Judo test specifique uchi komi

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Judo test specifique uchi komi
Science & Sports 22 (2007) 216–223
http://france.elsevier.com/direct/SCISPO/
Article original
Uchi-komi avec charge, une approche physiologique
d’un nouveau test spécifique au judo
An Uchi-komi with load, a physiological approach
of a new special judo test proposal
R. Almansbaa,*, E. Franchinib, S. Sterkowiczc
b
a
Laboratoire sport et santé, faculté des sciences du sport et de l’éducation physique, 12, avenue Camille-Jullian, 33607 Pessac cedex, France
School of Physical Education and Sport, University of Sao Paulo, 65, Avenue Mello-Moraes, Cidade Universitâria, CEP 05508-900, Sao Paulo, Brésil
c
Head of Department of Combat Sports, Academy of Physical Education, 78, Al. Jana-Pawła-II, 31-580 Kraków, Pologne
Reçu le 10 janvier 2007 ; accepté le 10 juin 2007
Disponible sur internet le 31 août 2007
Résumé
Objectifs. – L’objet de la présente étude est d’élaborer et de valider un test spécifique à la pratique du judo, proche de la compétition, pour
évaluer l’état de la forme physique du judoka.
Sujets et méthodes. – Vingt-trois judokas volontaires, de sexe masculin, âgés de 22 ± 3,62 ans ont participé à notre étude. Ils ont effectué le
test progressif de Leger et al. (1984), le test de détente verticale (Sargent test), le test navette australien (6 × 30 s/35 s de récupération), ainsi
qu’un test spécifique judo.
Résultats. – Les résultats obtenus montrent des corrélations significatives entre la puissance musculaire et le nombre d’Uchi-komi au palier
référence du test de judo (R = 0,52, p < 0,01). En outre, il en résulte d’autres corrélations entre le nombre d’Uchi-komi aux paliers (a + b),
correspondant aux meilleures performances réalisées et la puissance anaérobie traduite par la distance parcourue en 30 secondes au test navette
australien (R = 0,86, p < 0,01). Également, entre la capacité anaérobie représentée par la distance totale parcourue au test australien et le nombre
d’Uchi-komi total (R = 0,88, p < 0,01). La performance exprimée en nombre d’Uchi-komi est meilleure chez les judokas élites (E) que les subélites (SE) sur l’ensemble des paliers du test.
Conclusion. – Le test d’Uchi-komi reproduit les caractéristiques physiologiques d’un combat de judo. Par conséquent, il est un bon indicateur
de l’état de la forme physique spécifique du judoka et de sa capacité d’adaptation cardiovasculaire à l’effort.
© 2007 Publié par Elsevier Masson SAS.
Abstract
Objective. – The aim of this study was to elaborate and validate a specific test to evaluate the physical condition of judo players.
Subjects and methods. – Twenty-three volunteers, males, aged 22 ± 3.62 years old took part in our experiment. They did the progressive test
of Leger et al. (1984), vertical Jump test (Sargent test), Australian shuttle run test and a specific judo test.
Results. – The observed results showed significant correlations between muscular power and the number of Uchi-komi on the judo test
reference scale (R = 0.52, P < 0.01). Furthermore, there were other correlations between the number of Uchi-komi at the two first sets of specific
judo test and the anaerobic power represented by the distance covered in 30s at the Australian shuttle test (R = 0.86, P < 0.01), also between the
anaerobic capacity represented by the whole distance covered and the total number of Uchi-komi achieved at the judo test (R = 0.88, P < 0.01).
Conclusion. – The test reproduces the physiological characteristics of judo fight. It is a good indicator of the judoka’s physical fitness and
their cardiovascular adaptation in a physical effort.
© 2007 Publié par Elsevier Masson SAS.
* Auteur
correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (R. Almansba).
0765-1597/$ - see front matter © 2007 Publié par Elsevier Masson SAS.
doi:10.1016/j.scispo.2007.06.006
R. Almansba et al. / Science & Sports 22 (2007) 216–223
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Mots clés : Judo ; Fréquence cardiaque ; Puissance anaérobie ; Capacité anaérobie ; Test
Keywords: Judo; heart rate; Anaerobic power; Anaerobic capacity; Test
1. Introduction
L’Uchi-Komi est considéré comme un exercice fondamental
dans la préparation physique et technique du judoka. Il s’agit
de répétition rythmée d’une technique sans projection, sur un
ou plusieurs partenaires, dans le but d’améliorer l’exécution
d’un mouvement et la condition physique (vitesse, puissance,
force…) du judoka. Les deux moments de la réalisation technique du mouvement y sont inclus, le déséquilibre (Kuzushi),
le placement du corps avec ou sans charge du partenaire (Tsukuri).
