la-lettre-du-cnc-n130 - La SERE : Société Européenne des

Transcription

la-lettre-du-cnc-n130 - La SERE : Société Européenne des
la lettre du CNC no 130
septembre - octobre 2016
éditorial
de Frédérique Bredin p. 2
chiffres-clés de la
géographie du cinéma
en 2015 p. 3
à la une p. 4-5
La salle de demain ;
Record historique des
exportations de programmes
audiovisuels français
en 2015 ;
10 ans d’Images de la diversité
le dossier p. 6-7
L’accessibilité du cinéma
aux personnes en situation
de handicap
l’entretien p. 8
avec Sylvain Nivard. Président
de la commission culture
de la CFPSAA
Cédric Lorant. Référent
culture et audiovisuel
à l’UNISDA
en bref p. 9
Le CNC a 70 ans p. 10
les publications p. 11
éditorial
En France, les salles de cinéma sont comme une évidence, mais notre parc de salles fait
figure d’exception et de modèle en Europe au regard de sa modernité, de son maillage
territorial, inégalé dans le monde, et de la richesse de son offre cinématographique.
Cette exception est le fruit de l’amour propre à un pays qui a vu naître le cinéma et qui
a développé l’une des politiques cinématographiques les plus ambitieuses au monde.
Mais cet amour des salles vient d’abord d’un fait très simple : le cinéma offre une expérience
collective irremplaçable. Et pour continuer d’être ce lieu de spectacle cinématographique,
la salle doit répondre aux attentes du public devant la diversité de l’offre, la convivialité
du lieu et les innovations technologiques. Ces attentes déterminent les contours de salles
de demain, et le CNC y est très attentif. Ainsi, j’ai voulu créer, avec la FNCF, le Prix de la salle
innovante pour récompenser les initiatives les plus originales en matière de programmation,
de qualité éditoriale, d’accueil et d’interactivité avec le public...
Depuis 70 ans, le CNC est guidé par la certitude que la salle est au cœur de la réussite
du cinéma dans notre pays. Et nous avons accompli depuis le dernier Congrès des
exploitants de grandes avancées au service de l’intérêt général du cinéma et au bénéfice
du public, avec toute la profession. Je pense naturellement à l’accord historique, signé
en mai dernier sur les engagements de programmation et de distribution. Nous avons
également réalisé un tour de France des nouvelles régions pour rencontrer les élus
et élaborer avec eux les nouvelles conventions état-CNC-Régions. Pour la première fois,
le CNC accompagnera les régions dans leur aide aux salles, en finançant des emplois
d’animateurs pour les salles de proximité qui ont besoin de développer ce travail d’animation
et qui cherche à élargir leur public.
à cet égard, les jeunes du service civique que nous avons recrutés et qui se mobilisent
sur les enjeux cruciaux de l’éducation à l’image et du développement de la solidarité par
le cinéma sont une chance pour l’avenir. Ce sont eux les nouveaux ambassadeurs du cinéma
qui aideront, avec les ciné-clubs nouvelle génération et en multipliant les collaborations
avec les salles, à développer la cinéphilie de demain. Les salles Art et Essai font déjà un
formidable travail de médiation, et la réforme que nous menons actuellement, en concertation
avec les professionnels, dont l’objectif est de simplifier et moderniser le soutien aux salles
Art et Essai, permettra aussi de valoriser l’ambition culturelle des cinémas.
Toutes ces réformes nous donnent de nouveaux moyens pour relever les défis économiques,
artistiques, et citoyens de demain.
Frédérique Bredin
Présidente du CNC
Salle le Caroussel à Verdun, Grand prix de la salle innovante 2016
©Caroussel de Verdun / DR
chiffres-clés
de la géographie du cinéma en 2015
France entière
Sur le territoire français
Fréquentation
1 659 communes sont équipées d’un cinéma (+15)
205,3 millions d’entrées (-1,8 %)
1 331,6 M€ de recettes (-0,1 %)
6,48 € par entrée (+1,7 %)
3,24 entrées par habitant
68,3 %
de la population française dispose
d’un cinéma à proximité de son domicile
100 %
des agglomérations de 50 000
habitants et plus sont équipées d’un cinéma
80,1 % des entrées se font dans
les agglomérations de 50 000 habitants qui regroupent
Part de marché des entrées en salles
35,5 %
52,0 %
42,6 % du parc cinématographique
8,9 %
3,6 %
Petites communes et zones rurales
66,4 %
Exploitation
des établissements sont implantés
dans les communes de moins de 20 000 habitants
2 033 établissements (+13)
5 741 écrans (+94)
+15 cinémas dans les communes de moins
de 10 000 habitants (1 039 cinémas en 2015)
Evolution du nombre d’écrans
+8,7 %
5800
5 741
5600
+9 cinémas en zones rurales
+2,3 % d’entrées en zones rurales
(3,17 millions d’entrées)
Palmarès des régions
entrées*
5400
5 281
5200
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
203 multiplexes (+12), 10,0 % du parc
1 160 mono écrans (+4), 57,1 % du parc
1 fauteuil pour 58 habitants
7 780,2 milliers de séances (+2,6 %)
7 377 films en salles dont
654 films inédits
Ile-de-France
53,9
AuvergneRhône-Alpes
24,7
1 135 salles (55,8 % du parc total)
2 336 écrans (40,7 % du total écran France)
60,2 millions d’entrées (29,3 % du total entrées)
5,58 € par entrée
Source : CNC
LanguedocRoussillon-MidiPyrénées
16,9
Ile-de-France
307
AuvergneRhône-Alpes
324
AquitaineLimousinPoitou-Charentes
226
*millions d’entrées
Source : CNC
Profil des spectateurs en France
22,2 %
15-24 ans
Source : CNC
Salles Art et Essai
nombre d’établissements
17,0 %
45,9 %
24,5 %
CSP -
25-34 ans
hommes
32,5 %
CSP +
23,2 %
54,1 %
femmes
43,0 %
inactifs
35-49 ans
37,6 %
13,5 %
dont
50 ans et +
étudiants
Source : Publixiné – Harris Interactive ; spectateurs de 15 ans et plus.
