Printemps 2006, vol. 10 no 2 Sommaire de la

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Printemps 2006, vol. 10 no 2 Sommaire de la
Ostéoporose Canada
printemps-été 2006 • vol. 10 n° 2
Osteoporosis Canada
l’ostéoporose
le point sur
un guide pratique
pour les médecins canadiens
Société canadienne des postes — envois de publications canadiennes — contrat de vente 40063504
Interventions
nutritionnelles
Une approche globale
procure des bienfaits
osseux complémentaires
étude de cas
Explorer la relation
SEP-santé osseuse
perspective
OC subventionne une
recherche sur la vitamine D
Ressources
et info sur les
conférences
Page 9
é d i t o r i a l
l’ostéoporose
le point sur
Le Point sur l’ostéoporose est publié par
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nutrition
L’écrivaine Pearl S. Buck (1892-1973) a déjà dit : « À mon âge, le matin,
il faut nourrir les os pour qu’ils prennent corps ». (traduction libre)
Mairi MacKinnon, Rédactrice adjointe
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C
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Kerry Siminoski, M.D., FRCPC
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Université de Montréal
e numéro donne la vedette non pas à la densité osseuse et aux
nouvelles pharmacothérapies mais à des aspects nutritionnels
dignes d’intérêt. Au Canada, nous avons la chance d’avoir
des experts comme Mme Susan Whiting, Ph.D., une autorité dans le
domaine des effets de la nutrition sur les os. Elle nous offre, avec
le Dr Hassanali Vatanparast, une excellente revue des dernières
recherches sur la question — l’occasion pour nous de commencer
à rafraîchir les postulats du guide de pratique clinique 2002 quant
au rôle de l’alimentation dans l’ostéoporose. Les auteurs résument
d’importantes études sur le calcium et la vitamine D, étoffent les
mises en garde contre l’excès de vitamine A et nous rappellent
plusieurs autres interactions entre les nutriments et les os. Cette
information devrait aider les médecins à répondre aux questions
de leurs patients sur la nutrition.
La Dre Diane Thériault a pour sa part fouillé un vaste corpus
de documentation pour expliquer, à la demande d’un médecin,
le lien entre la sclérose en plaques et divers problèmes associés à
l’ostéoporose, notamment les chutes, les fractures, une faible masse
osseuse et la carence en vitamine D. La quantité de recherches dans
ce domaine en étonnera probablement certains !
Et puisque ce numéro est consacré à la nutrition, Ostéoporose
Canada en profite pour annoncer la remise d’une première subvention (depuis que le Fonds de recherche a repris de la vigueur) à
deux scientifiques de l’Université de Toronto, le Dr David Cole et
M. Reinhold Vieth, Ph.D., qui étudient les relations entre vitamine D,
os et métabolisme des graisses.
David A. Hanley, M.D.,
FRCPC, enseigne aux
départements de
médecine et d’oncologie,
Division d’endocrinologie et métabolisme,
du Health Sciences
Centre de l’Université
de Calgary (Alberta).
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et à jour aux professionnels de la santé qui, au quotidien, s’occupent de la prise en charge
de l’ostéoporose. Soucieux de mieux répondre à vos besoins et attentes, le comité
consultatif scientifique d’OC accueillera avec plaisir vos questions et commentaires.
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le point sur
l’ostéoporose
printemps-été 2006
2
é t u d e
d e
c a s
SEP : Ayez à cœur la santé osseuse
M
I
adame S.B., âgée de 55 ans, souffre de sclérose en plaques (SEP)
depuis l’âge de 30 ans. La maladie progresse inexorablement et la
patiente utilise un ambulateur depuis plusieurs années. Il y a six ans,
elle s’est fracturé le poignet lors d’une chute dans un escalier (6 marches),
mais elle n’a subi aucune chute ni fracture par la suite. Elle a reçu une seule
stéroïdothérapie par perfusion i.v. intermittente durant trois jours, il y a 10 ans.
La patiente mange une portion de yogourt et prend une multivitamine
chaque jour. Ménopausée à 50 ans, elle est par ailleurs en bonne santé. Elle n’a
pas d’antécédent familial d’ostéoporose ni de fractures par fragilité osseuse.
Dre Diane Thériault
est rhumatologue à
l’Hôpital général de
Dartmouth, Dartmouth,
Nouvelle-Écosse.
Commentaires de la Dre Thériault : Dans ses lignes
directrices 2002, Ostéoporose Canada recommande de
mesurer la DMO des femmes ménopausées ayant un facteur
de risque majeur ou deux facteurs mineurs (Tableau 1)
(Brown J et al. CMAJ 2002;167:S1-34). Madame S.B.
ne semble pas présenter de facteur de risque majeur : la
fracture subie après avoir dégringolé six marches n’est
pas due à la fragilité osseuse; la stéroïdothérapie i.v. a été
de trois jours seulement, et une seule chute est survenue
en 10 ans. Le seul facteur de risque mineur — un faible
apport alimentaire en calcium — ne justifie pas une
ostéodensitométrie à ce stade. Soulignons toutefois que
les lignes directrices 2002 étaient axées sur l’ostéoporose
primitive et que la recherche documentaire n’avait pas
porté sur les facteurs de risque de l’ostéoporose secondaire.
