N° 199

Transcription

N° 199
N° 199
25 juillet 2009
2 � le numéro
Editorial :
Vos ennemis préférés
Naguère la paroisse Saint-Jean-de-Brébeuf, au Québec, comptait trois églises. L’an dernier, l’église Saint-Philippe
a été désaffectée pour être vendue à un particulier. Ce mois-ci, une dernière messe a été célébrée par Mgr Raymond
Saint-Gelais, évêque de Nicolet, à l’église Saint-Simon qui, elle aussi, sera désaffectée et vendue à un groupe punk
rock, Your Favorite Enemies (vos ennemis préférés). Ce groupe de la région de Montréal aurait l’intention de transformer l’église en centre de concerts, et le presbytère en lieu de rencontres. Les paroissiens de Saint-Jean-de-Brébeuf
n’auront plus désormais que l’église du Christ-Roi pour prier.
Au Québec, les catholiques pratiquants ne représentent plus que 5 % de la population, contre 80 % en 1960, avant
la Révolution dite « tranquille ». Ainsi s’est opérée, en moins de 50 ans, dans une tranquillité mortifère, la déchristianisation du pays. Mais la désaffectation de l’église Saint-Philippe a valeur de symbole bien au-delà des frontières
de la Belle Province. Partout où le catéchisme disparaît, où les sacrements se raréfient, où les vocations s’éteignent,
les ennemis de la foi catholique deviennent des « ennemis préférés », c’est-à-dire plus tout à fait des ennemis… auxquels on peut vendre une église, et peut-être son âme. Et l’Ennemi susurre : « Pourquoi me craindrais-tu, puisque tu
sais que je n’existe pas ? ». Tranquillement.
Abbé Alain Lorans
SOMMAIRE
DE ROME
L’encyclique Caritas in veritate. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Lu dans l’Osservatore Romano sur Michael Jackson, Jean Calvin et Harry Potter. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
En bref. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
L’EGLISE DANS LE MONDE
Italie : Benoît XVI en séjour dans le Val d´Aoste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Angleterre : Le Codex Sinaiticus désormais accessible sur Internet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
France : La cathédrale de Chartres retrouve sa clarté originelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
NOUVELLES DE LA TRADITION
Allemagne : Les Verts redoutent que la Fraternité Saint-Pie X ne soit une menace pour la Constitution allemande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Motu Proprio Ecclesiae unitatem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
DOCUMENTS
Motu Proprio Ecclesiæ Unitatem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
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2
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25 juillet 2009
LE JOURNAL
L
De Rome
’encyclique Caritas in veritate
Signée de la main de Benoît XVI
le 29 juin 2009, l’encyclique Caritas
in veritate a été rendue publique le
7 juillet. A première lecture, le document romain procure l’impression
que traduit Jean-Marie Guénois
dans Le Figaro : « Remarquable en plusieurs de ses passages, (ce texte) est
peu accessible dans son ensemble. En
voulant sans doute traiter de trop de
sujets, il s’éparpille et le fil directeur
‘l’amour dans la vérité’ n’est pas évident à suivre. C’est le lot, dit-on, des
textes à rédacteurs multiples. (…) Le
risque est que la forme de ce texte
nuise à son impact. » Les vaticanistes
se sont efforcés d’identifier les différentes personnalités consultées
par le pape pour rédiger cette encyclique sociale de plus de 150 pages.
Ont été cités des économistes comme
Stefano Zamagni ou des experts
de la finance comme le banquier
Ettore Gotti Tedeschi, éditorialiste de L´Osservatore Romano sur les
thèmes économiques et financiers,
ainsi que l’expert en doctrine sociale, Mgr Reinhard Marx, deuxième successeur de Mgr Ratzinger
à l´archevêché de Munich. Malgré
tout, ce document porte bien la
marque de Benoît XVI qui offre là un
exercice pratique d’« herméneutique
de la continuité », telle qu’il l’a définie au début de son pontificat, devant
la curie romaine, en décembre 2005.
C’est ce qu’il écrit lui-même au
chapitre I de Caritas in veritate, où
il se situe clairement dans la continuité du message de l’encyclique de
Paul VI Populorum progressio (1967),
tout en affirmant que leurs deux encycliques s’inscrivent, elles aussi,
dans la ligne constante de l’enseignement de l’Eglise : « Le lien existant entre Populorum progressio et le
Concile Vatican II ne représente pas
une coupure entre le magistère so-
cial de Paul VI et celui des Papes qui
l’avaient précédé, étant donné que le
Concile est un approfondissement de
ce magistère dans la continuité de la
vie de l’Église. (…) Il n’y a pas deux
typologies différentes de doctrine sociale, l’une pré-conciliaire et l’autre
post-conciliaire, mais un unique enseignement, cohérent et en même temps
toujours nouveau. Il est juste de remarquer les caractéristiques propres
à chaque encyclique, à l’enseignement de chaque Pontife, mais sans
jamais perdre de vue la cohérence
de l’ensemble du corpus doctrinal.
Cohérence ne signifie pas fermeture,
mais plutôt fidélité dynamique à une
lumière reçue. La doctrine sociale de
l’Église éclaire d’une lumière qui ne
change pas les problèmes toujours
nouveaux qui surgissent. Cela préserve le caractère à la fois permanent
et historique de ce patrimoine doctrinal qui, avec ses caractéristiques
spécifiques, appartient à la Tradition
toujours vivante de l’Église. » (n° 12)
- Refus d’une coupure entre pré- et
post-conciliaire, recherche d’une fidélité qui ne soit pas fermée mais dynamique, affirmation d’une Tradition
toujours vivante, tels sont bien les
thèmes désormais familiers de l’actuel pontificat.
Deux questions se posent : 1.
L’encyclique de Paul VI Populorum
progressio n’a-t-elle réellement introduit aucune rupture avec l’enseignement antérieur à Vatican II ? 2. Et s’il
y a rupture, comment Caritas in veritate peut-elle y remédier ?
Populorum progressio analysée par Romano Amerio
Dans son ouvrage Iota unum, étude
sur les variations de l’Eglise catholique
au XX e siècle (Nouvelles Editions
Latines, 1987), Romano Amerio
analyse l’encyclique de Paul VI en
ces termes : « L’Eglise s’est chargée,
à Vatican II, de prendre part directement au perfectionnement temporel, tentant ainsi de faire rentrer le
progrès des peuples dans la finalité
de l’Evangile. L’encyclique Populorum
progressio explicite la doctrine (nouvelle, N.D.L.R.) ». Le philosophe italien dénonce alors « le changement
de perspective qui renverse la téléologie en faisant du progrès technique
et utilitaire sinon la fin, du moins la
condition préalable de la perfection
spirituelle et de l’action de l’Eglise.
