Le mariage des enfants et les crises humanitaires
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Le mariage des enfants et les crises humanitaires
Le mariage des enfants et les crises humanitaires - juin 2016 Introduction Un nombre croissant de rapports montrent qu’en temps de crise, l’incidence du mariage des enfants augmente, touchant de manière disproportionnée les jeunes filles.1 Pourtant, ces adolescentes continuent d’être laissées pour compte lors d’interventions humanitaires. Cette note d’information décrit ce que nous savons sur le mariage des enfants en temps de crises humanitaires, met en avant un certain nombre d’initiatives cherchant mettre fin à cette pratique dans ces contextes, et formule des recommandations sur les progrès à entreprendre. Cette note d’information s’appuie sur l’expérience de plusieurs membres de Filles, Pas Epouses travaillant sur la question. Il convient de souligner quatre points clés : Sept des dix pays ayant les taux de mariages d’enfants les plus élevés sont considérés comme étant des États fragiles. Nous ne pouvons pas ignorer la question du mariage des enfants dans ces contextes. 2 Les taux de mariages d’enfants ont augmenté dans certains contextes de crises. Les inégalités de genre restent l’une des causes profondes du mariage des enfants tant en contextes stables que fragiles. Néanmoins la pratique tend à augmenter en temps de crise : les parents voient souvent le mariage de leurs filles comme un moyen de faire face aux difficultés économiques aggravées par la crise, et de protéger leurs filles contre la montée des violences. En réalité, cette pratique entraîne un large éventail de conséquences néfastes. La question du mariage des enfants en temps de crise n’est pas suffisamment abordée. Il s’agit d’une problématique transversale qui nécessite une action coordonnée à travers tous les secteurs, et ce dès le début d’une crise. Davantage de recherche est nécessaire pour comprendre l’impact des différents types de crise sur le mariage des enfants, la manière dont les programmes sur le mariage des enfants peuvent être adaptés à ces contextes, et dont la question du mariage des enfants peut être intégrée à l’action humanitaire. La recherche doit servir à guider et renforcer les interventions visant à mettre fin au mariage des enfants. Cependant, le besoin en recherche ne doit pas pour autant être utilisé comme excuse à l’inaction. 1. Que savons-nous sur le mariage des enfants durant les crises humanitaires ? Les crises humanitaires peuvent englober un large éventail de situations avant, pendant et après les catastrophes naturelles, les conflits ou les épidémies.3 Elles aggravent les situations 1Consultez la liste de ressources de Filles, Pas Epouses sur le mariage des enfants pendant les crises humanitaires (veuillez noter que la plupart des ressources sont en anglais). 2Le Niger, la République centrafricaine, le Tchad, le Mali, le Soudan du Sud, la Guinée et le Bangladesh sont répertoriés comme des États fragiles, selon la définition de l’OECD. Définition disponible dans Etats de fragilité 2015: Réaliser les ambitions de l’après-2015. Points Clés. Edition révisée, 2015. 3Dans un rapport de 2007, l’Organisation mondiale de la santé définit une crise comme étant « un événement ou une série d’événements qui constitue une grave menace à la santé, à la sécurité ou au bien-être d’une communauté ou d’un autre groupe de personnes, sur un vaste territoire. Les conflits armés, les épidémies, la famine, les catastrophes naturelles ou écologiques et d’autres situations d’urgence majeures peuvent tous être accompagnés d’une crise humanitaire ou y mener ». de pauvreté et d’insécurité, et de manque d’accès à l’éducation, des facteurs qui favorisent tous le mariage des enfants. Pour les familles pauvres ayant perdu leur maison, leurs terres et leurs moyens de subsistance suite à une crise, donner leurs filles en mariage peut sembler la seule issue possible pour faire face aux difficultés financières en réduisant le nombre de bouches à nourrir ou dans certaines régions en recevant « le prix de la fiancée ».4 5 Les familles vivant dans des contextes de crise anticipent souvent une montée des violences et perçoivent le mariage de leurs filles comme un moyen de les protéger contre d’éventuelles agressions sexuelles, malgré le fait qu’en réalité, les jeunes filles