Télécharger le message - Fédération Protestante de France

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Dimanche 28 Septembre 2008
Laurent SCHLUMBERGER, pasteur de la Mission populaire évangélique
de France au Foyer de Grenelle, Paris 15ème. Lectures : Agathe BRILLET
« Dieu appelle (1/2) ».
Romains 1, 1-7.
Musique : CD Bagdad café - Original motion picture soundtrack, plage 1 : "Calling you".
Island Masters (1988) 842 817-2.
Ouverture :
AB : Tests ADN.
Généalogie.
Passeport biométrique.
Caméras dans les lieux publics.
Fichiers toujours plus nombreux et précis.
Traçabilité – par les cartes bleues, les téléphones portables, l’Internet…
Ces pratiques s’étendent et s’accumulent.
Elles signalent que nous sommes dans une société malade, malade d’une frénésie
d’identification.
Partout, tout le temps, l’identification est à l’œuvre.
Une identification qui me dit qui je dois être, à quoi je dois me conformer,
Qui assigne, qui fractionne, qui classe, qui sépare, pour mieux fixer, isoler, parfois exclure.
Une identification qui me dépossède de moi-même.
Qui suis-je, en vérité ?
Non pas : quelle est l’identité, nationale, professionnelle, juridique, sexuelle, sociale ou autre,
que je dois décliner à la demande. Mais : qui suis-je, en vérité ?
Et qui me le dira ? Et comment ?
Musique : CD Bagdad café - Original motion picture soundtrack, plage 1 : "Calling you".
Island Masters (1988) 842 817-2.
Accueil :
LSch : Je vous souhaite la bienvenue à l’écoute du Service protestant de ce matin. Un
service au cours duquel nous allons progresser dans la méditation d’une idée, d’un
message, très simple. Ce message court à travers toutes les Ecritures bibliques. Il est
notamment au cœur du début de la lettre de Paul aux Romains, que nous lirons tout à
l’heure.
Il dit ceci : Dieu appelle. Dieu appelle, Dieu nous appelle, Dieu t’appelle. Et cet appel fait
vivre en plénitude. Car cet appel libère des identifications qui nous enferment.
Musique : CD Bagdad café - Original motion picture soundtrack, plage 1 : "Calling you".
Island Masters (1988) 842 817-2.
Paul et l’identité chrétienne :
LSch : Voilà des années que l’apôtre Paul parcourt l’Est de la Méditerranée en tous sens. Il
a tout vécu : la solitude et les succès, la prison et l’amitié, les calomnies et les éloges…
Pour faire connaître l’Evangile, ce message qui a changé sa vie, il a parlé, écrit, marché,
navigué… A dire vrai, il commence peut-être même à tourner un peu en rond.
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Car lui, le juif devenu chrétien, le citoyen romain de culture grecque, l’homme aux identités multiples, tellement
à l’aise dans ce bassin oriental de la Méditerranée - qui est un vrai carrefour -, il commence à s’y trouver à
l’étroit. Et un grand projet mûrit dans son esprit. Partir. Partir à nouveau mais, cette fois, vers l’Ouest.
Jusqu’aux extrémités du monde connu, jusqu’à l’Espagne, là-bas, la dernière terre avant l’Océan. Bien sûr, il
doit encore passer à Jérusalem pour régler des affaires ; mais après, c’est dit, il partira. Et entre Jérusalem et
l’Espagne, il fera escale à Rome.
Rome ! La ville immense. La capitale de l’empire. Un autre monde. On y parle une autre langue. On y vit
différemment. C’est déjà, à elle seule, une terre inconnue. Même les chrétiens sont sans doute différents à
Rome ! Car Paul sait que, là-bas, il y a des communautés chrétiennes, mais il ne les connaît pas : ce sont des
communautés qu’il n’a ni fondées, ni visitées. Qu’est-ce que c’est, être chrétien à Rome ?...
Or, ces chrétiens, Paul va en avoir un besoin vital. Pour être accueilli et guidé dans la ville, pendant les quelques
mois que son séjour devrait durer. Et pour qu’ils le soutiennent, spirituellement et financièrement, dans son
projet de porter l’Evangile jusqu’au bout du monde. Sans eux, il ne pourra pas y arriver.
Alors, parce que cela il sait le faire, Paul va leur écrire. Il va leur écrire pour leur annoncer sa visite et pour leur
demander, s’ils le veulent bien, de se préparer à l’aider. Il va leur écrire une lettre, qui devra emporter leur
décision. Avec cette lettre, c’est son avenir qu’il joue en quelque sorte.