(…) Il est vrai que le terme vers lequel se dirige le développement est
‘une croissance intégrale’ et un humanisme destiné à s’intégrer au Christ,
devenant ainsi un humanisme transcendant. Mais le rapport entre l’entier
qu’est l’homme humainement développé et l’autre entier qu’est l’homme
surnaturalisé demeure indéterminé. »
(pp. 601-602) - Autrement dit, le développement humain intégral envisage de façon indéterminée, c’està-dire floue ou confuse, le rapport
entre la nature et la grâce. Ce qui soulève une autre question : l’encyclique
Caritas in veritate qui entend traiter
précisément de ce « développement
humain intégral » échappe-t-elle à
l’influence que l’ouvrage Humanisme
intégral de Jacques Maritain, devenu personnaliste, a exercé sur Paul
VI ? Une phrase, au n° 42, donne la
réponse : « La vérité de la mondialisation comme processus et sa nature
éthique fondamentale dérivent de
l’unité de la famille humaine et de
son développement dans le bien. Il
faut donc travailler sans cesse afin
de favoriser une orientation culturelle
personnaliste et communautaire, ouverte
à la transcendance, du processus d’intégration planétaire. »
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•
Revenons à Romano Amerio qui
nomme « catholicisme secondaire » la
tendance anthropocentrique manifestée au Concile Vatican II, en particulier dans Gaudium et Spes (n° 12
et n° 24). Il s’explique : « La religion
a certainement pour effet la civilisation et l’histoire de l’Eglise en témoigne, mais elle n’a ni pour but,
ni pour effet premier la civilisation
au sens de perfectionnement terrestre. L’état présent de la civilisation (moderne, N.D.L.R.) est indépendance et ‘aséité’ : le monde rejette
toute dépendance sauf de soi-même.
L’Eglise semble redouter d’être rejetée, comme elle l’est positivement
par une grande fraction du genre humain. Alors elle cherche à décolorer
ses propres particularités méritoires
et à colorer en revanche les traits
qu’elle a en commun avec le monde :
toutes les causes juridiques soutenues
par le monde ont l’appui de l’Eglise.
Elle offre au monde ses services et
cherche à prendre la tête du progrès
humain. J’ai donné à cette tendance
le nom de christianisme secondaire. »
(p. 415)
Et Amerio expose la critique
théologique de ce « christianisme
secondaire » : « Le péché spécifique
du christianisme secondaire, qui vicie la cité de l’homme, est la péremption
du transcendant. Elle coïncide avec
le péché que saint Augustin appelle inadvertance et saint Thomas
inconsidération, ce en quoi ils font
consister le péché des anges. C’est
que l’inadvertance de la fin dernière
céleste trouble de fond en comble
la religion et en renverse la perspective : ‘ Nous avons ici notre cité
permanente et n’en cherchons pas
d’autre pour l’avenir’ (à l’inverse de
Hebr., XIII, 14). D’où perspective
finale purement terrestre, réduction du christianisme à servir de
moyen, apothéose de la civilisation
(moderne, N.D.L.R.). » (pp.416-417)
Caritas in veritate veut s’opposer à
cette « inadvertance de la fin dernière
céleste », en particulier dans son introduction : « Dans le contexte socioculturel actuel, où la tendance à
relativiser le vrai est courante, vivre
la charité dans la vérité conduit à
comprendre que l’adhésion aux va-
3
leurs du christianisme est un élément non seulement utile, mais indispensable pour l’édification d’une
société bonne et d’un véritable développement humain intégral. » (n° 4)
De même dans sa conclusion : « La
fermeture idéologique à l’égard de
Dieu et l’athéisme de l’indifférence,
qui oublient le Créateur et risquent
d’oublier aussi les valeurs humaines,
se présentent aujourd’hui parmi les
plus grands obstacles au développement. » (n° 77) Mais on ne peut s’empêcher de voir que cette dénonciation de l’athéisme, de l’indifférence
et du relativisme contemporains est
contrariée et affaiblie par la volonté
d’affirmer une continuité avec l’enseignement conciliaire dont Amerio a
bien dégagé l’esprit fondamental sous
sa formulation équivoque.
Caritas in veritate sur la question de la liberté religieuse
Benoît XVI réussit-il dans Caritas
in veritate à résorber l’opposition
entre pré- et post-conciliaire ? Nous
ne retiendrons qu’un exemple particulièrement significatif et qui sera parmi les thèmes étudiés lors des
prochaines discussions doctrinales
entre le Vatican et la Fraternité SaintPie X : la liberté religieuse.
A propos de la liberté religieuse, Benoît XVI écrit : « S’il est
vrai, d’une part, que le développement a besoin des religions et des
cultures des différents peuples, il
n’en reste pas moins vrai, d’autre
part, qu’opérer un discernement approprié est nécessaire. La liberté religieuse ne veut pas dire indifférence
religieuse et elle n’implique pas que
toutes les religions soient équivalentes. Un discernement concernant
la contribution que peuvent apporter les cultures et les religions en vue
d’édifier la communauté sociale dans
le respect du bien commun s’avère
nécessaire, en particulier de la part
de ceux qui exercent le pouvoir politique. Un tel discernement devra
se fonder sur le critère de la charité
et de la vérité. Et puisqu’est en jeu
le développement des personnes et
des peuples, il devra tenir compte de
la possibilité d’émancipation et d’intégration dans la perspective d’une
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communauté humaine vraiment universelle. ‘Tout l’homme et tous les
hommes’, c’est un critère qui permet
d’évaluer aussi les cultures et les religions. Le Christianisme, religion du
Dieu qui possède un visage humain,
porte en lui un tel critère. » (n° 55)
Mais, un peu plus haut, le pape
n’exclut pas les autres religions qui
remplissent elles aussi, selon lui,
ces critères : « D’autres cultures et
d’autres religions enseignent elles
aussi la fraternité et la paix, et présentent donc une grande importance
pour le développement humain intégral. » (ibidem) Dès lors, si l’Eglise,
unique Arche de Salut, est mise au
niveau des autres religions, comment
fallait-il comprendre l’introduction
de l’encyclique où il est écrit : « l’adhésion aux valeurs du christianisme
est un élément non seulement utile
mais indispensable pour l’édification
d’une société bonne et d’un véritable
développement humain intégral » ?
Le christianisme est indispensable,
mais pas exclusif ? D’autres religions
(lesquelles ? l’encyclique ne le dit pas)
peuvent contribuer au développement humain intégral, c’est-à-dire
ouvert à la transcendance, mais cette
transcendance s’identifie-t-elle au salut
éternel ? Ne confond-elle pas, comme
le soulignait Amerio, le plan naturel
et le plan surnaturel ?
Dans le paragraphe suivant, le
pape affirme : « La religion chrétienne
et les autres religions ne peuvent apporter leur contribution au développement que si Dieu a aussi sa place dans
la sphère publique, et cela concerne les
dimensions culturelle, sociale, économique et particulièrement politique.
La doctrine sociale de l’Église est née
pour revendiquer ce ‘droit de cité’ de
la religion chrétienne. La négation
du droit de professer publiquement
sa religion et d’œuvrer pour que les
vérités de la foi inspirent aussi la vie
publique a des conséquences négatives sur le développement véritable.
