le numéro 13
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le numéro 13
Novembre 2009 n° 13 Page 1 3 n° 13 Au sommaire • TALENTS Le tour de chant de Boris W Edito Chanter p 1 2009 : un niveau 4 gargantuesque Savourer p 2 • REPORTAGES Carrière de Bécon-les-Granite Lire p 4 Casse-croûte à la base Lire p 7 • SOUVENIRS DE PLONGEE Rencontre avec un Saint-Pierre Partager p 3 Les rubriques du site internet du club s’étoffent tous les jours. Vous y trouverez notamment le planning de toutes les activités du club. En allant y butiner régulièrement, vous aurez toujours de l’information à jour. Alors, tous à vos souris et en avant sur www.spirographes.fr ! La Bulle continue de publier témoignages et reportages. Vous trouverez dans ce numéro beaucoup d’articles très personnels et pleins d’émotions : plaisir, émerveillement, chaleur, peur, bonheur. Merci à celles et ceux qui ont bien voulu mouiller la plume et la chemise, ouvrir leur cœur et partager leur amour de la plongée. Bonne lecture à tous ! Ouh les grosses bêbêtes ! La rédaction Trembler p 5 Ma première Mer Rouge Vibrer p 6 Téléthon 2009 Comme tous les ans, Michel le G.O recrute les nageurs motivés pour participer au Téléthon. Les motivations sont nombreuses : don de soi, friandises, effort, réconfort, spaqhettis-à-lamaison arrosés comme il se doit ! Pour plus d’informations, consulter le site du club ou prenez contact avec Michel Müller à la piscine. Monsieur le président, Je vous écris cette lettre, que vous lirez peut-être si vous en avez le temps. Je viens de recevoir mon avis de mutation pour la ville de Lyon. Au risque de vous décevoir, ma décision est prise, je quitte le bureau, la section, les bateaux et la peinture grise (c’est pour la rime) Eric "double you" vît zen n° 13 Page 2 Un niveau 4 gargantuesque …. mais pas au Rab(el)ais ! St Raph' Le Bungalow de Thélème, Gargantua, chapitre LVII (1534). Version revisitée. Toute leur vie de futur N4 était dirigée non par les lois, statuts ou règles, mais selon le bon vouloir et libre-arbitre de Thierry. Ils se levaient du lit quand bon leur semblait, (ouais enfin surtout Thomas), buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait (et il nous venait à 7h30 du mat' le désir qu'il disait Philippe L). Nul ne les éveillait (désolé Thomas, j'ai des noms si tu veux), nul ne les forçait ni à boire, ni à manger, ni à faire quoi que ce soit... Ainsi l'avait établi Gargantua. (En gros c'était sans doute excessif de déplacer un Instructeur Régional pour la petite fête) Toute leur règle tenait en cette clause : FAIS CE QUE VOUDRAS, (ce qui s'est rapidement transformé en FAIS CE QUE POURRAS, au fil de l'exercice de notre libre arbitre) car des gens libres (c'est Nous), bien nés (born to be Four), biens instruits (élevés aux cours de JF, Pascale, Thierry), vivant en honnête compagnie (Anissa, Thomas, Alain, Eric, Philippe) ont par nature un instinct (de plongeur) et un aiguillon (Jésus n'a jamais baissé les bras qu'on se disait dans les moments difficiles) qui pousse toujours vers la vertu et retire du vice (bon, là c'est moins évident); c'est ce qu'ils nommaient l'honneur (et là y'en a dans ce Club). Les prépas N4, quand ils sont écrasés et asservis par une vile sujétion et contrainte (ça, ça peut pas être dû aux GO quand même), se détournent de la noble passion par laquelle ils tendaient librement à la vertu, afin de démettre et enfreindre ce joug de servitude; car nous entreprenons toujours les choses défendues et convoitons ce qui nous est dénié (dès qu'on a cru qu'on n'était pas foutus de mettre une palme au dessus de l'autre - on dit un pied devant l'autre, mais une palme au dessus de l'autre - il a fallu qu'on s'inscrive au passage de niveau 4, avec force mail de motivation - pas vrai Binôme?) Par cette liberté, ils entrèrent en une louable émulation à faire tout ce qu'ils voyaient plaire à un seul (Thierry Vortex se reconnaîtra). Si l'un ou l'une disait : "Nageons", tous nageaient. S'il disait : "apnéons", tous apnéaient. S'il disait : "Allons nous ébattre dans un 100 mètres avec mannequin", tous y allaient. Si c'était pour plonger, les dames, montées sur de beaux bateaux, avec leur pavois richement harnaché, sur le poing mignonnement engantelé portaient chacune ou un masque, ou un