Un combat de judo est composé d’une succession d’efforts,
intermittents, brefs et intenses, d’une durée totale de sept à huit
minutes et induit une forte sollicitation des différentes filières
énergétiques [9,10,17].
La durée effective de travail dans un combat de judo est de
2 min 52 s avec une durée totale de pause de 1 min 41 s [5,22],
une séquence de travail s’échelonne de 20 à 40 secondes entrecoupée par des pauses d’une dizaine de secondes en moyenne
qui augmentent progressivement au fur et à mesure du combat
[5,9,17,19,22]. La moyenne des taux de lactates après un combat est de 13 ± 4 mmol/l, témoignant ainsi la forte mobilisation
de la glycolyse anaérobie [10,16,20]. Cependant, il n’existe pas
de consensus quant à la filière prépondérante du métabolisme
aérobie ou anaérobie lors de ce type d’effort [18]. La fréquence
cardiaque moyenne au cours des combats de judo fluctue de
175 à 185 bats/min avec des pics à 198 bats/min [7].
On retrouve dans le judo, différentes phases de travail de
cette activité dite multifactorielle :
● phases de travail debout (nage-waza) caractérisées par un
effort isométrique au niveau du membre supérieur (utilisation de la force statique) et travail dynamique, voire explosif
au niveau du membre inférieur (utilisation de la force
pseudodynamique) ;
● phases de travail au sol (ne-waza) où l’effort est surtout isométrique (utilisation de la force pseudodynamique maximale) pour conserver une posture ou contrôler son adversaire [14].
vient d’ajouter une difficulté pour expertiser la performance
du judoka. Thomas et al. [24] ont proposé une adaptation du
test de Leger et al. (1984) au judo, consistant à réduire la distance entre deux bornes de 15 à 20 m et à réaliser au passage
de celle-ci un mouvement ample en judo. D’après ces auteurs,
ce test mesure la puissance aérobie maximale du judoka. Mais
de grandes imprécisions ont été relevées, compte tenu de la
difficulté à dissocier ce qui est lié à l’habileté motrice et ce
qui est lié à la consommation maximale d’oxygène.
Une étude récente menée par Blais et al. [3] a consisté à la
mise en place d’un dispositif complexe de musculation spécifique, permettant d’effectuer des exercices spécifiques dans le
but d’améliorer la performance du judoka. Toutefois, des
contraintes majeures peuvent être relevées dans ce type
d’entraînement qui rend le judoka très réticent à reproduire
des exercices inhabituels.
L’objet de la présente étude est d’élaborer et valider un test
spécifique à la pratique du judo, proche de la compétition,
représentatif de l’effort fourni lors d’un combat de judo tant
au niveau qualitatif (respect des différentes phases observées
lors d’un combat de judo) qu’au niveau quantitatif (respect
des durées des séquences de travail, de pause…), cela, dans
le but de nous procurer des indications témoignant de l’état
de la forme physique spécifique du judoka et de son adaptation
cardiovasculaire à un effort propre à l’activité judo.
2. Matériel et méthodes
2.1. Sujets
Vingt-trois judokas (11 élites et 12 subélites) appartenant au
Racing Club de France Judo (club de haut niveau) ont participé
à cette étude. Ils sont tous des judokas confirmés, s’entraînent
régulièrement, au minimum huit heures par semaine. Les judokas élites sont tous des internationaux, s’entraînant en moyenne
de 8 à 12 fois par semaine au pôle France de l’INSEP.
Les caractéristiques des sujets sont représentées dans le
Tableau 1.
2.2. Mesures anthropométriques
Les tests d’aptitudes physiques fournissent d’importantes
informations sur les caractéristiques physiologiques des sports
compétitifs. Manifestement, leur utilisation présente un grand
intérêt pour la programmation de la charge d’entraînement.