Tous les arguments qu’il peut faire valoir pour obtenir leur accord, leur soutien à son projet, il doit donc les
concentrer dans ces quelques pages. A commencer par l’entrée en matière. Comment faire ? Comment faire
pour créer d’emblée une sorte d’intimité avec des inconnus ? Car Paul n’a donc rien de commun avec ces gens.
Rien, sinon le fait d’être chrétien – et encore on peut à peine dire cela puisque le mot « chrétien » ne sera utilisé
que plus tard. Disons que le seul point commun à Paul et à ses destinataires romains, c’est d’être, eux comme
lui, liés à Jésus, le Christ, celui qu’ils appellent le Seigneur, c’est tout. Dès les premières lignes, Paul doit donc
trouver une manière convaincante, lumineuse d’exprimer leur identité commune, plus forte que tout ce qui peut
les séparer par ailleurs.
Pour nous aujourd’hui, c’est très intéressant. Car il y a de multiples manières d’être chrétien, maintenant plus
encore qu’il y a deux mille ans. L’histoire est passée par là : les conflits, les cultures, les théologies, les
réformes, les contre-réformes et le reste, tout cela a morcelé le peuple chrétien. De manière scandaleuse parfois
aux yeux des non-chrétiens, et on les comprend ! Alors, ce qu’il y a au cœur, ce qu’il y a de commun à tous les
chrétiens, ce qui les identifie, qu’est-ce que c’est ?
Au fond, qu’est-ce que c’est : « être chrétien » ?
Et « être », plus simplement et plus profondément encore, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui nous fait exister ?
Musique : CD Georg Friedrich Haendel, plage 5 : "Ombra mai fu", par Renée Fleming. Decca 475 6186
(2004).
Qu’est-ce que c’est, être chrétien ?
De Jérusalem à l’Espagne, en passant par Rome, du 1er siècle à nos jours, de l’orthodoxie au protestantisme,
qu’est-ce que c’est : être chrétien ? Au milieu de toute leur diversité, des multiples différences qui les
distinguent et parfois les séparent, qu’est-ce qui est commun à tous les chrétiens ? Qu’est-ce qui les identifie ?
On propose souvent quatre types de réponses à cette question.
Première réponse possible : être chrétien, c’est une certaine manière d’invoquer Dieu. C’est s’adresser à lui avec
certains mots comme ceux du Notre-Père, au travers de certains rites comme le baptême ou l’eucharistie, avec
certaines fêtes comme Noël et Pâques. Mais en même temps, nous savons que le vocabulaire, les rites ou les
formes de la vie spirituelle varient considérablement d’une époque à l’autre, d’une culture à l’autre, d’une
tradition à l’autre. Peut-être même ces questions de style sont-elles ce qui divise le plus les chrétiens, parce
qu’elles relèvent avant tout de la sensibilité, de l’émotion et qu’elles sont donc peu raisonnables. Alors si le
noyau commun à tous les chrétiens, ce n’est pas une manière d’invoquer Dieu, qu’est-ce que ça pourrait être ?
Deuxième réponse possible : être chrétien, c’est un certain credo. C’est croire que. Croire que Jésus est le fils de
Dieu ; ou croire qu’il est ressuscité, par exemple. Pourquoi pas ? Mais là aussi, les difficultés viennent très vite.
« Jésus est ressuscité », soit ; mais… Qu’est-ce que vous entendez par là ? Qu’est-ce que vous voulez dire au
juste ? Et puis la vierge Marie ? Et la Trinité ? Et la communion ? Et la succession apostolique… Le credo, ce
n’est plus un noyau commun à tous les chrétiens, c’est plutôt une pomme de discorde ! Alors si ce n’est pas
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souscrire à un credo, qu’y a-t-il au cœur de l’identité chrétienne ?
Troisième réponse possible : être chrétien, c’est une question d’éthique. Au fond, le style ou la théologie, c’est
très relatif, et ce qui compte, c’est la manière de vivre, non ? Donc, être vraiment chrétien, au-delà des querelles
religieuses, ce sera par exemple lutter pour la justice, promouvoir l’individu, prendre soin des plus faibles…
Fort bien. Sauf qu’il n’y a nul besoin d’être chrétien pour ça. Oui, d’accord, les chrétiens et le christianisme
peuvent y contribuer ; mais outre qu’ils ont aussi souvent trahi ces valeurs, ils ne sont de loin pas les seuls à
s’en prévaloir, et ce n’est donc pas le cœur de ce qu’ils sont.
