noir et humide - La Friche / Amin Théâtre

Transcription

noir et humide - La Friche / Amin Théâtre
L’Amin Compagnie Théâtrale
Siège social :
10 rue Condorcet
91350 Grigny
NOIR ET HUMIDE
La Friche du Jardin Planétaire des Lacs de l’Essonne
42 rue de Ris
91170 Viry-Chatillon
Tel : 09 50 12 42 23
[email protected]
de Jon Fosse
Par l’Amin Compagnie Théâtrale
Mise en scène : Christophe Laluque
amin
L’Amin est soutenue par l’Acsé, le ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Île-deFrance), la Région Île-de-France, le Conseil Général de l’Essonne et la Communauté d’Agglomération
Les Lacs de l’Essonne. Elle est associée au Théâtre Dunois, théâtre pour l’enfance et la jeunesse
(Paris 13e). Elle est en partenariat artistique et pédagogique avec l’École Départementale de
Théâtre (EDT91), et technique avec TICE pour le Théâtrobus.
théâtre
L’Amin Compagnie Théâtrale | 09 50 12 42 23 | [email protected] | www.amin-theatre.fr
Contact : En Jeu Diffusion | 06 95 85 04 11 | [email protected]
«
Je cherche une écriture
simple et concrète et
j’espère toucher en même
temps aux grandes questions
de la vie. »
Jon Fosse
Texte
Jon Fosse
Traduction
Terje Sinding (Édition L’Arche)
Distribution des rôles ............................................. p. 6
Principes esthétiques de départ ..................... p. 9 - 10
Entretien avec Christophe Laluque,
metteur en scène ..........................................p. 11 - 12
L’auteur : Jon Fosse ..................................... p. 13 - 14
Équipe de création ....................................... p. 15 - 19
sommaire
Parcours de la compagnie ............................p. 21 - 22
Article de presse .......................................... p. 23 - 24
distribution des rôles
Résumé - Intentions du texte ............................. p. 7-8
Mise en scène
Christophe Laluque
Scénographie
Franz Laimé et Christophe Laluque
Musique et sons
Nicolas Guadagno
Lumières
Franz Laimé
Jeu
Étienne Serck
Irina Solano
Delphine Zucker
6
résumé - intentions du texte
«
L
ene est une petite fille qui n’a qu’une
Lene est assise sur le
obsession : descendre à la cave et
canapé dans le séjour
l’explorer, malgré ses craintes, avec
au premier étage, et elle
la lampe de poche que son frère lui
pense qu’aujourd’hui elle
a interdit de prendre. Un jour, sa mère lui
aurait bien voulu descendre toute
annonce qu’elle doit aller faire des courses,
seule à la cave ».
et son frère est également sorti. L’occasion
rêvée pour Lene : elle va enfin pouvoir aller
tranquillement à la cave avec la lampe de son frère. Malgré tous les risques
pris pour cela, elle n’y parviendra pas : à peine a-t-elle réussi à attraper la
lampe de poche, qu’elle entend son frère rentrer. Il veut montrer la lampe dont
il est si fier à son ami. La tension monte, Lene se cache sous le lit la lampe à
la main, son frère angoisse de ne plus trouver sa lampe... et Lene pense à tout
ce qu’elle a encore raté, tout ce qu’elle n’a pas pu voir à la cave mais qu’elle
continue d’imaginer...
À
partir de cette situation quotidienne, se dégage la thématique des angoisses
liées aux expériences que l’enfant est amené à faire autour de la notion de
maison. À priori, le texte porte un lexique minimaliste, voire même saturé de
répétitions, qui n’appartient ni au conte, ni à la scène, ni à la nouvelle. Le texte
relève de la simplicité et de la fraîcheur. L’auteur rend finement théâtral un contenu
qui n’en porte pas du tout les marques classiques. Le style de Jon Fosse possède un
rythme qui va à l’encontre de tout ce que l’on propose généralement aux jeunes en
ce moment. Ce rythme est évidemment en lien avec le contenu. Tandis que la mère
sort faire des courses, que le frère et son copain jouent dehors, la petite fille Lene veut
absolument partir à la recherche de l’inconnu. Ainsi, le texte est composé de mots très
simples qui sont répétés d’innombrables fois, comme pour marquer les allers et retours
de Lene, ses peurs et ses désirs de transgression. À travers une situation banale, nous
découvrons tout ce qu’un enfant doit apprendre pour grandir.
«
Et c’est à ce moment-là, à ce moment
précis, que Lene a décidé qu’un jour
elle emprunterait la lampe de poche
et descendrait à la cave où il fait noir
et humide et où il y a tant de choses qu’elle ne
connaît pas ».
