karine herman - Ministère de la culture
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karine herman - Ministère de la culture
www.k-architectures.com karine herman LES DESSOUS CACHÉS DES LIEUX Selon Karine Herman, le projet doit correspondre à «-un récit fondé sur la rencontre avec un lieu, qu’il soit urbain ou rural-». Cette attention portée à la valeur narrative d’un site lui a permis, étudiante, de remporter plusieurs concours d’idées, avant de créer, avec Jérôme Sigwalt, la sarl k-architectures en 2002. Tous deux acquièrent une certaine notoriété avec la publication de leur première réalisation, un studio de prise de vues aménagé dans un ancien entrepôt, à Paris. Pour mettre en valeur ce lieu atypique, ils conçoivent une pièce modulable, sorte de mezzanine sur roulettes, libre d’être déplacée dans l’espace mis à nu. La réalisation, impressionnante et raffinée, est révélatrice de l’approche de Karine Herman, qui entend réveiller et amplifier l’histoire des lieux en ajoutant des structures simples. À la recherche de projets insolites, elle soumet, de sa propre initiative, des interventions architecturales. Au bord du périphérique parisien, dans un entrelacs de voies ferrées, elle imagine le très tendance Hard Sweet Hotel dans une friche urbaine. À Marly-le-Roy, sur les traces des pavillons de Louis XIV disparus, elle propose de redessiner les anciens bâtiments réservés à l’époque aux artistes de passage. Le nouvel espace de création, qu’elle appelle «-fosse aux artistes-», est une architecture monumentale, en grande partie enterrée, et dont la forme émergeante est une élégante serre. C.M. Karine Herman (née en 1972), diplômée de l’École d’architecture de Paris-La Villette en 2000. Création de k-architectures, avec Jérôme Sigwalt, architecte, en 2002. 2002-2003 Salle d’exposition temporaire, Hôtel de ville, Paris. Concours restreint. En collaboration avec J. Sigwalt. Projet non retenu. Dune Museum, Grand Musée d’Égypte, Gizeh, Le Caire, Égypte. Concours ouvert, en collaboration avec J. Sigwalt, T. Verdier et l’agence Architect-ure. Projet finaliste. Ghost House, maison de vacances en Corse. Esquisse. Projet non réalisé. 2000-2001 Boulodrome couvert et guinguette, Saint-Jean-du-Bruel (12), avec J. Sigwalt. Commande. En cours d’étude. Aire d’autoroute, Varennes-Changy (45). Concours ouvert, organisé par BMW. Projet lauréat. Orange Studio, studio de prise de vues, Paris 11e, avec J. Sigwalt. Réalisé. 1999 Hard Sweet Hotel, Paris 18e. Proposition libre. Projet non réalisé. Ateliers et galerie d’art pour le parc de Marly-le-Roy (78). Proposition libre. Projet non réalisé. 1998 Entrepôt et galerie d’art contemporain, Frac Languedoc-Roussillon, Montpellier (34), avec B. Pélisson et J. Sigwalt. Réalisé. 1995-1996 Concours Europan IV, Aubervilliers (93). En collaboration avec E. Coste, D. Delgado, J. Sigwalt et T. Verdier. Projet lauréat. Un pont habité. Concours ouvert Cimbéton, avec J. Sigwalt et T. Verdier. 2e prix. 06 06 / 49 DUNE MUSEUM, GR AND MUSÉE D’ÉGYPTE, GIZEH, LE C AIRE, ÉGYPTE (concours ouvert 2003, projet finaliste) Dans le cadre du concours lancé par le ministère de la Culture égyptien, le Dune Museum de Karine Herman et de ses associés a été classé parmi les vingt premiers. Implanté en limite du plateau de Gizeh, face aux pyramides, le projet, bien que monumental, évoque une cité ensevelie. C’est un bâtiment horizontal dont une partie est soutenue par des pilotis, et l’autre enterrée. «-Enfoui, le musée est une métaphore symbolique de ce qui aurait été découvert en creusant la dune… La dalle entretient avec le présent le mythe de la protection...-» La ligne droite du gigantesque musée-plateau s’oppose aux reliefs du site dans lequel elle se profile. Maîtrise d’ouvrage : Ministère de la Culture de la République Arabe d'Egypte, approuvé par l'Union Internationale des Architectes (UIA). Associés : l’agence Architect-ure, J. Sigwalt et T. Verdier. Surface : 95 000 m2. Budget : 400 000 000 euros. 50 / 06 06 / 51 GHOST HOUSE , MAISON DE VAC A NCES EN CORSE (esquisse 2003, projet non réalisé) À la différence de la plupart des villas corses, de style néoprovençal, cette maison de vacances se cache sous un tapis de cailloux au milieu du maquis. La Ghost House est un repère habité, camouflé en bergerie. Le terrain semble se soulever pour ouvrir une faille de lumière. Comme souvent dans les projets de Karine Herman, il y a ce qui est donné à voir et ce qui est de l’ordre de l’intime. L’espace principal, ouvert sur l’extérieur, est paradoxalement enterré, et la partie émergeante, de style vernaculaire, est une chambre. Les deux entités, entièrement dissociées dans leur expression, forment cependant un tout en harmonie avec le paysage : «-Le plan se veut fluide et généreusement ouvert sur son site. Dans la Ghost House, le lieu vous habite plus que vous ne l’habitez.-» Maîtrise d’ouvrage : privée. Surface : 150 m2. Budget : 180 000 euros. ATELIERS D’ARTISTES ET GALERIE D’ART, MARLY-LE-ROY, YVELINES (proposition libre 1999, projet non réalisé) Karine Herman propose de redessiner les douze pavillons disparus de l’ancien parc de Louis XIV, bâtiments destinés alors à accueillir les artistes au service du roi. De tels lieux de création ayant « intérêt à être repensés-», elle imagine «-douze clones fantomatiques immergés dans une fosse monumentale en béton pour douze artistes de passage-». La lumière parvient cependant jusqu’aux racines des arbres qui bordent les différents ateliers enterrés de la «-fosse aux artistes-». Depuis le parc, la dimension réelle du bâtiment disparaît sous une serre, se fondant elle-même dans le paysage. Surface : 3000 m2. 