dans un écosystème fragile et de leur dimension poétique. En présence de Maia Iotzova et de Shannon Harris Mercredi 8 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse The Rumour of True Things Réal. : Paul Bush [R.-U., 1996, 26 min, 35 mm, VOA] Un portrait de l'Occident contemporain vu à travers les images fugitives de jeux vidéos, de contrôles de lignes d'assemblage, de diagnostics médicaux, de recherche, de l'armée, etc. Les traces de notre société y sont esquissées indirectement mais de manière éloquente. Central Swiss Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 8 min, num, SD] Durant une fin de semaine achalandée dans les montagnes suisses, des skieurs prennent la pose. Deuxième film d'une série de portraits réalisés en chronophotograhie, montrant des gens étranges dans des places inhabituelles. The Cow's Drama Réal. : Paul Bush [R.-U., 1984, 38 min, 16 mm, VOA] Une histoire toute simple : une vache dans un champ, deux jours passent alors que se succède une séquence de petits incidents. Entre les deux journées, un fermier chante un air traditionnel sur le travail, l'amour et la mort. Prix 1984 de la programmation itinérante British Art Show UK. Reprise du mercredi 1er avril, 20 h 30. Jeudi 9 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma québécois et canadien The 13th Letter. Tournage. Réal. : Oscar Marcoux [Québec, 1951, 2 min, num, muet] Oscar Marcoux, employé à Québec Productions documentait avec sa caméra les tournages qui avaient lieu au début des années 1950 en Montérégie. Ce film numérisé à partir d'une copie des collections de la Cinémathèque québécoise montre le cinéaste Otto Preminger en tournage à Saint-Denis et Saint-Marc-sur-le-Richelieu. Le film en production, The 13th Letter, mettait entre autre en vedette Charles Boyer. Le curé du village. Tournage. Réal. : Oscar Marcoux [Québec, 1949, 5 min, 16mm, muet] Oscar Marcoux, employé à Québec Productions a documenté avec sa caméra le tournage du Curé du village de Paul Gury. Ce film mettait en vedette Ovila Légaré. Le présent document provient des collections de la Cinémathèque québécoise. Basse-Ville de Québec Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 6 min, Beta SP, muet] Portrait précis et humain de la Basse ville de Québec dans les années 1950. Quartier StRoch Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 11 min, Beta SP, muet] Images en mouvement en couleurs qui témoignent de la densité et de la vitalité du Quartier Saint-Roch à Québec au tournant des années 1960. En Gaspésie Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1960, 5 min, muet] Filmé entre 1940 et 1960, ce document témoigne des transformations considérables de la Gaspésie à cette époque, tout en illustrant avec une grande maîtrise l'ouvrage des pêcheurs tout comme la beauté du bord de mer. Montréal 1955 Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1955, 5 min, beta sp] Images en mouvement de Montréal. Principalement, nous y voyons le vieux Montréal, le Mont Royal et l'intensité du traffic urbain. L'île d'Orléans Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1941, 10 min, Beta SP, muet] Film de commande à visée touristique du gouvernement du Québec. Très proche dans l'esprit d'un film sur le même sujet réalisé par Judith Crawley deux ans auparavant. À l'ombre du Cap-Diamant Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 15 min, Beta SP, muet] Un condensé des tournages à Québec du cinéaste Herménégilde Lavoie au courant des années 1950, afin de mettre en valeur le mouvement de la vie dans la capitale nationale. Premiers Carnavals à Québec Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1954, 7 min, Beta SP, muet] Document exceptionnel sur les premiers carnavals à Québec. Fleurs et enfants Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1942, 8 min, Beta SP, muet] Images de villégiature et de liberté à l'ombre des clochers, dans le Québec des années 1940. Jeudi 9 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse His Comedy Réal. : Paul Bush [R.-U., 1994, 8 min, 35 mm, VOA] Voyage au centre de l'enfer... Les gravures de Gustave Doré pour la Divine comédie de Dante sont reproduites et animées à l'aide de la technique de gravure sur pellicule. Still Life with Small Cup Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 3 min, 35 mm, VOA] Une interprétation radicale d'une gravure de l'artiste italien Giorgio Morandi, animée à l'aide de la technique consister à graver l'émulsion recouvrant la pellicule. Furniture Poetry Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 5 min, 35 mm, SD] Comme est-il possible de prouver que cette table ne disparait pas ou ne change pas de forme quand vous avec le dos tourné ? Le réalisateur contribue à ce débat philosophique en substituant des tables, des chaises, des vases, des fruits et tout ce qu'il peut trouver dans sa maison. Pixillation. Dr Jekyll and Mr Hyde Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Imaginez que la caméra est atteinte d'une psychose similaire à la schizophrénie ; supposez maintenant que cette maladie transforme légèrement chaque photogramme du film tout en laissant la narration intacte. Pixillation. While Darwin Sleeps Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 5 min, 35 mm, SD] Des milliers d'insectes apparaissent tout au long du film un photogramme à la fois, comme si des millions d'années d'évolution des espèces prenait place en quelques minutes. Comme si les images rêvées par Charles Darwin étaient le résultat d'une consommation d'hallucinogènes. Photos animées et pixillation. Paul Bush Talks Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 2 min, num, VOA] Paul Bush parle de la fabrication de While Darwin Sleeps et de son affection pour le cinéma, mais le film essaie de dominer son discours et parvient à l'engloutir complètement. Prise de vues réelles. Secret Love Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 3 min, 16 mm, VOA] Durant des célébrations dans un village, un père danse avec sa fille, puis une querelle éclate. Des villageois tentent de prendre parti. Surgit une violence qui devient incontrôlable. Musique : Father and Daughter, de Percy Grainger. Film gravé sur la pellicule. Pas de Deux de Deux Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Une présence parasitique a pris le contrôle entier des mouvements d'un duo... Quatre danseurs composent les interprètes de ce pas de deux tiré du Lac des cygnes de Tchaikovski. Pixillation. Room 2 Commercial Réal. : Paul Bush [R.-U., 2000, 2 min, num, SD] Cette publicité pour un nouveau magasin de meubles en Écosse consiste en des biens ménagers animés en pixillation et d'images paintes et gravées directement sur la pellicule. Production : Picasso Picture. Geisha Grooming Réal. : Lisa Milroy, Paul Bush [R.-U., 2003, 3 min, num, SD] Une geisha moderne se prépare à une folle sortie nocturne. Dessiné à la main. Shinjuku Samurai Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 6 min, num, SD] Vingt-six citoyens de Tokyo s'interrompent un moment devant une caméra dans Shinjuku, le quartier des divertissements très achalandé de la capitale du Japon. Chronophotographie. Busby Berkeley's Tribute to Mae West Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 1 min, num, SD] Un hommage imaginaire de Busby Berkeley à la reine de la sensualité Mae West, tel qu'inventé par le réalisateur Paul Bush. Chronophotographie. Lay Bare Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 6 min, HD Cam, SD] Portrait composite du corps humain, le montrant tel qu'on le voit rarement dans les relations les plus intimes que nous entretenons avec notre famille et nos amants. Pixillation The Albatross Réal. : Paul Bush [R.-U., 1998, 15 min, 35 mm, VOA] Les gravures sur bois du XIXe siècle illustrant The Rime of the Ancient Mariner, de Samuel Taylor Coleridge, pennent vie grâce à la gravure sur pellicule couleur. (Gravure sur pellicule.) Reprise du jeudi 2 avril, 18 h 30. Jeudi 9 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Villes en friches Un jardin sous les lignes Réal. : Bruno Baillargeon [Québec, 2008, 117 min, beta num, VOF] Le film se passe entièrement à l'intérieur de cette zone en friche, jadis agricole, aujourd'hui dominée par des lignes haute tension et où chaque printemps voit refleurir autant de terroirs exilés. Un tableau verdoyant, étrangement pastoral avec, en hors champ, la rumeur de la ville omniprésente, mais à l'horizon duquel se dessine un drame et une double disparition: celle de ce lieu fertile voué au bitume, mais surtout celle d'une génération d'immigrants issus de la campagne, urbanisés par le destin et ayant renoué ici avec ses origines paysannes, y perpétuant des traditions souvent révolues sur les terres qu'ils ont quittées. Au fils des saisons, des récoltes et des conversations de voisinages, émerge une thématique de la terre. C'est la terre qui nous a vu naître. C'est la terre que l'on quitte et celle où l'on prendra peut-être racine. C'est celle qui nous accueille ou nous rejette, qui nous fait vivre, que l'on cultive et qui nourrit. C'est la terre dont on rêve ou dont on a la nostalgie. C'est celle qui nous verra mourir et c'est la terre où l'on sera enterré. Mais c'est aussi la terre que d'autres dilapident pour en faire des routes. En résulte une chronique semblable à un souvenir heureux, poétique, au terme de laquelle les destins singuliers des personnages se mêlent aux grands soucis environnementaux et migratoires de notre siècle. (Films du 3 mars) Jeudi 9 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Quatre films d'Ulrike Ottinger Jeanne d'Arc de Mongolie Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1989, 165 min, 35 mm, VOSTA] Jeanne d'Arc de Mongolie raconte l'histoire d'une rencontre entre mondes et cultures différents. Sept femmes occidentales voyagent ensemble à bord du Trans-Siberian Express. Parmi elles, Lady Windemere (Delphine Seyrig dans son dernier film), qui raconte les mythes de la Mongolie à ses compagnes de voyage, avant que le groupe ne soit kidnappé par une bande de femmes mongoles. Le film combine structures narratives linéaires et non-linéaires dans une mise en scène où le paysage mongolien est montré dans toute sa splendeur. Ottinger y développe un de ses thèmes les plus chers : le positionnement vis-à-vis l’Autre, tout en nous régalant avec un spectacle cinématographique riche de références culturelles et d'hommages filmiques, qui vont du National Geographic aux films d’aventures et à la comédie américaine des années 1950. Vendredi 10 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Quatre films d'Ulrike Ottinger Freak Orlando Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1981, 126 min, 35 mm, VOSTA] Film d’inspiration profondément théâtrale, Freak Orlando déploie la parodie, la métaphore visuelle, l’exagération et la juxtaposition son/image pour mettre en scène rien de moins qu’une histoire du monde du début à nos jours en cinq volets, à travers l’expérience de différents « Orlandos » (homme, femme, hermaphrodite), interprétés par Magdalena Montezuma. Récit inspiré du Orlando de Virginia Woolf, Freak Orlando pousse l’esthétique antinaturaliste d’Ottinger à l'extrême. Par cette fantasmagorie de personnages et situations « freak » Ottinger nous raconte une histoire du monde avec ses « erreurs, son incompétence, sa soif de pouvoir, sa peur, sa folie, sa cruauté et sa platitude ». Pour la réalisatrice, le film explore la relation entre mouvement dans l’image, mise en cadre et mouvement de la caméra, en partant de l'idée que forme et contenu sont la même chose. Vendredi 10 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Paul Bush, le philosophe qui s'amuse Babeldom Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 84 min, DCP (le 3 avril), Blu-Ray (le 10 avril), VOA] Reprise du vendredi 3 avril, 21 h. Vendredi 10 Avril 19 h 15 - Salle Claude-Jutra Cinéma muet : King Vidor Peg O'My Heart Réal. : King Vidor [É.-U., 1922, 64 min, 35mm, INT-Esp. STF] avec Laurette Taylor, Mahlon Hamilton, Russell Simpson Envoyée dans une famille anglaise prétentieuse, une jeune Irlandaise tombe amoureuse d'un noble anglais qui est prêt à la suivre dans son pays natal pour l'épouser. Vidor impose son talent à ce succès théâtral joué des milliers de fois depuis 1912. Il accentue le contraste entre les personnages et mise sur le paysage et les décors. Ses choix s'avèrent justes : il triomphe. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 10 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Une rétrospective des films de David Rimmer Square Inch Field Réal. : David Rimmer [Canada, 1968, 12 min, 16mm, SD] Codes of Conduct Réal. : David Rimmer [Canada, 1997, 9 min, 16 mm, Sd] Divine Mannequin Réal. : David Rimmer [Canada, 1989, 7 min, 16 mm, SD] Bricolage Réal. : David Rimmer [Canada, 1984, 11 min, 16mm, SD] Local Knowledge Réal. : David Rimmer [Canada, 1992, 30 min, 16mm, SD] Variations on a Cellophane Wrapper Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 8 min, 16 mm, SD] En présence de David Rimmer et Mark Toscano. Par son engagement méticuleux autant sur pellicule que sur la forme vidéo, David Rimmer parvient à faire ressortir les qualités intrinsèques de chaque médium, révélant ainsi le sens plus profond de ce que l’on ressent devant les images. Ces films emploient diverses méthodes : un montage d’entrechocs, des collages, des films mêlant pellicule et vidéo, suggérant un saisissant rapport entre le son et l’image, nous donnant accès à un monde jusque-là inconnu. Samedi 11 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Une rétrospective des films de David Rimmer Migration Réal. : David Rimmer [Canada, 1969, 10 min, 16 mm, SD] Landscape Réal. : David Rimmer [Canada, 1969, 7 min, 16 mm, SD muet] Narrows Inlet Réal. : David Rimmer [Canada, 1980, 8 min, 16 mm, SD muet] Fracture Réal. : David Rimmer [Canada , 1973, 11 min, 16 mm, SD muet] Al Neil/A Portrait Réal. : David Rimmer [Canada , 1979, 39 min, 16 mm] En présence de David Rimmer et Mark Toscano. Comprenant le remarquable Al Neil / A Portrait, ce programme inclut les travaux de Rimmer dans lesquels il utilise le son et le silence, use d’une tranquillité visuelle tout autant qu’un dynamisme pour permettre à l’audience d’accentuer son attention d’une manière inégalée. Le résultat : une personne, une place, une situation devenue possible à notre regard d’une manière plus intime que nous l’aurions cru. Samedi 11 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma de genre : les effets spatiaux Outland Réal. : Peter Hyams [É.