Rapport sur la fiscalité directe en NC - nc

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Rapport sur la fiscalité directe en NC - nc
ETAT DES LIEUX
DE LA FISCALITE DIRECTE
DE NOUVELLE-CALEDONIE
Jean-Pierre Lieb
Décembre 2011
L’auteur tient à remercier tout particulièrement
Stéphanie Boiteux, Elise Desmazures, Christel Valentini, Céline Naveau et Michael Lacrampe de la direction
des services fiscaux de Nouvelle-Calédonie
dont la disponibilité et la réactivité n’ont d’égales que l’engagement pour la Nouvelle-Calédonie et leur grand
professionnalisme.
Le présent rapport est tout autant le leur.
« Article XIII Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution
commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs
facultés.
Article XIV Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la
nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la
quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
- SOMMAIRE -
Introduction..............................................................................................................................................7
I. COMMENT SONT IMPOSES LES REVENUS EN NOUVELLE-CALEDONIE ?.................................................9
1. 1. Le fruit de l’histoire............................................................................................................................9
1.2. Les différents prélèvements .................................................................................................................9
1.2.1. L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) .............................................................9
1.2.2. L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC)..........................................10
1.2.3. L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)....................................................................10
1.2.4. La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)..........................................................................11
II. QUE REPRESENTENT CES PRELEVEMENTS DANS LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA
NOUVELLE-CALEDONIE ? ........................................................................................................................12
III. QUELS SONT LES MECANISMES DE BASE DE L’IMPOSITION DES REVENUS EN
CALEDONIE ?...........................................................................................................................................16
3.1. Les principes de base de l’IRPP .........................................................................................................16
3.2. La détermination du revenu net global ...............................................................................................16
3.3. La détermination de l’impôt du ..........................................................................................................18
IV. QUE RETENIR EN BREF DE L’IRPP ? ...................................................................................................19
4.1. Les caractéristiques de l’IRPP en retenant l’ensemble des foyers fiscaux............................................19
4.2. Les caractéristiques de l’IRPP au travers du prisme des seuls foyers imposables ................................22
4.3. La composition des foyers fiscaux .....................................................................................................23
V. QUE NOUS APPREND L’IRPP SUR LES REVENUS DES MENAGES ? ........................................................27
VI. QUELS NIVEAUX D’IMPOSITION SUPPORTENT LES DIFFERENTS REVENUS ?.....................................32
6.1. L’approche au travers des taux moyens d’imposition .........................................................................32
6.2. L’approche au travers des taux marginaux d’imposition .....................................................................33
6.2.1. Focus sur les bénéfices agricoles .....................................................................................................35
6.2.2. Focus sur les revenus fonciers .........................................................................................................35
VII. QUI SUPPORTE LA CHARGE DE L’IRPP ?...........................................................................................36
VIII. QUE PERMET DE METTRE EN EXERGUE L’ANALYSE PAR REVENU DOMINANT ?............................40
8.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux.......................................................................................40
8.2. L’analyse sur les seuls foyers imposables...........................................................................................42
8.3. L’analyse au travers d’un cas particulier : les célibataires sans enfants ...............................................43
8.3.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux ....................................................................................43
8.3.2. L’analyse sur les seuls foyers imposables........................................................................................45
8.4. L’analyse au travers d’un cas particulier : les couples avec deux enfants ............................................45
8.4.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux ....................................................................................45
8.4.1. L’analyse sur les seuls foyers imposables........................................................................................47
IX. LA SITUATION DES DIFFERENTES PROVINCES EST-ELLE DIFFERENTE ? ...........................................48
9.1. Données générales .............................................................................................................................48
9.2. Focus sur la répartition par nature de revenu ......................................................................................51
X. QUELS SONT LES EFFETS DU BAREME ? ..............................................................................................52
10.1. Les évolutions du barème.................................................................................................................52
10.2. L’impact du barème.........................................................................................................................54
XI. QUELLE EST LA DYNAMIQUE DE LA DEPENSE FISCALE ?..................................................................57
11.1. Les charges déductibles du revenu global.........................................................................................57
11.2. Les réductions d’impôts ...................................................................................................................60
11.3. Les bénéficiaires de ces dispositifs...................................................................................................62
XII. COMMENT EST ORGANISEE L’IMPOSITION DES RCM ENTRE L’IRPP, L’IRCDC ET
L’IRVM ?..................................................................................................................................................63
12.1. Le rappel du cadre juridique.............................................................................................................63
12.2. Les effets induits..............................................................................................................................64
XIII. QUELLE EST L’ARTICULATION DES CHAMPS RESPECTIFS DE L’IRPP ET DE LA CES ? ................67
- ANNEXES –
ANNEXE 1 : DELIBERATION DU CONGRES N°145 DU 1ER SEPTEMBRE 2011 RELATIVE A LA
REFORME GLOBALE DE LA FISCALITE
ANNEXE 2 : DEFINITIONS & PRECISIONS STATISTIQUES
ANNEXE 3 : DECLARATION D’IMPOT SUR LE REVENU CONSOLIDEE (2009)
ANNEXE 4 : STATISTIQUES PAR PROVINCE
7
Le congrès de la Nouvelle-Calédonie a par une délibération demandé « au gouvernement d’engager
sans délais une réforme globale de la fiscalité : fiscalité directe, fiscalité indirecte, contribution des
secteurs miniers et métallurgiques.
Cette réforme aura pour objectif :
- de rechercher la clarté, la simplification et la transparence
- d’assurer une meilleure équité du système de prélèvements obligatoires
- d’offrir des ressources plus stables, plus dynamiques et plus sûres
- d’améliorer la compétitivité de l’économie et soutenir une croissance endogène
- de prendre en compte la nécessité du financement pérenne des dépenses incombant à chaque
niveau de collectivité
(…)
S’agissant de la fiscalité directe, le congrès sollicite du gouvernement l’engagement d’une réforme qui
devra prendre corps à la suite d’un état des lieux critique en poursuivant l’objectif d’assurer un juste
équilibre entre la fiscalité des revenus issus du travail et celle assise sur les revenus du patrimoine.
Cette réforme devra ainsi contribuer à assurer un juste financement collectif des besoins sociaux,
actuels et à venir, tels les minimums de retraite et vieillesse, en s’appuyant sur une fiscalité directe
assise sur l’ensemble des revenus. La réforme s’inscrira dans le calendrier suivant :
- état des lieux : novembre 2011
- simulations de réforme : 1er semestre 2012
- processus législatif: 2nd semestre 2012
- mise en œuvre réforme fiscalité directe : début 2013. »
Le présent rapport en synthétisant les éléments majeurs de la fiscalité directe des ménages constitue,
conformément à l’agenda voulu par le congrès, la première étape du processus devant conduire à la
mise en œuvre de la réforme de la fiscalité directe.
Il a pour objet d’alimenter la réflexion collective en vue de préparer la deuxième étape qui se traduira
par des propositions de réforme.
Celles-ci auront vocation à s’insérer dans la stratégie fiscale globale portant non seulement sur la
fiscalité directe, mais également sur la fiscalité indirecte et la fiscalité minière.
Autant le travail effectué l’année dernière s’est concentré sur les entreprises, autant celui-ci se devait
d’être ciblé prioritairement sur les ménages. L’étude n’abordera donc pas l’impôt sur les sociétés dont
les caractéristiques globales ne suscitent pas de débats majeurs, ni ne reviendra sur les préconisations
déjà faites concernant la contribution des patentes.
8
En revanche, les régimes d’imposition concernant les revenus professionnels seront naturellement
évoqués dans la mesure où ils concernent au premier chef l’imposition globale des revenus des
ménages. Toutefois, le présent rapport n’intègre pas, en toute logique, les modifications contenues
dans le projet de loi de pays qui crée la taxe générale sur les activités et qui comporte corrélativement
une harmonisation et une simplification des régimes d’imposition au forfait et au réel des bénéfices
industriels et commerciaux (BIC) et des bénéfices non commerciaux (BNC).
Compte tenu de sa place dans l’ensemble du dispositif, l’état des lieux s’attardera plus
particulièrement sur les caractéristiques de l’impôt sur le revenu.
La fiscalité directe des revenus des ménages a fait l’objet dans un passé récent d’un certain nombre de
critiques formulées par la chambre territoriale des comptes1. Celle-ci synthétisait ses observations en
soulignant que la fiscalité des ménages était « déséquilibrée » et en relevant que cette fiscalité était
marquée par :
-
« un nombre limité d’impôts et des taux d’imposition relativement réduits » ;
-
« un régime particulièrement favorable aux professions indépendantes » ;
-
« une réforme du barème de l’impôt sur le revenu de portée limitée2 » ;
-
« de nombreuses possibilités de réduction à l’impôt sur le revenu ».
Au total, le constat dressé par la chambre était à la fois clair et sans appel : « La répartition de l’impôt
sur le revenu calédonien est désormais fortement inégalitaire ».
Qu’en est-il vraiment quatre années plus tard ?
Pour tenter de répondre à cette question, mais aussi afin de permettre tant au décideur qu’au citoyen
contribuable de se forger sa propre vision du sujet, le présent document se fixe pour ambition de
présenter de manière factuelle un certain nombre de données statistiques et financières dont dispose la
la Direction des services fiscaux au travers des éléments déclaratifs en sa possession.
Le parti pris de présentation entend répondre aux objectifs suivants :
-
présenter le cadre fiscal global afin de fixer le cadre juridique dans lequel s’organise
l’imposition directe des revenus perçus par les calédoniens ;
-
dégager au travers de questions simples, les faits saillants permettant d’avoir une vision
synthétique d’un sujet austère et technique3 ;
-
partager en toute transparence avec le lecteur le maximum de données lui permettant de rentrer
plus en profondeur dans l’analyse de la situation existante ;
-
commencer à esquisser quelques pistes de réflexion ;
-
enfin tout en mettant en exergue les limites méthodologiques et statistiques de l’interprétation
de ces données, essayer de prévenir toute compréhension erronée dès lors que les mécanismes
d’imposition sous-jacents sont complexes et difficiles à appréhender de manière globale.
*
* *
1 Cf. Rapport d’observations définitives de la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie ROD 08/16/NC du 13 novembre
2008 établi à la suite de l’examen de la gestion des recettes fiscales et douanières à partir de 2002.
2 Le constat visait la modification du barème de l’impôt sur le revenu effectuée par le gouvernement lors de sa délibération n°154 du 28
décembre 2005.
3
Les réponses aux différentes questions peuvent par ailleurs être éclairées par les données statistiques ou les observations formulées dans
d’autres sections du document.
9
I. COMMENT SONT IMPOSES LES REVENUS EN NOUVELLE-CALEDONIE ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Des prélèvements catégoriels de conception ancienne côtoient des impositions
générales introduites plus récemment
-
Les quatre impositions sont :
o L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM)
o L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC)
o L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)
o La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)
1.1. Le fruit de l’histoire
Un rappel historique s’avère nécessaire pour comprendre l’origine de la situation actuelle4.
Les premières impositions instituées en Nouvelle-Calédonie n’ont concerné que les formalités
d’enregistrement d’actes et le droit de timbre (1859), la détention de patrimoine (contribution foncière
en 1864), l’exercice d’une profession (artisanale, industrielle ou commerciale au travers de la
contribution des patentes en 1880) et les importations (création de la taxe générale sur les importations
en 1920).
On peut rappeler qu’à la même époque et après de nombreux débats très vifs est introduit dans la
législation métropolitaine l’impôt sur le revenu par les lois de finances du 15 juillet 1914 et 31 juillet
1917.
La première imposition frappant véritablement les revenus n’a été mise en place sur le territoire de la
Nouvelle-Calédonie qu’en 1924 avec l’instauration de l’impôt direct sur le revenu des valeurs
mobilières (IRVM) suivi en 1939 par l’impôt sur le revenu des créances, cautionnements et comptes
courants (IRCDC). Ces impôts subsistent toujours.
Les années soixante-dix ont vu la mise en place d’un premier impôt sur les bénéfices ciblé sur le seul
secteur de la métallurgie des minerais (1975), imposition étendue en 1979 aux entreprises productrices
et exportatrices de nickel et complétée d’un impôt sur les bénéfices de l’ensemble des sociétés
commerciales ou industrielles.
En 1980 fut créée la contribution de solidarité, impôt direct de 1,5 % sur les revenus de toute origine
des personnes physiques (revenus d’activités agricoles ou professionnelles, traitements, salaires et
pensions). Transformée en contribution exceptionnelle de solidarité au taux de 0,75 %, afin de
contribuer au financement du régime d’assurance chômage et présentée comme temporaire, elle a été
définitivement pérennisée par la délibération n° 100 du 20 avril 1989.
Ce n’est qu’en 1982 qu’un impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) s’inspirant de son
équivalent métropolitain a été mis en place en Nouvelle-Calédonie par la délibération n° 374 de
l’Assemblée territoriale.
1.2. Les différents prélèvements
Ainsi, les revenus des ménages sont en principe soumis potentiellement aux quatre prélèvements
suivants :
1.2.1. L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM)
Il est régi par les dispositions des articles 528 à 553 bis du code des impôts de Nouvelle-Calédonie et
s’applique aux personnes morales distributrices de dividendes ayant leur siège social en NouvelleCalédonie.
4 Pour un rappel historique plus détaillé, voir Luc Steinmetz « La fiscalité en Nouvelle-Calédonie : Une histoire ancienne ».
10
Son taux est de 10 %5 auquel il faut ajouter la contribution exceptionnelle de solidarité et des centimes
additionnels communaux soit un total de 13,25 %.
La société distributrice prélève avant toute distribution de dividendes l'IRVM et le reverse à la recette
des services fiscaux. Le paiement se fait sur déclaration au service de la recette de la direction des
services fiscaux.
C’est donc un impôt prélevé par retenue à la source et considéré pour le bénéficiaire du revenu comme
libératoire de toute imposition ultérieure sur le même flux.
1.2.2. L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC)
L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements est régi par les dispositions des articles
554 à 574 du code des impôts de Nouvelle-Calédonie et s’applique sur les intérêts, arrérages et tous
autres produits analogues (créances hypothécaires, cautionnements en numéraire, comptes courants,
dépôts de somme d'argent, à vue ou à échéance fixe, quel que soit le dépositaire et quelle que soit
l’affectation du dépôt).
Son taux est de 8 %6. Il existe des dispositions d'exonérations détaillées à l'article 555 du code des
impôts qui concernent notamment les intérêts des sommes inscrites sur le livret A, sous certaines
condition les intérêts des prêts, comptes courants et comptes de dépôt des caisses de crédits agricoles
lorsqu’ils proviennent de recettes relatives à l’exercice d’une profession agricole, pastorale ou
forestière, les intérêts des prêts et comptes courants des créances, dépôts et cautionnements couvrant
des opérations exclusivement immobilières, les intérêts perçus par les personnes relevant de l’impôt
sur le revenu, lorsque la totalité de leurs revenus, de quelque source que ce soit, est inférieure à
1 200 000 francs par an…
Le paiement se fait sur déclaration au service de la recette de la direction des services fiscaux et il est à
la charge exclusive du créancier, même si le débiteur est tenu solidairement au paiement.
1.2.3.
L’impôt sur le revenu
L’impôt sur le revenu est régi par les dispositions des articles 46 à 159 bis du code des impôts de
Nouvelle-Calédonie. Inspiré du modèle métropolitain, il s’agit d’un impôt annuel unique établi sur
l’ensemble des revenus dont bénéficient les personnes physiques qui ont en Nouvelle-Calédonie leur
domicile fiscal.
En principe, les revenus rendus disponibles au cours d’une année civile donnée, sont imposables au
titre de cette même année. Sauf exception, l’impôt est calculé et payé au cours de l’année civile
suivante.
Les contribuables sont tenus de souscrire annuellement une déclaration d’ensemble des catégories de
revenus qui participent à la formation du revenu imposable. Ces revenus sont :
- les revenus du travail :
- traitements, salaires, pensions et rentes viagères,
- rémunération des gérants et associés ;
- les revenus du capital (mobilier, immobilier) :
- revenus de capitaux mobiliers,
- revenus fonciers ;
- les revenus du travail et du capital investi :
- revenus agricoles (BA),
- bénéfices industriels et commerciaux (BIC),
- bénéfices non commerciaux (BNC).
5 En ce qui concerne les produits des bons de caisse anonymes visés au 6° de l’article 529, le taux est porté à 25 %, libératoire de l’impôt sur
le revenu.
6 Ce taux est porté à 25 % pour les produits des bons et contrats de capitalisation ainsi que les placements de même nature lorsque le
souscripteur et le bénéficiaire, s’il est différent, n’ont pas autorisé, lors de la souscription, l’établissement auprès duquel les bons, titres ou
contrats ont été souscrits, à communiquer leur identité et leur domicile fiscal à l’administration fiscale (article Lp 560.2 du CI)
11
Chaque catégorie présente des caractéristiques particulières et fait l’objet d’une évaluation distincte.
Le domaine de chaque catégorie est délimité par des dispositions du code des impôts qui lui sont
propres.
Le revenu imposable est constitué par la somme algébrique de tous les revenus nets catégoriels de tous
les membres composant le foyer fiscal, sous déduction dans certaines conditions des déficits
catégoriels.
L’impôt s’applique au foyer fiscal, la notion de quotient familial permettant de prendre en compte la
composition du foyer fiscal. De même, sont prises en compte, après détermination du revenu net
global, certaines situations personnelles, soit sous forme d’augmentation du nombre de parts (enfant à
charge, invalidité, étudiant hors territoire), soit sous forme d’abattements (enfants accueillis).
L’impôt est calculé à partir d’un barème progressif par tranches qui est appliqué au résultat de la
division du revenu imposable du foyer par le nombre de parts composant le foyer.
L’impôt ainsi obtenu est multiplié par le nombre de parts. Toutefois, certaines dépenses viennent
directement en déduction du montant de l’impôt, pour une fraction de leur montant, il s’agit des
réductions d’impôt.
1.2.4.
La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)
La contribution exceptionnelle de solidarité est régie par les dispositions des articles 656 à 675 du
code des impôts de Nouvelle-Calédonie.
Le produit de cette contribution devrait en principe être affecté pour 55 % au financement du régime
d’assurance chômage géré par la CAFAT, pour 35 % à l’agence pour l’emploi et pour 10 % au budget
de la Nouvelle-Calédonie. En réalité compte tenu de divers problèmes juridiques ces sommes sont
affectées au budget général (cf. supra).
La CES est due par toutes les personnes physiques exerçant une activité professionnelle salariée ou
indépendante (commerçants, artisans, professions libérales…), ainsi que par celles qui perçoivent des
revenus fonciers. Les personnes morales relevant de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières
(IRVM) y sont également soumises.
Elle comporte quatre assiettes :
- les salaires : la contribution due par les salariés est prélevée directement sur le salaire par
l’employeur. Elle est assise sur la partie des salaires bruts non soumise aux cotisations sociales
obligatoires. Les éléments ayant le caractère de complément ou d’accessoire du salaire, tels que les
primes diverses, les indemnités de sujétion, de fonction ou de vie chère, ne sont pas pris en compte.
Dès lors sont imposés :
-
la totalité du salaire brut des fonctionnaires territoriaux et communaux et des gérants
majoritaires ;
-
la partie du salaire brut non soumise aux cotisations sociales obligatoires des salariés du privé,
des contractuels du public et des gérants minoritaires, c'est-à-dire la partie du salaire excédant
337 100 F.CFP par mois en 2011 ;
-
pour leur part, les fonctionnaires de l’Etat sont exonérés en tant que redevables de la
contribution de solidarité applicable par l’Etat.
La contribution sur les salaires est prélevée à la source par les employeurs et reversée
trimestriellement au comptable du Trésor.
- les bénéfices des professions indépendantes : la contribution due par les professions indépendantes
est calculée automatiquement sur le bénéfice net imposable à l’impôt sur le revenu au titre de l’année
précédente. Les bénéfices annuels inférieurs à 600 000 F.CFP sont exonérés.
Elle est calculée sur la base des déclarations à l’impôt sur le revenu et recouvrée par voie de rôle.
- les revenus fonciers : la contribution due par les titulaires de revenus fonciers est assise sur les
revenus nets de cette nature figurant dans la déclaration de revenu globale lorsque ceux-ci sont
supérieurs ou égaux à 600 000 F.CFP par an par foyer fiscal.
12
Les revenus fonciers font l’objet d’une déclaration spécifique et la CES sur ces revenus est recouvrée
par voie de rôle.
- les revenus des valeurs mobilières : la contribution est due par les personnes morales, sur tous les
produits de valeurs mobilières soumis à l’IRVM, qu’elles perçoivent, c'est-à-dire principalement les
dividendes et bénéfices des établissements stables.
Le paiement se fait en même temps que celui de l’IRVM (bordereau commun).
Tous les revenus ou bénéfices soumis à la contribution exceptionnelle de solidarité sont imposables au
taux de 0,75%.
La fiscalité directe actuelle des revenus des ménages calédoniens est donc le résultat de cette
superposition de prélèvements dont la cohérence d’ensemble, on le verra, n’a jamais été totalement
assurée.
II. QUE REPRESENTENT CES PRELEVEMENTS DANS LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA
NOUVELLE-CALEDONIE ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
L’ensemble des prélèvements sur les revenus représente un enjeu budgétaire de près de
25 Md F CFP en 2010
-
Si les montants financiers ont en moyenne été multipliés par 2,5 sur 10 ans, les
prélèvements sur les revenus ont représenté durant la période une part relativement
stable de l’ordre de 12 à 15% des recettes fiscales de la Nouvelle-Calédonie
-
L’IRPP et la CES ont les profils les plus réguliers et les plus en phase avec celui qu’a
connu l’ensemble des recettes fiscales entre 1999 et 2010
Les enjeux budgétaires respectifs des différents prélèvements sont bien évidemment différents. En
2010, les rendements sont les suivants :
-
Impôt sur le revenu des personnes physiques : 17 897 millions de F.CFP ;
-
IRVM : 4 897 millions de F.CFP ;
-
Contribution exceptionnelle de solidarité : 1 365 millions de F.CFP ;
-
IRCDC : 783 millions de F.CFP.
La dynamique propre de chaque prélèvement obéit au demeurant à des ressorts différents :
-
le rendement de l’IRPP dépend certes de l’évolution des revenus mais voit son rendement
directement affecté par l’évolution du barème et des diverses dépenses fiscales ;
-
celui de la contribution exceptionnelle de solidarité est plus directement lié à l’évolution
générale des revenus mais est également conditionné par la fixation du montant du plafond de
salaire pris en compte pour l’établissement des cotisations CAFAT ;
-
le rendement de l’IRVM est étroitement corrélé à la santé financière des entreprises
calédoniennes et à leur politique de distribution ;
-
enfin, le rendement de l’IRCDC est directement influencé par l’évolution des taux d’intérêt,
une baisse de la rémunération du capital conduisant mécaniquement à une érosion des recettes
au titre de ce prélèvement.
13
Graphique 1. : Evolution des prélèvements directs étudiés sur les revenus (1999-2010)
20 000 000 000
16 000 000 000
12 000 000 000
8 000 000 000
4 000 000 000
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
IR C D C
IR VM
C ontribution e xce ptionnelle de s olidarité
Impot s ur le revenu de s pers onnes phys iques
Source : DBAF
Graphique 2. : Dynamique des différents prélèvements directs étudiés (base 100 en 1999)
350
300
250
200
150
100
50
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
IR C D C
IR VM
C ontribution exceptionnelle de s olida rité
im pot s ur le revenu des pers onnes phys iques
Tota l des recettes
Source : DBAF
Note de lecture : le graphique présente l’évolution de chacun des prélèvements à compter de l’année de
référence 1999 (base 100).
