Voir Dieu dans ton frère, la charité fraternelle

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Enseignement Groupe de Prière St. Damien (nov.-2015) : Voir Dieu dans ton frère, La
charité fraternelle
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VOIR DIEU DANS TON FRERE,
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la charité fraternelle
Introduction
Aimer, c’est le commandement nouveau que Jésus nous donne et qui doit être le résumé
de notre vie : « Je vous donne un commandement nouveau, c’est que vous vous aimiez les uns les
autres comme je vous ai aimés. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si
vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13, 34-35)
1. Aimer, pourquoi ?
La seule vraie raison d’aimer, c’est que Dieu le demande, et non seulement il le demande,
mais il le commande. Et si Dieu nous commande d’aimer, c’est qu’il sait que c’est le meilleur
pour nous, c’est ce qui nous rendra le plus heureux.
La seconde raison qui lui est proche, c’est que nous devons être des imitateurs de Dieu et
de son amour qui s’est livré jusqu’au bout. « Nous, il faut que nous aimions, car lui nous a aimés
le premier. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. Car celui qui
n’aime pas son frère qu’il voir, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et voici le commandement
que nous tenons de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. Quiconque croit que Jésus est
le Christ est né de Dieu : quiconque aime l’auteur de cette naissance aime ce qui est né de lui » (1
Jn 4,19). Oui, le fondement de l’amour de Dieu, c’est sa bonté envers les hommes. Aimons donc
à son image, à l’image de Jésus qui s’est fait serviteur et n’a fait acception de personne. Jésus a
prêché l’amour et en a montré l’exemple : il prie son Père mais sert les foules en se montrant
accueillant à elles. Il nous exhorte aussi à aimer « ses ennemis, prier pour ceux qui vous
persécutent, afin d’être les fils de votre Père qui est dans les cieux, car il fait lever son soleil sur les
bons et sur les méchants. » (Mt5,44-45)
Enfin, déployer cet amour pour tous les hommes nous distinguera des autres hommes.
C’est Jésus lui-même qui nous y exhorte :
• « Car si vous aimez ceux qui vous aiment quelle récompense aurez-vous ? Les publicains
eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites) vous là
d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? » (Mt 5,38-47)
• « Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes
parents, ni de riches voisins, de peur qu’eux aussi ne t’invitent à leur tour et que ta politesse
ne te soit rendue. Quand tu offres un festin, invite au contraire des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu alors de ce qu’ils ne sont pas en état de te le
rendre. » (Lc 5,12-14)
• « Vous le savez, chez les païens, les chefs font sentir leur domination et les grands font
sentir leur pouvoir. Il n’en va pas ainsi parmi vous. Au contraire, quiconque veut devenir
grand parmi vous devra être votre serviteur et quiconque veut être le premier parmi vous
devra être votre esclave. » (Mt 20, 25-26)
Aime aussi parce que ton frère est un don de Dieu. Reçois-le comme un don gratuit et
gracieux de Dieu pour toi. Dieu te le donne pour qu’il t’accompagne durant ton pèlerinage sur
terre. Il a quelque chose d’unique, un génie que tu n’as pas et qui fait que l’autre est ce qu’il est,
même quand il t’énerve !!
2. Aimer, une nouveauté !
A. Dans l’Ancien Testament
L’ancien Testament répète sans cesse ce commandement de Dieu, cette obligation
d’ « aimer son prochain comme soi-même » et « d’être saint comme Dieu est saint ». Mais que veut
dire cela au juste ?
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Diffusion expressément encouragée.