Mais ces tests restent limités quant à leurs possibilités d’adaptation aux sports de combat tel que le judo [1,4,9,24,25]. Les
épreuves d’effort aux intensités variables pratiquées sur bicyclette ergométrique semblent reproduire les caractéristiques
physiologiques d’un combat de judo [26]. Cependant, l’expérience du terrain nous montre que les judokas les plus performants dans ces tests ne sont pas forcément les plus efficaces en
compétition de judo. Autrement dit, la notion de spécificité
Les mesures anthropométriques ont été effectuées au repos
avant l’entraînement pour tous les sujets. L’estimation de
l’adiposité a été réalisée à partir de la technique des quatre
plis cutanés (subscapulaire, tricipital, bicipital et suprailiaque) recommandée par le Conseil de l’Europe et exploitée
Tableau 1
Caractéristiques physiques de la population
Niveau de
performance
Élite
Subélite
Nombre de
sujets
11
12
Âge (ans)
Poids (kg)
Taille (cm)
22,4 ± 3,9
21,8 ± 3,4
74 ± 6
73,1 ± 11,4
174,9 ± 7,4
174,5 ± 7,8
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par les formules proposées par Durnin et Womersley en 1977
[27].
2.3. Test progressif de Leger et al. (1984)
La fréquence cardiaque maximale a été déterminée à partir
d’un test progressif de Leger et al. (1984) [13] par palier d’une
minute. L’augmentation de la vitesse est de 0,5 km/h par
minute. Elle est assurée par l’intermédiaire d’une cassette
audio préalablement enregistrée.
Le sujet porte un cardiofréquencemètre permettant l’enregistrement de la fréquence cardiaque toutes les 15 secondes. Il
effectue des navettes sur une distance de 20 m, suivant un
rythme imposé par des bips sonores. Le test est arrêté lorsque
le sujet ne peut plus suivre la course. La fréquence cardiaque
maximale est celle affichée sur le cardiofréquencemètre au dernier palier. Plusieurs sujets ont été évalués à la fois.
2.4. Test de détente verticale
Le test de détente verticale que nous avons utilisé est de
type Sargent test (Sargent 1921) [21]. Ce dernier permet
d’évaluer indirectement la puissance musculaire des membres
inférieurs des sujets.
Le sujet, de profil par rapport à la planche, place ses pointes
de pieds sur une ligne située à 30 cm en avant de la projection
verticale de la planche. Les extrémités des doigts sont passées à
la craie. Le bras du côté du mur est levé en extension maximale, talons au sol, l’extrémité du majeur imprime une première marque (h0) sur la planche. Sans prendre d’élan, de la
position jambes fléchies à 30°, le sujet saute aussi haut que
possible. Le bras en extension imprime une seconde marque
sur la planche (h1).
Trois essais sont accordés pour chaque sujet, le meilleur
score est pris en compte.
La puissance extrapolée est obtenue à l’aide de la formule
de Lewis [21] qui s’écrit sous la forme suivante :
pffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffiffi
PðwattÞ ¼ 21; 72 poidsðkgÞ h1 h0ðmÞ
Trois types de résultats peuvent être exploités :
● la meilleure performance possible en 30 secondes (plus
grande distance parcourue) qui permet une appréciation de
la puissance du métabolisme anaérobie ;
● la distance totale parcourue qui nous renseigne sur la capacité du métabolisme anaérobie ;
● la décroissance de la distance parcourue, entre les six séries,
reflétant l’endurance anaérobie ou l’indice de fatigue lié à
une forte acidose musculaire.
2.6. Test spécifique judo
Le test spécifique judo tente de reproduire au maximum les
caractéristiques physiologiques d’un combat de judo. Ainsi, il
comportera différentes phases de travail :
● une phase de travail isométrique au niveau du train supérieur, correspondant à la phase de préhension (Kumi-Kata),
très déterminante lors d’un combat de judo ;
● une phase de travail dynamique et statodynamique composée de déplacements et de répétition d’actions successives
correspondant au déséquilibre, au placement du corps et à
la phase d’explosion.
2.5. Test (navettes de 30 secondes + récupération
de 35 secondes) × 6 ou « test australien »
Ces différentes phases seront intégrées dans une séquence
de travail qui s’effectuera à intensité supramaximale. La répétition de ces phases de travail sera entrecoupée par des périodes
de pauses croissantes tout au long du test.