-U., 1981, 112 min, Num., VOSTF] avec Frances Sternhagen, Peter Boyle, Sean Connery Un policier, William T. O'Niel, accepte le poste de shérif dans une station de forage minier installée sur l'un des quatre satellites de Jupiter. Des incidents s’y produisent continuellement : des mineurs meurent régulièrement, et ce, de façon très violente. En enquêtant, le shérif s'aperçoit qu'on les dope pour obtenir un rendement meilleur, et que la drogue utilisée est très dangereuse… « En accordant un soin tout particulier à l’atmosphère (la montée progressive de la tension est plutôt réussie) et à la crédibilité des situations, Hyams signe un western cosmique cohérent et épuré, servi par un prestigieux casting : Sean Connery exprime parfaitement le mélange de force, d’intégrité et de sensibilité qui caractérise son personnage, tandis que Peter Boyle – une "gueule" du cinéma américain (vu notamment dans The Friends of Eddie Coyle, Taxi Driver, Hardcore) – est plus que convaincant en parfait salaud. » (B. Mathieux, 2012) Samedi 11 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Une rétrospective des films de David Rimmer The Dance Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 5 min, 16 mm] Blue Movie Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 5 min, 16 mm, SD muet] Watching for the Queen Réal. : David Rimmer [Canada, 1973, 10 min, 16 mm, SD muet] As Seen on TV Réal. : David Rimmer [Canada, 1986, 15 min, 16 mm] Seashore Réal. : David Rimmer [Canada, 1971, 12 min, 16 mm, SD muet] En présence de David Rimmer et Mark Toscano. L’approche de Rimmer par rapport au paysage est probablement l’un de ses accomplissements les plus célébrés en tant qu’artiste visuel, notamment puisqu’il travaille la pellicule comme un intérêt visuel digne d’un paysage ou d’une activité géographique. Pour ce faire, il utilise plusieurs techniques telles que de lents fondus, de la re-photographie, la répétition et la variation ou encore par un montage intuitif. L’exploration de Rimmer avec la pellicule cinématographique se positionne également par rapport à l’unité photographique, nous donnant à voir des films vibrants aux échos impressionnistes. Ce programme culmine par une double projection de sa remarquable série des films Canadian Pacific. Dimanche 12 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Quatre films d'Ulrike Ottinger Exil Shanghai Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1997, 275 min, 16 mm, VOSTF] Six histoires de Juifs (Allemands, Autrichiens, et Russes) en exil à Shanghai. Le film utilise des témoignages, des photographies, des documents et des images récentes de cette grande métropole de l’Asie pour offrir une méditation sur l’exil. Un film fascinant, plein d’humour, qui propose une odyssée tout à fait unique. Mardi 14 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra À la demande générale P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d’étranges crimes aux abords d’un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d’une bande de jeunes crapules menée par P’tit Quinquin et Ève, son amoureuse. Version inédite pour le cinéma. « J’aime le tragique, je trouve ça beau, mais j’aime aussi beaucoup Mel Brooks, les Monty Python, la comédie italienne… Mais longtemps, je ne voyais pas comment concilier ces deux veines. Je me disais, j’aimerais bien faire une comédie, mais sur quoi, et comment ? Je ne me voyais pas m’embarquer avec les comédiens comiques français… Mais je me suis souvenu que sur mes tournages, on a toujours ri. Le comique a toujours rôdé chez moi. J’ai toujours emmené mes acteurs et mes films vers le tragique mais je savais qu’on était capables de rire, de faire des choses drôles. Le déclic de P’tit Quinquin, a consisté à faire la même chose qu’avant mais en déréglant. Le tuyautage est le même, je prends une trame tragique, une histoire sombre… Ensuite je vais assez loin dans le casting. On m’a dissuadé de prendre Carpentier, le flic adjoint qui veut conduire sur deux roues, pour des histoires d’assurance. Mais je ne voulais pas de cascadeur, je voulais Carpentier. Carpentier ne sait pas bien conduire, du coup il amène du comique naturellement. Je les prends comme ils sont et me nourris de ce qu’ils sont. » (B. Dumont, 2014) Repris le 21 et le 28 avril à 19h Mercredi 15 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Le cinéma durant la Première Guerre mondiale Comment jʼai mangé du pain KK Réal. : Anonyme [Fr., 1915, 16 min, DCP, SD] Un bourgeois parisien, lisant dans son journal du matin, la recette du pain K.K (le kartoffelkriesggbrot allemand à base de farine de pomme de terre), convaincu de ses qualités nutritives, demande à son boulanger de lui en confectionner un. Dubitatif, l’artisan s’exécute néanmoins et lui livre le pain en question dont l’ingestion provoque chez notre audacieux gastronome d’atroces souffrances stomacales. Pour le consoler, le boulanger lui livre le soir même un bon pain français. Les Fiancés de 1914 Réal. : Louis Feuillade [Fr., 1915, 22 min, DCP, SD] avec Jean Signoret, Suzanne Le Bret Louise Marchal est fiancée à Jacques Périer qui part pour le front, dès la mobilisation, en même temps que Prosper, le jardinier de la villa méditerranéenne familiale. Prosper est grièvement blessé au combat et il est secouru par le sous-lieutenant Périer que le hasard a envoyé dans le même bataillon. Une page de gloire Réal. : Léonce Perret [Fr., 1915, 60 min, DCP, SD] avec Armand Dutertre, Fabienne Fabrèges, René Montis Denise Cholet et Robert Laroche s'aiment mais les grands-parents qui ont élevé la jeune femme et chez qui Denise vit toujours, s'opposent à leur union. Denise et Robert se marient donc contre leur gré et, pour parfaire leur bonheur, un bébé est sur le point de naître. La guerre éclate entrainant le départ de Robert au front. Denise écrit à Robert la joie que lui procure la naissance du petit Jules et se réconcilie à cette occasion avec ses grands-parents. Recevant un jour une lettre bouleversante de Robert, Denise décide de le rejoindre avec son fils. Après avoir franchi les lignes et trouvé refuge dans un cantonnement, Denise sauve le drapeau du régiment durant une bataille et reçoit des mains du colonel, les honneurs dus à ce fait d'armes. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Mercredi 15 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Tremblay, vues sur pièces En pièces détachées Réal. : André Brassard [Qué., 1971, 105 min., Beta num, VOF] Thérèse vit des déceptions majeures. Alcoolique, waitress par dépit, elle supporte mal l'échec de sa relation avec Gérard. Sa mère Albertine, son frère Marcel qui sombre dans la folie, la misère endémique et sociale encercle ce microcosme. Un choeur grec éloquent suit les déboires et l'affalement de ce monde. Mercredi 15 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain Le Grand Noceur (El Gran Calavera) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1949, 85 min, 35 mm, VOSTF] avec Fernando Soler, Rosario Granados, Rubén Rojo Don Ramiro, un homme très riche, vit mal son veuvage. Il se console dans la débauche et l'alcool en dépensant sa fortune sans aucune limite. Bien qu'ils soient les premiers avantagés par les excès de l'homme, ses proches craignent qu'il ne se retrouve sans le sou. C'est ainsi qu'au lendemain d'une beuverie, ils lui font croire qu'il est ruiné. Mais Don Ramiro n'est pas dupe... « Est pris qui croyait prendre. La familia, qui souhaitait donner une leçon à l’oisif alcoolique, est à son tour prise dans un jeu de travestissements. Et par le biais de la comédie s’amorce la critique d’une morale veule, des masques sociaux, le mépris aristocratique ou atavique du travail, un goût certain de l’irrévérence à travers le personnage de Ramiro, sorte de Boudu embourgeoisé. Déjà l’auteur a recours à un enfermement, à une parenthèse rêveuse dans la vie de ses personnages. » (F. Peleato, 2006) Jeudi 16 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Quatre films d'Ulrike Ottinger Sous la neige (Unter Schnee) Réal. : Ulrike Ottinger [All., 2011, 103 min, Num., VOSTF] À Echigo, au Japon, la neige tombe souvent jusqu’en mai, couvrant paysages et villages. Au cours des siècles, les habitants ont organisé leur vie en conséquence. Afin d'enregistrer les formes très particulières de leur vie quotidienne, des fêtes et des rituels religieux de ce village, Ulrike Ottinger a voyagé au pays de la neige mythique, accompagnée de deux interprètes de Kabuki, un style de théâtre épique et traditionnel. Ceux-ci, jouant les étudiants Takeo et Mako, suivent les traces de Bokushi Suzuki qui, au 19e siècle, écrivit son livre remarquable Histoires de neige du nord de la province d'Etsu. Le Kabuki, la poésie et la réalité du pays de la neige s’amalgament avec la musique de Yumiko Tanaka dans un film visuellement frappant et émouvant. Jeudi 16 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Buñuel Mexicain Buñuel et l'imaginaire de la nation dans le cinéma mexicain des années 40 et 50 CONFÉRENCE PRÉSENTÉE PAR MONSIEUR GASTON LILLO, UNIVERSITÉ D'OTTAWA ENTRÉE LIBRE Jeudi 16 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Le cinéma durant la Première Guerre mondiale Oncle Sam Réal. : Anonyme [France, 1916, 3 min (16i/s), 35 mm, SD] Un homme dessine l'Oncle Sam assis sur un tas de sacs de dollars. La pâte à modeler vient peu à peu remplacer le dessin. Des nuages noirs s'amoncellent près de lui et prennent la forme d'un soldat allemand menaçant. Oncle Sam se lève et lui tire plusieurs coups de fusil. Le soldat allemand se transforme en drapeau américain et les sacs en obus. Des soldats américains puis un navire défilent à l'horizon devant l'Oncle Sam au garde-àvous. (CNC) Copie prêtée par le CNC. Le Turco de Ginette Réal. : Anonyme [Fr., 1916, 6 min (18i/s), 16 mm, SD] La petite Ginette a appris dans le journal que le turco Amama avait été décoré pour ses brillants faits d'armes. Admirative devant tant de bravoure, la fillette décide de lui envoyer l'une de ses poupées, accompagnée d'une lettre dans laquelle elle se dit prête à l'épouser quand elle sera grande. Blessé lors d'une autre action héroïque, le turco Amama est transporté dans un hôpital parisien. Ginette, qui a appris la triste nouvelle, se rend à son chevet. Elle s'exclame en voyant qu'il est noir puis, se ravisant, s'approche de lui et l'embrasse. Le turco Amama passera sa convalescence chez sa jeune protectrice. (CNC) Copie prêtée par le CNC. Gloire rouge Réal. : Albert Dieudonné [Fr., 1917, 37 min (18i/s), 35 mm, SD] Surprise en pleine fête, une troupe de forains fuit devant l'ennemi. Un aviateur de l'armée française se réfugie dans une des roulottes des forains. Découvert, il est fait prisonnier. Par punition, la troupe doit donner une représentation devant l'armée allemande. A la fin du spectacle, un des acteurs entonne la Marseillaise. Fous de rage, les Allemands se mettent à tirer. Cela attire les troupes françaises qui attaquent alors victorieusement le village. Copie prêtée par le CNC. Le Périscope de Rigadin Réal. : Georges Monca [Fr., 1917, 10 min, DCP, SD] Rigadin a une charmante voisine à l’étage au-dessus. À force de lever la tête pour la contempler à son balcon, il a attrapé le torticolis. Un de ses amis lui conseille d’acheter un périscope. Enchanté de l’idée, Rigadin acquiert l’ingénieux appareil qui permet aux sous-marins d’inspecter les mers et qui lui ouvrira, à lui, des horizons infiniment plus séduisants. En effet, la voisine, à sa toilette, offre le plus charmant des spectacles. Rigadin se "rince l’œil" avec délice, lorsqu’un importun vient le déranger : un auteur comique qui, avec un air de saule pleureur, lui réclame un scénario hilarant. Rigadin l’expédie, mais pendant ce temps, Mme Rigadin a découvert le périscope. Elle est montée chez la voisine et toutes deux ont comploté de donner à l’indiscret une leçon dont il se souviendra. Quelle n’est pas la stupeur de Rigadin, de découvrir dans le périscope, au lieu de la douce vision attendue, sa femme, se laissant embrasser par le monsieur du dessus. Il s’élance, tombe en trombe chez ses voisins, pas de Mme Rigadin. A-t-il rêvé ? Il redescend, renouvelle l’épreuve et les mêmes faits se reproduisent. Il croit devenir fou, lorsque Mme Rigadin, prenant un ton sévère, lui révèle sa supercherie et l’engage à ne plus recommencer, s’il ne veut pas que la scène du périscope devienne une réalité. (Gaumont) Asile de guerre Réal. : Anonyme [Fr., 1917, 30 min, DCP, SD] À Ploumanac’h, Pierrick Le Galec et Marie-Louise s’unissent et sont bientôt les heureux parents d’une petite fille. Mais le tambour de Perros-Guirec se fait un matin l’écho de la terrible nouvelle : la guerre est déclarée. Pierrick part pour le front laissant Marie-Louise au désespoir qui, sans nouvelles durant des mois, laisse couler ses larmes lors de promenades solitaires sur la lande battue par les vents et cherche le réconfort dans la foi auprès de sa vieille mère (Marie Dorly) et de sa fillette. Croisant un jour le maire de Perros-Guirec qui lui annonce que Pierrick est blessé, Marie-Louise croit défaillir. Mais Pierrick s'avère heureusement interné en pays neutre et l’œuvre de la Colonie Suisse en France, solidaire et généreuse, lui donne bientôt l’occasion de faire venir sa femme à ses côtés sur les bords du lac de Thoune pour une semaine de retrouvailles tendres et d’enthousiasmantes découvertes touristiques. De retour à Ploumanac’h, c’est l’esprit plus léger que Marie-Louise attend à présent la victoire assurée… (Gaumont Pathé) ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Jeudi 16 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain Pitié pour eux (Los Olvidados) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1950, 80 min, 35 mm, VOSTF] avec Alfonso Mejía, Ramon Martinez, Stella Inda Évadé d'un centre de redressement, El Jaibo, jeune Mexicain laissé à lui-même, prend la tête d'une bande de jeunes délinquants de Mexico. « Oscar Dancigers trouvait intéressante l'idée d'un film sur des enfants pauvres et à demi abandonnés, vivant d'expédients (moi-même j'aimais beaucoup Sciuscia de Vittorio de Sica)... Le film fut tourné en vingt et un jours. J'ai terminé en temps voulu comme pour tous mes films. Par rapport au plan de travail, je n'ai jamais eu, je pense, une seule heure de dépassement... » (L. Buñuel, 1982) Vendredi 17 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain L'Ange exterminateur (El ángel exterminador) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1962, 93 min, 16 mm, VOSTF] avec Enrique Rambal, Jacqueline Andere, Silvia Pinal Réunies pour une fête, des personnes de la bonne société découvrent qu'une force secrète, irrationnelle, les retient clouées là. Prisonnières, elles essaient de contrer cette étrange malédiction. « Je me suis toujours senti attiré, dans la vie comme dans mes films, par les choses qui se répètent. Je ne sais pas pourquoi, je ne cherche pas à l'expliquer. On compte au moins une dizaine de répétitions dans L'Ange exterminateur. On y voit par exemple deux hommes que l'on présente l'un à l'autre et qui se serrent la main en disant : Enchanté. Un instant plus tard ils se rencontrent et se présentent de nouveau l'un à l'autre comme s'ils ne se connaissaient pas. Une troisième fois enfin ils se saluent très chaleureusement comme deux amis de longue date [...] » (L. Buñuel, 1982) Vendredi 17 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Tremblay, vues sur pièces La Naissance d'une messe Réal. : Jean-Claude Coulbois [Qué., 2002, 72 min, Beta SP, VOF] La Naissance d'une messe met en lumière le travail des comédiens et artisans réunis autour d'André Brassard pour la création de la pièce de Michel Tremblay, Messe solennelle pour une pleine lune d'été. Ce voyage des comédiens vers la vérité de l'œuvre se révèle un laboratoire de sciences humaines, naviguant entre l'entreprise artistique et l'aventure humaine, sous la direction d'un des plus remarquables directeurs d'acteurs, pour qui : « Mettre en scène, c'est d'abord mettre en âme ». Vendredi 17 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma muet : King Vidor The Big Parade Réal. : King Vidor [États-Unis, 1925, 128 minutes, 16mm, INTA] James, un jeune et riche Américain, s'engage par bravade lors de la Première guerre mondiale. Il se lie d'amitié avec deux soldats "Slim" et "Bull". Une fois en France, ils sont cantonnés près d'un village. James tombe alors amoureux de Mélisande, une fermière. Plus tard, il sera blessé à la jambe lors des combats. Après son retour, Jim réalise que sa famille ne pourra jamais comprendre à quel point la guerre l'a changé. Lorsqu'il apprend à sa mère qu'il est amoureux de Mélisande, elle l’encourage à essayer de la retrouver. Plus tard en France, Mélisande et sa mère sont en train de travailler dans les champs lorsque Mélisande aperçoit quelqu'un qui arrive au loin, elle reconnaît Jim et ils sont réunis à nouveau. