Les Musicales et le voyage

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Les Musicales et le voyage
COLMAR
JEUDI2MAI2013 P
40
MUSIQUE Concert d’ouverture des Musicales
ÉGLISE SAINT-MATTHIEU Ce soir aux Musicales
Les Musicales
et le voyage
Différents trains de Steve Reich
Les Musicales de Colmar ont ouvert l’édition 2013 à l’église de Logelbach.
Le quatuor Zaïde en pleine répétition mardi à l’église SaintMatthieu. PHOTO DNA-LAURENT HABERSETZER
Le concert de ce soir, à l’église
Saint-Matthieu, réserve une belle
surprise. Le quatuor à cordes
féminin Zaïde (Charlotte Juillard et
Pauline Fritsch au violon, Sarah
Chenaf à l’alto et Juliette Salmona
au violoncelle) interprétera Différents trains pour quatuor à cordes
et bande magnétique de Steve
Reich. On pourra aussi entendre
des œuvres de JS Bach, Robert
Schuman, Samuel Barber, Richard
Strauss par d’autres formations.
Q Ce soir, à 20h30, église Saint-
Matthieu.
Q
@ www.les-musicales.com
A SCHWEITZER Avec l’ensemble Claudio Monteverdi
Du bonheur musical
L’ensemble Claudio Monteverdi.
PHOTO DNA
Après un mémorable concert dégustation à la Cave
de Turckheim, l’ensemble
Claudio Monteverdi a illuminé de ses voix, lundi soir, la
chapelle de l’hôpital AlbertSchweitzer de Colmar.
crée à des chants religieux qui ont
témoigné de toutes les possibilités
du chœur, après l’entracte, une
suite d’œuvres profanes a libéré
les choristes qui ont su donner le
meilleur d’eux-mêmes. En apothéose, le chant final a repris Les
Djinns de Victor Hugo mis en
musique par Gabriel Fauré, en une
exceptionnelle interprétation.
L’auditeur y a retrouvé l’originale
versification de l’auteur de la
légende des siècles qui, partant
d’un vers d’un seul pied, allait
escalader l’alexandrin pour se
retrouver avec une seule syllabe ;
poème unique et original qui
tutoie les faces lumineuse et
sombre de l’Homme, se laissant
séduire par les charmes de la
superstition. N’oubliant jamais
que notre mémoire ancestrale se
nourrit de contes, de légendes et
de croyances aussi diverses et
variées que les nombreuses cultures de notre monde.
Le chœur, dans le cadre de sa
tournée alsacienne, a apporté du
bonheur musical aux mélomanes
présents et aux patients hospitalisés qui ont pu suivre la retransmission de ce concert, dans leurs
chambres, sur la chaîne de télévision interne.
Résolument baroque, le chœur
dirigé par Christophe Grapperon,
et accompagné au piano par Patrice Vanneufville, a invité l’assistance à un agréable voyage explorant
le chant a cappella du tournant du
20e siècle. Ils ont annoncé à leurs
auditeurs une rencontre avec un
objet chantant non identifié qui
s’efforce de les emmener, de les
emporter à son bord, vers des
destinations musicales inconnues
ou parfois oubliées.
La mise en musique d’œuvres de
Racine, de Charles d’Orléans, de
Shakespeare, ou de motets par des
compositeurs tels que Gabriel
Fauré, Maurice Duruflé, Claude
Debussy ou Ralph Vaughan
Williams ont apporté un rare
bonheur à un public qui n’a pas
ménagé ses applaudissements.
Après une première partie consa-
Encore aujourd’hui
et demain
La tournée en Alsace, intitulée
L’Europe du 20e siècle a cappella,
de l’ensemble Claudio Monteverdi
est déjà un succès ; les mélomanes
pourront les applaudir dans les
prochains jours, à savoir :
- Aujourd’hui jeudi 2 mai, à
20h30, au musée du Jouet à
Colmar.
- Vendredi 3 mai, à 20h, à l’église
de Kaysersberg.
