Louise - Opéra national du Rhin

Transcription

Louise - Opéra national du Rhin
Nouvelle production
Louise
Gustave Charpentier
2009-2010
Dossier pédagogique
Département jeune public
Roman musical en quatre actes
Livret du compositeur
Créé à l’Opéra-Comique à Paris le 2 février 1900
En deux mots
à Paris, le bohème Julien veut vivre avec Louise, mais ses parents s’y opposent. Louise brave l’interdiction, au nom
de sa liberté et de sa jeunesse.
« Le premier acte, et surtout le quatrième, sont déjà d’un maître.
Les deux autres d’un homme. Prodige rare par le temps qui court, où nous entendons tant de soi-disant
oeuvres d’art dont les auteurs ne sont ni des hommes, ni des maîtres, ni hélas des artistes. »
Paul Dukas, en parlant de Louise
Production
Direction musicale Patrick Fournillier
Mise en scène Vincent Boussard
Décors Vincent Lemaire
Costumes Chantal de la Coste-Messelière
Maquillages et coiffures Catherine Nicolas
Lumières Guido Levi
Distribution
Louise Nataliya Kovalova, soprano
Julien, son amoureux Calin Bratescu, ténor
La Mère de Louise Marie-Ange Todorovitch, alto
Le Père de Louise Philippe Rouillon, baryton
Irma Anneke Luyten, soprano
Camille Anaïs Mahikian, soprano
Gertrude, Première, Laitière, Glaneuse
Nadia Bieber, alto
Apprentie, Plieuse, Petite chiffonnière
Khatouna Gadelia, soprano
Élise Karine Bergamelli, soprano
Blanche Violeta Poleksic, soprano
Suzanne Tatiana Anlauf, alto
Balayeuse Michel Lecomte, ténor
Marguerite Aline Gozlan, soprano
Madeleine Tatiana Zolotikova, soprano
Noctambule, Pape des fous, Marchand d’habits,
2e Bohème Enrico Casari / Xin Wang, ténors
Chiffonnier Jean-Philippe Emptaz, basse
Chansonnier Laurent Roos, ténor
Bricoleur, Apprenti Alain Domi, baryton
Premier philosophe Dominic Burns, basse
Peintre Olivier Déjean, baryton-basse
Poète, Sculpteur Chae-Hoon Baek, ténor
Étudiant Christian Lorentz, ténor
Gardien de la paix Jens Kiertzner, basse
Second philosophe Youg-Min Suk, basse
strasbourg Opéra
di 18 octobre 15 h
ma 20 octobre 20 h
je 22 octobre 20 h
sa 24 octobre 20 h
sa 31 octobre 20 h
MULHOUSE La Filature
di 8 novembre 15 h
ma 10 novembre 20 h
Rencontre avec Patrick Fournillier
et Vincent Boussard animée par Guy Wach
Strasbourg Opéra
sa 17 octobre 18 h 30
Entrée libre
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Affiche de Louise
Opéra-Comique, Paris, 1900
Petits Chanteurs de Strasbourg,
Maîtrise de l’Opéra national du Rhin
Éditions Heugel
Langue : français surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 2 h 20
Conseillé à partir de 12 ans : collèges et lycées
L’argument
Acte I
La maison de Louise
Depuis sa fenêtre, Julien, bohème et poète, déclare sa flamme à Louise en clamant la liberté et l’amour. Il apprend à
la jeune fille qu’il vient d’envoyer une demande de mariage à ses parents et lui rappelle la promesse qu’elle a faite
de fuir avec lui s’ils refusent. La mère revient du marché et surprend les amoureux. Elle arrache Louise à son idylle,
la pousse dans la cuisine et l’admoneste vigoureusement. Le père rentre de son travail, tenant en main la lettre de
Julien auquel il semble assez favorable, mais la mère entre dans une violente colère et gifle Louise. Julien n’est
qu’un vaurien et un débauché. Il ne saurait être question de mariage. Le père tente de la calmer et conseille à
Louise d’oublier son poète.