La difficulté de ce test résidera donc dans le fait d’enchaîner
différentes séquences de travail de plus en plus intenses en
gérant des périodes de récupération très brèves.
Le judoka expérimenté doit réaliser six paliers. La durée
d’un palier est de 23 secondes et accroît de trois secondes par
palier, entrecoupée par des pauses allant de 4 à 12 secondes et
croissante de deux secondes par palier. Durant les séquences
d’efforts, le judoka devra réaliser à intensité maximale, sans
pour autant négliger l’aspect technique de l’activité, différentes
phases de travail. Au préalable, il aura réalisé le premier palier
(23 secondes), hors protocole enchaîné, qui servira de référence
en comparaison avec les autres paliers.
Les séquences de travail sont réparties comme suit :
Pour évaluer le métabolisme anaérobie lactique, nous avons
utilisé le test Navette Australien décrit par Cazorla et al., 2004
[6].
Des couloirs de 1 m sont déterminés par des bornes placées
à 5 m les unes des autres. Plusieurs sujets peuvent donc être
évalués en même temps. Le test consiste à parcourir la plus
grande distance possible en 30 secondes en faisant des allersretours de 5 m, 10 m, 15 m, puis 20 m. On compte la distance
parcourue en 30 secondes. Pendant la récupération de 35 secondes, les sujets rejoignent leur position de départ et ainsi de suite
pendant six répétitions. Les sujets portent des cardiofréquencemètres permettant l’enregistrement de la fréquence cardiaque
toutes les cinq secondes.
● phase de préhension : durant trois secondes le judoka devra
saisir une manche et un revers d’un kimono pendu à une
barre fixe, il devra rester en position isométrique en formant
un angle de 30° à 120° entre le bras et l’avant-bras (position
Kumi-kata). Cette durée est croissante de trois secondes par
palier ;
● phase d’explosion : en descendant de la barre fixe, le judoka
effectue des navettes. Il court vers l’un des deux uke (attaqués) pour effectuer des Uchi-komi avec charge (tori charge
uke), sur un mouvement d’épaule (Seoi-nage), puis se dirige
vers l’autre uke et pratique un mouvement de hanche (Sode
tsuri-komi-goshi) ainsi de suite pendant 20 secondes
(Fig. 1).
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○ moyennement similaire (3) ;
○ similaire (4).
Les différents tests physiques ont été espacés d’une période
de 72 heures pour permettre aux judokas d’exprimer au maximum leurs potentiels énergétiques.
3. Résultats
Fig. 1. Illustration de la mise en place matérielle du test de judo.
Ces différentes phases de travail sont gérées par l’émission
de signaux sonores préalablement enregistrés sur un cédérom
(CD) audio.
Tori (attaquant) et les deux uke (attaqués) sont distants de
4 m, distance séparant les deux combattants lors d’une compétition officielle en judo. La barre fixe (d’une largeur de 1 m) se
trouve au milieu du mur, une hauteur de 2,50 m et une profondeur à 50 cm du mur. Un kimono d’une taille XL pendu à la
barre fixe, les deux uke se préparent en mouvement en tendant
les bras afin d’être saisis facilement. Naturellement, ils ne
résistent pas mais restent toniques. Celui qui attaque (Tori)
porte un cardiofréquencemètre, permettant l’enregistrement de
la fréquence cardiaque toutes les cinq secondes. Le but pour
Tori est de réaliser le maximum d’Uchi-komi à chaque palier.
Nous avons procédé à un essai du test dans le cadre de l’entraînement. Il a été effectué par tous les sujets de l’étude, sans
matériel de mesure. Ainsi, il nous a servi comme un apprentissage préalable au test.
À travers ce test, notre objectif était de reproduire un effort
semblable à celui fourni lors d’un combat de judo tant au
niveau des sensations qu’au niveau de l’effort lui-même. Les
judokas devaient, à l’issue du test, être amenés à épuisement
physique, physiologique et psychologique. Nous espérions
aboutir à une baisse du rythme dans la réalisation des techniques, une altération dans cette même réalisation ou éventuellement les deux [4].
Pour mieux nous rendre compte de ces deux facteurs, nous
avons demandé aux judokas leurs sensations à travers ce questionnaire.
