L`ISLT : des étudiants proches des entreprises

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ET FORMATIONS
L’ISLT : des étudiants
proches des entreprises
Grâce à une pédagogie originale qui fait
la part belle à l’action, la troisième année
de l’Institut Supérieur de Logistique et du
Transport (ISLT) de Montaigu (Vendée) prépare
ses étudiants à des postes de gestionnaires
de projets en France ou à l’international.
“L
’apprentissage par
l’action”, telle
pourrait être la
devise du cycle de
“responsable en logistique de distribution” proposé par l’Institut
Supérieur de Logistique et du
Transport (ISLT) de Montaigu,
en Vendée. Cette formation, qui
débouche sur un titre professionnel de niveau 2, l’équivalent
d’un master 1, s’adresse à des
étudiants de niveau Bac +2 qui
souhaitent intégrer rapidement
le marché du travail. En effet, le
programme, qui comprend six
mois de cours,trois mois de stage
en France et trois mois d’immersion dans une entreprise à l’étranger, vise avant tout à développer
chez les étudiants les compétences recherchées par les
employeurs du transport, de la
REPÈRES
Nom : Titre professionnel
de responsable en logistique
de distribution nationale
et internationale.
Date de création : 1989.
Niveau : équivalent Bac +4.
Lieu des cours : Institut
Supérieur de Logistique
et du Transport (ISLT)
de Montaigu (Vendée).
Formation initiale
et Validation des Acquis
et de l’Expérience (VAE).
Public :
titulaires d’un Bac +2.
Effectif : 30 étudiants.
Coût de la formation :
1 500 euros
www.islt.com
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logistique, de l’industrie et de la
grande distribution.
Adopter des réflexes
professionnels
De fait, la proximité avec le
monde professionnel est une des
particularités du programme de
l’ISLT. En effet, grâce à leur parrain de promotion (cette année,
il s’agit d’Alain Mounis, directeur logistique de Sodebo), les
À l’issue de leur formation logistique à l’ISLT, les étudiants s’insèrent plutôt bien
sur le marché du travail : 75 % d’entre eux décrochent un emploi dans les 15 jours
qui suivent leur stage.
notre référentiel de compétences”.
Ainsi, pour se mettre en phase
avec les attentes des professionnels et coller à l’actualité, l’ISLT
vient d’intégrer à son tronc commun un module consacré au déve-
“Notre objectif
est de former de vrais
spécialistes de la gestion
de projet”,
GAËLLE FAUCHARD, RESPONSABLE
DE LA TROISIÈME ANNÉE DE L’ISLT.
étudiants établissent, dès la rentrée, un lien direct avec les entreprises. D’autre part, la pédagogie iconoclaste de l’ISLT les aide
à sortir du schéma scolaire traditionnel et à adopter des réflexes
plus professionnels. “On est loin
du rapport classique entre professeurs et élèves. Les cours ressemblent davantage à des réunions de
travail. Sur certains sujets, les intervenants ont parfois recours à des
méthodes peu conventionnelles. Je
me souviens notamment avoir pratiqué le taï chi et le kung fu en cours
de management!”, raconte Pauline Blaizeau, ancienne élève à
l’ISLT (voir encadré).
La formation se distingue aussi
par sa flexibilité. “Contrairement
à un diplôme d’État, de type BTS,
dont le contenu est figé pour dix ou
quinze ans, nous avons la possibilité de faire évoluer très rapidement
LOGISTIQUES MAGAZINE • NOVEMBRE 2008 • N° 233
loppement durable.Aux matières
traditionnelles, telles les mathématiques,la logistique,les langues
étrangères et l’informatique, se
sont donc ajoutées, à la rentrée,
100 heures de cours sur l’écoconception,la gestion des déchets,
le management responsable, les
transports “propres”, etc.
Organisation
d’événements
En plus de jouer la “carte verte”,
l’ISLT mise sur le pilotage de projet. “Notre objectif est de former
de vrais spécialistes de la gestion
de projet”, souligne Gaëlle Fauchard, responsable de la troisième année de l’ISLT. Tout au
long de la formation, les étudiants sont rompus à cette méthodologie grâce à la réalisation d’actions concrètes sur le terrain.