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 17 Avril 21 h 30 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain On a volé un tram (La ilusíon viaja en tranvía) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1954, 82 min, 35 mm, VOSTF] Le tramway numéro 133 arrive en fin de vie et doit partir à la ferraille. Deux employés de la Compagnie des tramways, Caireles et Tarrajas, ne peuvent accepter l'idée d'abandonner le véhicule. Après une soirée arrosée, ils décident de voler le tramway et font une ultime promenade à son bord. « Dans une séquence anthologique, nous assistons à une représentation populaire de scènes de la vie céleste. Le capitaine des séraphins boit au goulot d’une bouteille et, anticipant le génial coup de pied à l’agneau de Simon, ajuste avec son fusil l’oiseau divin. Un Dieu ridicule fait de la balançoire, et le diable prédit "la fin des haricots". Une telle irrévérence eût ravie Panizza. Deux vieilles qui cajolent parmi les cervelles et les tripes une statuette de Christ aux Outrages, source d’aumônes faciles, des bouchers accrochant leurs quartiers de bœuf dans le tram, une vieille fille dirigeant un chœur de jeunes garçons en excursion, un orphelin convaincu par ses camarades que l’actrice qui rajuste son bas est sa mère depuis longtemps disparue, une Américaine pour qui voyager gratis, ça sent le communisme, un pharmacien qui s’enquiert si le mourant peut payer, un retraité des transports zélé et asthmatique : autant de traits humoristiques qui dépouillent le film de tout sentimentalisme et lui donnent sa santé. » (M. Ciment, 1966) Samedi 18 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Tremblay, vues sur pièces Il était une fois dans l'Est Réal. : André Brassard [Qué., 1974, 101 min, 35 mm, VOF] avec Denise Filliatrault, Frédérique Collin, Michelle Rossignol De l’Ouest de Sergio Leone à l’Est de Michel Tremblay, il y a un monde uni par un titre en forme de clin d’œil, mais aussi une même soif de vengeance et par deux règlements de compte : ceux dont Hosanna et Germaine Lauzon feront l’objet au terme d’une soirée où s’affrontent les principaux personnages de l’œuvre de Michel Tremblay. Premier long métrage de deux cinéphiles passionnés, Il était une fois dans l’Est fait rêver à ce qu’il aurait pu apporter à notre cinéma… si celui-ci en avait bien voulu. (G. Privet) Samedi 18 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma de genre : les effets spatiaux Alien Réal. : Ridley Scott [É.-U., 1979, 117 min, DCP, VOA] avec John Hurt, Sigourney Weaver, Tom Skerritt Pendant le voyage de retour d'un gigantesque cargo spatial en mission commerciale, ses passagers, cinq hommes et deux femmes plongés en sommeil artificiel, sont tirés de leur hibernation 10 mois plus tôt que prévu par l'ordinateur de bord, « Mother ». Ce dernier a en effet capté des signaux audibles dans le vide interplanétaire , et suivant une clause du contrat de navigation, l'équipage du « Nostromo » est chargé de prospecter tout indice de vie dans l'espace. « [...] Avec Alien, il [Ridley Scott] inventa le sous-genre SF gore, habilement teinté de suspens. Bien avant Starship Troopers et X-files, il recycla la SF années 50 en lui ajoutant une tonalité révulsante et angoissante. La trame d’Alien serait empruntée à l’obscur It! The Terror from beyond space (1958), mais c’est aussi, tout simplement, une transposition du Petit chaperon rouge : un ET vorace joue à cache-cache avec une jeune femme dans un vaisseau spatial en perdition. » (Vincent Ostria) « Inspiré d'une série B fauchée de Mario Bava, La Planète des vampires, Alien est une superproduction que l'argent a, pour une fois, transfigurée en grand film. Les décors sont fabuleux. Le monstre, aperçu, est une œuvre en soi. La lumière, le montage... tout est parfait. » (Philippe Piazzo) Samedi 18 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain Le Fleuve et la mort (El Río y la muerte) Réal. : Luis Buñuel [Mexique, 1954, 93 min, 35 mm, VOSTF] avec Columba Domínguez, Joaquín Cordero, Miguel Torruco À Santa Viviana, les clans Anguiano et Menchaca se livrent une guerre sans répit. « El Rio y la muerte, qui précède dans la filmographie le très subtil Ensayo de un crimen (La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz, 1955), nous offre, chose rare, une véritable leçon de morale, humoristique mais précise, humainement localisable et géographiquement délimitée : le film s’adresse aux Mexicains (et par extension, peut-être, aux Latins) dont le machismo, ce sens de l’honneur, cette fierté du mâle aussi chatouilleuse que futile, conditionne l’existence : ce dangereux travers est à l’origine des hécatombes interfamiliales qui dégénèrent en vendettas retransmises, sanglants héritages, de génération en génération, au mépris le plus élémentaire de la vie humaine. » (J.-A. Fieschi, 1966) Dimanche 19 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Le cinéma durant la Première Guerre mondiale Rose-France Réal. : Marcel L'Herbier [Fr., 1918, 59 min, 35 mm (18i/s), SD] avec Byron Kuhn, Jaque Catelain En convalescence sur la Côte d'Azur, l'Américain Lauris Dudley Gold est fiancé à Franciane Roy. Celle-ci ayant reçu une rose d'une main inconnue, Lauris devient jaloux et mène son enquête. Il découvre que Franciane a publié sous un pseudonyme un recueil de poèmes, ce qu'il ignorait. La lecture de l'ouvrage lui fait penser que Franciane a déjà connu un amour passionné. Pourtant, la jeune femme s'en défend. Devant ce qu'il croit être des mensonges, Lauris décide de rompre. En désespoir de cause, Franciane lui confie finalement que ses poèmes célèbrent le génie de la France. Lauris prend alors conscience de son erreur et se réconcilie avec elle. Désormais, plus rien ne pourra s'opposer à leur bonheur. (CNC) Copie prêtée par le CNC. PRÉSENTATION DE LAURENT VÉRAY (Université de Sorbonne Nouvelle - Paris 3) ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Dimanche 19 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Ben Russell Let Us Persevere in What We Have Resolved before We Forget Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2013, 20 min, num., VOA] "Nous sommes heureux. (Silence.) Que faisons-nous maintenant, maintenant que nous sommes heureux ? " - Samuel Beckett, "En attendant Godot" "John Frum a prophétisé l'avènement d'un cataclysme dans lequel Tanna deviendrait plat, les montagnes volcaniques tomberaient et rempliraient les lits des rivières pour former des plaines fertiles, et Tanna serait joint aux îles voisines d'Eromanga et Aneityum pour former une nouvelle île. Alors John Frum introduirait un règne de bonheur, les habitants du pays retrouveraient leur jeunesse et il n'y aurait aucune maladie; il n'y aurait aucunement besoin de se soucier des jardins, des arbres ou des porcs. Les Blancs partiraient; John Frum construirait des écoles pour remplacer les écoles missionnaires et payerait des chefs et des professeurs." Peter Worsley, "Elle sonnera, la trompette : le culte du cargo en Mélanésie". (Light Cone) Atlantis Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2014, 23 min, num., VOA] Librement inspiré de l'évocation du continent perdu de l'Atlantis par Platon ainsi que par sa réincarnation en un roman sf des années 1970, il s'agit d'un documentaire sur l'Utopie, envisagée comme une île qui n'a jamais existé et n'existera jamais. Greetings to the Ancestors Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2014, 29 min, num., VOA] Tourné au Swaziland et en Afrique du Sud encore en proie aux conséquences à long terme de l'apartheid, ce film circule librement entre le rêve d'un monde qui échappe à la matérialité historique comme aux effets de vérité du documentaire. Gagnant, Festival de Rotterdam, 2014. EN PRÉSENCE DE BEN RUSSELL Mardi 21 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra À la demande générale P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron Repris le 28 avril à 19h Mercredi 22 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Game (Divjad) Réal. : Jure Pervanje, Karpo Godina [Youg., 1965, 6 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD] Au son d'une trame sonore jazzée, une jeune femme marche dans les rues animées de Ljubljana (la capitale de la Slovénie). Elle est happée par les regards des passants et de la caméra. Tourné sur pellicule 8 mm à l'origine, ce film a été restauré par la Cinémathèque slovène en 2011. Dog (Pes) Réal. : Karpo Godina, Mario Uršić [Youg., 1965, 8 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD] Un garçon boit avec une fille sous l'oeil d'un chien. Que se passera-t-il ? Tourné sur pellicule 8 mm, ce film a été restauré par la Cinémathèque slovène en 2011. A.P. (Anno Passato) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1966, 5 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD] Un homme observe une fille... Film restauré par la Cinémathèque slovène en 2011 à partir d'un tournage original sur support 8 mm. The Gratinated Brains of Pupilija Ferkeverk (Gratinirani mozak Pupilije Ferkeverk) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1970, 15 min, 35 mm, SD] avec Manca Cermelj, Milan Jesih, Oblak Bard Filmés par une caméra immobile, des jeunes gens nus ou a demi-nus se prêtent à des jeux disparates dans l'eau de la mer. Un film étrange et extravagant, cadré avec maestria, fait en collaboration avec une troupe de théâtre d'avant-garde nommée Pupilja Ferkeverk. « Le film est à propos de tout et de rien à la fois. Il peut être vu comme une performance parfaitement exécutée, un rituel spontané ou tout simplement comme un trip de hippies naturistes aux cheveux longs et amoureux de la mer. Il peut être perçu comme la version yougoslave de Flaming Creatures, de Jack Smith, ou comme sa parodie. » (Jurij Meden, 2010) About the Art of Love or a Film with 14441 Frames (O ljubavnim veštinama ili film sa 14441 kvadratom) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1972, 10 min, 35 mm, STA] Bite Me (Ugrizni me. Že enkrat.) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1980, 2 min à 18 / s, Super-8, SD] Slaughter Ahoy (Ej klanje) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1981, 16 min à 18 i/s, Super8, SD] Fear in the City (1181 Days Later or Smell of Rate) [Paura in cita (1181 dni pozneje ali Vonj po podganah)] Réal. : Davorin Marc [Youg., 1984, 21 min, 35 mm (Super-8 mm à l'origine), SD] Ce film majeur de la carrière de Davorin Marc, tout récemment restauré par la Cinémathèque slovène, peut être considé comme un dyptique célébrant, d'une part, une joie de vivre fondée sur la spontanéité, l'amitié et la sensualité, et, d'autre part, dénonçant, par l'entremise d'un montage percutant, la déshumanisation du monde moderne. Provocateur et inspirant. Film conservés et restaurés par la Cinémathèque slovène (Slovenska Kinoteka), Ljubljana. Repris le jeudi 7 mai, 19 h. Mercredi 22 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Antiracisme et cinéma Leaks Réal. : Cara Mumford et Leanne Simpson [Can., 2013, 3 min, num., VOA] Systemic Borders Réal. : Cherie Valentina Stocken [Can., 2008, 7 min, num., VOA] Les Marcheurs : chronique des années beurs Réal. : Samia Chala [France, 2013, 52 min, num, VOF] Roman de la "génération beur", "Les Marcheurs" revisite cette histoire méconnue et raconte l’irruption sur la scène publique des jeunes arabes de la "seconde génération", leurs espoirs comme leurs désillusions, leur âpre combat pour être reconnus comme des Français à part entière et rappeler ainsi le long processus d’enracinement des Maghrébins en France. Djamel Attalah, Farida Belghoul, Christian Delorme, Djida Tazdaït, Kaïssa Titous, Abdelaziz Chaabi. D’anciens marcheurs et acteurs de cette époque témoignent, aux côtés d’écrivains et d’artistes emblématiques de la "génération beur" comme Azouz Begag, Rachid Taha et Magyd Cherfi. (Jem Productions) Mercredi 22 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Ben Russell Let Each One Go Where He May Réal. : Ben Russell [États-Unis, 2009, 133 min, 16 mm, VOA] En présence de Ben Russell Composé d'uniquement 13 plans, ce film remarquable montre le trajet d'un surinamien de la ville à la forêt. « Let Each One Go Where He May est le premier et grandiose long-métrage du réputé cinéaste Ben Russell. Sa première mondiale a eu lieu à Toronto. Le film trace le grand voyage de deux frères non identifiés qui s’aventurent dans la banlieue de Paramaribo au Suriname, sur la terre et naviguant sur des rapides, près d’un village de Marrons se situant au bord de la partie supérieur de la rivière Suriname. Ils refont ainsi le voyage entrepris par leurs ancêtres qui ont échappé à l'esclavage des hollandais 300 ans auparavant. Filmé presque entièrement avec une 16mm sur Steadicam en 13 longs travellings, cette représentation cartographique de la culture Saramaccan contemporaine. En utilisant l'anachronisme et la fabrication de mythes pour construire un assemblage audacieux de l’histoire, il constitue un travail rigoureux et exquis qui participe au démantèlement de l'ethnographie traditionnelle. » -Andréa Picard, TIFF EN PRÉSENCE DE BEN RUSSELL Jeudi 23 Avril 17 h 00 - Bar Salon Antiracisme et cinéma Table ronde et Lancement - Antiracisme et cinéma La revue culturelle Spirale lance en avril un numéro spécial ayant pour thème l'Antiracisme. À cette occasion nous invitons les essayistes Martin Jalbet et Mouloud Idir, coordonnateurs du dossier, dans le cadre d'une table ronde où participera également Djeema Maazouzi, spécialiste de la question raciale au cinéma. Un lancement de ce numéro de Spirale précédera les échanges, tandis que nous présenterons un cycle de plusieurs films autour de ce thème au cours de la même semaine. ENTRÉE LIBRE Jeudi 