La lettre - Société Française de Médecine Vasculaire
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La lettre - Société Française de Médecine Vasculaire
N° 36 N° 36 La lettre du médecin vasculaire Congrès ISTH LA Maladie Rénale CHRONIQUE Les objects connectés Plaque carotidienne à risque Education thérapeutique Société Française Société Française de Médecine Vasculaire de Médecine Vasculaire La lettre du médecin vasculaire La lettre du Médecin Vasculaire est le journal d’information de la Société Française de Médecine Vasculaire destiné à ses membres, et complète le vecteur web de la SFMV (www.portailvasculaire.fr). La revue contient 4 parties 1. La première traite des actualités de la SFMV 2. La seconde partie est orientée FMC : recommandation commentée, et/ou un dossier FMC 3. La troisième est une veille bibliographique, à partir d’analyses bibliographiques commentées sur des thématiques majeures. 4. La quatrième est axée sur la pratique du médecin vasculaire organisation Rédacteur en chef : Christophe BONNIN Comité de Rédaction : Jean-Michel BAUD (Le Chesnay), Joël CONSTANS (Bordeaux), Michel DADON (Paris), Anne-Sophie DEBUSE (Lille), Ileana DESORMAIS (Limoges), Antoine DIARD (Langoiran), Michel FESOLOWICZ (La Rochelle), Pascal GIORDANA (Nice), Romain JACQUET (Reims), Christine JURUS (Villeurbanne), Jean-Pierre LAROCHE (Avignon), Gilles MISEREY (Rambouillet), Gilles PERNOD (Grenoble), Jean-Noël POGGI (Toulon), Christophe SEINTURIER (Grenoble) Comité Scientifique : Marie-Thérèse BARRELLIER (Caen), Luc BRESSOLLETTE (Brest), Dominique BRISOT (Clapier), Alessandra BURA-RIVIERE (Toulouse), Patrick CARPENTIER (Grenoble), Claudine HAMEL-DESNOS (Caen), Philippe LACROIX (Limoges), Pierre OUVRY (St Aubin sur Scie), Isabelle QUERE (Montpellier), Marie-Antoinette SEVESTRE-PIETRI (Amiens), Stéphane ZUILY (Nancy) Graphisme : Jérôme Durand ([email protected]), crédit photo : Thinkstock charte de la revue Séparation entre l’information (sélection et relecture par le comité de rédaction) et les articles scientifiques ou didactiques (sélection et relecture par les comités scientifique et de rédaction). Existence d’une bibliographie référencée dans les articles le nécessitant : résumé, implications pour la pratique et qcm dans les rubriques fmc et analyses bibliographiques. Identification de toute promotion de médicaments et de matériels y compris en ce qui concerne les rédactionnels, ne devant pas interrompre la continuité des articles. Identification et mention des conflits d’intérêts des auteurs ou rédacteurs. nous contacter [email protected], [email protected], [email protected] www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Éditorial NUMÉRO 36 Christophe BONNIN ([email protected]), Sophia BEN SEDRINE ([email protected]) L’été a vu une nouvelle fois un extrémisme religieux, en l’occurrence islamique, exprimer sa haine et répandre la destruction et la mort dans la communauté humaine. Ce soir du 14 Juillet, à Nice, 85 hommes, femmes et enfants, de multiples nationalités et confessions ont péri sous les roues d’un camion, conduit par un être dont il parait impossible de comprendre les motivations. Quelques jours plus tard, un prêtre était assassiné par un commando djihadiste dans son église à St Etienne du Rouvray. Ces actes barbares commis par des terroristes instrumentalisant la religion ont été massivement dénoncés. A cette occasion, les croyants, particulièrement catholiques et musulmans, se sont recueillis dans les églises et les mosquées en un moment de fraternité et de recueillement rare dans l’histoire. Soulignant ainsi les liens unissant les confessions et les fidèles : Miséricorde et préservation de la vie sont des valeurs communes. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Comme dans notre Code de déontologie, le Code islamique de l’éthique médicale fait notamment serment de protéger la vie humaine dans toutes ses étapes et dans toutes les circonstances, en faisant tout son possible pour la sauver de la mort, de l’affliction et de l’anxiété. Il est également fait serment de s’engager à acquérir des connaissances médicales et autres, ainsi qu’à les exploiter pour le bien de l’humanité et jamais pour semer le désordre sur terre. Nous, médecins, continuons à œuvrer pour que ces valeurs communes de fraternité et d’humanité soient (re)mises en lumière. 02 - 03 NOS SCIENTIFIQUES NE L’ACCEPTENT PAS * La science pour une vie meilleure - L.FR.COM.04.2016.1380 - Bayer HealthCare SAS - SAS au capital de 47.857.291,14 € - RCS Lille Métropole 706 580 149 POUR DE NOMBREUSES PERSONNES, UNE VIE PLEINEMENT ACTIVE S’ARRÊTE BIEN TROP TÔT D’ici à 2050, la population mondiale des plus de 60 ans aura doublé et atteindra près de deux milliards, ce qui fera des maladies liées à l’âge un défi encore plus important pour la société. C’est pourquoi nous cherchons à aider les personnes à rester en bonne santé et actives le plus longtemps possible, que ce soit par des traitements plus www.portailvasculaire.fr ciblés contre le cancer et les maladies cardiovasculaires, des solutions contre les maladies de l’œil ou en permettant aux personnes atteintes d’arthrite de conserver leur mobilité. Parce qu’une vie pleinement active ne doit pas s’arrêter à 60 ans. Pour savoir en quoi nos innovations contribuent à une vie meilleure, visitez nos sites : www.bayer.fr / La Lettre du Médecin Vasculaire n°35 - Juin 2016 www.pharmaceuticals.bayer.fr * Sommaire NUMÉRO 36 Les Actualités P.08 congrès esvm rome P. Carpentier P.10 congrès isth montpellier JP.Laroche Bibliographie P.14 REGISTRE INTERNATIONAL « TIAREGISTRY.ORG PROJECT » SUR LE RISQUE ANNUEL D’INFARCTUS CÉRÉBRAL APRÈS AIT OU AVC MINEUR JN. Poggi P.22 DIAGNOSTIC ET PRISE EN CHARGE DE L’ENDOFIBROSE ILIAQUE : UN CONSENSUS PAR MÉTHODE DELPHI D. Brisot P.24 risque de rÉcidive thrombo-embolique aprÈs un premier ÉvÈnement non provoquÉ : herdoo2 JP. Galanaud P.25 UTILISATION DE LA GLUE (CYANOACRYLATE) DANS LE TRAITEMENT DES REFLUX DE LA GRANDE VEINE SAPHÈNE O. Pichot P.28 EFFETS DE L’ASPIRINE SUR LE RISQUE DE RÉCIDIVE PRÉCOCE D’AVC, ET LEUR GRAVITÉ, APRÈS AIT OU AVC ISCHEMIQUE. ANALYSE DES ESSAIS RANDOMISÉS-CONTRÔLES TENANT COMPTE DU TEMPS F. Becker La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 ARTICLES DE REVue P.33 LA maladie renale chronique G.Favre P.38 plaque carotidienne à risque P. Giordana, M. Dadon Médecin Vasculaire P.50 les objets connectés C. Le Hello, C Boissier P.54 tutoriel application congrès IUA-SFMV LYON F. Abbadie P.57 DPC régional Champagne-Ardenne J. Decamps le Chevoir P.59 EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT J. Decamps le Chevoir P.61 CHARADE R. Jacquet P.64 Quizz M. Dadon P.64 FICHE SYNDROME POST-THROMBOTIQUE Comité Recos 04 - 05 Publi-rédactionnelle Interview du Dr Charles Nedey et Dr Anne Tissot médecin vasculaire et membre du groupe ultrason de la SFMV médecin vasculaire et présidente de l’ARMVRA Réalisée par Frédéric Philippe, Chef Produit Ultrasons Hitachi Medical Systems S.A.S., France Hitachi a récemment développé de nouveaux outils destinés aux praticiens du domaine de la médecine vasculaire. Ces fonctionnalités seront présentées lors du congrès de la SFMV qui se déroulera à Lyon du 3 au 8 octobre 2016. Les Dr Charles Nedey et Anne Tissot, médecins vasculaires à la clinique du Tonkin, actif dans le groupe US pour l’un et présidente de l’ARMVRA pour l’autre ont accepté de donner leur avis sur ce sujet. Les sondes d’imagerie sont classiquement couplées au mode Doppler pulsé qui est une technique essentielle dans la quantification des flux vasculaires. Aujourd’hui, Hitachi intègre également un Doppler continu orientable sur les sondes convexes et linéaires de ses plateformes échographiques ARIETTA. LE DOPPLER PULSÉ N’APPORTE-T-IL PAS UNE INFORMATION SUFFISANTE ? : Certains flux pathologiques peuvent être extrêmement rapides, dépassant parfois les 5 ou 6 m/s, comme cela est souvent le cas pour les fistules artério-veineuses. Or, les sondes d’imagerie des échographes récents utilisent des fréquences de plus en plus élevées pour améliorer la qualité de l’imagerie bidimensionnelle, ce qui limite d’autant les échelles de vitesse utilisable en Doppler pulsé. Le Doppler continu peut être une excellente réponse pour palier à ce phénomène puisqu’il ne connait pas de limite de vitesse enregistrable. Le Doppler continu existe déjà assez classiquement sur les phased array mais dont l’imagerie bidimentionnelle est moins performante, alors que sur une sonde « linéaire ou abdominale convexe » pour l’exploration des artères rénales par exemple, c’est beaucoup plus facile ! QUEL BÉNÉFICE CELA PEUT-IL AVOIR DANS VOTRE PRATIQUE QUOTIDIENNE ? : Le Doppler continu est habituellement accessible uniquement via des sondes crayons qui ne donnent qu’un accès « à l’aveugle » aux vaisseaux explorés et qui nécessitent un changement de sonde en cours d’examen, donc une perte de temps pour l’utilisateur. L’intégration du Doppler continu dans la sonde d’imagerie pourrait donc permettre d’accéder à l’exploration hémodynamique de certains vaisseaux ou certaines sténoses avec une quantification plus précise. (de quantifier un flux très accéléré plus rapidement et plus précisément, grâce à la localisation par l’imagerie bidimensionnelle.) Les systèmes écho-Doppler d’Hitachi proposent par ailleurs la technologie exclusive de « Dual Doppler ». C’està-dire la possibilité d’enregistrer simultanément deux spectres Doppler. QU’APPORTE L’ENREGISTREMENT SIMULTANÉ DES FLUX ? : Dans l’étude des sténoses et de leur éventuel retentissement hémodynamique, nous sommes parfois amenés à comparer le flux de deux vaisseaux, ou d’un même vaisseau en différents points. En effet, la quantification intègre des calculs de ratios de vitesse, soit entre deux vaisseaux – rapport carotide interne/carotide commune et éventuellement rapport reno aortique – soit en deux points d’un même vaisseau – au niveau et en aval de la sténose. Il est courant que des patients présentent des troubles du rythme. Dans ce cas, seul l’enregistrement des flux en simultané permet d’obtenir des ratios fiables et réellement exploitables. De plus, l’enregistrement simultané offre également un gain de temps d’examen. Une nouvelle approche vasculaire Retrouvez-nous au salon SFMV à Lyon du 5 au 8 octobre 2016 Stand 46 - 47 Hitachi Medical Systems S.A.S. ▪ tél : +33 4 72 14 59 69 ▪ www.hitachi-medical-systems.fr Les Actualités NUMÉRO 36 P.08 congrès esvm rome P. Carpentier P.10 congrès isth montpellier JP.Laroche La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 06 - 07 Changez le regard de vos patientes sur la compression médicale La primoprescription Un moment clé pour obtenir l’adhésion de votre patient Douceur & ® Inscrivez-vous sur votre Espace Professionnel www.varisma-innothera.com LA SCIENCE AU SERVICE DE LA COMPRESSION VEINEUSE Laboratoires Innothéra - 22 avenue Aristide Briand - BP 50035 - 94111 Arcueil Cedex - France Varisma® Douceur est un produit de compression veineuse élastique des membres inférieurs indiqué dans les affections veineuses chroniques et aiguës. Contre-indications :Artériopathie oblitérante des membres inférieurs avec un index de pression systolique < 0,6, microangiopathie diabétique évoluée pour les bas > 30 mmHg, phlegmatia coerulea dolens, thrombose septique, intolérance au produit. Marquage CE. Dispositif médical classe I. Remb.Séc.Soc. Inscrit sur la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L.165-1 du Code de la Sécurité Sociale.Lire attentivement les instructions figurant dans la notice. Septembre 2016. INN1607204 Rome 8-10 mai 2016 : Une nouvelle étape pour l’European Society for Vascular Medicine (ESVM) Patrick CARPENTIER ([email protected]) Le premier congrès en mai 2015 à Berlin-Potsdam a été le révélateur de notre société européenne, qui montrait son dynamisme en mettant sur pied dans un temps record un congrès de haut niveau scientifique et permettait de nombreux contacts entre équipes européennes de médecine vasculaire. Un an plus tard, à Rome, l’ESVM confirme sa vitalité avec un nouveau congrès de même format, capable d’attirer plus de 400 participants de l’ensemble des 16 pays membres, et bien au delà et tout aussi riche scientifiquement. Le programme comprenait notamment la présentation des nouvelles guidelines de l’ESVM concernant l’artériopathie des membres inférieurs et le phénomène de Raynaud en cours de finalisation, mais aussi de nombreuses communications libres originales qui ont fait l’objet de discussions très actives en petits groupes autour des e-posters. Entre temps, l’ESVM a mis en place ces travaux de rédaction de guidelines européennes, la structuration d’un groupe de partenaires industriels intéressés par les projets scientifiques de l’ESVM, des discussions avec les autres sociétés européennes et internationales, qui ont notamment abouti à la décision d’un congrès commun en 2017 à Graz (7 - 9 mai), où le troisième congrès annuel de l’ESVM accueillera également le chapitre européen de l’IUA. Vous pourrez trouver tous les détails concernant le congrès de Rome, et les activités de l’ESVM sur le nouveau site web de l’ESVM qui vient d’être ouvert au public à l’adresse : http://vascular-medicine.org La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Les membres de la SFMV à jour de cotisation étant automatiquement membres de l’ESVM, vous pourrez aussi, à travers la partie du site réservée aux membres, avoir un accès libre à certains articles de VASA, le Journal Européen de Médecine Vasculaire. Adriana VISONA (Castelfranco Veneto, Italie) Organisatrice du congrès de Rome et actuelle présidente de l’ESVM 08 - 09 Congrès isth ssc (scientific and standardization committee) Montpellier, 25/28 Mai 2016 Jean-Pierre LAROCHE ([email protected]) Ce congrès (Corum) a rassemblé plus de 2000 participants venus du monde entier. C’est le Professeur Jean François Schved de Montpellier qui en a été le Président. Une organisation sans faille, des séances surbookées pleines à craquer, une grande tenue scientifique, un congrès réussi et plébiscité. Deux thématiques : la THROMBOSE et les affections hémorragiques (hémophilie essentiellement). Ce sont les atteintes thrombotiques qui ont retenu notre attention. Les AOD ont fait la une de plusieurs communications : indications, risque hémorragique, antidotes. Les lectures de 30 à 45 mn ont permis de faire véritablement le point sur tous les sujets. Une excellente lecture sur les AOD, celle de Sam Schulman (Mc Master University, Canada), dont les trois dernières diapositives (traduites) résument parfaitement sa position, pleine de bon sens. COUT AOD VERSUS WARFARINE Economie de la santé • Le coût de la warfarine est approximativement de 10 cents par jour* • AOD approximativement 3$ / jour* • Le monitoring de la warfarine pour les patients stable est de faible coût • Si nous voulons des ressources pour des composantes importantes dans notre système de santé, nous ne devrions pas rejeter les traitements peu coûteux pour les patients chez lesquels ils sont appropriés www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 LE CHOIX Quand utiliser quoi ? AOD AVK • Risque d’hémorragie intracrânienne augmenté • Insuffisance rénale sévère • Risque d’hémorragie élevé en général • Prothèse valvulaire mécanique • INR difficile à stabiliser (en dehors de l’absence de compliance) • Indications inhabituelles (thrombus mural, TV cérébrale, ou splanchnique) • Utilisation fréquente d’antibiotiques • Risque élevé d’hémorragique digestive basse • Nécessité de commodité • Femmes réglées • Poids extrêmes • Inducteurs ou inhibiteurs puissants de Pgp/CYP3A4 • Raisons financières CONCLUSIONs Conclusions • Globalement, les AOD ont une efficacité similaire à celle des AVK • Risque hémorragique également similaire, inférieur pour les hémorragiques intracrâniennes • Mais plus d’hémorragies digestives basses et de saignements menstruels • Pour certains patients, les AVK sont toujours préférables Ces 3 diapositives originales sont en phase avec la tendance actuelle : le coût doit être pris en compte ; les études sont de NON INFERIORITE et NON DE SUPERIORITE comme on nous le dit chaque jour ; la réduction des hémorragies intracrâniennes ; les AVK gardent une place. Pour faire suite aux AOD, plusieurs interventions sur les antidotes, sujet ô combien brûlant. Deux antidotes ont fait le buzz : l’idarucizumab (antidote anti-IIa) et l’andexanet alpha (antidote antiXa). Ces 2 antidotes neutralisent provisoirement les La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 perturbations biologiques induites par le dabigatran (idarucizumab) et par les anti-Xa (andexanet alpha), mais quid dans la vraie vie ? D’autant plus que leur coût sera élevé (bruits de couloir du congrès : 2000 € une dose ?). Aucune étude de ces antidotes versus ce qui est utilisé actuellement (CCP). Il faut donc attendre encore un peu afin d’y voir plus clair. Mais aujourd’hui les traitements réalisés en cas d’hémorragie grave avec les AOD semblent donner de plus en plus de résultats satisfaisants. Alors, antidote or not antidote, affaire à suivre… 10 - 11 La MTEV et le cancer ont été abordés : de nombreuses études AOD versus HBPM démarrent (au moins 40), alors attendons. Pour le moment, le traitement classique HBPM (3 à 6 mois) reste le traitement de référence. Au-delà, relais AVK ou AOD au cas par cas, idéalement avec une RCP ONCO THROMBOSE. Autre point abordé par nos amis canadiens M Carrier et G Legal : MTEV sans facteur déclenchant et cancer. Une fois de plus la médecine Hippocratique l’emporte face au scanner thoraco-abdomino-pelvien et face au TEP Scan. Il faut donc privilégier la clinique, l’anamnèse, les antécédents familiaux et personnels du patient, des examens simples et orienter au cas par cas vers des examens plus complexes. Le scanner systématique dans ce contexte a vécu, tout au moins pour l’instant, le TEP Scan de même. L’étude APEX a été présentée en première mondiale avec publication le même jour dans le NEJM** (utilisation d’un anti-Xa, le bétrixaban, versus enoxaparine en prévention de la MTEV en médecine) (Laboratoire Portola). Il s’agissait non pas d’une étude d’infériorité mais de supériorité. 