L`effet du racisme chez les jeunes - Etunix

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L`effet du racisme chez les jeunes - Etunix
AQφE
L’effet du racisme chez les jeunes
Par :
Gabrielle Adams et Sophie Blouin (École secondaire de l’Aubier)
Thèmes : Le racisme / L’intimidation / La discrimination
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© Association Québécoise de Philosophie pour Enfants, UQAC, 2009
AQφE
L’effet du racisme chez les jeunes
Par :
Gabrielle Adams et Sophie Blouin (École secondaire de l’Aubier)
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Je m'appelle Marc-Antoine, je suis un jeune homme, assez timide et je ne pose jamais de
questions, par peur de me ridiculiser. J'ai les cheveux bruns et les yeux pairs, je suis
assez grand et je n'ai pas beaucoup d'amis. Cependant, je ne suis pas le seul, car dans
mon école il y a beaucoup de cultures et de races différentes et par malheur, beaucoup
de racisme. Aussi, dans mon école, il y a plusieurs gangs, mais une en particulier qui
s’en prennent à tous les rejetés de l'école et qui les frappent jusqu'à ce qu'ils n'en
peuvent plus.
Aujourd'hui, le 21 décembre 2012, nous sommes dans la classe de Madame Vachère et
nous faisons de la philosophie. Notre sujet d'aujourd'hui est le racisme.
Madame Vachère dit que le sujet tombe bien, puisque dans notre classe il y a un garçon
africain, Patrice, une juive, Masha, un indien, Christophe, un chinois, Rich, et Sophie
qui fait partie du clan qui s’en prend aux élèves différentes.
Le cours commence.
Nous nous assoyons tous en rond pour que nous puissions nous parler en s’adressant à
d’autre chose que des nuques !
Pour débuter la conversation, Madame Vachère pose une question, comme à l'habitude.
−
Qu'est-ce que le racisme selon vous?
Patrice, le garçon à la peau noir, s'anime.
−
Le racisme est, d'après-moi, une forme de critique que les gens amènent sur nous,
sur notre couleur de peau par exemple, qui est sûrement différente de la leur. Selon
moi, le racisme témoigne d’une peur des différences…
−
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Patrice, dit Masha.
−
Et tu peux expliquer pourquoi, Masha ? demanda Madame Vachère.
−
Et bien, ce n'est pas nécessairement une critique, je veux dire que j'ai déjà été victime
de racisme et ce n'était pas une critique, c'était plutôt une façon d'écœurer les gens.
De plus, selon moi, le racisme ne porte pas uniquement sur la couleur de la peau,
mais peut aussi porter sur les religions.
−
Alors, Masha, qu'est-ce que tu entends par racisme et par critique ?
−
De mon point de vue, le racisme est une forme de discrimination de la culture de
l'autre.
Timidement, Rich lève la main.
© Association Québécoise de Philosophie pour Enfants, UQAC, 2009
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−
Oui ? répond Mme Vachère.
−
Je me pose une question, dit-il. Le racisme ne pourrait-il pas être plus d'une chose à
la fois ? Vous présupposez dans un sens que le racisme ne peut être qu'une chose en
disant vos points de vue. Ne pourrions-nous pas parler de différentes formes de
racisme ?
−
Non, je ne dis pas que le racisme est une seule chose ou qu’il a une seule forme...
−
Alors, qu'est-ce que tu dis ? demanda Rich.
−
Je dis simplement que le racisme est une discrimination dans un sens, comme par
exemple, j'ai été victime de racisme et l'effet que ça m'a fait était le même que la
discrimination, donc pour moi c'est un peu la même chose, dit Masha.
−
Je comprends ce que tu dis Masha, mais je me demande alors comment il est possible
de distinguer le racisme de la discrimination ? demanda Rich.
−
Ce que vous dites est très intéressant, mais nous manquons de temps. Je propose
alors que vous me rédigiez un texte de 250 mots sur le sujet.
.
.
.
Aujourd'hui, le 25 décembre 2012, nous avons un autre cours de philosophie. Nous
rendons nos textes à Mme Vachère. Le cours commence et nous sommes tous assis en
cercle.
Madame Vachère retourne sur le sujet du cours précédent.
−
D'accord, lors du précédent cours, nous avons parlé du racisme. Avez-vous d'autre
chose à rajouter suite à la rédaction de votre texte?
−
Oui, répondis-je.
Toute la classe s’est retournée vers moi, probablement surpris, puisque je ne pose
pratiquement jamais de questions et ne fais que très peu de commentaires.
−
Oui !? Marc-Antoine.
−
Le racisme ne touche-t-il pas à plusieurs choses ? dis-je.
−
Comme par exemple ? me demanda Mme Vachère.
−
Et bien, peut-être la discrimination et aussi l'intimidation, dans le sens où toutes ces
actions sont des manières d'insulter ou d’exclure des personnes, non ?
−
Très bonne intervention Marc-Antoine, j'aime ton point de vue. J’aimerais savoir ce
que les autres en pensent…
−
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le point de vue de Marc-Antoine, je crois plus
que l'intimidation et le racisme sont deux chose différentes, parce que l'intimidation
n'est pas nécessairement contre la race de l'autre.
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−
Je n'ai pas dit que c'était la même chose, seulement qu'ils se ressemblaient ou se
rejoignaient, comme une orange et une clémentine, ils se ressemblent mais ne sont
pas identiques.
−
Ta comparaison est intéressante Marc-Antoine, me dit madame Vachère.
Je souris gentiment à madame Vachère et elle posa une question sur ce que je venais de
dire :
−
L'intimidation, la discrimination et le racisme, sont-ils reliés ? Si oui, comment ?
−
Je crois que l'intimidation est quelque chose qui se dit en face et qui fait peur à la
victime. Quant au racisme, il est une agression verbale qui se fait quand tu détestes
en quelque sorte, une certaine race en particulier, dis-je avec précaution.
Sophie baisse la tête et j’ai le sentiment qu'elle commence à comprendre les méfaits de
ce qu'elle fait.
−
Et la discrimination ? Qu'est-ce que ça fait sur les gens ?
−
Je crois que la discrimination est la base, le racisme est une sorte de discrimination,
tout comme l'intimidation, donc elle fait le même effet que l'intimidation et le
racisme, répliquai-je. En fait, je dirais que tout racisme est une sorte de
discrimination et qu’il peut prendre la forme de l’intimidation. Inversement, la
discrimination et l’intimidation ne sont pas nécessairement du racisme.
−
Maintenant pour finir, quels sont les effets de ces conflits, sur vous ?!
−
Je... et bien, selon moi l'intimidation, la discrimination et le racisme font un effet
négatif sur l'estime de soi, sur la confiance et le bonheur que l'on a, dit soudainement
Christophe, l'indien qui n'a jamais parlé lors du cours de philosophie.
−
Ce que tu dis est très intéressant, dit Mme Vachère. Mais comme toujours, le temps
file et nous devons nous arrêter là-dessus. Peut-être une dernière question avant de
quitter : Pourquoi, selon vous, le racisme, la discrimination et l’intimidation existentils ? Bonne semaine tout le monde et merci de votre participation !
FIN
© Association Québécoise de Philosophie pour Enfants, UQAC, 2009