Quelle est la relation entre la SEP et l’ostéoporose ?
Chez les personnes atteintes de SEP, la DMO, surtout à
la hanche, décroît avec le déclin ambulatoire (Formica
CA et al. Calcif Tissue Int 1997;61:129-33; WeinstockGuttman B et al. Mult Scler 2004;10:170-5). La DMO
vertébrale semble plus ou moins préservée. Les personnes
atteintes de SEP subissent davantage de fractures (selon
une étude, leur risque fracturaire était 10 fois plus élevé
que chez les sujets témoins en santé appariés selon l’âge
Tableau 1
Qui devrait faire l’objet d’une évaluation pour ostéoporose ?
Facteurs de risque majeurs
• Âge ≥ 65 ans
• Fracture par tassement vertébral
• Fracture par fragilité osseuse après 40 ans
• Antécédents familiaux de fracture
ostéoporotique (surtout une fracture
de la hanche chez la mère)
• Stéroïdothérapie orale > 3 mois
• Syndrome de malabsorption
• Hyperparathyroïdie primitive
• Tendance aux chutes
• Ostéopénie observable à la radiographie
• Hypogonadisme
• Ménopause précoce (avant 45 ans)
Facteurs de risque mineurs
• Arthrite rhumatoïde
• Antécédents d’hyperthyroïdie clinique
• Thérapie chronique aux anticonvulsivants
• Faible apport en calcium alimentaire
• Tabagisme
• Consommation excessive d’alcool
• Consommation excessive de caféine
• Poids corporel < 57 kg (125 lb)
• Perte pondérale de > 10 % du poids
corporel à l’âge de 25 ans
• Héparinothérapie chronique
et le sexe [Cosman F et al. Neurology 1998;51:1161-5]).
Les chutes augmentent beaucoup le risque de fractures.
Dans la SEP, les patients manifestent parfois une faiblesse
des jambes, de l’incoordination, des troubles de l’équilibre
et de la vue, une démarche instable, des convulsions et
de la dépression — des facteurs qui accroissent le risque
de chutes dans la population générale. Une étude auprès
de patients atteints de SEP a établi une relation entre
un risque accru de chutes et un piètre équilibre, une
démarche instable et l’usage d’une canne (Cattaneo D
et al. Arch Phys Med Rehabil 2002;83:864-7).
Les études sur les effets des corticostéroïdes (CS) en
perfusion intermittente sur la DMO des patients atteints
de SEP sont contradictoires. Certaines ne montrent aucune
corrélation (Tuzun et al. Mult Scler 2003;9:600-4; Zorzon
M et al. Eur J Neurol 2005;12:550-6; Schwid SR et al.
Arch Neurol 1996;53:753-7); d’autres révèlent une perte
osseuse significative dans le traitement de longue durée
(Cosman, 1998). Les études publiées sur la stéroïdothérapie et le risque fracturaire dans la SEP ne sont pas
sans lacunes (populations peu nombreuses, patients plutôt
jeunes et à risque faible, absence de données sur les radiographies vertébrales). Aucune étude publiée n’a démontré
un risque accru de fractures chez les patients atteints de SEP
recevant des CS i.v. en perfusion intermittente.
D’autres médicaments employés pour traiter ces patients
pourraient être en cause. Environ 10 % des patients atteints
de SEP souffrent de convulsions. Les anti-épileptiques ont
été associés à un faible taux de vitamine D, un facteur de
risque d’ostéoporose. Les anxiolytiques et les antidépresseurs prescrits pour traiter l’anxiété et la dépression — plus
fréquentes dans la population atteinte de SEP que dans
la population générale — augmentent le risque de chutes.
Vitamine D et SEP
L’incidence croissante de la SEP à mesure qu’on s’éloigne
de l’équateur s’expliquerait par une exposition moins grande
au soleil — souvent associée à un déficit en vitamine D.
Dans la SEP, les lésions IRM actives semblent inversement
corrélées avec la durée moyenne de l’exposition au soleil
pendant les quatre mois précédents (VanAmerongen BM
et al. Eur J Clin Nutr 2004;58:1095-109), une période
correspondant aux taux de vitamine D les plus faibles.
Les participantes à la Nurses’ Health Study qui prenaient de la vitamine D sous forme de multivitamines
avaient un risque de SEP moins élevé de 40 % par rapport
au risque chez les femmes ne prenant pas de vitamine D,
mais il a été impossible de distinguer les effets de la vitamine D de ceux des autres composants vitaminiques
(Munger KL et al. Neurology 2004;62:60-5).
Suite à la p a g e 1 0
le point sur
l’ostéoporose
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a r t i c l e
v e d e t t e
Quoi de neuf au sujet
de la nutrition ?
Une revue des dernières recherches
L
I
Susan J. Whiting, Ph.D.,
est chef, Nutrition et
diététique, Faculté de
pharmacie et de
nutrition, Université
de la Saskatchewan.