Il y a une quatrième réponse possible : être chrétien, ce serait une question de qualité des personnes. Un vrai
chrétien devrait toujours être joyeux, ou priant, ou chaleureux, ou engagé. Oh bien sûr, nous hésitons à
revendiquer ce point de vue ; parce que, n’est-ce pas, un vrai chrétien doit aussi être humble, par-dessus le
marché ! Pourtant, cette espèce de compétition existe bel et bien, entre Eglises et parfois entre chrétiens. J’ai
même l’impression qu’elle s’accentue, peut-être à cause de notre époque qui place au-dessus de tout la culture
du résultat et la mesure de la performance. Mais n’est-ce pas le contraire de l’accueil inconditionnel que Jésus a
toujours manifesté ? Et n’est-ce pas une forme d’orgueil, particulièrement mal placé, de penser qu’un chrétien
se reconnaît à la qualité de sa vie ?
Qu’est-ce qui fait, fondamentalement, l’identité des chrétiens ? Une certaine manière d’invoquer Dieu ? Un
credo ? Une éthique ? Une qualité des personnes ? Nous pouvons nous sentir plus ou moins proches de tel ou tel
type de réponse, mais nous savons bien qu’aucune d’entre elles n’est vraiment satisfaisante. Ce n’est rien de
tout cela qui, au fond, identifie les chrétiens. Alors, qu’est-ce que c’est ?
L’apôtre Paul propose une réponse, dès les premières lignes de sa lettre aux Romains. Une réponse toujours
pertinente.
Musique : CD Pugnani-Kreissler, plage 5 : "Prélude et allegro". Pour l'ACAT : Espoir, par M.C Barrault, E.
Pfender et R. Hozu (1994).
Lecture biblique :
AB : « Paul, esclave de Jésus-Christ, apôtre par appel, mis à part pour la bonne nouvelle de Dieu.
Cette bonne nouvelle, Dieu l’avait promise par ses prophètes dans les Ecritures saintes. Elle concerne son fils,
descendant de David selon la généalogie, identifié comme fils de Dieu dans la puissance, selon l’Esprit saint,
du fait de sa résurrection d’entre les morts : Jésus-Christ, notre Seigneur. Par lui, j’ai reçu la grâce d’être apôtre
afin de susciter pour lui l’écoute active de la foi parmi tous les peuples. Vous en êtes, vous aussi, qui avez reçu
l’appel de Jésus-Christ.
A vous tous qui, à Rome, êtes aimés de Dieu, saints par appel : grâce et paix de la part de Dieu notre Père et
du Seigneur Jésus-Christ. » (Romains 1, 1-7)
Musique : CD Pugnani-Kreissler, plage 5 : "Prélude et allegro". Pour l'ACAT : Espoir, par M.C Barrault, E.
Pfender et R. Hozu (1994).
On est chrétien « par appel »
LSch : Je vous le concède : ce texte, même pas très long, est difficile à entendre. Parce qu’il est dense. Et parce
qu’on ne s’exprimait pas il y a deux mille ans comme on le fait aujourd’hui. Dès les toutes premières lignes de
sa lettre, que dit Paul aux chrétiens de Rome, de ce qui fait leur identité commune, malgré tout ce qui les
sépare ?
Est-ce une certaine manière d’invoquer Dieu ? Oui, un peu ; mais ce n’est pas très précis et en lisant la suite de
la lettre, on voit que ça fait partie des choses à éclaircir.
Est-ce un certain credo ? Oui, un peu : la référence aux Ecritures saintes, par exemple, mais là encore la lettre
est largement consacrée à éclaircir cet aspect des choses.
Est-ce une éthique, alors ? Pas vraiment. Est-ce une certaine qualité des personnes ? Non plus, car même si Paul
dit à ses interlocuteurs qu’ils sont saints, c’est justement pour souligner que ce n’est pas une qualité qui leur
appartient. Non, rien de tout cela n’est décisif.
En revanche, un mot se détache. Il est écrit, répété, repris trois fois, au début, au milieu et à la fin de cette
ouverture de la lettre : c’est le mot appel. Etre chrétien pour Paul, pour ses lecteurs de Rome et pour les lecteurs
– et les auditeurs ! – d’aujourd’hui, c’est une question d’appel. Et ce mot est complété une fois : appel de JésusChrist. Ce qui nous fait chrétiens, écrit Paul, c’est un appel de Jésus-Christ.