23 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma québécois et canadien Le Viol d'une jeune fille douce Réal. : Gilles Carle [Qué., 1968, 81 min, 16 mm, VOF] avec Jacques Cohen, Julie Lachapelle, Katerine Mousseau « Deuxième long métrage de Gilles Carle, coincé dans la lumineuse filmographie du grand cinéaste entre La Vie heureuse de Léopold Z. (1965) et Red (1970) d'une part et les deux grandes fables libertaires que sont Les Mâles (1971) et La Vraie Nature de Bernadette (1972) d'autre part, Le Viol d'une jeune fille douce est un film implacable, l'un des plus féroces (et férocement drôle) de son auteur lorsqu'il lui prend de commenter le choc entre tradition et modernité et l'éclatement (l'atomisation) d'une société. Les raisons de voir ou revoir ce film sont nombreuses et le numéro des frères Pilon en fait bien sûr partie. Il peut paraître curieux de parler de plaisir lorsqu'on pense aux horreurs que ces deux-là vont commettre au nom d'une douteuse et surtout très personnelle moralité, et pourtant... Gilles Carle fut le plus grand de nos cinéastes populaires (dans le plus noble sens), il incarne une certaine idée du cinéma, celle-là même que nous aimerions perpétuer par cette fête du cinéma. » (Philippe Gajan) Jeudi 23 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Tremblay, vues sur pièces Parlez-nous d'amour Réal. : Jean-Claude Lord [Qué., 1976, 127 min, 35 mm] avec Benoît Girard, Claude Michaud, Jacques Boulanger Ce drame vitriolique, qui se déroule dans les coulisses d'une émission de variétés, brosse un portrait absolument dévastateur du merveilleux monde du showbiz. Lord et Michel Tremblay retournent toutes les roches qu'ils trouvent sur leur chemin et prennent un malin plaisir à nous montrer la vermine qui grouillait sous leur surface propre et lisse. Si le tableau frôle parfois la caricature, le film ne verse jamais dans le Grand Guignol. C'est que Parlez-nous d'amour n'est pas mû par le mépris mais par l'indignation. (Richard Martineau, 1993) Jeudi 23 Avril 19 h 30 - Salle Fernand-Seguin Antiracisme et cinéma Concerning Violence Réal. : Göran Ollson [Suède, 2014, 89 min, num., VOSTF] Dans «les Damnés de la Terre», Frantz Fanon affirme que l’oppression d’un peuple ne donne aucun autre choix que de répondre par la lutte armée. Ce documentaire met en image des archives et plusieurs entretiens, retraçant ainsi l’histoire des peuples africains et de leurs combats pour la liberté et l’indépendance. Jeudi 23 Avril 21 h 15 - Salle Claude-Jutra L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Encounter (Sretanje) Réal. : Vladimir Petek [Youg., 1963, 5 min, 35 mm, SD] Intervenant directement sur la pellicule, façonnant celle-ci et combinant diverses techniques d'animation, Vladimir Petek signe des portraits filmés dans lesquels il rend hommage à la beauté avec un enthousiasme juvénile. The Forenoon of a Faun (Prije Podne Jednog Fauna) Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1963, 8 min, 16 mm, SD] Ce documentaire expérimental se compose de trois séquences filmées en plan fixe : le balcon d'un hôpital (sur une musique jazz tirée de Vivre sa vie de Jean-Luc Godard), un mur décrépit et le passage de piétons et d'automobiles qui s'entrecroisent (sur une trame sonore tirée de The Time Machine de George Pal). Straight Line (Stevens-Duke) [Pravac (Stevens-Duke)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 10 min, 16 mm, SD] Une caméra fixe placée sur un tram en déplacement filme les rails parallèles. Musique : The Creole Love Call, de Duke Ellington. Circle (Jutkevich-Count) [Krużnica (Jutkevič-Count)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 12 min, 16 mm, SD] La caméra fait une rotation à 360 degrés, captant les paysages sur le toit des édifices. Musique de Count Basie. I'm Mad Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 5 min, 16 mm (Super-8 mm à l'origine), SD] Personnalité importante du Cercle du film de Split, Martinac filme un homme seul, attablé sur la terrasse d'un restaurant. La succession des angles de prises de vues sur l'individu et les meubles s'effectue par l'entremise d'un montage rythmique. Un film rigoureusement structuraliste. Focus Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 7 min, 35 mm, SD] Un couple assis sur un banc assiste à l'embarquement d'un cadavre enveloppé dans un linceul dans une ambulance. People (In Passing) II (Ljudi (U prolazu) II) Réal. : Lordan Zafranović [Youg., 1967, 11 min, 35 mm, SD] Ce documentaire montrant des gens de la ville méditerranéenne de Split vivant en marge de la société se veut une réplique à une réalisation précédente du même auteur, Portraits (Passing By), sorti en 1966. Afternoon (The Gun) (Poslije Podne (Puška)) Réal. : Lordan Zafranović [Youg., 1968, 15 min, 35 mm, SD] Un après-midi d'été, un homme, un garçon et un moineau vivent l'expérience d'un drame puis d'un meurtre gratuit. Repris le jeudi 7 mai, 21 h. Vendredi 24 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Antiracisme et cinéma The Black Power Mixtape Réal. : Göran Ollson [Suède, 2011, 100 min, num, VOSTF] Ce documentaire retrace l’évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire. Le film associe musique et reportage – des rushs en 16mm sont restés au fond d’un placard de la télévision suédoise pendant trente ans – ainsi que des interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture afro-américaine. Vendredi 24 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Antonio's Broken Mirror (Antonijevo razbijeno ogledalo) Réal. : Dusan Makavejev [Youg., 1957, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD] Makavejev s'inspira du néoréalisme italien, dont il se disait obsédé, pour tourner son troisième court métrage, qu'il qualifie lui-même de « conte néoréaliste ». Un magicien désoeuvré déambulant dans les rues de la ville tombe amoureux d'un mannequin placé dans la vitrine d'un tailleur. Voulant montrer un lapin à l'objet de son désir, il tue accidentellement celui-ci en l'écrasant contre la vitre. Tryptich on Matter and Death (Triptih o mareriji i smrti) Réal. : Živojin Pavlović [Youg., 1960, 9 min, num (16 mm à l'origine), SD] Une représentation onirique d'une femme seule et en détresse, se déplaçant dans un paysage désert. Au terme ce de voyage, elle trouvera sa propre disparition. The Wall (Zid) Réal. : Vojislav Kokan Rakonjac [Youg., 1960, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD] Un film sombre, à l'imagerie surréelle, qui répand une angoise existentielle et morbide. Une oeuvre de l'un des plus éminents représentant de l'Akademski Filmski Centar de Belgrade, capitale de la Serbie. Smoke and Water (Dim i voda) Réal. : Dragoslav Lazić [Youg., 1962, 12 min, 16 mm (Super-8 mm à l'origine), SD] Un documentaire expérimental montrant avec poésie des trains et des voies de triage, figures iconiques de la Vague noire (Black Wave), un mouvement du cinéma yougoslave (serbe) des années 1960 et 1970. Arms in the Purple Distance (Ruke ljubičastih) Réal. : Sava Trifković [Youg., 1962, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD] Une jeune femme en détresse, dont on devine qu'elle est peut-être en fuite, se retrouve dans des paysages arides de forêts et de champs. Synopsis A distressed young woman, possibly on the run is surrounded by nothing but barren landscapes of forests and fields. As she progresses to an indiscernible denouement, the film contorts shape into a circular series of pulsating images that touches on the horror and the metaphysical Ecstasy (Ekstaza) Réal. : Petar Aranđjelović [Youg., 1963, 6 min, num (16 mm à l'origine), SD] Blue Rider (Godard-Art) (Plavi jahač (Godard-art)) Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 14 min, num (16 mm à l'origine), SD] Sous la direction du réalisateur, le cameraman filme, au hasard des rencontres, des personnes dans des restaurants, des auberges et des cafés de Zagreb, capitale de la Croatie. La trame sonore est empruntée à la série de télévision américaine Bonanza. Repris le samedi 9 mai, 19 h. Vendredi 24 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma muet : King Vidor Show People Réal. : King Vidor [États-Unis, 1928, 79 min, 35 mm, INTA] Peggy Pepper arrive à Hollywood avec son père, le colonel Pepper. Par une agence de casting, elle décroche un petit rôle et rencontre l'acteur comique Billy Boone qui lui obtient des rôles plus importants, toujours dans le registre de la comédie. Or Peggy veut devenir une grande actrice dramatique. Un nouveau contrat lui permet de devenir la partenaire, sous le nom de Patricia Pepoine, de l'acteur dramatique André Telfair. Se croyant « arrivée », elle snobe désormais Billy... Copie 35mm de la Library of Congress. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 24 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Antiracisme et cinéma Chronique des années de braise Réal. : Mohamed Lakhdar Hamina [Alg., 1975, 175 min, 35 mm, VOSTA] avec Jorge Voyagis, Leila Shenna, Mohamed Lakhda Hamina À quelques jours de la Deuxième Guerre mondiale, Ahmed quitte son village algérien pour la ville où il est enrôlé par les Français. De retour, il dénonce l'attitude des colons. Chronique en cinq volets de l'histoire algérienne, de la conquête française au déclenchement de la guerre de libération en 1954. [...] Lakhdar-Hamina, en très net progrès politique par rapport à ses films antérieurs, a effectué un travail très intéressant sur la portée idéologique de plusieurs de ses personnages, notamment lors de la lutte entre la ligne légaliste et la ligne insurrectionnelle. (Guy Hennebelle, 1975) Samedi 25 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Tremblay, vues sur pièces Le soleil se lève en retard Réal. : André Brassard [Qué., 1977, 112 min, 35 mm, VOF] avec Denise Filiatrault, Rita Lafontaine, Yvon Deschamps Le bonheur des uns souligne, met en valeur (provoque ?) le malheur de ceux qui les entourent. L'action se déroule en douceur, avec des personnages touchants (Rita Lafontaine, simple et émouvante), parfois étonnants (Denise Filiatrault et Yvon Deschamps, géniaux en personnages sérieux), entourés de portraits de groupes : la famille, les filles du bureau , l’agence matrimoniale, l’école de danse, le restaurant barbecue... Samedi 25 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra La Cinémathèque interdite Le Détraqué (The Mad Bomber) Réal. : Bert I. Gordon [É.-U., 1973, 91 min, 35 mm, VF] avec Chuck Connors, Neville Brand, Vince Edwards Clairement, Géronimo Minneli (Vince Edwards) est le genre de flic qu’on aime au cinéma. Taciturne, intègre, il est aussi bien vénal et particulièrement frustré. Il est un incongru croisement entre Columbo et Dirty Harry (façon cinéma d’Abel Ferrara circa années 80) qui n’a de cesse de brouiller les pistes de l’héroïsme hollywoodien. Il traque un mystérieux poseur de bombes qui terrorise sa ville (L.A.) interprété de façon drôlement bizarre par un Chuck Connors (de la série THE RIFLEMAN) angoissant à souhait. Ce criminel psychotique en a assez de voir le civisme se perdre autour de lui. Il en veut au monde de s'écarter d'une certaine droiture morale. On le comprend. Personne n'a jamais vu l'individu. Personne, sauf un violeur en série (Neville Brand, grande sale gueule ultime du cinéma) qui, un soir, passait par là. C’est là que l’enquête se complexifie, que la morale se tord et que le film déraille de manière quelque peu ahurissante. En effet, pourquoi, faire simple quand on peut joyeusement tout exploser… Comment ne pas aimer le cinéaste culte Bert I. Gordon ? Cas à part de la grande Histoire d'Hollywood, ce ponte de la série B, à l’époque star incontestée des drive in du pays, a toujours fait ses films en cherchant le grand spectacle sans jamais en avoir les moyens. Son acronyme n’est pas « B.I.G. » pour rien. Pour de nombreux cinéphiles et historiens, il restera à jamais en effet le grand spécialiste des choses qui grossissent, impressionnent et ne cessent de nous menacer. Des fourmis (EMPIRE OF THE ANTS, 1977), aux rats (FOOD OF THE GODS, 1976) en passant par les tarentules (EARTH VS. THE SPIDERS, 1958), les sauterelles (BEGINNING OF THE END, 1957), les savants fous (ATTACK OF THE PUPPET PEOPLE, 1958) ou les adolescents (le très amusant VILLAGE OF THE GIANTS, 1965). Ici, il signe un bien étrange polar venimeux, un Triangle des Bermudes de la morale qui surfait alors sur le succès du DIRTY HARRY (1971) de Don Siegel en s’inspirant du vrai cas Metesky (poseur de bombe célèbre qui sévissait sous l’appellation de « Mad Bomber », à New York de 1940 à 1957). Avec son scénario abracadabrant (qui pourrait oublier la scène de l’ordinateur qui sort le profil psychologique du psychopathe !), ses nombreuses répliques détonantes, l’illogisme hilare de l’enquête et cette manière de constamment flirter avec le film catastrophe, LE DÉTRAQUÉ est la définition même d’un plaisir psychotronique, hors normes. Notons, enfin qu’il est aussi très surprenant de voir jusqu’à quel point, dans ce film, se trouvent les prémices du personnage interprété par Michael Douglas dans le FALLING DOWN (1993) de Joel Schumacher. Une coïncidence ? Pas si sûr… La Mort a pondu un oeuf (La Morte ha fatto l'uovo) Réal. : Giulio Questi [It.