Hassanali Vatanparast,
M.D., candidat au
doctorat à l’Université
de la Saskatchewan,
étudie les effets de la
nutrition sur la santé
osseuse, de l’enfance au
début de l’âge adulte.
es Lignes directrices de pratique clinique 2002 pour le
diagnostic et le traitement de l’ostéoporose au Canada
d’Ostéoporose Canada (OC)1 incluaient des recommandations diététiques fondées sur une revue d’environ
1 000 articles (Tableau 1). Elles n’ont pas perdu leur
pertinence, mais de nouvelles données soulignent l’importance d’autres nutriments (potassium, vitamine A,
vitamine B12). OC a participé à l’établissement des apports
nutritionnels de référence (ANREF) d’après les nouvelles
rations alimentaires recommandées aux États-Unis par
l’Institute of Medicine, en tenant compte de l’apport
maximal tolérable (AMT)2-6. Les Lignes directrices visent
surtout les patients; les ANREF sont des recommandations de santé publique destinées à la population en santé.
Cet article (adaptation autorisée de Whiting SJ,
Vatanparast H. Nutritional interventions in osteoporosis.
Geriatrics & Aging 2005;8(9):14-20) fait le point sur l’état
des connaissances et présente des recommandations pour
améliorer la nutrition des personnes à risque ou atteintes
d’ostéoporose. Lorsque les données sont insuffisantes, les
ANREF2-6 correspondent à l’apport recommandé chez
les personnes en santé.
Calcium et vitamine D : une importance justifiée?
Le calcium alimentaire est un composant de base de l’os.
À lui seul, un apport accru en calcium a un effet modeste
mais favorable sur la densité minérale osseuse (DMO)
chez des femmes ménopausées7. D’après OC, le régime
alimentaire nord-américain ne fournit pas les 1 500 mg/j
de calcium recommandés pour les personnes âgées > 50 ans
(Tableau 1), malgré la consommation de produits laitiers
et d’aliments enrichis en calcium (jus de fruits, lait,
yogourt). Les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas
consommer du lait de vache peuvent choisir des substituts
du lait d’origine végétale enrichis en calcium, mais au prix
d’un taux d’absorption moindre (70 %–90 %)8.
Les personnes de plus de 50 ans devraient penser à
prendre un supplément de calcium (en général, 500 à
600 mg/j suffisent). Bien que le taux de disponibilité du
calcium provenant du citrate de calcium soit plus élevé
de 20 % (vs carbonate de calcium), ces suppléments sont
bioéquivalents. Le choix du supplément reste une question
de préférence personnelle quant au coût et à la forme
posologique10.
4
le point sur
l’ostéoporose
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Une méta-analyse récente confirme les recommandations d’OC (Tableau 1) sur la vitamine D11. Bien que la
vitamine D ne retienne pas l’attention autant que le calcium, on voudra bientôt mieux comprendre ses bienfaits
sur le risque de chutes et de fractures11. Lorsque l’exposition au soleil est suffisante, nul besoin d’un supplément
de vitamine D. Au Canada, elle est souvent inadéquate
en hiver et en été parce que les gens fuient le soleil ou
utilisent un écran solaire. Les sources alimentaires (poissons gras, lait ou margarine enrichis) contribueraient au
taux sérique de 25-hydroxyvitamine D3 (la forme circulante et stockée de la vitamine D)11,12, mais sans atteindre
le seuil de 70 à 90 nmol/L nécessaire à la santé osseuse
optimale après 50 ans. Ces personnes devraient prendre
de 800 à 1 000 unités de vitamine D3 par jour1.
La prise de suppléments de vitamine D et de calcium
en vue de prévenir l’ostéoporose postménopausique chez
des femmes âgées frêles en centres d’hébergement a réduit
le taux de fracture de la hanche13. À l’opposé, deux études
récentes montrent que cette stratégie a été inefficace en
prévention secondaire des fractures14,15. Ces deux suppléments
sont donc considérés comme des adjuvants au traitement1.
Nutriments reliés au mode de vie
Des diètes hyperprotéiques expérimentales ont entraîné la
perte urinaire de calcium; à moins d’accroître l’absorption
du calcium, il y a risque de perte osseuse16. Un apport
protéique suffisant est nécessaire au renouvellement osseux
normal ainsi qu’à la prévention et au traitement de l’ostéoporose1, mais l’apport optimal reste un sujet de débat.
Dans la population âgée, les déficits protéiques menacent
parfois la santé osseuse et la santé générale. Depuis le
bilan documentaire d’OC, plusieurs études ont montré
que beaucoup de personnes âgées ne consomment pas
assez de protéines pour prévenir la perte osseuse16.
Un apport en sodium alimentaire > 2 100 mg (environ
90 mmol)/j) peut entraîner l’élimination urinaire du calcium5. L’ANREF recommandé est de 1 500 mg (60 mmol)5,
une cible réaliste si on évite les aliments salés ou transformés.
Tableau 1
Recommandations nutritionnelles d’Ostéoporose Canada,
Lignes directrices pour la pratique clinique 2002*1
Nutriment Apports quotidiens recommandés
Remarques
Calcium
L’apport en calcium et vitamine D
ne doit pas être utilisé comme seul
traitement de l’ostéoporose, mais il est
un adjuvant essentiel au traitement.