Les évolutions sont calculées par rapport à 2014
L’étude intégrale est disponible sur www.cnc.fr.
la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016 — 3
à la une
Record historique des
exportations de programmes
audiovisuels français en 2015
Les chiffres de l’exportation des programmes
audiovisuels français ont été présentés par le CNC
et TV France International à l’occasion des RendezVous à Biarritz du 4 au 8 septembre dernier.
En 2015, les ventes de programmes audiovisuels français
à l’étranger progressent pour la sixième année consécutive
de 6,8 % pour atteindre 164,2 M€, soit le plus haut niveau
jamais observé et une progression de 42,8 % sur 10 ans.
Le total des ventes et préventes représente 201 M€, soit
le deuxième plus haut niveau après le record enregistré
en 2014, malgré une diminution des préventes (-35 % à
37 M€). Les apports étrangers en coproduction sur les
programmes audiovisuels français enregistrent également
une baisse de 4 % à 54,1 M€. Les résultats de cette année
sur les programmes audiovisuels français sont portés
par deux grandes tendances : la croissance en Europe de
l’Ouest et la hausse des trois genres principaux : animation,
documentaire et fiction.
Le marché dynamisé par l’Europe de l’Ouest
En 2015 portées par la croissance des marchés
francophones (Belgique, Suisse) qui confirment leurs
acquisitions en favorisant le documentaire et l’animation et
la forte activité enregistrée en Espagne (+71 %), les achats
en Europe de l’Ouest augmentent de 3 % pour renforcer
son statut de première zone d’accueil des productions
françaises. L’Afrique (+14 %) qui atteint une nouvelle fois son
plus haut niveau, et le Moyen-Orient (+6,5 %), qui retrouve
son deuxième meilleur niveau historique, dynamisent
également les ventes de programmes français à l’étranger.
Progression des ventes des principaux genres
En 2015, la croissance des ventes de programmes français
à l’étranger est soutenue par l’animation (+12 % à 50,6 M€),
qui reste le 1er genre à l’export, la fiction (+6 % à 41,2 M€) qui
confirme sa 2ème place et le documentaire (+6 % à 37,1 M€).
Les ventes de formats (fiction, jeux, variétés) sont stables
(+0,1 % à 22,9 M€).
L’étude intégrale est disponible sur www.cnc.fr
« L’ Animation, 1er genre à l’export
avec une croissance des ventes
de 12 % en 2015 »
4 — la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016
10 ans d’Images de la diversité
Le Fonds Images de la diversité, créé en 2007 par le CNC et
l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité
des chances) afin de renforcer les actions publiques de
promotion de l’image de la diversité de la société française
suite aux émeutes de 2005, a fêté ses 10 ans d’existence :
plus de 700 films soutenus, tous genres et formats
confondus, parmi lesquels des œuvres récompensées en
France et à l’international. Citons récemment Fatima de
Philippe Faucon, ou encore Welcome de Philippe Lioret, Entre
les murs de Laurent Cantet, Indigènes de Rachid Bouchareb
ou La Cour de Babel de Julie Bertucelli.
Après 10 années d’exercice, le CGET (Commissariat Général
à l’égalité des Territoires qui s’est substitué à l’Acsé) et
le CNC ont souhaité engager une réforme de ce dispositif
d’aide afin de le rendre plus accessible, plus lisible et plus
ambitieux, de manière à ce qu’il réponde davantage aux
évolutions des secteurs et qu’il s’adresse plus favorablement
aux auteurs.
Le Fonds Images de la diversité a pour objectif de soutenir
la création et la diffusion des œuvres cinématographiques,
audiovisuelles, multimédia et jeux vidéo traitant de la
diversité de la population et de l’égalité des chances, de
contribuer à donner une représentation plus fidèle de
la réalité française et de ses composantes et d’ écrire
une histoire commune de l’ensemble de la population
française autour des valeurs de la République, en favorisant
l’émergence de nouvelles formes d’écritures et de nouveaux
talents, issus notamment des quartiers prioritaires de la
politique de la ville.
Il accompagne tout type de projet à toutes les étapes, en
distinguant le soutien à l’écriture (ouvert aux auteurs sur des
critères d’expérience) et le soutien au développement, à la
production, à la distribution et à l’édition DVD (ouverts aux
projets ayant bénéficié d’une aide sélective ou automatique
du CNC ou d’une région, à une étape égale ou antérieure).
La création d’une aide à l’écriture et de bourse de résidence
directement adressées aux auteurs (sans aide sélective
préalable) a pour objectif d’encourager les auteurs à se saisir
du sujet de la diversité, de les soutenir de manière privilégiée
dans l’écriture de leur projet et d’accompagner l’émergence
de nouveaux talents, issus notamment des quartiers
prioritaires de la politique de la ville.