● Ce test vous a t-il paru difficile ? Si oui à quel niveau ?
● À partir de quel palier avez-vous commencé à ressentir une
baisse dans le rythme et/ou une dégradation de la
technique ?
● Ce test est-il représentatif de l’effort que vous fournissez
durant un combat de judo de cinq minutes lors d’une compétition officielle ? De quel niveau ? Régional ?
Interrégional ? National ? International ?
● Quel est le niveau de similitude entre ce test et l’effort fournit lors d’un combat de judo ?
○ non similaire (1) ;
○ peu similaire (2) ;
Les valeurs moyennes des données anthropométriques des
sujets montrent une homogénéité des groupes pour l’âge, le
poids, la taille, ainsi que pour le pourcentage de la masse
grasse et la masse maigre.
Les valeurs moyennes et écart-types des sujets sont représentés dans les Tableaux 1 et 2.
3.1. Test progressif de Leger et al. (1984)
La fréquence cardiaque moyenne maximale, obtenue au test
de Leger et al. (1984), est moins élevée chez les judokas élites
que les subélites (182 versus 192 bats/min). La consommation
maximale d’oxygènes VO2max est plus importante chez les
sujets E (élite) que ceux de SE (subélite) (60,5 versus
57,3 ml/kg par minute).
Les valeurs (moyenne et écart-type) de la fréquence cardiaque maximale et de la consommation maximale d’oxygène
sont représentées dans le Tableau 3.
3.2. Test de détente verticale
La puissance musculaire des membres inférieurs est nettement plus développée chez le groupe E.
Les valeurs (moyenne et écart-type) sont représentées dans
le Tableau 4.
Tableau 2
Caractéristiques anthropométriques des sujets
Niveau de
performance
Élite
Subélite
Nombre de
sujets
11
12
Masse grasse (%)
Masse maigre (kg)
11,1 ± 0,8
12,2 ± 1,9
66,2 ± 7,5
64,3 ± 9,7
Tableau 3
Résultats du test progressif de Leger et al. (1984
Niveau de performance
Élite
Subélite
FC maximale
(bats/min)
188 ± 2
192 ± 4
VO2
max
(ml/kg par minute)
60,5 ± 4,6
57,3 ± 3,7
Tableau 4
Résultats du test de détente verticale
Niveau de
performance
Détente
Puissance
verticale
extrapolée
(cm)
(W)
Élite
62,1 ± 3,4
1259 ± 153
Subélite
54,1 ± 6,7
1179 ± 215
a
Puissance anaérobie extrapolée normalisée
b
Puissance anaérobie extrapolée normalisée
Puissancea
(W/kg)
Puissanceb
(W/kg par
minute)
16,9 ± 0.9
19,2 ± 0,9
16,0 ± 1,0
18,1 ± 0,9
au poids corporel.
à la masse maigre.
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Tableau 5
Résultats du test navette australien (6 × 30 s/35 s de récupération)
Niveau de
performance
Élite
Subélite
Distance 30 s
navette (m)
142,8 ± 6,0
137,0 ± 0,9
Distance totale
(6 × 30 s) (m)
746,2 ± 25,5
691,9 ± 56,8
Indice de
fatigue (%)
80 ± 4
74 ± 7
FC maximale
(bats/min)
188 ± 12
192 ± 6
3.3. Test navette australien
La fréquence cardiaque maximale moyenne enregistrée au
test navette australien est plus élevée chez le groupe de SE.
Les valeurs (moyenne et écart-type), de la distance parcourue et de la fréquence cardiaque maximale, obtenues au test
navette australien sont représentées dans le Tableau 5.
Les valeurs moyennes de la fréquence cardiaque sont égales
statistiquement dans les trois tests.
Les valeurs moyennes des fréquences cardiaques maximales
obtenues lors des trois tests sont représentées dans la Fig. 2.
3.4. Test spécifique judo
Les valeurs (moyenne et écart-type) du nombre d’Uchi-komi
et de la fréquence cardiaque enregistrées au cours du test spécifique judo sont représentées dans le Tableau 6.
Les valeurs moyennes du nombre d’Uchi-komi obtenues au
test judo décroissent du premier palier jusqu’au troisième, puis
on observe une amélioration du quatrième jusqu’au dernier
palier.