14
C’est dire que l’évolution du rendement de ces différents prélèvements n’est pas nécessairement
parallèle et que l’interprétation de leur dynamique respective fait appel à des considérations
économiques à la fois complexes et multiples.
La comparaison de leurs évolutions respectives sur 10 ans à partir d’une base 100 en 1999 met en
lumière des évolutions contrastées, l’IRPP (sous réserve de la réforme du barème intervenue en 2005)
et la CES ayant le profil le plus proche de celui constaté pour l’ensemble des recettes de la NouvelleCalédonie.
En revanche, l’IRCDC et l’IRVM ont connu des évolutions plus heurtées, ces prélèvements
apparaissant plus sensibles aux données macro-économiques générales.
La recette liée à l’imposition des revenus des personnes physiques est particulièrement dynamique
puisqu’elle a progressé en moyenne de 9 % par an entre 1999 et 2011.
Tableau 1 : Montants et évolution annuelle de l’IRPP
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011p
7 172,1 7 745,4 8 572,1 8 936,9 9 552,3 10 103,6 11 240,9 12 764,2 13 023,7 14 612,6 17 426,2 17 897,5 20 462,5
Montant CA
évolution annuelle
5,7%
8,0%
10,7%
4,3%
6,9%
5,8%
11,3%
13,6%
2,0%
12,2%
19,3%
2,7%
14,3%
millions de F.CFP
évolution 1999/2011 185,3%
moyenne annuelle
9,1%
Source : Compte administratif de la Nouvelle-Calédonie , 2011 : prévisions
25 000
25%
20 000
20%
15 000
15%
10 000
10%
5 000
5%
0
0%
1p
0
9
8
7
Montant IRPP
20
1
20
1
20
0
20
0
20
0
5
4
3
6
20
0
20
0
20
0
20
0
1
0
2
20
0
20
0
19
9
9
Evolution annuelle
20
0
millions de F.CFP
Graphique 3. : Rendement budgétaire de l’IRPP
changement de barème
Source : DSF
Note de lecture : Le changement de barème est intervenu sur les revenus 2006 et se traduit donc
budgétairement par une contraction des recettes 2007.
Certains ressauts dans le taux de croissance peuvent trouver leur source dans des évènements
clairement identifiés. Tel est le cas de l’effet du changement de barème en 2006 qui explique le
tassement de l’évolution du rendement de l’IRPP constaté en 2007 sur les revenus perçus en 2006.
Le tassement du taux de croissance de 2010 s’explique essentiellement par une recette 2009 très
élevée, ce qui semble provenir des rôles supplémentaires (toutes années de perception du revenu
confondues) :
15
Tableau 2 : Détails de la composition du montant annuel constaté de l’IRPP (2008-2010)
Rôle général
(revenus n-1)
2008
2009
2010
Rôles supplémentaires
(quelle que soit l’année
de perception du
revenu)
Dégrèvements
(rembourseme
nts)
576
1 929
681
-132
-231
-239
12 508
13 822
15 284
Retenues à la
source
Autres
1 093
1 293
1 667
TOTAL
568
614
504
14 613
17 426
17 898
Source : DSF – En millions de F.CFP.
En conséquence, le poids respectif de ces prélèvements dans les recettes de la Nouvelle-Calédonie a
connu quelques variations dans le temps.
Graphique 4. : Poids des différents prélèvements directs étudiés dans l’ensemble
des ressources fiscales de la Nouvelle-Calédonie
20,00%
15,72%
16,00%
15,21%
12,00%
8,00%
4,00%
09
20
07
20
05
20
03
20
01
20
19
99
0,00%
IR C D C
IR VM
C ontribution exceptionnelle de s olida rité
im pot s ur le revenu des pers onnes phys iques
E ns em ble des prélèvem ents
Source : DBAF
Pour autant, la part de la fiscalité directe des revenus dans l’ensemble des recettes fiscales est restée
globalement stable depuis 10 ans. Les prélèvements sur les revenus des ménages ont ainsi vu leur
poids demeurer aux alentours de 15 % entre 1999 et 2010.
Le bénéficiaire de ces prélèvements est essentiellement le budget de la Nouvelle-Calédonie. Les
communes par le biais des centimes additionnels perçus sur l’IRVM y trouvent également une
ressource de l’ordre de 1 115 M de F.CFP en 2010.
Il est évident que toute modification des périmètres respectifs de ces impositions conduirait à soulever
corrélativement le sujet du maintien du niveau des ressources affectées.
16
III. QUELS SONT LES MECANISMES DE BASE DE L’IMPOSITION DES REVENUS EN NOUVELLECALEDONIE ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Une imposition annuelle portant sur les revenus de l’année antérieure ;
-
Un impôt déclaratif, progressif, personnalisé ;
-
Un impôt global qui porte sur un revenu net de charges.
Compte tenu de l’importance et de la place de l’IRPP, il n’est pas inutile de rappeler les
caractéristiques essentielles d’une imposition dont les principes sont simples, mais la mécanique
technique complexe.
L’IRPP calédonien est calqué sur le modèle métropolitain dont on rappellera qu’il demeure un modèle
singulier comparativement aux autres modalités d’imposition sur le revenu pratiquées dans le reste du
monde, notamment par la place fait à la composition du foyer (familialisation du quotient) et son mode
de gestion (absence de retenue à la source).
3.1 Les principes de base de l’IRPP
Les principes sont les suivants :
- c’est un impôt annuel, il est calculé et payé au cours de l’année qui suit celle de la
réalisation du revenu ;
- c’est un impôt déclaratif (exception : les contribuables dont le revenu global, lorsqu’il ne
comprend pas de revenu professionnel forfaitaire, est inférieur à 1 million de francs avant
toute déduction, ne sont pas tenus à l’obligation déclarative) ;
- c’est un impôt progressif, calculé selon un barème qui augmente au fur et à mesure des
tranches ;
- c’est un impôt personnalisé qui tient compte de la situation familiale du contribuable
(quotient familial) ;
- c’est un impôt global, constitué principalement par la somme des 6 revenus catégoriels
suivants : les traitements et salaires (TS), les pensions, les bénéfices industriels et
commerciaux (BIC), les bénéfices non commerciaux (BNC), les bénéfices agricoles, les
revenus fonciers (RF) et les revenus de capitaux mobiliers (RCM) ;
- c’est un impôt calculé à partir d’un revenu net : après déduction d’un certain nombre de
charges.
Ces principes de base conduisent cependant à une mise en œuvre plus complexe dès lors que chaque
revenu catégoriel connaît ses propres principes de détermination.
3.2. La détermination du revenu net global
Ainsi pour chaque type de revenu, on distingue ceux qui sont imposables, de ceux qui sont exonérés.
17
Les revenus d'activité
Nature du
revenu
Revenus imposables
Revenus exonérés
Détermination du revenu net
Masse brute déclarée après déductions
cotisations sociales
Art. Lp 90 (différentes
prestations à caractère
social) et Lp 96 (certaines
indemnités)
Déduction pour frais professionnels :
- forfait de 10% plafonné à 800 000 F (art Lp
97 BI), en métropole la valeur du plafond de
10% est de 1 689 355 F
- ou déduction des frais réels
TS
Article 88 CI
Montant non chiffrable
Les gérants de sociétés sont assimilés
fiscalement à des salariés (≠ du régime
social)
BIC
Article 64 CI
- Régime d'imposition au forfait : CA (Achats+salaires)/2
- régime forfaitaire concerne 88% des
déclarants
- Régime d'imposition au réel : produits
moins charges + imposition des PV
professionnelles à taux proportionnel
BNC
Article 99 CI
- Régime d'imposition au forfait :
66,6 % des recettes déclarées,
appliqué par 80% des déclarants
- Régime d'imposition au réel : produitscharges
BA
Article 80 CI
- Le régime du forfait est le régime de
droit commun, appliqué par 96% des
déclarants. Le bénéfice est égal à
16,6% du CA déclaré.
- Le bénéfice réel : produits - charges
Abattement
Abattement de 20 % si
salaire régulièrement
déclaré (art Lp 97-1 II)
limité à 1 800 000 F
En métropole,
abattement supprimé
Les gérants peuvent déduire des cotisations
retraite et sociales dans le cadre de l'article
Lp 123 , la limite est de 10 fois le plafond
cafat : 3 277 000F
- formule du forfait + l'exploitant forfaitaire
peut déduire de son bénéfice les cotisations
personnelles retraite et cotisations sociales
au titre article Lp 123.
- régime du réel : prise en compte du déficit
possible
- formule du forfait + déduction des
cotisations personnelles retraite et
cotisations sociales au titre article Lp 123.
- régime du réel : prise en compte du déficit
possible
- formule du forfait + déduction cotisations
personnelles retraite et cotisations sociales
au titre article Lp 123.
- régime du réel : prise en compte du déficit
possible
Les autres revenus
Nature du
revenu
Retraites
Rentes viagères
à titre onéreux
Revenus
fonciers
Article 60 CI
Revenus de
capitaux
mobiliers
Article 111 CI
Revenus imposables
Revenus exonérés
Détermination du revenu net
Abattement de 10%
(art. Lp 97-I) limité à
550 000 F +
abattement de 20%
(art. Lp 97 II)
art. 88 du CI
Les rentes viagères ne sont considérées
comme du revenu que pour une fraction liée
à l'âge du crédirentier
art. 98 du CI
Seule une partie est soumise au
barème progressif
Revenus ne bénéficiant pas d'un
prélèvement libératoire en amont (IRVM
sur dividendes ou IRCDC sur intérêts
de dépôt à terme)
Abattement
Les loyers pour les
immeubles situés sur
Nouméa, Dumbéa et
Mont-Dore peuvent être
exonérés à 50% pendant
10 ans. Pour les autres
communes (y compris
Païta), l'exonération est
de 100%.
Revenus exonérés :
-Produits de capitalisation
liés à l'assurance vie si
contrat > 8 ans
(art 118 bis) non
chiffrable
-Produits CEL et PEL
(art 120-1) non chiffrable
-Produits sur livret A
(art 555) non chiffrable
Revenus soumis à un
autre prélèvement :
-Dividendes versés à des
personnes physiques
(IRVM) =
16 633 830 206 F
-Intérêts (IRCDC), base
totale personnes
physiques et morales =
15 950 000 F
Loyers bruts diminués des charges de la
propriété (réparation, entretien, frais de
gérance, dépenses d'amélioration,
contribution foncière, intérêts d'emprunt,
forfait de 10 % représentant l'assurance et
l'amortissement)
18
Les revenus imposables sont éventuellement corrigés de charges (réelles ou forfaitaires) qui les
grèvent en tant que tels et sont parfois affectés d’un abattement permettant de déterminer in fine le
revenu catégoriel imposable. Ainsi, les traitements et salaires ou les pensions font l’objet d’un
abattement de 20 % justifié par la plus grande assurance qu’a l’administration fiscale de l’exactitude
des revenus déclarés à ce titre comparativement aux autres revenus eu égard à l’obligation déclarative
incombant aux tiers payeurs.
Une fois chaque revenu net catégoriel déterminé, ils sont agrégés afin de déterminer un revenu brut
global duquel sont soustraits des charges déductibles du revenu global (intérêts d’emprunt d’habitation
principale, salaires versés aux gens de maison, dépenses pour travaux portant sur l’habitation
principale et secondaire, primes d’assurance-vie, pensions alimentaires, cotisations sociales, frais de
garde des enfants).
Ce revenu est éventuellement corrigé de l’abattement pour personne accueillie permettant de calculer
le revenu net global imposable.
C’est ce revenu net global imposable qui va servir d’assiette au calcul de l’impôt.
3.3. La détermination de l’impôt dû
Pour ce faire et afin de tenir compte de la composition du foyer fiscal, il va être divisé par le nombre
de part composant le foyer permettant de déterminer le quotient familial.
L’impôt brut sera obtenu en appliquant au quotient familial le taux du barème de la tranche de revenu
correspondante et en le multipliant par le nombre de parts.
La dernière étape permettant de déterminer l’impôt effectivement dû consiste à corriger le montant
obtenu des éventuelles réductions d’impôt.
On compte quatre réductions d’impôt :
- la réduction au titre des investissements immobiliers (art. 136 II 1°) qui concerne l’habitation
principale du contribuable ou de son locataire, accordée uniquement au titre de l’année
d’acquisition ou d’achèvement. Le montant de la réduction est de 5 % du prix de revient dans
une limite par foyer fiscal de 200 000 F.CFP si le logement est situé à Nouméa, Dumbéa ou au
Mont-Dore et à 400 000 F.CFP si le logement est situé dans les autres communes ;
- la réduction pour le versement d’une prestation compensatoire en matière de divorce (art.
136 II 3°) ;
- la réduction d’impôt au titre des dons faits par les particuliers (art Lp 136-3)
- la réduction d’impôt au titre de certains investissements économiques (art. Lp 45 ter 2).
Au total, seules les impositions supérieures à 10 000 F.CFP sont recouvrées.
19
IV. QUE RETENIR EN BREF DE L’IRPP ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Le nombre de foyers fiscaux s’établit à 87 000 qui supportent une imposition de
16,5 Mds de F.CFP pour un revenu économique de 358 Mds de F.CFP.
-
Un foyer sur deux est imposable, cette proportion a cru de 5 points en 5 ans.
-
Le taux d’imposition moyen au regard du revenu économique s’établit à 4,6% qui
correspond à un impôt moyen annuel par ménage de 194 000 F.CFP.
-
Pour autant, le montant médian d’impôt sur le revenu acquitté s’établit à environ
18 000 F.CFP.
-
S’agissant des seuls ménages imposés, le montant moyen est de 352 000 F.CFP et le
montant médian de près de 88 000 F.CFP.
-
Depuis la réforme du barème intervenue en 2005, on constate une augmentation du
niveau d’imposition moyen tous foyers fiscaux confondus.
-
S’agissant des foyers imposables, l’augmentation des droits perçus croît au même
rythme que le revenu économique. En conséquence, les droits moyens reviennent
progressivement à leurs niveaux nominaux qui prévalaient avant 2005.
L’objectif des tableaux qui suivent est de fixer les principaux ordres de grandeur s’agissant de l’impôt
sur le revenu et de mettre en exergue les évolutions majeures.
4.1. Les caractéristiques de l’IRPP en tenant compte de l’ensemble des foyers fiscaux
Le nombre de foyers fiscaux a progressé de 25,2 % entre 2005 et 20097 (soit +5,7 % par an en
moyenne). La proportion de foyers imposables a eu tendance à augmenter pour s’établir autour de
50 %. Il convient de relever que si cette situation est proche de celle constatée en métropole, elle reste
néanmoins singulière au regard de ce que l’on observe dans la très grande majorité des pays
développés dont l’impôt sur le revenu est acquitté par une proportion bien supérieure à 50 % des
foyers fiscaux.
Tableau 3 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux
et proportion de foyers imposables
Foyers*
dont proportion de
foyers imposables
dont part de foyers
résidents (barème)
2005
75 425
2006
80 785
2007
85 166
2008
90 692
2009
94 447
2010
93 322
46,7%
47,0%
48,9%
49,8%
49,8%
51,9%
97,9%
97,2%
97,3%
96,8%
97,1%
97,0%
* foyers recensés en novembre 2011
Source : DSF
L’évolution du nombre et de la proportion de foyers fiscaux imposables est également à mettre en
corrélation avec l’évolution des revenus constatés au cours de la même période (cf. supra).
7 La référence à 2010 n’est pas utilisée car l’ensemble des rôles n’a pas encore été émis. Il semblerait que l’on observe une stagnation du
nombre de foyers fiscaux en 2010
20
Graphique 5. : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux
et proportion de foyers imposables
100 000
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
foyers imposables
foyers non imposables
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2005
2006
2007
2008
2009
2010*
* le nombre de rôles émis au titre des revenus 2010 n’est à ce jour pas complet
Source : DSF
Avertissement : par la suite, seuls les foyers résidents ont été retenus pour l’analyse. A titre
informatif, les foyers non résidents représentent 9% de l’ensemble des foyers et déclarent 1,5 milliard
de F CFP de revenu. Le régime de droit commun qui leur est appliqué est une imposition forfaitaire
de 25% de ces revenus déclarés, soit une recette fiscale inférieure à 300 millions de F CFP.
Non résidents
8 366 foyers
9%
dont foyers
imposables
55%
Résidents
84 956 foyers
91%
dont foyers non
imposables
45%
Les droits émis au rôle pour l’ensemble des foyers fiscaux ayant évolué dans les mêmes proportions
que le revenu économique déclaré (6 % en moyenne annuelle), le taux de prélèvement global de
l’impôt sur le revenu est resté stable, à 4,6 %. Dans le détail, on constate que ce taux avait
sensiblement diminué en 2006, ce qui s’explique par une modification du barème progressif.
Tableau 4 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux,
des montants totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis
(Ensemble des foyers fiscaux)
2005
Foyers fiscaux
Indice
Droits émis (F.CFP)
Indice
Revenu économique (F.CFP)
Indice
Part des droits émis dans le
revenu économique
2006
2007
2008
2009
2010
72 425
100
12 288 032 639
100
268 254 779 428
77 250
107
11 517 795 011
94
290 051 498 805
80 953
112
13 353 716 845
109
294 498 816 668
85 407
118
14 416 058 391
117
335 950 019 820
87 836
121
15 471 177 843
126
350 862 253 857
84 956
117
16 535 655 666
135
358 147 526 052
100
108
110
125
131
134
4,6%
4,0%
4,5%
4,3%
4,4%
4,6%
Source : DSF
Note de lecture : L’année correspond à l’acquisition du revenu, quelle que soit l’année d’émission
du rôle de l’impôt. Par conséquent, la baisse constatée en 2010 du nombre de foyers fiscaux
s’explique exclusivement par la délimitation plus étroite du champ d’analyse de l’année 2010 : au
moment de l’établissement de ces statistiques, 2 rôles ont été émis au titre des revenus 2010 contre
5 au titre des revenus 2009.
L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de comparer l’évolution des différentes
composantes.
Rappel : Le revenu économique est la somme des revenus catégoriels déclarés.
21
Au delà des montants moyens d’impôt acquitté par les ménages calédoniens, il convient de retenir que
50 % des ménages acquittent une cotisation inférieure à 130 000 F.CFP 8.
Tableau 5 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux, des montants moyens,
médians et totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis
(Ensemble des foyers fiscaux)
Foyers fiscaux
Ensemble
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel
moyen de 2005-2010
Revenu économique déclaré (F.CFP)
Revenu total
Revenu moyen Revenu médian
Droits totaux
Droits émis (F.CFP)
Droits moyens Droits médians
72 425
77 250
80 953
85 407
87 836
84 956
17,3%
268 254 779 428
290 051 498 805
294 498 816 668
335 950 019 820
350 862 253 857
358 147 526 052
33,5%
3 703 898
3 754 712
3 637 899
3 933 519
3 994 515
4 215 683
14%
2 685 388
2 706 303
2 706 077
2 827 298
2 864 257
3 036 069
13%
12 288 032 639
11 517 795 011
13 353 716 845
14 416 058 391
15 471 177 843
16 535 655 666
35%
169 666
149 098
164 956
168 792
176 137
194 638
15%
3,2%
6,0%
2,6%
2,5%
6,1%
2,8%
Source : DSF
Note de lecture : La médiane correspond au montant qui sépare la population des foyers en proportions
égales. Ainsi, au titre des revenus acquis en 2008, 50 % des foyers fiscaux ont acquitté moins de 12 920
F.CFP d’impôt sur le revenu et 50 % d’entre eux ont acquitté plus que ce montant.
On notera la similitude de l’évolution du revenu économique nominal et de celle des droits émis de
l’ordre de 6 % par an sur la période 2005-2010, croissance sensiblement supérieure à celle du nombre
de foyers fiscaux de l’ordre de 3 % en rythme annuel (ces derniers, englobant à la fois des foyers
imposables et des foyers non imposables).
Graphique 6. : Evolution du nombre de foyers fiscaux résidents, des montants du revenu
économique et des droits émis (Ensemble des foyers fiscaux)
140
130
120
110
100
90
Impact du changement de barème
80
2005
2006
Foyers fiscaux
2007
2008
Droits émis
2009
2010
Revenu économique
Source : DSF – base 100 en 2005
La question se pose ainsi de savoir si ces observations sont sensiblement modifiées lorsque l’analyse
est centrée sur les seuls foyers imposables qui représentent en 2009, 49,8 % de l’ensemble des foyers
connus à l’IRPP.
8 Les données de 2010 ne sont pas pertinentes pour le calcul de la médiane dès lors que l’ensemble des déclarations n’a pas encore été saisi
au jour de la rédaction de ce rapport. La DSF ayant privilégié les déclarations avec paiement, il est normal que la médiane s’établisse à un
niveau sensiblement plus élevé que l’année 2009.
0
0
10 040
11 799
12 920
17 719
22
4.2. Les caractéristiques de l’IRPP au travers du prisme des seuls foyers imposables
En limitant ainsi l’analyse aux foyers imposables, le taux d’imposition ressort en diminution entre
2005 et 2010 (de 6,0 % à 5,7 %), ce qui résulte du changement de barème intervenu en 2006 (cf.
supra). Toutefois, depuis le creux survenu en 2006, ce taux croit à nouveau pour tendre à rattraper
celui constaté en 2005. Cela témoigne d’un alourdissement continu du niveau d’imposition tous foyers
fiscaux imposables confondus.
Tableau 6 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux imposables,
des montants du revenu économique et des droits émis
2005
Foyers fiscaux
Indice
Droits émis
Indice
Revenu économique
Indice
Part des droits recouvrés dans le
revenu économique
2006
2007
2008
2009
2010
34 502
100
12 288 032 639
100
203 428 446 213
100
36 925
107
11 517 795 011
94
221 377 909 961
109
40 519
117
13 353 716 845
109
245 006 663 133
120
43 741
127
14 416 058 391
117
264 610 670 763
130
45 685
132
15 471 177 843
126
279 625 425 226
137
46 928
136
16 535 655 666
135
291 766 217 925
143
6,0%
5,2%
5,5%
5,4%
5,5%
5,7%
Source : DSF
Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux dont le calcul de l’impôt génère un montant de droits
supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).
Ce mouvement est confirmé par l’examen des montants moyens et médians de droits émis qui
augmentent à un rythme proche de 3,5% par an depuis 2006. Cette évolution trouve notamment sa
source dans une augmentation du nombre de foyers imposables résultant d’un accroissement des
revenus perçus par les ménages dans un contexte où le bas du barème est resté inchangé alors même
que le salaire minimum garanti a été augmenté à plusieurs reprises (cf. supra).
Tableau 7 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux imposables, des montants
moyens, médians et totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis
Foyers fiscaux
Imposables
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel
moyen de 2005-2010
34
36
40
43
45
46
502
925
519
741
685
928
Revenu économique déclaré
Revenu total
Revenu moyen Revenu médian
203
221
245
264
279
291
428
377
006
610
625
766
446
909
663
670
425
217
213
961
133
763
226
925
5
5
6
6
6
6
896
995
046
049
120
217
135
339
711
488
727
316
4
4
4
4
4
4
630
662
663
648
710
764
978
313
060
490
641
000
Droits totaux
12
11
13
14
15
16
288
517
353
416
471
535
032
795
716
058
177
655
Droits recouvrés
Droits moyens Droits médians
639
011
845
391
843
666
36,0%
43,4%
5%
3%
35%
356 154
311 924
329 567
329 578
338 649
352 362
-1%
6,3%
7,5%
1,1%
0,6%
6,1%
-0,2%
Source : DSF
L’approche ciblée sur les seuls ménages imposables modifie sensiblement la perspective : ainsi pour
les ménages qui acquittent effectivement des droits, les droits moyens s’élèvent à 352 000 F FCP et les
montants médians atteignent près de 88 000 F.FCP.