La centralisation des demandes permet désormais un
guichet unique au CNC pour les dépôts. Ce fonds est doté
d’une enveloppe budgétaire de 2,6 M€.
La commission est présidée par le réalisateur Philippe
Faucon, composée de deux collèges qui se réunira environ
quatre fois par an.
à l’occasion des 10 ans du Fonds, un ouvrage Le cinéma
au pluriel a été publié, édité par les éditions Capricci pour
le compte du CNC et du CGET.
© FNCF - Jean-Luc Mége / CNC
La salle de demain
Afin de mieux appréhender les différentes innovations à
l’œuvre au sein du parc de salles aussi bien en France qu’à
l’étranger, le CNC a souhaité accompagner, initier plusieurs
réflexions, et/ou opérations sur l’avenir de la salle de cinéma.
Ainsi, le « Tour des Cinémas d’Europe », réalisé par
Agnès Salson et Mikaël Arnal, a permis de mettre en lumière
les idées novatrices dans l’exploitation cinématographique
indépendante en Europe. Cette opération a donné lieu
à la rédaction d’un rapport sur les pratiques émergentes
de l’exploitation cinématographique en Europe remis
au CNC en mars 2016.
En novembre 2015, Frédérique Bredin confie
une mission de réflexion à Jean-Marie Dura, ancien directeur
général du réseau européen d’UGC et ancien directeur
général d’Ymagis, sur la salle de cinéma de demain.
Un rapport publié le 27 septembre 2016 permet de mettre
en avant plusieurs tendances qui marqueront la salle
de cinéma de demain :
• Le retour de certains types de salles de cinémas
en centre-ville.
• Le renforcement des multiplexes tournés vers le spectaculaire.
• La nécessité pour la salle de demain d’investir dans les
nouvelles technologies (projection 4K, HDR, HFR, projection
laser, fauteuils à effets environnementaux, écrans
enveloppants, etc.)
• L’importance de « l’expérience-client » pour permettre
à la salle de se différencier de l’attractivité grandissante
des loisirs à domicile.
• La programmation d’une multitude de contenus
alternatifs pour satisfaire tous les publics (spectacle
vivant, compétitions de jeu vidéo, réalité virtuelle, contenus
pédagogiques etc.).
Le rapport préconise ainsi le renforcement des grands
groupes nationaux et européens en matière d’exploitation
pour garantir une offre cinématographique diversifiée.
Enfin, en juillet dernier, la Présidente du CNC a lancé
le « prix de la salle innovante » qui vise à récompenser
le travail accompli par les exploitants et les inciter sur
le terrain à poursuivre davantage ces innovations.
Pour cette 1ère édition, Frédérique Bredin et le jury, composé
de Patrick Bloche, député de la 7ème circonscription de Paris
et Président de la Commission des affaires culturelles et
de l’éducation à l’Assemblée nationale, Laurent Cotillon,
directeur exécutif du Film Français, Cécile de France,
actrice, Cédric Klapisch, cinéaste, Arnaud Métral, directeur
Général de Webedia – Allociné, Agnès Salson, diplômée
de la Fémis et co-fondatrice du Tour des Cinémas
et Jean-Paul Viguier, architecte, ont décerné, lors du
71ème Congrès des exploitants à Deauville, les prix suivants :
Le grand prix (6000 €) à la salle Le Caroussel à Verdun
Le prix du jury (4000 €) à la salle de L’Atalante à Bayonne
Par ailleurs, trois mentions spéciales ont été attribuées
aux salles suivantes : Le Gén’éric à Héric (Loire Atlantique),
Le Gyptis à Marseille, Les Fauvettes à Paris.
Ces prix récompensent toutes les formes d’innovation
notamment en matière d’architecture (Le Caroussel,
les Fauvettes), de programmation (L’Atalante, Le Gyptis,
Les fauvettes) ou encore de liens avec le public
(Le Gén’Héric) et illustrent la diversité du parc des salles
à travers tout le territoire.
Ce rapport dessine par ailleurs, un certain nombre de
recommandations à l’attention des exploitants et des
pouvoirs publics et préconise notamment :
• de faciliter l’implantation des cinémas en centre-ville ;
• la nécessité d’une identité architecturale forte ;
• une conversion écologique rapide
• la création de véritables espaces dédiés aux jeunes, en
élargissant le champ du cinéma notamment au jeu vidéo ;
• un réel virage en matière de e-marketing ;
• une vigilance sur le mouvement de concentration de
l’exploitation au niveau mondial et la montée en puissance
du marché asiatique.
la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016 — 5
le dossier
L’accessibilité du cinéma aux
personnes en situation de handicap
L’accessibilité au cinéma est souvent appréhendée sous
le seul angle de la circulation du fauteuil roulant dans la
salle. La loi de 2005 fixe bien au-delà de l’accessibilité
du bâtiment, une obligation d’accès aux prestations pour
lesquelles l’établissement a été conçu, à savoir les films.
Les autres modes de diffusion du film peuvent faire l’objet
d’obligations à divers niveaux.
Le principe de l’accessibilité universelle concerne :
- le bâtiment ;
- les œuvres sur leurs différents supports : salle, vidéo, VàD,
TV en particulier ;
- les différentes formes de handicap : le handicap moteur
(PMR/ personnes à mobilité réduite et UFR/utilisateurs
de fauteuil roulant), les handicaps sensoriels (personnes
sourdes ou malentendantes, personnes aveugles
ou malvoyantes) , les handicaps mentaux ou cognitifs.