-Fr., 1968, 86 min, 16 mm, VF] avec Ewa Aulin, Gina Lollobrigida, Jean-Louis Trintignant Marco (Jean-Louis Trintignant) et Anna (Gina Lollobrigida) dirigent un élevage de volailles. La nièce d’Anna (Ewa Aulin), qui vit avec eux, entretient une relation avec Marco mais aussi avec un autre homme, mystérieux et inquisiteur. Anna vit dans l’angoisse d’un complot ouvrier, Marco passe ses frustrations de bourgeois en tuant des prostituées (on ne vous gâche rien ici, vous l’apprendrez dès la première séquence). Tout ce beau monde s’épie et se court après comme des poules sans têtes, tandis que le scientifique qui travaille dans leur élevage parvient bel et bien à créer des poules sans tête… Vous n’êtes pas sûrs d’avoir bien lu ? Peu importe, La mort a pondu un œuf éclate toute logique narrative pour mieux regorger de trouvailles délirantes et de scènes fascinantes. Derrière ce titre étrange se cache en effet un film bien plus étrange encore. Un giallo farfelu, un polar ésotérique, un drame familial névrosé, un thriller écologiste, une critique sociale aux allures fantastiques, une farce à l’italienne… On peut bien le prendre sous l’angle que l’on veut, La morte ha fatto l’uovo reste surtout l’une des plus étonnantes curiosités de cinéma qui soit. Et curiosité ne veut pas dire ici film de second ordre. Car il s’agit d’une œuvre impressionnante en terme de créativité, de maestria cinématographique et d’intelligence. Présenter ce film aujourd’hui, c’est aussi rendre hommage à Giulio Questi, cinéaste aussi génial qu’injustement méconnu, tout juste décédé en décembre 2014. Questi avait le talent de s’emparer d’un genre et de le subvertir, signant à chaque fois des films populaires complètement originaux et libres : le western halluciné Tire encore si tu peux, le film de sorcières Arcana, le giallo La mort a pondu un œuf… Résolument anticonformiste, Questi fait imploser les règles et les codes. La mort a pondu un œuf échappe ainsi à toute catégorie. Questi pousse à l’extrême la logique du cauchemar, et nous plonge dans un univers surréaliste troublant, mais néanmoins bien ancré dans la réalité. Le cinéaste s’y livre à une critique acerbe du milieu de l’entreprise et du capitalisme, tout en anticipant de façon visionnaire sur les manipulations génétiques à venir… Le film rappelle d’ailleurs le Godard de la même époque, avec lequel il partage l’influence du Pop art, transfiguré ici aussi dans un cinéma quasi-expérimental. Notons que le casting est un coup de génie, et le duo Jean-Louis Trintignant et Gina Lollobrigida détonne : l’un affable, plongé dans un inquiétant retrait, l’autre extravagante en patronne aussi sensuelle que glaciale. Porté par sa mise en scène imprévisible et une musique obsédante qui tape sur les nerfs, La mort a pondu un œuf est un film complètement hystérique : une expérience inoubliable pour tous ceux qui aiment être déconcertés. Apolline Caron-Ottavi PROGRAMME DOUBLE EN PRÉSENCE D'APOLINNE CARON-OTTAVI ET DE JULIEN FONFRÈDE Dimanche 26 Avril 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Tremblay, vues sur pièces Françoise Durocher, waitress Réal. : André Brassard [Qué., 1972, 29 min, 16 mm, VOF] avec Angèle Coutu, Frédérique Collin, Sophie Clément Être fictif à qui vingt-quatre femmes prêtent leur visage, Françoise Durocher possède à la fois les traits de la petite serveuse, de l'hôtesse et de la barmaid. Ensemble, elles donnent, selon l'auteur, une idée de la fille de table québécoise qui, tous les jours, vous sert avec le sourire malgré les ennuis inhérents à son métier et les petits drames à peu près quotidiens auxquels elle doit faire face. Première expérience cinématographique du tandem Brassard-Tremblay, ce film plein d'une ironique gaieté projette dans toutes ses nuances la condition de la waitress. (ONF) Michel Tremblay : Les Cris de ma rue Réal. : Claude Godbout [Qué., 1982, 28 min, 16 mm, VOF] Portrait rare consacré à Michel Tremblay et réalisé pour la télévision au début des années 1980. Copie 16mm provenant des collections de la Cinémathèque québécoise. Dimanche 26 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Head - Circle (Glava - Krug) Réal. : Zoran Popović [Youg., 1969, 5 min, num (8 mm à l'origine), SD] Film conceptuel techniquement élaboré reposant sur un mouvement rotatif autour de la tête d'un modèle. Composition (Kompozicija) Réal. : Vjekoslav Nakić [Youg., 1970, 6 min, num (16 mm à l'origine), SD] Film constitué de plan fixes montrant des trains, des rails. La trame sonore consiste en une boucle de cinq secondes répétée durant tout le film. The Garden of Forking Paths (Vrt sa stayama što se račvaju) Réal. : Slobodan Šijan [Youg., 1971, 4 min, num (8 mm à l'origine), SD] Journey (Putovanje) Réal. : Bojana Vujanović [Youg., 1972, 2 min, num (16 mm à l'origine), SD] Ce film, l'un des rares de la vague expérimentale de l'époque à avoir été réalisé par une femme, fait vivre l'expérience claustrophobique d'un passage dans l'ascenseur le plus ancien de Belgrade. From Me to You (Od mene do tebe) Réal. : Miodrag Torana, Mirko Avramović [Youg., 1972, 4 min, num (8 mm à l'origine), SD] From Me to You est une danse exécutée par la caméra et le caméraman, un hommage jubilatoire aux possibilités techniques du cinéma. Vowels (Samoglasnici) Réal. : Nikola Đurić [Youg., 1973, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD] S'inspirant du poème éponyme (Voyelles) d'Arthur Rimbaud, le réalisateur associe les lettres de l'alphabet à des éléments du langage cinématographique. Un hommage à Rimbaud et à l'art cinématographique. Gerdy, the Wicked Witch (Gerdy, zločesta vještica) Réal. : Ljubomir Šimunić [Youg., 1976, 10 min, num (8 mm à l'origine), SD] Exploration sur pellicule 8 mm de la vie nocturne de Belgrade, de l'érotisme et des secrets bien gardés de la ville. Le film a été entièrement monté dans la caméra au fil d'un tournage s'étant déroulé sur plusieurs mois. Expiration (Izdah) Réal. : Ivan Obrenov [Youg., 1976, 12 min, num (16 mm à l'origine), SD] House (Kuća) Réal. : Radoslav Vladić [Youg., 1977, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD] Oeuvre structurelle dans laquelle Radoslav Vladić fait le portrait de sa propre résidence. Le prolifique Vladić est l'auteur d'une oeuvre personnelle portant le plus souvent sur son environnement immédiat. Holiday (Praznik) Réal. : Bojan Jovanović [Youg., 1983, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD] Pure Film: Memento of Geff (Čisti film: Sećanje na Geff) Réal. : Miroslav Bata Petrović [Youg., 1984, 5 min, num (16 mm à l'origine), SD] Repris le dimanche 10 mai, 19 h. Mardi 28 Avril 19 h 00 - Salle Claude-Jutra À la demande générale P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron Reprise du 7, du 14 et du 21 avril Mercredi 6 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? Réal. : Ettore Scola [It., 1968, 130 min, 35 mm, VOSTF] avec Alberto Sordi, Bernard Blier, Nino Manfredi Di Salvio, un riche éditeur lassé par son travail et sa famille part avec son comptable en Afrique à la recherche de son beau-frère disparu dans des circonstances mystérieuses. Ils le retrouvent... en chef de tribu, entouré de ses nombreuses femmes aux formes généreuses. Vont-ils parvenir à le ramener en Italie? « Mu par une passion pour une Afrique longuement rêvée, l’éditeur part moins pour retrouver là-bas son beau-frère, Oreste Sabatini, que pour échapper à sa belle-sœur et surtout à sa propre épouse, Rita. D’ailleurs le vrai couple du film est celui que forment Di Salvio avec son comptable qu’il juge bien plus conservateur que lui-même. Ainsi cette mythification du continent noir, dernier refuge des valeurs vraies et profondes est pourtant le produit de cette bourgeoisie étouffante à laquelle il souhaite échapper : il part en fait "à la recherche de lui-même", comme le précise Scola. […] Mais il fait toutefois preuve d’un réel désir de découverte qui ne se résume pas à une simple envie d’être dépaysé à tout prix. On peut aussi constater que ce sont les rituels sociaux occidentaux qui sont montrés comme une réalité exotique bien plus que le seul univers africain, tout cet espace de rêve depuis des années, que Di Salvio n’a pu partager avec sa femme. Avant même d’y aller, l’Afrique était son refuge, ce à quoi il rêvait pour supporter les contraintes de la vie conjugale. » (C. Brunet, 2012) Repris le 8 mai à 21h Mercredi 6 Mai 19 h 15 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 En compagnie d'Antonin Artaud Réal. : Gérard Mordillat [Fr., 1994, 90 min, 35 mm, VOF] avec Julie Jézéquel, Marc Barbé, Sami Frey La dernière période de la vie du poète Antonin Artaud évoquée par son ami Jacques Prevel. « On est toujours flatté quand on vous propose d'incarner quelqu'un qui compte, mais j'ai eu en même temps la sensation que ça m'était impossible à faire, parce que tout ce que je savais de cette personne, en dehors de mon expérience de lecteur, rejoignait le mythe. On n'a pas voulu donner d'Artaud l'image-cliché de l'écrivain, ni sombrer dans l'attitude éperdue des admirateurs. » (S. Frey, 1994) Mercredi 6 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Maurice Bulbulian : Comment changer ? Un lendemain comme hier Réal. : Maurice Bulbulian [Québec, 1970, 41 min, num., VOF] En présence de Maurice Bulbulian Une famille du Lac-Saint-Jean s'est faite montréalaise pour fuir le chômage. Les parents ne se sont jamais adaptés. Chaque année, ils retournent dans leur «paradis perdu» avec leurs enfants, pour la récolte des bleuets. Mais ceux-ci ont grandi en ville, et le Lac-Saint-Jean leur est de plus en plus étranger: ils laissent parler «les vieux», préparant leur révolte. À travers le rêve prolongé des parents, on perçoit cette dissonance tragique qui, née de la disparité des cultures et des générations, condamne un monde et en annonce un autre. (ONF) La P'tite Bourgogne Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1968, 43 min, 16 mm, VOF] La P'tite Bourgogne, vétuste quartier de Montréal, va être soumise à une opération majeure qui s'inscrit dans le sens du progrès, et qui a nom rénovation urbaine. Atterrés, les habitants du secteur des Îlots Saint-Martin procèdent à une prise de conscience collective. Ils forment un comité de citoyens chargé de faire valoir leurs droits et d'attirer l'attention des politiciens et des technocrates sur les problèmes que leur cause la réalisation de leurs grands rêves officiels. Des rencontres décisives se produisent. Ce film décrit une situation urbaine type, où la notion de participation est mise à l'épreuve. (ONF) En présence de Maurice Bulbulian Jeudi 7 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Fouineur (Il Commissario Pepe) Réal. : Ettore Scola [It., 1969, 107 min, 35 mm, VOSTF] avec Silvia Dionisio, Tano Cimarosa, Ugo Tognazzi Un commissaire enquête sur une affaire de lettres anonymes dans la province vénitienne. Il se retrouvera très vite au sein d'un milieu bourgeois, qui derrière des apparences respectables, cache son flot de vices et de perversions... « Le récit, comme on peut le voir, n’a d’autre utilité que de mettre en relief un certain nombre de situations […] cocasses et pas toujours bien ragoûtantes, de faire défiler devant la caméra toute une série de personnages d’une tranquille et banale ignominie, et de permettre à Ugo Tognazzi de tenir l’un de ces rôles dont il a le secret. C’est en effet avec une finesse incomparable que le grand comédien italien compose ce personnage laconique et secret, ironique et distant, et cependant plein de toute une générosité rentrée, de toute une humanité qui répugne à se déclarer. » (M. Marmin, 1979) Repris le 9 mai à 21h Jeudi 7 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Game (Divjad) Réal. : Jure Pervanje, Karpo Godina [Youg., 1965, 6 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD] Au son d'une trame sonore jazzée, une jeune femme marche dans les rues animées de Ljubljana (la capitale de la Slovénie). Elle est happée par les regards des passants et de la caméra. Tourné sur pellicule 8 mm à l'origine, ce film a été restauré par la Cinémathèque slovène en 2011. Dog (Pes) Réal. : Karpo Godina, Mario Uršić [Youg., 1965, 8 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD] Un garçon boit avec une fille sous l'oeil d'un chien. Que se passera-t-il ? Tourné sur pellicule 8 mm, ce film a été restauré par la Cinémathèque slovène en 2011. A.P. (Anno Passato) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1966, 5 min à 18 i/s, 35 mm (8 mm à l'origine), SD] Un homme observe une fille... Film restauré par la Cinémathèque slovène en 2011 à partir d'un tournage original sur support 8 mm. The Gratinated Brains of Pupilija Ferkeverk (Gratinirani mozak Pupilije Ferkeverk) Réal. : Karpo Godina [Youg., 1970, 15 min, 35 mm, SD] avec Manca Cermelj, Milan Jesih, Oblak Bard Filmés par une caméra immobile, des jeunes gens nus ou a demi-nus se prêtent à des jeux disparates dans l'eau de la mer. Un film étrange et extravagant, cadré avec maestria, fait en collaboration avec une troupe de théâtre d'avant-garde nommée Pupilja Ferkeverk. « Le film est à propos de tout et de rien à la fois. Il peut être vu comme une performance parfaitement exécutée, un rituel spontané ou tout simplement comme un trip de hippies naturistes aux cheveux longs et amoureux de la mer. Il peut être perçu comme la version yougoslave de Flaming Creatures, de Jack Smith, ou comme sa parodie. » (Jurij Meden, 2010) Bite Me (Ugrizni me. Že enkrat.) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1980, 2 min à 18 / s, Super-8, SD] Slaughter Ahoy (Ej klanje) Réal. : Davorin Marc [Youg., 1981, 16 min à 18 i/s, Super8, SD] Fear in the City (1181 Days Later or Smell of Rate) [Paura in cita (1181 dni pozneje ali Vonj po podganah)] Réal. : Davorin Marc [Youg., 1984, 21 min, 35 mm (Super-8 mm à l'origine), SD] Ce film majeur de la carrière de Davorin Marc, tout récemment restauré par la Cinémathèque slovène, peut être considé comme un dyptique célébrant, d'une part, une joie de vivre fondée sur la spontanéité, l'amitié et la sensualité, et, d'autre part, dénonçant, par l'entremise d'un montage percutant, la déshumanisation du monde moderne. Provocateur et inspirant. Reprise du mercredi 22 avril, 21 h. Jeudi 7 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Encounter (Sretanje) Réal. : Vladimir Petek [Youg., 1963, 5 min, 35 mm, SD] Intervenant directement sur la pellicule, façonnant celle-ci et combinant diverses techniques d'animation, Vladimir Petek signe des portraits filmés dans lesquels il rend hommage à la beauté avec un enthousiasme juvénile. The Forenoon of a Faun (Prije Podne Jednog Fauna) Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1963, 8 min, 16 mm, SD] Ce documentaire expérimental se compose de trois séquences filmées en plan fixe : le balcon d'un hôpital (sur une musique jazz tirée de Vivre sa vie de Jean-Luc Godard), un mur décrépit et le passage de piétons et d'automobiles qui s'entrecroisent (sur une trame sonore tirée de The Time Machine de George Pal). Straight Line (Stevens-Duke) [Pravac (Stevens-Duke)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 10 min, 16 mm, SD] Une caméra fixe placée sur un tram en déplacement filme les rails parallèles. Musique : The Creole Love Call, de Duke Ellington. Circle (Jutkevich-Count) [Krużnica (Jutkevič-Count)] Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 12 min, 16 mm, SD] La caméra fait une rotation à 360 degrés, captant les paysages sur le toit des édifices. Musique de Count Basie. I'm Mad Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 5 min, 16 mm (Super-8 mm à l'origine), SD] Personnalité importante du Cercle du film de Split, Martinac filme un homme seul, attablé sur la terrasse d'un restaurant. La succession des angles de prises de vues sur l'individu et les meubles s'effectue par l'entremise d'un montage rythmique. Un film rigoureusement structuraliste. Focus Réal. : Ivan Martinac [Youg., 1967, 7 min, 35 mm, SD] Un couple assis sur un banc assiste à l'embarquement d'un cadavre enveloppé dans un linceul dans une ambulance. People (In Passing) II (Ljudi (U prolazu) II) Réal. : Lordan Zafranović [Youg., 1967, 11 min, 35 mm, SD] Ce documentaire montrant des gens de la ville méditerranéenne de Split vivant en marge de la société se veut une réplique à une réalisation précédente du même auteur, Portraits (Passing By), sorti en 1966. Afternoon (The Gun) (Poslije Podne (Puška)) Réal. : Lordan Zafranović [Youg., 1968, 15 min, 35 mm, SD] Un après-midi d'été, un homme, un garçon et un moineau vivent l'expérience d'un drame puis d'un meurtre gratuit. Reprise du jeudi 23 avril, 21 h. Vendredi 8 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Drame de la jalousie (Dramma della Gelosia) Réal. : Ettore Scola [It.