8
Principes esthétiques de départ
COMÉDIENS
LUMIÈRES ET SONS
N
arratif à la base, le texte est néanmoins découpé en personnages. Les
comédiens ne jouent pas sur le registre de l’identification. De même
que ce travail cherche à effacer la scène, l’acteur tend lui-même à
s’effacer derrière le texte. À la simplicité manifeste de l’écriture de Jon
Fosse, nous répondons par une simplicité extrême dans le jeu des acteurs.
Nous supprimons tout effet de mise en scène : entrées et sorties des acteurs,
gestuelle, rythme et phrasés censés capter l’auditoire. Les costumes ont aussi
pour effet de permettre aux acteurs de se fondre dans la masse du public. Il s’agit
de tenir cette histoire comme un fil toujours tendu. Par le regard que les acteurs
font parfois peser sur lui, le spectateur se sent parfois pris à parti, impuissant à
réagir, et ne pouvant offrir qu’une présence muette et compatissante... comme
dans un rêve.
SCÉNOGRAPHIE
N
ous supprimons l’espace scénique : il n’y a pas de scène à regarder.
Les acteurs et les spectateurs sont mêlés dans un même espace, sans
décor. Sans définir un endroit précis, des sièges suggèrent néanmoins
qu’on est dans une maison. Ils sont disposés ça et là, comme au
hasard, et chacun peut s’y assoir, ou rester debout, et bouger comme il le
souhaite. Les spectateurs sont au coeur de l’action, ils remplissent l’espace
de leur présence et ainsi le modifient. Ils vivent la scène bien plus qu’ils ne la
regardent, ils y participent comme des personnages muets laissant ceux qui
parlent à leur solitude et à leur désarroi.
«
J’aime mes personnages même
s’ils sont parfois maladroits.
Aucun n’est jamais mauvais en
soi. Les êtres humains n’ont pas
un caractère défini... Ce n’est pas notre
identité mais nos relations qui mènent nos
vies. Et il n’y a pas d’autres formes d’art
que le théâtre qui permette de représenter
ce jeu de la communauté humaine ».
Jon Fosse
9
I
ls enveloppent cet espace. Tout comme pour les comédiens, ils font tout pour ne
pas se faire remarquer. Pas d’effet surprenant, mais ils alimentent le rêve auquel
nous participons tous à ce moment-là. Les atmosphères changeantes permettent
à chaque spectateur « d’être dedans ». Parfois presque inaudible, la musique est
néanmoins toujours présente, comme étant le son de la maison dans laquelle cette
histoire prend vie.
COSTUMES
L
es costumes s’inscrivent dans une esthétique contemporaine. Sans être illustratifs,
ni caricaturaux, ils nous renvoient l’image de personnages ordinaires.
entretien avec christophe laluque
Metteur en scène
POURQUOI CE TEXTE ?
QUE VOULEZ-VOUS TRANSMETTRE EN PRÉSENTANT CETTE PIÈCE ?
A
près avoir fait plusieurs commandes d’écriture, je voulais
passer à un texte préexistant. Je suis toujours intervenu dans
l’écriture des textes, mais là je souhaitais trouver un texte qui
me corresponde, et non plus faire correspondre un texte à mon
travail. Parmi les pièces de théâtre publiées en collection jeunesse, j’ai
aimé le style épuré de Jon Fosse. Puis les personnages parlent souvent à
la troisième personne. C’est un procédé que j’ai déjà utilisé dans d’autres
spectacles, et qui permet au spectateur d’imaginer le personnage. Cela
me paraît particulièrement important dans le jeune public où trop souvent
on présente aux enfants une composition excessive et caricaturale des
personnages. Or, je cherche plutôt un théâtre en prise avec la réalité.
COMMENT EST NÉE LA SCÉNOGRAPHIE ? DONNERA-T-ELLE
UNE IDÉE DU LIEU ?
J
e ne pense pas la scénographie comme un outil pour indiquer où
se passe l’action et à quelle époque. Le plateau porte le texte, les
personnages, l’histoire... J’aménage l’endroit où j’invite les gens à
venir nous écouter, je cherche une musique pour la soirée... C’est
comme si je préparais le support, le réceptacle des émotions du spectacle.
J’essaie de le rendre le plus sensible possible, de lui donner une texture.
Mais aucune indication de lieu ni de temps. L’histoire ne se déroule pas
véritablement sur scène mais dans la tête du spectateur. D’ailleurs pour ce
spectacle, je supprime la scène : acteurs et spectateurs sont tous réunis
au même endroit. Mon travail de mise en scène consiste à créer un fil,
par l’intermédiaire du plateau, entre le texte et l’imaginaire du spectateur.
Je dois faire en sorte que les personnages puissent être comme chacun
a envie de les voir.