L’exclusion de la religion du domaine
public, comme, par ailleurs, le fondamentalisme religieux, empêchent
la rencontre entre les personnes et
leur collaboration en vue du progrès de l’humanité. La vie publique
s’appauvrit et la politique devient
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opprimante et agressive. Les droits
humains risquent de ne pas être respectés soit parce qu’ils sont privés
de leur fondement transcendant soit
parce que la liberté personnelle n’est
pas reconnue. » (n° 56)
Malgré cette revendication du
« droit de cité », sont absents de l’encyclique le règne social de JésusChrist et les institutions chrétiennes. Le pape dénonce bien un
athéisme pratique de l’Etat, mais il
ne voit pas à la racine de cet athéisme
pratique la laïcité de l’Etat : « Quand
l’Etat promeut, enseigne, ou même
impose, des formes d’athéisme pratique, il soustrait à ses citoyens la
force morale et spirituelle indispensable pour s’engager en faveur du développement humain intégral et il
les empêche d’avancer avec un dynamisme renouvelé dans leur engagement pour donner une réponse humaine plus généreuse à l’amour de
Dieu. » (n° 29) En cela Benoît XVI
ne s’écarte pas de ce que le cardinal Joseph Ratzinger déclarait à
Peter Seewald dans Le Sel de la terre
(Flammarion/Cerf, 1997) : « Je crois
que le développement de la modernité apporte un côté négatif, le retour de la subjectivité ; mais l’élément
positif, c’est la chance qu’il y ait une
Eglise libre dans un Etat libre, si l’on
peut s’exprimer ainsi. Là résident les
chances d’une foi plus vivante, parce
que plus profonde et plus librement
fondée. Elle doit certes se défendre
contre le retour du subjectif et continuer à chercher à se faire entendre de
l’opinion publique. » (p. 231)
Ailleurs, le pape constate le fait de
la mondialisation, mais il ne semble
pas vouloir voir dans ce fait l’effet
d’une idéologie : le mondialisme,
idéologie étrangère et même hostile
au catholicisme. « A notre époque,
l’État se trouve dans la situation de
devoir faire face aux limites que pose
à sa souveraineté le nouveau contexte
commercial et financier international, marqué par une mobilité croissante des capitaux financiers et des
moyens de production matériels et
immatériels. Ce nouveau contexte
a modifié le pouvoir politique des
États. Aujourd’hui, fort des leçons
données par l’actuelle crise écono-
4
mique où les pouvoirs publics de l’État
sont directement impliqués dans la
correction des erreurs et des dysfonctionnements, une évaluation nouvelle
de leur rôle et de leur pouvoir semble
plus réaliste ; ceux-ci doivent être
sagement reconsidérés et repensés
pour qu’ils soient en mesure, y compris à travers de nouvelles modalités d’exercice, de faire face aux défis
du monde contemporain. » (n° 24) Les Etats n’ont-ils qu’à corriger « les
erreurs et les dysfonctionnements »,
fruits de la mondialisation, sans chercher à combattre en amont l’idéologie
mondialiste ? Dans Caritas in veritate
aucune idéologie n’est désignée par
son nom, ni le libéralisme, ni le socialisme, ni le mondialisme. Les effets sont dénoncés, mais les causes
ne sont pas nommées. Ne peut-on
affirmer clairement ce qu’énonçait
Romano Amerio : « L’état présent de
la civilisation est indépendance et
‘aséité’ : le monde rejette toute dépendance sauf de soi-même » ? Les
remèdes à prendre relèveraient alors
un peu moins de la médecine symptomatique qui ne soigne que les effets ;
ils iraient à la cause du mal.
L’embarras est manifeste à propos du gouvernement mondial.
Au chapitre V intitulé La collaboration de la famille humaine, Benoît XVI
se montre très critique à l´égard de
l´efficacité réelle des organismes
internationaux. Il lance de nouveau l´appel de son prédécesseur
Jean XXIII dans l´encyclique Pacem
in terris (1963) pour la naissance d´une
« véritable Autorité politique mondiale » : « Il est urgent que soit mise
en place une véritable Autorité politique mondiale telle qu´elle a déjà
été esquissée par mon prédécesseur,
le bienheureux Jean XXIII » (n° 67).
Dans cette encyclique le pape qui
convoqua le Concile Vatican II estimait que les problèmes de dimensions mondiales « ne (pouvaient) être
résolus que par une autorité publique
dont le pouvoir, la constitution et les
moyens d´action prennent eux aussi
des dimensions mondiales ».
Et Benoît XVI n’hésite pas à dresser le portait de cette nouvelle entité
mondiale : « Une telle Autorité devra être réglée par le droit, se confor-
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mer de manière cohérente aux principes de subsidiarité et de solidarité,
être ordonnée à la réalisation du bien
commun, s´engager pour la promotion
d´un authentique développement humain intégral qui s´inspire des valeurs de
l´amour et de la vérité ». Elle devra en
outre être reconnue par tous, jouir
d´un pouvoir effectif pour assurer à
chacun la sécurité, le respect de la
justice et des droits et « évidemment
posséder la faculté de faire respecter
ses décisions par les différentes parties, ainsi que les mesures coordonnées adoptées par les divers forums
internationaux » (ibidem).
Le pape préconise-t-il là les
moyens concrets et efficaces du « développement humain intégral » ?
Cette autorité mondiale considèrera-t-elle le christianisme comme « un
élément indispensable pour l’édification d’une société bonne et d’un
véritable développement humain
intégral » ? Ne restera-t-elle pas foncièrement indépendante de toute religion, c’est-à-dire laïque, ne s’inspirant des « valeurs de l’amour et de la
vérité » que dans un sens laïque ?
Les commentaires des prélats romains qui ont présenté l’encyclique
à la presse le 7 juillet, sont particulièrement révélateurs. Interrogé sur
la question de « l´urgence de la réforme de l´Organisation des Nations
unies » que demande Benoît XVI,
Mgr Giampaolo Crepaldi, secrétaire du Conseil pontifical Justice et
Paix, a affirmé que, depuis Pacem in
terris de Jean XXIII, « la configuration des problèmes a changé », constatant une « inadéquation reconnue par
les Nations Unies elles-mêmes ». Il a
souligné la nécessité de « mieux adapter les institutions internationales
face à l´apparition de problèmes et
à leur complexité ». Cependant, aux
yeux de Mgr Crepaldi, « sur le plan
technique, il est impensable de demander au Saint-Siège une proposition organique et technique, c´est-àdire (...) une formulation sur le plan
juridique et politique de la réforme
des Nations Unies ».
