Les petits-enfants peuvent hériter directement de papy et mamy
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Les petits-enfants peuvent hériter directement de papy et mamy
L’ECHO SAMEDI 8 DÉCEMBRE 2012 35 mon argent L’ «amende monstre» de 309% ramenée à 87% pour les repentis L’impôt monstre de 309% sur les avantages non correctement déclarés n’est pas seulement assoupli, il glisse aussi de la société qui a octroyé l’avantage vers le dirigeant d’entreprise ou le travailleur qui a bénéficié de l’avantage. NADINE BOLLEN D ans le cadre de la confection du budget 2013, les partis du gouvernement ont trouvé un accord sur le timing et les modalités pratiques de la réduction de la cotisation spéciale sur commissions secrètes ou «impôt monstre» de 309%. Les multiples scénarios énumérés doivent être coulés dans une circulaire qui permettra aux contrôleurs de les appliquer sur le terrain. Voici les deux points principaux qu’il faut en retenir. 1. Le nombre de situations dans lesquelles l’amende peut être imposée est réduit. 2. Ce ne sera plus à la société de s’acquitter de l’amende. La responsabilité glisse en grande partie vers le dirigeant d'entreprise ou le travailleur qui a bénéficié de l’avantage. De bonne foi L’entreprise ne devra payer l’impôt monstre de 309% que dans deux cas bien précis: 1. Si elle refuse de désigner le bénéficiaire de l’avantage. 2. Lorsque l’avantage ne peut plus être imposé dans le chef du bénéficiaire car il a été octroyé il y a trop longtemps. «Dans la mesure où la société peut déduire cet impôt de ses frais professionnels, le taux revient de facto à 204%», précise Jef Wellens. De petites erreurs (de calcul ou autres), commises de bonne foi et que l’entreprise rectifie dans les trois ans en indiquant le bénéficiaire de l’avantage, échapperont donc aux 309%. Le bénéficiaire de l’avantage sera lui imposé via sa propre déclaration fiscale sur la valeur de l’avantage dont il a bénéficié. Il sera imposé au taux marginal, généralement 50%, majoré des centimes additionnels communaux. De son côté, la société peut toujours déduire la dépense de ses charges professionnelles. L’honnêteté paie La nouveauté, c’est le scénario des frais mixtes ou de frais qui sont clairement privés et pour lesquels la société n’a pas établi de fiches (ou a établi des fiches insuffisantes) et où, lors d’un contrôle, elle avoue honnêtement qui a bénéficié de l’avantage. Dans ce cas également, la société échappera à la cotisation de 309%. Par contre, l’avantage sera imposé dans le chef du bénéficiaire. Et de son côté, la société ne pourra pas déduire cette dépense dans ses charges professionnelles. «Cela revient à un impôt de 87%», calcule le fiscaliste Jef Wellens. «C’est la somme du taux marginal de 50% majoré des centimes additionnels communaux puisque le dirigeant d'entreprise ou le travailleur sera imposé via sa déclaration fiscale personnelle -, et du taux de 33,99% de l’impôt des sociétés qui est perdu. L’entreprise ne pourra en effet pas reprendre cette dépense dans ses frais professionnels déductibles.» Simplification Le gouvernement envisage également de diminuer le taux de 309%... mais de supprimer parallèlement la déductibilité de l’amende. Cette mesure rentre dans le cadre de la simplification de la fiscalité que le ministre Vanackere proposera sous peu au parlement. Les petits-enfants peuvent hériter directement de papy et mamy La modernisation de la loi sur les successions permet désormais de sauter une génération sans qu’un testament soit nécessaire. Il reste toutefois préférable de prendre un maximum de précautions. PETRA DE ROUCK Les parents pourront-ils refuser partiellement un héritage? De nombreux grands-parents souhaitent léguer quelquechose à leurs petits-enfants. Et leurs héritiers directs sont souvent d’accord. Car de nos jours, on hérite de plus en plus souvent à un âge déjà relativement avancé, lorsque les besoins financiers sont moins criants. Par contre, les petits-enfants sont souvent à une période de la vie où ils sont en train de se mettre en ménage, d’acheter leur maison, etc. D’ici quelques jours, une nouvelle loi autorisant un saut de génération en matière successorale sera publiée au Moniteur. Elle entrera en vigueur dix jours après sa publication. Non, il n’est pas possible d’opter pour un refus partiel au bénéfice des (petits-)enfants. C’est du tout ou rien. «La nouvelle loi permet d’opter pour un saut de génération sans que les grands-parents ne soient obligés de le mentionner dans leur testament, mais cette nouvelle loi reste tout de même très radicale», explique Ann Maelfait. Comment les grandsparents peuvent-ils avoir la certitude que leurs petitsenfants hériteront directement d’eux? En quoi consiste