Acte II
1er tableau Dans la rue, au petit matin
C’est le célèbre tableau de Paris qui s’éveille, animé par le chiffonnier, la balayeuse, la laitière, les sergents de ville et
même le noctambule qui chante les plaisirs de la capitale. Tandis que le jour se lève, Julien paraît, accompagné
par un petit groupe de compagnons de bohème. Devant la maison de couture, ils improvisent une sérénade puis
s’éloignent, laissant Julien guetter l’arrivée de Louise. Celle-ci ne tarde pas à paraître, chaperonnée par sa mère
méfiante. Restée seule, Louise est abordée par Julien. Le jeune homme la persuade de ne pas sacrifier sa jeunesse.
2e tableau Dans l’atelier de couture
Les cousettes bavardent gaiement et taquinent Louise pour son silence. Elles la soupçonnent d’être amoureuse.
Venant de la rue, une sérénade burlesque les interrompt – c’est Julien. Seule Louise ne partage pas l’excitation de
ses compagnes. Comprenant que son amoureux lui reproche ses hésitations et n’y tenant plus, elle feint de
se trouver mal et court le rejoindre.
Acte III
Sur la butte, dans le maquis de Montmartre
Julien et Louise vivent maintenant dans une petite maison où ils s’aiment librement et sans contrainte. Dans le jardin,
ils s’abandonnent à leur bonheur. Leurs nouveaux amis apparaissent dans une joyeuse cohue, chantant l’amour et
le plaisir. Au cours d’une cérémonie fantaisiste et solennelle, Louise est sacrée Muse de Montmartre. Mais la fête est
brusquement interrompue par l’arrivée de la mère de Louise. Elle vient annoncer à la jeune fille que son père est très
malade et que seul le retour de l’enfant au foyer familial pourrait le sauver ! Elle promet à Julien de lui rendre Louise
et celle-ci accepte à contre cœur de rentrer pour quelques jours à la maison.
Acte IV
La maison de Louise
Le père se plaint amèrement de l’ingratitude des enfants. Sa femme essaie en vain de le réconforter mais
l’amertume est trop forte : il maudit celui qui lui a dérobé sa seule joie, Louise. Poussée par la mère, Louise vient lui
dire bonsoir, il lui demande de rester avec eux définitivement. Louise finit par se révolter : elle a droit au bonheur
et à la liberté et elle veut partir. Le père tente de la retenir puis, devant son obstination, la chasse.
Les parents demeurent seuls et le père, brisé, maudit la ville qui lui a ravi son enfant.
Le parti pris de la mise en scène
« La scène à Paris, de nos jours »
Pour Vincent Boussard, il ne s’agit pas de créer une mise en scène historique. Être fidèle à Charpentier,
c’est conserver cette immédiateté, cette proximité, et ne pas passer par la transposition historique que Charpentier
lui-même condamnait. Le metteur en scène choisit ainsi de garder ce regard sur les gens d’aujourd’hui, d’aller
à l’essentiel de ce que l’œuvre raconte en épurant au maximum la représentation, afin que les deux mondes,
celui de Charpentier et le nôtre, se rejoignent.
Le décor de l’appartement de Louise est d’une très grande simplicité, une fenêtre au fond de la scène permet
d’apercevoir la mansarde de Julien et de susciter le désir entre les deux êtres. S’ils se rejoignent, l’amour est
consommé.
On sent tout au long de l’œuvre l’appel de Paris. Il se traduit dans le flot des gens. Sur scène, des personnages se
détachent sur un fond de silhouettes en ombres chinoises. Au fur et à mesure que le jour se lève, les couleurs et les
gens deviennent plus distincts.
L’atelier de Louise évoque une manufacture. Des murs de miroirs donnent une impression d’infini, aux frontières
insaisissables. Sur scène, des vêtements en fabrication sont alignés sur un rail. Des pendrillons permettent de
resserrer l’action sur chaque conversation, comme une caméra qui se promène.