L’accessibilité est bien un enjeu qui concerne le CNC.
L’accessibilité aux œuvres
cinématographiques en 2015
On entend par films accessibles les films offrant le
sous-titrage spécifique et l’audio description.
Le nombre de films accessibles est passé de 37 films sur
657 en 2013, soit 5% des titres sortis, à 138 films sur 666 en
2015, soit 21 % des titres :
La proportion des films seulement sous-titrés est quant à elle
passée de 95 à 178 soit une évolution de 14 à 27 % des titres ;
Si 41 % des films sortis sur plus de 350 copies sont
accessibles, soit 30 des 73 films, cette proportion est de
50 % pour les films sortis sur 200 à 350 copies, soit 36 des
72 films. Cette proportion est de 11 % sur les 103 films
sortis entre 30 et 80 copies et de 4 % pour les 287 titres
sortis sur moins de 30 copies.
S’agissant du cinéma français, le nombre de films
accessibles est passé de 14 films sur 322 en 2013, soit 4%
des films, à 101 films sur 313 en 2015, soit 33 % des films.
77 % des films sur plus de 350 copies sont accessibles, soit
21 sur les 27 films sortis; de même, 75 % des 33 films sortis
entre 200 et 350 copies, 57 % des 63 films sortis entre 80 et
200 copies. La proportion reste faible sur les titres sortis sur
moins de 80 copies : 18 % des 49 films entre 30 et 80 copies
et 7 % pour les 141 films sortis sur moins de 30 copies.
Les différentes aides
du CNC portant sur l’accessibilité
des œuvres et des salles
Films français inédits : aide à l’audiodescription et au
sous-titrage
Afin d’encourager les producteurs de films d’initiative
française à réaliser, à l’occasion de la post-production des
films, des fichiers d’audiodescription et de sous-titrages
disponibles dès la sortie en salle des films, puis utilisables
dans les autres fenêtres de diffusion (TV, Vidéo physique et
VàD), le CNC a mis en place une aide spécifique. Cette aide
est destinée aux films de long métrage, le bénéficiaire en
étant le producteur délégué.
Le montant de l’aide est plafonné à 50 % des dépenses
éligibles, n’est pas remboursable et s’inscrit dans la règle
de minimis1 Le coût moyen de la mise en accessibilité s’élève
à 7 500 € (variant de 3 900 € à 16 800 €). Le distributeur de
films français, souvent confronté à cet aspect de la diffusion
des films, est particulièrement bien placé au sein du secteur,
pour inciter le producteur à solliciter à cette aide.
Films de patrimoine Le CNC a mis en place en 2012 un dispositif de soutien
financier à la numérisation d’œuvres cinématographiques
du patrimoine afin d’accompagner les détenteurs de
catalogue dans la valorisation des œuvres à travers les
nouveaux réseaux de diffusion numérique. Les frais
de création de fichiers numériques de sous-titrage, à
destination des personnes sourdes ou malentendantes, et
d’audiodescription à destination des personnes aveugles ou
malvoyantes font partie des critères d’éligibilité. Cette aide
concerne les œuvres cinématographiques, courts et longs
métrages, quel qu’en soit le genre, sorties en salles avant le
1er janvier 2000.
DVD, VàD
Le CNC a mis en place des compléments de l’aide à l’édition
vidéo visant à élargir au public en situation de handicap
l’accessibilité des œuvres éditées en DVD, Blu ray et
exploitées en VàD. Il existe ainsi depuis 2011 un complément
de subvention au titre du sous-titrage pour sourds et
malentendants (ST SME) et depuis 2012 un complément au
titre de l’audiodescription pour aveugles et malvoyants (AD
AVM). Ces compléments d’aide peuvent être attribués à tout
projet obtenant une subvention au titre de l’édition physique
et/ou une subvention au titre de l’exploitation en VàD.
1. Le montant maximal des aides de toutes natures qui ne relèvent pas du
contrôle des aides d’État par l’Union européenne est fixé à 200 000 € par
entreprise sur une période de trois ans.
6 — la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016
évolution de l’accessibilité des films français entre 2013 et 2015
400
350
344
322
313
300
250
200
133
150
72
100
50
134
89 88
14
104 101
Nobre Sorties total
Nobre Films ST (sous-titrés)
Nobre Films AD (audiodécrits)
14
Nobre Films AD/ST
0
2013
2014
Les dispositifs scolaires
Dès la rentrée scolaire 2016-2017, le CNC a rendu
accessibles 33 films des dispositifs scolaires (école au
cinéma, Collège au cinéma et Lycéens et apprentis au
cinéma) ; ils sont disponibles en versions sous-titrées pour
sourds et malentendants et audiodécrits. Ces films peuvent
être visionnés par les jeunes en situation de handicap
sensoriel dans le cadre des dispositifs scolaires.
Aide aux salles
Sur la base de l’état des lieux réalisé début 2014, le CNC a pu
estimer, à fin 2013, le coût de mise en accessibilité du parc
de salles à 167 M€ et les besoins de financement pour les
travaux encore à réaliser à 81 M€.