Caritas in veritate ne demande pas
un « super-gouvernement, un gouvernement mondial », a affirmé pour sa
part le cardinal Renato Raffaele
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Martino, président du Conseil
Justice et Paix. Pour autant, les organisations actuelles devraient avoir
cette autorité politique mondiale :
« voilà pourquoi le pape demande
la réforme des Nations Unies ». « Le
Saint-Siège, tout comme le pape, demande cette réforme des Nations
Unies mais ne dit pas ce qu´il faut
faire, comment la réforme doit
être menée », a-t-il insisté. Lorsque
Caritas in veritate parle d´une autorité pour le gouvernement de la
mondialisation, elle demande une
nouvelle « governance » (en anglais)
L
5
et non pas un nouveau « gouvernement mondial », a indiqué de son côté Stefano Zamagni, membre du
Conseil pontifical Justice et Paix. –
Ainsi donc, « un authentique développement humain intégral » serait
promu par une nouvelle gouvernance
mondiale ? Malgré le portrait idéal
qu’en trace le pape, on aimerait avoir
des précisions sur l’influence réelle de
cette gouvernance-là.
L’encyclique invite à une « fidélité dynamique », à une « nouvelle
synthèse humaniste », à « une orientation culturelle personnaliste et
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communautaire, ouverte à la transcendance, du processus d’intégration
planétaire ». Cette recherche permanente d’un nouvel équilibre, toujours
à venir, montre que la conciliation
entre le magistère pré-conciliaire et
l’enseignement post-conciliaire n’est
guère évidente. « La doctrine sociale
de l’Église éclaire d’une lumière qui
ne change pas les problèmes toujours
nouveaux qui surgissent », déclare
l’encyclique. L’éclairage est ici très
faible ; la lumière de la Tradition ne
peut être tamisée.
u dans l’Osservatore Romano sur Michael Jackson, Jean Calvin
et Harry Potter
Depuis un mois, le quotidien du
Vatican se signale à l’attention des
lecteurs en faisant l’éloge de figures
fort peu catholiques. Qu’on en juge :
M ich ael Jackson , mor t le
25 juin, à l´âge de 50 ans, a été qualifié
par L´Osservatore Romano de « mythe
de la musique pop », au même titre
que son « ex-beau-père Elvis Presley ».
Jackson « peut être défini sans aucun
doute comme un enfant prodige »,
poursuit le quotidien du Saint-Siège
qui loue également « la voix soul extraordinaire du petit Michael » à ses
débuts. « A cette époque, il était encore noir et il n´avait donc pas encore
commencé le processus de redéfinition personnelle, plus que raciale, qui
l´a conduit au fil des années à perdre
les traits somatiques typiques des
Afro-américains », continue l’article
avec un art consommé de la litote,
faisant ensuite allusion aux « aléas judiciaires bien connus » du chanteur,
E
n bref
Royaume-Uni et Portugal :
Grippe A H1N1 et liturgie
L´archevêque de Westminster,
Mgr Vincent Nichols, primat de
l´Eglise catholique d´Angleterre et
du Pays de Galles, a édicté quelques
règles en vue d´éviter la transmission
de la grippe porcine lors des messes.
Il demande ainsi que l´on renonce à
« suivis d´accusations de pédophilie ».
« Mais aucune accusation, conclutil, aussi grave et honteuse qu´elle fût,
n´a suffi pour égratigner son mythe
parmi ses millions de fans à travers
le monde ».
D ébut j u i l let, L´Osser vatore
Romano, rendait un éloge appuyé au
protestant Jean Calvin, né il y a
500 ans. Le journal du Vatican saluait en lui un réformateur « extraordinaire », un « chrétien » qui a laissé
« une empreinte profonde ». « Etant
donné la violence des polémiques
à son encontre, il n´est pas inutile
d´affirmer que Calvin est un chrétien », déclarait-il en soulignant que
« l´empreinte laissée par le réformateur est profonde », et en ajoutant
que « l´organisation calviniste est une
création de génie » qui a su « résister
habilement à tous les changements
et les révolutions de la modernité »,
grâce à sa « supériorité et son efficadonner la communion sous les deux
espèces, en partageant la même
coupe, et la communion dans la
bouche, là où elle se pratique encore,
doit faire place à la communion dans
la main. Les liturgistes post-conciliaires n’avaient pourtant pas attendu le virus A H1N1 pour prendre en
grippe la communion sur les lèvres !
Au Portugal, les prêtres ont reçu des instr uctions simi la ires :
cité, en comparaison à la rigidité autoritaire du monde luthérien ».
Dans un article publié sur son site
Internet, L’Osservatore Romano a affirmé que le film Harry Potter et
le Prince de Sang-Mêlé, qui sortait
le 15 juillet dans les salles du monde
entier, était le meilleur film de la série. Le cardinal Joseph Ratzinger,
en 2003, avait estimé que les romans
de J.K. Rowling - dont s’inspirent
ces films - exerçaient « une séduction subtile et profonde », et qu´ils
« corrompaient l´âme des jeunes
chrétiens avant même qu´elle ne soit
complètement formée ». Déjà dans
son édition datée du 15 janvier 2008,
L´Osservatore Romano avait consacré
une pleine page au « double visage
d´Harry Potter ». Après la publication du septième et dernier tome
de la série, il avait publié deux avis
opposés sur cette oeuvre. (Sources :
Osservatore Romano/Imedia/Apic)
« L´hostie sera donnée dans la main
et les curés devront purifier très bien
leurs mains », a déclaré le père Vitor
Feytor Pinto, responsable des questions de santé au sein de l´Eglise au
Portugal, cité par l´Agence France
Presse. Autres modifications, momentanées, « le baiser de paix sera
remplacé par un simple salut de la
tête ». Quant aux bénitiers, ils seront
vidés.
(Sources : Apic/kna/AFP)
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Rome : Les Musées du Vatican
présentent une exposition sur
saint Paul
Au ter me de l ´a n née consacrée à saint Paul, les Musées du
Vatica n proposent u ne ex position temporaire intitulée « Saint
Paul au Vatican - La figure et la
pa role de l ´Apôtre des Genti ls
dans les collections pontificales »,
du 26 juin au 27 septembre 2009.
L’inauguration de l’exposition a
eu lieu le 25 juin présidée par le professeur Antonio Paolucci, directeur des Musées du Vatican, et par
Mgr Gianfranco Ravasi, président
du Conseil pontifical de la Culture.
Près de 130 pièces sont rassemblées pour présenter la figure du saint
dans l´art chrétien primitif, mais aussi les recherches effectuées autour du
sarcophage de saint Paul dans la basilique romaine de Saint-Paul-horsles-murs, telle une reproduction de
la plaque de marbre située au-dessus
du tombeau de saint Paul, portant
l´inscription « Paolo apostolo mart »
[Paul apôtre mart(yr)].
Egalement des reproductions de
fresques issues des catacombes romaines, un certain nombre de sarcophages en marbre dont celui de
saint Timothée d´Antioche (martyrisé en 311), ainsi que des objets trouvés dans ce sarcophage en terre cuite
situé tout près de celui de l´apôtre.
(Sources : apic/imedia/annopaolino)
Suisse : Vertigineuse hausse
des divorces
Le nombre de divorces en Suisse
a plus que triplé en 30 ans, indique
l´Office fédéral de la statistique. Les
divorces sont ainsi passés de 6 406
en 1970 à 21 332 en 2005. Une légère
baisse est cependant constatée depuis 2005 : « Seuls » 19 882 divorces
ont été enregistrés en 2007 et 19 613
en 2008. Selon cet Office, si les comportements observés en 2007 et 2008
devaient s´avérer identiques à l´avenir,
6
un mariage sur deux (49 %) se terminerait par un divorce.