11
L
e style de Jon Fosse possède un rythme, un style qui va à l’encontre de tout
ce que l’on propose généralement aux jeunes en ce moment. Ce rythme est
évidemment en lien avec le contenu. Il propose une vision du monde inhabituelle
pour eux. Autre chose existe que la consommation à outrance, le zapping
permanent, l’efficacité, la rentabilité, la frivolité des relations...
Cela peut être effrayant pour un enfant de découvrir un tel abîme entre leur désir de
repères, de stabilité et un monde qui va trop vite, qui ne s’attache à rien, des relations
qui ne durent pas. Est-ce cela qu’on doit apprendre pour grandir ?
J’ai envie de dire qu’on peut aussi élever sa vie patiemment, profiter de chaque moment,
prendre son temps, construire des relations durables avec le monde qui nous entoure.
EN QUOI CE TEXTE EST-IL ADAPTÉ POUR LE JEUNE PUBLIC ? QUE PENSEZVOUS D’UNE « SPÉCIFICITÉ » JEUNE PUBLIC ?
S
elon moi, un texte jeune public doit échapper à la représentation que se font les
adultes du monde de l’enfance. Mais aussi de son langage et de ses images.
Je pense qu’un des plaisirs du théâtre est de nous donner une parole que l’on
n’arrive pas à exprimer dans la vie. Et les enfants ne sont certainement pas à la
recherche d’une parole qui les laisse dans leur état d’enfance, mais au contraire d’une
parole qui les élève, et qui puisse résoudre certaines de leurs questions. Dans Noir
et humide, comme dans d’autres textes de Jon Fosse, les enfants ont une incroyable
détermination, des désirs qui ne cèdent à rien, un esprit de conquête prêt à toutes les
épreuves. Ils représentent des forces auxquelles on a envie de s’identifier.
N
é en 1959 à Haugesund, un petit bourg proche de Bergen, sur la côte
Ouest de la Norvège, Jon Fosse s’impose d’abord en littérature par
une trentaine de romans, récits, essais, recueils de poèmes et livres
pour enfants.
Sa première pièce, écrite à l’instigation du jeune metteur en scène Kai Johnsen,
date de 1994 (Et jamais nous ne nous
Ce qui caractérise le théâtre de
séparerons). Suivent plusieurs pièces
Fosse est un style minimaliste,
dont Le Nom (1995), Quelqu’un va venir,
dense et répétitif, à mi-chemin
créé au Norske Teatret d’Oslo en 1996,
entre le réalisme et l’absurde, et
et L’Enfant, créé au Théâtre National
dont le langage poétique n’est jamais très
loin. Ses pièces explorent les relations
d’Oslo en 1997. Il obtient le prix Ibsen
ou l’absence de relations, entre les gens,
en 1996.
et nous rencontrons ces personnages
Comme celle de son immense devancier
dans des situations existentielles hors
Henrik Ibsen auquel il a consacré un
du commun. Fosse écrit dans la langue
essai, toute son œuvre se développe
officielle qu’est le nynorsk (le néoen tension entre l’intimité du « hom »,
norvégien), idiome normalisé qui, en
Norvège, ne peut être dissocié de son
le foyer scandinave, et l’inquiétante
style ou de son histoire ».
immensité du fjord au bord duquel il a
grandi.
«
Anne-Britt Gran
Docteur en art dramatique
l’auteur
BIBLIOGRAPHIE (NON EXHAUSTIVE)
Théâtre
• Et jamais nous ne nous séparerons (Og aldri skal vi skiljast), 1994
• Le Nom (Nammet), 1995
• Quelqu’un va venir (Nokon kjem til å komme), 1996
• L’Enfant (Barnet), Mère et enfant (Mor og barn), Le Fils (Sonen), 1997
• Et la nuit chante (Natta syng sine songar), Un jour en été (Ein sommars dag), 1998
• Rêve d’automne (Draum om hausten),
• Dors mon petit enfant (Sov du vesle barnet mitt), 1999
• Visites (Besøk), Hiver (Vinter), 2000
• Variations sur la mort (Dødsvariasjonar), 2001
• Jeune fille sur un canapé (Jenta i sofaen), 2002
La plupart de ces pièces sont publiés à L’Arche éditeur - traduction française Terje Sinding
Romans
• Rouge, noir (Raudt, svart), 1983
• Guitare fermée (Stengd gitar), 1985
• La Remise à bateaux (Naustet) 1989
• Melancholia I, 1995 Ed P.O.L., Melancholia II, 1996, Circé 1998 - trad. Terje Sinding
• Matin et soir (Morgon og kveld), 2000
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Poèmes
• Ange aux yeux humides (Engel med vatn i augene), 1986
• Les Mouvements du chien (Hundens bevegelsar), 1990
• Chien et ange (Hund og engel), 1992
Livres pour enfant
• Infiniment tard (Uendeleg seint), 1989