Maquettes de Vincent Lemaire
L’atelier de couture
La découverte de la relation amoureuse permet de prendre de la hauteur. Sur un coin de toit de Paris, Louise et
Julien consomment leur amour. L’œuvre se situe toujours dans une notion de passage, de quelque chose en
devenir, soit au lever du jour, soit à la tombée de la nuit.
Le couronnement de la Muse se passe dans le rêve de Louise. Dans le miroir, la procession apparaît comme en
apesanteur, instant féerique qui s’évanouit à l’arrivée de la mère.
Le quatrième acte met en scène le père de Louise face à lui-même dans un espace qui a pour seules limites un
immense miroir. Louise le traversera définitivement pour s’engouffrer dans la grande ville.
Les costumes
Comme le décor, les costumes se veulent à la fois modernes et intemporels.
Louise porte toujours un vêtement d’homme que ce soit le pull de son père ou le trench de Julien.
Le personnage de Julien, comme celui de la mère de Louise, est une incarnation unique, et ne se transforme pas
au fil de l’œuvre.
Pour les costumes des personnages principaux comme pour ceux des nombreux personnages secondaires
(couturières…), la démarche est la même : partir d’éléments constitutifs de nos vies, de nos banalités, et construire
à partir de là des éléments de théâtre.
La mère de Louise
Louise
Costumes de Chantal de la Coste-Messelière
Louise
Le compositeur Gustave Charpentier
Il est né à Dieuze en Moselle, le 23 juin 1860. Son père le pousse à apprendre la musique. La famille
quitte la région à la guerre de 1870 et s’installe à Tourcoing. En 1876, il trouve du travail dans une
filature, apprend le violon, instrument qu’il enseigne à son employeur qui finance son entrée au
Conservatoire de Lille en 1878. La ville de Tourcoing lui alloue en 1879 une pension annuelle pour
payer ses cours au Conservatoire national de Paris, où il demeure à Montmartre. Malgré son goût
pour la vie de bohême qui le fait quitter le Conservatoire, il obtient, en 1887, le premier grand prix de
Rome pour sa cantate Didon. Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, il y est un élément perturbant.
Il y compose une suite orchestrale, Impressions d’Italie et La Vie du poète, drame symphonique dont
le premier acte constituera à lui seul le livret de Louise, achevé en 1896 avec l’aide du poète SaintPol-Roux. Il revient définitivement à Paris en 1890. Sa nomination à la direction de l’Opéra-Comique
est marquée par la création intégrale de Louise, qui remporte un immense succès. Pendant cette
période, de 1893 à 1896, il écrit aussi des œuvres pour voix et piano ou orchestre à partir de poèmes. Les chevaux de bois,
Impressions fausses et Sérénade à Watteau de Verlaine, Les Trois Sorcières et La Chanson du chemin de Mauclair, Parfum
exotique, La Musique et Les Fleurs du mal de Baudelaire, Allégorie de Vanor. En 1902, il crée le conservatoire Populaire
« Mimi Pinson » destiné à l’instruction musicale gratuite des femmes.
En 1912, il succède à Massenet à l’Académie des Beaux-Arts. Louise s’inscrit normalement comme premier volet d’une
trilogie. Le second volet, le drame lyrique Julien ou la vie du poète, a un grand succès en 1913. Il projette cette même
année une autre trilogie d’opéras : L’Amour au Faubourg, Comédiante et Tragédiante. Mais aucun n’a été mené à bien.
On peut encore citer, en 1897, Le Couronnement de la muse, Le Chant d’apothéose, créé à Paris au printemps 1902 pour
le centième anniversaire de Victor Hugo, en 1911 Munich, poème symphonique, en 1913, La Vie féerique, scènes de films,
et L’Amour au faubourg, qu’on cite comme le troisième volet de la trilogie Louise et, en 1931, Orphée, légende lyrique
en 4 actes (deux actes achevés par Delmas). Mais on mentionne aussi le projet d’un opéra, Marie, fille de Louise, pour
compléter Louise et Julien. En 1938 il supervise une version cinématographique de Louise dirigée par Abel Gance.