mariées subissent davantage de violences sexuelles au sein de leur ménage. Dans de nombreuses communautés, la virginité et la sexualité féminine sont liées à l’honneur de la famille, et les parents préfèrent s’assurer que leurs filles se marient jeunes pour garantir leur virginité jusqu’au mariage.6 Dans certaines zones de conflit, il arrive aussi que les jeunes filles soient mariées de force, contre la volonté de leurs parents. Les causes du mariage des enfants varient selon les contextes. C’est pourquoi les solutions envisagées ne peuvent être généralisées. Le mariage des enfants et les conflits En situation de conflit, les femmes et les filles sont les plus exposées au risque de violence sexuelle. Selon certaines sources, le viol, la torture et la prostitution forcée, parfois sous couvert d’un « mariage », sont utilisés comme armes de guerre, fragilisant les familles et les communautés, sans que les auteurs ne soient punis par la loi.7 En Iraq et en Syrie, des groupes terroristes ont enlevé des filles et des femmes comme « butin de guerre » pour être violées, vendues, offertes ou mariées contre leur gré. La minorité Yézidi a été particulièrement touchée.8 En Somalie, pays déchiré par la guerre, des filles ont été enlevées de leur école et mariées de force à des combattants du groupe islamiste al-Shabaab en 2010 et 2011. Les parents refusant de donner leurs filles ont été menacés ou tués.9 Au Nigéria, le groupe islamiste Boko Haram a recours à des pratiques similaires, comme le démontre l’enlèvement de plus de 270 lycéennes en 2014. Ces dernières ont été soumises à diverses formes de violence, y compris le mariage forcé.10 Dans certains contextes, les familles se tournent également vers le mariage des enfants pour protéger les filles contre d’autres types de violence. Gayle Tzemach Lemmon, Fragile States, Fragile Lives Child Marriage Amid Disaster and Conflict, 2014. certaines communautés, la famille du fiancé doit verser une certaine somme d’argent à la famille de la fiancée. Un membre du partenariat Filles, Pas Epouses travaillant au Moyen-Orient et en Asie a signalé qu’en Afghanistan et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le versement du prix de la fiancée joue un rôle déterminant dans la décision des parents de marier leurs filles. 6 CARE UK, To Protect Her Honour: child marriage in emergencies, the fatal confusion between protecting girls and sexual violence, 2015. 7 Ibid.; World Vision UK, Untying the knot: exploring early marriage in fragile states, 2013. 8 UNFPA, State of the World Population 2015, Shelter for the storm: a transformative agenda for women and girls in a crisis-prone world, 2015. 9 Human Rights Watch, No place for children: child recruitment, forced marriage, and attacks on schools in Somalia. 10 Human Rights Watch, Those terrible weeks in their camp: Boko Haram violence against women and girls in northeast Nigeria, 2014. 4 5Dans 2 Pendant la guerre au Sri Lanka, les parents craignaient le recrutement forcé de leurs filles par l’organisation des Tigres de libération de l’Îlam tamoul dans le nord et l’est du pays, pensant que le groupe armé ne recruterait pas les jeunes filles mariées.11 Le mariage des enfants et les déplacements de population Les conflits favorisent le déplacement de populations à travers le monde. Dans certains cas, les familles fuient les zones de conflit en raison de la vulnérabilité des filles dans de tels contextes. Les déplacements en eux-mêmes peuvent également accentuer la vulnérabilité des filles au mariage des enfants en raison de l’affaiblissement des réseaux sociaux et de l’exposition des filles aux risques de violence sexuelle. Dans la communauté des réfugiés de Kobané en Turquie, les familles ont déclaré avoir fui leur pays d’origine notamment pour protéger leurs filles contre les violences sexuelles et le mariage forcé aux combattants armés.12 Dans les communautés réfugiées syriennes en Jordanie, les taux de mariages enregistrés pour les filles de moins de 18 ans ont rapidement augmenté. Entre 2011 et 2014, les taux ont presque triplé, passant de 12 % à environ 32 %.13 La protection de l’honneur familial et la volonté de contrôler la sexualité des filles ont été des facteurs clés favorisant le mariage des enfants dans ce contexte.14 À Kousseri, dans le nord du Cameroun, les familles vivant dans des conditions