• Kant, 1990
• Le Zoo Hardanger (Dyrehagen Hardanger), 1993
• Humide et noir (Vått og svart), 1994
Texte autobiographique
• Enfance (Prosa frå ein oppvekst), 1994
Fables
• Les Manuscrits des chiens I-III (Hundemanuskripta I-III ) 1995, 1996, 1997
Récits
• Sang. La pierre est. (Blod. Steinen er.), 1987, Deux récits (To forteljingar), 1993
Essais
• De la narration à l’écriture (Frå telling via showing til writing), 1989
MOI-MÊME EN ÉCRIVAIN DU THÉÂTRE
«
Pour la première fois il y a cinq ans, je me suis assis et j’ai essayé d’écrire une pièce ; avant de
m’asseoir j’ai décidé que j’écrirais une pièce avec seulement quelques personnages, dans un
lieu, dans un seul espace de temps et que cette sorte d’histoire que j’étais sur le point d’écrire
serait si intense que les gens qui la regarderaient pendant à peu près une heure vivraient une
expérience intense qui d’une certaine manière changerait leur regard sur la vie. (...). J’ai, par nature,
toujours été une sorte de minimaliste, et pour moi le théâtre lui-même est une forme d’art minimaliste
: un espace limité, une étendue de temps limitée, et ainsi de suite. (...)
Quand j’écris une pièce, je réduis, et je concentre, et cette concentration réductrice rend possible
l’explosion soudaine d’une sorte d’intense sagesse indicible, qui est aussi bien triste que drôle. Pour
moi le drame authentique se trouve ici, pas dans l’action en soi, le drame se trouve dans l’énorme
tension et l’intensité entre les gens qui sont éloignés les uns des autres et qui au même moment sont
profondément ensemble, pas seulement socialement, mais aussi dans leur entente partagée. (...) Le
bon théâtre peut exister presque à partir de n’importe quoi ; l’important n’est pas de quoi tout cela traite,
mais comment cela traite. (...) Une pièce contemporaine, une bonne pièce, doit d’une certaine manière
montrer une sensibilité, une musicalité et une pensée jamais vues auparavant, elle doit apporter au
monde quelque chose qui d’une manière étrange était déjà là mais qu’on n’avait jamais vu. (...)
L’art, comprenant le théâtre et l’écriture théâtrale, doit par conséquent dire ce qu’il a à dire surtout dans
sa forme ; et je veux dire forme dans un sens très large, ce qui est plus comme une attitude que comme
un concept. Ce qui est contenu pour les autres est forme pour l’artiste, comme disait Nietzsche. (...) Le
théâtre est la plus humaine, et pour moi la plus intense, de toutes les formes d’art ».
Jon Fosse
Upublisert, 1997, repris dans les Essais Gnostiques
(traduit de l’anglais par Sébastien Derrey)
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CHRISTOPHE LALUQUE (metteur en scène - scénographe)
A
ÉQUIPE DE CRÉATION
près une formation de comédien avec Jean Brassat essentiellement,
mais aussi Bruno Sachel, Marc Spilmann et Christian Jéhanin, il fait une
maîtrise de Lettres au département théâtre avec Jean Jourdheuil.
Il participe ensuite à différents stages dirigés par Christian Peythieu au
CDN de Béthune, Hervé Loichemol et Dominique Lardenois à La Chartreuse
de Villeneuve lèz Avignon.
En 1994, il monte Aden Arabie de Nizan. Il implante ensuite sa compagnie :
L’Amin Théâtre en Essonne, et reçoit le soutien du département. Dans l’optique
d’un théâtre de recherche accessible à tous, il monte B. Brecht, G. Stein, A.
Daudet, R.M. Rilke, R. Walser. Il intègre la vidéo à ses spectacles, puis entame
des collaborations avec des auteurs vivants. Il met en scène L’Enfant prodigue
de Marc Soriano, Que disent les cochons quand le ciel est gris ? de Patrick
Lerch, Prométhée un trou dans les nuages de Marc Soriano avec l’aide à la
production dramatique de la DRAC idf, Mirlababi, spectacle poésie à partir de
3 ans et Vagabonds de Marc Soriano (oct. 2006, éd. L’Harmattan juill. 07).
En 2008, il monte Le Manuscrit des chiens III : Quelle misère ! d’après le livre
de Jon Fosse puis en 2009 Au panier ! d’après l’album de Henri Meunier et
Nathalie Choux. Il met en scène Le dernier Dodo en 2010, d’après Le dindon et
le dodo de Gilles Clément, Noir et humide de Jon Fosse, et enfin L’Arrestation
de Mario Batista et Même l’hiver (spectacle en extérieur) en 2011.