Femmes de 19 à 50 ans
Hommes de 19 à 50 ans
Femmes (> 50 ans)
Hommes (> 50 ans)
Vitamine D Femmes de 19 à 50 ans
Hommes de 19 à 50 ans
Femmes (> 50 ans)
Hommes (> 50 ans)
Même si la caféine ne nuit pas gravement à la santé
osseuse, OC avait recommandé de ne pas boire plus de
quatre tasses de café par jour, pour plusieurs raisons1 :
les données probantes; la restriction souvent inutile de la
consommation; la très forte teneur en caféine des cafés
« de spécialité » et des boissons énergétiques. Le thé ne
contient pas beaucoup de caféine.
Vitamine K et isoflavones
OC considère la vitamine K et les isoflavones comme des
thérapies parallèles (Tableau 1)1. La vitamine K participe
à la synthèse des protéines osseuses comme l’ostéocalcine,
qui intervient dans la minéralisation. Cette thérapie semble
prometteuse et a été corrélée positivement avec la DMO1,
mais aucun essai comparatif randomisé n’a établi son
efficacité pour prévenir la perte osseuse ou stimuler la
minéralisation dans l’ostéoporose. L’apport recommandé
est le même que pour des adultes en santé3. À l’opposé,
de nombreux essais avec les isoflavones montrent l’utilité
de l’ipriflavone (forme synthétique) en prévention secondaire1. On ignore si les isoflavones alimentaires comme le
soya protègent de la perte osseuse postménopausique.
Lors de courts essais, un apport de 40 à 60 mg d’isoflavones
dérivées du soya ou du trèfle des prés aurait réduit la
perte osseuse17,18.
Autres oligo-éléments
Le Comité des lignes directrices 2002 a examiné le rôle
d’autres oligo-éléments sans découvrir de données probantes
suffisantes. Bien que les acides gras oméga 3 et 6 auraient
des effets sur le tissu osseux, aucun essai ni étude d’observation n’a été mené chez l’humain. Rien n’indique que
les fibres alimentaires réduisent l’absorption du calcium1.
Certains minéraux (magnésium, fer, zinc, cuivre,
phosphate, bore, strontium et manganèse) participent à
la synthèse tissulaire et, parfois, à la formation osseuse.
La diète et, si cela est nécessaire, les suppléments doivent
fournir les apports recommandés.
Nouvelles données
Certains nutriments et composants alimentaires non
associés précédemment à un risque d’ostéoporose méritent
une considération spéciale (Tableau 2). Des études de
population prospectives montrent qu’un surcroît de
1
1
1
1
000
000
500
500
400
400
800
800
mg
mg
mg
mg
UI/j
UI/j
UI/j
UI/j
La vitamine D3 est préférable à la
vitamine D2. Chez les Canadiens,
l’exposition au soleil ne semble pas
suffire pour remplacer les apports
alimentaires de vitamine D.
Protéines
Maintenir un apport suffisant en
protéines.
L’augmentation de l’apport en protéines
chez ceux qui ont un apport alimentaire
inadéquat en protéines a un effet
favorable sur le risque de fracture de
la hanche. L’apport recommandé pour
les adultes en santé est de 0,8 g/kg
de poids corporel6.
Sodium
Un apport sodique > 2 100 mg/j est
déconseillé parce qu’il entraîne une
baisse de la DMO chez les adultes.
Les études où l’apport sodique fait
l’objet d’une mesure appropriée ont
montré une corrélation négative significative avec la DMO chez les adultes.
Vitamine K La prise de vitamine K n’est pas
recommandée pour la prévention ni
pour le traitement de l’ostéoporose.
postménopausique.
Un apport en vitamine K pourrait être
efficace pour traiter des femmes
ménopausées atteintes d’ostéoporose
grave, mais il n’a pas donné des
résultats supérieurs à ceux qu’on a
obtenus grâce à l’apport en calcium
et en vitamine D.
Apport recommandé chez les hommes
et les femmes : 120 et 90 µg/j3.
Composants alimentaires
Caféine
La consommation excessive de caféine
(> 4 tasses de café/j) est déconseillée.
1 tasse de café = 237 mL, soit
environ 100 mg de caféine.
Isoflavones L’ipriflavone pourrait convenir à la
La prise d’ipriflavone (200 mg, 3 f/j)
prévention secondaire chez les femmes prévient efficacement la réduction de
ménopausées, mais elle n’est pas recom- la DMO après la ménopause.
mandée pour le traitement des femmes
ménopausées atteintes d’ostéoporose.
* Veuillez consulter la version intégrale des lignes directrices d’OC ou l’article complet
(Geriatrics & Aging 2005;8(9):14-20) pour obtenir des explications sur la méthodologie,
y compris sur les catégories de recommandations et les niveaux de preuves scientifiques.
vitamine A (sous forme de rétinol seulement et non des
carotènes de la provitamine A) cause une perte osseuse
et augmente le risque fracturaire chez des adultes âgés19.
