IPEV DEPARTEMENT de la LOGISTIQUE POLAIRE
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IPEV DEPARTEMENT de la LOGISTIQUE POLAIRE -----------------PROGRAMME DE GESTION DES DECHETS des STATIONS ANTARCTIQUES INSTITUT POLAIRE FRANÇAIS - Paul Emile VICTOR BP 75 29280 – PLOUZANE FRANCE CADRE La gestion des déchets est un des éléments d'une action générale de réduction des troubles causés à l'environnement par la présence humaine. Cette action correspond à une volonté internationale de réduction de l'impact de la présence et de l'activité humaines sur le continent Antarctique. C’est pourquoi le SCAR, au cours de ses sessions XIII et XIV, a réuni une commission d'experts sur ce sujet. Cette commission a édité une classification des produits mis en cause et émis une série de recommandations sur les traitements. Par ailleurs, 'Gérer des déchets' ne signifie pas seulement évacuer des produits indésirables, c'est aussi limiter leur production à la source; en un mot : les éviter. Les premières démarches ont concerné : • • • La réduction des volumes à traiter La formation des membres des expéditions La mise au point de procédures de traitements simples A - HISTORIOUE DU PROGRAMME APPLIQUE à DUMONT D’URVILLE Le programme, tel que nous le connaissons maintenant (auparavant, seuls les produits dangereux - batteries, métaux lourds... -étaient rapatriés), a réellement débuté en 1987. Il a de suite concerné les matériaux qui sont à l'origine de 70 % du volume créé: les emballages annuels des équipements et de la nourriture. A1- Classification du SCAR NR des Groupes 1 2 3 4 5 6 Noms des Groupes Déchets d'origine humaine et organique Liquides chimiques Déchets solides combustibles Déchets solides incombustibles déchets radioactifs Déchets médicaux Désignation des déchets Nourriture déclassée, effluents (buanderie), excréments Produits photo, lubrifiants Solvants Bois et dérivés, papier plastiques et caoutchouc Boîtes de conserves, batteries verres, fûts vides, ferrailles / Pansements, seringues A2 - Réductions des volumes à traiter L'effort a porté, en premier lieu, sur les groupes 3 & 4. L'emploi de conteneurs acier réutilisables a été introduit et les éléments de calage à base d'éléments légers (chips) ont été abandonnés (au moins en ce qui concerne les produits conditionnés à l'institut) au profit de matériaux à base de bois ou de papier. Des recommandations ont été faites en ce sens auprès des laboratoires. Les huiles de lubrification ont été progressivement remplacées par des huiles synthétiques ayant une durée de vie plus longue. Ipev – Antarctique / TT des déchets - Page 2 sur 12 A3 - Traitements utilisés sur les sites Le mot < traitement >, communément employé, résume les techniques mises en œuvre et adaptées à chaque type de produits. Cette appellation est le complément naturel du mot RAPATRIEMENT qui est la finalité de la plupart des opérations entreprises. TABLEAU DES PROCEDURES ET TRAITEMENTS EMPLOYES A DUMONT D’URVILLE GROUPE NOM DES DECHETS TRAITEMENTS DECHETS ORGANIQUES (CUISINE) BROYAGE ET MELANGE AVEC DE L'EAU NOURRITURE DECLASSEE DE MER 1 CHAUDE EXCREMENTS PUIS REJET A L'OCEAN EFFLUENTS CUISINE, BUANDERIE voir renvoi 1 PRODUITS PHOTO RAPATRIEMENT 2 voir renvoi 2 LUBRIFIANTS, SOLVANTS RAPATRIEMENT BOIS INCINERATION CARTON D’EMBALLAGE (Incinérateur) 3 PAPIER voir renvoi 3 MATIERES PLASTIQUES COMPACTAGE PUIS ET CAOUTCHOUC RAPATRIEMENT BOITES DE CONSERVES BROYAGE ET RAPATRIEMENT BOUTEILLES (Verre) CUIVRE ET ALLIAGES RAPATRIEMENT 4 5 6 METAUX LOURDS BATTERIES FERRAILLES FUTS ACIER VIDES DECHETS RADIOACTIFS PANSEMENT MATERIELS DEPUIS: FEVRIER 1989 L'ORIGINE DE LA BASE DEC 1987 L'ORIGINE DE LA BASE DECEMBRE 1987 DECEMBRE 1994 DEPUIS DECEMBRE 1987 DEPUIS L’ORIGINE Voir renvoi Nr 5 PAS DE DECHETS RADIOACTIFS INCINERATION RAPATRIEMENT Ipev – Antarctique / TT des déchets - Page 3 sur 12 RENVOI 1 : Le broyage des éléments organiques facilite leur rejet à l'océan - via les eaux usées - ainsi que leur assimilation par le milieu naturel. Ce rejet est autorisé par la commission d'experts pour une station de la taille de Dumont d'Urville. Des broyeurs spécialisés ont été installés à la cuisine et dans chaque toilette. Néanmoins, nous examinons actuellement, en parallèle avec l'étude de la station du Dôme C un système de traitement biologique afin de ne rejeter dans l'environnement que de l’eau non polluée. RENVOI 2: Les produits de traitement photo, utilisés comme périmés, sont rapatriés. En revanche les produits de rinçage, c'est à dire de l'eau et quelques traces sont envoyés aux eaux usées. RENVOI 3: Les conditions météorologiques (vent, neige) rendaient difficile l'exploitation d'un site de brûlage ouvert et la récolte des cendres pour leur rapatriement. Il a fallu se