L’effervescence qu’il impulse dans ses spectacles est aussi celle qu’il défend
dans ses démarches de rencontre et de sensibilisation du public.
Il a été assistant et dramaturge de Marc Baylet (Un Timon d’Athènes, Théâtre
d’Ô et Scène Nationale de Sète, 2001). Comme comédien, il a joué entre autres
dans des créations originales de Marc Baylet au CDN de Montpellier et à la
Scène Nationale de Sète, L’entretien dans la montagne (Marc Soriano, Maison
de la Poésie, 2000), Tambours dans la nuit (Julien Bouffier, Printemps des
Comédiens, 99), Geste (Pierre Barayre, Avignon, 98).
Il a dirigé le Théâtre de l’Envol à Viry-Chatillon de septembre 2005 à juin
2011, après une résidence de 2 ans sur la ville en partenariat avec le Conseil
Général de l’Essonne. Depuis septembre 2011, il dirige La Friche, dans le
cadre de l’École du Jardin Planétaire des Lacs de l’Essonne à Viry-Chatillon,
en partenariat avec le Conseil Général de l’Essonne.
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FRANZ LAIMÉ (éclairagiste - scénographe)
I
l commence sa carrière en 1995 dans des créations théâtrales à Berlin : Faust, Artaud
Recherche 1996 dans une mise en scène de Thomas Ostermeier, et Fête de S. Mrozek,
créé à la Schaübuhne, dans une mise en scène de Pascal Elso. Il entreprend une
formation à STAFF (Spectacle et Technique, Association Française de Formation) en
1997-1998. Il participe à Strasbourg au stage « La lumière au théâtre », dirigé par Bruno
Goubert et Jean-Jacques Ezrati au Théâtre National de Strasbourg (TNS). Il continue de
se former et devient également concepteur lumière architecturale.
De 1998 à 2002, il sera à la fois éclairagiste et directeur technique au Théâtre du PontNeuf à Nantes qu’il crée avec Olivier Caillabet. De 2004 à 2010, il est régisseur lumière
au Théâtre de Corbeil-Essonnes. Il travaille en tant qu’éclairagiste sur de nombreux
concerts et principalement avec des jazzmen comme Bojan Z... Il est le créateur lumière
de plusieurs compagnies de danse Hip-Hop, particulièrement Aktuel Force. Mais
son affinité toute particulière avec le théâtre lui permet de concevoir la lumière et la
scénographie sur de nombreux spectacles mis en scène, entres autres, par Aliocha
Itovich, Nicolas Moreau au Théâtre du Rond-Point, Helène Laurca, Lionel Fernandez et
Christophe Laluque avec qui Noir et Humide est la deuxième collaboration.
NICOLAS GUADAGNO (ingénieur son)
F
ormation d’éthnomusicologie. À la fois compositeur et ingénieur du son, il travaille
dans le théâtre, entre autres pour les compagnies Le regard du loup, Le théâtre du
fleuve, Théâtre Suivant, et dans l’audiovisuel (notamment à La huit productions,
Morgane production, Filmovies productions, ARTE, CNDP, TV5, TF1 et France
Télévision), pour des films documentaires, reportages et publicités. Il réalise également
des installations sonores, des pièces radiophoniques, et mtène des ateliers d’initiation
au son pour les enfants. Depuis 2007, il dirige des formations à l’étranger pour l’INA.
Avec sa compagnie Analamanga, il réalise un film d’animation Le petit atelier, puis il
écrit, compose et interprète plusieurs chansons qui donnent lieu à la création de deux
concert-spectacles : Moi et Concert Impossible.
Il participe étroitement à toutes les créations de la compagnie.
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ÉTIENNE SERCK (comédien)
IRINA SOLANO (comédienne)
ÉQUIPE DE CRÉATION
É
tienne Serck est un comédien belge. Il a suivi une formation artistique au
Conservatoire Royal de Bruxelles - section art de la parole, et un stage
avec Jean-François Peyret : « L’acteur augmenté » au CECN (Mons
- déc. 2009). Il a également suivi plusieurs formations professionnelles
de percussions en Belgique, au Mali, au Sénégal, au Bénin et au Venezuela.