L’Institute of Medicine a établi l’AMT du rétinol à
3 000 µg/j, à cause du risque d’atteinte hépatique et
d’anomalies congénitales3. Les effets délétères sur les os
surviendraient à un AMT beaucoup moindre19; les patients
devraient limiter la prise d’huile de foie de poisson et
éviter les suppléments à forte teneur en rétinol.
le point sur
l’ostéoporose
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Selon des études récentes, un faible apport en vitamine
B12 et/ou un taux élevé d’homocystéine sérique (parfois
associé au déficit en vitamine B12) sont liés à un risque
fracturaire accru20. Puisque les adultes âgés affichent parfois
un déficit en vitamine B12 à cause de l’acidité gastrique
réduite, l’Institute of Medicine recommande la cobalamine
de synthèse pour stimuler l’absorption4. Les effets de ce traitement sur la santé osseuse ne sont pas parfaitement connus.
Les suppléments de potassium alcalins (où l’anion est
le bicarbonate ou un précurseur du bicarbonate) atténuent
la perte urinaire de calcium21. Cet effet est attribué à
l’ion K+, mais le potassium alimentaire provient surtout
des fruits et des légumes frais, deux sources d’équivalents
du bicarbonate. L’Institute of Medicine suggère un apport
élevé en potassium (4 700 mg/j5), en partie pour compenser la perte osseuse attribuable au régime alimentaire
occidental riche en sodium et pauvre en calcium.
Tableau 2
Autres éléments nutritifs et composants alimentaires d’importance
dans l’ostéoporose
Nutriment
Considération
Remarques
Vitamine A
Selon des données probantes, un surcroît AMT de rétinol : 3 000 µg/j3.
de rétinol chex les personnes âgées
augmenterait le risque de perte osseuse
et de fractures.
Vitamine B12 Selon des données probantes, un déficit Apport quotidien recommandé (RDA)
en vitamine B12 augmente la suscepti- chez les personnes > 50 ans : 2.4 µg/j
bilité des personnes âgées aux fractures. de vitamine B12 de synthèse, à cause
de la faible acidité gastrique4.
Potassium
Un surcroît de potassium, de source
Apport recommandé pour les
alimentaire ou d’un supplément par des personnes > 14 ans : 4 700 mg/j5.
sels de potassium alcalin améliore
l’équilibre calcique.
Composants alimentaires
Boissons
gazeuses
Même si elle est préoccupante chez les
adolescents, la consommation de
boissons gazeuses est sans effet sur le
gain ou la perte de masse osseuse
chez l’adulte.
Les adolescents boivent souvent des
boissons gazeuses au lieu du lait,
ce qui réduit leur apport en calcium23;
la consommation vraiment excessive
de boissons gazeuses contenant de
l’acide phosphorique pourrait être
nuisible, dans tous les groupes d’âge22.
Fruits et
légumes
La consommation de fruits et légumes
favorise la santé osseuse parce que ces
aliments sont des sources de potassium
et d’alcali, d’anti-oxydants, de
polyphénols et de phytoestrogènes.
Le régime alimentaire DASH recommande de manger 8 à 10 portions de
fruits et de légumes par jour, ce qui
contribue à protéger les os en raison
d’un apport suffisant en calcium et en
potassium et du faible apport sodique.
La consommation de thé, une source de
polyphénols, a été reliée à un effet
favorable sur la santé osseuse25.
Alcool
Selon des études transversales, la
Consommation modérée : 7 à 15 g/j
consomation modérée d’alcool a un effet (1/2 à 1 portion/j)
bénéfique sur la DMO des adultes âgés24.
6
le point sur
l’ostéoporose
printemps-été 2006
Deux facteurs reliés au mode de vie influent sur la
santé osseuse. Des études chez des enfants ont démontré
que les boissons à base de cola sont des sources d’acide
phosphorique et de caféine qui, ensemble, nuisent au
métabolisme du calcium22. Les adolescents nord-américains
qui préfèrent les boissons gazeuses au lait consomment
donc moins de calcium23. Des études transversales ou
longitudinales ont indiqué, sans être convaincantes, un
lien entre la consommation modérée d’alcool (7–15 g/j =
½ à 1 portion/j) et une augmentation de la DMO24.
DASH : un régime alimentaire recommandé
Divers nutriments influent sur la santé osseuse et il est
difficile d’en recommander un en particulier pour traiter
l’ostéoporose puisque ces nutriments co-existent dans les
aliments. Le régime alimentaire occidental est pauvre en
calcium, en fruits et en légumes, mais il est riche en
sodium, au détriment de la santé générale et osseuse5.
Le régime DASH est axé sur la consommation de fruits,
de légumes, de produits laitiers, de céréales entières et
de légumineuses, en prenant soin d’éviter les aliments
transformés (Tableau 3, page 9), et il fournit un apport
optimal de nombreux nutriments bons pour les os5.
• Ce régime fournit un apport suffisant en calcium
pour les adultes < 50 ans, et les suppléments sont
conseillés pour répondre aux besoins plus grands des
personnes âgées.