7513 patients randomisés, les D-Dimères ont fait partie de ce protocole. Voici la conclusion originale, très « alambiquée » Conclusions Among acutely ill medical patients with an elevated d-dimer level, there was no significant difference between extended-duration betrixaban and a standard regimen of enoxaparin in the prespecified primary efficacy outcome. However, prespecified exploratory analyses provided evidencesuggesting a benefit for betrixaban in the two larger cohorts. (Funded by Portola Pharmaceuticals; APEX ClinicalTrials.gov number, NCT01583218.) Pour faire simple, l’étude n’a pas atteint son objectif principal, comme les études précédentes AOD versus HBPM en Médecine : MAGELLAN (rivaroxaban vs enoxaparine) , ADOPT (edoxaban vs enoxaparine). Le risque hémorragique induit par les AOD est supérieur à celui de l’enoxaparine. Enfin, la durée d’une prévention de 1 mois est inutile face à une prévention de 10 à 14 jours. Le bétrixaban aura-t-il en France une AMM ? Cette étude montre bien toute la difficulté des études de supériorité, raison pour laquelle les AOD ont choisi dans le traitement de la MTEV et de la fibrillation atriale non valvulaire des études de non-infériorité. Problème, elles ne peuvent entraîner des recommandations de Grade 1, comme vous avez pu le découvrir dans les recommandations de CHEST 2016. Il faut remarquer qu’à ce jour les AOD ont tous échoué dans la prévention en Médecine et pourtant ils sont merveilleux . Une nouvelle étude est annoncée toujours dans la prévention en médecine, MARINER (Study of Rivaroxaban (JNJ-39039039) on the Venous Thromboembolic Risk in Post-Hospital Discharge Patients ), qui va comparer le rivaroxaban 10 mg versus placebo, 7.5 mg versus placebo pour une durée de 45 jours. *Ndlr : France : 0.19 € / 5 mg de coumadine, vs 2.46 € / 20 mg rivaroxaban et 2.35 € / 10mg apixaban. NB : 3 dollars = 2.7 € (7/2016). Ce congrès sera suivi de celui de l’ISTH 2017 qui aura lieu à Berlin. Nous conseillons vivement à tous les Médecins Vasculaires de participer aux congrès de l’ISTH qui ont lieu tous les 2 ans, et à partir de 2020 tous les ans. C’est toujours l’occasion d’une immersion complète dans la MTEV, congrès toujours passionnants. ** Alexander T. Cohen, M.D., Robert A. Harrington, M.D., Samuel Z. Goldhaber, M.D., Russell D. Hull, M.B., B.S., Brian L. Wiens, Ph.D., Alex Gold, M.D., Adrian F. Hernandez, M.D., and C. Michael Gibson, M.D., for the APEX Investigators*, Extended Thromboprophylaxis with Betrixaban in Acutely Ill Medical Patients, This article was published on May 27, 2016, at NEJM.org. www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Fabriqués par Radiante SAS • BP 228 • 86102 Châtellerault CEDEX • France • Distribués par BSN-RADIANTE SAS - Locataire gérant • SAS au capital de 288 000 euros Siège social : 57 boulevard Demorieux • 72058 LE MANS Cedex 02 • Siren : 652 880 519 - RCS Le Mans Pour toute information, vous pouvez nous joindre par téléphone au 05 49 21 40 91 et par e-mail : [email protected] 1608-08 / Sept. 2016 Les produits dotés de la technologie FIX sont des orthèses élastiques de contention de classe CE I, destinés au traitement des affections d’origine veineuse, pris en charge par les organismes d’assurance maladie dans certaines situations. Consulter la notice d’utilisation pour plus d’informations. Bibliographie NUMÉRO 36 P.14 REGISTRE INTERNATIONAL « TIAREGISTRY.ORG PROJECT » SUR LE RISQUE ANNUEL D’INFARCTUS CÉRÉBRAL APRÈS AIT OU AVC MINEUR JN. Poggi P.22 DIAGNOSTIC ET PRISE EN CHARGE DE L’ENDOFIBROSE ILIAQUE : UN CONSENSUS PAR MÉTHODE DELPHI D. Brisot P.24 risque de rÉcidive thrombo-embolique aprÈs un premier ÉvÈnement non provoquÉ : herdoo2 JP. Galanaud P.25 UTILISATION DE LA GLUE (CYANOACRYLATE) DANS LE TRAITEMENT DES REFLUX DE LA GRANDE VEINE SAPHÈNE O. Pichot P.28 EFFETS DE L’ASPIRINE SUR LE RISQUE DE RÉCIDIVE PRÉCOCE D’AVC, ET LEUR GRAVITÉ, APRÈS AIT OU AVC ISCHEMIQUE. ANALYSE DES ESSAIS RANDOMISÉS-CONTRÔLES TENANT COMPTE DU TEMPS F. Becker www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Registre international « TIAregistry.org project » sur le risque annuel d’infarctus cérébral après ait ou avc mineur. Amarenco P, Lavallée PC, Labreuche J, Albers GW, Bornstein NM, Canhão P, Caplan LR, Donnan GA, Ferro JM, Hennerici MG, Molina C, Rothwell PM, Sissani L, Školoudík D, Steg PG, Touboul PJ, Uchiyama S, Vicaut É, Wong LK; TIAregistry.org Investigators. One-Year Risk of Stroke after Transient Ischemic Attack or Minor Stroke. N Engl J Med. 2016 Apr 21;374(16):1533-42. Jean-Noël POGGI ([email protected]) RESUME Contexte : Les études antérieures menées entre 1997 et 2003 ont estimé que le risque d’accident vasculaire cérébral ou de syndrome coronarien aigu était de 12 à 20% au cours des 3 premiers mois après un AIT ou un AVC mineur. Le projet TIAregistry.org a été conçu pour décrire le profil contemporain, les facteurs étiologiques et le pronostic des patients après un AIT ou un AVC mineur, qui passent par des structures de santé offrant une prise en charge en urgence. Méthodes : Nous avons recruté des patients qui avaient présenté un AIT ou un AVC mineur dans les 7 jours précédents. Les sites ont été sélectionnés sur la disposition permanente d’un système d’urgence AIT. Nous avons évalué le risque d’AVC à 1 an et le critère composite de survenue d’AVC, d’un syndrome coronarien ou d’un décès d’origine vasculaire. Nous avons également examiné l’association du score de risque ABCD2 avec le risque d’AVC (de 0 [risque le plus faible] à 7 [plus haut risque]) et les résultats de l’imagerie cérébrale, ainsi que la relation entre la cause d’AIT ou d’AVC mineur avec le risque de récidive d’AVC sur une période de 1 an. patients ont été évalués par des spécialistes de l’AVC dans les 24 heures après l’apparition des symptômes. Au total, 33,4% des patients ont eu un infarctus cérébral aigu, 23,2% avaient au moins une sténose de la carotide extra-crânienne ou une sténose intra-crânienne ≥ 50%, et 10,4% avaient une fibrillation auriculaire. Selon les courbes de Kaplan-Meier, l’estimation du taux d’événement à 1 an du critère composite a été de 6,2% (IC à 95%, de 5,5 à 7,0). Le taux d’AVC à J2, J7, J30, J90 et J365 était respectivement de 1,5%, 2,1%, 2,8%, 3,7% et 5,1%. En analyse multivariée, de multiples infarctus sur l’imagerie cérébrale, l’athérosclérose d’une grosse artère, et un score ABCD2 de 6 ou 7 ont chacun été associés à plus d’un doublement du risque d’accident vasculaire cérébral. Conclusion : Nous avons observé un risque plus faible d’événements cardiovasculaires après AIT que précédemment rapporté dans la littérature. Le score ABCD2, les résultats sur l’imagerie cérébrale, et la présence d’une sténose athéroscléreuse d’une grosse artère aide à stratifier le risque de récidive d’AVC dans l’année suivant un AIT ou un AVC mineur. (Etude financée par Sanofi et Bristol-Myers Squibb) Résultats : De 2009 à 2011, nous avons inclus 4789 patients sur 61 sites dans 21 pays. Au total, 78,4% des La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 14 - 15 Etude Registre observationnel, prospectif, international (TIAregistry.org project). AIT ou AVC mineurs récents. Population Adultes > 18 ans, pouvant bénéficier de 5 ans de suivi clinique. AIT ou infarctus cérébral mineur dans les 7 jours avant la première visite. Symptomatologie rétinienne ou neurologique focale régressive. Score de Rankin = 0 ou 1. Suivi Consultation pour l’événement qualifiant. Suivi à 1 mois, 3 mois, 12 mois, puis tous les ans jusqu’à 5 ans. Comprend : examen clinique, anamnèse (FdR), imageries (cérébrale, vasculaire et cardiaque), prise en charge thérapeutique (médicale, interventionnelle). Evaluation Critère principal (composite) : décès d’origine vasculaire, AVC toutes causes, IDM ou angor avec cathétérisme (SCA). Critères secondaires : • Décès d’origine vasculaire • AVC toutes causes • SCA • AIT • Décès toutes causes • Saignements (définition GUSTO) Durée 5 ans Notes 61 centres, 21 pays, possédant un système de soins spécialisé dans la prise en charge des AIT avec un volume annuel de plus de 100 patients / an les 3 années précédentes. 4789 patients inclus dans le registre « TIAregistry.org project » de juin 2009 à décembre 2011. Figure 1. Diagramme des participants à l’étude ANALYSE STATISTIQUE Il est calculé qu’un échantillon de 5000 patients permet d’estimer la fréquence de survenue du critère principal à 5 ans avec une précision de 10 % (période de recrutement de 4 ans et suivi d’un an), en anticipant un risque annuel moyen de 2,5 % (pour le critère principal). www.portailvasculaire.fr Des sous-groupes sont pré-spécifiés : 1. Intervalle entre les symptômes et la consultation (≤ 24 h, > 24 h). 2. Score ABCD2 initial (≤ 3, 4 – 5, ≥ 6). 3. Nombre de nouvelles lésions cérébrales à l’imagerie (0, 1, > 1). 4. Etiologie probable selon la classification TOAST (Grosses artères, Cardio-embolique, Lacunes, Autres causes, Causes indéterminées). La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 RESULTATS • Caractéristiques des patients inclus : Durée d’hospitalisation médiane : 4 jours. Les 2 plus fréquents symptômes de l’événement qualifiant : - Parésie (55,0 %). - Troubles de la parole (48,3 %). Les patients vus par le spécialiste dans les premières 24 h après les symptômes ont un score ABCD2 supérieur à ceux vus après 24 h (4,7 ± 1,5 vs 3,8 ± 1,6, p < 0,001). - Le traitement médical à 3 mois et 1 an reste à peu près identique au traitement de sortie. - La PA moyenne à 1 an est de 133 ± 17 mm Hg. - Le LDL-c moyen à 1 an est de 0,95 ± 0,34 g/L. • Critères de jugement : Critère principal : 6,2 % (5,5 – 7,0) à 1 an. Critères secondaires, à 1 an : - Décès toutes causes : 1,8 %. - Récidive d’AIT/AVC : 12,0 %. - SCA : 1,1 %. - Saignements : 2.0 %. • Investigations et traitements : - Une FA est détectée chez 5,0 % des patients, dont 66,8 % sont anticoagulés. - Une sténose de la CI > 50 % est retrouvée dans 15,5 % des cas, dont 26,9 % sont opérés (soit 3,6 % des patients inclus). Taux d’évènements à 1 an Patients (N = 4583) no. (%) Critère principal Evènements cardiovasculaires majeurs 274 (6.2) Décès d’origine cardiovasculaire 25 ( 0.6) AVC non fatals 210 ( 4.7) SCA non fatals 39 ( 0.9) Critères secondaires Décès toutes causes 80 ( 1.8) AVC ou AIT 533 (12.0) AVC 224 (5.1) AIT 326 (7.4) Hémorragie intracérébrale 16 (0.4) Saignements 87 (2.0) Modérés à sévères 16 (0.4) Majeurs 18 (0.4) La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 16 - 17 Figure. Récidive d’AVC à court terme et à 1 an : taux global et fonction de l’évaluation par un spécialiste de l’AVC dans les 24 heures ou entre 1 et 7 jours après l’apparition des symptômes (Panel A); selon le score ABCD2 (Panel B) www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Score ABCD2 : - à J 2 : 1,5 %. - à J 7 : 2,1 %. - à J 30 : 2,8 %. - à J 90 : 3,7 %. - à 1 an : 5,1 % [0 % (pour un score à 0) à 9,6 % (pour un score à 7)]. 22 % des AVC surviennent pour un score < 4. • Prédicteurs des évènements : Figure. Taux dévénements à 1 an et Hazard Ratios pour la récidive d’AVC en fonction du score ABCD2, des résultats de l’imagerie cérébrale initiale et de la classification TOAST. En analyse multi-variée 3 variables indépendantes sont significativement associées à un risque de récidive d’AVC à 1 an : - Multiples images d’infarctus à l’imagerie cérébrale (HR vs aucune image : 2,16, 1,46 – 3,21). La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 - Score ABCD2 ≥ 6 (HR vs score < 4 : 2,20, 1,41 – 3,42). - Etiologie LAA (Large Atherosclerosis Artery : athérosclérose d’un gros vaisseau) (HR vs cause indéterminée : 2,01, 1,29 – 3,13). 18 - 19 www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 DISCUSSION A 1 an, le risque d’événement cardio-vasculaire (critère principal) est de 6,2 %, le risque de récidive d’AVC est de 5,1 %. A J2, J7, J30, J 90 et 1 an, le risque de récidive est plus faible qu’attendu, selon les études antérieures le risque était de 12 à 20 % à J 90. Cette constatation peut s’expliquer par la mise en place d’une meilleure prévention secondaire et de façon plus rapide (antiplaquettaires, anticoagulation orale, chirurgie de la carotide, statines et anti-hypertenseurs). Les résultats du TIA.registry project, comparables à ceux de certains centres spécialisés (SOSTIA trial, EXPRESS Study), viennent confirmer l’intérêt d’une prise en charge rapide et intensive. La population étudiée n’est pas à plus faible risque : plus de 2/3 de la cohorte a un score ABCD2 ≥ 4 et plus de 75 % des patients ont été examinés dans les 24 h après les symptômes, bien que 70 % des patients aient un score de Rankin à 0. L’adhérence au traitement recommandé reste bonne à 1 an et comparable à SOS-TIA et EXPRESS. Le taux de risque de récidive à 1 an est plus pertinent que le taux de risque à J 90. Le score ABCD2 permet de stratifier le risque, bien que 22 % des récidives avaient un score < 4. - Le nombre médian d’inclusion par centre est de 54 (amplitude : 1 à 640), ce qui peut suggérer que certains centres ont surestimé leur capacité de recrutement ou bien n’ont pas inclus tous leurs patients éligibles. - Pour des contraintes organisationnelles, seules 10 % des données brutes ont pu être contrôlées, ce qui peut laisser penser que certains évènements ont été sous déclarés. - Sur 4583 patients analysés, seuls 4200 avaient une année de suivi consolidée au moment de l’analyse des résultats, les données manquantes de 383 patients ont pu affecter, au moins partiellement, les résultats. CONCLUSION Cette cohorte retrouve une fréquence d’évènements cardio-vasculaires après AIT ou AVC mineurs plus faible que dans les études antérieures, certainement en raison de l’application plus stricte des recommandations actuelles, en faveur d’une rapidité de prise en charge et d’une intensification de la thérapeutique. En ce qui concerne le score ABCD2, le registre retrouve un manque de sensibilité puisqu’un score > 4 rate environ 20 % des récidives d’AVC. La présence d’infarctus multiples à l’imagerie cérébrale et la découverte d’une étiologie athéroscléreuse sont 2 prédicteurs indépendants de récidive d’évènements cardio-vasculaires et neurologiques. Ce registre a également permis de mettre en évidence une autre méthode indépendante de stratification du risque : la présence d’infarctus multiples à l’imagerie cérébrale, expliquée par des embolies multiples distales suite à une rupture de plaque ou une origine cardio-embolique. La présence du sous-type étiologique LAA (athérosclérose d’un gros vaisseau, carotide ou artère intra-crânienne) augmente de risque de récidive par rapport au sous-type cause indéterminée. Les limites de ce registre sont : - Les sites investigateurs ne sont pas choisis au hasard mais sélectionnés sur des critères d’hyperspécialisation, la cohorte est donc probablement biaisée par un recrutement de patients différents d’une cohorte en population générale. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 20 - 21 Diagnostic et prise en charge de l’endofibrose iliaque : un consensus par méthode Delphi. INSITE Collaborators (INternational Study group for Identification and Treatment of Endofibrosis). Diagnosis and Management of Iliac Artery Endofibrosis: Results of a Delphi Consensus Study. Eur J Vasc Endovasc Surg. 2016; 52:90-8. Dominique BRISOT ([email protected]) L’endofibrose de l’artère iliaque est une pathologie concernant le sportif de haut niveau et particulièrement le cycliste. Il s’agit d’une lésion d’endofibrose et non d’athérosclérose concernant le plus souvent l’artère iliaque externe. Cette artère serait trop longue avec des plicatures. Le cycliste professionnel bénéficie en général d’une bonne prise en charge car cette pathologie est connue dans le milieu sportif, mais ce n’est pas toujours le cas pour les autres sportifs (amateurs). Compte-tenu de la méconnaissance de cette pathologie par certains médecins non spécialistes, il peut exister un retard dans le diagnostic et une mauvaise prise en charge. Une récente revue de la littérature confirme un manque de données sur le diagnostic et la prise en charge de cette pathologie, pour laquelle il n’existe pas de guidelines ou de prise en charge standardisée. L’objectif de cet article est d’établir un consensus sur le diagnostic et la prise en charge de l’endofibrose de l’iliaque, grâce à une méthode Delphi réalisée avec des experts membre de l’INSITE (International Study Group for Identification and Treatment of Endofibrosis). La méthode Delphi vise à recueillir par l’entremise d’un questionnaire ouvert l’avis justifié d’un panel d’experts dans différents domaines. Cette procédure évite la confrontation de ces experts et préserve l’anonymat. Les www.portailvasculaire.fr résultats d’un premier questionnaire sont communiqués à chaque expert et sont accompagnés d’une synthèse des tendances générales et particulières, des avis et des justifications. Dès lors, chacun des experts est invité à réagir et à répondre à un deuxième questionnaire élaboré en fonction des premiers avis recueillis, et ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’une convergence aussi forte que possible des réponses. La méthode Delphi se distingue des techniques usuelles de communication de groupe sur les plans suivants : 1) elle aide à consigner les opinions des experts dans un domaine précis ; 2) elle permet de recueillir les opinions à distance, via internet, sans que les experts soient tenus de se rencontrer ; 3) elle limite le nombre de participants à l’étude, facilitant du même coup le travail d’identification et de sélection des experts ; 4) elle est flexible dans sa conception et dans son administration du questionnaire ; 5) elle aide à obtenir avec certitude un consensus à l’issu des questionnaires successifs ; 6) elle facilite la rétroaction contrôlée. Les premières questions de l’étude concernaient le diagnostic clinique et para-clinique de l’endofibrose. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Le consensus du diagnostic clinique était une faiblesse de jambe et une douleur de cuisse à l’effort avec une résolution des symptômes dans les 5 mn suivant l’arrêt de l’effort. L’examen complémentaire le plus important est l’échographie-Doppler et notamment la mesure des pressions systoliques à la cheville (ou IPS) avant et après un effort (type de l’effort non précisé) reproduisant les symptômes, la mesure devant être réalisée en décubitus. Il n’y a pas eu de consensus sur une valeur absolue de chute de pression après effort ni sur une valeur absolue d’IPS. Néanmoins, une chute de pression entre 21 et 40 mmHg chez un patient ayant des symptômes unilatéraux évoque le diagnostic et recueille le consensus (la mesure devant être faite le plus rapidement possible, dans la minute suivant l’arrêt de l’effort). Les questions suivantes portaient sur la physiopathogénie. Il y eu consensus sur le fait que le nombre d’heure de vélo était associé au développement de la pathologie. Il est suggéré que les plicatures seules sont rarement la cause de symptômes. Le troisième groupe de questions intéressait le traitement. Il y eu consensus rapide sur le fait que les thérapies médicales étaient inefficaces. Le premier traitement à proposer est l’arrêt du sport car l’arrêt de l’effort prévient la progression de l’endofibrose. Il n’y a pas de consensus sur la durée de l’arrêt du sport. Il est suggéré un arrêt pendant 6 à 8 semaines. Le traitement endovasculaire et la chirurgie de la plicature seule, sans endartériectomie, sont à éviter. Il y eu un consensus sur la réalisation d’une endartériectomie. Lorsqu’un patch doit être utilisé, il est préférable qu’il soit veineux. L’extension de l’endartériectomie est au mieux appréciable lors de l’intervention. Lorsque l’artère est occluse, un pontage peut être préférable mais c’est une suggestion des experts (absence de consensus). Il existe un consensus sur la surveillance clinique postopératoire, l’échographie-Doppler pouvant être utile pour dépister certaines complications asymptomatiques ou les faux-anévrismes. Il n’y a pas lieu de traiter la sténose d’une artère asymptomatique. L’aspirine est proposée en post-opératoire, mais la durée n’est pas définie. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Il n’y a pas de consensus sur la nécessité d’un dépistage chez le sportif tout venant, mais certains sont partisans de le réaliser chez le cycliste professionnel. CONCLUSION L’endofibrose de l’iliaque externe est une pathologie rare. Il n’y a pas d’étude contrôlées ou randomisées, et de ce fait, la prise en charge et le diagnostic de cette pathologie ne sont pas bien codifiés. La méthode Delphi a permis d’avoir un consensus d’un groupe d’experts connaissant bien cette pathologie. Les symptômes sont typiques et le diagnostic peut être confirmé par l’échographie-Doppler et la prise des pressions systoliques à la cheville. Il n’est pas nécessaire d’avoir systématiquement recours à d’autres examens complémentaires. Le premier traitement à proposer est l’arrêt du sport car il prévient la progression de l’endofibrose. Il faut donc avoir dans un premier temps une discussion avec le sportif sur la nécessité de poursuivre le vélo intensivement (le nombre d’heures de vélo est important dans la pathogénie de cette lésion). La chirurgie doit être proposée en deuxième intension et doit être confiée à un expert dans ce domaine. Un suivi écho-Doppler post-opératoire peut être proposé. La découverte d’une sténose ou d’une resténose ne doit pas conduire à une chirurgie si celle-ci est asymptomatique. Bibliographie Chevalier JM, Enon B, Walder J, et al. Endofi brosis of the external iliac artery in bicycle racers: an unrecognized pathological state. Ann Vasc Surg. 1986 ; 1 : 297-303. Peach G, Schep G, Palfreeman R, Beard JD, Thompson MM, Hinchliffe RJ. endofi brosis and kinking of the iliac arteries in athletes: a systematic review. Eur J Vasc Endovasc Surg 2012; 43: 208-17. Chevalier JM, Rouvière O. Pathologie vasculaire du sportif de haut niveau : Endofibrose artérielle. EMC : 19-1750. Abraham P, Bickert S, Vielle B, Chevalier JM, Saumet JL. Pressure measurements at rest and after heavy exercise to detecy moderatevarterial lesion in athletes. J Vasc Surg. 2001; 33(4): 721-7. 22 - 23 Risque de récidive thrombo-embolique après un premier évènement non provoqué : herdoo2 Rodger MA, Scarvelis D, Kahn SR, Wells PS, Anderson DA, Chagnon I, Le Gal G, Gandara E, Solymoss S, Sabri E, Kovacs J, Kovacs MJ. Long-term risk of venous thrombosis after stopping anticoagulants for a first unprovoked event: A multi-national cohort. Thromb Res. 2016 Jul;143:152-8 Jean-Philippe GALANAUD ([email protected]) Dans cet article, Rodger et al. présentent les résultats du suivi à très long terme de la cohorte internationale REVERSE de patients ayant présenté un premier épisode idiopathique de maladie thromboembolique veineuse (MTEV, thrombose veineuse (TVP) proximale ou embolie pulmonaire), et traités par anticoagulants pour une durée de 6 mois. L’objectif de cette cohorte était d’identifier, via un score clinico-biologique, les sujets à faible risque de récidive de MTEV chez lesquels on pourrait arrêter le traitement anticoagulant. Les résultats du suivi à court terme (médiane 18 mois) avaient permis de dériver le score «HERDOO2». Dans celui-ci, les hommes, quelles que soient leurs caractéristiques cliniques et biologiques, ont un risque de récidive trop élevé pour pouvoir interrompre leur traitement anticoagulant et doivent le poursuivre. De même, les femmes présentant au moins 2 des caractéristiques suivantes : dermite ocre (« Hyperpigmentation »), œdème des membres inférieurs (« Edema »), rougeur des membres inférieurs (« Redness ») sur l’une ou l’autre jambe, D-Dimères ≥ 250 μg/L sous traitement (“D-Dimer”, Vidas), obésité (“Obesity”, BMI≥ 30kg/m2 ), âge ≥ 65 ans (“Old”), ont elles aussi un risque de récidive élevé justifiant la prolongation du traitement anticoagulant sur le long terme. A contrario, les www.portailvasculaire.fr femmes présentant un score HERDOO2 de 0 ou 1 sont à très faible risque de récidive (1.6% / an) et peuvent interrompre leur traitement anticoagulant. Après 5 ans de suivi moyen supplémentaire, les résultats restent similaires. Le taux cumulé de récidive de la cohorte était de 29.6% à 8 ans avec des différences notables selon les profils de patients. Le taux moyen de récidive annuel des hommes était de 7.6%, très au-dessus du taux à partir duquel on peut envisager sereinement l’arrêt du traitement anticoagulant (3% / an). Chez les femmes, celles qui avaient 2 ou plus critères HERDO02 avaient des taux de récidive annuels proches de ceux des hommes (5.9%). Les patients appartenant à chacun de ces deux groupes doivent être évalués en vue d’un traitement anticoagulant prolongé. En revanche, les femmes à faible risque à court terme (HERDOO2 0 ou 1) restaient à très faible risque tout au long du suivi à long terme (1.1% / an, 8.7% en cumulé à 8 ans). Ces résultats confirment les résultats de l’étude principale concernant l’identification des sujets à faible ou haut risque de récidive. Les résultats issus de la cohorte de validation externe REVERSE 2 seront bientôt présentés et permettront de valider ou non ce score de récidive de MTEV. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Utilisation de la glue (cyanoacrylate) dans le traitement des reflux de la Grande Veine Saphène Proebstle TM, Alm J, Dimitri S, Rasmussen L, Whiteley M, Lawson J, Cher D, Davies A. The European multicenter cohort study on cyanoacrylate embolization of refluxing great saphenous veins. J Vasc Surg Venous Lymphat Disord. 2015 Jan;3(1):2-7. Olivier PICHOT ([email protected]) Thomas Proebstle rapporte dans cet article les résultats de la première étude européenne sur l’utilisation du cyanoacrylate (glue) pour le traitement des reflux de la grande veine saphène (GVS) (1). Il s’agit d’une étude prospective multicentrique conduite dans 7 centres européens rompus à la pratique des traitements endoveineux thermiques. Cette étude avait comme objectifs d’évaluer le taux d’occlusion des GVS, et les effets secondaires. Les patients ont bénéficié d’un examen clinique et échoDoppler 2 jours après la procédure, puis à 1, 3, 6, et 12 mois avec mesure du score de sévérité clinique et de scores de qualité de vie. Entre décembre 2011 et juillet 2012, 70 patients ont été inclus avec une prédominance féminine (78,6%) et un âge moyen de 48.4 (22-72) ans. Le diamètre de la GVS mesuré à la jonction saphéno-fémorale (JSF) était de 7.8 ± 2.1 (6.6-14) mm. Le traitement a consisté en la seule embolisation de la GVS sans geste associé (ni phlébectomie, ni sclérose) sur les veines tributaires incontinentes. La durée de la procédure a été en moyenne de 18.6 (18-74) minutes. 68 patients (97.1%) ont été suivis jusqu’à 1 an. Pendant toute la durée du suivi, 5 patients ont présenté une recanalisation partielle (définie comme toute zone traitée et perméable sur une longueur supérieure à 10 cm), soit un taux d’occlusion à 1 an de 92.9%. Les scores de sévérité clinique et de qualité de vie ont tous démontré une amélioration significative par rapport à l’état clinique préopératoire des patients. Les effets secondaires ont été très limités avec des réactions inflammatoires sur le trajet des veines traitées chez 11.4% des patients. Ces manifestations ont été observées en moyenne 6 jours après le traitement. Elles ont duré entre 2 et 12 jours et n’ont nécessité le recours à un traitement anti-inflammatoire que dans 25% des cas. Cinq patients (8.6%) ont présenté dans les 3 premiers jours après l’intervention une douleur sans réaction inflammatoire résolutive en moyenne en 1 (0-12) jour. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Aucun patient n’a présenté de thrombose veineuse profonde ni d’embolie pulmonaire. Un cas de migration de la glue 6 mm au-delà de la jonction saphéno-fémorale et sans conséquence a été dépisté. L’application de glue entraine une occlusion immédiate de la veine. Le contact de la glue avec les cellules sanguines, le plasma et l’endothélium veineux déclenche sa polymérisation, qui induit au niveau de toute la paroi veineuse une forte réaction inflammatoire de type granulomateuse à corps étranger, qui conduit à terme à une transformation fibreuse de la veine. La glue est utilisée depuis plusieurs années dans d’autres applications médicales, notamment en ophtalmologie et en dermatologie, mais aussi pour l’hémostase chirurgicale, pour le traitement de certaines fistules artério-veineuses viscérales ainsi que pour le traitement des varices œsophagiennes et des varicocèles. Cette étude sur l’utilisation du cyanoacrylate dans le domaine de l’insuffisance veineuse superficielle fait suite à la première publication en 2012 de Min qui a évalué cette technique chez l’animal, puis d’Almeida qui a rapporté en 2013 les résultats initiaux de la première application chez l’homme et l’année suivante les résultats du suivi des patients à 2 ans (2-4). Les caractéristiques de la glue utilisée ici ont été optimisées pour l’usage veineux avec : une polymérisation rapide au contact du sang et des tissus, la conservation d’une souplesse après polymérisation pour éviter toute sensation des patients, et une haute viscosité pour éviter tout risque d’embolisation. Il s’agit ici de la formule de cyanoacrylate (Venaseal™) commercialisée par la société Medtronic. Une autre formule de cyanoacrylate offrant une polymérisation très rapide et une moindre viscosité, (Variclose ®) commercialisée par la société Biolas, est aussi actuellement disponible (5). La méthodologie d’application de la glue est bien codifiée. 24 - 25 Schématiquement, le cathéter applicateur introduit dans la GVS en percutané est positionné à 5 cm de la jonction saphéno-fémorale. Une compression de la terminaison de la GVS est exercée par la sonde échographique. La jambe est surélevée d’environ 15° et deux bolus de glue de 0.1 ml sont délivrés à 1 cm d’intervalle. Une compression manuelle de la veine au niveau de la zone d’embolisation est exercée pendant 3 minutes. Ensuite, un nouveau bolus de 0.1 ml est délivré tous les 3 cm sur toute la longueur de la veine en maintenant, après chaque application de glue, une compression de 30 secondes. Le rationnel avancé pour justifier l’utilisation de la glue dans le traitement des varices est de pouvoir disposer d’une technique aussi efficace et sûre que les techniques thermiques, mais qui évite les désagréments de l’anesthésie par tumescence, et l’inconfort du port postopératoire de la contention élastique. Les inconvénients de l’anesthésie par tumescence sont bien réels, mais indiscutablement majorés par les auteurs de l’étude et les promoteurs de la technique. L’usage d’une aiguille de petit calibre (21G), d’une pompe, et la réalisation d’injections échoguidées bien ciblées permet de réduire très significativement la douleur et le nombre d’injections. De même, le risque d’ecchymoses et de paresthésies est en réalité tout à fait minime. En revanche, cette technique peut être d’un réel bénéfice chez les patients pusillanimes, et surtout elle évite tout risque neurologique lié à l’usage de l’énergie thermique. Il a été décidé dans cette étude de se passer du port de toute contention élastique. Là encore, l’inconfort du port diurne d’une contention par un bas de classe 2 pendant 8 jours est assez négligeable, et qui plus est, le port d’une contention après traitement thermique n’est pas impératif. Enfin, les auteurs s’interrogent sur le fait que le port postopératoire d’une contention aurait peut-être pu éviter les recanalisations observées chez certains patients de l’étude, et sur son bénéfice potentiel pour le traitement de veines de gros calibre non inclues dans cette étude. A ce titre, il est important de bien considérer les critères d’éligibilité des patients inclus dans cette étude. N’ont été inclus que les patients présentant une VGS d’un calibre maximum compris entre 3 et 10 mm avec une mesure réalisée le plus souvent au niveau de la JSF. Une fois de plus, se pose le problème du manque de standardisation des mesures écho-Doppler qui idéalement devraient concerner le tronc de la VGS à l’union tiers moyen et tiers supérieur de cuisse (6). De fait, on peut penser que les veines traitées étaient en fait d’assez petit calibre. Les patients traités par anticoagulants, qui sont une cible privilégiée des traitements thermiques ont été exclus. A ce propos, Lane a depuis rapporté en 2013 un cas de reperméabilisation subtotale à 6 mois de la VGS chez une patiente traitée par coumadine mais qui présentait aussi une veine d’assez gros calibre (7). Les patients aux antécédents de thrombose veineuse www.portailvasculaire.fr profonde ou superficielle ont aussi été exclus, de même que ceux laissant présager un cathétérisme difficile où des introductions multiples. A ce titre, il faut souligner que la procédure d’embolisation est un peu plus complexe que celle des traitements thermiques, et que la réalisation d’introductions multiples rallongerait significativement la durée de la procédure. Par contre, l’usage du guide qui permet la mise en place du cathéter porteur puis de l’applicateur peut faciliter le franchissement des éventuels obstacles au cathétérisme (sinuosités, valvules, etc.). Avec des résultats comparables à ceux des traitements thermiques, cette étude fait la preuve, à court terme (1 an) néanmoins, de l’efficacité de l’oblitération de la VGS