Graphique 7. : Evolution entre 2005 et 20101 du nombre de foyers imposables résidents,
des montants du revenu économique et des droits émis
150
140
130
120
110
100
90
80
2005
2006
2007
Foyers fiscaux
Source : DSF – base 100 en 2005
2008
Droits émis
Revenu économique
2009
2010
113 815
76 479
79 880
81 359
84 279
87 880
-23%
-5,0%
23
Par ailleurs, on relève que depuis 2006 les droits émis progressent globalement à un rythme parallèle à
celui du revenu économique.
Graphique 8. : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu et des droits moyens par foyer
résident imposable
6 300 000
360 000
350 000
6 200 000
330 000
6 000 000
320 000
310 000
Droits en F.CFP
Revenus en F.CFP
340 000
6 100 000
Revenu moyen
Droits moyens
5 900 000
300 000
5 800 000
290 000
5 700 000
280 000
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : DSF
Si les droits moyens par foyer imposable ont sensiblement diminué à la suite du changement de
barème intervenu en début de période, leur niveau actuel est à nouveau proche de celui constaté
nominalement sur les revenus 2005, témoignant de l’accroissement de la charge fiscale globale.
4.3. La composition des foyers fiscaux
L’examen des déclarations d’impôt sur le revenu est également riche d’informations sur la
composition des foyers calédoniens. Outre la situation matrimoniale, le dépouillement de ces données
apporte également un éclairage sur la taille des ménages et le nombre de personnes rattachées.
On rappellera brièvement les dispositions de l’article 133 du code des impôts qui précise les modalités
de détermination du nombre de parts en fonction de la situation de famille :
- célibataire, divorcé, veuf ou veuve, sans enfant à charge : 1,0 ;
- marié, sans enfant à charge : 2,0 ;
- veuf ou veuve ayant un ou plusieurs enfants à charge : 1,5.
Ce nombre est augmenté :
- d’une part par enfant à charge titulaire d’une carte justifiant de son invalidité, délivrée par la
commission d’orientation et de reclassement des handicapés (CORH) ;
- d’une part par enfant à charge poursuivant des études hors de la Nouvelle-Calédonie à la
condition que les parents aient séjourné toute l’année civile en Nouvelle-Calédonie, un
certificat de scolarité devant être joint à la déclaration de revenus concernée ;
- d’une demi-part pour tout autre enfant à charge ;
- d’une demi-part par ascendant à charge.
Par ailleurs dans le cas d’une garde alternée, les enfants à charge sont réputés être à la charge égale de
chacun des parents et ouvrent droit à une majoration de 0,25.
Enfin, l’article 133 bis prévoit des modalités spécifiques de détermination du nombre de parts
(augmentation d’une demi-part) à l’égard de situations particulières (contribuables de plus de 70 ans et
invalidité).
24
Dès lors, le nombre de parts ne permet pas nécessairement de déduire le nombre de personnes
constituant le foyer fiscal et donc de déduire la composition familiale du foyer. De même, le nombre
de parts peut correspondre à un ascendant à charge ou à un enfant étudiant à l’extérieur de la
Nouvelle-Calédonie qui compte pour 1 part. Par conséquent il n’est pas toujours possible de conclure
sur la composition familiale du foyer. Pour autant, pour la simplicité de présentation, on réputera dans
la suite des commentaires que ces dernières situations sont marginales.
Il convient de noter que si le système du quotient familial de Nouvelle-Calédonie est inspiré du
système d’imposition existant en métropole depuis 1948, c’est un système qui constitue une exception
puisqu’il n’est pratiqué dans le monde qu’au Luxembourg et au Portugal.
Il a pour objectif d’organiser une redistribution « horizontale » des ménages sans enfant vers ceux
ayant des enfants, toute chose étant égale par ailleurs, afin de compenser le surcroit de charges
résultant de cette situation. Mais compte tenu du caractère progressif de l’IRPP, le système du quotient
familial a un effet dégressif sur la distribution des revenus puisque l’économie d’impôt induite croît
plus que proportionnellement au revenu.
C’est la raison pour laquelle il existe depuis 1981 en métropole un plafonnement des effets positifs en
termes d’économie d’impôt induite par le quotient familial9.
Les foyers fiscaux calédoniens apparaissent dans l’ordre constitués majoritairement de :
- de célibataires vivants seuls (31,5 %) ;
- de foyers monoparentaux (24,0 %) ;
- de couples mariés sans enfant à charge (11,2 %) ;
- de couples mariés avec deux enfants à charge (7,6 %) ;
- de couples mariés avec un enfant à charge (6,4 %).
Tableau 8 : Nombre de foyers fiscaux résidents en 2010 en fonction
de la situation matrimoniale et du nombre de parts
Nombre de
parts du foyer
1
1,25
1,5
1,75
2
2,25
2,5
2,75
3
3,25
3,5
3,75
4
4,25
4,5
4,75
5
5,25
5,5
5,75
6
6,5
7
Célibataire
Divorcé
26 739
566
8 955
160
4 472
33
1 586
n.r.
541
11
191
n.r.
39
0
18
n.r.
n.r.
n.r.
n.r.
0
n.r.
0
0
4 294
216
1 333
82
685
17
212
n.r.
102
n.r.
28
n.r.
9
0
n.r.
0
n.r.
0
0
0
0
0
n.r.
Mariés
0
0
0
0
9 499
51
5 404
51
6 448
33
3 310
13
1 535
12
551
n.r.
163
n.r.
65
n.r.
22
n.r.
n.r.
Pacsés
Séparé
0
0
0
0
525
n.r.
209
n.r.
147
0
38
n.r.
n.r.
0
n.r.
0
0
0
n.r.
0
0
0
0
1 131
91
481
38
319
n.r.
121
n.r.
52
n.r.
13
0
n.r.
0
n.r.
0
0
0
0
n.r.
0
0
0
Veuf
3 147
n.r.
362
0
372
0
218
n.r.
87
0
40
0
15
0
n.r.
0
n.r.
0
n.r.
0
n.r.
0
0
Source :DSF
Lorsque l’on examine le revenu économique net global, il se répartit dans au profit des foyers
composés dans un ordre de proportion décroissante de :
- célibataires vivants seuls (19,3 %) ;
- foyers monoparentaux (19,2%).
- couples mariés sans enfants à charge (16,4 %) ;
9 Des travaux sont en cours afin d’évaluer le coût budgétaire de la composante charge de famille du quotient familial
25
- couples mariés avec deux enfants à charge (13,3%) ;
- couples mariés avec un enfant à charge (9,4%) ;
Tableau 9 : Revenu économique net déclaré en 2010 en fonction
de la situation matrimoniale et du nombre de parts
Nombre de
parts du foyer
Célibataire
63 626
1 693
25 049
434
13 601
125
4 273
n.r.
1 352
24
418
n.r.
87
0
50
n.r.
n.r.
n.r.
n.r.
0
n.r.
0
0
1
1,25
1,5
1,75
2
2,25
2,5
2,75
3
3,25
3,5
3,75
4
4,25
4,5
4,75
5
5,25
5,5
5,75
6
6,5
7
Divorcé
15 696
780
5 800
391
3 165
96
998
n.r.
624
n.r.
120
n.r.
34
0
n.r.
0
n.r.
0
0
0
0
0
n.r.
Mariés
Pacsés
0
0
0
0
54 274
270
31 200
252
43 970
206
21 209
83
9 515
57
3 299
n.r.
963
n.r.
535
n.r.
157
n.r.
n.r.
Séparé
0
0
0
0
3 119
n.r.
1 390
n.r.
1 212
0
376
n.r.
n.r.
0
n.r.
0
0
0
n.r.
0
0
0
0
Veuf
3 872
8 121
344
n.r.
1 623
1 180
102
0
1 228
1 027
n.r.
0
407
687
n.r.
n.r.
216
275
n.r.
0
32
120
0
0
n.r.
61
0
0
n.r.
n.r.
0
0
0
n.r.
0
0
0
n.r.
n.r.
0
0
n.r.
0
0
0
0
millions de F.CFP
Source :DSF
L’impôt recouvré pour sa part connaît une répartition légèrement différente. Il est acquitté dans l’ordre
décroissant par :
- les couples mariés sans enfants à charge (20,8 %) ;
- les célibataires vivants seuls (19,3 %) ;
- les foyers monoparentaux (14,5 %) ;
- les couples mariés avec deux enfants à charge (12,6 %) ;
- les couples mariés avec un enfant à charge (8,9 %) ;
- les divorcés vivants seuls (6,7 %).
Tableau 10 : Impôt recouvré en 2010 en fonction
de la situation matrimoniale et du nombre de parts
Nombre de parts
du foyer
Célibataire
1
1,25
1,5
1,75
2
2,25
2,5
2,75
3
3,25
3,5
3,75
4
4,25
4,5
4,75
5
5,25
5,5
5,75
6
6,5
7
Source : DSF
3 187
80
799
8
504
3
95
n.r.
27
n.r.
n.r.
0
n.r.
0
n.r.
0
0
0
0
0
0
0
0
Divorcé
1 114
36
358
28
151
n.r.
68
0
48
n.r.
n.r.
n.r.
n.r.
0
n.r.
0
n.r.
0
0
0
0
0
0
Mariés
0
0
0
0
3 434
15
1 465
9
2 082
4
895
n.r.
489
n.r.
141
0
33
0
26
n.r.
n.r.
n.r.
0
Pacsés
0
0
0
0
189
n.r.
61
n.r.
69
0
19
0
3
0
n.r.
0
0
0
n.r.
0
0
0
0
Séparé
Veuf
280
517
16
0
62
33
1
0
61
22
n.r.
0
20
16
n.r.
n.r.
n.r.
5
0
0
n.r.
n.r.
0
0
n.r.
n.r.
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
millions de F.CFP
26
Le graphique suivant agrège les données en ne tenant compte que de la seule situation matrimoniale
sans égard pour le nombre de personnes rattachées et représente le revenu moyen par foyer. Il met en
évidence une hiérarchie selon le statut matrimonial tant s’agissant des revenus constatés que de
l’impôt moyen.
On peut trouver un élément d’explication dans les différences constatées dans la composition des
foyers concernés : les veufs ont en proportion moins de personnes rattachées fiscalement que les
célibataires, il en est de même des foyers pacsés comparativement aux foyers mariés.
Graphique 9. : Revenu et impôt moyen des foyers en fonction de la situation matrimoniale
en 2010
8 000 000
400 000
7 000 000
350 000
6 000 000
300 000
5 000 000
250 000
4 000 000
200 000
3 000 000
150 000
2 000 000
100 000
1 000 000
50 000
0
0
Célibataire
Veuf
Revenu moyen (échelle de gauche)
Séparé
Divorcé
Mariés
Revenu moyen par part (échelle de gauche)
Pacsés
Impôt moyen (échelle de droite)
Source : DSF
Ces différences de niveau d’imposition se traduisent également par une proportion différente de foyers
fiscaux non imposables.
Graphique 10. : Répartition entre foyers imposables et non imposables en fonction
de la situation matrimoniale (2010)
50 000
45 000
40 000
35 000
47,7%
30 000
25 000
20 000
57,8%
15 000
52,3%
10 000
5 000
46,3%
53,7%
0
56,2%
66,2%
42,2%
72,9%
33,8%
43,8%
Célibataire
Veuf
Séparé
Foyers non imposables
Source : DSF
27,1%
Divorcé
Foyers imposables
Mariés
Pacsés
27
V. QUE NOUS APPREND L’IRPP SUR LES REVENUS DES MENAGES CALEDONIENS ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Les traitements et salaires représentent 77% du revenu économique déclaré. Viennent
ensuite les pensions et retraites (14%), puis les revenus professionnels (6%).
-
La structure de ces revenus est globalement stable au cours de la période 2005-2010,
même si les taux de croissance respectifs des différents revenus sont contrastés. Les taux
de croissance les plus faibles constatés concernent les bénéfices professionnels qui sont
également les revenus les plus difficiles à cerner au plan fiscal.
-
L’IRPP est cependant loin de couvrir la totalité des revenus des ménages calédoniens :
c’est notamment le cas en grande partie des revenus de capitaux mobiliers et des revenus
fonciers et en totalité pour les plus-values mobilières et immobilières non professionnelles.
Pour riches et instructifs que soient les éléments descriptifs qui suivent, ceux-ci ne donnent qu’une
vision partielle de l’ensemble des revenus perçus par les ménages calédoniens. En effet, compte tenu
de l’économie générale de l’impôt sur le revenu, certains revenus sont soit absents de ce descriptif
(différentes prestations à caractère social, certaines indemnités, certains produits financiers, plusvalues mobilières et immobilières non professionnelles), soit probablement sous-évalués (revenus
fonciers et dividendes).
Graphique 11. : Poids des différents revenus dans le revenu économique déclaré
Répartition de l'IR par nature de revenus
Salariés
76,98 %
Revenus
Revenus de
de
Revenus
remplacement
capitaux du capital
Professions d'activité
mobiliers immobilier
indépendantes 14,54 %
(y compris
0,08 %
5,69 %
revenus de
source
extérieure)
2,71 %
Source : DSF
28
Tableau 11 : Montant brut déclaré par nature de revenu
et poids dans le total des revenus (2010)
Nature des revenus
Montant brut
déclaré par les
foyers fiscaux
résidents
(données du rôle
général 2009)
% du total
des
revenus
déclarés
Traitements et salaires*
(au sens large)
276 032 238 433
76,98%
Pensions + rentes viagères*
52 149 097 924
14,54%
8 499 005 242
4 314 812 759
2,37%
1,20%
12 813 818 001
3,57%
2 909 966 727
3 791 300 637
0,81%
1,06%
6 701 267 364
1,87%
762 759 709
142 034 202
0,21%
0,04%
BIC
-dont régime du forfait
-dont régime du réel**
TOTAL
-dont régime du forfait
BNC -dont régime du réel
TOTAL
BA
-dont régime du forfait
-dont régime du réel
TOTAL
904 793 911
0,25%
8 902 561 790
2,48%
(essentiellement RF perçus en
métropole)
802 625 427
0,22%
RCM
283 771 107
0,08%
RF
Revenus de source extérieure
TOTAL REVENUS
DECLARES
358 590 173 956
100,00%
* y compris revenus différés
** y compris plus-values professionnelles
Formule de calcul du montant brut déclaré au régime du forfait :
-pour les BIC = (Chiffre d'affaires - achats - salaires) / 2
-pour les BNC = 66 % des recettes déclarées
-pour les BA = 16,6 % du chiffre d'affaires déclaré
Source : DSF
Tableau 12 : Evolution entre 2005 et 2010 de la composition
du revenu économique déclaré par type de revenu
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Traitements,
salaires
205 905
223 265
226 158
259 929
269 048
275 905
34,0%
Pensions,
retraites
37 812
40 563
39 540
47 013
51 102
51 746
36,9%
Taux de croissance annuel
moyen de 2005-2010
6,0%
6,5%
Bénéfices ind Bénéfices non
et comm.
comm
10 808
5 494
11 675
5 652
12 801
6 231
12 974
6 287
13 348
6 724
12 685
6 701
17,4%
22,0%
3,3%
4,1%
Bénéfices
agricoles
819
861
987
886
864
905
10,5%
Rev fonciers
Rentes
viagères
274
302
320
332
363
401
46,1%
Rev source
extérieure
534
544
542
661
755
803
50,4%
plus-values
Rev différés
6 330
6 863
7 288
7 746
8 539
8 903
40,6%
Rev
capmobiliers
259
301
291
233
239
284
9,4%
110
94
368
72
118
129
16,8%
ns
ns
ns
ns
ns
ns
2,0%
7,1%
1,8%
7,9%
8,5%
3,1%
Revenu éco
déclaré
268 354
290 226
294 791
336 270
351 247
358 590
33,6%
Source : DSF – en millions de F.CFP
Les années 2005 à 2010 n’ont pas connu de bouleversements dans la composition du revenu
économique déclaré. Le revenu économique est structurellement composé d’une part importante de
salaires et traitements. Au titre des revenus 2005, la part des salaires et traitements dans le revenu
déclaré représente 77 % (à comparer avec le pourcentage de 57 % constaté en métropole)10 du revenu
total, suivie par les pensions (14 %), et les revenus des indépendants (6 %). Au titre des revenus 2010,
la répartition reste inchangée.
10 Source Rapport du CPO sur les prélèvements obligatoires sur les ménages (Mai 2011)
6,0%
29
Graphique 12. : Evolution entre 2005 et 2010 de la somme
des revenus déclarés par type de revenu
400 000 000 000
350 000 000 000
300 000 000 000
Autres revenus
F.CFP
250 000 000 000
Revenu f onciers
Bénéfices non comm.
200 000 000 000
Bénéfices agricoles
Bénéfices ind et comm.
Pensions, retraites
150 000 000 000
Traitements, salaires
100 000 000 000
50 000 000 000
0
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : DSF
Note de lecture : chaque histogramme représente la structure du revenu économique déclaré pour chaque
année étudiée. Ainsi en 2009, les salaires et traitements représentent 77 % du revenu total ( soit plus de
269 048 millions de F.CFP)
Si les revenus déclarés augmentent, il n’y a pas pour autant de déformation au fil du temps de la
structure de ces revenus.
Graphique 13. : Evolution entre 2005 et 2010 en proportion de la somme
des revenus déclarés par type de revenu
100%
90%
80%
70%
Autres revenus
Revenu f onciers
60%
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
50%
Bénéfices ind et comm.
40%
Pensions, retraites
Traitements, salaires
30%
20%
10%
0%
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Source : DSF
Tableau 13 : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu moyen par foyer et par type
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel
moyen de 2005-2010
Traitements,
salaires
2 843 009
2 890 164
2 793 694
3 043 415
3 063 073
3 247 624
14,2%
Pensions,
retraites
522 084
525 082
488 426
550 463
581 794
609 090
16,7%
2,7%
3,1%
Bénéfices ind Bénéfices non
et comm.
comm
149 228
75 863
151 136
73 160
158 133
76 966
151 906
73 607
151 965
76 556
149 314
78 879
0,1%
4,0%
0,0%
0,8%
Bénéfices
agricoles
11 309
11 141
12 192
10 371
9 838
10 650
-5,8%
Rev fonciers
Rentes
viagères
3 787
3 913
3 951
3 888
4 138
4 717
24,6%
Rev source
extérieure
7 369
7 038
6 690
7 745
8 592
9 448
28,2%
plus-values
Rev différés
87 407
88 842
90 033
90 696
97 220
104 790
19,9%
Rev
capmobiliers
3 580
3 898
3 594
2 733
2 723
3 340
-6,7%
1 522
1 221
4 552
846
1 344
1 515
-0,5%
ns
ns
ns
ns
ns
ns
-1,2%
3,7%
-1,4%
4,5%
5,1%
-0,1%
Revenu éco
déclaré
3 705 272
3 756 970
3 641 505
3 937 266
3 998 900
4 220 893
13,9%
2,6%
Source : DSF – en F.CFP
Note de lecture : On entend par revenus moyens les revenus totaux par type divisés par le nombre de foyers. Il ne s'agit
donc pas du revenu moyen par détenteur de chaque type de revenu, mais du revenu moyen par foyer.
30
L’analyse par revenu moyen laisse apparaître des évolutions différentes selon le type de revenu. La
période 1998-2005 se caractérise par une divergence d'évolution entre les revenus d’activité. Le
revenu moyen des salaires et traitements par foyer a progressé en moyenne annuelle de 2,7 %, tandis
que le revenu moyen des indépendants a stagné sur la période. Un des facteurs d’explication réside
probablement dans l’augmentation à plusieurs reprises du salaire minimum garanti au cours de la
période.
L'évolution du revenu moyen des indépendants dès lors que l'on se cantonne aux foyers d'indépendants
donne également les mêmes résultats. Bien que le nombre d’indépendants ait progressé plus vite que le
nombre de foyers fiscaux dans son ensemble, le revenu moyen par indépendant est resté stable avec
une légère tendance à la baisse entre 2005 et 2010. Il est à noter que les revenus des indépendants sont
également, comparativement à d’autres revenus déclarés comme les traitements et salaires ou les
pensions et retraites des revenus, plus difficiles à cerner par l’administration fiscale, faute de tiers
déclarant permettant de s’assurer de la fiabilité des revenus déclarés.
Graphique 14. : Evolution des revenus moyens par type de revenus (base 100=2005)
150
140
130
120
110
100
90
80
2005
2006
2007
2008
Traitements, salaires
Pensions, retraites
Bénéfices ind et comm.
Revenu fonciers
Autres revenus
Total revenu
2009
Bénéfices agricoles
2010
Bénéfices non comm .
Source : DSF
Note de lecture : Les plus values professionnelles et les revenus différés ne sont pas pris en compte dans
l’analyse du revenu moyen en base 100 au motif qu’ils ne constituent que des revenus transitoires ; ils
représentent une source de revenu supplémentaire qui ne saurait donner d’indication sur l’évolution du
revenu "permanent" du foyer.
L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de comparer l’évolution des différentes
composantes. On entend par revenus moyens les revenus totaux par type divisés par le nombre de foyers.
L’analyse ne serait pas complète sans une tentative d’évaluer l’homogénéité ou l’hétérogénéité des
différents types de revenus. Une manière d’approcher la réalité de la dispersion des revenus en
évaluant peut être par exemple les écarts entre le revenu moyen des 5 % les plus modestes et des 5%
les plus aisés pour chaque type de revenu. Le positionnement de la médiane vis-à-vis de ces extrêmes
est également éclairant.
31
Graphique 15. : Dispersion des revenus en fonction de leur type
Foyers résidents (IR 2010)
Dispersion des revenus en fonction de leur type
Foyers résidents (IR 2010)
20 000
19 953
19 740
18 000
16 000
14 000
5% - 5è centile
25% - 1er quartile
50% - médiane
75% - 3è quartile
95% - 95è centile
milliers de F.CFP
12 000
11 129
11 374
11 129
10 673
10 000
8 000
6 000
4 631
4 000
3 874
3 074
2 806
2 000
1 851
964
479
0
2 099
2 085
881
1 010
245
434
86
1 634
542
1 473
99
Revenus
fonciers
Salaires
traitements nets
Pensions
retraites
BIC
727
519
240
16
BA
98
90
BNC
Source : DSF
Note de lecture : Les quartiles sont ici les niveaux de revenu divisant la population de foyers fiscaux en 4
parties de taille identique. Ainsi, le quart des foyers déclarant des salaires et traitements en déclare pour
moins de 1,6 million sur l'année 2010 (1er quartile), le quart suivant déclare entre 1,6 et 2,8 millions (2ème
quartile), le quart suivant entre 2,8 et 4,6 millions (3ème quartile) et enfin le dernier quart plus de 4,6
millions.
Ainsi, le revenu moyen dissimule une profonde dispersion de la distribution du revenu par type, en
particulier chez les foyers déclarants des revenus indépendants mais également chez les foyers
déclarant des salaires et traitements.