Au théâtre, il joue notamment dans les pièces : Le grand saut, mise en scène
de Martin Staspolet (Théâtre de la Guimbarde de Charleroi - 2010). L’effet de
Serck, one man show d’Étienne Serck, mise en scène de Stéphane Pirard
(Théâtre de l’Ancre de Charleroi - 2010). Stone de Stefo Nantsou et Tom
Lycos, mise en scène de Jean-Michel Van den Eeyden (tournée de plus de 200
dates en Belgique, Espagne, Suisse, Luxembourg... En France : au Théâtre
de l’envol à Viry-Chatillon puis au Théâtre Gérard-Philipe de St Denis). Le
spectacle est coup de coeur de la presse belge et reçoit le Prix du Ministère
de l’Enseignement secondaire aux Rencontres de Théâtre Jeune Public de
Huy 2005. Le pont de pierre et la peau d’image de Daniel Danis, mise en
scène de Barbara Rufin (Espace Senghor à Bruxelles - 2008). Voix du mur,
création collective du Collectif CIL (La maison du Peuple à Bruxelles - 2008).
Il a également créé deux spectacles avec sa compagnie : Tripox en 2006 et
tourné en Belgique en 2007, et Let’s desk créé à l’Arrière scène.
En musique, il fait plusieurs tournées de concerts en tant que percussionniste
avec les groupes Dirty Barrio (2010), et Dietrich (2009). En 2008 il participe
au concert Bach to Rock dirigé par Dominique Jonkere. De 2000 à 2006, il est
percussionniste du groupe The Peas project.
Noir et humide est son premier spectacle avec l’Amin Compagnie Théâtrale.
I
rina Solano suit une première formation à l’École Florent de 1999 à 2002 (Lauréate
du Prix Olga Horstig en sept. 2002). Diplômée du Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique de Paris (promotion 2005), dans le cadre de l’école elle travaille
avec Andrzej Seweryn, Joël Jouanneau et Muriel Mayette, et joue dans : Le Balcon
ou à peu près d’après Jean Genet (mise en scène Jean-Michel Rabeux), Anna Tommy
(mise en scène Caroline Marcadé), Songe/Tempête fragments de Shakespeare (mise
en scène Georges Lavaudant), Brecht, Eisler, Weill (mise en scène de Julie Brochen et
Françoise Rondeleux).
À l’extérieur du conservatoire, elle joue ensuite dans : La Tempête... d’après La Tempête
et Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Mise en scène Georges Lavaudant
au Festival Les Nuits de Fourvières à Lyon, et à la MC93 Bobigny (juin et oct.2010). On
aurait voulu salir le sol, non ? Texte et mise en scène de Vincent Macaigne à la MC2 à
Grenoble (déc.2009). Minetti de Thomas Bernhard. Mise en scène Gerold Schumann
à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet (oct.2009). La théorie de l’échec de Hichem Djemaï.
Mise en scène Élodie Chanut. Spectacle JTN au Théâtre Nanterre-Amandiers (mai-juin
08). Le Cid de Corneille mise en scène Alain Ollivier au Festival Les Nuits de Fourvières
à Lyon, Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis, tournée (juin et oct.2007-fév.2008).
Iphigénie, suite et fin d’après Euripide et Yannis Ritsos. Mise en scène Guillaume
Delaveau, au TNT, Toulouse, l’Estive – Scène Nationale de Foix et de l’Ariège, Les
Gémeaux – Scène Nationale de Sceaux. Spectacle JTN (mars-avril et nov.-déc.2006).
Le Condamné à mort de Jean Genet. Mise en scène Julie Brochen à l’Auditorium du
Louvre (déc.2005). Les félins m’aiment bien de Olivia Rosenthal. Mise en scène Alain
Ollivier au Théâtre Gérard Philipe-Saint-Denis (janv.-fév.2005).
Elle met en scène Une langouste pour deux de Copi au Studio de l’Ermitage, Paris
(fév.2010), La Nuit de Madame Lucienne de Copi au Studio de l’Ermitage, Festival
Berthier 07 (Ateliers Berthier, Odéon-Théâtre de l’Europe juin 2006 et juin 2007).
Au cinéma elle joue dans : L’âge d’homme – long-métrage de Raphaël Fetjo / Stage
à la FEMIS avec Philippe Grandrieux. Illumination – long-métrage de Pascale Breton.
Enfermés dehors – long métrage de Albert Dupontel. En-quête – moyen-métrage de
Maria Audras et Prendre l’eau – court-métrage de Loïc Barrère.
En 2011, elle travaille pour la première fois avec l’Amin Compagnie Théâtrale pour le
spectacle Noir et Humide .
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DELPHINE ZUCKER
(comédienne)
ÉQUIPE DE CRÉATION
E
lle fait ses premières armes dans un atelier d’improvisation avec
Olivier Py, puis dans les conservatoires d’arrondissement de Paris, et
l’atelier de Steve Kalfa. Parallèlement, elle passe sa Maîtrise de lettres
modernes.
Elle rencontre Éric Vigner et joue Susn d’Achternbusch sous sa direction.