On peut observer, souligne l’Office, les disparités entre cantons et
remarquer le taux le plus important dans le canton de Neuchâtel
où sont dénombrés 3,5 divorces pour
1 000 habitants en 2007. Sur le plan
communal, la ville d’Opfikon (canton de Zurich) atteint 5,3 divorces
pour mille. Ce sont des chiffres qui
se situent largement au-dessus de la
moyenne nationale qui est de 2,6 divorces pour 1 000 habitants.
(Sources : apic/office fédéral de la statistique OFS)
Allemagne : La crosse du « Lion
de Münster » a été volée
Des inconnus ont dérobé la crosse
épiscopale de Mgr Clemens August
von Galen (1878-1946), évêque de
Münster et opposant au régime nazi. Le vol s´est déroulé dans la nuit du
29 au 30 juin dans la Basilique Sankt
Ludgerus à Essen-Werden. Les auteurs ont également emporté une
croix d´autel de grande valeur ayant
appartenu au cardinal von Galen.
Ils se sont introduits dans l´édifice
en brisant une porte en fer, puis se
sont emparés des objets, exposés
dans une vitrine, qui faisaient partie
d´une exposition consacrée au cardinal Clemens August von Galen.
C lemen s Au g ust von G a len
est né le 16 mars 1878 au château
de Di n k l a ge à Oldenbu rg, onzième des treize enfants du comte
Ferdinand Heribert von Galen
et d’Elisabeth von Spree. Ordonné
prêtre à Münster le 28 mai 1904, il est
nommé évêque de Münster en 1933
par Pie XI. Surnommé le « Lion de
Münster », il s´est illustré par son opposition et sa résistance au régime
nazi : il n’a cessé d’écrire et de s’élever
très clairement et de façon critique
contre le « néopaganisme de l’idéologie national-socialiste ». Dans de célèbres sermons à l’été 1941, Mgr von

25 juillet 2009
Galen, s’est prononcé contre la confiscation des biens de l’Église et l’exécution des programmes d’euthanasie
effectuée par le régime. Le 18 février
1946 le pape Pie XII le créa cardinal. Gravement malade, il rendit son
âme à Dieu le 22 mars 1946. Il a été
enterré le 28 mars dans la Ludgerus
Chapelle de la cathédrale en ruines,
qui est devenue un lieu de pèlerinage
à ce défenseur de la foi face à l’oppression politique. « La perte de ces
deux objets commémoratifs est très
douloureuse », a déclaré Mgr Franz
Vorrath, évêque auxiliaire et administrateur du diocèse d´Essen.
Ajoutant : « Le cardinal von Galen
n´était pas seulement une personnalité hors du commun de l´Eglise catholique, mais également de l´histoire de
l´Allemagne ».
(Sources : apic/kna/vatican.va)
France : Les vols de reliques de
saints
Cinq reliques de saints ont été dérobées dernièrement dans des églises
du sud de la France, en l´espace d´une
quinzaine de jours. Le premier de
ces vols a été signalé fin juin dans le
Var, à Callian, puis le lendemain à
Seillans. Plusieurs tentatives de vols
ont en outre été constatées dans la
même région. Plus récemment, des
ossements de sainte Sara, patronne
des Gitans, ont disparu aux SaintesMaries-de-la-Mer.
La police fait le rapprochement
entre ces différentes affaires. De
sources judiciaires, ont estime que le
ou les voleurs ne sont pas attirés par
la valeur marchande de ces reliques,
ce qui prouve qu´ils agissent pour
des motifs religieux. Une thèse que
corrobore le curé de Fayence, dans
le Var, l´abbé Maurice Franc, cité
par la presse régionale : « Ils ont pris
les reliques comme des objets sacrés.
Pour eux, ce n´est donc pas un vol ».
(Source : apic)
DICI Nº 199
7
•
25 juillet 2009
L’EGLISE DANS LE MONDE
I
talie : Benoît XVI en séjour dans le Val d´Aoste
Le pape s’est rendu, lundi 13 juillet,
au pied du massif du Mont Blanc
dans la petite commune italienne
d´Introd (Val d’Aoste), afin d’y séjourner pour un temps « de repos et
aussi un peu de travail, mais surtout
de repos », jusqu´au 29 juillet 2009.
Benoît XVI passera, comme
en 2005 et 2006, une partie de ses vacances d´été à 1 300 mètres d´altitude,
dans ce chalet prêté par les salésiens,
isolé au milieu des bois et entouré de
géraniums, avec une vue imprenable
sur le massif du Mont Blanc. La sécurité du lieu-dit des Combes, est assurée par quelque 300 hommes de la
police italienne et de la Gendarmerie
vaticane. L´espace aérien y est interdit à plusieurs kilomètres à la ronde.
Parmi ses proches se trouvent son
secrétaire particulier, Mgr Georg
A
Gänswein, et deu x des quatre
Memores Domini, laïques consacrées à
son service à Rome. Au premier étage
se situent la chambre du pape, celle
de son secrétaire, un bureau et une
petite chapelle pour la messe quotidienne. Dimanche 26, l’Angélus aura
lieu depuis sa résidence des Combes.
Le 17 juillet, le Saint-Père a été
opéré à l’Hôpital Umberto Parini
d’Aoste « d’une légère fracture » du
poignet droit, provoquée par une
chute la nuit précédente, au chalet des Combes. Le P. Federico
Lombardi, directeur de la Salle de
Presse du Saint-Siège, a précisé que
cela ne l’avait pas empêché de « célébrer le matin la messe et de prendre
son petit-déjeuner ». Vers 10 heures,
il s’est rendu à l’hôpital où, après examen, il a été décidé de réduire la frac-
ture sous anesthésie locale et de plâtrer. « Les conditions générales du
Saint-Père sont bonnes », a alors déclaré le Dr Patrizio Polisca, son
médecin personnel. « Le pape apprend à vivre avec le poignet droit
plâtré et avec les inconvénients qui
en découlent », a indiqué le Père
Federico Lombardi le 18 juillet en
ajoutant que « le plus douloureux »,
pour le pape, était « de devoir renoncer à écrire, ce qu´il entendait faire
fréquemment ces jours-ci ».
Après son séjour en Val d’Aoste,
Benoît XVI gagnera sa résidence
d’été de Castelgandolfo à 30 km au
sud de Rome où il passera le reste de
l’été.
(Sources : apic/imedia/VIS)
ngleterre : Le Codex Sinaiticus désormais accessible sur
Internet
Le 6 juillet la British Library a
annoncé que le Codex Sinaiticus, Bible
manuscrite datant du IVe siècle, est
désormais consultable dans son intégralité sur Internet (www.codexsinaiticus.org).