d’extrême pauvreté dans les camps de personnes déplacées et de réfugiés se disent plus enclines à marier leurs filles en l’absence d’autres alternatives.15 Dans le nord du Nigéria, il a été observé que les filles vivant dans des camps de personnes déplacées et de réfugiés sont plus exposées aux mariages d’enfants en raison de l’effondrement des réseaux sociaux et des conditions de pauvreté extrême.16 Le mariage des enfants et les catastrophes naturelles Au cours des dernières décennies, le nombre de catastrophes naturelles a augmenté,17 menaçant l’accès aux services de base, tels que la scolarisation, accentuant la vulnérabilité des filles et le risque de mariages d’enfants. Plusieurs pays dont la vulnérabilité aux changements climatiques est élevée enregistrent ont aussi un taux élevé de mariages d’enfants.18 11 FOKUS Women, Post war trends in child marriage, Sri Lanka, 2015. Op.cit. CARE UK, To Protect Her Honour: child marriage in emergencies, the fatal confusion between protecting girls and sexual violence, 2015. 13 UNICEF, A Study on Early Marriage in Jordan, 2014. 14 Op.cit. CARE UK, To Protect Her Honour: child marriage in emergencies, the fatal confusion between protecting girls and sexual violence, 2015. 15Selon un membre de Filles, Pas Epouses basé au Cameroun, les familles fuyant les régions occupées par Boko Haram et vivant dans des conditions d’extrême pauvreté dans des camps, envoient souvent leurs filles vendre des produits seules dans la rue où elles reçoivent des propositions de mariage. 16Dans un entretien, un membre de Filles, Pas Epouses travaillant au Nigéria a indiqué que les hommes pensent souvent qu’il est plus facile d’épouser des adolescentes orphelines, vivant seules dans les camps. Des tendances similaires ont été observées durant la guerre civile et pendant l’épidémie d’Ebola en Sierra Leone. 17Il y a eu 450 catastrophes naturelles par an pendant la dernière décennie contre 90 catastrophes naturelles par an dans les années 1970, selon le rapport de Plan International : Parce que je suis une fille : la situation des filles dans le monde : être une adolescente en situation d’urgence, une double peine 2013. 18Selon une conversation avec un membre de Filles, Pas Epouses qui citait les données du Center for Global Development « Mapping the impacts of climate change ». 12 3 Après le tsunami de 2004, des filles en Indonésie, en Inde et au Sri Lanka ont été contraintes d’épouser des veufs victimes du tsunami et, dans de nombreux cas, l’ont fait pour recevoir des aides du gouvernement qui encourageait à se marier et à fonder une famille.19 Au Bangladesh et dans le nord-est de l’Inde, la situation d’extrême pauvreté exacerbée par l’érosion fluviale et les inondations, a souvent conduit les familles à considérer le mariage des enfants comme stratégie de survie.20 Certains témoignages recueillis dans le nord-est de l’Inde ont démontré que les inondations favorisent également le décrochage scolaire, supprimant pour les filles une alternative importante au mariage.21 Au Népal, certaines données ont démontré une hausse du nombre de cas de violence basée sur le genre et de mariages d’enfants après le tremblement de terre de 2015.22 Au Somaliland, des études suggèrent que la sécheresse joue un rôle déterminant dans le mariage des enfants, car une fois la fille mariée, sa famille n’a plus à subvenir à ses besoins.23 La situation est cependant différente en Ethiopie où les membres de la communauté ont suggéré que la sécheresse avait contribué à réduire les mariages d’enfants car les familles ne pouvaient pas se permettre d’organiser des mariages.24 25 2. Qu’est-on en train de faire pour mettre fin au mariage des enfants dans de tels contextes ? Il reste encore beaucoup à faire pour prévenir le mariage des enfants pendant les crises humanitaires. Toutefois, plusieurs types d’approches ont été mis en œuvre par les membres de Filles, Pas Epouses y compris par exemple : Identifier les risques et les besoins propres aux jeunes filles, et les intégrer dans les stratégies relatives à la réduction des risques de catastrophe. Par exemple, le projet Girls in Risk Reduction Leadership (G.I.R.R.L), piloté par l’organisation CARE et le Centre africain pour l’étude des catastrophes naturelles (ACDS) en Afrique australe en 2012 et 2013, a utilisé une approche participative : les filles ont été encouragées à définir les problèmes qu’elles rencontrent et ces problèmes ont été portés à l’attention des dirigeants communautaires et des structures de planification relatives à la réduction des risques de catastrophe.26 L’organisation Women’s Refugee Commission pilote également un outil mobile au Sud-Soudan, le « Girl’s Roster », permettant de dresser le profil des jeunes filles vivant dans des camps pour pouvoir atteindre plus facilement ces adolescentes et répondre à leurs besoins. 