-Esp., 1970, 105 min, 35 mm, VOSTF] avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti Une femme est aimée de deux hommes. Elle, amoureuse des deux, ne sait lequel choisir. « En s’inspirant de ces personnages impulsifs qui peuplent les faits divers, Scola a renouvelé le genre par une narration originale : les témoins évoquent les faits et viennent se mêler au passé revécu. Tout cela dialogué et filmé avec le plus grand naturel. Rien n’est épargné dans cette chronique amère et bouffonne : un chariot d’hôpital conduit Adélaïde vers la morgue en un gag ultime et terrible. Billy Wilder, je le parie, aimerait Dramma della Gelosia, joué avec le cabotinage qui convient par Marcello Mastroianni et Monica Vitti. » (M. Ciment, 1970) Cannes 1970, Prix d'interprétation masculine : Marcello Mastroianni Repris le 14 mai à 17h Vendredi 8 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma muet : King Vidor The Crowd Réal. : King Vidor [États-Unis, 1928, 98 min, 35 mm, INTA] John Sims a toujours cru qu'il deviendrait quelqu'un d'important. Mais son père meurt jeune, obligeant John à intégrer la foule des travailleurs. À 21 ans, c'est un employé anonyme des assurances Atlas à New York. Bert, un de ses collègues, lui fait rencontrer Mary. John et Mary se marient et ils emménagent dans un modeste appartement... ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 8 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? Réal. : Ettore Scola [It., 1968, 130 min, 35 mm, VOSTF] avec Alberto Sordi, Bernard Blier, Nino Manfredi Reprise du 6 mai Samedi 9 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) Réal. : Ettore Scola [It., 1974, 124 min, 35 mm, VOSTF] avec Nino Manfredi, Stefania Sandrelli, Vittorio Gassman Italie, 1944. Gianni, Nicola et Antonio se lient d'amitié alors qu'ils combattent les Allemands. Lorsque sonne l'heure de la libération, un monde nouveau s'offre à eux. Militants fervents, pleins de rêves et d'illusions, les voici prêts à faire la révolution. Alors que tous trois, à des périodes différentes, vont avoir une aventure avec Luciana, aspirante actrice, la vie les sépare après la chute du régime fasciste et l'avènement de la République. Par hasard, tous trois se rencontrent, des années plus tard, mais la communication entre eux est devenue bien différente de celle de leur jeunesse : « Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés! », déclare l'un des protagonistes… « Sous-titre de la fable : l’ambitieux, le modeste et l’intellectuel. En Italie, de 1945 à nos jours. Amis du temps où ils étaient de gauche, un professeur, un avocat et un brancardier se perdent de vue et se revoient. Comment leur évolution sociale, amoureuse et politique a suivi l’évolution du cinéma national, Scola nous l’expose au cours d’un long film-bilan dédié à Vittorio de Sica. » (M. Grisolia, 1976) Repris le 15 mai à 19h Samedi 9 Mai 19 h 15 - Salle Claude-Jutra L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Antonio's Broken Mirror (Antonijevo razbijeno ogledalo) Réal. : Dusan Makavejev [Youg., 1957, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD] Makavejev s'inspira du néoréalisme italien, dont il se disait obsédé, pour tourner son troisième court métrage, qu'il qualifie lui-même de « conte néoréaliste ». Un magicien désoeuvré déambulant dans les rues de la ville tombe amoureux d'un mannequin placé dans la vitrine d'un tailleur. Voulant montrer un lapin à l'objet de son désir, il tue accidentellement celui-ci en l'écrasant contre la vitre. Tryptich on Matter and Death (Triptih o mareriji i smrti) Réal. : Živojin Pavlović [Youg., 1960, 9 min, num (16 mm à l'origine), SD] Une représentation onirique d'une femme seule et en détresse, se déplaçant dans un paysage désert. Au terme ce de voyage, elle trouvera sa propre disparition. The Wall (Zid) Réal. : Vojislav Kokan Rakonjac [Youg., 1960, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD] Un film sombre, à l'imagerie surréelle, qui répand une angoise existentielle et morbide. Une oeuvre de l'un des plus éminents représentant de l'Akademski Filmski Centar de Belgrade, capitale de la Serbie. Smoke and Water (Dim i voda) Réal. : Dragoslav Lazić [Youg., 1962, 12 min, 16 mm (Super-8 mm à l'origine), SD] Un documentaire expérimental montrant avec poésie des trains et des voies de triage, figures iconiques de la Vague noire (Black Wave), un mouvement du cinéma yougoslave (serbe) des années 1960 et 1970. Arms in the Purple Distance (Ruke ljubičastih) Réal. : Sava Trifković [Youg., 1962, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD] Une jeune femme en détresse, dont on devine qu'elle est peut-être en fuite, se retrouve dans des paysages arides de forêts et de champs. Synopsis A distressed young woman, possibly on the run is surrounded by nothing but barren landscapes of forests and fields. As she progresses to an indiscernible denouement, the film contorts shape into a circular series of pulsating images that touches on the horror and the metaphysical Ecstasy (Ekstaza) Réal. : Petar Aranđjelović [Youg., 1963, 6 min, num (16 mm à l'origine), SD] Blue Rider (Godard-Art) (Plavi jahač (Godard-art)) Réal. : Tomislav Gotovac [Youg., 1964, 14 min, num (16 mm à l'origine), SD] Sous la direction du réalisateur, le cameraman filme, au hasard des rencontres, des personnes dans des restaurants, des auberges et des cafés de Zagreb, capitale de la Croatie. La trame sonore est empruntée à la série de télévision américaine Bonanza. Reprise du vendredi 24 avril, 19 h. Samedi 9 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Fouineur (Il Commissario Pepe) Réal. : Ettore Scola [It., 1969, 107 min, 35 mm, VOSTF] avec Silvia Dionisio, Tano Cimarosa, Ugo Tognazzi Reprise du 7 mai Dimanche 10 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 La Véritable histoire d'Artaud le Momo Réal. : Gérard Mordillat, Jérôme Prieur [Fr., 1993, 170 min, 35 mm, VOF] avec Anie Besnard, Henri Thomas, Marthe Robert, Paule Thevenin Pendant deux ans, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont retrouvé un à un les amis d'Antonin Artaud qui, jusqu'alors avaient refusé de parler de lui. Ce document fait ainsi revivre Antonin Artaud dans les paroles de Paule Thévenin, Marthe Robert, Henri Thomas, Henri Pichette et Rolande Plevel. « La force et la beauté des souvenirs, la science du montage et de la construction aboutissent à une ronde autour du fantôme, qui resurgit. Une dizaine de femmes vieillies mais resplendissantes (dont Paule Thévenin, décédée depuis) tissent un portrait haletant, ému, tendre, violent, qui nous fait chavirer dans l’univers mental d’Artaud. Summum du film, nous croyons toucher le disparu du doigt lorsqu’Henri Pichette le ressuscite en scandant, de longues minutes durant, un texte incantatoire et plein de convulsions vitales, Poèmes offerts. Grâce à deux auteurs qui ont su s’effacer pour qu’un destin jaillisse, le souvenir d’Artaud luit comme un ostensoir. » (A. Perraud, 1994) Dimanche 10 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra L'expé d'un ex-pays : le cinéma d'avant-garde en ex-Yougoslavie (1950-1980) Head - Circle (Glava - Krug) Réal. : Zoran Popović [Youg., 1969, 5 min, num (8 mm à l'origine), SD] Film conceptuel techniquement élaboré reposant sur un mouvement rotatif autour de la tête d'un modèle. Composition (Kompozicija) Réal. : Vjekoslav Nakić [Youg., 1970, 6 min, num (16 mm à l'origine), SD] Film constitué de plan fixes montrant des trains, des rails. La trame sonore consiste en une boucle de cinq secondes répétée durant tout le film. The Garden of Forking Paths (Vrt sa stayama što se račvaju) Réal. : Slobodan Šijan [Youg., 1971, 4 min, num (8 mm à l'origine), SD] Journey (Putovanje) Réal. : Bojana Vujanović [Youg., 1972, 2 min, num (16 mm à l'origine), SD] Ce film, l'un des rares de la vague expérimentale de l'époque à avoir été réalisé par une femme, fait vivre l'expérience claustrophobique d'un passage dans l'ascenseur le plus ancien de Belgrade. From Me to You (Od mene do tebe) Réal. : Miodrag Torana, Mirko Avramović [Youg., 1972, 4 min, num (8 mm à l'origine), SD] From Me to You est une danse exécutée par la caméra et le caméraman, un hommage jubilatoire aux possibilités techniques du cinéma. Vowels (Samoglasnici) Réal. : Nikola Đurić [Youg., 1973, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD] S'inspirant du poème éponyme (Voyelles) d'Arthur Rimbaud, le réalisateur associe les lettres de l'alphabet à des éléments du langage cinématographique. Un hommage à Rimbaud et à l'art cinématographique. Gerdy, the Wicked Witch (Gerdy, zločesta vještica) Réal. : Ljubomir Šimunić [Youg., 1976, 10 min, num (8 mm à l'origine), SD] Exploration sur pellicule 8 mm de la vie nocturne de Belgrade, de l'érotisme et des secrets bien gardés de la ville. Le film a été entièrement monté dans la caméra au fil d'un tournage s'étant déroulé sur plusieurs mois. Expiration (Izdah) Réal. : Ivan Obrenov [Youg., 1976, 12 min, num (16 mm à l'origine), SD] House (Kuća) Réal. : Radoslav Vladić [Youg., 1977, 8 min, num (16 mm à l'origine), SD] Oeuvre structurelle dans laquelle Radoslav Vladić fait le portrait de sa propre résidence. Le prolifique Vladić est l'auteur d'une oeuvre personnelle portant le plus souvent sur son environnement immédiat. Holiday (Praznik) Réal. : Bojan Jovanović [Youg., 1983, 11 min, num (16 mm à l'origine), SD] Pure Film: Memento of Geff (Čisti film: Sećanje na Geff) Réal. : Miroslav Bata Petrović [Youg., 1984, 5 min, num (16 mm à l'origine), SD] Reprise du dimanche 26 avril, 19 h. Mercredi 13 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 Du soleil plein la tête (Eternal Sunshine of the Spotless Mind) Réal. : Michel Gondry [É.-U., 2004, 108 min, num., VOSTF] avec Elijah Wood, Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst Joël et Clémentine ne voient plus que les mauvais côtés de leur tumultueuse histoire d'amour, au point que celle-ci fait effacer de sa mémoire toute trace de cette relation. Effondré, Joël contacte l'inventeur du procédé Lacuna, le Dr. Mierzwiak, pour qu'il extirpe également de sa mémoire tout ce qui le rattachait à Clémentine. Les souvenirs commencent à défiler dans la tête de Joël, des plus récents aux plus anciens, et s'envolent un à un, à jamais. Mais en remontant le fil du temps, Joël redécouvre ce qu'il aimait depuis toujours en Clémentine… « Comment oublier l’être aimé après une rupture douloureuse si ce n’est en l’effaçant corps et âme de son cerveau? Sommes-nous irrémédiablement attirés par la même personnalité? Peut-il exister un "après" commun? Autant de questions essentielles sur la vie d'un couple posées sans l’air d’y toucher par Michel Gondry et le scénariste Charlie Kaufman (Adaptation) qui prennent bien soin de n'apporter aucune réponse définitive. En émiettant les souvenirs d’une simple histoire d’amour en petits épisodes tragi-comiques pris sur le vif, Gondry établit une Carte du Tendre insolite et touchante. » (Y. Vély, 2004) Mercredi 13 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Maurice Bulbulian : Comment changer ? Richesse des autres Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1973, 94 min, 16 mm, VOF] En présence de Maurice Bulbulian Un film de combat social établissant un parallèle entre l'exploitation des mineurs et des richesses minières du Québec et une situation analogue au Chili. Les injustices faites aux hommes et aux pays concernés sont décriées par René Lévesque comme par Salvador Allende. Parole a aussi été donnée aux mineurs euxmêmes. Richesse des autres, c'est 94 minutes de témoignages québécois et chiliens sur une situation que tous s'entendent à dénoncer. (ONF) Jeudi 14 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Drame de la jalousie (Dramma della Gelosia) Réal. : Ettore Scola [It.-Esp., 1970, 105 min, 35 mm, VOSTF] avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti Reprise du 10 mai Jeudi 14 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Hommage à René Jodoin Alouette Réal. : Norman McLaren, René Jodoin [Can., 1944, 3 min, 16 mm, VOF] René Jodoin et Norman McLaren s'amusent à décomposer la figure d'une alouette au rythme de la célèbre chanson. Par ses formes simplifiées, le film annonce les abstractions géométiques dont René Jodoin se fera une spécialité. De la série fantaisiste « Let's All Sing Together / Chansons populaires» conçue pendant la Deuxième Guerre mondiale. Comment fonctionne un moteur à jet Réal. : René Jodoin [Can., 1959, 13 min, 16 mm, VF] Comment fonctionne un moteur à jet est un exemple remarquable de film didactique sur un sujet d'apparence aride, mais portant la signature graphique et esthétique de son auteur. « [...] une séquence expliquant l'interaction des gaz et des pales ressemble à un numéro bizarre de Busby Berkeley qu'aurait mis en scène Oskar Fischinger. » (Chris Robinson, 2000) Question de forme / A Matter of Form Réal. : René Jodoin [Qué., 1984, 3 min, 35 mm, SD] Dans ce film qui se déroule au rythme de la Marche militaire de Schubert, le point, cette première forme, par sa multiplication et les orientations choisies, nous permet de constater comment il peut s'enchaîner pour former des lignes, des formes, des surfaces, pour arriver à former des ensembles qui finalement occupent la totalité de la surface de l'écran. (ONF) Spheres / Sphères Réal. : Norman McLaren, René Jodoin [Qué., 1969, 7 min, 35 mm, SD] Une sphère perce l'écran, flambe et danse, se multiple en dix, vingt sphères qui rentrent dans la cadence et forment des dessins géométriques d'une précision absolue. Au piano, Glenn Gould exécute des extraits du Clavecin bien tempéré de Bach et donne au film son rythme et l'allure qui le caractérise. (ONF) Ronde carrée / Dance Squared Réal. : René Jodoin [Can., 1961, 3 min, 16 mm, SD] Le film Ronde carrée explore, par le seul jeu des éléments couleur, musique et mouvement, les dimensions d'une figure géométrique très simple : le carré. Destiné à l'écolier que l'on veut initier aux formes et aux valeurs relatives du carré, du rectangle, du triangle. (ONF) Notes sur un triangle Réal. : René Jodoin [Qué., 1966, 5 min, 35 mm, SD] Fantaisie rigoureuse sur le triangle équilatéral. Fantaisie, parce qu'il s'agit d'un ballet de formes géométriques dont le déroulement est réglé en fonction du caprice de l'auteur. Rigoureuse, parce que ce caprice s'exerce dans les limites de l'analyse géométrique. Les cadences à trois temps d'une valse sentimentale viennent alléger la rigueur de cette danse triangulaire. Film sans paroles. (ONF) Rectangle et Rectangles / Rectangle & Rectangles Réal. : René Jodoin [Qué., 1984, 8 min, 35 mm, SD] Film d'animation audacieux conçu dans le monde de l'ordinateur, oeuvre plastique hautement cinétique, incantation vibratoire hallucinante dont le rythme crépitant se développe en une progression complexe, envoûtante. Une oeuvre moderne au goût du jour, dont la beauté ne peut être vraiment rendue que sur grand écran de cinéma. Une expérience visuelle qui couronne le caractère novateur de l'oeuvre de René Jodoin, compagnon de la première heure de Norman McLaren et fondateur du Studio français d'animation. (ONF) Portrait vidéo de René Jodoin Réal. : Marcel Jean [Qué., 1999, 