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Bulletin Académique du Syndicat National des Enseignements de Second degré AIN LOIRE RHONE Supplément n°2 au bulletin académique N°164 – Décembre 2005 Syndicat National des Enseignements de Second degré 16 rue d’Aguesseau - 69007 LYON Tel : 04 78 58 03 33 - Fax : 04 78 72 19 97 e.mail : [email protected] Site Internet : http://www.lyon.snes.edu Dispensé du timbrage Lyon 07 CDIS PRESSE DISTRIBUE PAR Déposé le 25 / 01 / 2006 L A I C SPE février 2 u d e Grèv SOMMAIRE P.1 Edito P.2 Rejetons les DHG P.3 De Robien dynamite les ZEP P.4 Remplacements de Robien ISSN 1156-371 Inscription à la CPPAP / 0707 S 07407 Directeur des publications : Didier MERLE Imprimerie spéciale du SNES SPECIAL Grève du 2 février - Janvier 2006 BRICOLAGE ! Réforme de l’éducation prioritaire à moyens constants, bivalence au collège, note de vie scolaire, circulaire violence… Pas une semaine ne se passe sans que le ministre ne fasse un effet de manche dans les médias : cet activisme a quelque chose de pathétique qui révèle la méconnaissance du ministre sur de nombreux dossiers et conforte les collègues dans l’idée qu’ils ne sont ni entendus, ni compris. Ces annonces médiatiques sont autant d’écrans de fumée destinés à masquer la situation dans l’Education. Loin des caméras, celle-ci apparaît dans sa triste réalité, beaucoup moins glorieuse ! Les premières annonces concernant la préparation de la rentrée 2006 traduisent dans les faits l’aggravation des restrictions induites par le budget. La suppression des emplois d’enseignants (-75 emplois d’enseignants pour 2006 dans notre académie) se poursuit, empêchant par là même toute idée d’amélioration du service public d’Education. Le pseudo plan pour les collèges ambitions réussites en est la concrétisation. C’est en fait par la diminution des moyens accordés à tous les collèges que sera financée la mise en œuvre de la réforme des ZEP : -0,5 heure par classe de 5ème et de 4ème financeront les 1000 postes d’enseignants affectés dans les établissements EP1, diminution drastique des places offertes aux concours, concrétisation dans notre secteur de la politique de remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Par ailleurs, le contentieux entre le ministre et la profession sur la question des remplacements est toujours ouvert. Dans l’académie, certains chefs d’établissement ont d’ores et déjà mis en œuvre le décret et ont voulu imposer des remplacements. Ils se sont heurtés à la détermination des collègues. Enfin, les pseudo négociations du ministre concernant les propositions salariales ont réussi à faire l’unanimité contre elles. De ce fait, l’ensemble des organisations syndicales a décidé d’une journée d’action de grève Le jeudi 2 février : Mobilisons nous ! A. CHEVREMONT - J.-L. PEREZ Secrétaires académiques 1 REJETONS LES DGH qui augmente par classe. Le recteur Morvan ayant exigé de travailler sur la base de 35 élèves, les projections établissement par établissement permettent de réaliser de substantielles économies. Prenons en exemple un établissement dont les prévisions d’élèves diminuent (pour ne pas être taxé de parti pris !), le lycée Aragon de Givors. (voir tableau ci-joint) On pourrait bien sûr multiplier les exemples et en particulier avec les établissements qui gagneront des élèves : le lycée de Tarare par exemple avec plus 50 élèves qui aurait une division de moins, celui de Sur quels principes se prépare la rentrée ? Vaulx-en-Velin, avec plus de 13 élèves et une division Nous n’en voyons qu’un : la restriction de moins… Lorsque l’administration a décidé de tailler budgétaire. Gérer la pénurie, c’est devenu le leitmotiv dans les « dépenses », nul n’est à l’abri… du recteur, ce qu’il habille d’une formule charmante Le discours sur la pénurie et la maîtrise des « le partage solidaire de l’effort national ». dépenses publiques est d’autant moins audible que Pour cela, il est