• Les fruits et les légumes fournissent un apport optimal
des équivalents de potassium alcalins. Ils contribuent
à l’apport en magnésium, en vitamine C et en autres
oxydants importants pour le métabolisme osseux.
Les polyphénols présents dans le thé et dans de
nombreux fruits et légumes ont des effets bénéfiques
sur la santé osseuse25.
• L’apport en sodium est raisonnable, sans nuire au
bon goût des aliments.
Même si le régime DASH vise d’abord à maîtriser
l’hypertension, il procure des bienfaits osseux complémentaires26. Ce régime, allié à la prise de suppléments de
calcium et de vitamine D, est un moyen de protection
efficace contre l’ostéoporose pour les personnes > 50 ans.
Chez les sujets atteints d’ostéoporose, ces traitements
diététiques sont de nécessaires adjuvants au traitement. ●
Références
1. Brown JP, Josse RG. CMAJ 2002; 167 (10 suppl):S1-S34.
2. Institute of Medicine. Dietary Reference Intakes for calcium,
phosphorus, magnesium, vitamin D, and fluoride. Washington,
DC: National Academy of Sciences, 1997.
3. Institute of Medicine. Dietary Reference Intakes for vitamin A,
vitamin K, arsenic, boron, chromium, copper, iodine, iron,
manganese, molybdenum, nickel, silicon, vanadium, and zinc.
Washington, DC: National Academy of Sciences, 2001.
4. Institute of Medicine, Dietary Reference Intakes for thiamin, riboflavin,
niacin, vitamin B6, folate, vitamin B12, pantothenic acid, biotin,
and choline. Washington, DC: National Academy of Sciences, 1998.
5. Institute of Medicine. Dietary Reference Intake for water,
potassium, sodium, chloride, and sulfate. Washington, DC:
National Academy of Sciences, 2004.
Tableau 3
Régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension)
ou Combattre l’hypertension par l’alimentation
Groupes
alimentaires
(équivalents de
1 portion)
Apport
approx. en
calcium
(aliment
non enrichi)
Apport
approx. en
sodium
Produits laitiers 2
Lait, 1 % (1 tasse)
Fromage (50 g)
575 mg
720 mg
520 mg
17 g
Produits céréaliers 7
Pain (1 tranche)
Céréales (1 tasse)
Riz (1 tasse)
160 mg
950 mg
560 mg
21 g
Légumes
4
(Légumes-feuilles crus)
Laitue (1 tasse)
Épinards (1 tasse)
200 mg
100 mg
970 mg
6g
Fruits
4
Banane
Orange
Jus d’orange (1/2 tasse)
95 mg
10 mg
1 610 mg
4g
Viandes
2 ou moins
Viande maigre (80 g)
Poisson (80 g)
Volaille (80 g)
50 mg
135 mg
550 mg
19 g
Substituts
Œuf (1)
Légumineuses
cuites (125 g)
Tofu (100 g)
Beurre d’arachide
(2 c. à table)
30 mg
35 mg
180 mg
8g
1 110
1 950*
4 390
75
Total
Nombre
minimal de
portions/j
0,6
(4 portions/
sem.)
Apport
approx. en
potassium
Apport
approx. en
protéines
Remarque : les apports nutritionnels de référence (ANREF) de l’Institute of Medicine
ont été utilisés pour calculer ces valeurs.
* Consommer des produits sans sel réduit encore plus l’apport sodique.
6. Institute of Medicine. Dietary Reference Intakes for Energy,
Carbohydrate, Fiber, Fat, Fatty Acids, Cholesterol, Protein, and
Amino Acids (Prepublication Copy). Washington, DC: National
Academy of Sciences, 2002.
7. Shea B, Wells G, Cranney A et al. Cochrane Syst Rev 2004;(1):
CD004526.
8. Heaney R, Rafferty K, Bierman J. Nutrition today 2005;40:39-44.
9. Sakhaee K, Bhuket T, Adams-Huet B et coll. Am J Ther 1999;6:313-21.
10. Heaney RP, Dowell SD, Bierman J et coll. J Am Coll Nutr 2001;
20:239-46.
11. Bischoff-Ferrari HA, Willett WC, Wong JB et coll. JAMA 2005:11;
293:2257-64.
12. Whiting SJ, Calvo MS. J Nutr 2005;135:304-9.
13. Avenell A, Gillespie WJ, Gillespie LD, O'Connell DL. Cochrane
Database Syst Rev 2005 Jul 20;(3):CD000227.
14. Porthouse J, Cockayne S, King C et al. BMJ 2005;330:1003-6.
15. Grant AM, Avenell A, Campbell MK et al. Lancet 2005;365:1621-8.
16. Bell J, Whiting S. Nutr Rev 2002;60: 337-41.
L’énigme de la
VITAMINE D
Les Canadiens ont-ils un apport suffisant en
vitamine D pour préserver leur santé osseuse et se
protéger de certains cancers ? Comment maintenir
un apport suffisant sans risquer la surexposition
au rayons solaires ultraviolets (UV) ? À quelle dose
les suppléments de vitamine D sont-ils toxiques ?