Décidemment, Louise aura occupé de façon récurrente toute sa vie de compositeur.
Après la seconde guerre mondiale, il vit replié dans sa demeure de Montmartre et meurt le 18 février 1956.
La production
Vincent Boussard Mise en scène
Après des débuts en 1999 au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, Vincent Boussard se consacre
principalement à l’opéra. Il met en scène Dido and Aeneas de Purcell (Les Arts Florissants, W. Christie),
Theodora de Haendel (Liceo, Salamanca et Ariaga, Bilbao), Il Re Pastore de Mozart (la Monnaie,
Bruxelles, repris au Innsbrucker festwochen, au Grand Théâtre de Luxembourg, au teatro sociale di
Como, au teatro Fraschini di Pavia), La Descente d’Orphée aux Enfers, Les Arts Florissants et Actéon
de Charpentier (Les Arts Florissants, W. Christie), Eliogabalo de Cavalli (la Monnaie, Bruxelles, repris aux
Innsbrucker festwochen), Così Fan Tutte de Mozart (la Monnaie, Bruxelles), Maria Golovin de Menotti
(Opéra de Marseille, repris au Festival de Spoleto, au festival Amazonas de Manaus), Don Giovanni
de Mozart (Innsbrucker festwochen, repris au festspiele Baden-Baden), Frühlingserwachen de Benoît
Mernier (la Monnaie, Bruxelles, repris à l’Opéra national du Rhin), Le Nozze di Figaro de Mozart, (festival
international d’art lyrique, Aix en Provence, repris au Grand Théâtre du Luxembourg), El Pozo de Esteve et La Leccion de
Musica de Laserna, (festival de teatro clasico, Almagro), Il Sant’Agnese de Pasquini (Innsbrucker festwochen), Floridante
de Haendel (Haendelfestspiele, Halle) etc. Il réalise également la mise en scène des concerts des chanteurs Christophe
(Victoire de la Musique du meilleur spectacle 2002) et Alain Bashung (2004). Certains de ces spectacles ont fait l’objet
de diffusions TV et d’éditions DVD remarquées par la critique dont Frühlingserwachen (Diapason d’or), Don Giovanni
(direct ARTE, Evènement Télérama), Dido and Aeneas (TTT de Télérama) etc. En complicité avec William Christie, il participe
activement au Jardin des Voix (1e, 2e et 4e éditions). Prolongeant son engagement auprès des jeunes chanteurs, il
collabore ces dernières années avec différents opera-studios (Escuela Reina Sofia/Madrid, Vlaamse opera-studio/Gand,
Chapelle Musicale Reine Elisabeth/Bruxelles, Opéra de Lyon/Opera-studio…)
Parmi ses projets, on retient entre autres Louise de Charpentier (Opéra national du Rhin, Strasbourg), Agrippina de
Haendel (Staatsoper, Berlin), Dido and Aeneas de Purcell (Brooklyn Academy of Music New York – Les Arts Florissants),
ainsi qu’Hamlet de Thomas (Opéra de Marseille), Carmen de Bizet, Adriana Lecouvreur de Cilea.
Bibliographie - Filmographie
• ANDRIEUX F., Gustave Charpentier, Lettres inédites à ses parents : la vie quotidienne d’un élève du Conservatoire
1879-1887, Paris, 1984
• BRUYR J., La vie montmartroise de Gustave Charpentier, « Musica-disques » (75), 1960, p. 39-44
• FRANCK D., Les Années Montmartre, Mengès, 2006
• FRANCK D., Bohèmes, une plongée dans le Montmartre et le Montparnasse des artistes de ce temps : Picasso, Utrillo,
Soutine, Modigliani, Cocteau, Jacob, Gris...
• Louise, film d’Abel Gance, 1939 (avec Grace More et Georges Thill)
Prolongements pédagogiques
• Le contexte historique de la création (1900)
• 1900, l’Art nouveau
• Montmartre à la fin du XIXe et au début du XXe siècles : les artistes
• Louise, une œuvre liée à la vie de son compositeur
• L’Opéra français
Contacts :
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