32
Tableau 14 : Dispersion des revenus en fonction de leur type
Foyers résidents (IR 2010)
Salaires
traitements
nets
minimum
5% - 5è centile
25% - 1er quartile
50% - médiane
75% - 3è quartile
95% - 95è centile
maximum
1
542
1 634
2 806
4 631
19 740
123 461
Pensions
retraites
1
245
881
2 099
3 874
11 129
28 841
Bénéfices
industriels et
commerciaux
0
86
434
1 010
2 085
11 129
102 008
Bénéfices
agricoles
0
16
90
240
727
11 374
32 214
Bénéfices non
commerciaux
Revenus
fonciers
5
98
519
1 473
3 074
19 953
250 512
0
99
479
964
1 851
10 673
55 451
Source : DSF
Unité : en milliers de F.CFP
VI. QUELS NIVEAUX D’IMPOSITION SUPPORTENT LES DIFFERENTS REVENUS ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Le taux moyen d’imposition pour les seuls foyers imposables s’établit à 3,16%
-
Le taux d’imposition moyen plus élevé constaté pour les revenus professionnels et
fonciers sont confirmés par l’analyse des taux marginaux d’imposition.
-
Ils mettent en lumière l’hétérogénéité plus grande de niveau de vie entre les foyers
percevant des traitements et salaires ou des retraites et des pensions comparativement à
ceux percevant des revenus professionnels catégoriels. C’est particulièrement frappant
pour les titulaires de BNC.
-
Les bénéficiaires de revenus fonciers et de bénéfices agricoles lorsque ces derniers
complètent d’autres sources de revenus, apparaissent comparativement plus aisés que
la moyenne des autres contribuables.
6.1 L’approche au travers du taux moyen d’imposition
L’approche du taux moyen d’imposition permet d’avoir une première approche simple de nature
macroéconomique sur le niveau d’imposition supporté par les différents types de revenu. Toutefois, ce
niveau est fonction de nombreux paramètres exogènes aux modalités propres de détermination du
revenu catégoriel imposable, parmi lesquels le niveau de revenu global des ménages, l’existence d’une
pluralité de revenu ou la composition du foyer fiscal.
33
Tableau 15 : Moyenne des taux d’imposition en fonction de la catégorie de revenu
(IR 2010)
Nombre de
foyers
Revenus fonciers
4
43
12
4
919
247
341
267
555
1 785
53 317
Salaires et traitements
Pensions et retraites
BIC
BA
BNC
Ensemble
Moyenne
taux
d'imposition
6,09%
3,17%
3,18%
3,41%
4,24%
5,08%
3,16%
Source DSF
Note de lecture : Pour chaque foyer imposable, le taux d’imposition est calculé, puis la moyenne
par catégorie est présentée
Le taux d’imposition appliqué à la catégorie de revenu dépend du montant total du revenu du foyer.
Cette approche est dès lors très frustre et difficile d’interprétation. Elle ne saurait permettre d’établir
de conclusions opérationnelles. Elle nécessite par conséquent d’être éclairée d’une analyse
complémentaire plus fine, notamment au travers du taux marginal d’imposition.
6.2 L’approche au travers du taux marginal d’imposition
Le taux marginal d’imposition correspond au taux appliqué sur la dernière tranche de revenu. Il permet
d’identifier le taux d’imposition auquel sera soumis tout revenu supplémentaire. Le taux marginal est
défini par foyer fiscal en fonction du quotient (revenu net global imposable sur le nombre de part :
RNGI/part).
Cette approche permet notamment de mieux cerner la composition des revenus des ménages en
fonction du niveau de leurs revenus. Elle confirme la prédominance, quel que soit le foyer et son
niveau de revenu, de la composante salariale. Elle met également en lumière l’importance des revenus
catégoriels pour les ménages les plus aisés, soit comme revenus d’appoint, soit comme revenu
principal. C’est particulièrement net pour les revenus fonciers. Elle permet également de constater que
les ménages actifs ont comparativement des revenus généralement plus élevés que les ménages
composés d’inactifs (retraités et pensionnés).
Graphique 16. : Montant total et composition du revenu économique
en fonction du taux marginal d'imposition (base IR 2010)
120 000
m illions de F.CFP
100 000
Autres revenus*
80 000
BNC
BA
60 000
BIC
Pensions et retraites
Traitements et salaires
40 000
Revenus fonciers
20 000
0
0%
4%
12%
25%
40%
*revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères
Source : DSF
Note de lecture : chaque histogramme représente, pour chaque taux marginal d’imposition, la structure du
revenu économique par type de revenu. Ainsi, le premier histogramme présente le montant et la composition du
revenu économique des foyers concernés par le premier taux marginal (0 %).
34
Graphique 17. : Montant moyen et composition du revenu brut
en fonction du taux marginal d'imposition (base IR 2010)
20 000 000
18 000 000
16 000 000
Autres revenus*
14 000 000
BNC
F.CFP
12 000 000
BA
10 000 000
BIC
Pensions et retraites
8 000 000
Traitements et salaires
6 000 000
Revenus fonciers
4 000 000
2 000 000
0
0%
4%
12%
25%
40%
*revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères
Source : DSF
Note de lecture : les histogrammes représentent, pour chaque taux marginal d’imposition, la structure moyenne
du revenu économique des foyers concernés par ce taux.
Graphique 18. : Taux marginal d’imposition
en fonction du type de revenu (base IR 2010)
100%
90%
80%
Taux marginal :
70%
40%
25%
12%
4%
0%
60%
50%
40%
(1)
30%
20%
10%
0%
Revenus fonciers
Traitements et
salaires
Pensions et retraites
BIC
BA
BNC
Autres revenus*
*revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères
Source : DSF
Note de lecture : les histogrammes présentent, en fonction du type de revenu catégoriel, la part de chaque taux
marginal d’imposition dans cette masse de revenu déclaré. Ainsi, 26 % des salaires et traitements sont détenus
par des foyers dont le taux marginal d’imposition est de 4 % (1).
Le graphique précédent illustre le fait que les revenus catégoriels sont tous concernés par des taux
marginaux différents. Il peut être rapproché du graphique de la section précédente présentant la
dispersion des revenus en fonction de leur type. Ainsi il confirme les écarts marqués constatés au sein
de la population des BNC, ceux-ci connaissant un contraste plus marqué que les autres revenus
catégoriels entre les titulaires de faibles et hauts revenus.
C’est aussi un moyen de détecter la pluralité des sources de revenus des foyers en fonction de leur
niveau de revenu.
Ainsi, on constate que les bénéfices agricoles sont concernés à hauteur de 30 % par le taux marginal
maximum, ce qui est a priori contre-intuitif compte tenu de leur mode d’imposition (régime forfaitaire
de droit quel que soit le niveau des recettes).
35
6.2.1. Focus sur les bénéfices agricoles
Graphique 19. : Bénéfices agricoles : taux marginal d'imposition
en fonction du décile (base IR 2010)
100%
90%
80%
70%
60%
40%
50%
25%
12%
40%
4%
0%
30%
20%
> 2 106 884
1 009 122 - 2 106 883
565 837 - 1 009 121
348 200 - 565 836
240 194 - 348 199
166 667 - 240 194
110 164 - 166 666
65 936 - 110 163
<= 32 175
0%
32 176- 65 935
10%
Source : DSF
Note de lecture : les foyers déclarant des bénéfices agricoles, classés par ordre croissant du revenu déclaré sont
regroupés par décile. Les déciles sont les valeurs qui partagent une distribution ordonnée en dix parties égales.
Ainsi, les 10 % des foyers du bas de la distribution déclarent moins de 32 175F.CFP de revenu alors que les
10 % les plus hauts de la distribution déclarent plus de 2 106 884 F.CFP de revenu.
Les histogrammes montrent ainsi que 10 % des bénéfices agricoles du décile le plus bas appartiennent à des
foyers concernés par le taux marginal de 40 %.
Il apparaît clairement que les bénéfices agricoles proviennent de foyers bénéficiant de plusieurs
catégories de revenus. Les bénéfices agricoles peuvent donc être considérés majoritairement comme
des revenus accessoires (Par exemple une personne bénéficiant d'une retraite de 7 millions de F.CFP et
d'un BA net de 30 000 F.CFP).
6.2.2. Focus sur les revenus fonciers
Graphique 20. : Revenus fonciers : taux marginal d'imposition
en fonction du décile (base IR 2010)
100%
90%
80%
70%
60%
40%
50%
25%
12%
40%
4%
0%
30%
20%
10%
>2 977 561
1 817 418 - 2 977 560
1 285 088 - 1 817 417
960 001 - 1 285 087
707 021 - 960 000
476 001 - 707 021
256 258 - 476 000
104 997 - 256 257
42 922 - 104 996
<= 42 921
0%
Source : DSF
Comparativement à d’autres types de revenus, la progressivité du taux marginal de taxation est plus
évidente en ce qui concerne les revenus fonciers. En effet, la part du taux le plus élevé (40 %) apparaît
davantage en corrélation positive avec le niveau de décile.
36
VII.
QUI SUPPORTE LA CHARGE DE L’IRPP
?
LES FAITS SAILLANTS :
-
En 2010, les 5 % de foyers les plus aisés concentrent 24 % du revenu et acquittent
59 % des droits
-
A l’inverse, 50 % des foyers ne concentrent que 19 % des revenus bruts déclarés et
n’acquittent que 2 % des impôts
-
Comparativement à la situation de la métropole et dans un contexte de champ de l’IRPP
local plus étroit que son modèle, la population de Nouvelle-Calédonie la plus aisée
supporte en proportion du total de la charge fiscale moins d’impôt, à l’inverse des 50 %
les moins aisés, qui en supportent une proportion plus élevée
Graphique 21. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la
tranche de revenu en 2005
100%
8,0%
90%
80%
6,4%
5,3%
29,5%
+ de 8 000 000
8,4%
6 000 000 à 8 000 000
70%
12,5%
5 000 000 à 6 000 000
66,3%
12,9%
4 000 000 à 5 000 000
60%
3 000 000 à 4 000 000
8,5%
50%
2 000 000 à 3 000 000
18,3%
1 500 000 à 2 000 000
10,9%
1 000 000 à 1 500 000
40%
500 000 à 1 000 000
11,1%
12,7%
30%
0 à 500 000
11,3%
11,6%
20%
6,0%
13,2%
8,3%
10%
10,0%
0%
Foyers
6,3%
5,7%
4,2%
1,9%
5,8%
3,7%
0,4%
REN
0,6%
Droits
Note de lecture : le premier histogramme représente la répartition (en %) des foyers fiscaux en fonction de la
tranche de revenu (REN = revenu économique net, c'est-à-dire avant abattement mais après déduction des
charges professionnels), le second la part de chaque tranche de revenu dans le revenu économique net et le
troisième la part de chaque tranche de revenu dans les droits émis.
Source : DSF
Graphique 22. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la
tranche de revenu en 2009
100%
9,5%
90%
80%
6,6%
5,7%
33,6%
8,6%
+ de 8 000 000
70%
6 000 000 à 8 000 000
72,5%
12,9%
50%
5 000 000 à 6 000 000
12,4%
60%
4 000 000 à 5 000 000
17,8%
3 000 000 à 4 000 000
8,5%
2 000 000 à 3 000 000
1 500 000 à 2 000 000
10,4%
40%
1 000 000 à 1 500 000
11,1%
30%
500 000 à 1 000 000
12,2%
0 à 500 000
9,7%
10,8%
20%
12,0%
5,2%
7,9%
10%
5,2%
5,2%
9,0%
0%
4,5%
2,5%
3,7%
1,6%
0,4%
Foyers
REN
0,0%
0,4%
Droits
37
Les chiffres de 2010 sont également mentionnés mais ils ne portent pas sur l’intégralité des rôles et
conduisent probablement à surévaluer la proportion des revenus élevés.
On constate une modification de structure en faveur de la tranche de revenu la plus haute de la
distribution. Au titre des revenus 2005, les foyers déclarant plus de 8 millions de F.CFP de revenu
représente 8 % des foyers fiscaux, concentrent 29,5 % du revenu économique net et acquittent 66,3 %
des droits à l’IR ; au titre des revenus 2009, ils représentent désormais 9,5 % des foyers fiscaux et
supportent 72,5 % du poids de l’IRPP.
Graphique 23. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la
tranche de revenu en 2010
100%
10,5%
90%
7,1%
80%
6,0%
70%
9,2%
60%
13,4%
+ de 8 000 000
6 000 000 à 8 000 000
5 000 000 à 6 000 000
73,1%
4 000 000 à 5 000 000
12,5%
3 000 000 à 4 000 000
2 000 000 à 3 000 000
50%
18,1%
40%
30%
35,2%
8,4%
1 500 000 à 2 000 000
1 000 000 à 1 500 000
10,6%
500 000 à 1 000 000
11,0%
0 à 500 000
11,9%
20%
9,7%
10%
7,2%
9,7%
11,6%
5,0%
7,9%
4,9%
3,2%
1,4%
5,2%
4,3%
2,2%
Foyers
REN
0%
0,3%
0,4%
Droits
Source : DSF
Graphique 24. : Distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu
en métropole (2009)
38
Graphique 25. : Distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu
en Nouvelle-Calédonie (2010)
100%
90%
5% + r i c h e s
5% su i v a n t s
22%
10% su i v a n t s
80%
10% su i v a n t s
12%
70%
60%
20% su i v a n t s
59%
59%
13%
13%
13%
13%
17%
50%
13%
40%
30%
20%
18%
50% l e s r i c he s
10%
7%
7%
7%
2%
6%
2%
Part dans l'impôt brut
Part dans l'impôt net
19%
0%
Poids dans l'échelle des
revenus
Part dans le revenu brut
déclaré
Source : DSF
Les deux graphiques de distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu
permettent de mettre en évidence le degré de concentration de l’IRPP. Le premier représente la
situation métropolitaine, le second la situation calédonienne.
Il en ressort que :
- les 5 % des ménages les plus riches concentrent 22 % du revenu brut déclaré et supportent
59 % de l’impôt net ;
- à l’inverse les 50 % les moins riches concentrent 19 % du revenu brut et supportent 2 % de
l’impôt net.
Compte tenu du faible recours aux mécanismes de réduction d’impôt comparativement aux dispositifs
de déductibilité des charges du revenu global, il n’y a pas d’écart sensible entre les résultats en termes
d’impôt brut et d’impôt net.
Tableau 16 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux par tranche
de revenu économique net déclaré.
Nombre de foyers fiscaux
Tranche de revenu éco
net déclaré (F.CFP)
0 à 500 000
500 000 à 1 000 000
1 000 000 à 1 500 000
1 500 000 à 2 000 000
2 000 000 à 3 000 000
3 000 000 à 4 000 000
4 000 000 à 5 000 000
5 000 000 à 6 000 000
6 000 000 à 8 000 000
+ de 8 000 000
TOTAL
Source : DSF
2005
7 260
6 044
8 389
8 042
13 256
9 068
6 072
3 841
4 663
5 790
72 425
2006
7 733
6 656
8 779
8 565
14 047
9 586
6 392
4 106
4 970
6 416
77 250
2007
19 078
3 975
4 907
6 682
12 668
9 915
6 819
4 425
5 390
7 094
80 953
2008
7 677
6 756
9 554
9 449
15 398
11 149
7 224
4 809
5 587
7 804
85 407
2009
7
6
9
9
15
11
7
5
5
8
87
2010
936
939
462
716
648
364
538
029
841
363
836
6
6
8
9
15
11
7
5
5
8
84
733
098
256
313
383
360
857
084
993
879
956
39
Tableau 17 : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu déclaré
par tranche de revenu économique net déclaré
Revenu économique net (M de F.CFP)
Tranche de revenu éco
net déclaré (F.CFP)
0 à 500 000
500 000 à 1 000 000
1 000 000 à 1 500 000
1 500 000 à 2 000 000
2 000 000 à 3 000 000
3 000 000 à 4 000 000
4 000 000 à 5 000 000
5 000 000 à 6 000 000
6 000 000 à 8 000 000
+ de 8 000 000
TOTAL
2005
1 106
4 590
10 517
14 056
32 812
31 475
27 099
20 998
32 071
72 942
247 666
2006
1 183
5 058
11 001
14 936
34 879
33 208
28 535
22 415
34 226
82 160
267 601
2007
747
2 990
6 188
11 723
31 648
34 415
30 469
24 183
37 169
92 438
271 970
2008
1 221
5 114
12 060
16 458
38 222
38 605
32 317
26 300
38 431
101 264
309 992
2009
1
5
11
16
38
39
33
27
40
108
323
2010
254
255
955
922
841
388
662
457
282
758
774
1
4
10
16
38
39
35
27
41
116
330
095
618
471
260
154
322
069
804
330
214
337
Source : DSF
Tableau 18 : Evolution entre 2005 et 2010 des droits
par tranche de revenu économique net déclaré
Droits émis (M de F.CFP)
Tranche de revenu éco
net déclaré (F.CFP)
0 à 500 000
500 000 à 1 000 000
1 000 000 à 1 500 000
1 500 000 à 2 000 000
2 000 000 à 3 000 000
3 000 000 à 4 000 000
4 000 000 à 5 000 000
5 000 000 à 6 000 000
6 000 000 à 8 000 000
+ de 8 000 000
TOTAL
2005
0
0
2
68
450
717
779
734
1 393
8 145
12 288
2006
0
0
2
49
319
543
606
607
1 208
8 184
11 518
2007
0
0
2
54
357
614
690
675
1 338
9 624
13 354
2008
0
0
2
58
383
682
744
760
1 407
10 380
14 416
2009
0
0
2
59
381
691
806
811
1 507
11 213
15 470
2010
0
0
2
59
369
712
867
827
1 610
12 089
16 535
Source : DSF
Note de lecture : les tableaux illustrent pour chaque tranche de revenu économique net définie, la
répartition du nombre de foyers fiscaux, du revenu économique net et des droits émis. Ainsi, en 2008, les
foyers appartenant à la tranche de revenu supérieure à 8 millions de F.CFP acquittent 10 380 millions de
F.CFP de droits émis sur un total de 14 416 millions de F.CFP.
40
VIII.
QUE PERMET DE METTRE EN EXERGUE L’ANALYSE PAR REVENU DOMINANT ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
78% des foyers ne perçoivent qu’une seule source de revenu imposable
73% des foyers déclarent comme source principale de revenu des traitements ou
salaires
L’approche fait ressortir un pourcentage contrasté de non imposables selon le revenu
catégoriel : élevé pour les bénéfices agricoles (70%), sensiblement plus faible pour les
BNC (33%)
Afin de mieux cerner la typologie des foyers fiscaux, il est possible d’avoir recours à une analyse qui
se focalise sur le revenu dominant, celui-ci étant défini comme le revenu catégoriel dont le montant
déclaré net est le plus élevé et constitue plus d’un tiers de l'ensemble des revenus nets catégoriels.
Cette définition est retenue sur les revenus avant abattement (ainsi, les salaires sont retenus nets des
frais professionnels mais avant abattement)
Cette approche permet à la fois d’affiner l’analyse en proposant un angle de vue différent qui conforte
et éclaire les autres analyses du présent rapport et d’offrir une identification individuelle au travers de
situation-type en rattachant à chaque foyer une seule catégorie de revenu (tous ses revenus déclarés
sont alors assimilés à ce revenu dominant.
Graphique 26. : Répartition des foyers en fonction du nombre et de la prédominance d’une
catégorie de revenu (IR 2010)
3%
19%
78%
Absence de revenu dominant
Une seule catégorie de revenu
Plusieurs catégories de revenu
Une première donnée apparaît importante : une immense majorité de contribuables (78 %) déclare être
bénéficiaire que d’un seul revenu dominant.
8.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux
Au titre de l’année 2010, 73 % des foyers fiscaux déclarent comme source de revenu principale des
salaires et traitements. Les pensions et les retraites constituent la principale ressource déclarée pour
16 % d’entre eux. 7 % des foyers déclarent principalement des revenus professionnels non salariaux.
Sur les 86 956 foyers fiscaux plus de 80 % déclarent une seule catégorie de revenus.
41
Tableau 19 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction
du revenu dominant (base 2010)
Foyers fiscaux
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
Droits émis
Revenu économique net
Ensemble
61 605
13 714
4 182
1 139
326
1 001
81
15
29
nr
2 858
84 956
Somme
256 704 210 536
49 626 177 482
11 493 462 352
5 953 009 220
768 673 920
4 883 674 941
407 491 805
128 248 171
149 916 605
nr
26 336 380
330 335 555 027
Moyenne
4 166 938
3 618 651
2 748 317
5 226 523
2 357 895
4 878 796
5 030 763
8 549 878
5 169 538
nr
13 168 190
4 023 576
Médiane
2 952 201
2 823 910
1 654 852
2 769 867
708 324
3 453 865
2 521 574
5 544 552
3 746 532
nr
13 168 190
2 858 306
Somme
12 843 953 587
1 427 261 315
748 129 123
882 887 439
77 616 937
513 122 724
19 417 879
15 375 216
5 123 536
nr
3 638 750
16 567 952 981
Taux d'imposition
Moyenne
208 489
104 073
178 893
775 143
238 089
512 610
239 727
1 025 014
176 674
nr
1 273
195 018
Médiane
22 560
13 720
0
53 480
0
56 680
2 527
123 760
0
nr
0
17 719
Rapport
5,0%
2,9%
6,5%
14,8%
10,1%
10,5%
4,8%
12,0%
3,4%
nr
13,8%
5,0%
Moyenne
2,1%
1,5%
1,9%
4,3%
1,8%
4,8%
1,1%
5,4%
1,2%
nr
0,0%
3,4%
Note de lecture : La période de référence correspond à l’année fiscale, c’est-à-dire à la période pendant
laquelle les revenus ont été perçus. La moyenne et la médiane concernent l’ensemble des foyers (imposables et
non imposables)
Graphique 27. : Foyers et droits en fonction du revenu dominant
Droits émis
Foyers fiscaux
3%
1%
4%
7%
10%
9%
16%
73%
77%
Salaires-traitements
Pensions-retraites
Revenus professionnels non salariaux
Autres revenus
Absence de revenu dominant
Graphique 28. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant
Moyenne
Médiane
Salaires et traitements
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices ind et comm.
Revenu
Bénéfices non comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus fonciers
Ensemble
Ensemble
Impôt
Impôt médian
0
1 000 000
2 000 000
3 000 000
4 000 000
5 000 000
6 000 000
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
700 000
Note de lecture : La médiane correspond au montant qui sépare la population des foyers en proportions égales. Ainsi,
au titre des revenus acquis en 2010, 50 % des foyers fiscaux ont acquitté moins de 17 719 F.CFP d’impôt sur le revenu
et 50 % d’entre eux ont acquitté plus que ce montant. A noter que les revenus moyens et médians élevés des BA, BNC
et revenus fonciers s’expliquent par le nombre de foyers peu élevé pour ces catégories.
800 000
42
En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des contribuables est légèrement supérieur à 4 millions de
F.CFP. Le revenu médian atteint 2,8 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 195 000 F.CFP pour
l’ensemble des foyers fiscaux et à 208 000F.CFP pour les contribuables dont la source principale de
revenu est constituée par des salaires et traitements.
Sur un nombre total de 86 956 foyers fiscaux, 45 % ne sont pas imposables au titre de l’imposition des
revenus de 2010. 70 % des foyers déclarant principalement des bénéfices agricoles ne sont pas soumis
à l’imposition ; 41 % des foyers à dominance « salariale » n’acquittent pas l’impôt.
Graphique 29. : Répartition par type de revenu dominant
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
0%
10%
20%
30%
40%
Imposable
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Non imposable
Source : DSF
Note de lecture : le graphique présente pour chaque type de revenu dominant la répartition des foyers fiscaux
entre contribuables imposables et non imposables.