Afin de soutenir financièrement les salles devant faire face
à ces dépenses, le CNC a décidé de recourir au dispositif
de l’aide sélective à la création et modernisation des salles
qui est réservé aux exploitants propriétaires de moins de
50 écrans. Si depuis plusieurs années, de nombreux projets
de modernisation ou de transferts de salles comportaient
une dimension liée aux questions d’accessibilité, la
procédure d’aide a été adaptée à ces problématiques
spécifiques au second semestre 2015 afin d’identifier plus
précisément, dans chaque projet de modernisation, les
coûts de la mise aux normes.
Les autres actions du CNC
En collaboration avec un groupe de travail qui réunit
professionnels, associations de personnes handicapées
et administrations, divers chantiers ont été menés et se
poursuivent :
La mise en œuvre d’une signalétique commune L’objectif était de proposer une signalétique simple
applicable à la séance et qui soit la même pour toutes les
salles et les différents supports d’information, en particulier
en matière d’appellation des séances spécifiques.
La signalétique commune à présent adoptée est disponible
sur le site du CNC.
2015
Pour le public, (association de personnes handicapées,
télévisions, festivals.) ces informations sont disponibles sur
www.cnc.fr
L’information sur l’offre de films accessibles via les sites
dédiés Un travail d’information et de collaboration est en
cours en particulier avec Allociné pour la mise en place
d’une information sur les séances accessibles dans
les salles de cinéma. Cela suppose une connaissance
précise non seulement de l’accessibilité des films mais
aussi des équipements salle par salle au sein de chaque
établissement.
Un volet technique
Le CNC a sollicité la CST pour que les informations relatives
à l’accessibilité sur les copies numériques (DCP) soient
uniformisées et précisées dans une recommandation. Le
Centre travaille en lien avec l’architecte conseil de l’ADRC sur
les volets architecturaux.
D’autres actions se poursuivent : la participation aux
évolutions réglementaires, le soutien aux associations
(Retour d’image, Ciné-ma-différence), la sensibilisation des
professionnels, la conception des nouvelles formations
obligatoires dans les salles pour l’accueil des personnes
en situation de handicap, la rédaction du guide cinéma et
accessibilité réalisé en partenariat avec le ministère de la
Culture et de la Communication et avec l’aide de l’association
Résonance Culture et de l’ADRC.
La page « accessibilité » du site du CNC
Sur www.cnc.fr, retrouver la page accessibilité, qui donne accès à :
• Une liste des films disponibles en version sous-titrée sourds et malentendants et/
ou audiodécrite. Cette liste prend en compte les informations inscrites directement
par les ayants droit sur Cinédi ainsi que les films aidés par le CNC pour leur mise en
accessibilité via différentes aides (aide à la numérisation, aide à l’édition vidéo…).
• Une présentation des différentes aides du CNC destinées à la mise en accessibilité
des œuvres ou des salles de cinéma.
• Une présentation des soutiens du CNC aux associations qui travaillent en direction
La constitution d’une base de données sur les films
accessibles Depuis le 1er janvier 2014, la demande de visa d’exploitation
comporte les informations relatives à l’accessibilité des
films : sous-titrage spécifique sourds et malentendants et
audio-description.
La base CINEDI à usage des professionnels est maintenant
enrichie, pour les films inédits, de ces informations.
des personnes en situation de handicap.
• Des textes réglementaires liés à l’accessibilité.
• La recommandation de la CST.
• La partie médiation du guide cinéma et accessibilité.
• Une présentation de la signalétique recommandée avec la possibilité de
télécharger les logos.
• Des liens vers les publications de la délégation ministérielle à l’accessibilité (DMA).
• Des liens vers les publications de la FNCF : vadémécum accessibilité.
la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016 — 7
l’entretien
CL : C’est le même constat.
Le nombre de films a évolué
de manière indéniable
même si les efforts sont à
poursuivre, nous n’avons pas
forcément envie de ne voir que
des blockbusters.
Sylvain Nivard
Président de la
commission culture de la
CFPSAA (Confédération
française pour la
promotion sociale
des aveugles et des
amblyopes)
Cédric Lorant
Référent culture et
audiovisuel à l’UNISDA
(Union nationale pour
l’insertion sociale des
déficients auditifs)
Quels sont les conditions et
les enjeux de la sortie cinéma
pour une personne aveugle
ou malvoyante ?
SN : Se rendre au cinéma
est un moment important
de la vie sociale et familiale.
C’est avoir accès à la culture,
c’est surtout être intégré au
même titre qu’une personne
dite valide. Apprécier un
film est possible grâce
à l’audiodescription qui
consiste à décrire, entre les
dialogues, les actions du film.
Cette audiodescription figure
sur le DCP et est transmise
via un émetteur à un casque
fourni par la salle de cinéma.
Pour une personne sourde ou
malentendante ?
Et le sous-titrage spécifique
qui, outre les dialogues,
fournit des indications sur
la musique, les voix off par
exemple. Au-delà de la vie
familiale ou sociale permise
par la sortie cinéma, le soustitrage sur l’écran aide par
exemple à l’apprentissage
de la lecture pour les
enfants sourds avec tous les
avantages que cela suppose.
On peut rappeler que la France
compte 1,3 M de personnes
aveugles ou malvoyantes et
4,1 M de personnes sourdes ou
malentendantes. Ce nombre
est amené à s’accroître avec le
vieillissement de la population.
Quelle évolution dans ces
pratiques constatez-vous ?