obtenue avec cette technique. Cependant, les recanalisations sont définies ici comme un segment de veine perméable de plus de 10 cm, ce qui constitue un critère assez peu sensible en comparaison des 3 cm retenus dans l’étude multicentrique comparable sur la radiofréquence (8). Une recanalisation segmentaire a donc été observée chez 5 patients au contrôle à J2 (2 cas), à 2 mois (2 cas) et à 6 mois (1 cas), avec dans 4 cas un reflux issu de la JSF. Comme avec les techniques thermiques, les cas de reperméation surviennent donc précocement, avec un reflux essentiellement issu de la JSF. L’étude VeClose, qui a comparé glue et radiofréquence, confirme la non infériorité de la glue par rapport à la radiofréquence avec un court recul de 3 mois (9). Le suivi des patients à 2 ans de la cohorte de l’étude initiale d’Almeida montre la persistance d’un taux d’occlusion de 92% (4). Les auteurs rapportent une amélioration clinique des patients comparable, qu’ils présentent ou non une reperméation. Là encore, la même observation a déjà été faite avec les traitements thermiques (10). Dans cette étude, le parti pris a été de différer d’un moins 3 mois tout geste de phlébectomie et de sclérothérapie qui aurait pu interférer avec les résultats de la seule embolisation de la GVS. Comme plusieurs autres publications l’avaient déjà montré, les auteurs ont observé une disparition des varices initialement présentes chez environ 40% des patients, effective à 3 mois et persistante à 1 an (11,12). Ces résultats supportent la stratégie consistant à différer le traitement des veines tributaires variqueuses, d’autant que si l’embolisation à la glue permet d’éviter toute anesthésie locale, celle reste bien sûr nécessaire en cas de phlébectomies associées. Les complications observées ont été très limitées, manifestement en rapport avec la réaction inflammatoire induite par l’application de glue et rarement symptomatiques. Il semble en revanche que le traitement des veines tributaires supra-fasciales majore nettement le risque de ce type de complication (13,14). Il n’a pas été observé de complication thrombo-embolique mais les patients qui présentaient des antécédents de La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 thrombose veineuse profonde ou superficielle ont été exclus de l’étude. Un seul cas d’extension thrombotique au-delà de la JSF a été observé, résolutif en 2 semaines. Il faut noter que ce type de complication avait été observé initialement dans 21% des cas, ce qui a conduit à réviser les modalités de la procédure et à éloigner la première application de la glue à 5 cm de la JSF. En conclusion, cette étude européenne contribue, avec l’étude américaine VeClose, à valider le traitement des varices de la GVS par l’embolisation au cyanoacrylate. Le suivi de cette étude est encore limité, mais comme avec les traitements thermiques, les cas de recanalisation sont survenus précocement et il est fort probable que les résultats observés à 1 an soient pérennes. Pour l’instant, cette technique s’est adressée à des veines d’assez petit calibre, pour lesquelles on peut objecter que l’échosclérose à la mousse reste une technique efficiente et qui dispense elle aussi de toute anesthésie par tumescence. Il reste aussi à valider cette technique avec des veines de gros calibre, à vérifier son efficacité chez les patients traités par anticoagulants, et son innocuité en cas d’antécédents thrombo-emboliques. Il semble aussi qu’il soit assez prudent d’éviter de traiter par cette technique les veines variqueuses supra-fasciales, pour éviter les réactions inflammatoires symptomatiques. Le bénéfice de cette technique reste quand même de se dispenser de l’anesthésie par tumescence, ce qui est confortable pour les patients pusillanimes et simplifie la procédure liée aux traitements thermiques. Le fait d’éviter tout risque neurologique est une avancée indiscutable en particulier pour le traitement de la petite veine saphène qui a aussi été investigué avec cette technique (15). Comme pour toute technique nouvelle, la validation initiale est assez restrictive. L’usage plus large de cette technique devrait nous permettre de mieux en définir les possibilités et les limites. Cette technique mérite indiscutablement d’être intégrée au panel des options thérapeutiques à offrir aux patients, qui toutefois sont assez souvent rebutés à se voir proposer l’injection d’une substance « étrangère ». Pour l’heure l’obstacle reste surtout en France le coût de cette technique et son absence de cotation. Références 1. Proebstle TM, Alm J, Dimitri S, Rasmussen L, Whiteley M, Lawson J, Cher D, Davies A. The European multicenter cohort study on cyanoacrylate embolization of refluxing great saphenous veins. J Vasc Surg Venous Lymphat Disord. 2015 Jan;3(1):2-7. 2. 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Analyse des Essais randomiséscontrôles tenant compte du temps Peter M Rothwell, Ale Algra, Zhengming Chen, Hans-Christoph Diener, Bo Norrving, Ziyah Mehta. Effects of aspirin on risk and severity of early recurrent stroke after transient ischaemic attack and ischaemic stroke : time-course analysis of randomised trials. Lancet 2016; 388: 365–75 (23 juillet 2016) Comment: The benefits of aspirin in early secondary stroke prevention. Hankey GJ. Lancet. 2016 Jul 23; 388: 312-4. François BECKER ([email protected]) Peter Rothwell est un des grands leaders du neurovasculaire, particulièrement dans la prévention des AVC après AIT ou AVC mineur. Il a le souci que les résultats de la recherche et des essais cliniques impactent la pratique clinique quotidienne et l’éducation du patient. Il nous en fait une brillante démonstration avec cette méta-analyse sur données individuelles des essais ayant testés l’intérêt de l’aspirine dans la prévention de la récidive d’AVC ischémique après AIT ou AVC ischémique. L’aspirine est considérée comme ayant une efficacité modeste en prévention secondaire après AVC ischémique. Douze RCTs ont montré que l’aspirine réduit le risque de récidive d’AVC de 12% et le risque de décès ou d’invalidité majeure de 5% à court-terme (Sandercock et al. Cochrane Database Syst Rev. 2014), et réduit le risque de récidive de tout AVC de 17% à 3 ans (Antithrombotic Trialists’ Collaboration, Lancet 2009). Cependant des études observationnelles ont montré qu’une prise en charge thérapeutique urgente, incluant l’aspirine, d’AITs ou d’AVC ischémiques modérés pouvait réduire le risque de récidive d’AVC jusqu’à 80% (Rothwell et al. Express www.portailvasculaire.fr study, Lancet 2007). Le présent article de P.M. Rothwell et al. du Lancet du 23/07/2016 fera date. Les auteurs ont fait une analyse fouillée des données individuelles des patients inclus dans tous les RCTs évaluant l’aspirine en prévention secondaire après un AIT ou un AVC ischémique et ce jusqu’au 31/01/2016. Une attention particulière a été portée à la sévérité du déficit neurologique à l’inclusion, aux associations médicamenteuses (en particulier dipyridamole), au moment de l’introduction de l’aspirine et au timing des différents événements. 1 - Dans les 3 RCTs aspirine vs contrôle dans les AVC ischémiques aigus (n = 40 531 patients) le bénéfice de l’aspirine est effectivement globalement modeste, mais Rothwell et al relèvent une hétérogénéité importante notamment quant à la sévérité de l’AVC à l’inclusion. Clairement, l’efficacité de l’aspirine dans la récidive d’AVC ischémique à court terme (2 sem.) dépend de la sévérité du déficit neurologique à l’inclusion : réduction de moitié en cas de déficit faible (OR 0·51, 95% IC 0·34-0·75), La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 réduction d’un tiers en cas de déficit modéré (OR 0·65, 95% IC 0·44-0·98), pas de bénéfice voire aggravation en cas de déficit majeur (OR 1·10, 95%. IC 0·77-1·58). Ainsi la réduction du risque de récidive d’AVC est de moitié à deux-tiers dans les premiers 2 à 6 jours chez les patients avec AVC mineur ou modéré. 2 - Dans 12 RCTs étudiant l’aspirine en prévention secondaire après AIT ou AVC ischémique (n = 15778 patients), l’aspirine réduit le risque de récidive de tout AVC de moitié à 12 semaines (OR 0·49, 95% IC 0·40-0·60), le risque d’AVC invalidant ou fatal des deux tiers (OR 0·34, 95% IC 0·25-0·46) et le risque d’infarctus du myocarde des deux tiers aussi (OR 0·30, 95% IC 0·17-0·52). Le bénéfice de l’aspirine est constant et homogène dans les différents essais et indépendant des caractéristiques des patients, de l’étiologie de l’AVC ischémique et de la dose d’aspirine. Le bénéfice est plus important dans les 6 premières semaines (et plus encore dans les 2 premières semaines) que dans les 6 semaines suivantes ; à plus long terme le bénéfice diminue pour devenir marginal à long terme. 3 - Dans 7 RCTs étudiant l’aspirine seule versus aspirine + dipyridamole (n = 9 437 patients), l’addition du dipyridamole n’a pas d’effet sur le risque et la sévérité de la récidive d’AVC ischémique dans les 12 semaines après l’AVC index. Toutefois, ultérieurement elle diminue le risque d’AVC invalidant ou fatal. Ces résultats suggèrent - que le bénéfice de l’aspirine dans la prévention de la récidive précoce d’AVC et de la prévention de l’infarctus du myocarde après un AIT ou après un AVC ischémique a été sous-estimée ; - que le bénéfice de l’aspirine sur la prévention de la récidive d’AVC ischémique sur le long terme a été surestimé ; - que le bénéfice de l’aspirine dans la réduction de la sévérité de la récidive précoce d’AVC ischémique a été ignoré ; - que l’effet du dipyridamole dans la prévention de la récidive d’AVC à long-terme a été sous-estimé. Ces résultats ont des implications importantes en pratique clinique : 1 - Le patient suspect d’AIT ou d’AVC ischémique doit être pris en charge dans l’urgence. Ces patients sont à haut risque de récidive précoce d’AVC ischémique et d’autres La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 événements vasculaires et à haut risque de récidive de ces mêmes événements ultérieurement, à moins d’être correctement traités. 2 - L’aspirine est l’antithrombotique de 1ère intention et devrait être administrée immédiatement. Son bénéfice dans la réduction du risque de récidive précoce et dans la sévérité de cette récidive est bien plus important que ce que l’on croyait. Le risque potentiel à administrer de l’aspirine avant la réalisation d’une imagerie cérébrale pour exclure une hémorragie cérébrale est probablement faible car une hémorragie cérébrale se manifeste rarement par un AIT ou un déficit neurologique focal mineur. De plus les quelques études ayant évaluées l’aspirine chez ces patients avec hémorragie cérébrale ne rapportent pas d’effet délétère notoire. Toutefois de nombreuses observations montrent qu’un traitement antiagrégant plaquettaire au moment d’une hémorragie cérébrale peut augmenter la mortalité. Il faut donc rester prudent et bien noter que le bénéfice de l’aspirine montré par Rothwell et al concerne les patients avec AIT ou AVC avec déficit mineur à modéré, et non les AVC avec déficit sévère d’emblée. Il en est de même pour les patients qui pourraient bénéficier d’une thrombolyse bien qu’il ne semble pas y avoir d’effet délétère de la prise préalable d’antiagrégant plaquettaire. Ces résultats ont ainsi des implications pour l’éducation grand public quant aux symptômes et signes d’AIT et d’AVC, quant au risque de récidive précoce même si la symptomatologie initiale a disparu, quant à la nécessité d’un avis médical dans les meilleurs délais. Pour ces sujets présentant une symptomatologie évocatrice d’AVC transitoire, disparaissant en quelques minutes à 1 heure ou à peu près, l’auto-administration d’aspirine dans l’attente d’une prise en charge médicale est probablement sans risque et bénéfique quant à la récidive d’AVC et à la diminution du risque cérébral. Pour les sujets pour lesquels la symptomatologie de type AVC persiste au-delà de 1 heure, et qui pourrait possiblement être due à une hémorragie cérébrale, le bénéfice global de l’auto-administration d’aspirine est aussi probablement supérieur au risque, mais une évaluation plus approfondie doit être réalisée avant une recommandation grand public. Rothwell et al sont en train de faire le même travail basé sur les données individuelles de patients pour des essais utilisant d’autres antiagrégants que l’aspirine, en testant également les facteurs qui pourraient modifier leur effet 28 - 29 à court, moyen et long terme chez tout patient et chez des patients spécifiques. Il est clair que cette méta-analyse sur données individuelles va booster la recherche en la matière. La leçon majeure est sans doute qu’il est impératif de tenir compte de la symptomatologie initiale, de la possibilité d’auto-administration, du délai de prise en charge et des objectifs (diminution du risque de récidive précoce vs prévention secondaire). Le but est de préserver du parenchyme cérébral utile : plus les dégâts initiaux sont importants, plus cet objectif est ténu. De plus, les modalités d’action de l’antiagrégant plaquettaire varient sans doute aussi avec le temps, le même produit n’étant peut-être pas à utiliser pour le très court, le moyen et le long terme. En attendant, le message est : expliquez à vos patients artériels (symptomatiques ou non), à vos patients âgés, les symptômes et signes évocateurs d’accident neurologique central déficitaire focalisé ; expliquez-leurs pourquoi ils sont importants, même (et surtout) s’ils sont régressifs en moins d’1 heure, et conseillez-leurs d’avoir toujours un sachet d’aspirine 500mg sur eux pour le cas où (même s’ils sont déjà sous antiagrégant plaquettaire en préventif). Analyse poolée de l’effet de l’aspirine seule vs contrôle en prévention secondaire après AIT et AVC sur le risque absolu de récidive d’AVC (d’après Rothwell et al., Lancet 2016; 388: 365-75) www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Suspicion d’Embolie Pulmonaire Etude multicentrique internationale 5 pays, 9 sites évaluateurs prospective, consécutive et avec un suivi à 3 mois de 1.100 patients suspectés d’EP avec une probabilité faible ou modérée VPN sensibilité spécificité 99,7% 97% 75% L’AJUST-PE io n d e Avec un seuil conventionnel de 0,5 µg/mL FEU, le STA®-Liatest® D-Di présente d’excellentes performances dans l’exclusion de l’EP Etude multicentrique internationale* 4 pays, 19 sites évaluateurs prospective, consécutive et avec un suivi à 3 mois de 3.324 patients suspectés d’EP Chez les patients > 50 ans, l’utilisation du STA®-Liatest® D-Di à un seuil ajusté à l’âge (âge x 10) permet d’exclure le diagnostic d’EP chez 46 % des patients contre 34 % avec le seuil conventionnel, sans effet significatif sur la VPN % 46 avec un seuil ajusté à l’âge Taux d’exclusion de l’EP % 34 avec un seuil conventionné Cette étude clinique majeure révolutionne la prise en charge des patients > 50 ans en proposant d’utiliser un seuil d’exclusion spécifique de l’âge du patient * Righini M. JAMA. 2014 STA®-Liatest® DDi Plus la sécurité en toute situation L’équipe Stago est à votre disposition pour tout renseignement complémentaire au 01 46 88 21 44 ou sur www.stago.fr Diagnostica Stago S.A.S RCS Nanterre B305 151 409 3 allée Thérésa 92600 Asnières sur Seine France Tél. +33 (0)1 46 88 20 20 Fax +33 (0)1 47 91 08 91 [email protected] www.stago.fr www.epicea.com - Tous droits réservés - Document non contractuel - 01/2016 c lu s l'E P l’e x La DiET ent validé em urr po Cliniq u études incluant le STA®-Liatest® D-Di ont été menées récemment Articles de revue NUMÉRO 36 P.33 LA MALADIE RÉNALE CHRONIQUE G.Favre P.38 plaque carotidienne à risque P. Giordana, M. Dadon www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 La Maladie Rénale Chronique Guillaume FAVRE ([email protected]) DEFINITION La maladie rénale chronique (MRC) désigne une diminution du débit de filtration glomérulaire (DFG) et/ou la présence de signes de souffrance rénale, telle que l’albuminurie, persistant pendant plus de 3 mois. Elle comporte plusieurs stades qui en définissent la gravité et sont les suivants : Stade Débit de Filtration Glomérulaire 1 ≥ 90 ml/min/1,73 m2 avec signe de souffrance rénale 2 60 à 89 ml/min/1,73 m2 avec signe de souffrance rénale 3A 45 à 59 ml/min/1,73 m2 3B 30 à 44 ml/min/1,73 m2 4 15 à 29 ml/min/1,73 m2 5 < 15 ml/min/1,73 m2 Comment évaluer la fonction rénale ? Le rein maintient constant le volume et la composition du milieu extracellulaire en délivrant chaque jour aux tubules rénaux un volume de filtrat glomérulaire correspondant à 50 fois le volume plasmatique. Toute diminution du volume du filtrat compromet les régulations tubulaires et pour cette raison, le DFG définit la fonction rénale. Le DFG est évalué par des équations (MDRD ou CKDEPI) en fonction de l’âge, du sexe et de la concentration sérique de créatine (Cr) et/ou de cystatine C (Cys). Ces équations ont été établies à partir de mesures de la clairance rénale d’un traceur exogène de filtration glomérulaire dans une population de référence. Leurs La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 limites sont liées à la nature de cette population. La formule MDRD (1) a été établie chez une majorité de personnes au stade 3B, elle est donc moins précise aux stades 1 et 2 qu’aux stades 3 et 4. La standardisation du dosage de la créatinine (créatinine IDMS) assure aujourd’hui la cohérence des résultats (2). La formule CKD-EPI Cr (3) a été établie dans une population au DFG plus large, ce qui lui confère une plus grande précision du stade 1 au stade 5. Enfin la formule CKD-EPI Cys ou Cr+Cys (3) est encore plus précise mais son usage est limité par l’absence de standardisation du dosage de la cystatine C. Quant à la formule de Cockcroft, elle est désuète et ne doit pas être utilisée pour apprécier la fonction rénale. 