munir d'un incinérateur, à bois. Cet appareil est posé sur un bac (1/2 conteneur 6.6 pieds) qui sert de cendrier et de contenant de rapatriement. RENVOI 4: Le compactage et le broyage sont des tâches complémentaires. Ils ne traitent les déchets qu'au sens physique. Ils permettent de réduire leur volume et de rendre les stockages d'attente et les manutentions de rembarquement plus aisés. Les boîtes de conserves et le verre étaient jusqu'en 1991, mélangés avec les emballages plastiques et rapatriés sans distinction. Les règles de tri impliquées par le permis australien nous ont obligés à séparer les composants. De 1991 à 1993, nous avons de nouveau immergé ces produits durant la phase de mise en place des procédures et des équipements correspondants. RENVOI 5: Les ferrailles et les fûts vides font partie des déchets dont le rapatriement n'a pas été constant. Il y a eu pour ces produits, la même interruption de deux ans due à la renégociation de la licence d'importation de déchets avec l'Australie. Les rapatriements ont également repris en 94. Les fûts sont traités à l'aide de la presse à fûts mise en service début 2000. A4 - Suppressions des anciens dépôts Deux des quatre anciens sites de dépôts de déchets à ciel ouvert ont déjà été nettoyés. Il reste le site des années AGI et une partie (1/3) du site des années 70. Les travaux de dégagement ont été stoppés depuis 1993 par suite de l'enneigement important des sites durant ces dernières saisons. Le nettoyage est une opération importante car il réhabilite la station. Ces travaux de dégagement sont néanmoins des tâches ingrates assurées par les personnels de travaux au détriment d'opérations de construction ou de maintenance. A5 - Bâtiments réformés et constructions nouvelles D'une manière générale, une construction existante est entretenue jusqu'au maximum de son potentiel. En cas de réforme, les matériaux récupérés sont traités comme des déchets normaux suivant le tableau. Ipev – Antarctique / TT des déchets - Page 4 sur 12 B - GESTION DES DECHETS EN RAID et à CAP PRUDHOMME Le tableau des déchets produit en raid se trouve réduit car beaucoup de produits ne sont pas utilisés. NR de groupe 1 2 3 CATEGORIE Déchets organiques, excréments Lubrifiants Bois, plastiques, caoutchouc, papier, carton d’emballage Boîtes de conserves, bouteilles, batteries, fûts 4 Le rapatriement sur l'Ile Des Pétrels des déchets est la méthode générale utilisée. Cependant: • Le bois et ses dérivés sont incinérés à Cap Prud'homme par l'équipe de soutien logistique. • Les déchets organiques du groupe 1 sont traités par un incinérateur électrique disponible dans la caravane de service de l'équipement de Raid et, pour la côte, à l'atelier Prud'homme. • La cuisine de la caravane-vie de l'équipement de raid et l'atelier de Prud'homme sont équipés de compacteurs domestiques. C - PROBLEMES ENERGETIOUES C1 - Economies d'énergie La réduction de la consommation énergétique, par l'équilibrage de la production électrique grâce à un écrêtage - piloté par informatique - de la consommation et l’emploi de récupérateurs d'énergie vont dans le sens d'une meilleure gestion des déchets car elles impliquent une réduction des rejets gazeux dans l'environnement. La production électrique moyenne horaire est de 90 kW/h, et les consommations annuelles de carburant sont de: • • • • 400 m3 de Gas-oil (dont 10 m3 pour les engins) 5 m3 d'essence 20 m3 de kérosène 1400 kg de gaz propane Une étude, financée par l'Australian Antarctic Division, a démontré que Dumont d'Urville était une des stations Antarctiques où la consommation de carburant par (homme x jour) était la plus faible. Ipev – Antarctique / TT des déchets - Page 5 sur 12 Le remplacement des premiers générateurs de la centrale électrique par des groupes modernes a eu pour effet d'abaisser à nouveau cette consommation. Parallèlement, l'étude de systèmes alternatifs adaptés aux conditions climatiques locales est entreprise. Deux voies sont poursuivies: • L'étude et l'essai de panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques destinés au chauffage d'abris isolés comme l'est l'atelier base vie de Cap Prudhomme. • L'étude et l'essai d'éoliennes non dangereuses pour la faune, fonctionnant correctement par temps de blizzard et par des vents supérieurs à 30 M/S. C2 - Stockage des carburants - Suppression des fûts Les carburants utilisés à Dumont d'Urville sont, suivant leur nature et leur utilisation, transportés et stockés en fûts ou en cuves. Les fûts sont utilisés pour : • L’essence, qui est un produit réellement dangereux et difficile à manipuler en vrac et de plus utilisé en faible quantité (25 fûts annuels / 5 m3) • Le kérosène (300 fûts annuels/ 60 m3) des aéronefs (hélicoptères et Twin Otter) qui