SN : Il y a un bel effort sur
les films français mais je
regrette que l’aide du CNC
ne soit pas plus sollicitée en
particulier pour les films art
et essai. De même il convient
d’encourager les distributeurs
de films étrangers : il n’y a
que 10 % de films étrangers
accessibles ; si dans 2-3 ans
il n’y a pas d’amélioration,
il faudra alors solliciter les
pouvoirs publics pour un
recours à une obligation
d’audiodescription pour tous
les films dès la sortie en
salles.
CL : On distingue deux
systèmes différents selon
le handicap. Le système
d’amplification du son via une
boucle magnétique installée
dans la salle, qui permet à
une personne malentendante
appareillée de suivre le film.
8 — la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016
Le fait que le sous-titrage
puisse être utilisé pour tous
les modes de diffusion devrait
permettre un développement.
Nous sommes très attachés
au code couleur 1 du soustitrage SME (sourd et
malentendant) qui nous est
familier sur tous les supports.
Nous sommes également
attentifs à la qualité du soustitrage et à la piste sonore :
nous sommes parfois gênés
par des bruitages et diverses
explosions qui perturbent la
compréhension des dialogues.
Mais il semble que ce soit le
cas aussi pour des personnes
valides !
Constatez-vous des
évolutions en matière de
diffusion ? Quelles sont vos
attentes ?
SN : Du côté des salles,
l’équipement pour rendre
les films accessibles se
développe et quand un
exploitant nous signale
qu’il est équipé, nous
pouvons être des relais
pour diffuser l’information.
Nous sommes encore dans
une phase de transition et
ce volet d’information sur
l’équipement des salles
comme sur la présence
de l’audio description est
primordiale. On regrette que
ces progrès ne se retrouvent
pas encore sur tous les
supports TV, VàD, Télévision
de rattrapage...
CL : L’équipement en boucle
magnétique des cinémas
et la piste Hi sur les DCP
se généralisent mais la
qualité de l’installation est
1. Il s’agit d’un système de couleurs
permettant, pour chaque sous-titre,
de repérer s’il s’agit de dialogues,
d’une voix off, de bruits, de musique,…
primordiale. Le pictogramme
de l’oreille barrée dans la salle
nous indique sa présence
et nous indique d’activer
nos prothèses. Les séances
offrant le sous-titrage sur
l’écran se sont développées
mais leur nombre semble
stagner. Si ces séances
sont la plupart du temps
mieux réparties dans la
semaine, on relève de grosses
insuffisances sur leur nombre
(parfois tous les quinze jours
seulement). Nous savons
que ce sous-titre spécifique
gêne certains publics et qu’il
est difficile d’envisager une
activation du sous-titrage
à la demande mais on doit
espérer que le vivre ensemble
se généralise. Nous trouvons
par ailleurs que les divers
matériels individuels sont
inconfortables et pas encore
satisfaisants.
L’information est essentielle
et doit se développer aussi
bien sur l’équipement des
salles en boucle magnétique
qu’en offres sous-titrées.
Le site CinéST fournit
l’information mais un relais
par Allociné est effectivement
indispensable. L’évolution se
constate aussi à la TV mais de
gros efforts restent à faire en
particulier sur la télévision de
rattrapage.
en bref
La Fête de la VOD, ou la VàD pour tous pendant 4 jours
Organisée à l’initiative commune du
Syndicat des éditeurs de vidéo à la
demande (SEVAD) et le CNC, la première
édition de la Fête de la VOD (ou VàD)
s’est déroulée du 6 au 9 octobre 2016.
à l’instar de la Fête du cinéma, la
Fête de la VoD a permis au public de
découvrir, pendant quatre jours, une
large sélection de nouveautés et de
films de catalogue à petit prix (2 €) sur
13 plates-formes : Arte VOD, Canalplay
VOD, FilmoTV, Fnac Play, Imineo,
MyTF1VOD, Nolim Films, Orange Vidéo
à la demande, Pluzz VàD, Club Vidéo
SFR, Universciné, Vidéofutur et Vodéo.
Apparue il y a dix ans en France, la VàD
est devenue la première fenêtre de
distribution de films après les salles
de cinéma. Avec 15 000 films et des
milliers d’heures de programmes
disponibles, le spectateur dispose
désormais d’une offre riche et
diversifiée, qu’il peut regarder sur
n’importe quel support : téléviseur,
ordinateur, tablette ou smartphone.
Avec 4 millions de séances vendues
par mois - 300 millions depuis 2006 -,
la VàD est un succès. Pourtant, si 92 %
des Français la connaissent, ils ne sont
encore qu’un tiers à l’utiliser : son usage
reste à promouvoir, surtout face à une
offre illégale qui persiste fortement.
la Fête de la VOD à son lancement.
Le CNC est particulièrement investi dans
le soutien au développement de la vidéo
à la demande. Pour faciliter la recherche
des titres disponibles, le Centre a ainsi
lancé en 2015 un moteur de recherche
sans équivalent en Europe, en partenariat
avec les acteurs de la VàD et les grands
sites de référence du cinéma (Allociné,
Première, SensCritique, Télérama).
Ce service, qui référence l’ensemble des
films sur les plates-formes partenaires,
s’ouvre désormais aux séries, aux
documentaires et aux courts métrages.
Longue vie à la VàD !