32 - 33 PHYSIOPATHOLOGIE Les principales causes de MRC sont le diabète (25%) et l’HTA (25%) puis viennent les glomérulonéphrites primitives, les néphropathies interstitielles et les maladies génétiques, dont la principale est la polykystose. Le concept de MRC ne tient pas compte de la cause des néphropathies parce que toutes présentent finalement les mêmes complications avec la diminution du nombre d’unités fonctionnelles rénales, c’est à dire avec la diminution du DFG (5). Seules les complications osseuses et cardiovasculaires seront détaillées ici. L’ostéodystrophie rénale désigne les anomalies du métabolisme minéral responsables de fractures et de calcifications vasculaires. Le déficit en 1-alpha hydroxylase rénale provoque une hyperparathyroïdie secondaire aggravée par l’incapacité à éliminer le phosphore dans l’urine. Les conséquences sont une fragilisation osseuse et l’apparition de médiacalcose. L’os est fragilisé soit par déminéralisation (ostéite fibrokystique), soit par diminution de la trame protéique (os adynamique), soit par la conjonction de ces 2 phénomènes. Le risque de fracture du col du fémur est 3 à 4 fois plus élevé chez les patients dialysés que dans la population générale, toute chose égale par ailleurs (6,7). La médiacalcose augmente la rigidité artérielle et son extension mesurée par le score calcique, comme ses conséquences fonctionnelles, mesurées par la vitesse de l’onde de pouls, sont corrélées à une surmortalité cardiovasculaire. Le principal risque vital au cours de la MRC est cardiovasculaire. Un patient de 30 ans dialysé a le même niveau de risque cardiovasculaire qu’une personne de plus de 80 ans en bonne santé (8). La mortalité cardiovasculaire augmente avec la gravité de la MRC (9). Les mécanismes physiopathologiques à l’œuvre sont nombreux. En ce qui concerne la cardiopathie, par exemple, la rigidification artérielle liée à la médiacalcose augmente la post-charge (10). L’élévation du volume extracellulaire (11) et l’anémie, qui diminuent la viscosité sanguine, augmentent la pré-charge. Le résultat global est une augmentation du travail cardiaque à l’origine d’une hypertrophie ventriculaire gauche. Celle-ci est initialement compensatrice, puis l’inadéquation entre www.portailvasculaire.fr le travail cardiaque et les capacités d’oxygénation du myocarde conduit à l’apoptose des myocytes et à la fibrose myocardique (12,13), favorisant l’ischémie et les troubles du rythme. CAT DEVANT UNE MRC Le dépistage de la MRC est essentiel en raison de sa forte prévalence et de son caractère asymptomatique. Il consiste à estimer le DFG par la formule MDRD ou CKD-EPI Cr et à mesurer le ratio albumine/créatinine urinaire sur un échantillon d’urine. Il est indiqué chez les patients hypertendus, diabétiques, insuffisants cardiaques, athéromateux ou obèses. L’évaluation des complications est essentielle, sur le plan du métabolisme minéral et de l’état cardiovasculaire principalement. Le traitement de la MRC a pour objectif essentiel le ralentissement de la perte de fonction rénale avec le temps pour atteindre le niveau minimal lié au vieillissement, qui est de 1 ml/min/1,73m2 en partant de 100 ml/min/1,73 m2 à l’âge de 40 ans. Pour ce faire, la cible tensionnelle est < 140 mmHg et < 90 mmHg en mesure ambulatoire sauf chez les patients de plus de 80 ans pour lesquels on vise < 150 mm Hg de systolique sans hypotension orthostatique. L’albuminurie visée est < 30 mg/g de créatinine dans la néphropathie diabétique et <300 mg/g dans les autres néphropathies. Les autres objectifs sont la correction des troubles phosphocalciques pour obtenir des valeurs normales de calcémie et de phosphorémie, mais pas de parathormone, ce qui augmenterait le risque de médiacalcose à un stade évolué de la MRC. De même, la normalisation de l’hémoglobine comporte un surrisque de mortalité cardiovasculaire (14). En revanche, la normalisation de la kaliémie et de la réserve alcaline veineuse améliore le fonctionnement neuromusculaire. Le traitement des dyslipidémies ne ralentit pas la perte de fonction rénale, mais il est essentiel à la prévention du risque cardiovasculaire. En prévention primaire, la cible de LDL-Cholestérol est < 0,7 g/l pour les stades 1 à 4 et les patients diabétiques. La prévention primaire au stade 5 et en dialyse n’est pas efficace (15). En revanche, la prévention secondaire est nécessaire à tous les stades de la MRC, y compris chez les patients dialysés. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 La correction des facteurs de risque habituels (tabac, sédentarité, surpoids, obésité) ainsi que l’éducation thérapeutique, basée sur une démarche volontaire des patients, sont également des objectifs importants. MRC ET MEDICAMENTS CARDIOVASCULAIRES Les mesures qui ralentissent la perte de fonction rénale sont d’abord diététiques : moins de 6 g de sel/j et entre 0,8 et 1 g/kg/j de protides dès le stade 3A. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les sartans améliorent la survie rénale en plus de contrôler la pression artérielle et de diminuer la protéinurie (16). L’association IEC ou sartan avec l’aliskirène est proscrite chez le diabétique en raison du risque de surmortalité (17). De plus, l’association IEC-sartan n’est pas indiquée chez le diabétique en raison du risque d’insuffisance rénale aigüe qu’il comporte (18). En revanche, dans les autres néphropathies, l’association IEC-sartan (19) et/ou l’association des bloqueurs du système rénine-angiotensine avec des diurétiques de l’anse améliorent le contrôle de la protéinurie (20). Le furosémide est le diurétique le plus puissant. Sa cible est en amont de celle de l’hydrochlorothiazide ou de l’indapamide. Au cours de la maladie rénale chronique, l’effet diurétique n’est obtenu que pour de fortes doses de furosémide (21). De plus, une hyperplasie et une hypertrophie du néphron en aval du site d’action du furosémide compromettent l’effet du furosémide après quelques jours d’utilisation. L’ajout d’hydrochlorothiazide lève alors cette résistance même en cas de MRC évoluée (21). En revanche, l’hydrochlorothiazide seul n’est pas efficace aux stades 4 et 5. précoce après infarctus du myocarde est augmentée par l’instauration du traitement habituel, et les antiagrégants plaquettaires ne semblent pas augmenter le risque hémorragique dans cette situation (25). Cependant, la survie à long terme après un infarctus du myocarde est diminuée par la MRC. CONCLUSION La MRC doit être dépistée chez les patients à risque et prise en charge de manière globale pour ralentir la perte de fonction rénale, contrôler le risque d’ostéodystrophie et le risque cardiovasculaire. *Service de Néphrologie. Hôpital Pasteur, CHU de Nice. De manière générale, la survie des patients insuffisants cardiaques est augmentée par les bêta-bloquants, IEC, sartans et inhibiteurs du minéralo-récepteur en présence de MRC jusqu’au stade 3B inclus, puisque les principaux essais thérapeutiques qui ont démontrés l’intérêt de ces traitements comportaient des patients insuffisants rénaux jusqu’au stade 3B (18,22,23). En revanche les patients aux stades 4 et 5 ont été exclus de ces essais. De manière frappante, l’introduction d’IEC dans le post-infarctus augmente la survie à court terme sans insuffisance cardiaque de manière plus importante en présence qu’en l’absence de MRC (24). Chez les patients dialysés, la survie La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 34 - 35 Références 1. Levey AS, Bosch JP, Lewis JB, Greene T, Rogers N, Roth D. A more accurate method to estimate glomerular filtration rate from serum creatinine: a new prediction equation. Modification of Diet in Renal Disease Study Group. 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Un débit de filtration glomérulaire de 95 ml/mn/1.73m² avec une albuminurie de 350mg/24h pendant plus de 3 mois traduit une maladie rénale chronique A/ VRAI B/ FAUX 5. Chez un patient avec un DFG de 50 ml/mn, la cible de LDLc en prévention primaire est : A/ LDLc < 1.3 g/l B/ LDLc < 1.0 g/l C/ LDLc < 0.7 g/l Réponses : 1B, 2BC, 3A, 4A ,5C La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 36 - 37 Caractérisation de la Plaque Carotidienne à risque : Revue et pratique quotidienne Pascal GIORDANA ([email protected]), Michel DADON ([email protected]) Les études NASCET et ECST ont montré le caractère primordial du degré de sténose carotidienne dans l’évaluation du risque de survenue d’AVC et quant à la conduite à tenir sur le plan thérapeutique. Le bénéfice est marqué pour la chirurgie pour les sténoses de plus de 70% (NASCET) et plutôt en faveur du traitement médical pour les lésions de moins de 50% (NASCET). Si cette approche reste primordiale, l’analyse de la plaque carotidienne par technique échographique ou par IRM apporte des arguments non négligeables dans la stratification des patients à risque d’évènements neuro-vasculaires et même d’évènements cardiovasculaires. En effet, Nicolaïdes a démontré que le risque annuel d’AVC ipsilatéral pour une sténose comprise entre 50 et 69% est de 0,8% (1). Il est de 1,4% pour les sténoses comprises entre 70 et 89% et de 2,4% pour les lésions comprises entre 90 et 99%. De même, la progression d’une sténose est un argument fort en ce qui concerne le risque d’AVC, d’autant que la sténose évolue de deux classes sur des critères vélocimétriques en technique écho-Doppler (inférieure à 50% vers supérieure à 70%) : 2.5% vs 5% [OR 2.00 (95% CI, 1.02 – 4.11)] (2). Les plaque de type 1 sont totalement hypo-échogènes, celles de type 4 sont totalement hyper-échogènes. Les types 2 et 3 sont hétérogènes, respectivement à prédominance hypo-échogènes pour les types 2 et à prédominance hyper-échogènes pour les types 3. Geroulakos (4) a complété cette classification en y ajoutant un type 5 à prédominance calcifiée et donc non classable dans la précédente classification (Photo 1). Diverses observations ont découlé de cette estimation. Les plaques anéchogènes, quel que soit le degré de sténose, génèrent plus d’accidents oculaires (5), l’hypo-échogénicité est un facteur de risque indépendant d’évènement neuro-vasculaire (6). La présence d’une plaque hypoéchogène est un marqueur du risque de survenue d’accident cardio-vasculaire (7). La plaque est considérée comme stable si la surface calcique est supérieure à 45% (8). Enfin la coexistence d’une plaque anéchogène et de la perception de signaux d’emboles en aval de la lésion augmente considérablement le risque d’AVC ipsilatéral (HR = 10.61, IC 95% : 2.98-37.82, p = 0.0003) (9). IMAGERIE DE LA PLAQUE : L’ECHOGENICITE Devant cette appréciation subjective, la tendance fut de trouver une technique objective pour quantifier l’échogénicité de la plaque carotidienne. Le procédé consiste en l’exportation de l’image acquise en technique échographie mode B, ou à l’aide du Doppler couleur ou énergie et d’un retraitement à A la fin des années 80 et au début des années 90, l’aspect échographique de la plaque a retenu l’attention. Grays-Weale a proposé une classification basée sur l’échogénicité de la plaque carotidienne (3). www.portailvasculaire.fr LE GSM La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 l’aide d’un logiciel qui va permettre le passage du mode RVB (Rouge, Vert, Bleu) en un mode échelle de gris dont l’échelle s’étend d’une valeur 0 pour le noir à une valeur 265 pour le blanc ; un recalibrage est effectué pour que le sang (lumière vasculaire) corresponde au noir, avec une valeur proche du 0, et l’adventice apparaisse en blanc avec une valeur proche de 190 (10-14). Après traitement de la zone d’intérêt, qui correspond à la plaque, une valeur de gris médian (GSM ; Gray Scale Median) est obtenue. Les plaques hypo-échogènes ont un GSM bas, le GSM est élevé pour les plaques de type 3 et 4. Comme pour l’évaluation de l’échogénicité, les plaques présentant un GSM bas présentent plus d’évènement neurovasculaires que celles ayant un GSM élevé (Photo 2). Selon l’étude de Reiter (15), la décroissance du GSM dans le temps représente un robuste marqueur de risque cardiovasculaire indépendant des facteurs de risque traditionnels ou du degré de sténose. Dans l’étude ACSRS (16), le GSM est retenu avec des valeurs basses. Le risque annuel d’AVC est de 0,6%/ an pour les GSM supérieurs à 30, il passe à 1,6%/an pour un GSM compris entre 15 et 30. Il atteint 3,6%/ an pour des plaques dont le GSM est inférieur à 15. Cependant la technique présente des limites notamment du fait que les valeurs obtenues sont variables en fonction des réglages des machines et des sondes utilisées. Il apparaît donc qu’un laboratoire peut valider cette technique avec son propre matériel sans que cela soit reproductible d’un laboratoire à un autre. Cet inconvénient est retrouvé dans la littérature ou les valeurs de GSM définissant les patients asymptomatiques des patients symptomatiques varient de 21 ± 16 à 74 (Tableau 1). Auteurs GSM symptomatiques GSM asymptomatiques El Barghouty (12) < 32 > 32 Elatrozy (17) 21 ± 16 37,6 ± 26 Gronholdt (18) < 74 > 74 Lal (14) 32 ± 7,5 49,3 ± 6,7 Grogan (19) 41 ± 9 60 ± 13 Tableau 1 : Différents cut-off retrouvés afin de différencier les plaques asymptomatiques des plaques symptomatiques en GSM. L’HISTOLOGIE VIRTUELLE ULTRASONOGRAPHIQUE On sait depuis l’Oxford study (20) que les critères de plaque instable, ou plaque vulnérable, des carotides sont similaires à ceux des plaques coronaires (21) à savoir : - Riche corps lipidique (> 25-40 % de la plaque); - Chape fibreuse fine ou ulcérée; - Infiltrat inflammatoire; - Néo-vascularisation; - Hémorragie intra-plaque. Le GSM ne tenant pas compte de l’hétérogénéité d’une plaque, ce qui pour Hashimoto fait perdre au GSM des plaques asymptomatiques son caractère prédictif d’évènements (22), certaines équipes ont confronté les niveaux de gris aux pièces anatomiques, allouant des tranches de niveau en fonction des différents tissus observés ce qui pourrait ouvrir la porte à une histologie virtuelle ultrasonographique (23, 24). Le sang présente un GSM compris entre 0 et 5, les lipides se situent entre 6 et 26, le tissu musculaire entre La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 41 et 76, le tissu fibreux entre 112 et 196, enfin un GSM entre 211 et 255 correspond à des calcifications (Photo 3). Cette approche devrait permettre une caractérisation plus fine de la structure de la plaque d’autant que celle-ci est hétérogène. Dans une série de 42 patients avec 45 sténoses serrées dont 27 asymptomatiques et 18 symptomatiques, l’équipe de Lal (14) retrouve dans les plaques symptomatiques : plus d’hémorragie intra-plaque (p<0.001) et de lipides (p=0.002), moins de calcium (p<0.001), un corps lipidique plus large (p=0.005) et une distance à la lumière plus courte (p=0.01), ce qui correspond à l’épaisseur de la chape fibreuse. Dans l’étude ACSRS de suivi de 1121 patients présentant une plaque asymptomatique, deux autres critères sont retenus (16). Le premier est le volume de la plaque, approché par la mesure de l’aire de la plaque. L’image est acquise sur une coupe longitudinale, le pourtour de la plaque est défini par l’opérateur et la valeur est exprimée en mm². On retrouve dans le suivi de ces patients présentant des sténoses comprises entre 50 et 99% un faible risque 38 - 39 d’AVC, de l’ordre de 1%/an lorsque l’aire de la plaque est inférieure à 40 mm². Ce risque passe à 1,4%/ an chez les patients présentant une plaque comprise entre 40 et 80 mm². Il atteint 4,6%/an lorsque l’aire est supérieure à 80 mm². Au GSM et à l’aire de la plaque, les auteurs associent aussi la notion de zone noire juxta-luminale (JBA, Juxta luminal Black Area), qui correspond à une zone dont le GSM est inférieur à 25, dépourvue de chape hyper-échogène, se situant à proximité de la lumière vasculaire, elle est exprimée en mm². Cet aspect peut correspondre à une zone de nécrose, un amas lipidique, une hémorragie ou un thrombus intra plaque. Les auteurs retrouvent un risque annuel d’AVC de 0,4% chez les patients présentant une plaque avec un JBA inférieur à 4 mm². Ce risque passe à 1,4%/an pour un JBA compris entre entre 4 et 8 mm², à 3,2%/ an pour une valeur comprise entre 8 et 10 mm² et à 5% pour une surface supérieure à 10 mm². Salem (25) conclut que les patients qui associent une aire > 95 mm² et un JBA > 6 mm² ont une probabilité de présenter une plaque histologiquement instable de 90%. Cette approche numérisée de l’analyse de la plaque permet une classification proposée par Nicolaïdes Plaque characteristic (mean ± SD) calquée sur la classification de Gray-Weale (26) : • Type 1: uniformément hypo-échogène (noire) : les pixels avec un GSM > 25 représentent moins de 15% de l’aire de