demandent une alimentation avec un carburant d'une propreté que seuls les fûts (50 fûts annuels/ 10 m3) pouvaient jusqu'à maintenant assurer. Le carburant transporté, et stocké en cuve, étant beaucoup plus soumis à des pollutions diverses (eau, poussières …) Les fûts sont, une fois utilisés, compactés à l’aide d’une presse spécialisée puis rapatriés en Australie. Il n’y a plus de fûts destinés au carburant Diesel, le programme de réduction a débuté en 1993 par la mise en service de la station de filtrage et de distribution de gas-oil de l'Ile des Pétrels. Les engins de Dumont d'Urville sont maintenant alimentés avec du carburant stocké en vrac et la proportion de fûts correspondante a pu être supprimée. De même, un programme volontariste a permis de remplacer tous les véhicules fonctionnant à l'essence par des engins à moteurs Diesel (utilisant le carburant délivré par la station), et par voie de conséquence de limiter le nombre de fûts destinés à ce produit. La mise en service progressive de conteneurs réservoirs, d'une capacité de 1000 L réutilisables, entraînera à terme la réduction jusqu'à 90 % des fûts de 200 1 du kérosène de l'hélicoptère. L'achat de réservoirs correspondant à la consommation d'une saison est estimé à 30. La quantité de fûts restante, en y joignant les fûts d'huile, est d'environ 40 fûts par an. La mise en service de la presse à fûts en facilite le stockage temporaire et le rapatriement. D - IMPORTATION des DECHETS en AUSTRALIE L'importation de déchets en Australie est, depuis février 1992, soumise à un permis accordé par le ministère fédéral de l'environnement. Avant cette date elle était autorisée sur simple requête motivée auprès du seul ministère local de l'agriculture (Tasmanien en ce qui nous concerne). Ipev – Antarctique / TT des déchets - Page 6 sur 12 Le permis d'importation des déchets en Australie a été accordé suite aux demandes émises conjointement par 1’IPEV et notre transitaire Australien Beaufort Shipping. Il n'est valable que pour un certain nombre de produits dont le volume doit être précisé à l'avance et il impose des normes de tri très strictes ainsi qu'un nombre d'impuretés limités. Les déchets produits par Dumont d'Urville sont maintenant recueillis à la source suivant ces normes. Les équipements et dispositions techniques (broyeur d'emballages supplémentaire, conteneurs adaptés, marquage clair ... ) ont été mis en place en 1992/93. Le premier rapatriement en Australie conséquent a eu lieu en février 1994 (Retour voyage 3 de l'Astrolabe). Les déchets concernés font l'objet, avant d'être tous acceptés, d'analyses de la part de laboratoires officiels. Nous avons appliqué à la lettre les termes du permis tant en ce qui concerne le tri des produits rapatriés que les volumes. Nous avons réformé sur place ou rapatrié en France les produits non seulement hors permis mais également à la limite. E - INFORMATION ET CONTROLE Les anciens sites de dépôts, les appareils de traitement (broyeurs, compacteurs, conduite eaux usées), et les lieux d'entreposage des déchets en instance de rapatriement ont été visités en 1989 et 1995 par les missions d'inspections effectuées dans le cadre du traité, en 1990 par les visiteurs de Green Peace et en 1991 par les représentants des O.N.G. invitées par le Territoire. Ils sont également présentés à tous les visiteurs (journalistes, officiels) invités à la station. Le chef d'hivernage et le responsable technique sont en charge de la bonne marche de l'ensemble et de l'application du programme. Le service technique de la mission veille à l'entretien des machines, au fonctionnement de celles qui sont dangereuses (broyeur d'emballage), et au traitement des produits industriels. Le fonctionnement des incinérateurs est soumis au contrôle du responsable du laboratoire réalisant les prélèvements d'air. Le traitement des déchets est maintenant un élément important du bon déroulement d'un hivernage. La participation de tous les membres de la mission est bien sûr fondamentale. Le comportement individuel de chacun est la clé de la réussite du plan de gestion et là aussi, le rôle et la détermination des responsables de la mission sont un facteur de réussite. Il serait nécessaire que les instructions sur ce sujet fassent partie de sa formation. Il est prévu, dans les projets de grande maintenance et de développement de la station, de créer une série de locaux - stockage et traitement - spécifiques aux contraintes entraînées par la gestion journalière des déchets. Des informations précises sont données sur ce sujet dans le document « Descriptif et état de l'observatoire scientifique Dumont d'Urville ». Présentation gestion des déchets / Patrice GODON/Juin 1994 Mises à jour en 11/94, 04/95, 07/97, 09/2000 et 09/2002,