Le Codex Sinaiticus, rédigé en
grec entre 330 et 350 apr. J.C. sur
un parchemin en peau de bœuf par
les moines du monastère SainteC at her i ne , s u r le Mont S i n a ï
(Egypte), est considéré comme la plus
ancienne Bible connue. Seul le Codex
Vaticanus, conservée à la bibliothèque
du Vatican à Rome, est sensiblement
de la même époque.
Enfermé au monastère SainteC at her i ne , a u S i n a ï , j u s q u´a u
XIXe siècle, ce Codex - dont le monastère réclame la restitution depuis
longtemps - a été apporté en Europe
en 184 4 pa r Consta nt i n von
Tischendorff, sujet du roi de Saxe,
après avoir convaincu le Père supé-
rieur du couvent d´en faire cadeau au
tsar Alexandre II qui finançait les recherches à Sainte-Catherine. En 1933,
la Russie devenue soviétique, vendit
le manuscrit à la Grande-Bretagne
qui le déposa à la British Library de
Londres.
Aujourd’hui le Codex se trouve
partagé entre quatre détenteurs : 43
feuilles à la bibliothèque de l’Université de L eipzig ( A l lema g ne)
- publiées en 1846 comme Codex
Frederico-Augustanus en l’honneur
de Frederick Augustus II, roi
de Saxe, 347 feuilles à La British
Library connu sous le nom de Codex
Sinaiticus Petropolitanus, 6 feuilles à
la bibliothèque nationale de SaintPétersbourg (Russie) et 12 feuilles au
monastère Sainte-Catherine. Grâce
à la mise en place d´un programme
de recherche interdisciplinaire, le
9 mars 2005, la British Library a pu
coordonner la numérisation de l’en-
semble des feuilles préservées sur
les 730 feuilles du manuscrit original. Ainsi, 400 feuilles écrites recto
verso de la plus ancienne des bibles
ont été numérisées, elles comprennent la moitié de l’Ancien Testament
et la version complète du Nouveau
Testament.
Le contenu et la disposition des
livres dans le Codex Sinaiticus permet
de faire la lumière sur l’histoire de la
Bible. Scot McKendrick, conservateur des manuscrits occidentaux à
la British Library, a déclaré ce Codex
« l´un des plus grands trésors écrits du
monde ». Et de préciser qu’« il offre
une fenêtre sur le développement du
début du christianisme et une preuve
de première main sur la manière dont
le texte de la Bible a été transmis de
génération en génération ».
(Sources : apic/codexsinaiticus)
DICI Nº 199
F
8
•
25 juillet 2009
rance : La cathédrale de Chartres retrouve sa clarté originelle
Afin d’entreprendre la restauration du décor intérieur de la cathédrale de Chartres, et de lui redonner toute sa splendeur originelle,
l’association Chartres, sanctuaire du
Monde (CSM) a demandé à Michel
Bouttier, historien spécialiste de
l’architecture du Moyen-âge, un travail de restitution archéologique - par
infographie - du décor peint d’origine. Après deux ans de recherche
de fonds, Ser va ne de LayreMathéus, présidente de l’association pour la sauvegarde de la cathédrale de Chartres, a signé, le 29 avril
2008, la convention de mécénat pour
la restauration intérieure de la chapelle des Apôtres. L’inauguration de
la chapelle avec ses peintures murales
restituées a eu lieu le 12 mai dernier.
Ce chantier-pilote a permis de tester
les techniques de nettoyage à utiliser pour l’ensemble du chœur et du
déambulatoire. La Région Centre a
la responsabilité des cinq cathédrales
de Bourges, Chartres, Blois, Tours et
Orléans.
Le contrat de projets État-Région
Centre pour la période 2007-2013 a
adopté la restauration intérieure du
chœur de la cathédrale de Chartres,
en cours de réalisation aujourd’hui.
Patrice Calvel, architecte en Chef
des Monuments Historiques, en est
le maître d’œuvre.
Un travail expérimental d’archéologie, minutieux, millimètre par millimètre, a permis de retrouver des
enduits colorés du XIIIe siècle grâce
à un nettoyage par latex qui aspire
les couches de crasse et de salissure,
laissant apparaître les traces des polychromies anciennes. Un sondage
du décor peint des voûtes a été également effectué pour identifier les
traces de peintures antérieures au
XIXe siècle. Ainsi, le décor médiéval constitué d’un enduit beige à faux
joints blancs sur lequel se détachent
les colonnes, chapiteaux et nervures
recouvertes d’un badigeon de chaux
d’un blanc pur, a été remis au jour, et
les clefs de voûtes polychromes ont
été restaurées. La couleur claire de
ce décor, conservé sur la quasi totalité de sa surface, changera complètement la perception de l’édifice, jusque
là obscurci par une épaisse couche
d’encrassements noirâtres. La transparence des vitraux restaurés ajoutera
encore à la luminosité retrouvée de
l’architecture gothique.
Dès le début de l’année 2010, la
partie haute du chœur aura retrouvé son aspect du XIIIe siècle. La restauration du sanctuaire qui suivra
immédiatement ces travaux permettra d’envisager dès la fin de l’année
2010 la réouverture au public et au
culte de l’ensemble du sanctuaire.
Dans le même temps, la cathédrale
qui conserve le plus vaste ensemble
de vitraux médiévaux, datant pour
la majeure partie des premières années du XIIIe siècle, verra s’achever
la restauration et le doublage de l’ensemble des verrières du haut-chœur.
Le programme de restauration intérieure devrait se poursuivre par la
restauration de la nef (2011-2012), et
des transepts (2013-2014). A terme,
Chartres pourra s’enorgueillir d’avoir
la seule cathédrale, en Europe et dans
le monde, qui présente à la fois une
architecture, un décor intérieur, un
ensemble de verrières et un programme sculpté quasiment complets, très proches de ce qu’ont pu
connaître les fidèles et les pèlerins
du XIIIe siècle.
(Sources : chartres-csm/eureetloir.prefecture)
NOUVELLES DE LA TRADITION
A
llemagne : Les Verts redoutent que la Fraternité SaintPie X ne soit une menace pour la Constitution allemande
Début juillet, les parlementaires
écologistes allemands se demandent
si l´intervention de l´Office fédéral
de protection de la Constitution ne
serait pas nécessaire pour surveiller
les membres de la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre, à cause des
récents « propos haineux, non chrétiens et méprisants de la Fraternité
Saint-Pie X visant les homosexuels »,
à l´occasion de la parade « gay » du
Christopher-Street-Day. - Le
Christopher-Street-Day fait référence à la première rébellion des
homosex uels contre la police à
Greenwich Village (New York), le
27 juin 1969. Le 27 juin dernier, la
Christopher-Street-Day a rassemblé un demi million d´homosexuels
à Berlin, selon les chiffres revendiqués par les organisateurs.