tuba, ou une palme; les hommes portaient pareil en plus lourd et moins fluo. Ils étaient tant noblement instruits (de longues heures de théorie et de pratique) qu'il n'y avait parmi eux personne qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments harmonieux, parler cinq à six langues et en celles-ci composer, tant en vers qu'en prose (la langue des signes y compris, bien sur. Vous essaierez de faire des vers sous l'eau...). Jamais ne furent vus plongeurs si preux, si galants, si habiles à pied et en bateau (dans l'eau c'est pas dit), plus verts, mieux remuant, maniant mieux toutes les armes (palme, n° 13 masque, tuba, stab, mano, détendeur et autres armes secrètes. Pour les ordis, c'est encore l'obscurantisme nous dit JF). Jamais ne furent vues dames si élégantes, si mignonnes, moins fâcheuses, plus doctes à la main, à l'aiguille, à tous les actes féminins honnêtes et libres, qu'étaient celles-là ( Anissa était là et a pu corroborer tout ça, y compris dans l'eau). Pour cette raison, quand le temps était venu pour l'un des prépas de cette abbaye de St Raph' d'en sortir, soit à la demande de ses parents, (viré par les GO, mais on a pas eu à se plaindre pour ça) soit pour une autre cause, il emmenait une des dames, celle qui l'aurait pris pour son dévot, et ils étaient mariés ensemble (y'a bien Page 3 Alain et Thomas qui sont partis bras dessus bras dessous pour régler un détail qui l'a été dès juillet,...); et ils avaient si bien vécu à Thélème en dévotion et amitié, qu'ils continuaient d'autant mieux dans le mariage (N4 un jour, N4 toujours); aussi s'aimaient-ils à la fin de leurs jours comme au premier de leurs noces (merci USGAZELEC, et à l'ensemble des plongeurs du club ! Bravo Anissa, Binôme, Alain et Toto !) Gargantua, livre LVII (1534). Version marinisée. par le Binôme de Binôme (Philippe Chéron) Ma rencontre avec un Saint-Pierre à Tahiti-les-Lorient Nous sommes fin août. C’est ma première expérience de plongée en Bretagne. Il fait un temps magnifique. La mer est calme. Le courant fait la sieste. La veille j’ai découvert que la visibilité dans l’Atlantique méridional n’était pas forcément digne d’un écran cathodique les soirs de tempête. Je me demande bien comment je vais pouvoir remplir mes cartes postales : ici rien ne correspond aux clichés habituels sur les vacances bretonnes. Nous partons pour une exploration à Tahiti Beach (Ah ! Ca, ça fait chic sur les cartes postales !). Nous croisons des laminaires, des anémones, des suce-doigts. Et tout d’un coup, c’est la surprise : je me retrouve nez à masque avec un poisson d’une très grande beauté. Sa peau est marbrée de blanc. Sa nageoire dorsale est dressée comme un scalp d’Iroquois. Le bleu électrique des pupilles postiches sur ses flancs hypnotise le regard. Un moment, je pense à la narcose ou au chouchen que je n’ai pas bu. Je me dis : ce poisson s’est trompé d’océan ! Mais avec les secondes puis les minutes qui passent, je prends conscience que ce poisson est bien là, devant mes yeux. Je suis fascinée. Il m’observe. Je tends la main en espérant attirer son regard. Il ne cille pas mais semble ne pas vouloir s’éloigner. Eric se joint à nous et semble tout aussi hypnotisé que moi. Le temps s’arrête. La pesanteur s’est envolée. Le Saint-Pierre baille à s’en décrocher la mâchoire. Nous retenons notre souffle. Le bruit n’existe plus. Et puis peu à peu, le temps refait surface. Je me souviens de la température de l’eau. Puis de mon prénom. Nous refaisons surface mais je garde au fond de moi le souvenir d’un avant goût de l’éternité. E.T (pouêt-pouêt) n° 13 Page 4 Plongée en carrière à Bécon-les-Granite (septembre 2009) Faune locale - Esturgeon - Grand hôte des bassins royaux, la carpe pullule également dans la fosse de Bécon où elle attend les plongeurs pour un début ou fin de plongée pour un atypique dialogue de muets ! Quelle étrange sensation, de se faire frôler les flancs dans la pénombre ou caresser le haut de la tête par le ventre mou de l’une de ces curieuses bestioles ! A croire qu’à Bécon, les esturgeons sont câlins et chatouilleurs ! - Carpe - Cet animal migrateur se déplace de toutes les régions de France, généralement le weekend, pour s’immerger dans une eau froide et sombre. Bien que ce comportement reste inexpliqué