27 28 19 Op. Cit. Plan International, Parce que je suis une fille : la situatio des filles dans le monde : etre une adolescente en situation d’urgence, une double peine, 2013. 20 Human Rights Watch, Marry before your house is sept away: child marriage in Bangladesh, 2015. 21 R.Mohan, “Trouble Waters: child brides in flood-ravaged Assam, India” Aljazeera America, December 19, 2014. 22D’après l’expérience de deux membres de Filles, Pas Epouses travaillant au Népal. 23 Op.cit. World Vision UK, Untying the Knot: Exploring Early Marriage in Fragile States, 2013. 24Conversation avec CARE International UK : le lien entre la sécheresse et le mariage des enfants a été étudié lors d’une évaluation rapide réalisée par CARE dans la région en 2016. 25De la même façon, des données recueillies au Niger ont démontré que la crise alimentaire a conduit à une hausse du nombre de mariages d’enfants dans certaines communautés et à la baisse de cette pratique dans d’autres (Op. Cit. Plan International, The State of the World’s Girls 2013). 26 ICRW and Girls Not Brides brief, Taking action to address child marriage: the role of different sectors: conflict and humanitarian crisis, 2016. 27 Women’s Refugee Commission, I’m Here: Adolescent girls in emergencies, approach and tools for improved response, 2015 28 Par ailleurs, Women’s Refugee Commission, en partenariat avec International Medical Corps, International Rescue Committee et le Conseil danois pour les réfugiés, mène des interventions pour décourager et prévenir le mariage des enfants dans divers contextes humanitaires. 4 Développer des alternatives au mariage en offrant aux jeunes filles des services et des espaces sécurisés. Par exemple, l’initiative visant à protéger et à autonomiser de jeunes adolescentes déplacées lancée par Women’s Refugee Commission en Ethiopie, Tanzanie et Ouganda, et les centres d’enseignement non formel établis par Plan International au Pakistan en 2010 offrent tous deux des alternatives au mariage des enfants en contextes de conflit ou de catastrophe naturelle. Ces initiatives offrent notamment aux filles déjà mariées et aux jeunes réfugiées non scolarisées, un espace sécurisé, des services de santé, un accès à une éducation non-formelle - y compris l’enseignement de compétences nécessaires à la vie courante et des discussions sur des questions liées au genre - et des cours d’éducation financière.29 30 Organiser des séances de sensibilisation sur le mariage des enfants avec les populations réfugiées. Save the Children et CARE ont utilisé cette approche auprès des réfugiés syriens en Jordanie et en Turquie. 31 32 3. Quelles autres mesures peuvent être prises pour contrer le mariage des enfants en temps de crise ? 33 Malgré ces initiatives, la question du mariage des enfants ne reçoit pas suffisamment d’attention en situations de crise. Considérée comme une problématique de développement, cette question est négligée par le secteur humanitaire et reste mal comprise. Après une consultation avec les membres de Filles, Pas Epouses, les recommandations suivantes ont été formulées : 1. Reconnaître le mariage des enfants comme une question essentielle dans les contextes stables comme dans les contextes de crise. L’action humanitaire et les programmes de développement cherchant à prévenir le mariage des enfants et à encourager l’épanouissement des filles doivent être complémentaires. 2. Identifier les facteurs de risque qui favorisent le mariage des enfants pendant les crises humanitaires en impliquant les adolescentes dès le début d’une crise et en prenant en compte les problèmes qu’elles rencontrent lors des évaluations et de la planification. L’amélioration des programmes passe par des évaluations prenant en compte les questions de genre, étant fondées sur un état des lieux et des consultations participatives avec les filles dès le début d’une crise, et étant menés par un personnel qualifié.34 Les membres de la communauté ayant une grande influence sur la vie des adolescentes doivent aussi être impliqués pour garantir des évaluations exhaustives. 