Cette année, la promotion 2008-
2009 a pour mission de préparer un forum de recrutement
pour son propre compte et un
colloque international sur le
thème du développement durable
en transport et en logistique.
Cette manifestation, organisée
en partenariat avec des écoles
logistiques européennes -Escuela
de Administracion de Empresa
(EAE) en Espagne, Université
d’Huddersfield en Angleterre,
Université SRH Fachhochschule
en Allemagne et Université de
Cracovie en Pologne-, sera l’occasion pour les entreprises de
communiquer sur leur stratégie
de développement durable. Pour
les étudiants, la préparation de
cet événement constitue à la fois
l’opportunité d’approfondir un
sujet déjà abordé en cours, de
nouer des liens privilégiés avec
les professionnels invités et de
renforcer leur pratique des langues
étrangères. “De l’animation des
réunions préparatoires aux présentations PowerPoint diffusées
lors du colloque, toute l’organisation de l’événement s’effectue en
langue étrangère”, précise Gaëlle
Fauchard. Un bon moyen pour
les étudiants de se décomplexer
par rapport à leur niveau linguistique!
Stages dans les pays
émergents
Malgré son fort ancrage régional - 80 % des étudiants de la
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Pauline Blaizeau, chargé du service client en Supply Chain
Management chez Maersk Logistics
Pauline Blaizeau
est une business-woman comblée
Malgré son fort ancrage local, l’institut
de logistique vendéen attire des étudiants de tout le Grand Ouest de la
France et a su nouer des partenariats
avec des écoles spécialisées à travers
l’Europe.
troisième année de l’ISLT sont
originaires du Grand Ouest de
la France, l’Institut de logistique
vendéen revendique en effet une
“dimension internationale”. “Un
tiers de notre effectif est issu de
formations en langues ou en commerce international”, note Gaëlle
Fauchard. Par ailleurs, la formation met l’accent sur les échanges
linguistiques. Elle impose aux
étudiants deux langues étrangères (anglais, espagnol et/ou
allemand) et propose, depuis la
rentrée, une initiation au mandarin.Autre passage obligé pour
les élèves : un séjour de trois mois
dans une entreprise à l’étranger.
Si la plupart des étudiants trouvent des stages sur le Vieux Continent au sein d’entreprises partenaires de l’ISLT, telles que SDF,
filiale espagnole de Stef-TFE, ils
sont de plus en plus nombreux
à s’expatrier vers des destinations
lointaines,comme les États-Unis,
l’Europe de l’Est et les pays émergents d’Amérique du Sud et
d’Asie. À l’instar de cet étudiant
de troisième année missionné
en Inde chez Godrej & Boyce
Manufacturing, fournisseur
d’équipements pour le grand
public et les industriels, pour travailler sur la remise à plat de son
système de gestion des tournées.
Autre alternative souvent retenue par les étudiants : effectuer
leur immersion à l’étranger dans
l’entreprise qui les a accueillis en
stage en France. “C’est notamment possible dans des entreprises
comme Dachser-Graveleau, Schenker-Joyau ou Pasquier avec lesquelles l’ISLT a noué des liens historiques forts”, indique Gaëlle
Fauchard.
Embauchée depuis un mois et
demi chez le prestataire Maersk
Logistics à Barcelone,
elle travaille pour le compte de
Mango, une enseigne de prêt-àporter d’origine espagnole bien
connue des “fashionistas” européennes. “Je gère toute la
supply chain import de la
marque”, indique Pauline Blaizeau. Concrètement, elle est
chargée de l’acheminement des
marchandises en provenance
de fournisseurs localisés
en Inde, en Chine, au Vietnam,
en Turquie et au Pakistan
jusqu’aux entrepôts de Mango
en Espagne. Une mission
passionnante et hautement
internationale. Si la petite
“frenchie” ne fait certes pas le
tour du monde tous les jours,
elle multiplie en revanche les
échanges interculturels. “Mon
travail au quotidien s’effectue
en espagnol, je suis en binôme
avec une polonaise et j’ai des
contacts en anglais avec le reste
de la planète”. Très enthousiaste
sur ce nouveau poste, Pauline
Blaizeau n’en est pourtant pas
à sa première expérience professionnelle en Espagne.