par les plus grands zoologues, son - Néoprenidé terrestre – faciès semble indiquer un (type simple) certain plaisir à pratiquer cette activité. Fragile et sensible à la qualité de l’eau, la moule d’eau douce n’a pas le vertige et accroche ses filins sur les parois verticales de la carrière. - Moule d’eau douce - Fidèle au poste, le brochet épie les plongeurs sous la passerelle d’accès. Dans la pénombre on ne voit pas toujours ses nageoires transparentes et ce digne sieur semble léviter en apesanteur. - Brochet Cette espèce de néoprénidé a développé un système respiratoire particulièrement compliqué qui lui permet de rester plus longtemps dans l’eau mais lui confère une allure et une démarche très peu élégantes. - Néoprenidé terrestre à recycleur - Trucs et bidules On trouve tout (et n’importe quoi ?) dans la carrière de Bécon. Petit album souvenir …. - Détail du fouga - - Fouga magistère - - Nain de jardin (si si !) - n° 13 Page 5 Le palmarès Bécon 2009 La sortie a réuni 17 plongeurs et trois non plongeurs. Les baptêmes : o deux baptêmes enfants : Amandine et Roxane Floriani Les qualifications : o qualification Nitrox : Emmanuelle Texier o qualification Nitrox confirmé : Anissa Alzon, Eric Alzon, Philippe Cheron, Alain Delaitre, Gilles Chatelet, o qualification vêtements secs : Pascale Bendotti, Patrice Floriani Bravo à tous et merci Jean-François ! Ouh les grosses bêbêtes ! ou Ma première rencontre avec les requins... On me dit rien à moi, comme si je savais (avant de venir) qu'il y a des requins en Mer Rouge ! Et ces trois moniteurs de plongée locaux qui les surnomment "Pépères", ils bluffent ou bien ? - rascasses volantes En première plongée de nuit sur Middle Reef, j'ai fait un tel bond en voyant une rascasse volante à 20 cm de mon masque - Pierre-Antoine peut en témoigner - que je n'ose pas imaginer ma réaction si le longimanus n'avait pas gentiment attendu qu'on soit remontés sur le bateau pour pointer son museau. Quand même, comme toute première expérience avec les requins, croiser un longimanus de nuit à 8 minutes près, ça fout les chocottes ! Malgré cette frayeur a posteriori et le fait que j'éviterai à l'avenir de plonger avec le Commandant à proximité de requins (à croire que son masque fait loupe avec le soleil car il n'a vraiment pas froid aux yeux !) - "Pas trop près, Commandant", "Attention à ta profondeur, 6 mètres c'est très très proche de la surface", "Je le trouve énervé là, il fait un angle de 178° avec ses ailerons, si on rentrait au bateau", "Je n'ai plus que 90 bars, il faut remonter à l'échelle !", "Commandant, grands comme on est, à nous deux on ressemble à un seul plongeur, ce n'est pas prudent", heureusement qu'il n'a pas entendu tout ce qui me passait par la tête à la vue de ces machins de 2 mètres 50 !!! - je n'ai pas été traumatisé car j'ai replongé à Middle Reef de nuit au retour et nous avons vu de très belles choses (et pas de longimanus, ouf !). Merci à Luc-Jean, aux plongeuses et plongeurs de l'US Gazélec et de l'ASER, à leurs sympathisants Sabine et Daniel, aux plongeuses autonomes Maïté et Nathalie, aux moniteurs Loulou-Steven, Fred et Mahmoud et bien sûr à l'équipage pour vos contributions à la réussite de ce séjour qui fut mon premier en Mer Rouge. C'est décidé, j'y retourne l'année prochaine mais cette fois pour aller voir plutôt des petites bêbêtes ! Eric J - requin gris et poissons pilotes - n° 13 Page 6 Ca y est enfin : la première est arrivée ! Hé oui bientôt 20 ans de balade sous-marine et toujours pas de Mer Rouge ! Mais bon, au début on dit : « trop facile la Mer Rouge, après t’as plus envie de rien ». Et bien non : j’attends impatiemment ma prochaine sortie en Mer Bretonne (pardon dans l’Océan) ! Allez, je vais quand même vous en dire quelques mots de cette sortie tant attendue. J’étais plein d’enthousiasme à l’idée de voir enfin de mes yeux ces décors féeriques tant racontés. Alors pour ne rien louper je me suis préparé, d’abord psychologiquement : − « Allô Luc Jean, que dois-je prendre comme papiers ? » − « OK » − « Allô LJ, c’est quoi le poids max des bagages ? » − « C’est marqué sur ton billet », − « 20 kg max, hein ? mais j’fais comment ? » − « Petite stab, petite combi, petit matériel, petit sac et un tee-shirt, voila, poufffff, » Bon j’vous raconte pas la galère : où il est mon vieux sac de plonge ? et la stab ? Je vais reprendre mon sac orange : hein Luc Jean ça te rappelle des souvenirs ? Et je prends le pèsepersonne, je mets le sac dessus, mince ça tient pas …. Bon je monte d’abord, mince j’ai pas maigri, et Jean Luc qui m’a prêté sa combar : elle va être trop petite !! Allez ça y est ! 