L’AGENDA
Repas asperges
de la classe 46/66
Q DIMANCHE 12 MAI aura lieu le
repas asperges d’Alsace organisé
par le comité de l’amicale de la
classe 1946/66 de Colmar et
environs. Il aura lieu à midi dans
le cadre verdoyant d’un étang de
la région rhénane. Renseignements et inscriptions auprès de
la secrétaire Jeanine au
0389274109 avant le 4 mai.
Par ailleurs il reste quelques
places pour le voyage balnéaire
en Sicile qui sera organisé début
septembre 2014. Renseignements et inscriptions dès à
présent auprès d’Henri au
0389792048. Les natifs de 1946,
non-membres de l’Amicale,
seront les bienvenus.
Sortie asperges de la
Société des familles
Q MERCREDI 8 MAI, la Société
des familles 1896 de Colmar et
environs organise une sortie
asperges. Au programme: « Les
Asperges du Freudeneck », visite
commentée du Plan Incliné
d’Arzviller, circuit en vedette et
promenade sur le canal, repas
spécial asperges au restaurant
du Freudeneck ; l’après-midi,
visite de la Maison du Pain
d’Épices à Gertwiller avec dégustation et retour à Colmar.
Inscription auprès de Véronique
Laval (113, route de Bâle – 68000
Colmar, Tél. 03 89 23 38 32 ou
09 54 56 49 03).
D
Brahms et les Tziganes
ans son discours
d’ouverture, Michel
Spitz, président, évoque les lieux investis
par le festival, plus diversifiés
qu’à l’accoutumée. Présentant
l’esprit du programme, Marc
Coppey, directeur artistique,
voit cette particularité comme
une illustration du « Voyage »,
thématique de l’édition 2013.
Le Wanderer
Opportunément, le concert débute par la Wanderer Fantasie de
Schubert. Habitué des Musicales, le pianiste russe Peter Laul
en donne une fort belle interprétation. La première partie est
empoignée avec fougue. Un
franc dynamisme se déverse
dans une rythmique caracolante qui se développera dans toutes les parties rapides. L’œuvre
semble habitée par cette volonté
qui meut le voyageur romantique, fantasmé par Schubert qui
ne quitta jamais Vienne. Au milieu, l’adagio se charge de noirceur.
Peter Laul y crée une impressionnante opacité d’où émerge
pourtant l’énoncé de chaque détail. Un magnifique sens du toucher orne la fin de gammes scintillantes ; une élégance
arachnéenne qui caractérisera
Peter Lau : un magnifique sens du toucher.
PHOTO DNA-NICOLAS
PINOT
tous les passages légers. Par sa
maîtrise du discours, et l’éloquence de ses intentions, Peter
Laul parvient à donner ce supplément d’âme qui emmène
l’auditeur au plus près de l’expression musicale.
Hindemith, l’exilé
Suite à un changement de programme, Marc Coppey joue la
Sarabande de la 2e Suite de Bach.
La pièce se développe dans une
sonorité tendue ou désincarnée,
à peine animée par quelques
articulations, hiératisme proche
du Tombeau baroque.
D’une écriture composite, la 3e
sonate pour violoncelle seul
d’Hindemith répond à la Fantasie de Schubert. De brefs élans
fantasques tentent d’égayer une
musique globalement austère.
Marc Coppey se prête à cette
promenade grisâtre faisant son
possible pour y mettre de la couleur. A ce titre, l’Elégie est la
plus convaincante dans son alternance de douleur et de tendresse.
Le violoncelliste et le pianiste
sont ensuite rejoints par Liana
Gourdja, violon et Lise Berthaud, alto, pour le 1er quatuor
de Brahms. Enthousiastes, les
deux artistes s’expriment dans
un généreux lyrisme, avec une
sonorité large… mais qui manque d’inventivité.
De son côté, Peter Laul prouve
qu’il est aussi un excellent
chambriste ; toujours à l’écoute
de ses partenaires, les soutenant sans jamais les dominer.
Le passage médian du mouvement lent en est un exemple
marquant : le piano provoque et
soutient un déferlement sonore
saisissant. Dommage que le
tempo, étonnamment rapide, altère la sérénité de cet andante,
où l’abandon fait défaut. Le jeu
au premier degré du violon et de
l’alto sied mieux au trépidant
final, alla Zingarese. Mené sans
failles par les quatre partenaires, le morceau se déchaîne en
traits diaboliques.
