La reprise des concessions abandonnées
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La reprise des concessions abandonnées
La reprise des concessions abandonnées Voici les conditions pour qu’une commune reprenne les concessions en état d’abandon ainsi que la notion de cet état d’abandon. Trois conditions pour reprendre Pour lancer la procédure de reprise des concessions en état d’abandon dans son cimetière, la commune doit s’assurer que : la concession, même si elle est perpétuelle, doit avoir plus de trente ans (sa durée se calcule à partir de la date de l’acte qui l’a concédée) ; la dernière inhumation doit dater de plus de dix ans (si la dernière inhumation a moins de 10 ans et que la concession a plus de trente ans, la procédure de reprise ne peut pas être engagée) ; s’il s’agit d’une concession centenaire ou perpétuelle, l’entretien n’incombe pas à la commune ou à l’EPCI par une disposition testamentaire ou une donation (article R 2223-23 du code général des collectivités territoriales). La notion d’état d’abandon La loi c’est-à-dire l’article L. 2223-17 du code général des collectivités territoriales ne donne aucune précision sur la définition de l’état d’abandon des concessions. Cet article dit simplement, à ce sujet, que "lorsque après une période de trente ans, une concession a cessé d’être entretenue, le maire peut constater cet état d’abandon par procès-verbal porté à la connaissance du public et des familles (affichage)... » La seule indication est donc que la concession doit avoir plus de trente ans pour être considérée en état d’abandon. C’est un premier critère et un premier travail de vérifier "l’âge de la concession". Mais attention, une concession centenaire ou perpétuelle n’est pas considérée en état d’abandon si l’entretien incombe à la commune suite à une disposition testamentaire ou une donation. C’est un second critère. Quoiqu’il en soit, la loi étant muette, on se fie donc à la jurisprudence et à la pratique, à savoir : l’état d’abandon se décèle par les signes extérieurs nuisant au bon ordre et à la décence du cimetière (circulaire du ministère de l’Intérieur du 16 mai 1975) ; l’état d’abandon n’est pas retenu suite à l’impossibilité d’ouvrir un caveau si par ailleurs la concession est entretenue extérieurement ; l’état d’abandon est manifeste si la concession est délabrée, envahie par des ronces ou autres plantes parasites est la preuve de son abandon. il n’y a pas état d’abandon en cas d’extinction complète de la famille si, par ailleurs, l’extérieur de la concession est entretenu ou que la commune est tenue à l’entretien. Ce qui est donc primordial est de déceler les signes extérieurs d’abandon. Bien évidemment le non-renouvellement d’une concession peut faire l’objet d’une reprise mais aussi être un critère d’abandon si la reprise n’a pas été faite après le non-renouvellement. Fiche N°14 : Reprise de concession abandonnée Juillet 2011 La procédure Le maire ou son adjoint dresse un procès-verbal de toutes les concessions de plus de trente ans qui ne sont plus entretenues. Le procès-verbal est alors affiché à la connaissance du public et des familles (en mairie et sur la porte du cimetière). S’il connaît la ou les familles concernées, le maire doit, dans les huit jours de l’établissement du procès-verbal, l’aviser et l’inviter à se déplacer par lettre recommandée avec avis de réception, un mois avant la date à laquelle a lieu la constatation sur place. Il profite de la lettre recommandée pour mettre en demeure la famille de rétablir la concession en bon état d’entretien. Ensuite, il faut attendre trois ans ! A l’issue de ce délai de trois ans, si la concession est toujours en état d’abandon, le maire saisit le conseil municipal pour décider ou non la reprise par la commune. Dans l’affirmative, le maire a alors le feu vert pour continuer la procédure. Il doit donc prendre un arrêté prononçant la reprise par la commune des terrains affectés à cette concession. Cependant, avant de soumettre la reprise au conseil municipal, le maire doit : s’assurer que la mise en demeure adressée aux descendants ou successeurs du concessionnaire à avoir à entretenir la concession est restée sans effet, faire constater, si possible, aux intéressés ou les inviter à venir constater à nouveau l’état d’abandon de la concession, et leur notifier, par lettre recommandée avec avis de réception, le procèsverbal de ce deuxième constat d’abandon avec les mesures d’entretien qu’ils doivent effectuer pour éviter la reprise de leur concession La reprise définitive Le maire saisit le conseil municipal pour décider une fois pour toute la reprise ou non de la concession abandonnée : si la famille est connue, un mois après que le second procès-verbal de constat ait été notifié aux intéressés et est resté sans réponse ; si famille inconnue, quinze jours après affichage du second procès-verbal dans les lieux publics prévus à cet effet. Si le conseil municipal se prononce pour la reprise, le maire doit alors prendre un arrêté prononçant la reprise par la commune des terrains affectés à ou aux concessions concernées. L’arrêté est alors exécutoire de plein droit. Trente jours après la publication et la notification de l’arrêté, le maire peut faire enlever les matériaux des monuments et emblèmes funéraires restés sur la concession. Le nettoyage est à la charge de la commune afin que la concession soit revendue en bon état d’utilisation. Il fait procéder à l’exhumation administrative (la présence des proches et parents n’est pas requise) des restes des personnes inhumées et les fait inhumer dans un emplacement du même cimetière (ou d’un cimetière intercommunal s’il n’y a pas de place) affecté à perpétuité à cet usage et convenablement aménagé en ossuaire. Le maire peut également faire procéder à la crémation des restes exhumés. Les cendres sont alors répandues dans le jardin du souvenir (article L. 2223-4 du code général des collectivités territoriales). Les terrains occupés par les concessions reprises peuvent alors faire l’objet d’un nouveau contrat de concession. Fiche N°14 : Reprise de concession abandonnée Juillet 2011