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Lorsqu’on dit « tu aimeras », on sous-entend que l’on ne fera pas de tort à son frère, qu’on
lui donnera tout ce dont il a besoin, on ne le lésera pas. L’ « aimer comme soi-même » veut dire
que l’on doit faire avec les autres comme on ferait pour soi-même. Ce qui est différent de dire que
l’on doit s’aimer soi ou s’aimer plus pour pouvoir ensuite aimer les autres. En fait, l’ancien
testament présente le « prochain » comme celui qui fait partie de la patrie, de la communauté
israélite, comme le frère. Le plus souvent, tout rapport avec les hommes en-dehors est exclu et
échappe à la sphère de la miséricorde et du réconfort. On trouve parfois même en Israël une
série de devoirs parmi lesquels on voit la haine envers les ennemis qui sont les étrangers.
B. Dans le Nouveau Testament
Dans le Nouveau Testament s’opère une révolution copernicienne…et c’est Jésus qui en
est le modèle.
Jésus nous dit : « Tu aimeras Dieu et ton prochain comme toi-même ». Ces deux amours
vont ensemble, car l’amour du prochain est le signe décisif de notre amour pour Dieu. « L’amour
ne fait rien de mal au prochain, la charité est donc le plein accomplissement de la Loi ». (Rm 13,810) « La charité est le lien de la perfection » (Col 3,14) « Quant à la charité fraternelle, il n’est pas
besoin qu’on vous en écrive ; vous avez appris de Dieu lui-même à vous aimer les uns les autres. »
(1 Th 4,9)
Lorsque Jésus nous raconte la parabole du Bon Samaritain, il fait une innovation
extraordinaire par rapport à l’ancien Testament. A la question « qui est mon prochain », Il répond
par une autre question : « et qui a été le prochain de l’autre ? » Il veut montrer par là plusieurs
choses :
• Tout d’abord que l’amour n’est pas réservé seulement à l’intérieur du peuple juif,
mais qu’il est à la portée de tous, y compris les non juifs.
• Il n’est pas besoin de connaître qui est exactement le prochain à aimer, ce qui
compte, c’est d’aimer.
Jésus nous tourne dans une autre direction : on passe de ce précepte négatif « ce que
vous ne voulez pas qu’on vous fasse, ne le faites pas aux autres » à ce précepte positif « ce que
vous voulez qu’on vous fasse, faites-le aux autres ». Ce qui est tout différent !!
3. Aimer, c’est facile à dire !
A. La charité est une générosité
C’est-à-dire un amour qui va au-devant et au-delà des exigences de la justice, qui se
refuse à tous les procès intimes que non seulement l’égoïsme mais aussi l’esprit de simple justice
intenteraient si facilement au prochain dans le secret de la conscience, un amour prévenant,
patient, miséricordieux, un amour qui se fait serviteur.
« Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de
ne pas tenir tête au méchant. Au contraire, si quelqu’un te giffle sur la joue droite, tends-lui encore
l’autre. A qui veut te citer en justice et te prendre ta tunique, laisse encore ton manteau. Et si
quelqu’un te requiert pour un mille, fais-en deux avec lui… »
« Nous avons connu l’amour en ce qu’il a donné sa vie pour nous : nous aussi, nous devons
donner notre vie pour nos frères. » (1 Jn 3,16)
« Et quand vous êtes debout pour prier, pardonnez si vous avez quelque chose contre
quelqu’un, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. » (Mc
11,25)
B. Une charité universelle
Notre charité doit apprendre à devenir de plus en plus universelle, tournée vers tous et
pas seulement vers ceux avec qui on a déjà des affinités, ou des sentiments de bonté naturelle,
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d’amitié. Il est bon et même souhaitable de le faire puisque Dieu aime tous les hommes et est
l’origine de la charité fraternelle. Mais sans Dieu, c’est impossible puisque la charité est
surnaturelle.
C. Une charité surnaturelle
C’est l’Esprit Saint qui nous fait voir et traiter les hommes comme des frères en Dieu et en
Jésus. L’Esprit Saint nous donne ce supplément d’être dont nous avons besoin pour avoir plus
de joie à donner qu’à recevoir. Il nous donne une sorte de maturité qui dépasse nos ressources
naturelles : nous avons à devenir en quelque sorte, et à notre mesure, semblables à Dieu qui est
incapable de recevoir pour lui-même, il ne peut mettre sa gloire qu’à donner. Grâce à l’Esprit
Saint, notre charité imite celle de Dieu qui donne plus qu’il ne reçoit et permet d’aimer tous les
hommes à sa mesure à Lui.