Les valeurs moyennes du nombre d’Uchi-komi enregistrées
sur l’ensemble des paliers sont représentées dans la Fig. 3.
3.5. Comparaison des valeurs de la fréquence cardiaque
obtenue au test de judo à celles de la littérature
Le Tableau 7 fait apparaître un écart faible entre les valeurs
des fréquences cardiaques relevées au test spécifique judo et
Fig. 2. Fréquence cardiaque maximale au test australien, test progressif et au
test spécifique judo.
Fig. 3. Évolution du nombre d’Uchi-komi sur l’ensemble des paliers.
celles retrouvées dans la littérature décrivant un combat de
judo.
La superposition des courbes des deux groupes (Fig. 4), E et
SE nous ont permis de déceler trois éléments qui peuvent nous
permettre à distinguer les deux groupes :
● les sujets E présentent une fréquence cardiaque moyenne
bien inférieure à celle des sujets SE ;
● l’élévation de la fréquence cardiaque est plus progressive
chez les sujets E que chez les sujets SE ;
● la récupération subséquente de l’effort apparaît plus rapide
chez les sujets E, que chez ceux de SE.
4. Discussion
4.1. Représentativité du test
Le questionnaire a révélé que pour une grande majorité, ce
test était éprouvant à cause du rythme irrégulier et de la difficulté à doser l’effort entre les différents paliers. Trois judokas
de SE ont souligné une difficulté sur le plan cognitif à enchaîner deux techniques de familles différentes en très peu de
temps.
Quatorze judokas se sont rendus compte d’une baisse de
leur performance dans les deux derniers paliers et reconnaissent tous que la fatigue engendrée par ce test est comparable
à celle ressentie après un combat de judo de cinq minutes,
notamment au niveau cardiorespiratoire et musculaire.
Pour nous rendre compte de l’objectivité de ces informations, nous avons eu recours à l’évaluation semi-qualitative
Fig. 4. Comparaison de l’évolution de la fréquence cardiaque moyenne chez les
deux groupes.
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par la vidéo. Nous avons constaté que tous les sujets ont subi
une diminution du rythme dans la vitesse d’exécution.
Elle se manifeste plus ou moins tardivement selon le niveau
du judoka. Elle annonce souvent une dégradation de la technique qui, beaucoup plus marquée dans le dernier palier,
manque de contrôle, perte de lucidité, manque de précision,
Uchi-komi incomplet et confusion technique chez deux sujets
de SE.
Ce constat nous semble être un indicateur quant à l’épuisement psychologique et physiologique recherché dans la réalisation du test.
Les valeurs enregistrées de la fréquence cardiaque maximale
(Fig. 2) semblent renforcer cette tendance. En effet, la fréquence cardiaque maximale réelle, relevée lors du test progressif, est statistiquement égale à celle relevée lors du test de judo
(191 versus 192 bats/min).
La fréquence cardiaque au cours du test évolue selon un
profil similaire chez les deux groupes. Une première phase de
croissance très rapide (première minute) due certainement à un
stress physiologique. Dans la même perspective, Beau [1] note
une élévation de la fréquence cardiaque de 38 bats/min en cinq
secondes au commencement du combat et conclue que celle-ci
est certainement la conséquence d’une anticipation du système
neurovégétatif.
La suite du test met en évidence une fréquence cardiaque en
forme de dent de scies, similaire à celle décrites par Berton et
al. [2] traduisant des fluctuations marquées par de différentes
séquences de travail et de pause au cours d’un combat de judo.
Les valeurs moyennes de la fréquence cardiaque relevée au test
judo est de 178 ± 5 bats/min avec des pics à 191 ± 7 bats/min.
Nos résultats sont comparables à ceux reportés par Degoutte et
al. [7] qui observent aussi une fréquence cardiaque de
182 ± 7 bats/min avec des pics à 198 ± 7 bats/min chez 16
judokas de niveau interrégional. Ces premiers restent bien inférieurs aux secondes, cette différence est due certainement à la
qualification de nos sujets expertisés. Nos résultats, en accord
avec les études McArdle et al. [15], montrent que chez les
sujets très entraînés, les réponses de la fréquence cardiaques
sont plus basses que chez les sujets moins entraînés.