la plaque. • Type 2: principalement hypo-échogène : les pixels avec un GSM > 25 représentent entre 15 et 50% de l’aire de la plaque. • Type 3: principalement hyper-échogène : les pixels avec un GSM > 25 représentent entre 50 et 85% de l’aire de la plaque. • Type 4: uniformément hyper-échogène : les pixels avec un GSM > 25 représentent plus de 85% de l’aire de la plaque. Une nouvelle approche de caractérisation de la texture des plaques utilisant le principe de « shear wave elastography » (SWE) a été récemment proposée (27) (Photo 4). L’utilisation du module de Young (MY) permet de quantifier la dureté des tissus. Dans cette série de 25 patients avec analyse histologique après endartériectomie, le MY moyen des plaques instables était significativement plus bas que celui des plaques stables (50.0 kPa vs. 79.1 kPa; p = 0.027) alors qu’il n’y avait pas de différence significative pour le GSM (Tableau 2). D’autres études devront valider cette technique. number of plaques (n) GSM p-value young’s modulus (kPa) p-value Plaque stability stable unstable 16 9 51.9 ± 21.2 51.9 ± 20.1 0.994 79.1 ± 33.8 50.0 ± 19.6 0.027 hemorrhage or thrombus present absent 6 19 49.5 ± 21.5 52.8 ± 20.5 0.722 48.9 ± 12.1 76.7 ± 34.3 0.043 FIBROUS TISSUE present absent 14 11 58.2 ± 19.2 40.5 ± 18.2 0.036 76.1 ± 34.4 55.2 ± 24.3 0.122 large lipid core present absent 14 11 49.2 ± 21.5 56.0 ± 19.8 0.422 63.1 ± 32.4 76.9 ± 31.7 0.30 foam cells many few none 7 10 8 45.9 ± 22.2 51.6 ± 19.6 57.6 ± 20.9 0.55 51.0 ± 23.4 64.0 ± 29.5 89.8 ± 33.7 0.049 Tableau 2 : Caractéristiques des plaques par GSM et module de Young par élastographie Shear Wave (27). LE SURFACE ET NON L’AIRE L’étude de la surface de la plaque peut apporter des arguments en faveur de l’instabilité de la plaque. L’existence ou non d’une chape fibreuse, liseré hyperéchogène entre la lumière vasculaire et la plaque elle-même est un argument à prendre en considération. Le caractère irrégulier, anfractueux avec présence de zones ulcérées en est un autre. Les plaques présentant un caractère irrégulier présentent www.portailvasculaire.fr un risque d’AVC supérieur aux plaques à la surface lisse [OR 7,7 (IC 95% : 2-30)] (28) (Photo 5). Le caractère bilatéral des plaques irrégulières augmente de manière significative ce risque à long terme [OR 3,9 (IC 95% : 1,4-11)] (29). Enfin, la présence de 3 ulcérations ou plus sur l’ensemble des lésions des deux axes carotidiens est associée avec un excès significatif d’AVC ou de décès (18% vs 2%, p = 0,03) (30). La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 LE RISQUE D’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL La somme d’arguments simples à obtenir par l’analyse échographique et à l’aide du Doppler, en dehors de l’approche histologique virtuelle, permet donc de définir des sous-groupes de plaques carotidiennes dont le risque peut être évalué à l’aide d’un tableau proposé par Naylor (31). Ce tableau permet de déterminer le risque en facteur de 4 critères : - le degré de sténose (50 à 79% et 80 à 99%), - l’existence ou non d’antécédents controlatéraux, - l’aire de la plaque, - le GSM. Le risque annuel évolue de moins de 1% à plus de 4% en fonction de la coexistence des critères (Tableau 3). 50-79% NASCET stenosis Plaque Area mm2 no history of contralateral TIA/stroke history of contralateral TIA/stroke > 80 1.0% 2.2% 4.4% > 80 2.2% 5.2% 8.7% 40-80 0.5% 1.0% 2.1% 40-80 1.0% 2.5% 5.0% < 40 0.2% 0.7% 1.5% < 40 0.9% 1.7% 3.5% ≥ 30 15-29 < 15 ≥ 30 15-29 < 15 annual stroke rate > 4% Gray Scale Median Gray Scale Median 3.0-3.9% 80-99% NASCET stenosis Plaque Area mm2 no history of contralateral TIA/stroke history of contralateral TIA/stroke 2.0-2.9% > 80 1.2% 3.4% 5.9% > 80 2.7% 4.0% 10.0% 1.0-1.9% 40-80 0.6% 1.5% 3.0% 40-80 1.5% 3.5% 6.5% < 1.0% < 40 0.5% 1.0% 2.1% < 40 1.0% 2.5% 4.7% ≥ 30 15-29 < 15 ≥ 30 15-29 < 15 Gray Scale Median Gray Scale Median Tableau 3 : Stratification du risque annuel d’AVC en fonction des critères obtenus par analyse en écho-Doppler d’une plaque carotidienne asymptomatique. LES PRODUITS DE CONTRASTE ULTRASONOGRAPHIQUES Le caractère inflammatoire de la plaque athéromateuse a été précisé dans les années 1990 et 2000. Les contraintes pariétales, notamment au niveau des bifurcations artérielles, l’hypoxie et la présence La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 de radicaux libres entre autres, vont entrainer une altération de l’endothélium artériel favorisant la sécrétion de substances chimiotactiques, de facteurs de croissance entrainant l’afflux de monocytes, macrophages et lymphocytes. Il va se développer au sein de la paroi artérielle un phénomène inflammatoire auto-entretenu sous l’action d’IL6 et 40 - 41 IL10 favorisant l’oxydation lipidique, la formation de cellules spumeuses, mais aussi favorisant une néo-vascularisation proportionnelle au degré d’inflammation. Une partie des néo-vaisseaux se développe à partir des vasa vasorum périphériques, sur le tiers externe de la musculeuse de façon longitudinale selon l’axe du vaisseau. Une autre se développe à partir de la lumière vasculaire et des brèches endothéliales, de manière anarchique, sans limitante élastique externe, donc fragilisée. Cette néo-vascularisation est responsable de saignements, d’hématomes intra-plaques et de nécroses. L’utilisation des produits de contraste avec les réglages habituels va permettre de visualiser les structures vasculaires mal visualisées lors d’un examen standard et notamment le polygone de Willis. Dans ce cas, les bulles, soumises à des contraintes pariétales fortes, vont avoir une demi-vie diminuée. Utilisés avec des réglages adaptés, index mécaniques faibles, mode harmonique, les contraintes pariétales vont être moindres, la demi-vie plus longue et l’outil permet d’étudier des vaisseaux de moindre calibre avec des vitesses circulatoires lentes (Photo 6). S’inspirant de ce qui se fait en pathologie organique, hépatique et rénale, de nombreuses équipes utilisent cet outil pour analyser de fait la micro-vascularisation de la plaque athéromateuse carotidienne. Shah en 2007 montrait une corrélation entre la prise de contraste au sein de la plaque carotidienne et la néo-vascularisation par comparaison avec l’étude histologique de pièces opératoires (32). Il existe une corrélation entre l’échogénicité, l’épaisseur de la plaque et le rehaussement après injection de produit de contraste (33). Coli propose une classification en fonction du degré de rehaussement, le grade 1 présentant un rehaussement marginal et périphérique et le grade 2 correspondant à un rehaussement diffus anarchique (34) (Photo 7). On retrouve ce rehaussement préférentiellement en regard d’une ulcération de plaque (35) et de manière plus marquée chez les patients symptomatiques (36, 37). Le rehaussement de la plaque est en faveur d’une augmentation du risque d’évènements neurovasculaires, mais c’est aussi un marqueur indépendant du risque d’évènements cardio-vasculaires (38% versus 20%) et du risque d’infarctus du myocarde (25% versus 10%) (38) (Photo 8) (Photo 9). Un tel outil peut avoir aussi sa place dans le suivi et l’appréciation d’un traitement anti-athéroscléreux. Des équipes ont pu à l’aide de l’analyse du rehaussement vérifier l’effet bénéfique d’un traitement par statine, observant une diminution voire une disparition du rehaussement après 6 mois de traitement (39). CONCLUSION L’écho-Doppler des artères cervico-encéphaliques est un examen de première intention qui doit pouvoir apporter des arguments diagnostics mais aussi des informations nécessaires au suivi et à l’estimation du risque. En plus de la localisation de la ou des sténoses, du degré de sténose, de la progression des lésions estimée sur des critères vélocimétriques et de l’appréciation des répercussions d’aval, l’examen doit fournir des renseignements complémentaires pour estimer le risque neuro-vasculaire et cardio-vasculaire. L’appréciation de l’échogénicité et du caractère homogène ou hétérogène, l’analyse de la surface de la plaque, du GSM, de l’aire de la plaque et de la zone noire juxta-luminale, ainsi que l’appréhension de la néo-vascularisation par l’utilisation des produits de contraste ultrasonographiques sont des arguments à prendre en compte pour évaluer ces risques. En pratique quotidienne, en l’absence de logiciel d’analyse informatisée de l’échogénicité de la plaque et dans l’impossibilité de réaliser un examen avec produit de contraste ultrasonore, des paramètres simples, sous réserve du bon réglage de l’appareil écho-Doppler et d’une bonne méthodologie (telle que celle utilisée pour l’étude ACSRS (1)), peuvent aider à classifier les plaques en bas ou haut risque, et en particulier les sténoses asymptomatiques (Tableau 4) (40). RISQUE BAS RISQUE HAUT RISQUE Surface de la plaque Régulière Irrégulière Echogénicité Iso ou hyperéchogène Hypo ou anéchogène Micro calcifications Rares Fréquentes Macro calcifications Fréquentes Rares % de sténose < 40 % NASCET > 60-70 % NASCET Tableau 4 : Evaluation ultrasonore d’une « plaque à risque ». www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Bibliographie 1. 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Le logiciel calcule une valeur médiane après avoir redéfini le cadre des mesures. Photo 3: A: Contourage d’une plaque de la bifurcation carotidienne en échographie mode B. B: Histogramme des échogénicités de plaque par un logiciel et codage couleur des niveaux de gris. C: Codage couleur des niveaux de gris reporté sur l’imagerie de la plaque. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 44 - 45 Photo 4 : Plaque carotide et « shear wave elastography ». Photo 5 : Plaque ulcérée, présentant plusieurs irrégularités. www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Photo 6 : Analyse du polygone de Willis au Doppler transcrânien après utilisation de PCUS. On observe une thrombose de l’artère cérébrale moyenne droite. Photo 7 : Plaque athéromateuse du bulbe carotidien. Après injection du produit de contraste, on observe un rehaussement diffus proportionnel à la néo-vascularisation intra-plaque. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 46 - 47 Photo 8 : Patiente ayant présenté une douleur cervicale suite à un traumatisme minime alors qu’elle bénéficiait d’une double anti-agrégation plaquettaire dans les suites d’une embolisation d’une malformation vasculaire cérébrale controlatérale. On retrouve une sténose hypo-échogène en mode B. L’utilisation des PCUS permet d’identifier une plaque présentant un rehaussement et une zone anéchogène ne se rehaussant pas, correspondant à un hématome pariétal localisé. a c b Photo 9 : Image de flux rétrograde en Doppler couleur au niveau d’une plaque hétérogène chez une patiente asymptomatique (a). Après utilisation de PCUS et analyse du clip enregistré, on observe une rupture de la plaque avec un rehaussement à contre-sens (b). En coupe transverse on remarque le rehaussement de la plaque athéromateuse intensifié en regard de la zone ulcérée (c). www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Médecin Vasculaire NUMÉRO 36 P.50 les objets connectés C. Le Hello, C Boissier P.54 tutoriel application congrès IUA-SFMV LYON F. Abbadie P.57 DPC régional Champagne-Ardenne J. Decamps le Chevoir P.59 EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT J. Decamps le Chevoir P.60 CHARADE R. Jacquet P.61 Quizz M. Dadon P.64 FICHE SYNDROME POST-THROMBOTIQUE Comité Recos La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 48 - 49 Objets connnectés et Santé : Quelle place en Medecine Vasculaire ? Claire LE HELLO* ([email protected]), Christian BOISSIER** ([email protected]) « Internet of Things » (IoT) ou Internet des Objets ; « Quantified Self » (QS) ou « auto-mesures de soi » ; eSanté ou Santé Connectée, sont autant de nouveaux termes qui trouvent progressivement leur place dans notre vocabulaire quotidien. Ces expressions font référence à l’utilisation d’objets connectés qui sont ou qui vont être à la disposition en premier lieu des patients mais également des médecins. Ces objets connectés sont constitués de capteurs à même de recueillir des signaux ou des paramètres physiologiques et de les transmettre à une application dédiée, via un smartphone ou un site web, afin que l’utilisateur puisse en connaissance de cause réagir. Ce concept sous-entend l’accession pour tout individu à des données jusque-là non quantifiables individuellement de façon routinière et la possibilité pour celui-ci de tirer avantage de cette connaissance en adaptant sa conduite de vie, ou en transmettant ces données à son médecin traitant. Ces objets connectés ont donc deux missions : • quantifier un paramètre donné (activité physique, sommeil…), pour mieux se connaitre; • suggérer une action en réponse à la connaissance de ce paramètre pour améliorer son état de santé. On distingue deux grandes catégories d’utilisation d’objets connectés individuels : • les objets connectés dit de bien-être qui s’intéressent au suivi de l’activité physique, du poids ou du sommeil, pour en motiver les détenteurs et faire en sorte de les sensibiliser à une meilleure hygiène de vie; • les dispositifs médicaux connectés qui ont pour mission de suivre des indicateurs majeurs d’une maladie chronique, permettre de dépister un www.portailvasculaire.fr risque avéré et alerter l’utilisateur dès que l’un des paramètres est « dans le rouge » pour que le médecin traitant soit rapidement prévenu. Le médecin consulté bénéficie ainsi de données factuelles recueillies automatiquement et donc parfaitement objectives qu’il peut dans certains cas consulter directement sur internet pour étayer son diagnostic et proposer une conduite à tenir. La limite entre les deux concepts s’avère en pratique relativement floue, l’hygiène de vie faisant partie intégrante de la prise en charge des patients et les paramètres mesurés par les objets de bien-être, étant de plus en plus du domaine médical. Dans les faits, les objets connectés de bien-être sont principalement utilisés par des personnes non malades, soucieuses d’améliorer ou de protéger leur « capital santé » en bénéficiant de repères quantifiables caractérisant leurs habitudes de vie, alors que les dispositifs médicaux s’adressent aux patients désirant suivre au plus près les indicateurs de leur maladie pour prévenir précocement toute dégradation en corrigeant rapidement toute anomalie avérée. Dans les deux cas un coaching personnalisé automatique peut être proposé afin de permettre d’ajuster de manière adaptée son comportement et prévenir ainsi des risques probables. Les détenteurs de ces objets connectés ont ainsi l’impression de « prendre en main » leur santé, en se fixant des objectifs réalistes et en étant le témoin, chaque jour, de leur progression vers l’objectif fixé. Le flux continu de données recueillies par ces capteurs, fait naitre l’espoir d’une médecine préventive ultra personnalisée basée sur un dépistage très précoce, La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 non accessible à la médecine préventive classique. L’engouement pour ces objets connectés ne fait que croitre. Les experts estiment en effet qu’en 2020 près de 21 milliards d’objets connectés seront utilisés, dont près de 15 milliards par le grand public. Les applications médicales de ces objets connectés se multiplient : elles sont aujourd’hui centrées sur le contrôle du poids, de la pression artérielle, du rythme cardiaque, de la fréquence respiratoire, de la mesure de la glycémie, de la saturation en oxygène et même dans le monde vasculaire de la vitesse de l’onde de pouls. Parmi les objets connectés, les bracelets connectés sont ceux qui ont la plus grande diffusion. Certains se limitent à quantifier le nombre de pas effectués chaque jour, pendant que les plus sophistiqués fournissent la vitesse de déambulation, la distance parcourue, le nombre de calories consommées, le dénivelé gravi, la fréquence cardiaque instantanée, la saturation en oxygène, le relevé GPS du trajet effectué, la VO2 max, le niveau d’exposition au soleil pour prévenir le risque de « coup de soleil » en fonction de votre type de peau, ou la qualité de votre sommeil si vous gardez votre bracelet pendant la nuit. Leur prix varie en fonction du degré de sophistication et passe de quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines d’euros. Les balances connectées sont également très utilisées. En plus du poids et de l’indice de masse corporelle, certaines vont fournir à l’utilisateur la courbe de poids et la progression par rapport à l’objectif que celuici s’est fixé, mais également le poids de la masse osseuse, le taux de masse grasse, le poids de la masse musculaire, l’importance du volume hydrique et la vitesse de l’onde de pouls. En outre, certains modèles indiquent chaque matin les prévisions météorologiques pour la journée afin d’aider l’utilisateur dans son choix vestimentaire… A l’opposé et beaucoup plus anecdotique, on trouve la fourchette vibrante connectée, encore très peu diffusée. Basée sur le principe que pour maigrir il faut éviter de manger trop vite, dès que l’utilisateur adopte une cadence trop rapide pour manger (supérieure à une bouchée toutes les 10 secondes), celle-ci se met à