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GRANDES CULTURES BIO
PRODUCTION VÉGÉTALE
Un double bénéfice
UTILISATION DE FUMIER DE VOLAILLE En conditions bio l’intérêt du fumier de
volaille n’est plus à prouver. Pourquoi donc ne pas devenir soi-même détenteur de
volaille? Les chances sur le marché sont intactes, les poulets bio sont recherchés. La
chaîne de valeur de l’exploitation peut être fortement améliorée, sans impliquer des
investissements ou des besoins en surfaces trop importants.
Le fumier de volaille démontre
bien ses avantages agronomiques
et économiques dans les colzas et
les maïs, au printemps.
Phosphore limitant Se lancer dans
la détention de volaille peut être une
option intéressante. Actuellement,
l’engraissement présente un potentiel
certain (voir encadré). Pour les personnes intéressées, la première étape
consiste à calculer un bilan des importations et exportations ainsi qu’un bilan de fumure, en tenant compte du
nombre d’UGB. Le phosphore est le
premier élément limitant du fumier de
volaille. Dans le système Bell, le phosphore produit par l’unité d’élevage et
six poulaillers mobiles couvre les besoins en P d’une surface d’environ
14 ha.
Selon les directives Bio Suisse, une
exploitation bio doit transmettre ses
engrais de ferme excédentaires à une
autre exploitation bio. La part trans-
mise ne doit pas excéder la moitié de la
production, même si l’élément limitant
du bilan de fumure, soit le phosphore
pour les exploitation d’engraissement
de poulet, est determinant.
Disponibilité en N élevée En ce
qui concerne le fumier de volaille, la
disponibilité de l’azote varie en fonction de la litière utilisée, mais elle est
fondamentalement plus élevée que
celle du fumier de bovin ou de porc. La
majeure partie de l’azote excrétée par
la volaille l’est sous forme d’acide
urique. Une partie de l’acide urique se
transforme en urée. Une incorporation
immédiate des fientes de poules, dans
les quatre heures après l’épandage ou
immédiatement en présence de températures élévées, prévient les pertes
d’ammoniac par évaporation.
Fumier des voisins Un paysan bio
peut couvrir au maximum 50 % de ces
besoins en N et P avec les engrais de
L’aviculture est une
branche de production
également intéressante
du point de vue de la
production végétale.
Assurer l’avenir de l’exploitation avec la volaille
L’engraissement de poulets bio est une possibilité intéressante d’augmenter la chaîne de valeur agricole. Les poulets peuvent être commercialisés en bio dès la première année de reconversion.
Dans le système Bell – avec un poulailler d’élevage, six poulaillers
mobiles à 430 animaux et une surface de pâture totale de 2 ha, un investissement de CHF 105 000.– à 150 000.– (unité d’élevage incluse),
assure un revenu annuel de CHF 45 000.– à 50 000.– (après déduction
des amortissements/intérêts sur 10 ans). La charge en travail avoisine
environ 1400 h par année. Comme l’élevage et l’engraissement fonctionnent en parallèle, 17 UGB sont comptées dans le bilan de fumure.
Micarna travaille avec quatre sites fixes par exploitation (pâture totale
nécessaire 1.25 ha). Alors que ce système évite le déplacement
des poulaillers et des clôtures, il permet une automatisation
plus importante. Les coûts d’investissement sont élevés
(CHF 50 000.– par poulailler de 500 plus le poulailler
d’élevage et le silo central). Le revenu de travail (CHF
20 000.– à 25 000.– par an) est inférieur à celui
du système Bell. Le revenu par heure de travail est
comparable dans les deux systèmes.
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service technique UFA!
Pascal Rossier, spécialiste avicole auprès du service technique UFA, 1070 Puidoux
ferme d’un voisin PER. Lorsque les engrais de ferme font défaut dans la région, cette limite peut être relevée à
80 %, pour autant que Bio Suisse donne
son accord et que les distances de
transport suivantes puissent être respectées:
• Fumier de volaille et compost
en vrac: 80 km
• Fumier des autres animaux: 40 km
• Purin, digestats liquides: 20 km m
Auteur Matthias
Roggli, Revue UFA,
3360 Herzogenbuchsee
www.ufarevue.ch
REVUE UFA · 6 2015
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