Dvorák par Truls Mørk - Auditorium

Transcription

Dvorák par Truls Mørk - Auditorium
JE. 20 SEPT.
20H00
SA. 22 SEPT.
18H00
T. Mørk © S. de Bourgies / Virgin Classics
SYMPHONIQUE
ONL
Dvorák
par Truls
Mørk
Orchestre national de Lyon
Truls Mørk, violoncelle
Josep Pons, direction
Antonín Dvorák
(1841-1904)
Concerto pour violoncelle
en si mineur, op. 104
I. Allegro
II. Adagio, ma non troppo
III. Finale : Allegro moderato
Entracte
Arnold Schönberg
(1874-1951)
Pelléas et Mélisande,
poème symphonique op. 5
(Version pour orchestre réduit d’Erwin Stein)
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www.auditorium-lyon.com.
Antonín Dvorák
Arnold Schönberg Concerto pour violoncelle
en si mineur, op. 104
Pelléas et Mélisande,
poème symphonique op. 5
Composition : novembre 1894 – juin 1895.
Version réduite d’Erwin Stein.
Création : 19 mars 1896, Queen’s Hall de Londres, Leo Stern
(violoncelle) et l’Orchestre philharmonique de Londres, sous la
direction du compositeur.
Composition : 4 juillet 1902 – 28 février 1903.
Probablement Antonín Dvorák n’aurait-il jamais composé de
concerto pour violoncelle s’il n’avait passé trois ans aux ÉtatsUnis, appelé à la direction du Conservatoire national de musique
de New York par sa riche fondatrice, Mrs. Jeannette Thurber. Il
s’était toujours refusé à écrire pour cet instrument, dont il détestait
la sonorité «avec ses aigus nasillards et ses graves qui marmonnent» ;
sa place, confia-t-il par ailleurs, «est au sein de l’orchestre et dans la
musique de chambre». En 1894, entendant à Brooklyn un concerto
de Victor Herbert, il révisa son opinion. Dès le mois de novembre,
il se lança dans la composition de ce qui formerait sa dernière
page orchestrale. Mais en trichant un peu : le concerto, dépourvu
de virtuosité démonstrative, s’apparente parfois à une symphonie
avec violoncelle principal. Certains des passages les plus acrobatiques du violoncelle sont non pas des solos, mais les accompagnements de mélodies confiées à d’autres instruments.
Si de nombreux accents américains émaillent la Symphonie «Du
Nouveau Monde», le Concerto pour violoncelle est une œuvre profondément tchèque. La mélancolie qui le tenaille apparaît notamment
dans le second thème du premier mouvement, énoncé par le cor
solo – un thème dont Dvorák avoua à son ami Aloïs Göbl qu’il ne
pouvait l’écouter sans trembler. Elle se traduit également par le
lyrisme du mouvement lent, ouvert par une magnifique cantilène.
Mais le concerto recèle une plainte plus secrète. Trente ans plus
tôt, en 1865, Dvorák s’était épris d’une jeune élève en piano, Josefina Cermaková. Cette passion s’exprima dans un cycle de mélodies,
Les Cyprès, partiellement arrangé ensuite pour quatuor à cordes.
Josefina resta insensible à la flamme de son professeur, pour peu
qu’elle l’ait soupçonnée : le jeune Dvorák était semble-t-il d’une
timidité absolue. Mais Dvorák continua de fréquenter la famille
Cermak et épousa la cadette, Anna, tandis que Josefina convolait avec le comte Wenzel Robert von Kaunitz. Les deux ménages
restèrent toujours très liés.
Le choc fut rude lorsque Dvorák, en pleine composition du concerto, apprit que Josefina était gravement malade. Aussitôt, il ajouta
au cœur du mouvement lent une nouvelle section, qui module
brutalement de sol majeur en sol mineur, dans un effet dramatique.
Après quelques mesures martelées, le violoncelle solo énonce un
thème au lyrisme intense, emprunté à une mélodie de Dvorák,
Lasst mich allein op. 82/1, que Josefina adorait et qui lui était dédiée.
L’accompagnement insolite (la clarinette à la sixte du soliste, les
cordes dans un brouillard d’arpèges, de contretemps et de basses
en pizzicatos) transporte immédiatement dans un village d’Europe
centrale.
Le concerto fut achevé le 9 février 1895 à New York. En avril, définitivement rentré en Bohême, Dvorák y apporta une première révision. En juin, Josefina s’éteignit. Dvorák inséra alors une nouvelle
section dans la coda du finale. Le violon solo de l’orchestre y
rappelle, dans l’aigu, la mélodie de Josefina – souvenir fugitif
de la chère défunte. Quelques mesures plus tard, après un long
trille, le violoncelle lui répond par une étrange mélodie descendante, empruntée au duo final d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski,
que Dvorák aimait beaucoup. Dans sa jeunesse, Eugène a repoussé Tatiana ; il la retrouve, des années plus tard, mariée au riche
prince Grémine et lui déclare enfin sa flamme, mais il est trop tard.
Le thème en question porte tous les regrets de Tatiana : «Ah ! le
bonheur était possible, si proche…» La parenté entre ces thèmes
est-elle un hasard, une réminiscence inconsciente ou un clin d’œil
voulu ? Alors que le concerto débordait à l’origine d’une douce
nostalgie pour la lointaine patrie, la figure fragile de Josefina l’infléchit finalement vers une tragédie feutrée.
Claire Delamarche
Création : 25 janvier 1905, Musikverein de Vienne, Orchestre du
Musikverein sous la direction de l’auteur.