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Comment ça, un appel ? Mais je n’ai entendu aucun appel, moi ! Je n’ai jamais entendu la voix de Jésus !
Evidemment. Et les chrétiens de Rome qui ont lu ce mot sous la plume de Paul ont peut-être été aussi surpris
que nous. Alors, qu’est-ce que ça veut dire : on est chrétien par appel ?
D’abord, un appel, ce n’est pas forcément une voix. Un coup de sifflet rageur quand nous passons au feu
rouge, nous savons très bien que c’est un appel. Mais aussi tel geste silencieux de la main, telle attitude
discrète du conjoint, tel comportement d’un animal de compagnie, peuvent très bien être des appels que nous
savons parfaitement reconnaître comme tels. Un appel peut se manifester de mille manières. Un appel de
Jésus-Christ ce n’est pas forcément une apparition, avec lumière céleste et chœur des anges. C’est quelque
chose qui peut être extrêmement discret, ténu, mais qui fait signe et que nous déchiffrons, parfois longtemps
après.
Un appel, ensuite, ça n’a pas forcément un contenu spécifique, ça exprime avant tout une relation. La maman
qui fait un petit coucou par la vitre à son enfant monté tout seul dans le train, elle ne lui dit pas quelque chose de
précis ; elle lui fait un signe, qui signifie qu’elle est avec lui, même si elle est restée sur le quai. Paul, quand il
parle d’appel à ses correspondants de Rome, n’évoque pas un certain contenu : il ne parle pas d’un appel à
croire ceci ou d’un appel à faire cela ; il évoque une relation ; il leur dit : vous comme moi, nous sommes en
relation avec Jésus-Christ.
Et cette relation, elle est singulière. La maman qui fait un petit coucou à son enfant, elle fait un geste banal, que
font toutes les mamans du monde. Mais la relation dont ce geste découle, elle est unique : c’est la relation qui
unit cette maman-ci à cet enfant-ci.
Enfin, un appel, ça nous précède. Quand nous sommes appelés au téléphone, c’est la personne qui nous appelle
qui a choisi de le faire, pas l’inverse. L’origine de cette relation singulière, qui se manifeste dans l’appel, ne
dépend pas de nous. Elle nous est ouverte pour que nous puissions y entrer. Elle s’offre à nous.
Voilà, me semble-t-il, ce que Paul dit à ses lecteurs de Rome et à toutes celles, tous ceux qui liront sa lettre à
leur suite : vous comme moi, nous avons été appelés. Appelés par Jésus-Christ. Ça peut se manifester de
multiples manières, différemment pour chacun. Mais pour vous comme pour moi, ça ouvre une relation, une
relation singulière avec Jésus-Christ. Et cette relation, elle nous précède, elle nous est donnée.
Etre chrétien, c’est se découvrir appelé par Jésus-Christ. Au cœur, à sa racine, au fond, l’identité chrétienne ce
n’est rien d’autre que ça. Bien sûr, cela donnera naissance à des piétés possibles, des credos, des choix éthiques,
des modes de vie. Mais tout ça, ça vient après, c’est second, c’est relatif. Ça ne crée pas la relation avec JésusChrist, ça en découle.
Ce qui est premier et décisif, c’est l’appel. Paul, les chrétiens de Rome, nous-mêmes, nous existons en tant que
chrétiens par appel.
Qu’est-ce que ça change, de voir les choses ainsi ? Est-ce que ça n’est pas très théorique ? Eh bien, je crois que
ça change beaucoup de choses. Prendre conscience que nous existons par appel, c’est le début d’une libération
extraordinaire.
Musique : CD Eric Bibb Spirit & the blues, plage 3 : "Needed time". Opus 3 et EarthBeat Records R2 75686
(1994 et 1999).
L’appel de Jésus-Christ, c’est le début d’une libération
LSch : Nous sommes chrétiens par appel, écrit Paul à ses correspondants de Rome. Ce qui est décisif pour
savoir qui nous sommes vous et moi, ce n’est pas ce que nous disons, croyons ou faisons ; ce qui est décisif,
c’est que Jésus-Christ nous a appelés.
Et même – Paul ne le dit pas ici car il ne dit pas tout en dix lignes – plus fondamentalement encore, nous
pouvons dire que nous existons par appel. L’être humain en plénitude, debout, authentique, existe par appel.