Des experts ont étudié ces questions lors de
la Conférence nord-américaine sur les rayons UV,
la vitamine D et la santé tenue à Toronto le 8 mars
2006. Les participants représentaient les Sociétés
du cancer canadienne et américaine, les Instituts
de recherche en santé du Canada, l’Association
canadienne de dermatologie, l’Institut national du
cancer du Canada et l’Organisation mondiale de la
Santé. Un groupe multidisciplinaire examinera
l’état de la recherche et préparera une déclaration
consensuelle pour la fin de mai.
Entre-temps, voici quelques messages clés :
• La vitamine D est essentielle à la croissance
et à la minéralisation des os.
• De nombreux Canadiens auraient un déficit en
vitamine D causé par une exposition au soleil
et un apport alimentaire insuffisants.
• Les rayons UV causent le cancer de la peau et
certains troubles oculaires comme les cataractes.
• L’excès d’exposition solaire ou d’apport en
vitamine D ne procure aucun bienfait pour la
santé.
• Que faire en attendant les conclusions des
études sur la relation exposition au soleil/
vitamine D et cancer ? Suivre les recommandations d’OC sur l’apport en vitamine D (voir le
Tableau 1, page 7) et appliquer un écran solaire.
17. Atkinson C, Compston JE, Day NE et al. Am J Clin Nutr 2004;
79:326-33.
18. Morabito N, Crisafulli A, Vergara C et al. J Bone Miner Res 2002;
17:1904-12.
19. Crandall C. J Women’s Health 2004;13:939-53.
20. Tucker KL, Hannan MT, Qiao N et al. J Bone Miner Res 2005;
20:152-8.
21. Sebastian A, Harris ST, Ottaway JH et al. N Engl J Med 1994;
330:1776-81.
22. Mazariegos-Ramos E, Guerrero-Romero F, Rodriguez-Moran M et
al. J Pediatr 1995;126:940-2.
23. Whiting SJ, Healey A, Psiuk S et al. Nutr Res 2001;21:1107-15.
24. Williams FM, Cherkas LF, Spector TD et al. Ann Rheum Dis 2005;
64:309-10.
25. Chen Z, Pettinger MB, Ritenbaugh C et al. Am J Epidemiol 2003;
158:772-81.
26. Lin PH, Ginty F, Appel LJ et al. J Nutr 2003;133:3130-6.
le point sur
l’ostéoporose
printemps-été 2006
7
p e r s p e c t i v e
OC accorde une subvention
à la recherche sur la vitamine D
L
I
es chercheurs canadiens sont des chefs de file
mondiaux de la recherche sur la prévention, le
diagnostic et le traitement de l’ostéoporose.
Ostéoporose Canada (OC) appuie nos chercheurs par des
partenariats avec des organismes de financement de la
recherche révisée par les pairs. De concert avec les
Producteurs Laitiers du Canada, OC annonce l’octroi d’une
subvention au Dr David Cole et à M. Reinhold Vieth,
Ph.D., de l’Université de Toronto. Leur projet (Effets
de fortes doses de vitamine D sur le métabolisme de la
leptine : Une étude mécaniste
de l’hypothèse d’une relation
Dr David Cole
apport calcique-perte de poids)
a obtenu la plus haute cote des
comités consultatifs scientifiques.
OC contribuera annuellement
20 000 $ en 2006 et en 2007.
Le Dr Cole et M. Vieth étudieront les effets de la vitamine D
à fortes doses sur le métabolisme
de la leptine, une hormone
régulatrice du poids corporel et
du renouvellement osseux,
pour comprendre comment la
vitamine D et le poids corporel
interagissent chez des humains
âgés en bonne santé pour les
protéger de l’ostéoporose.
Le Dr David Cole est professeur de médecine de laboratoire
et de biopathologie à l’Université
de Toronto et directeur du
Laboratoire de diagnostic génétique au Sunnybrook Health
Sciences Centre. Ses recherches
portent sur la biologie moléculaire des maladies métaboliques
des os, héréditaires et acquises.
Reinhold Vieth, Ph.D., est
professeur de sciences de la
nutrition, de médecine de laboratoire et de biopathologie
à l’Université de Toronto et directeur du Laboratoire des
os et des minéraux à l’Hôpital Mount Sinai. Consultant
auprès du Conseil consultatif de l’OC, M. Vieth est expert
en toxicologie et en nutrition clinique de la vitamine D.
Pour vous renseigner au sujet d’autres subventions
offertes dans le cadre du programme de recherche de
l’OC, consultez la rubrique Recherche dans la section
« Pour les professionnels de la santé » sur le site Web
(www.osteoporosis.ca). ●
Reinhold Vieth, Ph.D.
Étude de cas
Su ite d e l a p a g e 5
Les personnes atteintes de SEP qui sont confinées à l’intérieur ou
qui souffrent d’exacerbations dues à la chaleur sont rarement exposées
au soleil, voire jamais (Nieves J et al. Neurology 1994;44:1687-92).
Dans la population SEP, les taux de 25-hydroxyvitamine D (25OHD) sont bas (Cosman, 1998; Nieves, 1994). Selon Mahon et al.