8.2. L’analyse sur les seuls foyers fiscaux imposables
Tableau 20 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en
fonction du revenu dominant (base 2010)
Foyers fiscaux
Ensemble
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
36 408
7 158
1 749
763
97
695
30
nr
nr
nr
nr
46 928
Somme
210 940 165 123
39 019 551 116
8 783 842 293
5 539 012 269
638 973 101
4 422 964 206
294 625 762
nr
nr
nr
nr
270 075 518 923
Revenu économique net
Moyenne
5 793 786
5 451 181
5 022 208
7 259 518
6 587 352
6 363 977
9 820 859
nr
nr
nr
nr
5 755 104
Taux d'imposition
Droits émis
Médiane
4 306 482
4 812 023
3 578 629
3 881 431
4 224 911
4 791 732
5 869 520
nr
nr
nr
nr
4 361 094
Somme
12 818 829 707
1 422 474 033
746 621 676
882 547 128
77 562 417
512 902 122
19 356 286
nr
nr
nr
nr
16 535 835 666
Moyenne
352 088
198 725
426 885
1 156 680
799 613
737 989
645 210
nr
nr
nr
nr
352 366
Médiane
Rapport
86 120
87 800
86 480
152 000
139 360
174 080
79 929
nr
nr
nr
nr
87 880
Moyenne
nr
nr
nr
nr
3,5%
2,8%
4,6%
6,4%
6,1%
6,9%
2,7%
nr
nr
nr
nr
6,1%
6,4%
6,1%
3,6%
8,5%
15,9%
12,1%
11,6%
6,6%
Source : DSF
Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits
supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).
En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré dépasse 5,8 millions de F.CFP
pour un impôt moyen de l’ordre de 352 000 F.CFP. Les foyers dont les ressources principales sont
43
constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 352 000 F.CFP. La moitié de ces
foyers paye moins de 86 000 F.CFP d’impôt sur le revenu.
Graphique 30. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu
Moyenne
Médiane
Salaires et traitements
Salaires et traitements
Revenu
Pensions et retraites
Revenu
Bénéfices ind et comm.
Pensions et retraites
Impôt
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus fonciers
Ensemble
Ensemble
Impôt médian
0
1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 7 000 000 8 000 000
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
Afin de compléter l’approche générale, il peut être utile de faire deux focus sur deux situations types
correspondant d’une part aux foyers de célibataires sans enfant (environ un tiers des foyers fiscaux) et
d’autre part au foyer composé d’un couple marié avec deux enfants.
8.3. Analyse d’un cas particulier : les célibataires sans enfant
8.3.1. Approche sur l’ensemble des foyers fiscaux
Tableau 21 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction
du revenu dominant (base 2010)
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
Foyers fiscaux
Ensemble
21 038
1 805
1 472
526
109
192
27
nr
nr
nr
1 681
26 850
Revenu économique net
Somme
Moyenne
Médiane
55 541 114 384
2 640 038
2 203 270
3 774 886 817
2 091 350
1 656 768
2 398 915 202
1 629 698
1 139 566
1 307 248 815
2 485 264
1 933 002
138 241 085
1 268 267
322 953
600 969 512
3 130 050
1 904 174
47 316 486
1 752 462
1 358 820
nr
nr
nr
nr
nr
nr
nr
nr
nr
.
.
.
63 808 692 301
2 536 363
1 974 586
Somme
2 728 739 357
107 314 653
163 309 838
121 151 625
13 099 680
66 369 141
444 632
nr
nr
nr
0
3 200 428 926
Droits émis
Moyenne
129 705
59 454
110 944
230 326
120 181
345 673
16 468
nr
nr
nr
0
119 643
Médiane
26 440
4 920
800
30 500
0
24 280
0
nr
nr
nr
0
20 000
Taux d'imposition
Rapport
Moyenne
4,9%
2,4%
2,8%
1,3%
6,8%
2,0%
9,3%
3,9%
9,5%
1,5%
11,0%
4,2%
0,9%
0,5%
nr
nr
nr
nr
nr
nr
0,0%
12,1%
2,0%
Foyers célibataires stricto sensu
L’analyse des foyers célibataires présente une très forte proportion de foyers fiscaux à dominance
« salariale ». Au titre de l’année 2010, 78 % des foyers célibataires déclarent comme source de revenu
principale des salaires et traitements. Les pensions et les retraites constituent la principale ressource
déclarée pour 7 % d’entre eux. 8 % des foyers déclarent principalement des revenus professionnels
non salariaux.
1 200 000
44
Graphique 31. : Foyers et droits en fonction du revenu dominant
Droits émis
Foyers fiscaux
1%
6%
9%
8%
2%
3%
7%
78%
86%
Salaires-traitements
Pensions-retraites
Revenus professionnels non salariaux
Autres revenus
Absence de revenu dominant
Source : DSF
Graphique 32. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant
Moyenne
Médiane
Salaires et traitements
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Pensions et retraites
Revenu
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus fonciers
Ensemble
Ensemble
0
500 000
1 000 000
1 500 000
2 000 000
2 500 000
Impôt
Bénéfices ind et comm.
3 000 000
3 500 000
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
300 000
En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des contribuables célibataires s’élève à 2,5 millions de
F.CFP. Le revenu médian atteint près de 2 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à
120 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers fiscaux et à 130 000 F.CFP pour les contribuables dont la
source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements.
350 000
45
8.3.2. Approche sur les seuls foyers fiscaux imposables
Tableau 22 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction
du revenu dominant (base 2010)
Ensemble
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
Somme
14 052
818
605
340
27
123
nr
nr
nr
nr
0
15 965
Droits émis
Revenu économique net
Moyenne
Foyers fiscaux
48 086 166 285
2 854 939 708
1 790 159 712
1 178 165 308
110 588 930
538 559 133
nr
nr
nr
nr
.
54 558 579 076
Médiane
3 422 016
3 490 146
2 958 942
3 465 192
4 095 886
4 378 530
nr
nr
nr
nr
.
3 135 224
Somme
2 887 161
3 055 002
2 258 970
2 870 820
2 598 805
3 323 360
nr
nr
nr
nr
.
2 619 839
Moyenne
2 716 541 413
106 514 765
162 572 598
120 975 625
13 075 400
66 319 581
nr
nr
nr
nr
.
3 185 999 382
Taux d'imposition
Médiane
193 321
130 214
268 715
355 811
484 274
539 184
nr
nr
nr
nr
.
171 490
Rapport
74 600
59 120
64 280
127 160
76 400
107 360
nr
nr
nr
nr
.
52 040
Moyenne
5,6%
3,7%
9,1%
10,3%
11,8%
12,3%
nr
nr
nr
nr
3,6%
2,8%
4,8%
5,9%
5,8%
6,5%
nr
nr
nr
nr
.
2,9%
5,8%
Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de
droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).
En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré atteint 3 millions de F.CFP pour
un impôt moyen de l’ordre de 171 000 F.CFP. Les foyers dont les ressources principales sont
constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 193 000 F.CFP. La moitié de ces
foyers paye moins de 74 000 F.CFP d’impôt sur le revenu.
Graphique 33. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant
Moyenne
Salaires et traitements
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Impôt médian
Médiane
Bénéfices ind et comm.
Revenu
Bénéfices non comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus fonciers
Ensemble
Ensemble
0
500000
Impôt
0
1000000 1500000 2000000 2500000 3000000 3500000 4000000 4500000
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
8.4. Analyse d’un cas particulier : les couples avec deux enfants
8.4.1. Approche sur l’ensemble des foyers fiscaux
Tableau 23 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction
du revenu dominant (base 2010)
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
Foyers fiscaux
Ensemble
4 985
216
269
46
17
23
nr
nr
0
0
43
5 599
Couples : nombre de parts=3
Revenu économique net
Somme
33 031 492 387
953 994 982
1 257 258 491
498 081 977
59 847 887
112 683 200
nr
nr
.
.
.
35 913 358 924
Moyenne
6 626 177
4 416 643
4 673 823
10 827 869
3 520 464
4 899 270
nr
nr
.
.
.
6 460 242
Médiane
5 320 639
3 656 835
3 486 600
7 953 046
1 311 082
4 123 562
nr
nr
.
.
.
5 173 528
Somme
1 278 258 087
9 976 526
60 526 250
62 009 806
4 036 238
5 370 617
nr
nr
.
.
0
1 420 177 524
Droits émis
Moyenne
256 421
46 188
225 005
1 348 039
237 426
233 505
nr
nr
.
.
0
257 874
Taux d'imposition
Médiane
33 120
0
3 960
228 180
0
0
nr
nr
.
.
0
30039
Rapport
Moyenne
3,9%
1,0%
4,8%
12,4%
6,7%
4,8%
nr
nr
4,0%
1,7%
0,5%
1,6%
5,8%
1,7%
1,8%
nr
nr
.
.
0,0%
1,7%
46
Le plus souvent actifs, 88 % des couples avec deux enfants déclarent comme source de revenu
principale des salaires et traitements. 4 % seulement des foyers déclarent principalement des pensions
et des retraites. Les revenus professionnels non salariaux constituent la principale ressource déclarée
pour 6 % d’entre eux.
Graphique 34. : Foyers et droits en fonction du revenu
Droits émis
Foyers fiscaux
1%
4%
1%
9%
6%
1%
1%
89%
88%
Salaires-traitements
Pensions-retraites
Revenus professionnels non salariaux
Autres revenus
Absence de revenu dominant
Graphique 35. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant
Moyenne
Salaires et traitements
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Impôt médian
Médiane
Bénéfices ind et comm.
Revenu
Bénéfices non comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus fonciers
Ensemble
Impôt
Ensemble
0
2 000 000
4 000 000
6 000 000
8 000 000
10 000 000
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
Note de lecture : les revenus moyens et médians élevés des BNC, BA et revenus fonciers s’expliquent par le nombre de
foyers peu élevé pour ces catégories
En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des couples avec deux enfants s’élève à 6,5 millions de
F.CFP. Le revenu médian atteint 5,2 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 258 000 F.CFP pour
l’ensemble des foyers et à 256 000 F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu
est constituée par des salaires et traitements.
1 400 000
47
8.4.2. Approche sur les seuls foyers fiscaux imposables
Tableau 24 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction
du revenu dominant (base 2010)
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus de source extérieure
Revenus de capitaux mob.
Rentes viagières
Plus Values
Absence de revenu dominant
Ensemble
Droits émis
Revenu économique net
Foyers fiscaux
Taux d'imposition
Ensemble
2 984
80
127
34
nr
nr
nr
0
0
0
0
Somme
27 344 114 833
607 579 845
981 023 339
467 979 201
nr
nr
nr
.
.
.
.
Moyenne
9 163 577
7 594 748
7 724 593
13 764 094
nr
nr
nr
.
.
.
.
Médiane
7 763 887
7 077 301
6 154 288
10 155 863
nr
nr
nr
.
.
.
.
Somme
1 276 986 550
9 953 211
60 472 854
62 000 087
nr
nr
nr
.
.
.
.
Moyenne
427 945
124 415
476 164
1 823 532
nr
nr
nr
.
.
.
.
Médiane
105 420
54 820
97 559
458 100
nr
nr
nr
.
.
.
.
3 249
29 628 838 874
8 788 026
7 411 250
1 421 898 914
409 615
89 820
Rapport
Moyenne
4,7%
1,6%
6,2%
13,2%
nr
nr
nr
2,8%
1,3%
3,4%
7,8%
nr
nr
nr
.
.
.
.
4,8%
2,7%
Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits
supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP).
En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré atteint 8,8 millions de F.CFP
pour un impôt moyen de l’ordre de 410 000 F .CFP. Les foyers dont les ressources principales sont
constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 428 000 F.CFP. La moitié de ces
foyers paye moins de 105 000 F.CFP d’impôt sur le revenu.
Graphique 36. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant
Moyenne
Médiane
Salaires et traitements
Salaires et traitements
Pensions et retraites
Pensions et retraites
Bénéfices ind et comm.
Revenu
Bénéfices ind et comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices non comm.
Bénéfices agricoles
Bénéfices agricoles
Revenus fonciers
Revenus fonciers
Ensemble
Ensemble
Impôt
Impôt médian
0
2 000 000
4 000 000
6 000 000
8 000 000
10 000 000
12 000 000
14 000 000
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000 1 200 000 1 400 000 1 600 000 1 800 000
48
IX. LA SITUATION DES DIFFERENTES PROVINCES EST-ELLE DIFFERENTE ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
La province Sud concentre 90% des foyers fiscaux et des revenus déclarés, la province
Nord 8% et la province des îles Loyauté 2%
-
Cette répartition demeure stable dans le temps mais recouvre des évolutions divergentes
sans être significative selon la nature des revenus catégoriels
-
L’exhaustivité du recensement de la population fiscale est plus facilement atteinte dans
les zones urbaines qu’en milieu rural. Cet écart concerne probablement une population
non imposable qui est déjà largement représentée parmi les foyers déclarants.
9.1. Données générales
Le graphique fait apparaître une différence de richesse entre les provinces. La proportion de foyers
non imposables constatée dans les provinces des îles et du Nord est néanmoins sous-évaluée, comme
en témoigne la comparaison entre les données du recensement et celles résultant de l’exploitation des
déclarations reçues par la DSF11. En effet, si ce rapprochement fait ressortir un taux de couverture de
73,2 %, l’écart est sensiblement plus important dans les communes des provinces précitées.
Graphique 37. : Proportions de foyers imposables et non imposables par province
100%
90%
80%
38,6%
49,7%
70%
54,2%
60%
Foyers imposables
50%
Foyers non imposables
40%
30%
61,4%
50,3%
20%
45,8%
10%
0%
Province des îles Loyauté
Province Nord
Province Sud
11 Le nombre de personnes figurant sur les déclarations est retenu (déclarants, enfants, ascendants). Par exemple, un foyer fiscal de
personnes mariées avec 2 enfants est comptabilisé pour 4 personnes . Ces comparaisons sont néanmoins à analyser avec
précaution.
49
Tableau 25 : Répartition du revenu économique déclaré par province (lieu de domicile)
Foyers
NOUMEA
KONE
POINDIMIE
POUEMBOUT
KOUMAC
BOURAIL
TOUHO
BOULOUPARIS
POYA
MONT-DORE
DUMBEA
LA FOA
VOH
PAITA
KAALA-GOMEN
FARINO
HIENGHENE
KOUAOUA
HOUAILOU
LIFOU
OUEGOA
MARE
POUM
MOINDOU
THIO
PONERIHOUEN
CANALA
SARRAMEA
YATE
ILE DES PINS
BELEP
POUEBO
OUVEA
n.r.
Population
fiscalement
couverte
Population diff pop fiscal/
recensement
pop
recensement
Population
couverte %
47 035
1 484
741
530
1 222
1 559
250
703
601
8 330
7 034
1 114
450
4 858
224
94
171
195
364
1 106
251
473
134
157
440
226
287
52
259
275
39
198
314
2 443
93 199
3 177
1 672
1 137
2 639
3 320
573
1 486
1 328
18 947
16 311
2 478
990
12 029
509
190
487
488
941
3 684
564
1 673
340
321
1 132
609
756
125
694
788
136
500
976
5 496
97 579
5 199
4 818
2 078
3 690
4 999
2 247
2 418
2 648
25 683
24 103
3 323
2 408
16 358
1 931
598
2 399
1 345
3 945
8 627
2 132
5 417
1 388
704
2 629
2 384
3 341
636
1 881
1 969
895
2 416
3 392
4 380
2 023
3 146
942
1 051
1 679
1 675
932
1 320
6 736
7 792
846
1 419
4 330
1 423
408
1 912
858
3 004
4 943
1 569
3 745
1 048
383
1 498
1 776
2 585
512
1 187
1 181
759
1 916
2 417
-5 496
95,5%
61,1%
34,7%
54,7%
71,5%
66,4%
25,5%
61,5%
50,2%
73,8%
67,7%
74,6%
41,1%
73,5%
26,3%
31,8%
20,3%
36,2%
23,9%
42,7%
26,4%
30,9%
24,5%
45,6%
43,0%
25,5%
22,6%
19,6%
36,9%
40,0%
15,2%
20,7%
28,8%
83 613
179 689
245 580
65 892
73,2%
RP 2009 et IR 2009 (RG + RS1)
Sources : ISEE et DSF
Tableau 26 : Répartition du revenu économique déclaré par province (lieu de domicile)
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel
moyen de 2005-2010
Province Sud
Foyers fiscaux Revenu declaré
75 705
242 248
80 029
261 850
72 026
265 895
88 840
302 650
92 212
317 386
90 331
322 958
19,3%
33,3%
3,6%
5,9%
Province Nord
Foyers fiscaux Revenu declaré
6 994
20 170
7 580
21 824
6 940
22 663
8 617
26 422
8 329
26 086
8 515
28 237
21,8%
40,0%
4,0%
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers fiscaux Revenu declaré Foyers fiscaux Revenu declaré
1 676
5 937
84 375
268 354
1 875
6 552
89 484
290 226
1 617
6 232
80 583
294 791
2 087
7 198
99 543
336 270
2 237
7 776
102 778
351 247
2 015
7 396
100 861
358 590
20,2%
24,6%
19,5%
33,6%
7,0%
3,8%
4,5%
3,6%
6,0%
Unités : nombre, millions de F.CFP
Source : DSF (tableaux détaillés par catégorie de revenu en annexe 4)
50
Graphique 38. : Foyers et revenu économique par province
Nombre de foyers
8%
Revenu économique déclaré
2%
8%
2%
2005
90%
90%
Nombre de foyers
8%
Revenu économique déclaré
2%
8%
2%
2010
90%
90%
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Source : DSF
La répartition par province des foyers fiscaux, tout comme celle du revenu économique déclaré, est
stable pendant la période revue : 90 % pour la province Sud, 8 % pour la province du Nord et 2 %
pour la province des Îles.
Graphique 39. : Evolution du revenu économique déclaré par province (base 100=2005)
150
140
130
120
110
100
90
80
2005
2006
2007
Province Sud
Province Nord
2008
Province Iles Loyauté
2009
2010
Ensemble
Source : DSF
Note de lecture : L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de mesurer l’évolution du volume des
revenus déclarés par province. On peut noter que les revenus de la province Nord ont tendanciellement plus
augmenté que ceux de la province Sud.
51
9.2. Focus sur la répartition par nature de revenu
En revanche, l’évolution est plus contrastée s’agissant des différents types de revenus. On peut ainsi
relever la dynamique plus forte des traitements et salaires, BIC et BNC dans la province du Nord
comparativement aux autres provinces. La province des îles Loyauté a connu pour sa part un
dynamisme plus fort des BNC et des BA que la province Sud.
Tableau 27: Répartition des salaires, traitements et des revenus des indépendants par province
(lieu de domicile)
Salaires et traitements
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel moyen de
2005-2010
Bénéfice industriels et commerciaux
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel moyen de
2005-2010
Bénéfices non commerciaux
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel moyen de
2005-2010
Bénéfices agricoles
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Evolution de 2005-2010
Taux de croissance annuel moyen de
2005-2010
Province Sud
Foyers
Montant
Province Nord
Foyers
Montant
Province Iles Loyauté
Foyers
Montant
Foyers
Ensemble
Montant
48 394
51 589
45 834
57 805
59 141
57 140
18,1%
184 196 827 461
199 748 647 654
202 189 364 630
232 096 438 118
241 178 541 758
246 381 869 269
33,8%
4 636
5 030
4 647
5 776
5 558
5 681
22,5%
16 606 755 338
17 938 133 151
18 669 923 743
21 784 722 394
21 404 644 702
23 361 807 531
40,7%
1 197
1 350
1 160
1 481
1 576
1 379
15,2%
5 101 353 622
5 578 353 855
5 298 629 099
6 047 771 628
6 464 881 624
6 161 475 398
20,8%
54 227
57 969
51 641
65 062
66 276
64 200
18,4%
205 904 936 421
223 265 134 659
226 157 917 472
259 928 932 139
269 048 068 083
275 905 152 197
34,0%
3,4%
6,0%
4,1%
7,1%
2,9%
3,8%
3,4%
6,0%
5 359
5 390
5 701
5 944
6 409
6 396
19,3%
9 473 796 933
10 271 015 268
11 134 883 820
11 347 907 403
11 535 006 434
10 915 675 084
15,2%
684
725
729
775
782
791
15,6%
1 124 626 158
1 156 947 642
1 361 120 242
1 329 279 451
1 473 639 778
1 520 906 725
35,2%
144
157
162
161
170
155
8,1%
209 396 636
247 295 949
305 310 427
296 647 038
339 350 463
248 516 118
18,7%
6 187
6 272
6 592
6 880
7 362
7 342
18,7%
10 807 819 727
11 675 258 859
12 801 314 489
12 973 833 892
13 347 996 675
12 685 097 927
17,4%
3,6%
2,9%
2,9%
6,2%
1,6%
3,5%
3,5%
3,3%
1 633
1 711
1 802
1 956
2 249
2 123
30,0%
5 230 420 339
5 327 806 252
5 870 583 031
5 907 013 938
6 400 525 048
6 318 366 336
20,8%
92
115
117
119
125
109
18,2%
229 368 674
289 840 521
307 173 931
322 233 478
287 203 307
324 546 043
41,5%
14
15
17
22
20
27
99,6%
34 615 860
33 948 459
52 844 739
57 265 072
36 643 679
58 354 984
68,6%
1 739
1 841
1 936
2 097
2 393
2 259
29,9%
5 494 404 873
5 651 595 232
6 230 601 702
6 286 512 488
6 724 372 035
6 701 267 364
22,0%
5,4%
3,9%
3,4%
7,2%
14,8%
11,0%
5,4%
4,1%
540
561
592
642
694
715
32,4%
642 494 472
691 912 785
788 036 748
700 361 637
691 939 611
721 338 813
12,3%
256
269
287
289
257
268
4,4%
173 883 101
163 392 651
197 189 458
183 425 157
168 164 494
180 045 979
3,5%
11
10
10
15
18
16
41,6%
2 641 759
5 313 924
1 722 383
1 954 035
4 006 957
3 409 119
29,0%
808
840
889
946
969
999
23,6%
819 019 332
860 619 360
986 948 590
885 740 829
864 111 063
904 793 911
10,5%
5,8%
2,3%
0,9%
0,7%
7,2%
5,2%
4,3%
2,0%
Source : DSF
Graphique 40. : Evolution des salaires et des traitements par province (lieu de domicile)
(base 100=2005)
150
140
130
120
110
100
90
80
2005
2006
2007
Province Sud
Province Nord
2008
Province Iles Loyauté
2009
Ensemble
2010
52
Les traitement et salaires qui représentent le revenu le plus important pour l’ensemble des ménages
suivent globalement une pente analogue. La divergence constatée en 2010 conduisant à un écart plus
marqué entre la province Nord et la province des Îles loyauté.
X. QUELS SONT LES EFFETS DU BAREME ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Un barème dont les effets redistributifs sont avérés
-
Un barème modifié en 2005 qui n’a pas pris en compte les effets de l’inflation pour
l’ensemble des ménages
-
Il en résulte un alourdissement de la charge fiscale à la fois pour les bas revenus et les
revenus les plus élevés et donc, une concentration de la charge sur les hauts revenus qui
s’accentue
Le barème est l’instrument par excellence de la progressivité de l’impôt et constitue à ce titre un
instrument redistributif. Il est sous-tendu par le concept d’équité verticale selon lequel les personnes
disposant de revenus plus élevés doivent supporter une charge fiscale plus importante. Il s’oppose à la
notion de flat tax, impôt à taux proportionnel unique s’appliquant quel que soit le niveau de revenu.