D’ailleurs, c’est simple : un être humain, si nul jamais ne l’appelle, il meurt. S’il n’a pas de nom, c’est-à-dire
justement ce qui fait qu’il est appelé et qu’il peut être appelé, il n’existe pas. Les moments de doute profond
dans notre existence, les moments où notre identité vacille, ce sont les moments où nous craignons de ne plus
être appelés. Tant d’adolescents, par exemple, font un usage intensif des messageries, du tchat et du téléphone
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portable ; pourquoi ? Parce que dans cette période où leur identité leur échappe et les angoisse, ils ont besoin,
presque vitalement, de se sentir appelés.
Sans appel, un être humain glisse lentement hors de son humanité. Il deviendra par exemple un élément d’un
troupeau, en se donnant un chef inconditionnel, dont il attendra un appel et pour lequel il deviendra capable de
tout. Il préférera même s’inventer des appels imaginaires, jusqu’à la folie s’il le faut, plutôt que de ne pas être
appelé. Car l’appel, c’est ce qui l’identifie. Les appels que nous recevons, ou non, c’est cela qui nous donne
d’exister, ou non.
C’est pourquoi je disais que nous découvrir appelés par Jésus-Christ, découvrir que c’est son appel qui de
manière décisive nous fait vivre, c’est le commencement d’une formidable libération. Car si c’est cet appel qui
est la source à laquelle notre vie va puiser, alors cela veut dire que tout autre appel est secondaire, relatif.
Si, de manière ultime, c’est Jésus-Christ qui nous dit qui nous sommes, qui nous donne d’exister, alors
désormais, ce qui nous identifie, ce n’est plus la nation, par exemple. Ce qui nous spécifie, ce n’est plus le statut
social ou le sexe. Ce qui donne sa consistance à notre vie, ce ne sont plus nos diplômes, nos revenus, nos
communautés, notre image, nos idéaux, puisque au fond, c’est Christ qui nous identifie, qui nous appelle, qui
nous fait vivre en plénitude.
Bien sûr, tout cela continue encore d’exister. Bien sûr, tout cela n’a pas disparu. Mais plus rien de tout cela n’a
le dernier mot sur ma vie. Je peux donc apprendre à devenir libre à l’égard de ces identités partielles. Je peux les
considérer avec cette distance qu’on appelle l’humour, et non plus avec le sérieux mortel qui les caractérise si
souvent. Je peux emprunter le chemin de libération, à la fois soudain et patient, que Jésus-Christ ouvre lorsqu’il
m’appelle.
Je ne suis donc plus d’abord tel dossier médical. Je ne suis plus tel étranger sans papiers d’identité. Plus tel rôle
familial ou social. Plus tel élément dans l’organigramme de mon entreprise. Plus tel consommateur ciblé. Plus
tel numéro d’allocataire. Et Dieu sait pourtant que ces aspects de la vie ont tendance à parfois l’envahir
complètement !
Je suis appelé par Jésus-Christ. J’existe grâce à lui. Il légitime ma vie. Et au fond, cela suffit.
Il faut du temps pour saisir l’importance de cet appel, ou plutôt pour être saisi. Et parfois nous l’oublions. Mais
lui n’oublie pas. Merci à l’apôtre Paul de l’avoir écrit, pour moi et pour toi aussi : nous sommes appelés par
Jésus-Christ.
Musique : CD - Music of the motion picture O Brother, where art thou ? plage 4 : «Down to the river to pray"
Mercury records 170 069-2 (200).
Conclusion :
AB : « N'aie pas peur, dit le Seigneur. N’aie pas peur, je te libère. Je t'ai appelé par ton nom.
Tu es à moi, je suis et je serai avec toi. Car moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, je suis ton sauveur.
Oui, je tiens à toi, tu es précieux pour moi et je t'aime. »
LSch : Celui qui nous dit cela,
Nous ne le chercherions pas, s’il ne nous avait pas déjà trouvés.
Parce qu’il nous a trouvés,
Parce qu’il nous connaît,
Il nous appelle.
Dans cet appel,
Grâce à lui,
Nous pouvons vivre relevés, debout,
Sur le chemin de la liberté qui ne disparaît plus.
Musique : CD - Music of the motion picture O Brother, where art thou ? plage 4 : "Down to the river to pray"
Mercury records 170 069-2 (200).
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