vibrer pour lui conseiller de manger plus lentement. Les brosses à dents connectées ont également fait leur apparition en comptabilisant la durée de brossage des dents mais aussi en indiquant les zones les moins bien brossées. Les capteurs utilisés sont le plus souvent portés par l’utilisateur comme bracelet, ou à la ceinture, parfois inclus directement dans le tissu des vêtements (fréquence cardiaque et respiratoire, température corporelle...) et résistants aux lavages ou placés sous le matelas (analyse des cycles de sommeil). D’autres trouvent leur place dans des patchs ou des La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 tatouages (exposition au soleil, température corporelle, glycémie…), dans un porte-clé (analyseur de la qualité de l’air pour prévenir les asthmatiques d’un taux de pollution trop élevé), dans des semelles (analyse de la marche), dans un appareil médical (tensiomètre d’auto-mesure), dans les lentilles (analyse en permanence du taux de glucose dans les larmes). Les bonnets et bandeaux connectés, truffés d’électrodes devraient permettre dans les années à venir de détecter l’imminence de survenue d’une crise convulsive. Dans un premier temps, l’objectif de ces bonnets et bandeaux connectés est d’améliorer la durée et la qualité du sommeil profond en stimulant l’activité cérébrale dans le but de réduire la sensation de stress et de fatigue. Ils pourraient dans l’avenir permettre aux chercheurs, grâce aux données collectées, de décrypter les liens qui existent entre le sommeil et certaines autres pathologies graves (obésité, Alzheimer, Parkinson, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires...). Enfin ces capteurs peuvent être inclus dans des pilules qui pourraient être proposées en postopératoire pour détecter les prémices d’une infection à travers le suivi permanent de la température corporelle interne. Ainsi le développement des objets connectés et de leurs applications dédiées permettant de suivre les patients à distance et en temps réel devrait trouver une place de choix dans le suivi des patients pris en charge en hospitalisation à domicile par télémédecine. L’utilisation des objets connectés soulève de l’appréhension et un certain nombre de réserves. Les réticences avancées concernent la fiabilité des données recueillies, la crainte de ne pas savoir ou de mal utiliser ces objets ou d’en devenir dépendant, l’intrusion d’un regard externe dans son quotidien, le sentiment de se sentir épié en permanence et surtout le risque potentiel de détournement des données recueillies. Cette dernière notion est relayée par le fait que certaines mutuelles, en particulier aux EtatsUnis, remboursent tout ou partie de l’achat de ces objets connectés pour que leurs assurés améliorent leur hygiène de vie. Une université américaine a même inclus dans la liste des fournitures à acquérir, une montre connectée qui vibre lorsque le temps d’inactivité de l’étudiant pendant la journée a été trop long…. Pour l’instant, les données ne sont transmises que sur demande de chaque utilisateur et uniquement au médecin traitant du patient. La crainte et le spectre de l’assureur qui baserait sa cotisation sur des paramètres relevés par ces objets existent, certains vont même jusqu’à imaginer que ces données puissent être transmises à l’employeur et puissent devenir un motif de discrimination, mettant à l’écart les employés les moins dynamiques par exemple. Aux Etats-Unis la, « CVS Pharmacy » a même proposé à ses 200.000 employés la garantie de la stabilité du montant de leur prime d’assurance-vie en échange de la transmission 50 - 51 des paramètres collectés par les objets connectés (poids, masse graisseuse...). Les contrevenants se voient par contre appliquer un supplément de 600 $ par an… Par ailleurs, il existe un vide juridique qui devra être comblé. Plusieurs cellules de réflexion éthique et juridique se sont déjà emparées de cette question. La CNIL est particulièrement vigilante à ce sujet et la législation française protège les individus en interdisant tout contrat de complémentaire santé qui prévoirait d’appliquer une modulation tarifaire en fonction des habitudes de vie ou des paramètres individuels de santé. Dans ce vaste domaine de la santé connectée, la Médecine Vasculaire est déjà concernée et notamment dans le domaine artériel. Une étude française en cours, « En Avant Marche », cherche à définir les caractéristiques de marche des artériopathes ; une autre, «MACAO », vise à aider l’artériopathe dans son ré-entrainement à la marche. Les progrès technologiques vont ouvrir de nouvelles perspectives. Le suivi de l’évolution de la vitesse de l’onde de pouls en est un exemple, mais d’autres viendront rapidement s’ajouter. Le médecin vasculaire, comme ses collègues demain, sera dépositaire d’une multitude de données pour dépister, prévenir et traiter ses patients. Le « carnet connecté de santé » rassemblant toutes les données cruciales du patient, nécessitera vraisemblablement le recours à des logiciels d’aide au diagnostic, pour permettre une prise en charge la plus personnalisée et la plus précoce possible. Rassemblées de façon anonyme, ces données constitueront ce qui est communément désigné sous le terme de « Big Data Santé ». Celui-ci permettra une connaissance plus précise des pathologies des patients, sera un moyen précoce de détection et pourrait à terme impacter l’organisation de notre système de soin. En pratique nous ne sommes qu’au début de l’ère de la Santé Connectée. Il faut apprendre à utiliser à bon escient ces nouveaux outils pour en faire bénéficier nos patients, les aider dans leur vie quotidienne, les motiver de manière adaptée, permettre une meilleure connaissance des phénomènes physiologiques et pathologiques, comprendre les intrications entre différentes pathologies en s’assurant du respect permanent des individus et d’une utilisation éthique. *Faculté de Médecine Jacques Lisfranc : Campus Santé Innovation. Université Jean Monnet COMUE Université de Lyon **Service de Médecine Vasculaire & Thérapeutique CHU de Saint-Etienne Application mobile du Congrès SFMV IUA Lyon 2016 : Mode d’emploi Fabrice ABBADIE ([email protected]) Bonne nouvelle ! L’application mobile du congrès est disponible et vous pouvez dès maintenant l’installer sur votre téléphone/tablette. D’abord avant toute chose, votre smartphone ou tablette doit être connecté à internet. Si vous avez une connexion 3G, c’est suffisant, l’application ne pèse que 11 Mo. Si vous avez une connexion 4G ou Wifi, c’est encore mieux. Le palais des congrès offre un accès wifi, recherchez le réseau wifi SFMV IUA Lyon et sélectionnez- le pour vous y connecter. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 COMMENT TROUVER L’APPLICATION DU CONGRES ? Le plus simple est de taper le mot-clé « SFMV IUA » pour une recherche dans l’App store si vous êtes sur iPhone/iPad (marque Apple) ou Play Store si vous êtes sur Android (grosso modo, toutes les autres marques). Donc une fois dans votre Store, une fois votre recherche lancée, votre recherche devrait trouver l’application appelée « SFMV IUA Lyon 2016 ». C’est cette application qu’il faut télécharger. Elle est gratuite. 52 - 53 SI vous n’avez jamais rien téléchargé sur l’App store ou sur Google Play, vous devez d’abord créer un compte. Sachez que l’enregistrement d’un numéro de carte bancaire qui vous est demandé est tout à fait facultatif et que vous pouvez sélectionner « ne pas enregistrer de carte bancaire » ou « enregistrer plus tard ». Attention ! Créer un compte App Store ou Play Store nécessite que vous puissiez consulter vos e-mails depuis votre téléphone/tablette. Pour ceux qui grincent encore des dents à cette dernière assertion, le plus simple pour vous est de demander à quelqu’un de votre entourage de vous configurer votre compte mail, votre compte dans votre Store au calme, depuis chez vous avant de partir au congrès. Au lancement de l’application, vous arrivez directement sur la PAGE DES MENUS. INFORMATION Le bouton information vous apporte les informations de base du congrès : date, site web. LOCALISATION Vous ne connaissez pas Lyon ? Cette section comporte un plan Google pour vous guider directement jusqu’au palais des congrès. PROGRAMME Ici, vous retrouverez par demi-journée, puis par salle le programme de chaque session. Vous pouvez cliquer sur chaque intervention pour découvrir le nom et la photo du conférencier, son résumé, et même une petite zone pour prendre quelques notes. Le programme partout avec vous et sans prendre de place supplémentaire dans votre poche. Pratique, non ? Cette année, le congrès sera dense avec les sessions IUA en simultanée des sessions SFMV, aussi pour vous y retrouver, vous pouvez cliquer sur « cette session m’intéresse » pour constituer votre programme personnalisé. A noter que vous pouvez également noter individuellement chaque intervention. C’est important de les faire régulièrement pour la démarche qualité de ce congrès, mais surtout pour améliorer les prochains congrès. CONFERENCIERS Vous recherchez un conférencier que vous aimez bien, ou simplement vous avez oublié quand aura lieu la présentation qui vous plaisait, cette section vous permet de retrouver chaque conférencier avec une photo, un petit descriptif de son parcours et la liste des interventions qu’il fera dans le congrès. www.portailvasculaire.fr RESSOURCES Cette section abrite les différents plans de l’intérieur du palais des congrès et l’emplacement des différentes salles : sessions, mais aussi ateliers, etc. Avec le déroulement en simultané du congrès IUA cette année, ce ne sera pas superflu ! EXPOSANT Pour retrouver facilement l’emplacement du stand d’un partenaire du congrès, c’est ici que ça se passe. MURS Voici la partie la plus interactive de l’application et qui nécessite une connexion internet (3G, 4G ou Wifi). Pour les sessions signalées sur le programme, il y a un mur de commentaires et questions qui apparaît à côté de l’écran de la présentation du conférencier et peut être lu par toute la salle. Cette partie de l’application sert donc à envoyer un message pour qu’il s’y affiche. Ainsi on peut facilement poser une question à l’orateur sans avoir besoin de prendre le micro. Les messages sont modérés (c’est-à-dire triés pour éviter tout message inapproprié) avant d’être affichés. Ce processus demande un petit délai de quelques dizaines de secondes, voir quelques minutes s’il y a un pic d’affluence de messages, notamment à la fin d’une présentation orale. Une fois le mur activé (quelques minutes avant le début de la session), on peut choisir la session et commencer à écrire son texte. Une fois celui-ci écrit, il suffit d’appuyer sur le bouton d’envoi. VOTES Cette section vous permet d’évaluer la session, comme vous le faisiez avec les boitiers Powervote. Nous vous remercions pour votre participation qui sera très importante sur ce point. COMMUNICATIONS Bonne nouvelle, grâce à cette section, vous allez désormais pouvoir consulter les posters du congrès… tranquillement installé dans votre fauteuil ! A noter que vous pouvez aussi les consulter depuis chez vous, pendant le congres si vous ne venez pas, ou même après le congres si vous le préférez. Certains seront même accessibles avant le congrès. Une connexion est requise pour télécharger les contenus en pdf. Une fois téléchargés, ils sont stockés dans l’application et peuvent être reconsultés hors connexion. NEWS Les informations à propos du congrès (éventuelles annulations ou autre changement de salle) sont centralisées ici. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 CONTACT Un souci technique ? Une incompréhension autour de l’application ? Vous pouvez poser une question par ce formulaire. Attention la réponse arrivera dans vos e-mails, et non dans l’application. MES FAVORIS Vous vous souvenez de la présélection que vous aviez faite en cochant la case « cette session m’intéresse » ? Et bien c’est dans Mes favoris que vous pouvez retrouver l’ensemble des présentations sélectionnées, ce qui vous permet de vous y retrouver plus facilement. Cette section vous permet d’accéder à un guide de l’application (si vous avez oublié chez vous celui-là), d’envoyer à votre adresse mail le programme avec les sections que vous avez sélectionnées, de régler la taille de la police et la langue, puisque l’application sera disponible en anglais et en français. Maintenant que vous savez tout sur l’application mobile du congrès, il ne vous reste plus qu’à l’user ! Bon congrès à tous. NOTIFICATIONS Une notification est un petit message d’alerte qui s’affiche sur l’écran de votre téléphone à la manière d’un SMS pour les sessions que vous avez choisies dans le programme. Cet espace vous permet de toutes les afficher. BONUS ®DJO France - MKGBS211 - rev A - 07/2016 La bonne pression au bon endroit Microtrans Marsala le coloris chic de la rentrée Lire attentivement la notice avant utilisation - Ce dispositif médical est un produit de santé règlementé qui porte, au titre de cette règlementation, le marquage CE - Il a pour but de soulager les troubles circulatoires tels que œdèmes, phlébites et thromboses en favorisant une pression progressive sur le bas de la jambe et de la cuisse. Fabricant : DJO, LLC - Photo non contractuelle Une gamme d’ Le DPC inter-régional, une belle initiative de l’ARMV Champagne-Ardenne ! Pourquoi pas vous en 2017 ? Joëlle DECAMPS-LE CHEVOIR ([email protected]) Le samedi 28 mai dernier, Romain Jacquet, président de l’ARMV Champagne-Ardenne, a organisé une journée de formation à Reims, en association avec l’ARMV Bourgogne-Franche-Comté et avec la participation de l’ARMV Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Parmi les nombreux thèmes proposés au catalogue de l’ODPC-MV, 4 programmes avaient été retenus : • Amélioration de la prise en compte du risque hémorragique chez les patients traités par anticoagulants (RISK-H) (expert : Dr DESORMAIS Ileana) • Amélioration de la qualité de la cartographie veineuse superficielle (CARTO) (expert : Dr AUVERT J. François) • Amélioration du diagnostic écho-Doppler des sténoses carotidiennes extra crâniennes (STECAR) (expert : Dr DADON Michel) • Amélioration du suivi des facteurs de risque cardiovasculaire et de la prise en charge du patient porteur d’une artériopathie des membres inférieurs au stade de claudication (FRCV-AOMI) (expert : Dr BECKER François) 13 participants ont pu valider le programme STECAR, 17 le risque hémorragique, 11 les facteurs de risque cardio-vasculaire et 12 la cartographie. www.portailvasculaire.fr De façon classique, les programmes se sont déroulés en 4 étapes : - Etape 1 : recueil des pratiques des médecins engagés dans le programme. - Etape 2 : analyse partagée des pratiques et formation en réunion présentielle le samedi 28 Mai de 9 h à 12 h 30. - Etape 3 : évaluation à distance, avec selon les programmes, nouvelle fiche d’auto-évaluation ou inclusion de patients dans une base de données. - Etape 4 : synthèse de l’action et questionnaire de mesure d’impact. La matinée studieuse nous avait assoiffé, mais Romain avait pensé à tout : quelques bulles et un rayon de soleil, que demander de plus avant un repas entre amis ? Le déjeuner des DPCiens était inclus au programme et, comme 3 régions sont plus fortes qu’une seule isolée, des ateliers étaient proposés aux « ARMViens » l’après-midi. Cependant, toutes les règles d’indépendance étaient respectées. Déjeuner programmé pour les DPCiens, déjeuner libre pour les non DPCiens, absence de laboratoire le matin. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Ateliers de 14h à 17h30. Le dossier pédagogique des ateliers a été transmis à l’ODPC-MV - agréé formation professionnelle continue - pour validation des actions de FMC. N’hésitez pas à contacter le président de l’ARMV de la région organisatrice, il vous dira si des festivités sont programmées et si vous pouvez vous joindre à eux…. moyennant participation. Une soirée festive autour de quelques bulles … on ne s’en lasse pas, mais il y avait aussi des jus de fruits et de l’eau, pour ceux qui ne supportent pas les bulles ! Toutes les ARMV n’ont pas la chance d’être à Reims et d’avoir un chanteur pour animer une soirée, mais il y a bien aussi quelques spécialités dans vos régions, et quelques médecins vasculaires qui ont des dons cachés encore méconnus de vous ! Merci aux organisateurs et tout particulièrement à Romain, pour ce beau week-end studieux et festif, en toute amitié. Sur le plan pratique, Romain nous avait indiqué l’hôtel le plus proche de la réunion et à prix abordable. Alors, cher président d’ARMV, qu’attendez-vous pour organiser votre DPC en inter-région ? A 2 ou 3, on est plus fort pour motiver les confrères. Il ne vous reste plus qu’à trouver une date, un lieu facile d’accès pour tous et à contacter l’ODPC-MV. Vous n’êtes pas président d’ARMV, mais vous avez envie de faire un DPC avec présentielle, à une autre date que celle des congrès ? Allez sur le site ODPC-MV : www.odpc-mv.fr ou adressez à vous Nadia, la secrétaire de l’ODPC-MV. Si vous découvrez sur le site, un DPC qui vous intéresse, organisé dans une région qui n’est pas la vôtre, pas de problème, il vous suffit comme pour tout DPC d’aller vous inscrire sur mondpc.fr, site de l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC, ex-OGPDC). La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 56 - 57 Education thérapeutique du patient (etp) Joëlle DECAMPS-LE CHEVOIR ([email protected]) pour le Groupe de Travail de la SFMV. L’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient (OMS). L’ETP participe à l’amélioration de la santé du patient (biologique, clinique) et à l’amélioration de sa qualité de vie et de celle de ses proches. Les finalités spécifiques de l’éducation thérapeutique sont : - L’acquisition et le maintien par le patient de compétences d’autosoins. - La mobilisation ou l’acquisition de compétences d’adaptation (HAS). Le groupe ETP est un groupe de travail transversal de la SFMV, composé de médecins hospitaliers et libéraux, dont la mission est l’élaboration des fiches d’information destinées aux patients. L’élaboration de ces fiches est totalement indépendante de l’industrie pharmaceutique et répond à un cahier des charges très précis : conçues selon les besoins des patients, elles sont testées et validées avec les patients. Les membres du groupe de travail ETP effectuent un recueil de besoin tous thèmes confondus auprès des patients qu’ils voient. Un regroupement par thématique est effectué par le groupe ETP. Plusieurs fiches peuvent être établies (selon l’enquête de besoins). Le groupe ETP valide les thématiques, puis remet au GT spécifique le résultat du recueil des besoins effectué auprès des patients. Le GT élabore les fiches. Les fiches sont adressées au GT ETP pour validation avec avis des patients CAHIER DES CHARGES DES FICHES D’INFORMATION Elaboré en tenant compte des besoins exprimés par les patients, leur contenu doit être valide, actualisé, précis, consensuel, conforme aux données actuelles de la science, ancré dans la vraie vie plutôt que sur des contenus scientifiques. Si les fiches comportent des conseils, ceux-ci doivent être réalistes et positifs. Les interdits doivent être évités. La fiche doit comporter : le public cible, la date d’écriture et d’actualisation, les ressources pour en savoir plus et les principales références utilisées s’il y a lieu. Le vocabulaire doit être précis, simple, compréhensible. La fiche doit être courte et concise, attractive, utiliser des images. QUELLES SONT LES FICHES DEJA éLABORéES ? Un questionnaire est remis au patient lors d’une consultation ou d’un atelier d’éducation thérapeutique. « Nous avons besoin de vous pour concevoir des fiches d’information pour des personnes qui ont la même maladie que vous … ou qui ont le même traitement que vous… Qu’est-ce qui vous aurait été utile de savoir au début de … ? à l’annonce de … ? au moment où l’on vous a prescrit le traitement ? Maintenant, quelles sont les questions pour lesquelles vous aimeriez avoir des réponses ? Qu’est-ce que vous aimeriez savoir qui vous serait utile pour la vie de tous les jours ? » Le recueil se fait sans sélection, avec les mots du patient, ou une reformulation validée par le patient. www.portailvasculaire.fr FICHES élaborées pour les patients par les Groupes de travail Lymphologie et ETP : - Vous et votre lymphœdème. Vous et votre traitement du lymphœdème. Vous et votre lymphœdème au quotidien. Vous et votre lymphœdème : les autres traitements. Vous, votre lymphoedème et votre entourage. FICHES élaborées pour les patients par les Groupes de travail MTEV et ETP : - Vous et votre embolie pulmonaire. - Vous et votre thrombose veineuse (phlébite). - Vous et votre traitement anticoagulant : vie quotidienne. - Vous et votre Xarelto. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 LA FICHE - Vous et votre lymphœdème. OU TROUVER LES FICHES ? LES FICHES EN COURS D’ELABORATION Les fiches sont téléchargeables sur le portail vasculaire. Une fois connecté sur le site, il faut aller sur Espace SFMV puis se diriger vers la rubrique “SFMV : LES OUTILS”, où vous trouverez les “FICHES PRATIQUES”. - Vous et votre malformation vasculaire. - Vous et votre syndrome de Raynaud. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 Si vous êtes intéressé(e)s par notre travail, n’hésitez pas à contacter par mail Bernadette Satger, responsable du groupe de travail ETP : [email protected]. 58 - 57 56 59 Romain JACQUET ([email protected]) 1. Mon premier : nourrit le bébé 2. mon deuxieme : peut être provençale 3. mon troisieme : du balai 4. mon quatrieme : elle n’est pas que de lait 5. mon cinquieme : à la moëlle 6. mon sixieme : « quoi » en allemand 7. mon septieme : arrière-train mon huitieme : un des quatre éléments mon tout : forme la plus sévère d’un groupe hétérogène de maladies génétiques rares du tissu conjonctif Solution PAGE 63 www.portailvasculaire.fr La Lettre La Lettre du Médecin du Médecin Vasculaire Vasculaire n°36 - n°35 Septembre - Juin 2016 Michel DADON ([email protected]) Mme S., infirmière, 32 ans, 3 grossesses, souffre depuis 1 an d’un syndrome de congestion pelvienne très invalidant. Un premier écho-Doppler fait le diagnostic d’incontinence valvulaire majeure de la veine ovarique gauche (diamètre 10 mm) sur un nutcracker syndrome anatomique et hémodynamique (Fig. 1). Figure 1 a et b : Nutcracker syndrome. La patiente refusant une chirurgie de la veine rénale gauche, un stent rénal est posé dans la veine au niveau de la pince aorto-mésentérique ; puis une suite d’évènements amènera à la situation imagée sur les clichés d’écho-Doppler ci-dessous (Fig. 2 et 3). Figure 2 a et b : Aorte et artère mésentérique supérieure en coupe longitudinale et veine rénale gauche en coupe transversale. Figure 3 a et b : Veine rénale gauche stentée, en coupe longitudinale. SUITE PAGE 65 La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 60 - 61 Une solution globale pour l’Insuffisance Veineuse Chronique A tir radial Radiofréquence Vein ClearTM Segmentaire avec contrôle de température & d’énergie 1 & Laser neoVTM 1470 nm NOUVEAU FIBRE RADIALE 400 µm et 600 µm 3 TAILLES D’ELEMENT CHAUFFANT: 1 , 3 et 7 CM NOUS CONTACTER IMPORTANT : Veuillez-vous reporter à la notice du produite pour obtenir des instructions complètes et prendre connaissance des indications, des contre-indications, avertissements, précautions et des informations indispensables à son bon usage. [email protected] Tél: 01.70.27.31.62 Fax 01.76.24.07.05 ADOPTEZ LE REFLEXE Rosidal® K pour le traitement de l’insuffisance veineuse chronique. Bande de compression à allongement court. Coton Contre-indications : allergie à l’un des composants de la bande, arthériopathie des membres inférieurs (AOMI) avec indice de pression systolique (IPS) <0.6, microangiopathie diabétique évoluée (pour une compression > 30mmHg), insuffisance cardiaque, troubles de la sensibilité cutanée, phlegmatia coerula dolens (phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle), phlébite septique. Une réévaluation régulière du rapport bénéfice/risque s’impose surtout en cas de : AOMI avec IPS entre 0.6 et 0.8 neuropathie périphérique évoluée, dermatose suintante ou eczématisée, intolérance aux fibres utilisées. Rosidal® K est un dispositif médical de classe I pour la compression et le maintien. Fabriqué par Lohmann & Rauscher International Gmbh & Co. KG. Lire attentivement la notice / l’étiquetage. Pris en charge par l’assurance maladie (seulement à l’hôpital). Dossier de remboursement en cours. Laboratoires Lohmann & Rauscher - ZA de Choisy - 88200 Remiremont. Tél. : 03 29 62 36 06 SIREN 380 236 091 RCS Epinal B 380 236 091. Sources : 1. Randomized controlled trial comparing treatment outcome of two compression bandaging systems and standards care without compression in patients with venous leg ulcers, Wong et al. 2012. AR-201607-003. VASCULAIRE Solution 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. nourrit le bébé : sein peut être provençale : Drôme du balai : de l’air elle n’est pas que de lait : dent a la moelle : l’os « quoi » en allemand : was arrière-train : cul un des quatre éléments : l’air Syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire Les syndromes d’Ehlers-Danlos sont une famille hétérogène de maladies génétiques affectant le tissu conjonctif se traduisant par une hyper élasticité cutanée, une hyperlaxité articulaire et une fragilité tissulaire. Six formes cliniques sont décrites dont la plus sévère est le syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire (SEDV), caractérisé par la survenue précoce d’accidents artériels (ruptures, dissections) et de rupture d’organes, secondaire à un déficit en collagène de type 3, avec une médiane de survie estimée à 50 ans. Le diagnostic de SEDV sera évoqué cliniquement selon les critères de Villefranche et confirmé par un test génétique : - Critères diagnostiques majeurs - Peau fine et translucide - Fragilité ou rupture artérielle - Fragilité ou rupture utérine - Fragilité ou rupture digestive - Ecchymoses extensives - Morphotype facial caractéristique Critères diagnostiques mineurs : - Acrogérie - Hyperlaxité des petites articulations - Rupture tendineuse ou musculaire - Pied bot en varus équin - Fistule artérioveineuse carotidocaverneuse - Pneumothorax ou hémopneumothorax - Rétraction gingivale - Histoire familiale, mort subite chez un parent proche La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 En présence d’au moins deux critères majeurs, le diagnostic de SEDV sera suspecté et devra conduire à une recherche de la mutation. Les critères mineurs servent d’éléments d’orientation pour renforcer la suspicion diagnostique. Le diagnostic de certitude reposera sur un test génétique, avec mise en évidence d’un variant pathogène dans le gène COL3A1. La transmission est autosomique dominante et le rendement des techniques de détection des mutations est estimé aux alentours de 95 %. Le diagnostic génétique prénatal est possible. Le SEDV expose à des complications brutales et dramatiques : - artérielles dans 46 % des cas : rupture spontanée, dissection et anévrisme disséquant (localisation évocatrice des carotides internes sus bulbaires, artères iliaques), fistule artérioveineuse notamment carotido caverneuse, anévrisme fusiforme - digestives dans 19 % des cas : rupture et perforation concernant le plus souvent le colon sigmoïde - veineuse : forte prévalence de l’insuffisance veineuse de 41 %, avec une contre-indication évidente à l’éveinage - obstétricales : 54 % de grossesses compliquées et 5,3 % de mortalité maternelle - pulmonaires : 15 % de (hémo) pneumothorax Surveillance : tout patient porteur d’un SEDV présentant un syndrome douloureux aigu, notamment thoracique ou abdominal doit être considéré comme une urgence qui engage le pronostic vital jusqu’à preuve du contraire et bénéficier d’une hospitalisation. Bibliographie : A. Rossi, M. Frank, E. Messas. Élastopathies et atteintes vasculaires. EMC - Angéiologie 2016;11(1):1-9 [Article 19-1850]. Frank M. Élastopathies. Ds Traité de médecine vasculaire, Tome 1. Chap 16 :syndromes d’Ehlers-Danlos, p 670-3. Ed Elsevier Masson, 2011. 62 - 63 ME M A G E ELL NOUV PARENTE TRANS LUX LUX www.portailvasculaire.fr MI-BAS & BAS www.venactif.com Venactif Lux : dispositif médical de classe 1 qui répond aux exigences de la norme NF G 30 102. La gamme Venactif® Lux est destinée aux traitements des jambes lourdes et des maladies veineuses chroniques et aiguës. Avant la 1re utilisation, nous vous invitons à lire attentivement les instructions figurant sur la boîte de votre produit de compression médicale. Remboursement : inscrit sur la base LPPR prévue à l’article L.165-1 du Code de la Sécurité Sociale dans La Lettre Médecin Vasculaire n°35LPPR - Juin 2016 – tarif de la catégorie élastique en 2 sens, classe 2 (15 à 20du mmHg) ; bas jarret en 22 – code : 201D01.2 remboursement : 22,40 € ; bas cuisse en 22 – code LPPR : 201D01.8 – tarif de remboursement : 29,78 €. Date d’approbation : juillet 2016. GIBAUD S.A.S.U. : 73 rue de la Tour – BP 78 – 42002 Saint-Étienne Cedex 1 ® , REponse REPONSE Après le refus initial d’une chirurgie, un stent rénal au niveau de la pince aorto-mésentérique a donc été placé. Au contrôle écho-Doppler à 3 mois, on retrouve une sténose serrée du stent au sein de cette pince, avec cliniquement des douleurs de la fosse lombaire gauche et une hématurie microscopique au compte d’Addis. Une chirurgie est de nouveau proposée à la patiente, et acceptée : une transposition de l’artère mésentérique supérieure est alors réalisée. Elle sera suivie d’une angioplastie redux du stent de la veine rénale gauche. On obtient donc les figures 2 et 3 du contrôle échoDoppler à 6 mois, avec une veine rénale stentée sans sténose résiduelle, située au-dessus de l’artère mésentérique supérieure, schématisées ainsi : Cette observation souligne l’importance de bien évaluer un nutcracker syndrome de la veine rénale gauche. En dehors des critères écho-Doppler classiques (Table 1), les caractères péjoratifs pouvant faire contre-indiquer un stenting de la veine sont : - Un angle mésentérico-aortique < 16° (1) voire < 41°(2) - Un espace inter mésentérico-aortique < 6 mm (1) - Un veine rénale très haute dans la pince mésentérico-aortique - L’absence de collatéralité (en dehors du reflux dans la veine ovarique gauche). PVn/d : ratio entre le pic systolique de vitesse au niveau de la portion sténosée et le PSV au niveau de la portion dilatée de la veine rénale. APd/n : ratio entre le diamètre antéro-postérieur au niveau de la portion sténosée et le DAP au niveau de la portion dilatée de la veine rénale. Table 1 : Critères écho-Doppler de nutcracker syndrome, d’après Said et al. Sem Vasc Surg, 2013 (2). Références 1.Arima, Hosokawa S, Ogino T, Ihara H, Terakawa T, Ikoma F. Ultrasonographically demonstrated nutcracker phenomenon: alternative to angiography. Int Urol Nephrol. 1990;22(1):3-6. 2. Said SM, Gloviczki P, Kalra M, Oderich GS, Duncan AA, D Fleming M, Bower TC. Renal nutcracker syndrome: surgical options. Semin Vasc Surg. 2013 Mar;26(1):35-42. La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 64 - 65 www.portailvasculaire.fr La Lettre du Médecin Vasculaire n°35 - Juin 2016 Pour devenir membre de la SFMV Afin de constituer votre dossier de candidature, veuillez demander à l’adresse du Secrétariat Administratif (Nadia DAUZAT), le formulaire de candidature. Vous l’adresserez dûment rempli accompagné de : • Si vous êtes médecin vasculaire : un justificatif de la certification en vigueur pour la pratique de la Médecine Vasculaire (diplôme de Capacité d’Angiologie, de D.E.S.C. de Médecine Vasculaire, qualification en Angiologie), et d’un bref curriculum vitae. • Si vous n’êtes pas médecin vasculaire, mais que vous souhaitez participer aux activités de la S.F.M.V. Vous avez la possibilité de devenir Membre Associé : un bref curriculum vitae ainsi que la lettre de parrainage de 2 membres titulaires de la S.F.M.V. Votre candidature sera examinée à la plus proche réunion du Conseil d’Administration et un courrier validant votre admission vous sera adressé. secrétariat administratif et FMC Nadia DAUZAT La Gachetière / 66, Rue des Gabarres / 17430 CABARIOT, Tél : 05 46 83 77 30 - Fax : 09 71 70 44 72 E-mail : [email protected] secrétariat scientifique et comptable Isabelle DAURIAC, CHU Rangueil / Service de Médecine Vasculaire 1, Avenue Jean Poulhès / TSA 50032 / 31059 TOULOUSE Cedex 9 Tél : 05 61 32 29 45 - Fax : 05 61 32 26 34 E-mail : [email protected] LISTE DES ANNONCEURS BAYER - BSN-RADIANTE - DIAGNOSTICA STAGO - DJO - GIBAUD - HITACHI - I2M - INNOTHERA LOHMANN & RAUSHER - SIGVARIS - STD PHARMACEUTICALS - VO MEDICA LES PARTENAIRES DE LA SFMV PLATINIUM GOLD SILVER PARTENAIRE DÉCOUVERTE La Lettre du Médecin Vasculaire n°36 - Septembre 2016 66 - 67 À chaque indication sa compression La compression médicale est une réponse à des pathologies ou des situations cliniques très différentes. SIGVARIS les traite en proposant des solutions de compression adaptées en termes de pression, de conception, de matières et de modèles pour prendre en charge tous vos patients. Thrombose Veineuse Varice Grossesse Œdème Ulcère L E S O I N P A R L E T E X T I L E A C T I F Les produits SIGVARIS Médical sont des dispositifs médicaux de classe de risque 1 (directive 93/42 CE), fabriqués par SIGVARIS. Ils sont destinés au traitement des maladies chroniques et aiguës. Pour le bon usage, il convient d’enfiler les bas dès le réveil et au lever, sur une peau propre et sèche. Indications : varices de plus de 3 mm (stade C2), après chirurgie ou sclérothérapie des varices de plus de 3 mm, pendant 4 à 6 semaines, grossesse et 6 semaines après l’accouchement (6 mois après une césarienne), en superposition pour atteindre des pressions supérieures. Contre-indications : artériopathie oblitérante, insuffisance cardiaque décompensée, dermatose suintante ou eczématisée, intolérance aux matières utilisées. Remboursement inscrit sur la base LPPR prévue par l’article L.165-1 du Code de la Sécurité Sociale. Ces dispositifs sont des produits de santé réglementés qui portent, au titre de cette réglementation, le marquage CE. Lisez attentivement la notice d’utilisation. Janvier 2016. © Copyright by SIGVARIS, Saint-Just Saint-Rambert. SIGVARIS is registered trademark of SIGVARIS, St Gallen/Switzerland, in many countries worldwide.