M. Ahmed Sedick, Etat de lieux du projet de transfert d`eau

Transcription

M. Ahmed Sedick, Etat de lieux du projet de transfert d`eau
Séminaire régional sur
l’Engagement parlementaire
sur la question du Lac Tchad
Hotel Kempinski
N’Djamena, Tchad
19 février 2013
Par: Ahmed SEDICK
Hydrologue Principal
CBLT
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ETAT DE LIEUX DU PROJET DE
TRANSFERT D’ EAU DE
L’OUBANGUI AU LAC TCHAD
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INTRODUCTION
• Idée du projet est née de celle de TRANSAQUA
et développée en 1988 par BONIFICA, une
société Italienne.
• BONIFICA préconisait en son temps un plan
grandiose pour la construction d’un canal
navigable du port de Mombassa au Kenya
jusqu’au fleuve Niger.
• Le canal d’une longueur de 2400 km et
parallèle à la route trans-équatoriale LAGOSMOMBASSA en projet à l’époque, devait tirer
ses eaux à partir des affluents du fleuve Congo
3
• L’objectif du projet BONIFICA était le
désenclavement de toute la région de
l’Afrique afin de faciliter l’intégration
économique.
• La Commission du Bassin du Lac Tchad
(CBLT) s’était donc intéressée à ce projet
qu’elle trouve comme solution durable aux
problèmes de la sécheresse de la sousrégion et surtout comme une solution pour
augmenter le volume des eaux du bassin du
Lac Tchad.
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• La CBLT a donc formulé une demande de
financement auprès du Gouvernement
Italien pour permettre à BONIFICA de
mener des études sur ce projet.
• Vu l’ampleur du projet et les différentes
études à mener la requête de financement
de la CBLT n’a pas abouti
5
EVOLUTION
• En 1994, à Abuja, au Nigeria lors du 8e Sommet de
la CBLT, les Chefs d’Etat ont souligné la nécessité
de transfert des eaux inter-bassins comme solution
durable à l’assèchement du Lac Tchad et ont
approuvé la pleine adhésion de la République
Centrafricaine à la CBLT.
• Lors du 9e Sommet de la CBLT de 1996, le
Président de la RCA de l’époque avait présenté sa
vision du projet de Transfert des Eaux InterBassins du fleuve Oubangui au Lac Tchad afin de
sauver le Lac Tchad en rétrécissement.
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• Le Sommet a promptement appuyé cette
idée et par conséquent, lui a donné mandat
pour entreprendre toutes les études
relatives à ce projet et également
rechercher son financement.
Au regard de l’ampleur dudit projet, il a été
convenu de le réduire et de ne retenir
comme projet de départ que le fleuve
Oubangui au Lieu du fleuve Congo.
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• Un document (étude de préfaisabilité) du
projet dont le coût est évalué à UN MILLION DE
DOLLARS US a donc été préparé et soumis en
mai 1997 à la Banque Africaine de
Développement (BAD), qui a accepté de l’inclure
dans son programme d’action de 1998 comme
projet prioritaire, sous réserve que les Etats
membres de la CBLT donnent leur consentement
pour l’utilisation de leur part nationale du Fonds
d’Assistance Technique (FAT) géré par BAD pour
fiancer le Projet.
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• Toutefois la BAD a insisté pour que
lui soit communiquée la NONOBJECTION
des
deux
Congo,
tributaires du fleuve Oubangui avant
de progresser dans la réalisation des
actions préconisées.
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• En Mai 1998, une équipe d’Experts du Secrétariat
Exécutif de la CBLT a été envoyée à Bangui dans
le but d’examiner minutieusement le projet en
association avec leurs homologues de la République
Centrafricaine.
• Il a été observé les efforts fournis par la RCA à
travers des cartes et des documents disponibles
ainsi que l’identification des sites de barrage
appropriés, proches de Bangui, entre ZAWARA et
PALAMBO. Une étude financée par la CEE en
1990 a montré une préférence pour le site de
PALAMBO.
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• Après l’étude des différentes méthodes préconisées
pour le Transfert, à savoir soit par Pompage soit
par Gravitation, la dernière option est celle
retenue.