38 min, Beta SP, VOF] Entre-temps et lieu / Between Time and Place Réal. : René Jodoin [Qué., 1999, 7 min, Beta SP, SD] Jeudi 14 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Maurice Bulbulian : Comment changer ? Dans nos forêts Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1971, 107 min, 16 mm, VOF] En présence de Maurice Bulbulian Document sur la prise de conscience et la révolte du peuple des zones forestières au Québec. Mise en question de l'exploitation abusive et aliénante des forêts par les grandes entreprises modernes centrées sur le profit maximal. Plaidoyer pour la forêt comme gagne-pain de la majorité et comme milieu propice à la dignité et au bonheur de l'homme. Un film qui donne la parole au peuple. (ONF) Vendredi 15 Mai 16 h 30 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo) Réal. : Ettore Scola [It., 1971, 123 min, 35 mm, VOSTF] avec Lauren Hutton, Marcello Mastroianni, Tom Reed Rocco, un émigré sicilien, se perd dans les rues de Chicago, alors qu’il planifiait se rendre au Canada, dans cette comédie farfelue d’Ettore Scola. « Les aventures de Rocco à Chicago rappellent celles de Candide. Il y rencontre Jenny, ainsi que plusieurs autres personnes avec qui il tente de se lier – des clochards, des prostituées et des mal-aimés de toutes sortes. Chaque rencontre est une catastrophe, mais l’optimiste Rocco refuse de tomber dans le cynisme jusqu’à la toute fin. » (F. Haeseker, 1982) Repris le 16 mai à 17h Vendredi 15 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Nous nous sommes tant aimés (C'eravamo tanto amati) Réal. : Ettore Scola [It., 1974, 124 min, 35 mm, VOSTF] avec Nino Manfredi, Stefania Sandrelli, Vittorio Gassman Reprise du 9 mai Vendredi 15 Mai 21 h 15 - Salle Claude-Jutra WebFest 2015 Projection spéciale (détails à venir) Samedi 16 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo) Réal. : Ettore Scola [It., 1971, 123 min, 35 mm, VOSTF] avec Lauren Hutton, Marcello Mastroianni, Tom Reed Reprise du 15 mai Samedi 16 Mai 19 h 15 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Affreux, sales et méchants (Brutti sporchi e cattivi) Réal. : Ettore Scola [It., 1976, 116 min, 35 mm, VOSTF] avec Francesco Anniballi, Maria Luisa Santella, Nino Manfredi Dans un bidonville à Rome, Giacinto règne en tyran sur sa nombreuse famille. Tous acceptent son autorité et sa mauvaise humeur, car le patriarche possède un magot que chacun espère lui voler. Chaque jour, il lui faut trouver de nouvelles cachettes et défendre son bien fusil en main. Lorsqu'il décide d'installer sa concubine dans le baraquement, la révolte gronde... Cannes 1976, Prix de la mise en scène à Ettore Scola. « Entreprise périlleuse que celle du réalisateur, qui jongle avec tous les poncifs de la laideur, du mauvais goût et du mélo "ignoble" à la Eugène Sur. Une grand-mère paralytique et moustachue, qu’on recouvre parfois d’un linge, comme un vulgaire perroquet, et dont on se partage la pension, apprend l’anglais à la télévision, qui lui débite des reportages anachroniques sur le New Deal. Deux vieilles dames centenaires cumulent les fonctions d’épicières, de receleuses, d’usurières et de maquerelles. Pourtant, tous ces monstres sont sympathiques. Ils ont une furia communicative, ils fonctionnent comme les protagonistes d’un drame élisabéthain replacé dans un cadre à la Pagnol. L’horreur et la caricature ne font ici que souligner l’humanité prodigieuse de ces cloportes. Scola nous dit : ne détournez pas vos yeux de ces gens, ils sont le reflet de la misère qui frappe aux portes, ils sont aussi notre reflet. "Ils ne sont pas méchants, ils sont sauvages", explique une passante. C’est le mot. Une humanité déchaînée, libertaire, indomptable, agite cet opérabouffe de la mouise. » (Robert Benayoun, 1976) Repris le 17 mai à 19h Samedi 16 Mai 21 h 15 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Les Nouveaux monstres (I Nuovi mostri) Réal. : Dino Risi, Ettore Scola, Mario Monicelli [It., 1978, 115 min, Beta num., VOSTF] avec Ornella Muti, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman Film composé de douze sketches dont beaucoup furent improvisés, réalisé selon Age et Scarpelli. Ettore, Risi et Monicelli prétendent avoir conçu chacun des sketches à trois; il en résulte une critique sociétale très vive, sur le ton de la comédie, cher aux réalisateurs. « Personne n’est épargné. L’indifférence poltronne des citoyens est brocardée dans Un citoyen exemplaire et l’usage des enfants à des fins mercantiles dans Pornodiva. Et l’Église en prend pour son grade dans le sketch où Gassman, époustouflant en cardinal, pénètre dans une église où se tient une réunion politique et retourne l’assistance par un sermon démagogiquement réactionnaire. Quand la satire n’est pas cruelle, elle n’hésite pas à donner dans le gros burlesque comme dans le sketch de L’Auberge où des cuisiniers pédérastes transforment leur cuisine en champ de bataille dans le meilleur style du cinéma "tartes à la crème", tandis que, dans la salle du restaurant, les clients huppés se délecteront des mets qui leur seront finalement apportés après avoir servi de projectiles. » (P. Joye, 1978) Repris le 21 mai à 17h Dimanche 17 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 Le Tartuffe Réal. : Gérard Depardieu [Fr., 1984, 140 min, 35 mm, VOF] avec Elisabeth Depardieu, François Périer, Gérard Depardieu L'adaptation à l'écran de la pièce de Molière, dirigée et interprétée par Gérard Depardieu, un Tartuffe séducteur, maléfique et pervers. « Le décor nu, les éclairages sinistres, les couleurs neutres et le rythme austère [servent] une vision très subtile : Tartuffe ne serait pas cet ignoble imposteur lubrique, mais un jeune homme séduisant, amoureux fou d’une jeune femme, et que cette passion conduirait à commettre les actes les plus honteux. Tous les acteurs se sont coalisés pour accréditer cette interprétation. Élisabeth Depardieu est vive et charmeuse, François Périer, excellent et pitoyable dans le rôle du berné, et Gérard Depardieu nous électrise par son jeu aussi puissant que rentré. » (G. Salachas, 1995) Rerpris le 22 mai à 16h Dimanche 17 Mai 19 h 30 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Affreux, sales et méchants (Brutti sporchi e cattivi) Réal. : Ettore Scola [It., 1976, 116 min, 35 mm, VOSTF] avec Francesco Anniballi, Maria Luisa Santella, Nino Manfredi Reprise du 16 mai Mardi 19 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Manoel De Oliveira : pour hommage Mon cas Réal. : Manoel de Oliveira [Fr.-Port., 1986, 92 min] avec Axel Bogousslavsky, Bulle Ogier, Luís Miguel Cintra Juste avant que la pièce ne commence, un inconnu se précipite sur scène pour exposer son cas. Il se voit empêché de le faire par un employé du théâtre, puis par une actrice, puis par l'auteur, enfin par toute la troupe... La parole ne doit pas être une aide à l'image. Il faut qu'elle soit autonome, comme l'image et comme la musique. Et tout ça doit se marier, en plein accord (...) On ne peut pas filmer la pensée de même qu'on ne peut pas filmer Dieu. C'est pourquoi, dans Mon cas, je mets un haut-parleur, parce que, ça, je peux le filmer et enregistrer la parole qui est devenue vibrations physiques. (Manoel de Oliveira, 1996) Mercredi 20 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 La Cerisaie Réal. : Peter Brook [Fr., 1982, 120 min, Beta num, VOF] avec Anne Consigny, Catherine Frot, Michel Piccoli, Natasha Parry, Niels Arestrup En 1981, Peter Brook met en scène La Cerisaie de Tchekhov aux Bouffes du Nord. Un an plus tard, il réalise pour la télévision une version filmée de la création. Jean-Claude Carrière a adapté la pièce pour l’écran, et Marius Constant a conçu la musique. « La réalisation joue avec les perspectives et la profondeur du champ. Elle prolonge la complexité et l'ambivalence de la pièce dont parle le metteur en scène et réalisateur lors de l'entretien. La contradiction des points de vue au sein de cette dramaturgie se retrouve dans l'alternance des gros plans. La façon dont Tchekhov demeure en retrait de la situation en refusant de privilégier l'un des personnages vient probablement de son expérience en tant que journaliste. Dans sa mise en scène, Peter Brook invite le spectateur à rejoindre la posture de l'auteur en substituant l'observation intime au jugement. Le public accède ainsi à toutes les dimensions d'une œuvre qui échappe aux limites du réalisme et du drame social en s'ouvrant notamment au lyrisme. » (M.-I. Boula de Mareuil, 1995) Mercredi 20 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Maurice Bulbulian : Comment changer ? Saltwater People Réal. : Maurice Bulbulian [Qué., 1992, 121 min, 16 mm, VOA] En présence de Maurice Bulbulian Dépossédés de leurs droits de pêche, les Indiens de la Côte ouest constatent que les Blancs n'ont pas su établir, comme eux, des rapports harmonieux avec la nature. Les résultats sont désastreux. Aujourd'hui, entre le saumon sauvage et le saumon cultivé, entre la force des traditions et la loi du commerce, entre les familles à nourrir et la réglementation gouvernementale, deux visions du monde s'affrontent. Pourtant, l'heure est, plus que jamais, au dialogue. (ONF) Jeudi 21 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Les Nouveaux monstres (I Nuovi mostri) Réal. : Dino Risi, Ettore Scola, Mario Monicelli [It., 1978, 115 min, Beta num., VOSTF] avec Ornella Muti, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman Reprise du 16 mai Jeudi 21 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Hommage à René Jodoin Le Corbeau et le Renard Réal. : Michèle Pauzé, Pierre Hébert, Yves Leduc et Francine Desbiens [Qué., 1969, 3 min] Un corbeau sur un arbre perché, sachant manier le verbe et fort adroit en rhétorique, s'adresse au renard alléché. Animation d'éléments découpés. Dernier envol Réal. : Francine Desbiens [Qué., 1977, 8 min, 35 mm, VOF] Maboule Réal. : Co Hoedeman [Qué., 1969, 6 min, 35 mm, SD] La Faim / Hunger Réal. : Peter Foldès [Qué., 1973, 11 min, 35 mm, SD] Un homme se livre aux abus de la surconsommation dans ce film d'animation s'articulant autour de métamorphoses glaciales et monstrueuses. Une oeuvre majeure dans le domaine de l'animation par ordinateur, produite par René Jodoin avec le soutien du Centre national de la recherche scientifique. La Ville Réal. : Jean-Thomas Bédard [Qué., 1970, 3 min, 35 mm, VOF] Animation sur une chanson de Jean-Pierre Ferland. Les Fleurs de macadam Réal. : Laurent Coderre [Qué., 1969, 3 min, 35 mm, VOF] Une animation fantaisiste sur une chanson de Jean-Pierre Ferland, de la série « Chansons contemporaines », une production de René Jodoin faisant écho à la série « Let's All Sing Together / Chansons populaires » datant de la Deuxième Guerre mondiale, à laquelle il avait collaboré. Tout écartillé Réal. : André Leduc [Canada, 1971, 4 min, 35 mm, SD] Film de pixilation inspiré d'une chanson de Robert Charlebois. A pixilation film inspired by a song of Robert Charlebois. Les Naufragers du quartier / One Way Street Réal. : Bernard Longpré [Qué., 1980, 12 min, 35 mm, SD] Entre chiens et loup Réal. : Pierre Hébert [Qué., 1978, 21 min, 16 mm, VOF] Film d'animation engagé qui traite du chômage, du rôle de l'État et de la révolte des sanstravail, autant de thèmes que Brecht abordait dans ses oeuvres. Balablok Réal. : Bretislav Pojar [Qué., 1972, 7 min, 35 mm, SD] Des cubes et des sphères se livrent à une guerre qui conduit à l'absurde... Jeudi 21 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Passion d'amour Réal. : Ettore Scola [It., 1981, 117 min, 35 mm, VF] avec Bernard Giraudeau, Jean-Louis Trintignant, Laura Antonelli, Valeria d'Obici Piémont, 1860. Le jeune capitaine Giorgio Bacchetti rencontre Clara, une femme mariée et mère d'un enfant. Entre eux naît un grand amour, mais Giorgio est muté dans une garnison de la frontière. Il y fait la connaissance de Fosca, une femme d’une laideur rare, atteinte d’une maladie grave, mais d’une sensibilité aigue. Débute alors une relation d’amour plutôt étrange… « Il est des histoires roses où les princes charmants épousent d’abominables sorcières qui se transforment en pulpeuses déesses par la grâce de l’amour et avec un peu de poudre de Perlimpinpin. Mais quelle baguette magique pourrait rendre belle Fosca, héroine imaginée par le romancier Iginio Ugo Tarchetti? Dans cette Italie du 19e siècle, qui ressemble à un récit de Stendhal, à un conte cruel de Villiers de l’IsleAdam, Fosca demeure totalement et obstinément affreuse. Double crime : affreuse et intelligente, ce qui accroit encore la répulsion qu’elle inspire à la société de son temps (et peut-être du nôtre…). Pourtant, nous pardonnerions à Fosca sa double tare, si elle consentait à rester humble, discrète, décente, tranquille. Bien à sa place. Bien comme il faut. Hélas! Fosca est remuante, encombrante, hystérique. Emmerdante, pour tout dire. » (P. Murat, 1981) Repris le 22 mai à 19h Vendredi 22 Mai 16 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 Le Tartuffe Réal. : Gérard Depardieu [Fr., 1984, 140 min, 35 mm, VOF] avec Elisabeth Depardieu, François Périer, Gérard Depardieu Reprise du 17 mai Vendredi 22 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Passion d'amour Réal. : Ettore Scola [It., 1981, 117 min, 35 mm, VF] avec Bernard Giraudeau, Jean-Louis Trintignant, Laura Antonelli, Valeria d'Obici Reprise du 21 mai Vendredi 22 Mai 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Panorama-cinéma présente Un amour éternel Réal. : Keisuke Kinoshita [Jap., 1961, 103 min, 35 mm, VOSTF] avec Hideko Takamine, Keiji Sada, Tatsuya Nakadai Sadako a été forcée d'âtre mariée à un homme influent dans le village; mais son véritable amour est parti à la guerre... et s'apprête à revenir. Samedi 23 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore La Nuit de Varennes Réal. : Ettore Scola [Fr.-It., 1982, 144 min, DCP, VOF-VOI-STF] avec Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni Juin 1791, Louis XVI fuit à bord d'une berline pour gagner la frontière. Sur le même chemin, le destin a réuni de bien curieux personnages. Le révolutionnaire Restif de la Bretonne est face à un Casanova vieillissant entouré de royalistes en fuite. À Varennes, Louis XVI et la reine sont arrêtés... « Comme dans Stagecoach, les différentes couches sociales sont représentées dans La Nuit de Varennes. L’humour y foisonne, notamment dans les digressions dont Scola émaille son récit pour expliquer tel détail d’époque. Mais la principale qualité de ce film c’est qu’il nous ramène toujours, par le biais de l’anecdote même la plus triviale au grand débat d’idées que pouvait charrier la révolution française. Tous les idéaux d’alors trouvent des porte-parole ou des chantres à travers les situations imaginées par Scola. Jamais le spectateur n’est trompé quant à l’objectif d’ensemble : La Nuit de Varennes se veut avant tout un divertissement et ne prétend pas à une quelconque objectivité historique. La distanciation est toujours présente. » (L. Perreault, 1982) Repris le 24 mai à 19h Samedi 23 Mai 19 h 30 - Salle Claude-Jutra Cinéma de genre : les effets spatiaux Star Trek Réal. : J.J. Abrams [É.