En effet, le district d’Allemagne
de la Fraternité Saint-Pie X a appelé à une veillée de prière silen-
cieuse, le 1er août, à Stuttgart, suite
à la manifestation du ChristopherStreet-Day qui se tiendra à partir du
24 juillet dans la capitale du BadeWurtemberg. Dans son bulletin,
Mitteilungsblatt (n° 366 - juillet 2009),
on peut lire : « Défendez-vous, aussi
longtemps que c´est encore possible…
Combien sommes-nous fiers quand
nous lisons dans un livre d´histoire
qu´il y avait sous le Troisième Reich
des catholiques courageux qui di-
DICI Nº 199
•
saient : « on ne collabore pas à cette
folie ! « De la même manière, il faut
avoir à nouveau aujourd´hui des catholiques courageux ! ».
Le 2 juillet, Volker Beck, président du groupe parlementaire des
Verts au Bundestag à Berlin, a déclaré que celui qui compare sa propre
manifestation contre le ChristopherStreet-Day à la résistance contre le
national-socialisme sous le Troisième
Reich porte atteinte à la mémoire de
toutes les victimes du nazisme. Le politicien écologiste allemand rappelle
que les nazis ont assassiné des milliers d´homosexuels dans les camps
de concentration. Pour Volker Beck,
la Fraternité Saint-Pie X, qui déplore
que l´homosexualité en Allemagne
ne soit plus punissable, « montre
qu´elle est non seulement en dehors
de l´Eglise catholique, mais également en dehors de l´Etat de droit démocratique », raison pour laquelle « il
faut sérieusement examiner si elle ne
doit pas être soumise à la surveillance
de l´Office fédéral de protection de la
Constitution ».
M
9
Le 6 juillet, lors d´une rencontre à
Berlin, Brigitte Zypries, ministre
allemande de la justice, a reproché
à la Fraternité Saint-Pie X ses tendances extrémistes, considérant que
la déclaration du district d’Allemagne
constituait « une offense aux victimes
du national-socialisme et une diffamation des homosexuels ». Elle a jugé
inacceptable l´appel de la Fraternité
à une protestation silencieuse en
marge de la Christopher Street Day,
à Stuttgart. Selon elle, dans la relation avec « de tels extrémistes religieux », il faut agir de la même façon
qu´avec « les extrémistes de droite ».
Elle a ajouté que les points de vue exprimés par la Fraternité Saint-Pie X
révélaient clairement que la démocratie et la liberté ne sont pas uniquement menacées par les fondamentalistes islamiques.
Le 9 juillet, s´estimant « gravement diffamé », le district d’Allemagne a demandé à la ministre de
revenir sur ses paroles. Son porte-parole, l’abbé Andreas Steiner, a diffusé un communiqué en ce sens, où
25 juillet 2009
il cite la Constitution allemande qui
garantit à chaque habitant le droit
d´exprimer librement son opinion.
Selon lui, le point de vue de Brigitte
Zypries va « dans la direction d´une
dictature de l´opinion ». La Fraternité
Saint-Pie X rejette cette critique : ses
propos en lien avec le nazisme sont
« compris de façon totalement erronée ». La Fraternité n´a « pas comparé,
ni dans son intention, ni dans les faits,
la Christopher Street Day avec le régime nazi », a souligné pour sa part
le supérieur du district d’Allemagne,
l’abbé Franz Schmidberger. –
Selon l’édition en ligne du Spiegel du
4 juillet, même le cardinal Walter
Kasper, pourtant peu suspect de
traditionalisme excessif, a critiqué
le Christopher Street Day dans lequel il voit une forme de propagande,
tout en disant « son respect pour les
individus ». (Sources : Apic/kna/Spiegel/
sources privées)
otu Proprio Ecclesiae unitatem
Le 8 juillet, conformément à ce
qu´il avait annoncé dans sa lettre du
10 mars 2009 aux évêques du monde
entier, Benoît XVI a publié le Motu
Proprio Ecclesiae unitatem par lequel il
rattache la Commission Ecclesia Dei
à la Congrégation pour la doctrine
de la foi : « Précisément parce que les
problèmes qui doivent maintenant
être traités avec la Fraternité SaintPie X sont de nature essentiellement
doctrinale, j´ai décidé - 21 ans après le
Motu Proprio Ecclesia Dei, et conformément à ce que je comptais faire - de
revoir la structure de la Commission
Ecclesia Dei, en la reliant de manière
étroite avec la Congrégation pour la
doctrine de la foi », a annoncé le pape.
Dans la nouvelle configuration
de la Commission pontificale Ecclesia
Dei, « le président de la Commission
est le préfet de la Congrégation pour la
doctrine de la foi ». « La Commission
a son propre organigramme composé
du secrétaire et d´officials ». En outre,
« il incombera au président, aidé par
le secrétaire, de soumettre les cas et
les questions à caractère doctrinal à
l´étude et au discernement des instances ordinaires de la Congrégation
pour la doctrine de la foi, mais aussi
d´en soumettre les résultats aux dispositions supérieures du souverain
pontife ». Tant que les questions doctrinales « ne seront pas éclaircies, la
Fraternité n´a pas de statut canonique
dans l´Eglise et ses ministres ne peuvent exercer aucun ministère de manière légitime », a précisé le pape.
Peu avant la publication du Motu
Proprio, le Bureau de presse du SaintSiège avait annoncé que le cardinal
William Joseph Levada, préfet
de la Congrégation pour la doctrine
de la foi, prenait la place du cardinal Dario Castrillon Hoyos, « ar-
rivé au terme de son service comme
président de la Commission pontificale Ecclesia Dei ». Mgr Guido Pozzo
occupera le poste de secrétaire de la
Commission, laissé vacant depuis
la mort de Mgr Mario Marini en
mai dernier. Enfin, dans un communiqué accompagnant le document pontifical, le cardinal Levada
a annoncé le départ du vice-président de la Commission Ecclesia Dei,
Mgr Camille Perl, « après de nombreuses années de service ».
Dans un communiqué, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et membre de la
Commission Ecclesia Dei, a présenté ainsi le document romain : « Il ne
fournit pas d´informations absolument inédites puisque son contenu
avait été déjà en grande partie dévoilé par le Saint-Père dans sa lettre
aux évêques du monde entier du
10 mars dernier ». Il restructure ain-
DICI Nº 199
10
•
si la Commission pontificale Ecclesia
Dei, qui demeure mais est désormais rattachée plus étroitement à la
Congrégation pour la doctrine de la
foi. Le cardinal Ricard rappelle que
cette Congrégation donne son avis
sur les questions dont elle a à se saisir et que cet avis est toujours soumis
au pape pour décision. Et d’ajouter :
« Le pape sait que les vraies difficultés sont d´ordre doctrinal et qu´une
véritable communion dans l´Eglise
ne saurait s´établir sur des ambiguïtés ou un flou doctrinal ». – Cette nécessité reconnue de discussions doctrinales
est le point fondamental du Motu Proprio.