• Les détails et l’organisation du projet ont été alors
élaborés et révisés en une Etude de Faisabilité et
Avant Projet détaillé. Le coût total des études a été
évalué à 6.047.260 dollars US, contre 1 million
dollar US, précédemment arrêté pour l’étude de
pré-faisabilité soumis à la BAD.
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• Les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
lors du 10e Sommet de la CBLT de
Juillet 2000 à N’Djaména, ont
examiné le Projet et ont pris les
Décisions suivantes :
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(i) Contribuer à hauteur d’1 million de dollar US
( 700 millions FCFA) au fonds de démarrage de
l’étude;
(ii) demander au Président de la République
Fédérale du Nigeria d’intercéder auprès des
pays/agences donateurs pour le financement de
l’étude;
(iii) de mettre en place un Comité Technique pour
le suivi du projet.
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En mars 2001, à Bangui (RCA) lors de
la 48e Session ministérielle de la
CBLT, le Président de la République
Centrafricaine a sollicité que soit
accordée aux deux Républiques du
Congo le Statut d’observateurs
privilégiés. C’est ce qui a été accepté.
14
Un Comité Technique, créé en Avril 2001
par le Président en Exercice du Sommet,
le Président du Niger, dont la tâche est
d’examiner toutes les questions relatives
au projet de Transfert des Eaux, a décidé
alors du lancement de l’Avis d’Appel
d’Offres de ce projet, après en avoir
révisé les Termes de Référence.
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• La 49e Session de la CBLT de Janvier
2002 à Yaoundé (Cameroun) a vu la
participation des 2 Congo en qualité
d’observateurs de même que la
Commission Internationale du Bassin
du Congo Oubangui Sangha (CICOS)
qui était en création.
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• En Août 2004 deux missions de
sensibilisation ( de la Commission
Parlementaire Régionale pour le
bassin du Lac Tchad et du
Secrétariat Exécutif de la CBLT), ont
été effectuées auprès du Président de
la République Démocratique du
Congo.
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• 2e mission en Août 2004 du Secrétariat Exécutif à
Kinshasa dans le but de présenter et discuter des
détails techniques de l’Etude de faisabilité du
Projet de Transfert des Eaux de l’Oubangui au Lac
Tchad.
• Cette rencontre devait aussi permettre aux Experts
de la RDC de faire des recommandations aux
autorités de la RDC en faveur de la non-objection
à la réalisation de l’étude, tandis que les experts de
la CBLT devraient prendre en compte les
préoccupations de celle-ci(RDC) dans les TDR.
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• Faisant suite à cette rencontre ,la RDC a envoyé
une liste de trente questions que la CBLT est tenue
d’y répondre par voie officielle.
• Outre les préoccupations exprimées par la RDC, la
CBLT à incorporé dans les TDR toutes les
observations faites par les partenaires au
développement et les organisations sœurs, à qui
les TDR ont été envoyés au paravent..
19
• De même en Mai 2005, une autre mission
du Secrétariat Exécutif conduite par son
Secrétaire Exécutif s’est rendue
successivement à Brazzaville et à Kinshasa,
toujours dans le but de l’obtention de
l’adhésion de ces deux pays pourvoyeurs à
l’idée de l’étude.
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• En Juin 2005,au cours de la réunion préparatoire
de la 52e Session des Ministres, les Experts de la
CBLT ont réexaminé et amendé les TDR en
conséquence et recommandé son adoption par la
Session.
• Le 30 Juin 2005 à Abuja le Sommet des Chefs
d’Etat CBLT a validé les TDR de l’Etude de
Faisabilité.
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• Le 18 Août 2006, la 53e Session Ordinaire
de la CBLT tenue à Maroua, au Cameroun,
après avoir constaté la disponibilité des
fonds requis pour le démarrage du projet, a
instruit le Secrétaire Exécutif de la CBLT
de lancer sans délai, l’appel d’offre de
l’étude de faisabilité du projet
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• En application des recommandations de la
12ème session ordinaire de la Conférence des
Chefs d’Etat et de Gouvernement de la
CEEAC (7 juin 2006), demandant la
réalisation de l’étude de faisabilité et
l’implication de la CICOS dans ce projet,
un Mémorandum d’Entente portant création
d’un cadre de travail entre la CBLT et la
CICOS a été signé le 12 décembre 2006.