D. Je préfère prier
Il n’y a pas besoin d’abandonner les hommes pour aller à Dieu. Saint Vincent de Paul
disait : « il faut savoir quitter Dieu pour Dieu, c’est-à-dire quitter Dieu à l’Eglise ou dans l’oraison
pour le retrouver dans ses pauvres. » Saint Thomas voyait aussi le plus haut degré de la charité
dans l’attitude de ceux qui « quittent même la divine contemplation où ils trouvent tant de plaisir
pour servir Dieu en travaillant au salut du prochain. »
E. Je dois d’abord m’aimer !
Le Seigneur nous a dit d’aimer le prochain comme soi-même, cela veut dire que chacun
doit avoir pour lui-même la charité qu’il a pour les autres. Mais il est sûr aussi que la meilleure
charité que l’on puisse avoir envers soi-même est de devenir de plus en plus semblable à Dieu
par le don de soi et que le meilleur moyen de sauver sa vie, c’est de la perdre.
4. Concrètement, utilise tout ce que tu es pour aimer
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A. Les yeux
Reste émerveillé devant ton frère ou ta sœur, ce chef-d’œuvre sorti des mains du
Créateur. Vis comme s’il partait demain, et regarde-le comme Dieu le voit, avec un
regard de lumière.
Sourire avec les yeux
Cultiver un regard de charité, pur de tout désir, un regard qui ne cherche pas à se
faire remarquer.
Regarder de belles images
Contempler Jésus dans l’adoration
Parfois, il faudra aussi fermer les yeux devant des images de violence, de
pornographie qui nourrissent si bien notre imagination, c’est aussi avoir de la
charité pour soi.
Apprendre à regarder dans les yeux les autres et à voir la réalité en face, sans
détourner notre regard comme le Lévite
B. Les oreilles
Mettre ses oreilles et plus spécialement son ouïe au service de soi-même (en évitant
d’écouter des musiques violentes ou abrutissantes), des autres, de Dieu qui te parle
dans ton frère, de sa Parole.
Parfois se boucher les oreilles quand on raconte des sales blagues ou quand on dit
du mal des autres.
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C. La bouche
Montrer un visage joyeux
Qu’elle serve à dire du bien, à encourager
Qu’elle serve à tourner vers Dieu ceux qui s’en éloignent
Qu’elle se ferme quand elle veut dire du mal, critiquer, s’énerver, insulter, quand on
veut prendre toute la place
Qu’elle dise la vérité
Qu’elle éclaire ton visage par son sourire
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D. Les mains
Pour servir très concrètement ceux que tu rencontres ou avec qui tu vis
Pour serrer la main à celui que tu rencontres, au mendiant que tu croises
Pour écrire….
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E. Les pieds
Pour te déplacer et aller vers le plus faible, vers un malade, une personne seule
Pour marquer un but… c’est un acte de charité pour ton équipe !!
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Conclusion
Aime le plus faible, ce faible pour qui le Christ est mort. Ne laisse jamais un frère seul
avec sa tristesse. Ne fuis pas le plus difficile, n’évite pas le sale caractère, sois attiré par le plus
blessé, attentif au plus vulnérable, attaché au plus paumé, n’écrase personne, ne fais aucune
exclusive, déchire les étiquettes autocollantes, invente mille délicatesses
La seule manière d’apprendre à aimer c’est de nous laisser aimer par Dieu, car on ne peut
aimer qu’en étant aimé soi-même et il n’y a que Dieu qui puisse nous aimer en vérité, parce qu’il
est l’unique Seigneur et qu’il est amour.
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