Whistler, Léon Blum, Pierre Louÿs, Debussy, Mallarmé… il y avait
du beau monde, ce 17 mai 1793 au Théâtre des Bouffes-Parisiens,
pour assister à l’unique représentation parisienne de Pelléas et
Mélisande, drame en cinq actes de Maurice Maeterlinck. Mallarmé
jugea pour sa part que, «dans cet art où tout devient musique dans le
sens propre, la partie d’un instrument même pensif, violon, nuirait par
inutilité». L’avenir lui donna tort : Debussy, Fauré, Sibelius et Schönberg mirent bientôt Pelléas en musique, témoignant du glorieux
parcours international que connut la pièce de Maeterlinck au tournant du siècle.
Il y a bien loin, a priori, entre le mystère pavé de silences et de
non-dits de Maeterlinck et la fougue du jeune Schönberg qui,
deux décennies avant l’élaboration de sa théorie dodécaphonique,
s’inscrit dans la postérité de Brahms, Richard Strauss et Wagner
et participe activement à la montée de la vague expressionniste.
La première du Pelléas de Debussy était en pleine préparation,
en 1902, lorsque le jeune Autrichien se lia avec Strauss. C’est ce
dernier qui attira son attention sur le drame de Maeterlinck. Ignorant semble-t-il l’entreprise menée par le compositeur français,
Schönberg envisagea d’en tirer un opéra. Il opta finalement pour
un poème symphonique, achevé le 28 février 1903.
La partition est aussi gigantesque par la durée que par la masse
sonore : près de cent dix musiciens. L’Orchestre national de Lyon
joue ce soir une «version réduite» élaborée du vivant du compositeur par un de ses élèves et amis, Erwin Stein – une «réduction»
toute relative, cette version requérant encore plus de quatre-vingtdix exécutants.
L’œuvre défie l’analyste autant qu’elle le captive : chaque couleur
est pesée avec soin, chaque élément s’inscrit dans la continuité
d’un grand tout. Dans son analyse, Alban Berg recense vingt-quatre
thèmes ou motifs et relève que Pelléas s’articule en quatre grands
chapitres, à la manière d’une symphonie inavouée mais d’autant
plus cohérente que ces mouvements – introduction lente et Allegro
de forme sonate bithématique, scherzo tripartite, mouvement lent,
finale – puisent à la même source thématique.
Le déroulement du drame est suivi scrupuleusement par Schönberg. Mais il avouera des années plus tard que ce qui l’avait attiré
dans le sujet de Pelléas, c’est que le poète belge avait su donner
un caractère intemporel aux sempiternels problèmes humains.
Au contraire des poèmes symphoniques de Strauss, le Pelléas de
Schönberg passe rapidement sur les simples péripéties et privilégie la peinture des âmes. Pour autant, il n’a rien d’extatique. Au
contraire de l’opéra de Debussy, qui est suspendu dans un temps
comme arrêté et se referme dans le silence qui l’avait vu naître,
l’œuvre de Schönberg fonce crescendo vers son issue, la mort de
Mélisande, sommet de complexité polyphonique de la partition.
L’absence de cadences parfaites, l’enchaînement d’harmonies non
résolues, le rythme chevauchant les barres de mesures, les grands
intervalles mélodiques, la transformation permanente des thèmes
et des motifs, tous ces éléments appris notamment du Tristan et
Isolde de Wagner concourent à l’impression d’un flux inexorable.
Les trois quarts d’heure que dure la partition en paraissent étonnamment brefs : Pelléas préfigure ces drames concentrés à l’extrême que seront les deux opéras à venir de Schönberg, Erwartung
(1909) et La Main heureuse (1908-1913).
C. D.
PROCHAINS
CONCERTS
Ve. 12 15h00
SEPT.
Expresso
Chœur slovaque
Je. 27 20h00
Chœur philharmonique slovaque /
François Castang, présentation
Symphonique
4e concerto de beethoven
Orchestre national de Lyon / Martin
Helmchen, piano / Antoni Wit, direction
Me. 17 19h30
Ciné-concert symphonique
Louise Brooks © DR
LOULOU
Oct.
Je. 4 20h00 / Sa. 6 18h00
Symphonique
pierre-laurent aimard,
benjamin et beethoven
Georg Wilhelm Pabst Loulou (La Boîte
de Pandore) [Die Büchse der Pandora] /
Allemagne, 1929, 2h32, N&B / Avec Louise
Brooks, Fritz Kortner, Francis Lederer,
Carl Goetz Orchestre national de Lyon / Timothy
Brock, direction
Orchestre national de Lyon / PierreLaurent Aimard, piano / Martyn
Brabbins, direction
Di. 7 16h00
Orgue
* Lauréats du Grand
Prix de Chartres 2012
Dans le cadre du Festival Lumière 2012
Joute d’improvisation
Sa. 20 15h00
Paul Goussot, Samuel Liégeon* et
Baptiste-Florian Marie-Ouvrard*, orgue à
six, quatre et deux mains, piano et clavecin /
Pierre-Alain Braye-Weppe, présentation
Concert Jeune public
LAC DES CYGNES EN LUMIÈRE
Orchestre national de Lyon / Hélène
Bouchez, direction
Je. 11 20h00 / Sa. 13 18h00
di. 21 11h00
Symphonique ONL
MUSIQUE DE CHAMBRE
REQUIEM DE DVORÁK
LUEURS DU CRÉPUSCULE
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philharm. slovaque / Tomás Netopil, dir.
Musiciens de l’ONL
CONFÉRENCES
G
LE VENDREDI À 12H30 AU CAFÉ-COMPTOIR
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ratuit
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UNE DÉCENNIE
CLEFS D’ÉCOUTE
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Pier re-Lau
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L’ORCHESTRE ET LA VOIX
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