17 kg dans le grand sac ; le phare à LED (merci encore Jean Luc), l’appareil photo (merci Aline, ça je vous en parle plus loin) et mes trois tee-shirts dans le bagage à main : 3.8 kg, j’arrive pas à faire mieux. Bon tant pis, si on arrive les premiers on a des chances que ça passe (dixit Luc-Jean). D’ailleurs rendez vous à l’aube à l’aéroport. J’arrive à 7h20 et je ne suis pas le premier. Décollage, atterrissage : tout OK. Un peu surpris tout de même par l’environnement à l’arrivée !!!! Paperasse. J’ai pas coupé mes photos et c’est la galère pour en détacher une pour le passe à conserver avec la carte d’identité. Là encore la pression monte : « perds pas cette carte sinon tu rentres pas… ». Alors là, tu vois, au retour tu te demandes bien pourquoi tu l’as pas perdue cette fichue carte ! Après une heure de car nous arrivons au port. Enfin au ponton, où notre bateau nous attend. Beau bateau d’ailleurs, et bien équipé, à peine arrivés, on a déposé notre matériel à coté des blocs disposés sur les bancs. Première nuit à bord : houlala y fait chaud ! Je partage ma cabine avec Daniel et on est d’accord pour ne pas mettre la clim qui marche à fond (je voudrais garder mes oreilles pour toute la semaine). Mais erreur : il fait chaud et je dors pas. Le lendemain, départ pour notre première destination et mes premières bulles dans la rouge, je suis vraiment impatient. La semaine s’annonce exceptionnelle du coté météo : mer calme, pas de vent….. Toutes nos plongées sont commentées par un as du dessin sur tableau blanc. - ce n’est pas du lard : c’est de l’art ! Ca y est : mes premiers coups de palmes dans une eau à 28° ! C’est vraiment agréable, et surtout on en prend plein les yeux. Comment décrire autant de couleurs, de formes, de lumière en quelques mots ? On ne peut être que restrictif, alors : oui, c’est vraiment extraordinaire et c’est vraiment à faire. Quelques photos plus tard … Ha oui ! Il faut pas que j’oublie aussi ma première en matière photo - parce que là aussi c’en est une. Si je n° 13 Page 7 commence à vous raconter mes péripéties, on va en avoir pour 3 ou 4 pages, alors juste un mot : c’est extra mais on réapprend à plonger, de nouveau N1 et c’est pas déplaisant ! vous dis à bientôt pour vous relater ma sortie avec tous ses protagonistes. Il y trop de choses à raconter (ou pas hein …….), trop d’histoires vécues en si peu de temps. Pour clore cette merveilleuse semaine un petit détour pour visiter Safaga et nous voilà dans une autre dimension. Je vous assure, cette ville est aux antipodes de la merveilleuse Mer Rouge. Commandant faudra pas perdre les bonnes habitudes : 18h30 précises ! m&m’s Bon je pense qu’il est temps que je laisse un peu de place à mes colocataires de Bulle, mais je - poissons cochers - - raie pastenague - - requins longimanus - Saucisson, nutella et huile de vidange à la base Mandéla La soirée du 28 octobre a été l’occasion de se retrouver autour d’une assiette, d’un verre ou du cul d’un moteur. La visite guidée de la base a permis aux nouveaux arrivants de découvrir le matériel du club et au moins-nouveaux d’expliquer en quoi consiste l'entretien de notre matériel. On a du vous le dire : le club cherche des pros de la molette, des habitués du chiffon d’huile, des experts du deux-temps, des as du boudin plastique, des chevronnés du branchement électrique, des spécialistes du détendeur …. J’en profite pour le rappeler : le club recrute tous les talents. En particulier les talents de mécanique ! En un coup de spatule magique, le casse-croûte improvisé s’est transformé en festin grâce à l’intervention de Jean-Luc et Michel qui ont préparé crêpes et galettes pour la bande d’affamés qui rodaient autour de la table. Merci à eux ! E.T - Requina morfala - - le bar à crêpes ! – Ont eu l'amabilité de participer à ce numéro de La Bulle : Philippe Chéron , Eric Dobeliou, Eric Joncquel, Emmanuelle Texier et Michel Muller