29 Op.cit. ICRW and Girls Not Brides brief, 2016. Department for International Development, briefing paper, Violence against women and girls in humanitarian emergencies, October 2013. 31 Save the children, Submission to the Office of the High Commissioner for Human Rights (OHCHR) report on Child, Early and Forced marriage, UNGA Resolution 69/156, February 2016. 32 Op.cit. CARE UK, To Protect Her Honour: child marriage in emergencies, the fatal confusion between protecting girls and sexual violence, 2015, pp.4-5. 33Ces recommandations ont été formulées après consultation avec un certain nombre de membres de Filles, Pas Epouses œuvrant sur la question du mariage des enfants dans des contextes humanitaires, complétées par les rapports disponibles qui ont utilisées pour la rédaction du présent document. 34Bien que le marqueur d’égalité hommes-femmes développé par le Comité permanent inter-organisations (CPI) (IASC en anglais) évalue dans quelle mesure une action humanitaire intégration la dimension de l’égalité des genres est un pas positif vers une action plus attentive aux questions de genre. Cependant, celui-ci n’inclue pas de distinction d’âge alors que cela permettrait la documentation des efforts pour la protection des jeunes filles. 30 5 3. Intégrer la prévention du mariage des enfants et le soutien aux filles déjà mariées dans toute réponse humanitaire dès le début d’une crise. Des exemples d’intervention qui abordent les facteurs de risque relatifs au mariage des enfants et offrent un soutien et des services aux filles déjà mariées incluent notamment : L’offre de services dédiés aux adolescentes (tels que l’accès à une éducation non-formelle de qualité et le rétablissement de l’enseignement formel après la crise ; la mise en place d’espaces sécurisés et de programmes consacrés aux compétences nécessaires à la vie courante, l’autonomisation économique ; des alternatives au mariage ; l’accès à des services et des informations sur la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive et un soutien psychosocial ; des conseils juridiques ; ou l’amélioration de l’accès à la procédure de demande d’asile). La prise en compte de la sécurité et du bien-être des filles dans la délivrance de tout autre service (par ex : en mettant en place des dispositifs de sécurité ou de l’éclairage à certains endroits comme les centres de détention, les points d’eau et les latrines ; en tenant compte de la proximité des écoles et des services de santé etc.) La satisfaction des besoins fondamentaux des familles pour garantir qu’elles aient les moyens de subvenir aux besoins de leurs filles sans avoir recours au mariage de leurs filles comme stratégie d’adaptation. L’intensification des efforts pour regrouper les familles lorsque cela s'avère possible afin d’éviter l’effondrement des réseaux sociaux, surtout parmi les personnes déplacées. Le travail avec les familles, les communautés et les jeunes pour faire évoluer les normes sociales et culturelles motivant les familles à marier leurs filles jeunes.35 Le recrutement de personnel humanitaire féminin sur le terrain et la formation du personnel au sens plus large – y compris les gestionnaires de camps - pour pouvoir traiter les problèmes rencontrés par les adolescentes. 4. Collecter des données et mener davantage de recherche. Des données fiables, désagrégées par statut matrimonial, genre et âge, doivent être recueillies pour permettre une meilleure compréhension des risques et des besoins des filles touchées par les catastrophes et les conflits à travers divers contextes, en particulier les adolescentes âgées de 10 à 14 ans. Les recherches menées sur le terrain et l’analyse de données de qualité sont essentielles pour comprendre les facteurs favorisant le mariage des enfants dans les différents contextes de crise et pour déterminer comment adapter les programmes en fonction de ces situations. 35 Par ex : en faisant le rapprochement entre l’action humanitaire et les programmes de développement grâce à des interventions qui utilisent les dialogues communautaires et des processus collectifs pour remettre en question les normes sociales néfastes. 6