Elle approfondit sa pratique au cours de stages et d’ateliers avec Éric Didry,
Dominique Féret, Antoine Caubet, Bruno Meyssat, Luicen Marchal, Frédéric
Fisbach, Patrick Haggiag. S’en suivent de longs compagnonnages avec Éric
Didry puis Grégoire Ingold, dans une résidence au Théâtre Gérard Philipe de
Saint-Denis. Elle joue sous la direction de Patrick Haggiag, Antoine Caubet,
Jean Deloche, Nadia Xerri-L, Alain Ollivier, Fabrice Macaux. Elle participe à
plusieurs créations de la compagnie de L’Energumène, et la compagnie de
l’Escale. Depuis quelques années, elle développe un travail sur le clown et crée
avec A.Trédé une série de spectacles de clown pour un public de tout-petits :
Les expérimentations de Mirabelle. Elle met en scène plusieurs textes : Abel
et Bela, de R. Pinget, Moravagine de B. Cendrars, en co-mise en scène avec
T. Schmidt, Conversation en Sicile d’E. Vittorini, dans des friches artistiques, et
une création collective Le temps d’un regard, un trio avec Rémi Dury (musicien
et compositeur de musique électroacoustique) et Stéphanie Roussel (danseuse
et scénographe), d’après L’Usage du monde de Nicolas Bouvier, L’air du vent
- une fantaisie sur l’air et le vent, projet joué et imaginé par Cécile Cholet.
Noir et Humide est sa première collaboration avec l’Amin Compagnie
Théâtrale.
Au cinéma, différents court-métrages notamment Le Purgatoire, Le temps est
frais, Quel bel automne d A. Epo, La journée d’O. Py, et Variété française, longmétrage réalisé par F.Videau.
Depuis plus de 15 ans, elle dirige des ateliers auprès d’enfants et d’adolescents
dans le cadre des ateliers de pratique artistique et option théâtre obligatoire des
classes A3 ; ainsi qu’en milieu psychiatrique auprès d’enfants et d’adultes.
Récemment, elle a soutenu un Master 2 d’Études théâtrales sur la trilogie
romanesque de Beckett.
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1994 Sélectionné pour les Rencontres Charles Dullin (Val-de-Marne),
Christophe Laluque décide de porter à la scène le pamphlet de Paul Nizan :
Aden Arabie. « AMIN » étant le nom du bateau sur lequel embarqua Nizan, la
compagnie prend ce nom pour poursuivre sa route. C’est aussi un mot arabe
qui signifie : celui sur qui l’on peut compter.
parcours de la compagnie
1995 Création La chèvre de monsieur Seguin (« celle qui lutte et ne tient aucun
compte des avertissements » disait Armand Gatti) d’après Alphonse Daudet.
2005 FEV. Création Prométhée, aide à la production DRAC Idf. Texte de Marc Soriano.
AVR. Création Mirlababi, spectacle de poésies à partir de 3 ans, d’après Robert Desnos,
Eugène Guillevic, Henri Michaux, Jacques Charpentreau, Arthur Rimbaud.
2005 SEPT. L’Amin dirige le Théâtre de l’Envol à Viry-Chatillon avec le soutien de la ville
de la commune et du Conseil Général de l’Essonne. Convention d’implantation avec la
DRAC.
1996 La compagnie s’installe en Essonne, et développe un travail de fond en
direction du jeune public. Soutien du département.
Création d’un happening drôle et cynique inspiré d’une satire provocante de
Jonathan Swift, Modeste proposition (Théâtre de l’Eclipse, Juvisy).
2006 JUIL. La compagnie fait l’acquisition d’un bus qu’elle transforme en « théâtrobus »,
navette pour les spectateurs et théâtre de poche sillonnant les quartiers.
1997 Création de deux spectacles inspirés de Brecht, Oui/Non et Bonâme.
2008 FEV. Création Le Manuscrit des chiens III : Quelle misère ! Coproduction Arcadi.
Texte de Jon Fosse.
1999 Création Le monde est rond, théâtre/musique/danse dès 3 ans sur le
mélange des cultures.
2000 Création J’sais pas quoi faire ! sur le thème de l’ennui. Vidéo à partir
d’interviews d’enfants et fragments de textes de Marc Soriano, Robert Walser,
Eichendorff...
2001 MARS. Diffusion de rendez-vous réguliers autour de petites formes.
2002 FEV. Création L’Enfant prodigue (Théâtre de l’Éclipse, Juvisy). Christophe
Laluque poursuit son travail sur la vidéo au théâtre, et collabore avec Marc
Soriano pour le texte.
NOV. Création Que disent les cochons quand le ciel est gris ? Travail avec
l’auteur Patrick Lerch. Spectacle programmé au Théâtre Dunois (aides à la
reprise de l’ADAMI et à la diffusion de la Mairie de Paris).