De fait, l’augmentation du taux marginal d’imposition en fonction du revenu net imposable conduit
effectivement à ce que, toutes choses étant égales par ailleurs, les foyers ayant un revenu net
imposable plus modeste supportent une charge fiscale proportionnellement moindre que celles des
ménages plus aisés.
Il convient de relever qu’en situation d'inflation les seuils en valeur réelle des tranches fiscales
diminuant avec la valeur de la monnaie, la pression fiscale des impôts progressifs augmente (effet
multiplicateur de l'inflation). Une indexation sur l’évolution des prix du montant des seuils
d’imposition permet d’éviter cet effet induit par le hiatus naturel existant entre évolution nominale et
réelle et qui se traduit mécaniquement par un effet d’aubaine pour les finances publiques.
10.1 Les évolutions du barème
C’est en 2005 qu’a été réalisée la réforme du barème de l’impôt sur le revenu calédonien par la
délibération n°154 du 28 décembre 2005. Le barème n’avait en effet pas été réévalué depuis 1985.
Cette réforme était ciblée sur les ménages dont les revenus annuels imposables se situaient entre 1,8 M
de F.CFP et 4,5 M de F.CFP, autrement dit les classes moyennes. Elle a profité à 24 700 foyers sur
35 390, soit 69,7 % d’entre eux. Les gains potentiels ont pu atteindre 44 % de la charge d’impôt.
Tableau 28 : Comparaison des barèmes avant/après la réforme de 2005
Anciennes tranches
Nouvelles tranches
Revenu
Taux
Revenu
Taux
Inférieur à 1
Néant
Inférieur à 1
Néant
De 1 à 1,3
5%
De 1 à 1,8
4%
De 1,3 à 1,6
10 %
De 1,6 à 2,2
15 %
De 1,8 à 3
12 %
De 2,2 à 2,8
20 %
De 2,8 à 4,5
30 %
De 3 à 4
25 %
Supérieur à 4,5
40 %
Supérieur à 4,5
40 %
En millions de F.CFP
53
Cette réforme s’est toutefois accompagnée d’une réforme en sens contraire.
Une réduction d’impôt de 15 % initialement plafonnée à 100 000 F CFP puis à 150 000 F.CFP (à
compter des revenus 2003) avait été instituée pour compenser l’absence de prise en compte de
l’inflation faute d’indexation du barème. Celle-ci, au motif qu’elle était surabondante par rapport à la
révision du barème a été supprimée par la loi du pays n°2006-1 du 24 janvier 2006. Elle s’est traduite
par un alourdissement de la charge fiscale de l’ordre de 1,1 Md de F.CFP. Les effets propres de la
réforme du barème ont en conséquence été sensiblement limités.
Au total, le coefficient d’inflation (1,42 entre 1985 et 2005) n’a été appliqué ni à la première, ni à la
dernière tranche du barème de 4,5 millions, laquelle se serait élevée à 6,390 millions.
La non indexation de la première tranche tient à la comparaison avec la métropole. En effet, la
situation des foyers calédoniens en l’absence de revalorisation des limites de celle-ci étant encore plus
avantageuse que celles des foyers disposant de revenus analogues en métropole.
En revanche, la tranche d’imposition de 40 % est désormais atteinte en Nouvelle-Calédonie dès 4,5 M
de F.CFP de revenu net imposable, alors qu’en métropole, elle ne l’est qu’à partir de 8 M de F.CFP12.
Il apparaît donc que la tranche des revenus compris entre 4,5 et 8 M de F.CFP est plus taxée dans le
système calédonien que dans le système métropolitain.
Tableau 29 : Comparaison entre le barème calédonien et celui de la métropole
Barème NC
Barème Métropole (2011)
Tranches d'imposition
Taux
Tranches d'imposition
Taux
Moins de 1 000 000
0%
Moins de 711 575
de 1 000 000 à 1 800 000
4%
de 711 575 à 1 419 570
0%
de 1 800 000 à 3 000 000
12%
de 1 419 570 à 3 152 743
14%
de 3 000 000 à 4 500 000
25%
de 3 152 744 à 8 452 264
30%
plus de 4 500 000
40%
plus de 8 452 265
41%
5,50%
en F.CFP
source : DSF
Graphique 41. : Comparaison entre les barèmes calédonien et métropolitain (2011)
45
45
Barème NC
40
40
Barème Métro
35
35
30
30
25
25
%
10
12 7 956 921 FCFP
6000
5000
4000
3000
2000
0
0
Tranches de revenu
(milliers de F.CFP)
5
1000
6000
5000
4000
3000
2000
0
0
1000
5
9000
10
8000
15
9000
15
8000
20
7000
20
7000
%
54
Notamment, pour un quotient familial (revenu net global imposable/nombre de parts) de 5,8 millions,
le barème calédonien conduit à une imposition plus forte qu’en métropole, ainsi que le démontre les
exemples suivants :
Tableau 30 : Exemples d’écart d’imposition entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie
Revenu net
imposable
Impôt brut en
NC
Taux moyen
Célibataire
(Quotient familial calculé pour 1 part)
5 000 000
751 000
8 000 000
1 951 000
12 000 000
3 551 000
16 000 000
5 151 000
20 000 000
6 751 000
Marié 1 enfant
(Quotient familial calculé pour 2,5 parts)
12 000 000
1 677 500
16 000 000
3 277 500
18 000 000
4 077 500
20 000 000
4 877 500
24 000 000
6 477 500
Marié 2 enfants
(Quotient familial calculé pour 3 parts)
15 000 000
2 253 000
18 000 000
3 453 000
20 000 000
4 253 000
24 000 000
5 853 000
28 000 000
7 453 000
32 000 000
9 053 000
Impôt brut en
métropole
Taux moyen
Ecart
d'imposition
entre la
NouvelleCalédonie et la
métropole
Ecart en %
15,0%
24,4%
29,6%
32,2%
33,8%
835 760
1 735 760
3 324 818
4 964 818
6 604 818
16,7%
21,7%
27,7%
31,0%
33,0%
-84 760
215 240
226 182
186 182
146 182
-11%
11%
6%
4%
2%
14,0%
20,5%
22,7%
24,4%
27,0%
1 939 401
3 139 401
3 739 401
4 339 401
5 852 045
16,2%
19,6%
20,8%
21,7%
24,4%
-261 901
138 099
338 099
538 099
625 455
-16%
4%
8%
11%
10%
15,0%
19,2%
21,3%
24,4%
26,6%
28,3%
2 507 281
3 407 281
4 007 281
5 207 281
6 694 454
8 334 454
16,7%
18,9%
20,0%
21,7%
23,9%
26,0%
-254 281
45 719
245 719
645 719
758 546
718 546
-11,29%
1,32%
6%
11%
10%
8%
NB : à partir d'un QF (Revenu net imposable/Nbre de parts) de 5,8 millions, le barème calédonien impose une taxation plus forte qu'en métropole
10.2 L’impact du barème
Un premier impact du barème actuel et de sa non-indexation est l’augmentation du nombre et de la
proportion de foyers imposables.
55
Graphique 42. : Evolution du nombre de foyers imposables et non imposables
100 000
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
foyers imposables
foyers non imposables
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2005
2006
2007
2008
2009
2010*
* le nombre de rôles émis au titre des revenus 2010 est à ce jour incomplet
Note de lecture : le graphique n’est pas pertinent pour 2010 dès lors qu’à ce jour les données sont
partielles et ne portent que sur un nombre limité de rôles émis.
Une simulation de la prise en compte de l’évolution des prix depuis 1985 et depuis la réforme de
2005 conduirait aux barèmes actualisés suivant :
Tableau 31: Comparaison entre les barèmes de 1985, 2005 et des simulations de barème
actualisés de l’évolution des prix
barème précédent (revenus 1985 à
2005)
Tranches
Taux
barème précédent actualisé selon
IPC de 2005 à 2010
Tranches
Taux
barème précédent actualisé selon
IPC de 1985 à 2010
Tranches
Taux
Moins de 1 000
0%
Moins de 1 100
0%
Moins de 1 600
0%
de 1 000 à 1 300
5%
de 1 100 à 1 430
5%
de 1 600 à 2 070
5%
de 1 300 à 1 600
10%
de 1 430 à 1 760
10%
de 2 070 à 2 550
10%
de 1 600 à 2 200
15%
de 1 760 à 2 420
15%
de 2 550 à 3 510
15%
de 2 200 à 2 800
20%
de 2 420 à 3100
20%
de 3 510 à 4 460
20%
de 2 800 à 4 500
30%
de 3 100 à 4 950
30%
de 4 460 à 7 180
30%
plus de 4 500
40%
plus de 4 950
40%
plus de 7 180
40%
+9,9%
+59,5%
barème actuel (revenus 2006 à
2010)
Tranches
Taux
Moins de 1 000
0%
de 1 000 à 1 800
4%
de 1 800 à 3 000
12%
de 3 000 à 4 500
25%
plus de 4 500
40%
On voit que l’actualisation depuis 1985 aurait conduit comparativement au barème métropolitain à
accroître encore davantage le nombre de non imposables (augmentation significative du seuil
d’entrée) tout en rapprochant le seuil de la dernière tranche de celui connu en métropole. L’impact
aurait été d’accentuer la concentration de l’IRPP au détriment des classes moyennes.
Il aurait également eu une seconde incidence : un impact redistributif plus marqué.
56
L’impact redistributif du barème peut être visualisé au travers de deux représentations graphiques.
En premier lieu, la concentration comparée du revenu brut déclaré et de l’impôt résultant du
barème : plus la courbe des droits s’écarte de celle des revenus, plus l’effet est redistributif.
Graphique 43. : Concentration comparée du revenu déclaré et de l’impôt
(IR 2010)
100%
Les 60% des foyers déclarant les plus faibles revenus concentrent 4% de l'impôt résultant du
barème
90%
Les10%
suivants... 4%
Les10%
suivants... 7%
80%
70%
60%
première bissectrice = distribution la plus
égalitaire
50%
40%
30%
20%
Les 10%
suivants... 72%
Les10%
suivants...
10%
0%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Proportion des ménages classés selon le revenu déclaré (net des frais) croissant
Revenu net déclaré
Droits
bissectrice
En second lieu, la comparaison des taux marginaux moyens sur la période 2005-2009.
Graphique 44. : Taux marginaux d’imposition moyens à l’IR13
25%
23,5%
21,4%
20,5%
20%
15%
13,6%
2009
2005
12,2%
11,5%
10,5%
2006
10%
9,1%
7,7%
6,1%
8,8%
6,6%
6,5%
5,4%
4,2%
5%
2,2%
1,5%
1,9%
5,2%
3,3%
3,2%
0,9%
0,0%
0,0%
0%
0,1%
1,9%
1,0%
0,0%
0,0%
1er décile 2ème décile 3ème décile 4ème décile
5ème décile 6ème décile
7ème décile 8ème décile
9ème décile 10ème décile
13 A chaque foyer correspond un taux marginal d’imposition (0 ; 4 ; 12 ; 25 et 40 %) La moyenne de ces taux est reportée par décile
57
Ces représentations permettent de constater qu’au fil des années l’effet redistributif sur le bas de
barème tend à s’éroder légèrement. Cela tient notamment à la non-indexation des tranches hautes et
basses du barème. En revanche, le poids global de la fiscalité tend à croitre proportionnellement plus
rapidement pour les foyers les plus aisés.
XI. QUELLE EST LA DYNAMIQUE DE LA DEPENSE FISCALE ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Des charges déductibles du revenu global qui augmentent en moyenne de 2,1% par an
et représentent en 2010, 4 Mds de F.CFP
-
Les réductions et crédits d’impôts ont plus que doublé entre 2005 et 2010 atteignant
150 M de F.CFP. Cette dynamique s’explique à la fois par la création de nouveaux
dispositifs mais aussi par la croissance des investissements défiscalisés. Ce dernier
dispositif ne concerne cependant qu’un nombre très réduit de bénéficiaires
-
Ces dispositifs représentent un enjeu budgétaire de près de 25% du rendement de
l’IRPP
-
La légitimité et l’impact économique de ces mesures méritent d’être évalués
Comparativement à la métropole, le système calédonien d’imposition privilégie les charges
déductibles du revenu par rapport aux réductions et crédits d’impôt (ces derniers n’existant pas en
Nouvelle-Calédonie). En impactant directement le revenu net imposable et non l’impôt dû, ces
dispositifs privilégient proportionnellement davantage les tranches supérieures.
11.1 Les charges déductibles du revenu global
Ainsi qu’on l’a rappelé infra, le revenu brut global est corrigé d’un certain nombre de charges.
Celles ci en érodant l’assiette du barème constituent des correctifs représentatifs de dépenses
fiscales.
Rappels des dispositifs existants :
Mesures
Conditions de déductibilité
Plafond de déduction
par foyer fiscal
Dépenses en faveur des familles
Pensions alimentaires, prestations
compensatoires (sous forme de
rentes ou en capital versées sur une
période supérieure à 12 mois) et
contributions aux charges du
mariage
Article 128 c)
Pour les pensions alimentaires versées en l’absence d’une
décision de justice, le bénéficiaire doit être dans un état de
besoin caractérisé et les déductions opérées par la partie
versante doivent être compatibles avec le niveau de ses
ressources.
Non plafonné
Non cumul de la déduction d’une pension alimentaire et de la
comptabilisation comme personne à charge de la personne
bénéficiaire de la pension.
Frais de garde des enfants
Enfants de moins de 7 ans, structure agréée et emploi à temps
plein des 2 parents.
Article 128 i)
Obligation de joindre un justificatif.
500 000 F.CFP
quel que soit le
nombre d’enfants
Salaires nets augmentés des cotisations sociales
1 320 000 F.CFP
Salaires versés aux gens de maison
Article 128 f)
58
Dépenses relatives à l’immobilier
Intérêts
d’emprunt
pour
la
construction,
l’acquisition,
l’agrandissement ou les grosses
réparations
Immeuble situé en Nouvelle-Calédonie.
Etre propriétaire de l’habitation et en faire sa résidence
principale.
Article 128 b)
Pour les habitations
situées à Nouméa :
500 000 F.CFP par an
et pour les dix
premières annuités.
Sans limitation de
durée et de montant
pour les autres
communes.
Immeuble situé en Nouvelle-Calédonie.
Paiements sur travaux de grosses
réparations, d’amélioration et de
ravalement,
d’agrandissement,
dépenses
d’entretien
ou
de
revêtement de surfaces
Article 128 h)
Etre propriétaire de l’habitation et s’en réserver la jouissance (à
titre principal ou secondaire).
Travaux réalisés par un professionnel.
1 000 000 F.CFP
Achèvement de l’immeuble depuis plus de 2 ans pour certaines
dépenses (agrandissement, dépenses d’entretien ou de
revêtement de surfaces, construction d’un garage ou mur de
soutènement …).
Dépenses diverses
Cotisations volontaires versées au
titre de contrats de retraite
Article 128 d) 1°
Lorsque le plafond des cotisations de retraite obligatoires et
complémentaires, salariales et patronales, n’est pas atteint dans
le cadre de la détermination du revenu catégoriel (ex : TS,
bénéfices
des
professions indépendantes),
déduction
complémentaire possible sous les mêmes conditions jusqu’à
concurrence du plafond ci-contre.
3 277 000 F.CFP
(Plafond évolutif puisque
fixé à 10 fois le montant du
salaire plafond CAFAT)
Obligation de joindre une attestation de déductibilité fiscale.
Autres cotisations sociales
Article 128 d) 2°
Primes couvrant le risque maladie, maternité ou invalidité-décès
et non déduites du revenu net déclaré.
Primes d’assurance-vie
Liées à la durée effective du contrat (d’au moins 8 ans) et à la
nature du contrat.
Article 128 e)
Obligation de joindre une attestation de déductibilité fiscale
établie par l’assureur.
Non plafonné
275 000 F.CFP
Tableau 32 : Evolution entre 2005 et 2010 des charges déductibles du revenu global
et de leur coût fiscal (en F.CFP)
IR RG 2005
Nature de la dépense
Intérêts d'emprunt habitation
Travaux sur habitation*
Pensions alimentaires
Frais de garde des enfants
Salaires versés aux gens de maison
Cotisations sociales
Primes d'assurance vie
TOTAL
Nombre de bénéficiaires
Nombre de
Montant des
foyers
charges retenu
12
7
3
1
7
13
18
64
28
635
5 696
035
3 385
680
2 266
395
406
317
2 650
443
3 379
902
3 564
407 21 349
345
314 725
605 758
370 763
597 250
292 830
692 761
693 002
567 089
IR RG 2008
Coût fiscal de
la mesure
764 527 242
593 938 365
435 713 558
25 796 903
550 558 150
710 504 333
526 312 655
3 607 351 206
Nombre de Montant des Coût fiscal de la
foyers
charges retenu
mesure
14 239 7 022 333 316
6 887 3 323 207 922
3 870 2 493 046 774
1 708
555 688 871
7 458 3 056 767 434
13 876 2 980 333 283
20 325 3 823 208 201
68 363 23 254 585 801
33 729
931 358
619 661
503 910
62 038
656 393
490 434
583 441
3 847 237
016
162
948
128
234
150
666
304
59
IR RG 2009
Nature de la dépense
Nombre de
Montant des
foyers
charges retenu
Intérêts d'emprunt habitation
Travaux sur habitation*
Pensions alimentaires
Frais de garde des enfants
Salaires versés aux gens de maison
Cotisations sociales
Primes d'assurance vie
TOTAL
Nombre de bénéficiaires
14
7
3
1
7
13
21
70
38
721
7 386
233
3 532
999
2 662
780
598
511
3 105
701
2 730
448
4 043
393 24 060
173
874 495
677 986
333 363
702 583
731 948
548 007
848 415
716 797
IR RG 2010
Coût fiscal de
la mesure
931 358 016
619 661 162
503 910 948
62 038 128
656 393 234
490 434 150
583 441 666
3 847 237 304
Nombre de Montant des Coût fiscal de la
foyers
charges retenu
mesure
15 143 7 761 807 753
7 325 3 584 549 832
4 166 2 771 531 825
1 797
644 450 525
7 531 3 167 130 586
14 124 2 591 102 478
21 063 4 015 734 922
71 149 24 536 307 921
39 546
998 075
649 099
526 710
66 376
700 601
456 122
611 077
4 008 062
716
649
464
240
144
308
386
907
*y c. les travaux sur immeubles historiques
Source : rôle général
Evolution moyenne des charges retenues
Evolution moyenne du coût
Evolution moyenne du nombre de bénéficiaires
2,8%
2,1%
6,9%
Graphique 45. : Evolution des charges déductibles du revenu
9 000
8 000
+36,3%
millions de F.CFP
7 000
Intérêts d'emprunt habitation principale
Travaux sur habitation
Pensions alimentaires
Frais de garde des enfants
Salaires versés aux gens de maison
Cotisations sociales
Primes d'assurance vie
6 000
5 000
4 000
3 000
-23,3%
2 000
1 000
+58,5%
0
2005
2008
2009
2010
Graphique 46. : Evolution du nombre de foyers bénéficiant des charges déductibles du revenu
25 000
20 000
Intérêts d'emprunt habitation principale
Travaux sur habitation
15 000
Foyers
Pensions alimentaires
Frais de garde des enfants
Salaires versés aux gens de maison
10 000
Cotisations sociales
Primes d'assurance vie
5 000
0
2005
2008
2009
2010
60
Le coût fiscal des charges déductibles du revenu global a progressé de 11,1 % entre 2005 et 2010 (soit
+2,1 % par an en moyenne). Toutes les catégories de charges ont progressé entre 2005 et 2010 à
l’exception des contrats de retraite et de couverture sociale pour lesquels on enregistre une diminution
(-8,5 % par an en moyenne). Cette évolution à la baisse s’explique par la prise en compte de ces
cotisations de retraite et sociales au niveau de la détermination du revenu catégoriel pour les gérants de
société et non plus au niveau du revenu global à compter des revenus de 2007.
On peut également relever la forte croissance du coût fiscal des charges pour intérêts d’emprunt au
titre de la résidence principale (+30 % en montant pour un nombre de foyers fiscaux bénéficiaires en
hausse de 19 %), qui témoigne non seulement d’un marché actif, mais surtout d’un marché spéculatif.
La question se pose de savoir si l’absence totale de plafonnement de la déductibilité des intérêts n’a
pas eu pour conséquence d’accentuer ce caractère spéculatif.
11.2. Les réductions d’impôt
Rappel des dispositifs existants :
Mesures
Montant de la
réduction
Date de création
Conditions d’octroi
1989
Construction ou acquisition d’un
logement neuf à titre d’habitation
principale.
Au titre des investissements
immobiliers
Article 136 II 1°
Réduction
unique
l’année
construction ou d’acquisition.
Au titre du mécénat
Dons effectués au profit de certains
organismes d’intérêt général dont la
gestion est désintéressée, ayant leur siège
ou une installation fixe en NouvelleCalédonie et dont l’activité doit avoir des
retombées significatives en NouvelleCalédonie.
2008
Article Lp 136-3
de
Obligation de joindre une attestation de
dons.
Au titre d’une
compensatoire
prestation
2007
Article 136 II 3°
Au titre de l’investissement
réalisé dans certains secteurs
économiques
2002
Article Lp 45 ter 2
5 % du prix
d’acquisition ou
du prix de
revient
Plafond de la réduction
par foyer fiscal
200 000 F.CFP lorsque
l’immeuble est situé à
Nouméa, Dumbéa ou
Mont-Dore
400 000 F.CFP pour les
autres communes
60 % du montant
du don
(70 % pour les
versements
effectués avant
le 31 décembre
2009)
15 % du revenu net global
imposable
Prestation compensatoire versée sous
forme de capital sur une période
maximale de 12 mois à partir du
jugement définitif.
25 % du montant
des versements
4 000 000 F.CFP de
versements sur l’ensemble
de la période de 12 mois,
soit une réduction
plafonnée à 1 000 000
F.CFP
Participation à une société translucide
(SNC ou SCI) qui apporte des
financements dans un programme
d’investissement agréé
45 % si
l’investissement
se situe sur
Nouméa,
Dumbéa, Païta
et Mont-Dore et
60 % sur les
autres
communes
Aucun plafond, toutefois
l’avantage fiscal est
diminué de la rétrocession
accordée au promoteur, soit
une réduction d’impôt nette
de 13,05 % si le CI est à
45% et de 18% si le CI est
de 60 %
Tableau 21 : Réductions d'impôt (en F.CFP)
Nature de la dépense
Don aux œuvres (mécénat)
Réduction d'impôt en faveur du logement
Versement d'une prestation compensatoire
Crédit d'impôt lié à la défiscalisation
TOTAL
Nombre de
foyers
0
374
0
n.r.
n.r.
IR RG 2005
Montant des
réductions
retenu
0
71 459 704
0
22 375 591
93 835 295
Coût fiscal de Nombre de
la mesure
foyers
0
43 388 716
0
22 375 591
65 764 307
1 505
395
47
n.r.
n.r.
IR RG 2008
Montant des
Coût fiscal
réductions
de la
retenu
mesure
29 026 351 25 768 052
98 606 445 47 719 407
18 702 225 11 697 271
48 265 884 48 265 884
194 600 905 133 450 614
61
Nature de la dépense
Nombre de
foyers
Don aux œuvres (mécénat)
Réduction d'impôt en faveur du logement
Versement d'une prestation compensatoire
Crédit d'impôt lié à la défiscalisation
TOTAL
1 556
291
38
n.r.
n.r.
IR RG 2009
Montant des
Coût fiscal de Nombre de
réductions
la mesure
foyers
retenu
44 242 062
41 355 926
1 115
78 376 033
30 277 091
191
13 632 644
8 120 634
43
18 148 220
18 148 220
n.r.