« Le moment est venu de promouvoir un
usage légal, simple et totalement adapté
aux envies des consommateurs »
ont souligné les organisateurs de
Avancée sur le front de l’équité fiscale
La Commission européenne a
formellement autorisé l’Allemagne,
le 1er septembre 2016, à faire contribuer
au fonds de soutien allemand (FFA)
les services de vidéo à la demande
non établis sur son territoire mais
visant son marché. Les opérateurs
offrant un service en allemand à des
consommateurs basés en Allemagne,
comme itunes ou Netflix, et dont le
chiffres d’affaires est supérieur à
50 000 € devront désormais s’acquitter
de cette redevance dont le taux varie
de 1,8% à 2,3% . Une issue positive
pour ce dossier en attente depuis
plus de deux ans. Le CNC espère
qu’elle permettra d’ouvrir la voie à la
validation de la taxe sur les services
vidéo qui a été modifiée dans le but
de l’étendre aux opérateurs visant notre
marché mais non établis en France.
Cette décision sur le cas allemand prise sur le fondement du droit des
aides d’état – conforte par ailleurs
l’approche « pays ciblé », déjà introduite
dans la révision de la directive sur
les services de médias audiovisuels,
présentée en mai dernier par la
Commission européenne. La nouvelle
mouture du texte prévoit en en effet
la possibilité pour les états membres
d’obliger les opérateurs visant leur
marché à s’acquitter des contributions
financières (taxes ou redevances,
obligations d’investissement dans la
production) en vigueur dans leur pays.
Le texte est actuellement en discussion
au sein du Parlement européen et
du Conseil de l’Union européenne.
Le CNC aux Rendez-vous de l’histoire de Blois
Depuis les débuts du festival Les
Rendez-vous de l’histoire en 1998, une
collaboration très active avec le CNC
a été mise en place, notamment pour
le cycle cinéma (une cinquantaine de
films). Chaque année, le CNC a mis à
disposition des copies issues de ses
collections conservées à Bois d’Arcy.
Ainsi les thèmes annuels ont pu être
illustrés par la présentation au public de
films rares, documentaires ou fictions,
issus du patrimoine. Certains grands
films historiques comme Le Miracle des
loups de Raymond Bernard ou Salammbô
de Pierre Marodon ont bénéficié de
ciné-concerts avec des orchestrations
originales. Le CNC a également participé
à des expériences d’appropriation des
archives cinématographiques dans le
cadre d’ateliers pédagogiques conçus
avec l’ECPAD qui permirent aux élèves
et à leurs enseignants d’approfondir un
temps de l’histoire à travers des corpus
constitués à partir du croisement des
collections de ces deux institutions.
C’est afin d’approfondir et de développer
cette mission éducative et citoyenne
que Les Rendez-vous de l’histoire et le
CNC amorce cette année une nouvelle
phase dans leur collaboration. Celleci s’inscrit dans l’une de ses priorités :
penser la « Salle de demain », une salle
de cinéma qui serait un véritable pôle
culturel. En permettant de réunir des
publics autour de thèmes favorisant
le « vivre ensemble » et en contribuant
au partage des connaissances et
des mémoires, le cinéma ouvre des
espaces de débats et d‘échanges.
« Rendez-vous sur la toile ! » proposent
ainsi en lien avec le thème de cette
année 2016, « Partir » différents types
de films, susceptibles de susciter une
réflexion à la fois culturelle et civique,
et pouvant nourrir une participation
de publics diversifiés. Historiens,
responsables culturels, militants
associatifs, enseignants, étudiants
et scolaires, et plus largement grand
public se retrouveront autour des
problématiques liées à l’exode, au
déracinement mais aussi à l’engagement.
la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016 — 9
Le CNC a 70 ans
Le 25 octobre 1946, soit quelques jours avant de mettre un
terme à ses travaux, l’Assemblée nationale constituante
adopte à l’unanimité la loi portant création d’un Centre
national de la cinématographie. Ce texte fondateur est
l’aboutissement d’un long processus tourmenté et parfois
douloureux, dont les origines lointaines remontent à 1936.
Lors de sa session du 17 juillet 1936, sur la base du rapport
remis par Guy de Carmoy, Inspecteur des finances, le
Conseil national économique adopte des conclusions dont
émergent deux idées force : la nécessité de prendre en
compte la spécificité des liens qui unissent les différentes
branches de l’industrie cinématographique et celle
d’instaurer des mécanismes d’essence corporatiste pour
répondre aux besoins particuliers du secteur. Il propose
ainsi l’octroi d’attributions d’ordre régalien à un organisme
professionnel unique. Ce n’est que dans l’hypothèse où la
profession ne parviendrait pas à s’entendre pour réaliser
son unité et définir le cadre de ses activités, que les
compétences nécessaires à la mise en œuvre des solutions
qu’il suggérait seraient confiées à l’autorité administrative.
Ces propositions firent l’objet d’un projet de loi déposé en
1938 par Jean Zay, Ministre de l’éducation nationale et de
la culture, mais qui ne put être discuté compte tenu des
circonstances.
10 — la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016
Dans le cadre du régime néo-corporatiste des années de
guerre, les suggestions du Conseil national économique
vont partiellement trouver à s’appliquer. Un Comité
d’organisation de l’industrie cinématographique (COIC) est
créé en 1942 en même temps qu’une Direction générale de la
cinématographie.
Celui-ci est remplacé à la libération par un Office
professionnel du cinéma (OPC), la direction d’administration
centrale étant maintenue. Cependant cette situation ne
pouvait qu’être transitoire.