nécessaire de mettre en avant dans le même temps, après avoir longuement expliqué les justificatifs de cet effort d’où l’abondante les raisons des suppressions d’emplois, le recteur a communication sur la baisse démographique. indiqué qu’il recevait une dotation financière Dans notre académie, 740 équivalente à 118,5 emplois élèves de moins prévus à la Exemple d’évolution de structures grâce aux d’enseignants pour payer les rentrée 2006 dans le second normes Morvan remplacements de Robien. degré (soit une baisse de On croit rêver ! Preuve s’il 2005/2006 2006/2007 0,4%). La dotation en est que des moyens académique sera amputée de Classe Effectifs/ Classe Effectifs/ peuvent être dégagés Classe Classe 75 emplois d’enseignants ce lorsqu’il y a une volonté qui revient à supprimer 1 335 seconde 30,4 345 secondes 34,5 politique ! emploi pour 10,2 élèves en 11 divisions 10 divisions Ces orientations moins ! Rappelons que la budgétaires auront 333 premières 25,6 301 premières 30,1 saignée se poursuit : -126 13 divisions également des conséquences 10 divisions emplois d’enseignants en sur les postes et les options. 359 terminales 27,6 2004, -181 en 2005. Par 348 terminales 31,6 Il importe donc d’être 11 divisions 13 terminales ailleurs, les reprises vigilant dans chaque d’emplois d’agents 1016 élèves 1008 élèves établissement et d’ores et administratifs sont toujours à 35 divisions 33 divisions déjà d’interroger le chef l’ordre du jour (-7 postes), ce d’établissement sur les qui avait entraîné quelques Conclusion : pour 11 élèves de moins, le lycée conséquences de sa dotation dysfonctionnements en début perd deux divisions ! et ce qui se trame au sein d’année (notamment pour la des réunions de bassin auxquelles ils participent. mise en paiement des suppléments familiaux de Comment réagir ? traitement). A partir de là, mécaniquement, la dotation pour Nous appelons les collègues, au cours des CA les établissements est en baisse mais cela n’affecte que à rejeter la DHG. Il ne s’agit pas de sanctionner la les heures postes, ce qui signifie que le poids des HSA répartition des chefs d’établissement mais bien de se trouve renforcé. protester contre l’enveloppe accordée. Une motion Quelles répercussions dans les peut être déposée afin d’obtenir un vote avec les parents et les élèves. Les comptes rendus des CA et établissements ? particulièrement les motions qui y sont votées sont Moins d’emplois signifie inéluctablement largement épluchés par l’administration. C’est en tout moins d’enseignants présents sur le terrain, donc pour cas en conjuguant ce type d’actions dans les l’administration, la nécessité de resserrer encore et établissements et les actions plus larges (grève et toujours le nombre des divisions dans chaque manifestation) que nous pourrons imposer une autre établissement avec au final un nombre moyen d’élèves politique de l’Ecole. Bien qu’elle s’en défende, l’administration travaille dans la plus grande opacité, ne délivre les informations qu’au compte-gouttes et le plus souvent contrainte et forcée. Le CTPA du 13 janvier dernier en a été l’illustration parfaite : 2 maigres feuilles sur la préparation « technique » de la rentrée ont été remises avant sa tenue ; tout un dossier chiffré a été distribué en séance… volonté évidente d’esquiver toute analyse de fond et d’éviter tout débat d’orientation. Circulez, y a rien à voir, le recteur veille sur nous ! SPECIAL Grève du 2 février - Janvier 2006 2 D E R O B I E N DY N A M I T E L E S Z E P Le ministre de Robien a annoncé un plan pour « renforcer » l’éducation prioritaire dans les zones difficiles. Dans le cadre de ce plan, il a annoncé une nouvelle classification des établissements anciennement ZEP, sensibles ou violence. Cette nouvelle classification définit maintenant trois types d’établissements : • Etablissement Prioritaire 1 : les moyens supplé- mentaires qu’avaient ces établissements sont conservés et