154 398 959
97 901 871
n.r.
IR RG 2010
Montant des
Coût fiscal
réductions
de la
retenu
mesure
40 163 427 36 974 832
49 668 566 22 524 007
16 532 424 10 986 413
84 778 874 84 778 874
191 143 291 155 264 126
Source : rôle général
Graphique 47. : Evolution du nombre de foyers bénéficiant de réductions d’impôt
1 800
1 600
1 400
Foyers
1 200
Don aux œuvres (mécénat)
1 000
Réduction d'impôt en faveur du
logement
800
Versement d'une prestation
compensatoire
600
400
200
0
2005
2008
2009
2010
Graphique 48. : Evolution des réductions d’impôt
120
100
millions de F.CFP
Don aux œuvres (mécénat)
80
Réduction d'impôt en f aveur du
logement
60
Versement d'une prestation
compensatoire
Crédit d'impôt lié à la défiscalisation
40
20
0
2005
2008
2009
2010
Les réductions et crédits d’impôt ont progressé en moyenne annuelle de 18,7 % entre 2005 et 2009.
La hausse constatée s’explique par la création de nouvelles déductions fiscales intervenue en 2007
(réduction d’impôt au titre des prestations compensatoires) et 2008 (réduction d’impôt mécénat), mais
également par l’évolution du montant moyen de la dépense fiscale liée aux investissements dans les
projets défiscalisés qui a fortement progressé depuis 2005. On relèvera à cet égard, le nombre très
limité de bénéficiaires du crédit d’impôt lié à la défiscalisation (moins de 11 bénéficiaires chaque
année).
62
11.3. Les bénéficiaires de ces dispositifs
La classification des foyers en fonction du nombre de niches auxquelles ils ont recours confirme
l’existence d’une corrélation positive entre le revenu et le recours à des niches fiscales. Autrement dit,
plus un foyer a des revenus élevés, plus il est bénéficiaire en nombre, en montant et,
proportionnellement aux autres contribuables, en allégement de sa facture fiscale finale.
Graphique 49. : Nombre de niches utilisées et revenu des foyers
25
14,0%
12,0%
10,0%
15
8,0%
6,0%
10
4,0%
Taux d'imposition moyen
Revenu (millions de F.CFP)
20
taux moyen d'imposition (moyenne)
Revenu moyen
Revenu médian
5
2,0%
0
0,0%
0
1
2
3
4
5
6
Nombre de niches utilisées
Source : RG 2010
C’est la conséquence logique de la conjonction des effets de la progressivité de l’impôt résultant du
barème et du fait qu’il s’agit, pour la plupart de ces dispositifs, d’une réduction du revenu global
imposable dont on rappelé infra les conséquences spécifiques.
On peut à cet égard relever l’effort consenti au profit du secteur du logement. En effet, plusieurs
mesures concourent à soutenir l’activité de celui-ci :
- déductibilité des charges d’emprunt au titre de la résidence principale,
- déductibilité de certaines charges liées à des travaux d’habitation,
- réduction d’impôt en faveur du logement,
- exonération des revenus fonciers de 100 %, pendant 10 ans, lorsque les immeubles sont
situés sur les communes autres que celles de Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore et de 50 % dans
ces derniers cas.
Un examen critique du bilan coût (environ 1,7 milliard de F.CFP)/avantage de ces différentes mesures
s’impose à l’évidence, d’autant qu’elles s’ajoutent à de nombreuses autres dispositions favorables dont
bénéficie le même secteur ou le même type d’investissement (par exemple mesures en faveur d’un
primo accédant –prêt à taux zéro, allégement des droits d’enregistrement et de manière plus générale
absence d’impositions des plus-values immobilières).
En premier lieu, on peut s’interroger sur l’utilité de maintenir plus avant l’exonération totale ou
partielle des revenus fonciers.
Ensuite, la question de l’opportunité de maintenir une déduction des intérêts d’emprunt, se pose. A cet
égard, il peut être noté que cette incitation supprimée en métropole en 1997, a été réintroduite
récemment mais sous la forme d’un crédit d’impôt de 40 %, mais avec une limite annuelle de 447 487
F.CFP (3 750€) pour une personne seule, 894 975 F.CFP (7500€), pour un couple marié ou pacsé,
limites majorées de 59 665 F.CFP (500€) par personne à charge. De plus, la prise en compte de ce
crédit d’impôt est limitée aux 5 ou 7 premières annuités du prêt.
63
Par ailleurs, la déduction relative aux travaux de l’habitation représente une dépense fiscale
significative, alors que son contrôle est très difficilement maîtrisable et souvent source de contentieux.
De plus, cette mesure peut être source d’inégalité de traitement entre les contribuables propriétaires de
leur habitation, en leur permettant de diminuer leur base imposable, tout en améliorant leur patrimoine
(donc leur capital) et les contribuables locataires, qui n’ont pas eu les moyens d’investir et sont écartés
de fait de la mesure, sans moyen de réduire de leur base imposable, les frais engendrés par le
logement.
Cette mesure, comme celle relative aux intérêts d’emprunt, avait eu pour objectif surtout de relancer le
BTP, à une époque où celui-ci était particulièrement morose. Ainsi la loi du pays du 17 janvier 2000,
avait rehaussé le montant déductible de 500 000 F.CFP à 1 million, en réservant uniquement la
déduction pour les travaux effectués par un professionnel. Dans le même sens, la loi du pays du 21
novembre 2003 a autorisé la prise en compte de certains travaux de construction (garage, etc.), ainsi
que les dépenses d’aménagement de cuisine, lorsqu’ils sont réalisés par un professionnel. La question
du soutien au BTP ne se posant plus aujourd’hui dans les mêmes termes, la pérennité du dispositif
pourrait être mise en débat.
Outre le secteur de l’immobilier, il pourrait être examiné l’utilité de conserver l’avantage fiscal dont
bénéficient les placements en assurance-vie (celui-ci a depuis longtemps été supprimé en métropole)
dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie ne bénéficie d’aucune retombée économique et fiscale
pour les fonds collectés auprès des clients calédoniens. La déduction des primes d’assurance-vie avait
été instituée en 1982, comme une mesure sociale, pour aider les contribuables à épargner sur du long
terme, et à se constituer ainsi un substitut de retraite. A cette époque, la déduction des cotisations
retraite volontaires n’était pas encore prévue, de fait, les sorties de contrat se faisaient généralement
sous forme de rentes viagères.
Aujourd’hui, la mesure a perdu son caractère social pour devenir un simple produit financier de
placement et les contribuables après avoir déduit les cotisations retraite, peuvent, s’il disposent de
ressources suffisantes, chercher une déduction complémentaire dans l’assurance-vie, ce qui leur
permet d’en faire financer une partie par le budget. Cette déduction intéresse d’ailleurs les hauts
revenus puisque l’avantage dépend de leur taux d’imposition.
Ainsi, un contribuable imposé au taux moyen de 30 %, verra l’assurance-vie financée d’un tiers par
l’impôt, sachant que les revenus d’intérêt sont dans le même temps exonérés si le délai de détention de
8 ans est respecté. Cette déduction n’apparaît donc plus aujourd’hui justifiée, puisqu’elle contribue
notamment à financer un placement dont les produits ne sont pas imposés, d’autant plus qu’elle a pour
effet pervers de drainer l’épargne des calédoniens à l’extérieur, sans contrepartie pour la collectivité.
XII.
COMMENT EST ORGANISEE L’IMPOSITION DES RCM ENTRE L’IRPP, L’IRCDC ET
L’IRVM ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
Une articulation complexe liée à la sédimentation historique qui crée des distorsions
importantes en termes de niveau d’imposition entre les RCM et les autres revenus, ces
derniers échappant majoritairement à une imposition progressive
-
Une différence de modalités d’imposition entre les types de RCM en fonction de leur
origine
12.1. Le rappel du cadre juridique
L’imposition des revenus de capitaux mobiliers est essentiellement réalisée par le biais de l’impôt sur
le revenu des valeurs mobilières (IRVM) et de l’impôt sur le revenu des créances, dépôts et
cautionnements (IRCDC), impôts cédulaires institués respectivement en 1924 et en 1939. Cette
imposition en amont est le plus souvent libératoire de l’impôt sur le revenu. Lorsque le caractère
libératoire n’est pas prévu, les revenus des RCM sont imposés de façon résiduelle à l’impôt sur le
revenu progressif (par exemple, dividendes et intérêts de source métropolitaine).
64
-
l’IRVM concerne tous les revenus tirés de la participation au capital d’une société dont le
siège social est situé en Nouvelle-Calédonie, soit directement (les dividendes), soit
indirectement (jetons de présence, etc.). Les dividendes de sociétés calédoniennes, issus d’une
distribution régulière sont libératoires de l’impôt sur le revenu pour les personnes physiques
(article 111-III du code des impôts) et sont exonérés d’impôt sur les sociétés, lorsqu’ils sont
versés à une personne morale soumise à l’IS (article 9 I du code des impôts).
-
l’IRCDC concerne essentiellement les revenus de l’épargne liquide, liés à des placements à
revenu fixe, lorsque le créancier a son domicile en Nouvelle-Calédonie : intérêts des créances,
cautionnements, comptes courants, dépôts à terme. Les intérêts de dépôt à terme effectués
auprès des établissements de crédit de la place et les intérêts de compte courant d’associé,
versés dans la limite du taux d’intérêt légal, qui ont supporté l’IRCDC, sont libératoires de
l’impôt sur le revenu des personnes physiques (article 111-IV du code des impôts).
Tableau 33 : Evolution des taux de l’IRVM et de l’IRCDC
IRVM
IRCDC
10 % + 2.5 % centimes additionnels communaux 12 %
et 0.75 % de CES (depuis 1990) = 13.25 %
IRCDC abrogé en 1973 et rétabli en 1980
au taux de 8 %, porté à 12 % en 1985,
puis abaissé à nouveau à 8 % en 1994.
L’essentiel des revenus de capitaux mobiliers échappe donc à l’imposition sur le revenu
progressif.
12.2. Les effets pervers du système actuel
En effet, en 2009 seuls 239 millions, représentant 0,07 % du total des revenus bruts déclarés, ont été
pris en compte au travers de l’IRPP.
Ne supportent en réalité l’impôt progressif que les revenus qui ne peuvent pas bénéficier d’un
prélèvement libératoire ce qui se réduit pour l’essentiel aux dividendes versés par des sociétés
métropolitaines ou les intérêts issus d’obligations.
Le maintien global du rendement de l’IRVM et de l’IRCDC (en dépit d’un fléchissement au cours des
deux dernières années) est révélateur d’une certaine capacité fiscale, puisque retirer des revenus de
l’épargne mobilière, suppose des capitaux investis et donc une capacité financière liée à un réemploi
de revenu.
Or, une partie significative des distributions échappe à tout impôt personnel, par une utilisation
optimisée de l’article 536 bis du code des impôts, tel qu’il a été introduit en 1992.
En effet, jusqu’en 1992, l’article 536 du code des impôts, dans le but de renforcer les capitaux propres
des entreprises, prévoyait que lorsqu’une société (A) souscrit au capital d’une autre société (B) par la
voie d’une augmentation de capital ou d’un apport à la nouvelle société, la société A bénéficie d’une
exonération de dividendes versés à ses propres actionnaires à concurrence de la distribution imposable
à l’IRVM qui lui a été faite auparavant par la société B. La distribution de B vers A est certes imposée
mais la distribution de A à ses actionnaires est exonérée dans cette même proportion.
S’il s’agit de 2 sociétés calédoniennes, on constate un cumul de 2 exonérations :
-
la franchise à l’impôt sur les sociétés, prévue par l’article 9 du code des impôts
-
et la franchise à l’IRVM, par le biais de l’article 536.
En 1992, les élus ont souhaité étendre l’exonération à l’ensemble des participations le bénéfice de
l’article 536, par la création de l’article 536 bis.
12.3. Les effets induits
Dès lors, en cas de distribution successive de dividendes, l’imposition à l’IRVM a lieu dans les
conditions suivantes :
65
soit une société B, dont le capital est détenu à 70 % par une société A, souscrit de la façon suivante :
-
15 % par apport en société
-
25 % par augmentation de capital
-
30 % par acquisition d’actions à un tiers
-
70 % au total
les 2 sociétés ont leur siège à Nouméa, la société B distribue un dividende de 100 000 F.CFP : la part
de A sera de 70 000 F.CFP, sous déduction de l’IRVM à 13,25 %, soit 70 000 – 9 275 =
60 725 F.CFP, cette part sera exonérée d’IS entre les mains de A (article 9 du code).
la société A distribue à son tour un dividende de 80 000 F.CFP, provenant pour :
-
60 725 F.CFP de la société B
-
19 275 F.CFP de sa propre activité
Pour cette société A, l’imposition des dividendes sera la suivante :
-
Distribution :
80 000 F.CFP
-
Dividendes exonérés :
60 725 F.CFP
-
Dividendes taxables à l’IRVM :
19 275 F.CFP = 2 553 F.CFP d’IRVM dû.
L’exemple d’intégration recherché en 1992 peut être illustré par le schéma suivant :
dividendes nets
société X
IRVM
dividendes nets
société Y
IRVM
dividendes nets
société Z
IRVM
Société holding W reçoit dividendes nets des sociétés dont elle est
associée, ne paye pas d'IS (art. 9) sur les dividendes reçus
Redistribution
distributions à une personne distributions à une personne
par la société
morale : exonération d'IS physique : exonération à l'IR
W, holding
(art. 9) et exonération
(art. 111) et exonération à
(SNC) à ses
d'IRVM (art. 536 ou 536 bis)
l'IRVM (art. 536 bis)
associés
si SNC translucide (à l'IR) = les répartitions seraient imposées à l'IS et à l'IRPP
L’institution du texte en 1992, avait répondu au besoin de création d’un mini régime d’intégration
fiscale, pour faciliter la vie des sociétés, au-delà de la simple confortation des capitaux propres. Le
schéma ci-dessus a en fait été optimisé lorsque les distributions en cascade interviennent avec
l’interposition de sociétés en nom collectif ayant opté pour l’IS, car dans ce cas les associés personnes
physiques (généralement, on crée une SNC avec des porteurs de parts personnes physiques) ne payent
strictement aucun impôt personnel, ni en matière d’IRVM, ni à l’impôt sur le revenu puisque l’article
111 III du code des impôts prévoit l’exonération des dividendes.
L’aboutissement à une exonération complète à l’impôt sur le revenu, de la personne physique, par le
caractère purement artificiel de l’interposition d’une SNC ayant opté à l’IS distribuant des sommes
considérables (plusieurs centaines de millions) à des associés personnes physiques semble constituer
une incohérence au regard de l’équité fiscale et de la réelle capacité fiscale de la personne physique.
Ceci, d’autant plus que cette personne physique (gérante associée), de par la législation actuelle est
déjà en mesure d’arbitrer favorablement la fiscalité des ses revenus d’activité en ventilant la répartition
entre salaires et dividendes, afin de limiter la pression fiscale maximum de ceux-ci à 13,25 % au lieu
de l’intégration au barème progressif.
66
Exemple réel, tiré d’un foyer fiscal d’un couple marié avec 2 enfants, dont le conjoint est gérant
associé dans une SELARL :
REVENU
Monsieur
CHARGES
Madame
RF
Ensemble
2 720 386
charges déductibles du revenu global :
pensions
alimentaires
intérêts d'emprunt
retenus
720 000
TS
22 430 500
6 000 000
déduction
cotisations
sociales
-2 314 752
-1 913 011
travaux effectués
sur l'habitation
1 000 000 (déclarés 1 245 248 F)
-800 000
-408 698
salaires aux gens
de maison
1 320 000 (déclarés 2 249 577 F)
abattement de
20%
-1 800 000
-735 658
cotisations sociales
complémentaires
Total salaires
nets
17 515 748
2 942 632
déduction de 10%
Total revenus nets catégoriels
20 458 380
500 000 (déclarés : 1 576 663 F)
523 604
prime assurancevie
23 178 766
275 000 (déclarée : 1 200 000 F)
Total charges
4 338 604 (déclarées : 7 515 092 F)
IMPOSITION
RNGI
18 840 162
Impôt sur 3 parts
3 789 000
Taux d'imposition sur revenu brut
12,16%
Taux d'imposition sur RNGI
20,11%
En intégrant les 140 000 000 F.CFP à l’IR progressif, qui ont été perçus en dividendes par le conjoint
(dont le revenu réel est de 150 000 000 F CFP), tout en diminuant de ce montant l’impôt payé en
amont (IS + IRVM, soit un taux de 39,27 %14, ce qui représente 54 978 000 F.CFP), l’IR au barème
progressif (intégration de 85 022 000 F.CFP en revenus) donnerait les résultats suivants :
REVENU
CHARGES
Monsieur
Madame
RF
Ensemble
charges déductibles du revenu global :
2 720 386
RCM (dividendes
diminués de l'impôt,
IS + IRVM, payé en
amont)
pensions
alimentaires
85 022 000
720 000
TS
22 430 500
6 000 000
intérêts d'emprunt
retenus
déduction cotisations
sociales
-2 314 752
-1 913 011
travaux effectués
sur l'habitation
1 000 000 (déclarés 1 245 248 F)
-800 000
-408 698
salaires aux gens
de maison
1 320 000 (déclarés 2 249 577 F)
abattement de 20%
-1 800 000
-735 658
cotisations
sociales
complémentaires
523 604
Total salaires nets
17 515 748
2 942 632
20 458 380
prime assurancevie
275 000 (déclarée : 1 200 000 F)
108 200 766
Total charges
déduction de 10%
Total revenus nets catégoriels
IMPOSITION
500 000 (déclarés : 1 576 663 F)
4 338 604 (déclarées : 7 515 092 F)
sans RCM
avec RCM
RNGI
18 840 162
103 862 162
Impôt sur 3 parts
3 789 000
37 797 800
Taux d'imposition sur revenu brut
12,16%
34,93%
Taux d'imposition sur RNGI
20,11%
36,39%
14 Si bénéfice IS = 100, IS à 30 % = 30, dividendes : 100-30 = 70, IRVM à 13.25 % = 9.275, soit une pression fiscale de 39,27 % sur
100
67
Il y a donc un déséquilibre entre l’imposition des revenus du travail, les plus représentatifs (76,2 %) de
la masse soumise à l’impôt, des revenus mixtes (capital et travail) des professions indépendantes
(5,9 % de l’ensemble) et des revenus fonciers (2,6 %) et enfin des revenus de valeurs mobilières
soumis pour environ 24 milliards15 à des taux très attractifs (8 % et 13,25 %), là où les prélèvements
libératoires se situent en métropole aujourd’hui à 30,1 %, alors que l’imposition au barème progressif
est plus que résiduelle, puisqu’elle n’affecte qu’une masse financière restreinte.
Il y aurait un intérêt certain à entièrement rénover la fiscalité de l’épargne, qui repose actuellement sur
3 impôts distincts (l’IRVM, l’IRCDC et l’IR), qui se sont empilés au fil du temps, sans avoir
forcément une grande cohérence entre eux, alors que ces impôts concernent les mêmes revenus, ce qui
ne facilite pas leur application et laisse ainsi des portes ouvertes à des schémas d’optimisation fiscale.
En outre, la connaissance exhaustive de l’IRVM et de la taxation en amont par les services fiscaux,
commence réellement à s’effriter. En effet, à compter de 1992, au moment de l’extension de
l’exonération, le service était encore en capacité de tenir à jour un tableau des distributions intervenues
afin de suivre dans le temps la première taxation à l’IRVM. Toutefois, aujourd’hui, ce suivi est
particulièrement complexe et il est devenu lacunaire, aussi dans le cas où la redistribution intervient de
façon très éloignée dans le temps, le service n’est plus en mesure et à même de vérifier la taxation en
amont, il y donc un risque réel de perte de l’assiette fiscale.
XIII.
QUELLE EST L’ARTICULATION DES CHAMPS RESPECTIFS DE L’IRPP ET DE LA CES ?
LES FAITS SAILLANTS :
-
La CES, un prélèvement initialement ciblé sur les revenus du travail des actifs mais
dont l’assiette s’est progressivement élargie à d’autres revenus
-
Un prélèvement qui devrait être refondé juridiquement
-
Un prélèvement aux modalités de mise en œuvre variables et donc pesant de manière
inégale selon la nature et le niveau de rémunération
-
Un prélèvement qui ne constitue pas en l’état un socle d’imposition minimum et général
pesant sur l’ensemble des revenus quelle que soit leur nature
La contribution exceptionnelle de solidarité a été instituée par la délibération n°521 du 25 janvier 1983
afin de contribuer au financement du régime d’assurance chômage. Elle a été reconduite d’année en
année jusqu’à une délibération n°100 du 20 avril 1989 qui l’a pérennisée.
Elle est due par l’ensemble des personnes physiques exerçant une activité professionnelle ou percevant
des revenus fonciers, les revenus de remplacement étant exclus (pensions et retraites). Elle s’applique
depuis 1991 aux revenus de valeurs mobilières soumis à l’IRVM (mais pas à ceux soumis à l’IRCD),
en englobant à la fois les revenus d’actions versés aux personnes physiques et aux personnes morales.
On constate ainsi une mutation progressive de cette imposition initialement ciblée sur les revenus du
travail des actifs et qui progressivement voit son assiette s’élargir à d’autres revenus sans lien direct
avec le financement du régime d’assurance chômage. Pour autant, cette évolution est loin d’être
achevée car de nombreux revenus échappent encore à ce prélèvement.
15 On prend comme hypothèse que l’IRCDC concerne avant tout les personnes physiques, et on retient 15 % de la base reconstituée
à l’IRVM
68
Cette mutation n’est pas sans lien avec un imbroglio juridique relevé par la chambre territoriale des
comptes de Nouvelle-Calédonie dans son rapport public de 2004.
« La contribution exceptionnelle de solidarité (CES) avait été instituée en 1983, pour contribuer au
financement du régime d’assurance chômage.
Depuis cette date, elle avait connu un certain nombre de vicissitudes, certes sans effet sur les
contribuables, en changeant six fois d’affectation avant, qu’en 1996, il ne soit décidé de l’abroger et
de la remplacer par la contribution sociale (CS), affectée, pour l’essentiel, au financement du régime
local d’assurance maladie,
La délibération correspondante fut annulée en décembre 1996 par le tribunal administratif de
Nouméa, rétablissant ainsi la CES dont l’affectation fut, de nouveau modifiée en 1999.
Or en 2002, le jugement du tribunal administratif a été infirmé par la cour d’appel de Paris, validant
de ce fait la création de la contribution sociale et l’abrogation de la contribution exceptionnelle de
solidarité.
Pourtant, c’est exactement l’inverse qui est appliqué : la CES est toujours perçue et la CS ne l’a
jamais été. »
La situation, dénoncée par la chambre territoriale des comptes en 2004, perdure encore aujourd’hui…
Le tableau ci-après compare les modalités d’imposition d’un revenu moyen annuel net de 4 M de
F.CFP. Il fait clairement apparaître le champ différent selon les types de revenus, mais il met
également en lumière des modalités de déductibilité inégales dont la cohérence et la logique peuvent
prêter à interrogation.
On décèle ainsi des imperfections de conception qui constituent potentiellement des sources
d’inégalité et donc d’inéquité entre contribuables.