Avant d’entrer chez Maersk
en septembre dernier, elle avait
travaillé trois mois chez Hanjin
Shipping, une compagnie
maritime coréenne et avait,
l’année précédente, effectué
Emploi à l’étranger
Grâce à cette solide expérience
à l’international, certains étudiants choisissent de rester dans
le pays où ils ont effectué leur
stage. C’est le cas de Pauline Blaizeau qui,après son année à l’ISLT,
a enchaîné sur une deuxième
année de master de “management in international business”
à la Escuela de Administracion
de las Empresas (EAE) de Bar-
CV EXPRESS
Âge : 22 ans
Salaire : non communiqué
Formation :
2006 : BTS Commerce International.
2007 : Titre professionnel “responsable en
logistique de distribution”, Institut
Supérieur de la Logistique et du transport
(ISLT), Montaigu (Vendée).
2008 : Master of international business,
Esculela de Administracion de las Empresas
(EAE), Barcelone.
donne le goût de l’Europe et la
conduit presque naturellement
à poursuivre ses études
en Espagne. “L’ISLT, qui venait
Soif d’apprendre
de signer un accord-cadre
À 22 ans à peine, la jeune
avec le “master of international
femme peut donc déjà se préva- business” de la Esculela de
loir d’un parcours professionnel Administracion de las Empresas
dense et intéressant.
(EAE) de Barcelone, m’a
À cela s’ajoutent sa maîtrise des proposé de m’inscrire dans cette
langues anglaise et espagnole et formation délivrée tout
un solide bagage de formation.
en anglais. Pour moi qui avais
Jamais rassasiée,
encore soif d’apprendre et envie
Pauline Blaizeau a enchaîné
de perfectionner mon espagnol,
les années d’études sans
c’était l’opportunité à ne pas
relâche. Après l’obtention de
manquer !”. Aujourd’hui, Pauline
son BTS commerce international Blaizeau est convaincue d’avoir
en 2005, l’étudiante s’oriente
fait les bons choix. Mais la jeune
vers la spécialisation en logisfemme ne compte pas s’arrêter
tique de l’ISLT de Montaigu
en si bon chemin. Son rêve ?
(Vendée), “une formation
Devenir directrice des achats
très complète qui m’offrait la
d’un laboratoire pharmaceutique
possibilité d’obtenir en un an
“pour gérer des millions d’euros
un titre professionnel de niveau et être en position de force
Bac +4”. C’est un stage effectué dans les négociations
à Barcelone durant cette année
commerciales” !
d’étude en logistique qui lui
M.-N. F.
un stage de trois mois
chez Barnatrans, un transitaire
maritime, aérien et terrestre.
celone, une école de commerce
partenaire de l’ISLT. “Sur la promotion 2007-2008, trois étudiants
ont trouvé un emploi à l’étranger.
C’est une tendance qui va s’accentuer!”, souligne Gaëlle Fauchard.
Qu’ils poursuivent leur carrière
à l’étranger ou sur le territoire
hexagonal, les jeunes diplômés
de l’ISLT s’insèrent plutôt bien
sur le marché du travail. “75 %
des étudiants décrochent un emploi
quinze jours après la fin de leur
stage”. Ils sont embauchés sur
des postes d’assistants logistiques, de directeurs d’entrepôt
adjoint, de responsables qualité
et de chefs de projet. Un métier
en plein boum à l’heure où les
entreprises cherchent par tous
les moyens à optimiser leurs activités logistiques.
Marie-Noëlle Frison
N° 233 • NOVEMBRE 2008 • LOGISTIQUES MAGAZINE
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