La tâche de la Commission Ecclesia Dei rappelée au n° 2 du document romain - qui
consistait depuis 1988 à donner un statut canonique aux prêtres ayant quitté la
Fraternité fondée par Mgr Lefebvre, ne
comprenait pas ces discussions théologiques
préalables, absolument indispensables aux
yeux de la Fraternité Saint Pie X. (Voir le
texte intégral du Motu Proprio Ecclesiae
unitatem dans nos Documents)
25 juillet 2009
ports avec la Fraternité Saint-Pie X,
le Motu Proprio Ecclesiae Unitatem
n´évoque pas le sort des autres instituts qui dépendent de la Commission
Ecclesia Dei, telles que la Fraternité
Sa int-Pierre, l ´Instit ut du Bon
Pasteur ou encore la fraternité brésilienne Saint-Jean-Marie-Vianney, du
diocèse de Campos ». (Sources : Apic/
Imedia/sources privées)
L’agence Apic note au passage :
« S´il revient largement sur les rap-
DOCUMENTS
M
otu Proprio Ecclesiæ Unitatem
1. La tâche de préserver l’unité de
l’Eglise, avec la sollicitude d’offrir à
tous l’assistance pour répondre avec
les moyens opportuns à cette vocation et grâce divine, revient de manière particulière au Successeur de
l’apôtre Pierre, qui est le principe et
le fondement perpétuel et visible de
l’unité, aussi bien des évêques que
des fidèles [1]. La priorité suprême
et fondamentale de l’Eglise, à chaque
époque, de conduire les hommes vers
la rencontre avec Dieu doit être favorisée à travers l’engagement de parvenir au témoignage commun de foi
de tous les chrétiens.
2. En fidélité à ce mandat, au lendemain de l’acte par lequel Mgr Marcel
Lefebvre, le 30 juin 1988, conféra de
manière illicite l’ordination épiscopale à quatre prêtres, le pape JeanPaul II, de vénérée mémoire, institua,
le 2 juillet 1988, la Commission pontificale Ecclesia Dei « ayant pour tâche
de collaborer avec les évêques, avec
les dicastères de la Curie romaine et
avec les milieux concernés, dans le
but de faciliter la pleine communion
ecclésiale des prêtres, des séminaristes, communautés ou personnes
religieuses, jusqu’à présent liés de différentes façons à la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre, qui désirent
rester unis au Successeur de Pierre
dans l’Eglise catholique, en conservant leurs traditions spirituelles et
liturgiques, à la lumière du Protocole
signé le 5 mai dernier par le cardinal
Ratzinger et par Mgr Lefebvre » [2].
3. Dans cette optique, en adhérant
fidèlement à la même tâche de servir
la communion universelle de l’Eglise
également dans sa manifestation visible et en accomplissant tous les efforts possibles afin qu’à tous ceux qui
désirent véritablement l’unité, il soit
rendu possible d’y rester ou de la retrouver, j’ai voulu élargir et actualiser, par le motu proprio Summorum
Pontificum, l’indication générale
déjà contenue dans le motu proprio
Ecclesia Dei à propos de la possibilité d’utiliser le Missale Romanum de
1962, à travers des normes plus précises et détaillées [3].
4. Dans le même esprit et avec le
même engagement de favoriser le dépassement de toute fracture et division dans l’Eglise et de guérir une
blessure ressentie de manière tou-
jours plus douloureuse dans le tissu
ecclésial, j’ai voulu lever l’excommunication aux quatre évêques ordonnés
de manière illicite par Mgr Lefebvre.
Par cette décision, j’ai voulu lever un
obstacle qui pouvait porter préjudice
à l’ouverture d’une porte de dialogue et inviter ainsi les évêques et la
Fraternité Saint-Pie X à retrouver le
chemin vers la pleine communion
avec l’Eglise. Comme je l’ai expliqué
dans ma Lettre aux évêques catholiques du 10 mars dernier, la levée de
l’excommunication a été une mesure
prise dans le cadre de la discipline ecclésiastique destinée à libérer les personnes du poids de conscience représenté par la sanction ecclésiastique la
plus grave. Cependant, les questions
doctrinales, bien évidemment, demeurent et, tant qu’elles ne seront pas
résolues, la Fraternité ne jouira d’aucun statut canonique dans l’Eglise et
ses ministres ne peuvent exercer de
façon légitime aucun ministère.
5. Précisément parce que les problèmes qui doivent à présent être
traités avec la Fraternité sont de nature essentiellement doctrinale, j’ai
décidé - vingt-et-un ans après le mo-
DICI Nº 199
11
•
tu proprio Ecclesia Dei, et conformément à ce que je m’étais réservé
de faire [4] - de refondre la structure
de la Commission Ecclesia Dei, en
la reliant de manière plus étroite à
la Congrégation pour la doctrine de
la foi.
6. La Commission pontificale
Ecclesia Dei aura donc la configuration suivante :
a) le président de la Commission
est le préfet de la Congrégation pour
la doctrine de la foi.
b) la Commission a son propre organigramme, composé d’un secrétaire et d’officials.
c) Il reviendra au président, assisté par le secrétaire, de soumettre les
cas principaux et les questions à caractère doctrinal à l’étude et au dis-
cernement des instances ordinaires
de la Congrégation pour la doctrine
de la foi, ainsi que de soumettre les
résultats aux dispositions supérieures
du Souverain Pontife.
7. Par cette décision, j’ai voulu en
particulier faire preuve de sollicitude paternelle envers la Fraternité
Saint Pie X, dans le but de retrouver
la pleine communion avec l’Eglise.
J’adresse à tous une invitation
pressante à prier sans relâche le
Seigneur, par l’intercession de la
Bienheureuse Vierge Marie, afin que
« ut unum sint ».
25 juillet 2009
[1] Cf. Conc. œcum. Vat. II,
Const. dogm. sur l’Eglise Lumen
Gentium, n. 23 ; Conc. œcum. Vat.
I, Const. dogm. sur l’Eglise du Christ
Pastor aeternus, chap. 3 : DS 3060.
[2] Jean-Paul II, Litt. Ap. Motu
proprio datae Ecclesia Dei (du
2 juillet 1988), n. 6 : AAS 80 (1988),
1498 ; cf. orlf n. 27 du 5 juillet 1988.
[3] Cf. Benoît XVI, Litt. Ap.
Motu proprio datae Summorum
Pontificum (7 juillet 2007) : AAS 99
(2007), 777-781 ; cf. orlf n. 28 du 10
juillet 2007.
[4] Cf. ibid. art. 11, 781.
Donné à Rome, auprès de SaintPierre, le 2 juillet 2009, cinquième
année de notre pontificat.
BENEDICTUS PP. XVI
DICI
Notre site : www.dici.org Directeur de la publication : Abbé Christian Thouvenot Rédacteur : Abbé Alain Lorans
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•
25 juillet 2009
Au sommaire de Nouvelles de Chrétienté n° 117
La Tradition manifestée
Pèlerinage de Chartres 2009
Croyez-vous aux signes ?
Abbé Jean-Michel Gleize
Seigneur, donnez-nous des prêtres !
Abbé Arnaud Rostand
Abonnement : 20 €
* 24 f - 40 FS pour l’étranger (hors de France)
Suisse : CCP 60-29015-3,
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