C’est à l’occasion du Festival de Cannes de septembre
1946 que le sous-secrétaire d’État à l’information, Robert
Bichet, présente en ces termes le projet du gouvernement :
« Le Conseil des ministres vient d’être saisi d’un projet de loi
portant création d’un Centre national du cinéma français
appelé à se substituer d’ici peu à la Direction générale et à
l’Office professionnel du cinéma. Ce projet de loi a recueilli
l’approbation des délégations ouvrières et patronales et je
tiens à marquer ici toute la satisfaction que j’ai éprouvée
à constater l’esprit de conciliation constructive dont n’ont
cessé de faire preuve les membres des deux délégations ».
Avec la loi n° 46-2360 du 25 octobre 1946 portant création
d’un Centre national de la cinématographie, le législateur
opte pour une solution originale en réunissant au sein d’un
organisme unique placé sous l’autorité du ministre chargé
du cinéma et faisant une large place aux professionnels,
les fonctions de conception incombant à la puissance
publique et les tâches d’exécution qu’elles impliquent.
les publications
Le public du cinéma
1993-2015
1 659 communes sont équipées
d’au moins un établissement
cinématographique en 2015 (+15
communes équipées). 68,3 % de la
population française dispose d’un
cinéma à proximité de son domicile.
La fréquentation au niveau national
diminue de 1,8 % entre 2014 et 2015
à 205,3 millions d’entrées, mais elle
augmente dans les petites unités
urbaines (+2,3 % en zones rurales
et +3,4 % dans les agglomérations
de moins de 50 000 habitants).
La géographie du
cinéma en 2015
Le CNC publie à l’occasion du 71ème
congrès de la FNCF, une analyse de
la géographie des salles de cinéma
en France. Cette étude examine
sur le plan national, par région, par
département, par agglomération et par
commune l’évolution de l’équipement
cinématographique et la fréquentation
des salles. Pour la première fois,
une analyse géographique est faite
de la programmation des films
dans les salles. Cette étude livre
également les résultats des films
par région et analyse les spécificités
du public du cinéma en région.
Le nombre d’établissements actifs
en 2015 atteint 2 033 établissements
soit 13 de plus qu’en 2014. Parmi les
nouveaux établissements ouverts
en 2015, 23 sont des mono-écrans
et 7 sont des multiplexes, ce qui porte
à 203 le nombre de multiplexes soit
10 % du parc. 5 741 écrans sont actifs,
soit 94 écrans de plus qu’en 2014.
98 écrans ont fermé tandis que
192 écrans ont ouvert, dont 82
écrans au sein de multiplexes.
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015
L’étude intégrale est disponible
sur www.cnc.fr
RAPPORT D’ACTIVITÉ
2015
Comme chaque année, le CNC a réalisé
une analyse sur le public du cinéma.
Cette étude présente les grandes
évolutions du public des salles de
cinéma depuis 1993, ainsi que les
pratiques des spectateurs de cinéma.
L’année 2015 compte quasiment
autant de spectateurs qu’en 2014.
39,09 millions d’individus âgés de
6 ans et plus sont allés au moins
une fois au cinéma dans l’année
(39,15 millions en 2014). En vingt-trois
ans, la population cinématographique
a progressé de 33,4 %. 66,0 % des
Français sont allés au moins une fois
au cinéma en 2015 (55,4 % en 1993).
Les spectateurs de cinéma vont dans
les salles obscures en moyenne 5,3 fois
en 2015 (ils y allaient 4,6 fois en 1993).
En 2015, les femmes constituent 50,9 %
du public du cinéma. Les jeunes de
moins de 14 ans n’ont jamais été aussi
nombreux à aller au cinéma en 2015.
Ils sont 6,1 millions, soit le niveau le
plus élevé depuis la première étude sur
le public en 1993 (+6 % par rapport à
2014). Les 6-10 ans sont 3,4 millions à
être allés au cinéma, soit également
le niveau le plus élevé jamais observé
depuis 1993 (+11,5 % par rapport à 2014).
L’étude intégrale est disponible
sur www.cnc.fr
Rapport d’activité
du CNC 2015
Le CNC a publié son rapport
d’activité pour l’année 2015.
Il détaille l’ensemble des actions
du Centre. Il rend compte d’une
année riche en réformes en faveur
de la diversité culturelle, de la
structuration économique du secteur
et du renforcement de l’attractivité
de la France dans nos filières.
Le rapport est disponible sur
www.cnc.fr
la lettre du CNC numéro 130, septembre - octobre 2016 — 11
directrice de la publication
Frédérique Bredin
coordination générale
Evelyne Laquit
coordination adjointe secrétaire
de rédaction
Ariane Nouvet
comité de rédaction
Nicolas Besson, Benoit Danard,
Alice Landrieu, Jean-Paul Clergeau,
Lionel de Sousa, Steeve Desgagné,
Hugo Dessaigne, Marion Gollety,
Aurore Jenkins, Éric Le Roy,
Sabrina Mihoubi, Catherine Merlhiot,
Ariane Nouvet, Laurence Peyré
Ont participé à ce numéro
Béatrice de Pastre, Nicole Delaunay,
Catherine Souyri-Desrosier,
Julie-Jeanne Régnault, Valentine Roulet,
Laurent Vennier
conception graphique : c-album
Impression : Bialec, Nancy
Dépôt légal à parution ISSN : 1762-4789
Reproduction autorisée avec mention
d’origine
© Tours des cinémas