2004 JANV. Résidence à Viry-Chatillon en partenariat avec le Conseil Général
de l’Essonne.
OCT. Création Vagabonds. Texte de Marc Soriano
2009 FEV. Création Au panier ! D’après l’album de Henri Meunier et Nathalie Choux.
2010 MARS. Création Le Dernier Dodo d’après Le dindon et Le Dodo de Gilles
Clément.
2011 FEV. Création Noir et humide. Texte de Jon Fosse.
MARS. Création L’Arrestation. Texte de Mario Batista.
SEPT. L’Amin devient compagnie associée du Théâtre Dunois, théâtre pour l’enfance et
la jeunesse à Paris (13e) et prend la direction de la Friche du Jardin Planétaire.
DEC. Création Même l’hiver. Poésie contemporaine pour les jardins.
2012 JUIN. Création Quand à peine un nuage. Poésie contemporaine pour les
jardins.
Création à venir : Les Manuscrit des chiens I : Quelle galère ! de Jon Fosse. Aide à la
production : DRAC idf, coproduction : le Théâtre Dunois.
MARS. Nouvelle création Une chèvre de M. Seguin ou l’éloge de la liberté
d’après Alphonse Daudet.
JUIL. / SEPT. Étranges étrangers, festival contre le racisme : une effervescence
de stages, spectacles de théâtre, danse, musique, performances vidéo,
expositions, débats, repas du monde, courts-métrages... en point d’orgue une
semaine de théâtre ouvert et gratuit.
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«
Noir et Humide,
un théâtre de l’imaginaire qui chatouille l’enfance adulte.
Artistes associés au Théâtre Dunois, les membres de l’Amin Compagnie
présentaient jusqu’au 13 novembre une superbe mise en scène de Noir et
Humide, une pièce pour la jeunesse du dramaturge norvégien Jon Fosse.
Christophe Laluque propose une véritable promenade en terrain sauvage,
dans un théâtre qui se veut rare et poétique, à l’image de la biche surprise au
petit matin dans des sous-bois dérobés – comme il aime à le présenter aux
enfants avant le début du spectacle. Il faut être curieux et attentif, si l’on veut
voir l’animal, si l’on veut être spectateur.
on en parle
Irina Solano, Étienne Serck et Delphine Zucker, trio familial et magnifique,
interprètent dans une prise de parole à la fois chorale et dialoguée le texte
apparemment narratif de Jon Fosse. Sans toutefois l’incarner, les trois
comédiens offrent une lecture sans texte, prise comme de l’extérieur, de
l’histoire de la petite Lene. Curieuse de connaître la cave dont elle ne s’est
encore jamais autorisée à descendre l’escalier, l’enfant profite d’un moment de
solitude dans la maison pour subtiliser la lampe de poche jaune de son frère et
s’aventurer sur le seuil défendu. Le théâtre prend ici la mesure de l’enfance :
la plus insignifiante des distances, le plus banal des gestes devient un monde
auquel on se risque avec précaution.
Engagés sur un sentier d’ombre s’éclairant à l’approche des corps, les
comédiens dessinent un espace scénique en mouvement qui longe les bancs
de spectateurs disposés en une sorte de labyrinthe. Dans les premiers moments
du spectacle, Lene, les yeux bandés, joue à colin-maillard avec sa mère et son
frère. Elle navigue dans ces couloirs éphémères traçant ainsi au milieu des
regards attentifs et amusés, un terrain de jeu dont la magie est réveillée par
la superbe bande son de Nicolas Guadagno. La scénographie et les lumières,
fruits d’une collaboration de Christophe Laluque et de Franz Laimé, s’appuient
sur l’imaginaire du spectateur pour construire le cadre de cette histoire qui se
tisse derrière nos yeux, grâce à la parole. A chacun sa Lene, sa lampe de poche
et sa cave. Le théâtre n’imite rien ici, il suggère pour une représentation qui
nous est toute intérieure et singulière. Un voyage dans le territoire mystérieux
de l’enfance et de ses désirs.
le 15 novembre 2011 Par Emma Letellier
http://toutelaculture.com
voir l’article
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L’écriture minimaliste de John Fosse associé à la mise
en scène de Christophe Laluque, qui délaisse les effets
scéniques, font de la pièce une expérience sentimentale
et sensorielle ».
Par Caroline Joubert
http://grafiture.wordpress.com
voir l’article
«
De son écriture précise et minimaliste, Jon Fosse
rend compte des rêves de transgression d’une
petite fille bridée par ses peurs. La mise en scène
de Christophe Laluque transmet les interrogations
de Lene de manière brute, et immerge les spectateurs dans
ce petit univers Noir et Humide ».
le 27 octobre 2011 Par Morgan Le Moullac
http://www.evous.fr
voir l’article