(J Neuroimmunol 2003;134:128-32), près de 50 % de ces patients
présentent un déficit (25-OHD < 50 nmol/L). Malgré l’absence de
consensus, la plupart des experts sont d’avis que l’éventail des valeurs
normales de la 25-OHD devrait être > 70–80 nmol/L (DawsonHughes B et al. Osteoporos Int 2005;16:713-16).
Traitement
Vu les nombreux liens établis entre la SEP et les fractures, il est raisonnable de mesurer la DMO de Madame S.B. dès maintenant.
Puisque les patients rendus invalides par la SEP ont d’énormes difficultés à s’adapter aux conséquences de la moindre fracture, le but est
de détecter et de réduire le risque fracturaire global.
En plus de la mesure de la DMO, je recommande l’optimisation
de l’apport en calcium et en vitamine D. La prise quotidienne d’au
8
le point sur
l’ostéoporose
printemps-été 2006
moins 800 UI de vitamine D a été associé à une réduction des chutes
(Bischoff HA et al. J Bone Miner Res 2003;18:343-51; Kiel DP et al.
J Bone Miner Res 2004;19[Suppl1]: S462-S463). Il importe aussi
que la patiente ait un régime alimentaire équilibré lui assurant un
apport protéique suffisant et au moins cinq portions de fruits et de
légumes par jour, sans oublier d’autres nutriments importants pour
la santé osseuse. La mobilité doit être préservée le plus possible en
réduisant le risque de chutes au minimum. La décision de prescrire
ou non un agent antirésorptif sera fondée en partie sur la DMO.
Malheureusement, le traitement des complications et des exacerbations aiguës de la SEP est plus prioritaire que la prophylaxie osseuse.
Selon Shabas et Weinreb (J Womens Health Gend Based Med 2000;
9:389-95), 81 % des femmes ménopausées atteintes de SEP n’avaient
pas subi d’ostéodensitométrie (souvent malgré des facteurs de risque
évidents), 50 % ne prenaient pas de calcium et 73 %, pas de vitamine D.
En résumé, les patients atteint de SEP ont un risque accru de
fractures par fragilité osseuse à cause de la mobilité réduite, du risque
accru de chutes, d’un déficit en vitamine D et de la prise de certains
médicaments. Alors, ne négligeons pas leur santé osseuse! ●
Ostéoporose Canada
Osteoporosis Canada
CONGRÈS MONDIAL DE L’OSTÉOPOROSE – FIO
2–6 juin 2006
Toronto (ON)
au sujet
d’Ostéoporose
Canada
Organisme national à but non
lucratif, Ostéoporose Canada
a pour mission d’éduquer,
d’habiliter et d’appuyer les
individus et les communautés
en matière de prévention et
de traitement de l’ostéoporose.
Guidé par son comité consultatif
scientifique (CCS), l’organisme
collabore avec les professionnels
de la santé afin de donner aux
Canadiens accès aux dernières
options en matière de prévention,
de diagnostic et de traitement.
www.osteoporosecanada.ca
Participez au principal congrès international de l’ostéoporose, organisé par la
Fondation internationale contre l’ostéoporose en coopération avec Ostéoporose
Canada. Le congrès inclura :
Un vaste programme dédié aux chercheurs et aux cliniciens
Des conférences plénières, la présentation orale des résumés,
des séances « Rencontrez les experts », des sessions d’affiches
et des colloques organisés par nos partenaires industriels
Des sessions spéciales pour la Allied Health Professionals Day,
dimanche 4 juin, sous la présidence du D r Anthony Hodsman
et de la D re Alexandra Papaioannou
Pour vous renseigner et vous inscrire : Secrétariat du Congrès FIO
Téléc : +33 4 72 36 90 52
[email protected]; www.osteofound.org/wco/2006
POINTS SAILLANTS DU CONGRÈS MONDIAL
7 juin 2006
Académie de BMO Groupe financier, à Toronto (ON)
18 h – 21 h (souper : 18 h – 19 h)
Les médecins de famille et autres professionnels en santé communautaire qui
n’auront pu assister au congrès mondial de la FIO sont invités à une conférence
présentée en soirée par des sommités canadiennes.
Entrée gratuite (repas et stationnement compris); Contacter Ellen Hunter
Tél. : 1 800 463-6842, poste 239; Téléc. : (416) 696-2673
[email protected]
ENDOCRINE UPDATE 2006
16 juin 2006
Hôpital St. Joseph, Academic Centre, Hamilton (ON)
8 h 00 – 17 h 00
Journée de FMC élaborée par les départements d’endocrinologie et métabolisme
des universités McMaster et Western Ontario. Pour endocrinologues, internistes
et chirurgiens spécialisés, et médecins de famille. Présentation par des sommités
canadiennes des connaissances de pointe touchant le diagnostic et la prise en
charge de maladies endocriniennes courantes.
Information sur les crédits et inscription sans frais : Rose Galano
Tél. : (905) 525-9140, poste 22671; Téléc. : (905) 572-7099
[email protected]