ce changement de loi? La loi autorise désormais un saut de génération volontaire. Lors du décès d’un des grands-parents, ses enfants pourront décider individuellement de refuser leur héritage au bénéfice de leurs propres enfants. Les petits-enfants prendront alors la place de leur parent et hériteront directement de leurs grands-parents. «Ce scénario existait déjà lorsque le parent était décédé. Le remplacement du parent par l’enfant est désormais autorisé via le refus de l’héritage», explique Ann Maelfait, avocate chez Rivus. Un saut de génération permet aussi de réaliser une belle économie sur le plan des droits de succession. On évite en effet ainsi de payer deux fois des droits de succession sur le même héritage: une première fois par les parents, et ensuite par les enfants, après leur décès. Un saut de génération n’était donc pas possible? Non, sauf si le testament était établi au bénéfice des petits-enfants. Lorsqu’un parent refusait l’héritage, ses enfants ne pouvaient jusqu’à présent revendiquer aucun droit s’il avait des frères ou des sœurs. Sa part d’héritage revenait aux autres héritiers du degré de parenté le plus proche, donc à ses frères et sœurs. Ce n’est qu’en cas d’absence d’autres héritiers directs que la succession revenait directement aux petits-enfants. Prenons l’exemple d’une grand-mère ayant un fils et une fille ayant eux-mêmes des enfants. Si le fils refusait sa part d’héritage lors du décès de sa mère, avec l’ancienne loi, ses enfants ne recevaient rien. La totalité de l’héritage allait à sa sœur. Comment refuser un héritage? Le système de refus de l’héritage existe depuis longtemps. Une déclaration doit être déposée au greffe du tribunal de première instance du domicile du défunt. Il n’existe aucune garantie que les enfants refuseront l’héritage au bénéfice des petits-enfants. Le saut de génération est un acte volontaire. «Les parents n’exercent leur droit de décision qu’après le décès du grand-parent», fait remarquer Ann Maelfait. Comment les grands-parents peuvent-ils dès lors s’assurer que leurs petitsenfants hériteront effectivement? «Ce n’est possible que si les grands-parents établissent un testament par lequel ils lèguent une partie de leurs biens à leurs petits-enfants», poursuit Maître Maelfait. Une nuance de taille: un testament ne permet (en principe) pas de léguer la totalité de ses biens à ses petits-enfants. En Belgique, les enfants sont toujours héritiers réservataires d’une partie de la succession, appelée réserve légale. Un enfant unique aura donc toujours droit à la moitié de l’héritage. Si le défunt a deux enfants, la part réservataire portera sur les deux tiers. Seul le solde, appelé quotité disponible, pourra être légué par voie testamentaire. Si le testament prévoit de léguer une part plus importante aux petits-enfants, les parents pourront toujours revendiquer leur part réservataire. «Les parents ont le droit – mais non l’obligation – de réclamer leur réserve légale. Ils peuvent donc accepter le partage de l’héritage au bénéfice de leurs enfants. Mais s’ils réclament leur part, les petitsenfants n’hériteront que de la quotité disponible» explique Ann Maelfait. «De plus, prévoir un saut de génération via testament est toujours beaucoup plus flexible, car on peut le modeler.» En effet, on peut décider de répartir l’héritage comme on le souhaite, ou de léguer des choses spécifiques. Il est aussi possible de le lier à certaines conditions ou obligations. Malgré la nouvelle loi, il reste conseillé de prévoir un saut de génération par voie testamentaire. ANN MAELFAIT AVOCATE CHEZ RIVUS L’impôt monstre de 309% a déjà fait couler beaucoup d’encre cette année, bien qu’il s’agisse d’une décision du ministre des Finances précédent. Didier Reynders avait chargé l’administration fiscale d’appliquer les 309% sans exception, chaque fois qu’un dirigeant d’entreprise ou qu’un membre du personnel bénéficiait d’avantages à charge de l’entreprise, mais que ces avantages n’étaient pas déclarés correctement, en totalité ou à temps. Son successeur, Steven Vanackere, a déjà indiqué que les personnes de bonne foi ne pouvait être pénalisées. Cela ne lève toutefois pas toutes les incertitudes... Best of the Web Téléchargement et upload illégaux: que risquez vous? Certains de vos agissements ou ceux de vos enfants sur la toile constituent des infractions aux droits de propriété intellectuelle. Quelles peines ou amendes sont prévues par la loi? Où trouver des contenus légaux à télécharger? monargent.be/budget Avez-vous assez épargné pour arrêter de travailler? Votre épargne est-elle suffisante pour que vous envisagiez de partir à la retraite avant 65 ans? 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