D’autres épisodes, plus chantants, viennent colorer la pièce
de cette mélancolie si chère aux
Tziganes… voyageurs par obligation, nomades par choix… à
la recherche d’une terre d’asile
imaginaire.
GILLES TOUSSAINT
R
Les Musicales à Saint-Matthieu
Escapade dans le
XIXe siècle germanique
Après une première mise en
bouche dimanche à Logelbach, les Musicales ont pris
leur envol mardi à SaintMatthieu, à Colmar, lors
d’un concert éclectique et
goûteux.
APRÈS AVOIR succinctement
évoqué la thématique du voyage, qui sert cette année de fil
rouge au festival, Marc Coppey a
tenu à rendre un hommage particulier à Janos Starker, l’un des
grands maîtres du violoncelle
disparu dimanche ; le requiem
opus 66 pour trois violoncelles et
piano de David Popper qu’il a
proposé aux côtés de Juliette
Salmora et Sung-Won Yang, ainsi que de Peter Laul au clavier,
était à la fois virtuose et chargé
d’une émotion vraie.
Simplicité stylistique
et dépouillement
Unité thématique et diversité
des effectifs étant les maîtres
mots des Musicales, les quatre
œuvres au programme de la soirée ont été données par autant
de formations différentes. Bien
qu’un peu déséquilibré dans les
premières mesures de la sérénade italienne en sol majeur d’Hugo Wolf, le tout jeune (et entièrement féminin) quatuor Zaïde a
donné à cette pièce en un mouvement des couleurs fraîches,
délicieuses, qui siéent parfaitement à cette œuvre à part dans
le répertoire du compositeur.
Simplicité stylistique et dépouillement étaient les maîtres
mots de Peter Laul pour son
interprétation de la sonate n°26
Marc Coppey (à gauche) les violoncellistes Juliette Salmora et Sung-Won Yang et le pianiste
Peter Laul. PHOTO DNA-B.FZ.
en mi bémol majeur dite Les
adieux de Ludwig van Beethoven où le pianiste a joué d’un art
rare de la nuance et du temps
suspendu pour évoquer l’éloignement, l’absence et les retrouvailles.
S’épanouir dans une gaieté
finale
Ecrit après que Dvoràk a entendu des indiens jouer des airs
traditionnels de leur tribu, son
quintette en bémol majeur dit
Américain reprend une forme
« à la Mozart » avec deux altos
(Aleksandar Milosev, Lise Berthaud) ; ceux-ci mènent la danse et président au rêve pour
s’épanouir dans une gaieté finale orchestrée par le violoncelle
(Sun-Wong Yang) autour duquel
virevoltent les violons de Chris-
tian Altenburger et de Liana
Gourdjia.
Le temps sublime de la soirée a
été sans conteste l’interprétation des Deutsche Lieder de
Louis Spohr par la soprano Mélanie Moussay, accompagnée du
clarinettiste Romain Guyot et
du pianiste Finghin Collins ;
d’un phrasé ample, puissant
quand il le fallait mais intimiste
quand le texte le suggérait, avec
une diction d’une rare netteté et
un sens parfait de la nuance,
elle a emmené le public dans un
voyage intérieur où l’apaisement n’était pas une évidence
(Sein still mein Herz), le désir
ardent (Sehnsucht), le chagrin
secret (Das heimliche Leid)
avant un Wach auf ! impératif et
libérateur.
B.FZ.
R
EXPRESS
Rencontre
d’Alsace Cardio
Une rencontre sur les maladies
cardiovasculaires est organisée à
l’hôpital Pasteur de Colmar. Alsace
– Cardio (association de Familles et
de Malades ou Opérés Cardiovasculaires), tiendra une permanence
ouverte sur rendez-vous à tous à
l’hôpital Pasteur – Service de
Cardiologie – Entrée 4 – 5e étage à
Colmar, lundi 6 mai de 14 h à 16 h.
Le but de cette rencontre est de
permettre aux malades, aux opérés
et à leur famille, de s’informer, de
parler de leurs préoccupations et
d’établir des liens d’amitié et de
solidarité.
Rendez-vous auprès d’Henri Spinner au 03 89 79 20 48
LCO 03