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• L’avis d’appel d’offres a été lancé le 16
Août 2007 et l’ouverture et l’évaluation des
offres ont eu lieu du 14 au 18 Janvier 2008 .
• Un représentant de la CICOS y avait pris
part tout en présentant ses observations et
recommandations qui ont été prises en
compte et incorporées dans le rapport
d’évaluation.
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• La 54e Session du Conseil des Ministres de la
CBLT tenue à Abuja en Mars 2008 a jugé
infructueux le résultat du dépouillement des offres
et a instruit le Secrétaire Exécutif de relancer
l’Avis d’Appel d’offre pour une large diffusion
• L’avis a été relancé le 16 Mai 2008 et le
dépouillement a lieu à ABUJA le 06 Octobre
2008 , en présence d’un représentant de la
CICOS qui a encore soummis d’autres
observations qui ont été considérées par le Comité
Technique en les annexant au rapport
d’évaluation.
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• La Session Extraordinaire des Ministres de la
CBLT, tenue à Abuja du 7 au 9 Mai 2009 a validé
la proposition du Comité Technique et déclaré le
Bureau d’Etude CIMA International attributaire
du marché;
• Par décision en date du 19 mai 2009, Mr le
Secrétaire Exécutif de la CBLT, a créé un comité
technique chargé de la mise en place des
mécanismes de lancement du projet dont un
représentant de la CICOS est membre.
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• La CICOS qui a été invitée à prendre part aux
négociations pour la signature de Contrat avec le
Consultant, a décliné l’offre tout en signifiant que
les Termes de Références (TDR) du projet n’ont
pas pris en compte leurs intérêts et qu’elle suspend
sa participation jusqu’à une rencontre qu’elle
organisera en Septembre 2009. .
• Les négociations se sont quand même déroulées
du 14 au 16 juillet 2009 où le Contrat a été signé.
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•Toutes les conditions étant par ailleurs réunies, le
lancement officiel du projet a été fixé à Bangui en RCA,
pour fin septembre 2009;
• La rencontre voulue par la CICOS a effectivement eu
lieu à Douala au Cameroun le 10 Septembre 2009 où un
compromis a été trouvé et sanctionné par un
communiqué final signé par les deux Chefs de
délégations (le Secrétaire Exécutif de la CBLT et le
Secrétaire Général de la CICOS). Le compromis a
consisté à élaborer des Termes de références additionnels
qui prendront en comptes les préoccupations de la
CICOS.
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• Sur la base des TDRs harmonisés , la CBLT a signé un
Avenant au Contrat initial avec CIMA International
pour un coût additionnel de 1 500 000 dollars US et
entièrement à sa charge;
• Conformément aux termes du contrat et des TDRs, le
Consultant a démarré ses travaux et produit les livrables
(différents rapports) ci-après :
•Rapport de démarrage
•Rapport périodique n°1
•Rapport de Planification
•Rapport périodique n° 2
•Rapport Final de l’étude
•TDRs et DAO de l’Avant projet détaillé
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• Tous ces différents rapports ont été validés au
cour des ateliers régionaux des Experts des Etats
membres de la CBLT et des représentants de la
CICOS qui avaient pris effectivement part à
toutes les réunions tout en portant quelques fois
des réserves sur la validation de certains rapports
dont le dernier c’est-à-dire le rapport final de
l’étude de faisabilité qui a conclu que le projet
est techniquement faisable et économiquement
rentable.
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• Les conclusions de cette étude ont été
présentées au 14e Sommet des Chefs
d’Etats et de Gouvernement qui les a
adoptés en avril 2012 à N’Djamena et a
instruit le Secrétariat Exécutif de la CBLT
à procéder aux études d’Avant Projet
Détaillé (APD) de l’option retenue en
concevant au préalable un programme
quinquennal
d’amélioration
de
l’hydraulicité du fleuve Chari et
d’aménagement du Lac Tchad
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•
QUELQUES POINTS
SAILLANTS DES TDRs
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OBJECTIFS DE L’ETUDE
–
Études des possibilités de stockage et de
transfert d’eau pour la production d’énergie et
assurer la navigation en période d’étiage dans
les bassins du Lac Tchad et de l’Oubangui et
restaurer graduellement le niveau normal du
Lac Tchad tout en prenant en comptes les
préoccupations (économiques, sociales et
environnementales) des pays riverains des
cours tributaires de l’Oubangui .