en plus certains professeurs sont nommés en renfort (36 postes supplémentaires pour notre académie), non pas pour enseigner mais pour assister les équipes pédagogiques (leurs missions sont pour l’instant extrêmement vagues). A ce contingent d’enseignants supplémentaires s’ajoutent 118 postes d’assistants pédagogiques pour ces établissements. • Etablissement Prioritaire 2 : les moyens de ces établissements sont conservés mais ils n’auront pas droit aux professeurs et aux assistants pédagogiques de renfort. • Etablissement Prioritaire 3 : les moyens qu’avaient ces établissements en tant que ZEP seront repris. Pour ce qui concerne les EP3, nous savons que le but du ministre est de les sortir le plus rapidement possible de l’enseignement prioritaire et de récupérer les moyens ainsi dégagés. Le rectorat et le ministère semblent donc considérer que, tout va pour le mieux dans ces établissements, et qu’ils peuvent fonctionner comme n’importe quel autre. Il y a un mépris flagrant pour les élèves scolarisés dans ces collèges, et pour tous les collègues qui y exercent dans des conditions difficiles. Ce dispositif est proprement scandaleux, pour deux raisons encore : • La répartition de cette classification d’EP1 a été particulièrement obscure et défavorable aux établissements : SPECIAL Grève du 2 février - Janvier 2006 Parmi les 45 collèges classés ZEP, sensible ou violence dans l’académie de Lyon, seuls 5 ont été retenus pour devenir EP1 par le ministre. Deux établissements qui ne sont ni ZEP, ni sensibles, ni classés violence ont été également classés EP1. Il n’y a donc, dans l’académie de Lyon où les problèmes sont pourtant nombreux, que 7 EP1 (plus 2 choisis par le recteur, soit 9 en tout). Cela s’est fait selon des critères définis par le ministère (il faut avoir 67% de classes sociales défavorisées, 10% d’élèves avec deux ans de retard et des scores aux évaluations à l’entrée de 6ème inférieurs à 47%) mais il n’y a eu aucune transparence. Le rectorat de Lyon n’a pas communiqué le classement des différents établissements de l’académie en fonction de ces critères : donc comment savoir ce qui a vraiment motivé le choix de ces 7 établissements ? A cela, ajoutons que le rectorat et le ministère n’ont pas la même liste académique des établissements classés EP1. En effet, le ministère a classé EP1 : les collèges Jean Rostand à Arbent, le collège Lino Ventura à Saint-Etienne, Duclos et Barbusse à Vaulx-en-Velin, Vaise à Lyon 9°, Jean Vilar à Villeurbanne et Jean Moulin à Villefranche-surSaône. A peine une semaine plus tard, le recteur annonçait une liste différente : il substituait Scoelcher à Vaise pour Lyon 9°, Marc Seguin à Lino Ventura à Saint-Etienne. Il abondait cette liste de son quota rectoral avec Elsa Triolet à Vénissieux et Alain à Saint-Fons portant le total des établissements EP1 de l’académie à 9. Soit 9 sur 11 précédemment classés en sensible (bilan -2). • Ce dispositif n’est absolument pas l’octroi de moyens supplémentaires pour l’éducation prioritaire ; ce n’est qu’un redéploiement de moyens. En effet, pour pouvoir financer les enseignants et les assistants pédagogiques nommés en renfort, le ministère sera amené à supprimer une demi-heure non affectée qui existait pour les classes de cinquième et quatrième. Ces heures servaient souvent à renforcer l’enseignement dans une discipline, à faire des groupes etc. Pour construire son nouveau plan pour l’éducation prioritaire, le ministre enlève des moyens à l’ensemble des collèges (dont le fonctionnement est déjà difficile) et finance un système de renfort d’enseignants pour le moins vague. Cela témoigne en fait de l’absence totale d’ambition de ce plan ministériel : de Robien communique sur l’importance de l’éducation prioritaire mais il la dynamite. 