-U.-All., 2009, 127 min, DCP, VOA] avec Chris Pine, Simon Pegg, Zachary Quinto Samedi 23 Mai 21 h 30 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Bal (Ballando, ballando) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr.-Alg., 1983, 112 min, 35 mm, SD] avec Étienne Guichard, Francesco De Rosa, Régis Bouquet En utilisant comme toile de fond le bal, Ettore Scola dépeint la société française à des points clés de son histoire, depuis les années 1930 : le Front populaire, la guerre, l’arrivée du jazz et du rock, la Libération… Les couples silencieux se font et se défont au gré de l'histoire et de la musique. « Dans Le Bal, j’ai trouvé les trois thèmes qui me hantent, dont je rêve même lorsque je ne travaile pas. Le temps, d’abord, le temps qui passe, c’est un thème qui m’extasie. Le temps, c’est la chose la plus belle avec ses ruines, ses infarctus, ses espoirs évanouis, ses illusions qui meurent, et à chaque jour qui nait une illusion nouvelle… Ensuite, la solitude. Enfin, l’Histoire. Celle que vivent à petits gestes de petites gens. » (E. Scola, 1983) Repris le 27 mai à 21h Dimanche 24 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 Five Broken Cameras Réal. : Emad Burnat, Guy Davidi [Pal.-Isr.-Fr., 2011, 90 min, num., VOSTA] Emad, paysan, vit à Bil’in en Cisjordanie. Il y a cinq ans, au milieu du village, Israël a élevé un mur de séparation qui exproprie les 1700 habitants de la moitié de leurs terres, pour "protéger" la colonie juive de Modi’in Illit. Les villageois de Bil’In s’engagent dès lors dans une lutte non-violente pour obtenir le droit de rester propriétaires de leurs terres, et de coexister pacifiquement avec les Israéliens. Pendant cinq ans, Emad filme les actions entreprises par les habitants de Bil’in. Avec sa caméra, achetée lors de la naissance de son quatrième enfant, il établit la chronique intime de la vie d’un village en ébullition, dressant le portrait des siens, famille et amis, tels qu’ils sont affectés par ce conflit sans fin. Cinq caméras brisées a été nominé pour un Oscar dans la catégorie du meilleur film documentaire long métrage. « Emad filme la lutte de ses amis qui opposent banderoles, slogans et jets de pierre aux blindés, gaz lacrymogènes et intimidations de l’armée israélienne. La chronologie des événements est découpée en chapitres qui correspondent à chacune des "vies" des caméras tenues en main par Emad. Certaines recevront la balle qui lui était destinée. Cinq caméras. Cinq années durant lesquelles cette résistance qui se veut non-violente gagne en intensité : médiatisation internationale, ralliement d’une partie de la gauche israélienne à la cause de Bil’In, mais aussi arrestations d’enfants, tirs à balles réelles, manifestants blessés et tués. » (L. Mikles, 2013) Dimanche 24 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore La Nuit de Varennes Réal. : Ettore Scola [Fr.-It., 1982, 144 min, DCP, VOF-VOI-STF] avec Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni Reprise du 23 mai Mardi 26 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Manoel De Oliveira : pour hommage Val Abraham (Vale Abraão) Réal. : Manoel de Oliveira [Port.-Fr., 1993, 187 min, s.-t. f.] avec Cecile Sanz de Alba, Leonor Silveira, Luís Miguel Cintra Transposition, de nos jours, dans la région du Douro, de {Madame Bovary}. Emma Bovary y devient Ema Païva. C'est un film actuel, culturel, concret, visible, palpable par rapport à des choses invisibles, impalpables, comme l'esprit. Agustina Bessa Luís en écrivant {Val Abraham} a multiplié les lieux, les histoires et les personnages et ma volonté première était justement de faire un très, très long film. Montrer cette histoire centrale, mais aussi l'histoire de chacun. (Manoel de Oliveira, 1996) Mercredi 27 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Projections commentées du FNC The Shining Réal. : Stanley Kubrick [R.-U., 1980, 146 min, DCP, VOA] avec Danny Lloyd, Jack Nicholson, Shelley Duvall Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Danny, qui possède un don de médium, le "Shining", est effrayé à l'idée d'habiter ce lieu, théâtre marqué par de terribles évènements passés... « Dès que Jack s’installe à l’Overlook, on le voit parcourir les longs couloirs de l’hôtel, faisant rebondir une balle contre les murs. Il s’arrête devant une maquette miniature du labyrinthe qu’il contemple. Le plan de raccord est une plongée éloignée sur le vrai labyrinthe que visitent Wendy et Danny, donnant ainsi l’illusion qu’ils sont observés de haut par Jack. Ce que Jack regarde alors, ce n’est pas sa famille en modèle réduit sur laquelle il pourrait exercer une quelconque domination (jusqu’alors, Jack les "subit" plus qu’autre chose), mais les derniers remparts qui les protègent de lui, les liens sociaux et moraux qui, une fois dans l’hôtel, seront annihilés. Dans chaque film de Kubrick il y a un point de basculement, vers lequel toute la première partie du film tend et dont toute la seconde partie découle. C’est par exemple le coup de foudre de Humbert Humbert pour Lolita quand il la découvre dans son jardin en train de lire étendue sur l’herbe (Lolita, 1962). C’est l’utilisation par les hommes préhistoriques d’un outil, un os, qui va changer le cours de l’humanité (2001). Le meurtre du sergent Hartman par Baleine et le suicide de ce dernier (Full Metal Jacket, 1987). C’est la révélation d’Alice Harford de ses fantasmes secrets à son mari (Eyes Wide Shut, 1999). Dans Shining, ce point de basculement se situe très précisément lorsque Jack, seul dans le grand hall de l’hôtel, observe fixement la tête baissée et les yeux relevés, presque en transe, les grandes fenêtres blanches sur lesquelles s’abat la neige qui va contraindre les Torrance à ne plus sortir de l’Overlook. Définitivement enfermé dans les limbes de son inconscient, Jack va pouvoir céder aux sirènes de la folie. » (M. Santelli, 2007) LE FILM SERA COMMENTÉ PAR KIM NGUYEN Mercredi 27 Mai 21 h 30 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Bal (Ballando, ballando) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr.-Alg., 1983, 112 min, 35 mm, SD] avec Étienne Guichard, Francesco De Rosa, Régis Bouquet Reprise du 23 mai Jeudi 28 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore The Family (La Famiglia) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1987, 129 min, 35 mm, VOSTA] avec Andrea Occhipinti, Emanuele Lamaro, Fanny Ardant, Vittorio Gassman Chronique d'une famille italienne à Rome de 1906 à nos jours racontée par son patriarche : « À mettre ainsi bout à bout tout ce qui se passe dans une famille on ne sait pas s'il y a de quoi rire ou de quoi pleurer. » « C’est une véritable gageure qu’un tel film! Enfermer dans un (vaste) appartement quatre-vingts années de vie privée et publique, en faisant oublier ce huis-clos, c’est déjà un tour de force. Mais La Famille c’est aussi une merveille de finesse, de tendresse… et de rigueur. À force de cerner des individus très particularisés, de les faire évoluer dans le même lieu, de combiner plans fixes et mouvements, gros plans et vues d’ensemble, c’est paradoxalement notre propre histoire, notre siècle, que Scola nous montre. Quelle modestie et quelle élégance que de gommer le brillant, la performance qu’est ce film pour en imposer la justesse et la véracité. » (G. Petiot, 1987) Jeudi 28 Mai 19 h 15 - Salle Claude-Jutra Cinéma d'animation Le Grand Prix du siècle (Flaklypa grand prix) Réal. : Ivo Caprino [Norv., 1976, 77 min, 35 mm, VF] En compagnie de ses amis le hérisson et l'oiseau, un bricoleur sympathique, spécialisé dans la réparation de bicyclettes, invente un bolide inusité pour participer à une course automobile. Ce film de marionnettes, réalisé par un pionnier de l'animation norvégienne, est une oeuvre pleine de rebondissements et d'humour, de même que l'un des plus grands succès d'assistance du cinéma norvégien. La version que nous vous présentons à été doublée au Québec. Vendredi 29 Mai 16 h 00 - Salle Claude-Jutra Festival TransAmériques 2015 Presque Réal. : Priscilla Guy [Can., 2012, 7 min, Num., SD] Un film sur les chutes inopinées, les sous-textes qui font glisser, les occasions qui filent entre les doigts. Quand le rapport à l’autre (et à soi-même) devient un filet aux mailles trop grandes, à travers lequel le sens s’échappe à mesure qu’on tente de le saisir. Corps fugaces : empreinte Réal. : Crystal Pite, Marlene Millar, Philip Szporer [Can., 2011, 4 min, Num., SD] Corps fugaces : empreinte est un film stéréoscopique en 3D de 4 minutes qui se penche sur les thèmes de la perte, du souvenir et de la guerre en faisant appel à la danse contemporaine et à l’animation. Réalisé par Marlene Millar, Crystal Pite et Philip Szporer, le film met à l’honneur la chorégraphie de la star canadienne de la danse Crystal Pite et le savoir-faire de l’animateur lauréat Théodore Ushev. (ONF) JardinsCatastrophes Réal. : Alan Lake [Qué., 2014, 18 min, Num., SD] Dans un jardin irréel d’une étrange beauté, tapis quelque part aux confins de la psyché humaine, des êtres se transforment au fil des saisons qui passent. Drawing Blank Réal. : Stefan Verna [Qué., 2013, 5 min, Num., SD] Une courte histoire de la folie Réal. : Isabelle Hayeur [Qué., 2014, 27 min, Num., SD] Une courte histoire de la folie est un film de danse contemporaine, un voyage dans le temps qui relate les moments importants des traitements de la maladie mentale au Québec de la fin du 19e siècle à aujourd’hui, pour nous montrer leur évolution et les effets qu’ils ont eu sur la qualité de vie des malades. (PRIM) Vendredi 29 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore La Famille (La Famiglia) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1987, 129 min, 35 mm, VOSTF] avec Andrea Occhipinti, Emanuele Lamaro, Fanny Ardant, Vittorio Gassman Repris le 30 mai à 17h Vendredi 29 Mai 21 h 15 - Salle Claude-Jutra Maison de la poésie En prière dans le champ magnétique Réal. : Suzan Vachon [Qué., 2014, 4 min, Num., VOF] Every little breeze Réal. : Benjamin Hogue [Qué., 2014, 2 min, Num., VOF] Shenley Réal. : Benoit Le Rouzès [Qué., 2014, 1 min, Num., VOF] Les Highways Réal. : Olivia Lagacé [Qué., 2015, 1 min, Num., VOF] I am a girl Réal. : Anne-Colette Godard, Seb Maurel [Qué., 2015, 3 min, Num., VOA] Aimer Réal. : Nuria Menchaca [Qué., 2012, 4 min, Num., VOF] Son corps parlait pour ne pas mourir Réal. : Cécile Gariépy [Qué., 2015, 1 min, Num., VOF] Kiriyo Réal. : David Nadeau Bernatchez [Qué., 2008, 5 min, Beta num, VOF] Ikwé Réal. : Caroline Monnet [Can., 2009, 5 min, Beta num, VOSTA] Ian Ferrier : For body and light Réal. : Ben Rich [Qué., 2015, 3 min, Num., VOA] Chœur(s) Réal. : Simon Dumas [Qué., 2014, 3 min, Num., VOF] Ton nom dans ma main Réal. : Ariane Bilodeau [Qué., 2015, 3 min, Num., VOF] Sisyphus, Outdone Réal. : Simon Dumas [Qué., 2014, 3 min, Num., VOA] Dégel Réal. : Geneviève Gosselin-G. [Qué., 2014, 5 min, Num., VOF] Adresse inconnue Réal. : Jean Coulombe [Qué., 2014, 1 min, Num., VOF] Réparation Réal. : Jean Coulombe [Qué., 2011, 3 min, Num., VOF] Nano solo #2 Réal. : Karoline Georges [Qué., 2012, 5 min, Num., SD] Repères Réal. : Karoline Georges [Qué., 2015, 5 min, Num., VOF] Samedi 30 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore La Famille (La Famiglia) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1987, 129 min, 35 mm, VOSTF] avec Andrea Occhipinti, Emanuele Lamaro, Fanny Ardant, Vittorio Gassman Reprise du 29 mai Samedi 30 Mai 19 h 15 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Roman d'un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1995, 120 min, 35 mm, VOSTF] avec Alberto Sordi, André Dussollier, Isabella Ferrari Le film raconte l’histoire de Vincenzo Persico, titulaire d'un diplôme de lettres et vivant très modestement avec sa mère, qui va peu à peu perdre son identité pour la retrouver dans un endroit peu fait pour s'épanouir : la prison. « Vingt ans après Une journée particulière, Ettore Scola reprend le décor qu’il avait déjà utilisé pour exprimer une autre forme d’enfermement : analyste des espaces clos – même Le Capitaine Fracasse fut ramené à un mouvement circulaire entièrement enregistré entre les quatre murs d’un studio de Cinecittà –, observateur d’individus prisonniers de leur conditionnement social, Scola trace une nouvelle variation sur le thème de la prison comme métaphore de la condition humaine, la prison comme lieu où l’individu détaché des contingences pet même se sentir heureux. […] Dans cette observation des menus faits de l’existence, Scola retrouve ce qui a fait le meilleur de son œuvre, ce regard désenchanté sur la monotonie du quotidien et la volonté d’échapper au regard des autres, dans une honorabilité de façade qui devient, jour après jour, de plus en plus difficile à assumer. » (J. A. Gili, 1996) Repris le 31 mai à 17h Samedi 30 Mai 21 h 15 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Concurrence déloyale (Concorrenza sleale) Réal. : Ettore Scola [It., 2001, 105 min, 35 mm, VOSTA] avec Claude Rich, Diego Abatantuono, Gérard Depardieu, Sergio Castellitto En 1938, en Italie, deux commerçants en confection, concurrents et voisins, se détestent et passent le plus clair de leur temps à se faire de mauvais coups et à se chamailler. L’un est catholique; l’autre, Juif. Les familles des deux belligérants tentent par tous les moyens de les amadouer, mais leurs conflits dégénèrent parfois en bagarres de rue. Et cela bien que les garçons des familles rivales soient les meilleurs amis du monde et que la fille de l'un tombe amoureuse du fils de l'autre. La montée du fascisme et de l’antisémitisme va quelque peu atténuer cette rivalité… « Ettore Scola est le maître de la chronique cinématographique, celle qui sait être quotidienne, humaine, tendre, légère, pour exposer les grandes questions et montrer les drames profonds. Sous sa palette d’artiste de la fresque historique au quotidien, l’heure sombre du fascisme se teinte de douces nuances pour mieux mettre en relief son côté crépusculaire, pour faire ressortir son visage humaine, trop humain. Dans Concurrence déloyale, le grand Scola trouve des trésors de finesse, de tendresse et d’humour pour parler de la dérive raciste dans la Rome de 1938. Des tambours de guerre, nous n’entendrons que des échos lointains et nous ne verrons que l’ombre de quelques bombardiers glissant sur les murs millénaires d’une rue de la Ville éternelle. » (R. Tremblay, 2004) Repris le 31 mai à 19h Dimanche 31 Mai 17 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Le Roman d'un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero) Réal. : Ettore Scola [It.-Fr., 1995, 120 min, 35 mm, VOSTF] avec Alberto Sordi, André Dussollier, Isabella Ferrari Reprise du 30 mai Dimanche 31 Mai 19 h 00 - Salle Claude-Jutra Scola - La Rétro d’Ettore Concurrence déloyale (Concorrenza sleale) Réal. : Ettore Scola [It., 2001, 105 min, 35 mm, VOSTA] avec Claude Rich, Diego Abatantuono, Gérard Depardieu, Sergio Castellitto Reprise du 30 mai