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• En d’autres termes les principaux thèmes cidessous ont été étudiés ou abordés :
– Causes (anthropiques et naturelles) de
l’assèchement du Lac Tchad et de la
dégradation environnementale de son bassin
– Evaluation de l’impact sur les populations
locales et identification des villages à déplacer.
– Etudes des impacts du barrage de Palambo sur
la navigabilité des fleuves Oubangui et Congo.
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– Impact du transfert des eaux sur la navigation
du fleuve Oubangui
– Impact sur les aménagements existants ou
projetés dans les bassins du l’Oubangui et du
Congo tel que le barrage d’Inga
– Impact sur les populations et les activités socioéconomiques ( pêche , élevage, agriculture,
etc.) dans les deux bassins .
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– Etude de la chimie des eaux de l’Oubangui et
celles du Lac Tchad afin de déterminer les
effets du mélange sur la faune et la flore du
bassin de l’Oubangui et du Lac Tchad.
– Etude de l’impact sur l’environnement des deux
bassins (donateur et récepteur), et évaluation
des coûts d’atténuation de ces effets
– Etude des aspects institutionnels et juridiques
nationaux et internationaux liés au projet de
transfert
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– Etudes sur modèles réduits sur :
• Le phénomène de distribution et simulation
des eaux tel que prévu par le projet de
transfert aussi bien en amont qu’en aval du
barrage ;
• Le comportement des eaux sur les différents
ports fluviaux situés en aval du barrage ;
• Le comportement des eaux sur le site d’Inga.
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– Etude de l'impact du projet de transfert
d'eau de l'Oubangui sur le port de
Matadi en RDC ;
– Etude des différentes variantes du projet
– Analyse des effets du projet sur le bilan
hydrique des bassins fluviaux du Lac
Tchad et de l'Oubangui
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– Etude d’Impact du projet de déviation sur
l'environnement des deux bassins
– Etudes économique et financière
– Etude des aspects institutionnels et
juridiques de gestion du projet de
transfert d'eau
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CONCLUSIONS DE L’ETUDE
• Au terme de cette étude de faisabilité dont les
travaux ont duré deux ans, on est arrivé à la
conclusion que le projet de transfert d’eau de
l’Oubangui au Lac Tchad est faisable sur le
plan technique, économique, environnementale,
et que les activités socio-économiques, autour
de deux barrages, le long du tracé de transfert et
autour du Lac Tchad amélioreront les
conditions de vie des populations concernées.
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• Cependant, étant donné que le scénario de
transfert recommandé à la CBLT étant
faisable sur le plan technique, économiquefinancier et environnemental, le Consultant
a proposé d’autres solutions d’améliorations
susceptibles d’aider le Lac Tchad à
retrouver un niveau normal pour satisfaire
les
besoins
socio-économiques
des
populations et pour le maintien de son
équilibre écologique, à savoir:
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• 1) L’amélioration de l’hydraulicité du Chari
afin de limiter les pertes dans les plaines
inondables .Une analyse préliminaire des
débits en aval de Sarh, a estimé la quantité
d’eau mobilisable à 100-150 m3/s;
• 2) Le désensablement du Lac Tchad et des
cours d’eau qui l’alimentent, dans le but de
limiter les pertes et d’avoir une meilleure
répartition des ressources en eau entre les
deux cuvettes (Nord et Sud) du lac.
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RECOMMANDATIONS DE L’ETUDE
• Ainsi, sur la base de l’ensemble de l’analyse
tenant compte des aspects techniques,
économiques,
financiers
et
socioéconomiques, le Consultant a recommandé
les éléments suivants à la CBLT :
• i) Construction du barrage de Palambo
pour la régulation du débit, le soutien à la
navigation,
et
la
production
hydroélectrique;
•
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ii) Construction d’une infrastructure de
transfert interbassin par gravité depuis la
rivière Kotto avec le barrage de Bria;
iii) Amélioration de l’hydraulicité du Chari afin
de limiter les pertes dans les plaines
inondables;
iv) Aménagement le Lac Tchad et ses
principaux affluent, notamment par la lutte
contre l’ensablement, afin de mieux répartir
les eaux dans les différentes cuvettes du lac.
44
•Je vous remercie
45