06 / 53 HARD SWEET HOTEL, PARIS 13 e (proposition libre 1999, projet non réalisé) À l’intersection du périphérique et des voies ferrées de la gare d’Austerlitz, le Hard Sweet Hotel est une proposition libre pour un aménagement éphémère de friches périurbaines. Des boîtes disposées sur des échasses apparaissent tels «-des flamants roses posés au bord d’un étang vaseux de zone industrielle-». Ces étranges lieux d’accueil semblent en mouvement, comme prêts à franchir le périphérique, et évoquent l’univers du roman policier : «-On y est de passage, une heure, une nuit, une semaine. On y viendrait méditer devant les incohérences urbaines, s’enivrer devant les flux, rêver dans l’envers de la ville.-» L’hôtel est ainsi constitué de plusieurs unités de chambres perchées au-dessus des voies ferrées. Les plus grands volumes abritent de confortables suites satinées, alors que le restaurant est camouflé derrière une enseigne lumineuse clignotante. Surface : 10 000 m2. 54 / 06 ORANGE STUDIO, STUDIO DE PRISE DE VUES, PARIS 11e (réalisation 2000) La réhabilitation de cet ancien entrepôt de 160 m2 fait apparaître les volumes des pièces mis à nu dans lesquels un bureau et une gigantesque mezzanine sont mobiles. Maîtrise d’ouvrage : S.C.I. Orange Studio. Surface : 160 m2. Budget : 106 000 euros. Associé : J. Sigwalt. BOULODROME COUVERT ET GUINGUETTE, SAINT-JEAN-DU-BRUEL , AVEYRON (en cours d’étude depuis 2001) Ce pavillon de 40 mètres de long est entièrement enveloppé d’une double peau composée de fibres de verre et d’osier tressé. Maîtrise d’ouvrage : Commune de Saint-Jean-du-Bruel Surface : 220 m2. Budget : 245 000 euros. Associé : J. Sigwalt. SALLE D’EXPOSITION TEMPORAIRE, HÔTEL DE VILLE, PARIS (concours restreint 2003) Ce projet d’équipement muséographique propose une structure brutaliste «-d’inspiration médiévale-» prenant le contre-pied du style néo-Renaissance de la salle. Maîtrise d’ouvrage : Ville de Paris. Surface : 670 m2. Budget : 720 000 euros. Associé : J. Sigwalt. Muséographe : A. Pérard. B.E.T. : Ingérop. 06 / 55 KARINE HERMAN 49 RUE DES VINAIGRIERS - 75010 PARIS www.k-architectures.com [email protected] 33 (0)1 53 26 36 45 33 (0)1 53 26 36 55 THE HIDDEN UNDERSIDE OF PLACES Karine Herman looks after the story of each piece of architecture. According to her, the project must correspond to “a narrative based on the encounter with a place, whether it be urban or rural”. This focus on the narrative value of a site led her to win several idea competitions as a student before creating the limited liability company k-architectures in 2002 with Jérôme Sigwalt. Together, they earned a reputation following the publications of their first accomplishment, a photo studio 56 / 06 installed in an old warehouse in Paris. To enhance this unusual place, they designed an adjustable room, a sort of mezzanine on wheels, free to be moved within the open space. The impressive and refined achievement demonstrates the approach of Karine Herman, who intends to rouse and intensify the story of places by adding simple structures. In search of playful projects, she offers unsolicited architectural ideas. At the edge of the Paris beltway, in an interlacing of train tracks, she imagines disappeared pavilions of Louis XIV, she proposes to redesign the old buildings built during the age of the Sun King for artists who were passing through. The new creation space, which she calls “the artists’ grave”, is a monumental piece of architecture, the greater part of which is buried and whose emerging shape is a elegant greenhouse. LOS FOSOS OCULTOS DE LOS MONUMENTOS Karine Herman cuida la historia de cada arquitectura. El proyecto, según ella, debe corresponder a "un relato basado en el encuentro con un lugar, ya sea urbano o rural”. Esta atención al valor narrativo de un lugar le permitió, de estudiante, ganar varios concursos de ideas, antes de crear en 2002, con Jérôme Sigwalt, la sociedad k-architectures. Entre ambos, adquieren cierta notoriedad por las publicaciones de su primera realización, un estudio de toma de vistas habilitado en un antiguo almacén de París. Para realzar este lugar atípico, conciben una sala modular, una especie de entresuelo sobre ruedas, que puede desplazarse libremente por el espacio diáfano. La realización, impre-sionante y refinada, revela la idea de Karine Herman, que pretende despertar y amplificar la historia del lugar mediante la incorporación de sencillas estructuras. En busca de proyectos insólitos, presenta, por iniciativa propia, intervenciones arquitectónicas. Junto al periférico parisino, en un lazo de vías ferroviarias, imagina el modernísimo Hard Sweet Hotel en una antigua zona industrial urbana. En Marly-le-Roy, sobre las huellas de los pabellones de Louis XIV desaparecidos, propone redibujar los antiguos edificios reservados, en tiempos del Rey Sol, a los artistas que estaban de paso. El nuevo espacio de creación, que denomina “foso de artistas”, es una arquitectura monumental, en su mayoría enterrada, cuya forma emergente constituye un espléndido invernadero. .