3 REMPLACEMENTS DE ROBIEN Académie de Lyon : un recteur et des chefs d’établissement zélés dans l’application du décret de Robien. A compter du 1er janvier 2006, les chefs d’établissement ont la possibilité d’imposer des remplacements au pied levé, dans le cadre du dispositif de Robien. Qu’en est-il réellement ? Au niveau national, pour l’instant, c’est le calme plat. Aucun cas de remplacement imposé de façon autoritaire n’a pour l’instant été relevé. Cela montre que la mobilisation du premier trimestre a bel et bien créé un rapport de force et que l’administration hésite à rentrer dans un conflit avec la profession sur ce sujet. Mais dans l’académie de Lyon, il en va tout autrement. Nous avons déjà recensé quatre collèges dans lesquels des enseignants, qui avaient clairement signalé qu’ils n’étaient pas volontaires pour un remplacement qui leur était proposé, se sont vus imposer malgré tout un tel remplacement. Il existe donc, au niveau local, des administrations zélées qui tentent de rentrer en force dans ce dispositif. Ces quatre collèges, dirigés par des principaux à l’esprit pionnier, sont les suivants : le collège de Divonne-les-bains et celui de Chatillon-sur-Chalaronne dans l’Ain, le collège Faubert à Villefranche, et le collège Maurice Scève à Lyon. Dans ces établissements, la réaction de nos collègues ne s’est pas faite attendre. A Divonne, suite à leur heure d’information syndicale, ils ont tous signé un courrier dans lequel ils exprimaient leur refus de tout remplacement imposé. Ce courrier a été adressé au recteur et au chef d’établissement. Devant cette réaction unanime, le chef d’établissement a reculé et renoncé à imposer de tels remplacements. Cela prouve qu’au niveau local, le rapport de force peut permettre aux collègues d’obtenir gain de cause. Dans les trois autres collèges, nos collègues sont en train de créer des ripostes collectives. Ils envisagent les pistes suivantes. Tout d’abord adresser aux chefs d’établissement un courrier exprimant leur refus catégorique de tout remplacement imposé. Ensuite, annoncer l’annulation des sorties scolaires courtes. Puis, envisager une grève tournante pour soutenir les SPECIAL Grève du 2 février - Janvier 2006 collègues qui n’assurent pas leurs remplacements imposés, voire une grève collective. Le Snes a de plus contacté les établissements environnant ces trois collèges, pour qu’ils expriment eux aussi leur soutien à ces collègues. Dans tous les cas, lorsque les réactions face aux chefs d’établissement sont déterminées et majoritaires, elles ont toutes les chances d’aboutir. Ces réactions permettent de montrer aux chefs d’établissement que, s’ils décident d’utiliser « l’arme » de la désignation autoritaire, ils ne feront qu’engendrer des dysfonctionnements et des blocages. Si dans votre propre établissement un cas de remplacement imposé se présente, n’hésitez pas à initier des ripostes collectives sur le modèle de ce qu’ont fait nos collègues concernés pour l’instant. Pour vous aider dans ces démarches, vous pouvez bien sûr vous référer au vade-mecum rédigé par le SNES et résumant les diverses réactions envisageables, tant au niveau individuel que collectif. De même, vous pouvez vous aider des courriers types proposés par le SNES, à adresser à votre chef d’établissement. Tous ces documents sont en ligne sur notre site : www.lyon.snes.edu. Sur ce site, vous pourrez également vous informer de la situation dans les autres établissements. Enfin, bien entendu, n’hésitez pas à contacter la section académique du SNES : nous pourrons aller, à l’occasion d’heures d’information syndicale, dans chaque établissement qui nous le demandera. Face au zèle de l’administration quant à l’application de ce décret de Robien, il n’y a donc qu’une seule réaction envisageable : le rejet majoritaire et déterminé. Le SNES fera tout pour qu’aucun collègue non volontaire ne se retrouve isolé face aux pressions de son chef d’établissement. Pour connaître le calendrier des CAPA consulter le site du SNES Lyon : www.lyon.snes.edu. 4
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