Le revenu moyen annuel, toutes catégories confondues, se situe à 4 millions annuels, en net
Imposition salaires
Imposition BIC
Imposition BA
Imposition BNC
Imposition retraites
Imposition RF
Imposition RCM
Pas de CES
30 000 F non déductible
du RF
si IRVM, CES à
0,75%
= 30 000 F,
si IRCDC,
CES = 0
CES, à 0,75%
si fonctionnaire,
0,75% sur la
totalité
rémunération
cotisations
salariales incluses
33 330 F,
toutefois la CES
est déduite du
salaire à
déclarer par le
salarié pour l'IR
si gérant
majoritaire, 0,75%
sur la totalité de la
rémunération
30 000F
4 000 000 * 0,75% =
30 000 F, déductible du bénéfice
si salarié du privé,
salaire brut
la CES se calcule
mensuel
sur la base
~361 300, base
excédant le
annuelle CES
plafond mensuel
290 400F,
de 337 100 F
CES : 2 178 F
mensuel
Il est à remarquer que la différence de champ entre l’IRPP et la CES peut inciter à minorer l’assiette
de l’un ou de l’autre des prélèvements. Une illustration peut être trouvée en matière de revenu foncier.
L’article 62 III du code des impôts, issu d’une délibération de 1989, prévoit que les revenus nets
perçus sur des immeubles neufs, bénéficient d’une exonération de 100 %, pendant 10 ans, lorsque les
immeubles sont situés sur les communes autres que celles de Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore. Pour
ces dernières communes, c’est un abattement de 50 % qui s’applique.
Compte tenu de l’existence de cette exonération, la DSF ne connaît pas le volume des revenus s’y
rapportant, puisque dans ce cas, le plus souvent, les déclarations ne sont même pas déposées, faute de
prélèvements à l’impôt sur le revenu. En principe, ces revenus restent soumis à la CES, mais avec un
taux à 0,75 %, la plupart des cabinets comptables chargés de l’établissement de ces déclarations pour
des revenus de placement locatifs, conseillent à leurs clients de ne pas les souscrire.
69
Ainsi les mesures fiscales prises en matière d’impôt sur le revenu à l’égard de certains revenus
fonciers conduisent par contrecoup à minorer le rendement de la CES.
Par ailleurs, cette contribution est éloignée dans son champ de ce que pourrait être une contribution
sociale généralisée.
Tableau 34 : Assiette comparée de la CES et d’une CSG
CES
Revenus fonciers
Revenus de capitaux
mobiliers
Salaires
Pensions, retraites
Bénéfices des professions
indépendantes
Plus-values
professionnelles
Plus-values sur cessions
de droits sociaux
Plus-values immobilières
Revenus < à 600 000 F
exonérés
Revenus soumis à
l’IRCDC : exonérés
Revenus soumis à l’IRVM :
taxés, y compris les
dividendes versés aux
personnes morales
Revenus déclarés à l’IR :
exonérés
Assiette incluant les
cotisations sociales (non
connue), impôt prélevé par
l’employeur pour les
salaires > au plafond
CAFAT et au 1er franc pour
les fonctionnaires payés
par les collectivités locales
(si salaire versé par l’Etat,
pas de CES)
Assiette exonérée
Bénéfices inférieurs à
600 000F, exonérés
Assiette exonérée
Impôt inexistant
Impôt inexistant
CSG
er
Revenus fonciers
Taxables au 1 franc
Revenus de capitaux
mobiliers
Taxables au 1 franc à
l’IRCDC, à l’IRVM (dans
l’absolu, il faudrait exclure
les personnes morales), à
l’IR
Salaires
Taxables au 1 franc, pas
de différenciation secteur
privé/secteur public
Abattement de 3% en
métropole
er
er
Impôt déductible à hauteur
de 5% à l’IR
Pensions, retraites
Taxables 1er franc
Bénéfices des professions
indépendantes
Plus-values
professionnelles
Plus-values sur cessions
de droits sociaux
Plus-values immobilières
Taxables 1er franc
er
Taxables 1 franc
Impôt inexistant, à créer à
l’IR
Impôt inexistant, à créer
70
*
*
*
Que retenir de cet état des lieux qui constitue une première étape du chantier de la réforme de la
fiscalité directe ? Sept caractéristiques majeures peuvent être mises en exergue en guise de
conclusion :
•
La place modeste de la fiscalité directe des revenus dans les ressources fiscales de la
Nouvelle-Calédonie, alors même que la potentialité d’un élargissement de l’assiette et des
redevables est réelle.
•
La forte influence d’un système métropolitain qui demeure singulier et rare parmi les pays
développés, tant par la proportion comparativement élevée de foyers non imposables, que
par les effets de redistribution horizontaux du quotient familial.
•
L’approche essentiellement progressive de l’imposition des revenus d’activité et de
remplacement à rapprocher de l’approche proportionnelle de l’imposition des autres
revenus comme ceux de l’épargne, voire à la minoration (revenus fonciers) ou l’absence
de taxation d’autres revenus issus du capital qui peuvent être significatifs (plus-values).
•
L’absence de socle minimum de taxation générale proportionnelle des revenus des
ménages qui exclut par conséquent une part significative de la population du champ de la
participation aux charges publiques en fonction de leur capacité contributive.
•
Une articulation complexe et globalement peu cohérente des différents prélèvements
directs existants, pour certains de conception archaïque, qui est source d’inégalité devant
l’impôt et donc d’inéquité sociale et économique.
•
Le dynamisme des niches fiscales, et par conséquent de la dépense fiscale en résultant,
dont la légitimité et l’efficacité économique sont sujettes à interrogation et dont les effets
sont concentrés sur les ménages les plus aisés.
•
Un système qui préserve plus que d’autres les ménages modestes mais également les
ménages les plus aisés pour autant que leurs revenus ne soient pas exclusivement
composés de revenus d’activité ou de remplacement et qui au total pèse plutôt sur les
classes moyennes, nonobstant la réforme du barème intervenue en 2005.
C’est dire que les pistes de réforme potentielle sont nombreuses et variées.
C’est la première fois qu’autant de données relatives à l’imposition des revenus auront été rendues
publiques en Nouvelle-Calédonie. On peut souhaiter que cet exercice de transparence inédit par son
ampleur, rendu possible par un travail remarquable de dévouement et de mobilisation des équipes de la
DSF, éclaire utilement un débat qui se doit avant tout d’être rationnel.
Les choix d’évolution nécessitent à l’évidence de reposer sur une vision politique, économique et
budgétaire cohérente, en particulier lorsqu’il s’agira de définir le type de progressivité et de
redistribution souhaité.
Au final, elle implique d’avoir une conception claire et partagée par le plus grand nombre de ce que le
principe de l’égalité devant les charges publiques posé par l’article XIII de la déclaration des droit de
l’homme et du citoyen signifie pour les calédoniens.
Jean-Pierre Lieb
Inspecteur Général des Finances
-Annexes-
Annexe 1 : Délibération du congrès n°145 du 1er septembre 2011 relative à la réforme globale de la
fiscalité
Annexe 2 : Définitions & précisions statistiques
Annexe 3 : Déclaration d’impôt sur le revenu consolidée (2009)
Annexe 4 : Statistiques par province
Annexe 1
Délibération du congrès n°145 du 1er septembre 2011 relative à la réforme globale de la fiscalité
Annexe 2
Définitions et précisions statistiques
Avertissement
Le traitement statistique couvrant la période 2005-2010 porte sur les données fiscales issues du
dépouillement exhaustif annuel des déclarations des revenus. Les données pour chaque année sont extraites
du rôle général et des rôles supplémentaires disponibles fin octobre 2011. La période étudiée comporte deux
ruptures méthodologiques qui concernent les années 2007 et 2010. Ces ruptures s’expliquent exclusivement
par la délimitation plus étroite des champs d’analyse. A titre d’exemple, pour l’année 2010, 2 rôles ont été
émis (le rôle général et le premier rôle supplémentaire) au titre des revenus 2010 contre 5 au titre des revenus
2009 ; pour l’année 2007, l’exhaustivité n’a pu être assurée pour des nécessités de services, ce sont ainsi les
déclarations d’environ 17 000 foyers non imposables qui n’ont pas été saisies.
A noter également qu’un changement de barème est intervenu sur les revenus perçus en 2006.
Le revenu
Le revenu économique : le revenu économique est la somme des revenus catégoriels déclarés. Les différents
revenus catégoriels isolables dans la déclaration fiscale sont :
– les salaires et traitements ;
– les pensions et retraites ;
– les revenus professionnels non salariaux16 : bénéfices industriels et commerciaux
bénéfices non commerciaux (BNC) et bénéfices agricoles (BA)
– les revenus fonciers
– les revenus des capitaux mobiliers bruts (RCM)
– les revenus de source extérieure
– les revenus différés
– les plus-values professionnelles
– les rentes viagères (total net avant abattements liés à l’âge du crédit rentier)
(BIC),
Le revenu économique net : il s’agit du revenu privilégié pour les comparaisons entre revenus catégoriels
puisque les salaires sont retenus nets des frais professionnels (forfait et frais réel) mais avant abattement.
Le revenu net global imposable (RNGI) est le revenu après déduction des charges (par exemple des frais de
garde d’enfants) et des abattements. Il sert de base à l’application du barème.
Le Quotient familial : il s’agit du rapport entre le revenu net global imposable et le nombre de parts
(RNGI/parts)
Le revenu dominant : Le revenu dominant est défini comme le revenu catégoriel dont le montant est le plus
élevé et constitue plus d’un tiers de l’ensemble des revenus nets catégoriels. Cette définition s’applique ici aux
revenus tels que retenus pour le calcul du revenu économique net.
L’impôt et le taux d’imposition
L’impôt brut : impôt issu du barème, sur le revenu net global imposable (RNGI), avant déductions et
imputations.
L’impôt net : impôt après réductions et imputations et y compris les pénalités, après prise en compte du seuil de
recouvrement (10 000 F.CFP)
Les droits : impôt sans prise en compte du seuil de recouvrement ni des pénalités (mais après réductions et
imputations) = droits calculés.
16
application du forfait au chiffre d’affaires déclaré ou résultat déclaré au réel
Les droits émis : impôt avec prise en compte du seuil de recouvrement, sans prises en compte des pénalités.
Taux d’imposition (net)17 = droits émis sur le revenu économique (net). Il peut être calculé par foyer ou sur
l’ensemble d’une population. Dans ce dernier cas, il est à distinguer de la moyenne des taux d’imposition (le
taux d’imposition est calculé pour chaque entité puis la moyenne de ces taux est effectuée).
Le taux marginal d’imposition correspond au taux appliqué sur la dernière tranche de revenu. Il permet
d’identifier le taux d’imposition auquel sera soumis tout revenu supplémentaire. Le taux marginal est défini par
foyer fiscal en fonction du quotient (RNGI/part).
17
Parfois qualifié de taux « réel » d’imposition par opposition au taux « marginal »
Annexe 3
Déclaration d’impôt sur le revenu consolidée (2009)
Annexe 4 :
Statistiques par province
2005 (Nombre,F.CFP)
Nature des revenus
Revenus fonciers soumis à la c.e.s
Revenus de capitaux mobiliers
Plus-values professionnelles
Traitements et salaires (bruts)
Pensions, retraites et rentes (bruts)
Rentes viagères à titre onéreux
Revenus différés
Revenus de source extérieure
B.I.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Régime du réel
Total BIC
B.A.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BA
B.N.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BNC
Total revenus
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
4 134
422
12
48 394
14 263
302
nr
637
5 999 979 279
254 941 006
108 562 071
184 196 827 461
35 538 111 504
272 864 768
nr
521 523 247
275
14
nr
4 636
1 010
nr
0
21
315 712 548
3 487 632
nr
16 606 755 338
1 703 444 862
nr
0
9 445 670
18
nr
0
1 197
281
nr
0
nr
14 734 819
nr
0
5 101 353 622
570 405 646
nr
0
nr
4 427
438
13
54 227
15 554
308
nr
665
6 330 426 646
259 283 612
110 245 560
205 904 936 421
37 811 962 012
274 252 684
8 292 783
533 679 015
4 453
749
157
5 359
5 420 184 006
2 937 475 368
1 116 137 559
9 473 796 933
574
102
nr
684
609 329 659
466 605 584
nr
1 124 626 158
116
27
nr
144
107 361 598
99 950 701
nr
209 396 636
5 143
878
166
6 187
6 136 875 262
3 504 031 653
1 166 912 811
10 807 819 727
506
34
540
428 130 745
214 363 726
642 494 472
255
nr
256
163 048 569
nr
173 883 101
11
0
11
2 641 759
0
2 641 759
773
35
808
593 821 074
225 198 258
819 019 332
1 179
454
1 633
1 710 287 066
3 520 133 273
5 230 420 339
61
31
92
73 294 558
156 074 116
229 368 674
11
nr
14
6 526 131
nr
34 615 860
1 251
488
1 739
1 790 107 755
3 704 297 118
5 494 404 873
75 705
242 247 813 862
6 994
20 169 618 550
1 676
5 936 890 251
84 375
268 354 322 664
Source : DSF
2006 (Nombre,F.CFP)
Nature des revenus
Revenus fonciers soumis à la c.e.s
Revenus de capitaux mobiliers
Plus-values professionnelles
Traitements et salaires (bruts)
Pensions, retraites et rentes (bruts)
Rentes viagères à titre onéreux
Revenus différés
Revenus de source extérieure
B.I.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Régime du réel
Total BIC
B.A.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BA
B.N.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BNC
Total revenus
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
4 301
415
11
51 589
15 036
333
39
644
6 467 124 037
299 783 622
84 487 938
199 748 647 654
38 032 262 540
301 025 700
99 816 632
525 793 234
313
11
nr
5 030
1 085
nr
nr
26
378 336 486
1 222 224
nr
17 938 133 151
1 870 096 848
nr
nr
14 033 322
17
nr
nr
1 350
315
nr
0
nr
17 579 042
nr
nr
5 578 353 855
660 240 270
nr
0
nr
4 631
429
13
57 969
16 435
339
40
675
6 863 039 564
301 114 676
94 317 908
223 265 134 659
40 562 599 658
302 250 605
106 287 811
543 713 676
4 509
729
152
5 390
5 942 087 079
3 083 380 727
1 245 547 462
10 271 015 268
611
102
12
725
662 869 258
443 980 539
50 097 845
1 156 947 642
128
25
nr
157
133 977 702
99 348 875
nr
247 295 949
5 249
856
167
6 272
6 738 934 039
3 626 710 141
1 309 614 679
11 675 258 859
528
33
561
469 627 133
222 285 652
691 912 785
268
nr
269
163 282 474
nr
163 392 651
nr
0
nr
nr
0
nr
806
34
840
638 223 531
222 395 829
860 619 360
1 279
433
1 711
1 961 735 966
3 366 070 286
5 327 806 252
84
30
115
119 511 582
170 328 939
289 840 521
12
nr
15
14 161 751
nr
33 948 459
1 375
466
1 841
2 095 409 299
3 556 185 933
5 651 595 232
80 029
261 849 675 661
7 580
21 823 954 747
1 875
6 552 301 600
89 484
290 225 932 008
Source : DSF
2007 (Nombre,F.CFP)
Nature des revenus
Revenus fonciers soumis à la c.e.s
Revenus de capitaux mobiliers
Plus-values professionnelles
Traitements et salaires (bruts)
Pensions, retraites et rentes (bruts)
Rentes viagères à titre onéreux
Revenus différés
Revenus de source extérieure
B.I.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Régime du réel
Total BIC
B.A.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BA
B.N.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BNC
Total revenus
Source : DSF
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
4 465
374
17
45 834
12 236
342
73
590
6 861 351 050
288 074 731
368 481 934
202 189 364 630
37 330 632 081
315 832 312
235 323 320
512 587 362
332
17
0
4 647
772
nr
nr
29
408 580 614
2 765 234
0
18 669 923 743
1 667 990 688
nr
nr
22 514 047
27
nr
0
1 160
225
nr
nr
nr
18 508 336
nr
0
5 298 629 099
540 935 741
nr
nr
nr
4 824
393
17
51 641
13 233
349
81
628
7 288 440 000
290 935 376
368 481 934
226 157 917 472
39 539 558 510
319 841 348
265 160 062
541 574 113
4 808
725
168
5 701
6 269 859 482
3 185 801 280
1 679 223 057
11 134 883 820
626
88
15
729
726 472 683
497 322 554
137 325 005
1 361 120 242
133
28
nr
162
176 044 525
112 092 645
nr
305 310 427
5 567
841
184
6 592
7 172 376 689
3 795 216 479
1 833 721 320
12 801 314 489
550
42
592
524 793 680
263 243 068
788 036 748
286
nr
287
196 538 820
nr
197 189 458
nr
0
nr
nr
0
nr
846
43
889
723 054 884
263 893 706
986 948 590
1 378
423
1 802
2 180 445 336
3 690 137 695
5 870 583 031
91
26
117
138 217 427
168 956 505
307 173 931
12
nr
17
13 313 160
nr
52 844 739
1 482
454
1 936
2 331 975 922
3 898 625 780
6 230 601 702
72 026
265 895 151 019
6 940
22 663 240 359
1 617
6 232 382 218
80 583
294 790 773 595
2008 (Nombre,F.CFP)
Nature des revenus
Revenus fonciers soumis à la c.e.s
Revenus de capitaux mobiliers
Plus-values professionnelles
Traitements et salaires (bruts)
Pensions, retraites et rentes (bruts)
Rentes viagères à titre onéreux
Revenus différés
Revenus de source extérieure
B.I.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Régime du réel
Total BIC
B.A.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BA
B.N.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BNC
Total revenus
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
4 714
289
nr
57 805
16 389
347
45
700
7 278 323 205
232 746 475
71 815 200
232 096 438 118
43 922 066 801
330 903 068
136 426 129
626 299 595
360
nr
nr
5 776
1 249
nr
0
38
446 770 888
nr
nr
21 784 722 394
2 323 421 932
nr
0
29 854 513
28
nr
0
1 481
366
nr
0
nr
20 970 464
nr
0
6 047 771 628
767 881 267
nr
0
nr
5 103
297
nr
65 062
18 004
353
45
747
7 746 064 557
233 376 187
nr
259 928 932 139
47 013 370 000
332 101 497
136 426 129
661 465 211
5 101
698
145
5 944
6 974 242 727
3 303 682 083
1 069 982 592
11 347 907 403
681
81
13
775
897 526 451
375 049 474
56 703 526
1 329 279 451
130
30
0
161
172 536 715
124 110 323
0
296 647 038
5 912
810
158
6 880
8 044 305 893
3 802 841 880
1 126 686 118
12 973 833 892
602
40
642
530 759 529
169 602 108
700 361 637
287
nr
289
181 417 054
nr
183 425 157
15
0
15
1 954 035
0
1 954 035
904
42
946
714 130 618
171 610 211
885 740 829
1 536
419
1 956
2 413 795 973
3 493 217 964
5 907 013 938
88
31
119
128 208 856
194 024 623
322 233 478
17
nr
22
19 903 777
nr
57 265 072
1 642
455
2 097
2 561 908 606
3 724 603 882
6 286 512 488
88 840
302 650 301 568
8 617
26 421 795 045
2 087
7 198 003 920
99 543
336 270 100 533
Source : DSF
2009 (Nombre,F.CFP)
Nature des revenus
Revenus fonciers soumis à la c.e.s
Revenus de capitaux mobiliers
Plus-values professionnelles
Traitements et salaires (bruts)
Pensions, retraites et rentes (bruts)
Rentes viagères à titre onéreux
Revenus différés
Revenus de source extérieure
B.I.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Régime du réel
Total BIC
B.A.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BA
B.N.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BNC
Total revenus
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
4 967
274
11
59 141
17 292
412
36
727
8 048 855 023
239 069 421
117 999 610
241 178 541 758
47 949 910 131
362 564 295
144 871 317
716 242 233
366
nr
nr
5 558
1 190
nr
nr
44
464 552 965
nr
nr
21 404 644 702
2 250 115 586
nr
nr
35 986 988
30
nr
0
1 576
415
0
nr
nr
26 025 934
nr
0
6 464 881 624
902 394 346
0
nr
nr
5 364
277
12
66 276
18 897
414
38
776
8 539 433 923
239 148 319
118 049 610
269 048 068 083
51 102 420 062
363 495 698
145 601 480
754 680 435
5 649
643
118
6 409
7 468 499 806
3 068 648 476
997 858 152
11 535 006 434
676
95
12
782
827 498 284
533 565 739
112 575 755
1 473 639 778
141
27
nr
198 974 584
122 011 225
nr
170
339 350 463
6 465
765
132
7 362
8 494 972 674
3 724 225 441
1 128 798 560
13 347 996 675
658
36
694
547 383 745
144 555 866
691 939 611
256
nr
257
167 855 989
nr
168 164 494
18
0
18
4 006 957
0
4 006 957
932
37
969
719 246 692
144 864 371
864 111 063
1 790
458
2 667 406 659
3 733 118 390
100
25
120 454 198
166 749 108
18
nr
21 999 498
nr
1 908
485
2 809 860 355
3 914 511 680
2 249
6 400 525 048
125
287 203 307
20
36 643 679
2 393
6 724 372 035
92 212
317 385 524 881
8 329
26 085 723 516
2 237
7 776 128 984
102 778
351 247 377 382
Source : DSF
2010 (Nombre,F.CFP)
Nature des revenus
Revenus fonciers soumis à la c.e.s
Revenus de capitaux mobiliers
Plus-values professionnelles
Traitements et salaires (bruts)
Pensions, retraites et rentes (bruts)
Rentes viagères à titre onéreux
Revenus différés
Revenus de source extérieure
B.I.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Régime du réel
Total BIC
B.A.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BA
B.N.C.
Régime du forfait
Régime du réel simplifié
Total BNC
Total revenus
Province Sud
Province Nord
Province Iles Loyauté
Ensemble
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
Foyers
Montant
5 109
295
14
57 140
17 312
407
58
762
8 378 245 606
266 513 102
128 720 074
246 381 869 269
48 569 021 528
396 096 783
126 532 105
755 281 802
382
11
0
5 681
1 210
nr
nr
55
495 296 685
11 051 311
0
23 361 807 531
2 298 779 757
nr
nr
38 039 991
30
nr
0
1 379
396
0
nr
nr
29 019 500
nr
0
6 161 475 398
878 084 685
0
nr
nr
5 521
308
14
64 200
18 918
415
60
825
8 902 561 790
283 771 107
128 720 074
275 905 152 197
51 745 885 970
400 727 092
129 571 098
802 625 427
5 682
632
82
6 396
7 469 637 546
2 812 855 542
633 181 996
10 915 675 084
684
91
16
791
883 233 577
497 269 349
140 403 799
1 520 906 725
133
21
nr
155
146 134 119
94 965 537
nr
248 516 118
6 499
744
99
7 342
8 499 005 242
3 405 090 428
781 002 257
12 685 097 927
682
33
715
579 600 391
141 738 422
721 338 813
267
nr
268
179 750 199
295 780
180 045 979
16
0
16
3 409 119
0
3 409 119
965
34
999
762 759 709
142 034 202
904 793 911
1 710
413
2 123
2 759 895 873
3 558 470 462
6 318 366 336
87
22
109
117 024 664
207 521 379
324 546 043
23
nr
27
33 046 189
nr
58 354 984
1 820
439
2 259
2 909 966 727
3 791 300 637
6 701 267 364
90 331
322 957 660 501
8 515
28 236 717 335
2 015
7 395 796 120
100 861
358 590 173 956
Source : DSF
Note de lecture : les données pour chaque année sont extraites du rôle général et des rôles supplémentaires
disponibles fin octobre 2011. La baisse constatée en 2007 du nombre de foyers fiscaux et du revenu déclaré
s’explique exclusivement par la délimitation plus étroite du champ d’analyse de l’année 2007.