L’intensité de travail au test de judo s’échelonne de 89 à
95 % de la fréquence cardiaque maximale. Celle-ci est identique à celle décrite par Degoutte et al. [7] qui observent également une intensité de travail allant de 90 à 95 % de la fréquence cardiaque maximale.
Par ailleurs, la fréquence cardiaque de récupération chute de
32 pulsations en moyenne, dès la première minute. Nos résultats s’accordent avec ceux de Sterkowicz et al. [23] qui relèvent les mêmes valeurs lors d’un test de terrain spécifique judo.
L’analyse de la distribution du nombre d’Uchi-komi réalisé
(Fig. 3), révèle une meilleure performance au premier palier,
221
cela peut être interprété par un état de fraîcheur au début du
test, ensuite une diminution du nombre d’Uchi-komi dès le
deuxième palier jusqu’au cinquième palier, celle-ci est due certainement à un état de fatigue. Néanmoins, on note une progression au dernier palier. Nos résultats coïncident avec ceux
de Sterkowicz et al. [23] qui observent une fréquence d’attaque
plus élevée pendant la première et la dernière minute du combat de judo.
4.2. Sensibilité du test
Les éléments, qui peuvent nous permettre de justifier des
hypothèses quant à la sensibilité de ce test, sont la fréquence
cardiaque d’une part, le nombre d’Uchi-komi sur les différents
paliers, et le niveau d’entraînement des sujets expertisés d’autre
part.
Nous avons comparé des données des sujets E à celles des
sujets SE (Tableau 6), les résultats sont très éloquents puisque
les premiers s’entraînent de façon régulière et intense à raison
de 8 à 12 entraînements par semaine au pôle France en plus des
compétitions de haut niveau, contre cinq au maximum pour les
judokas SE qui n’ont pas comme obligation un résultat international.
Par ailleurs, lorsque la performance est traduite par le nombre
d’Uchi-komi réalisé au total. Nous avons retrouvé des corrélations significatives entre le niveau de performance des sujets et
le nombre d’Uchi-komi réalisés (R = 0,79, p < 0,01). Ces résultats confortent l’hypothèse au sujet de la sensibilité du test.
De plus, la sensation de la fatigue induite par le test diffère
selon le niveau des judokas. En effet, les athlètes E ont approprié cette fatigue à celle produite par combat de judo de niveau
interrégional. En revanche, pour ceux de SE est comparable à
celle d’un combat de niveau national. Ces indications affirment
une certaine sensibilité du test. On peut interpréter ces résultats
par le fait que les judokas E dosent mieux leurs efforts pendant
le test. Ils ont une meilleure adaptation cardiovasculaire à
l’effort.
4.3. Validité du test
La corrélation obtenue entre le test de référence et la puissance maximale anaérobie extrapolée du test de détente verticale est faible mais significative (R = 0,52, p < 0,05). Ce résultat est certainement dû à la durée du test. En effet, la
participation de la glycolyse anaérobie est très importante.
Cela aurait été plus intéressant si on avait mesuré le nombre
d’Uchi-komi sur une durée plus courte pour mieux appréhender
la puissance anaérobie maximale du judoka. Nos résultats sont
identiques à ceux de Sterkowicz et al. [23] qui ont obtenu une
faible corrélation (R = 0,54, p < 0,05) entre la puissance maxi-
Tableau 6
Résultats du test spécifique judo chez les deux groupes
Niveau de performance
Élite
Subélite
Nombre d'Uchi komi au
palier référence
11 ± 1
10 ± 1
Nombre d'Uchi-komi
aux paliers (a + b)
21 ± 1
19 ± 2
Nombre total d'Uchikomi
58 ± 2
55 ± 5
FC max (bats/min)
FC moyenne (bats/min)
188 ± 5
194 ± 6
174 ± 3
181 ± 5
222
R. Almansba et al. / Science & Sports 22 (2007) 216–223
male anaérobie au test Wingate et le nombre de projection réalisés en 15 secondes.
La performance des judokas est corrélée à leur puissance
anaérobie maximale relative. Celle-ci, rapportée à la masse
maigre, ne nous donne pas plus d’indication que celle rapportée à la masse corporelle. Cela peut s’expliquer certainement
par la forte corrélation entre le poids et la masse maigre des
judokas (R = 0,98, p < 0,01). Nos résultats paraissent conforter
les études de Favre-Juvin et Sterkowicz et al. [11,23] qui montrent que la puissance maximale anaérobie est le seul paramètre
physiologique à être corrélé avec la performance du judoka.
La puissance anaérobie exprimée par le plus grand nombre
d’Uchi-komi réalisés sur deux paliers est propre à chaque sujet.
Autrement dit, chaque judoka a sa propre stratégie dans le
dosage de l’effort. C’est pourquoi, nous avons mesuré le nombre d’Uchi-Komi sur les deux meilleurs paliers pour mieux
approcher la puissance anaérobie du sujet.
La puissance du métabolisme anaérobie traduite par la distance parcourue au test navette en 30 secondes est fortement
corrélée aux nombres d’Uchi-komi réalisés aux deux meilleurs
paliers du test (a + b) [R = 0,89, p < 0,01] (Fig. 5A). L’étude
de Desparnat [8] chez les judokas montre une forte corrélation
entre la puissance moyenne rapportée au poids du corps et la
distance parcourue en 30 secondes.
Donc, le test spécifique judo procure une bonne appréciation de la puissance anaérobie du judoka lors d’un exercice
propre à sa spécialité.
La capacité anaérobie exprimée par la distance totale parcourue au test navette australien est fortement corrélée au nombre total d’Uchi-komi réalisé (R = 0,86, p < 0,01) (Fig. 5B).
Donc le test spécifique judo reflète significativement la capacité anaérobie du judoka.
La fréquence cardiaque maximale moyenne des sujets enregistrée lors du test spécifique judo est statistiquement égale à
celle relevée lors du test progressif. Par conséquent, le test spécifique judo satisfait les critères d’un test maximal sur le plan
de sollicitation cardiaque. La forte corrélation obtenue entre les
deux variables (R = 0,88, p < 0,01) (Fig. 5C) confirme nos
propos.
5. Conclusion
Ce test de terrain présente un grand intérêt, celui d’être facilement accessible (condition d’un test de terrain), spécifique à
la pratique du judo et proche de ce qui se produit au cours d’un
combat de judo (séquence de travail et de repos, intensité, facteur temporel, facteur cognitif, aspect technique).
Le test spécifique judo est validé et allie les avantages d’un
test de terrain (motivation, choix de la période, matériels), proche de ce qui se produit physiologiquement en combat de judo.
Ce test peut être utilisé comme un indicateur de l’état de forme
physique du judoka.
Les sujets retrouvent en effet des sensations et des actions
spécifiques à l’activité judo tant sur le plan technique (enchaînement des actions, spécificité et variété des techniques) que
sur le plan physiologique (essoufflement, augmentation de la
Fig. 5. Relation et dispersion des valeurs. A : palier (a + b) au test judo et la
distance parcourue sur 30 secondes au test navette australien. B : nombre total
d’Uchi-komi et la distance totale parcourue au test australien. C : fréquence
cardiaque maximale au test judo et celle obtenue au test progressif.
fréquence cardiaque, rupture du rythme de travail, fluctuation
des intensités de travail et de repos). En ce sens, ce test paraît
assez représentatif de l’effort résulté d’un combat de judo.
De plus, l’étude des résultats obtenus fait apparaître des
niveaux de performance différents chez les judokas expérimentés. Ce constat tend alors à prouver une certaine sensibilité de
ce test.
Ce test permettra de contrôler l’état de forme physique du
judoka et d’ajuster plus rationnellement sa préparation physique d’une façon plus objective que ce qui est réalisé par les
tests de laboratoire.
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Tableau 7
Comparaison des valeurs des fréquences cardiaques enregistrées au test de judo à celles retrouvées dans la littérature
FC (b/min)
FCmoy
FCmax
FCmin
FCmax–Fmin
FCmax–FCmoy
FCmax (%)
Valeurs limites
181–206
154–181
10–50
11–25
89–95 %
Moyenne
171–186
175–185
178–191
178
169–186
175
13–51
15
21
93 %
Écart-type
182
184
± 5,07
189–221
191
179
198
197
± 6,56
± 6,0
± 6,6
± 10,64
175
± 0,71
22
± 14,61
±6
± 12,26
± 7,3
± 4,46
146
163
92 %
Références
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FC après 1 minute
de repos
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± 8,09
± 2,24
± 9,18
± 10
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