Rapport sur la fiscalité directe en NC - nc
Transcription
Rapport sur la fiscalité directe en NC - nc
ETAT DES LIEUX DE LA FISCALITE DIRECTE DE NOUVELLE-CALEDONIE Jean-Pierre Lieb Décembre 2011 L’auteur tient à remercier tout particulièrement Stéphanie Boiteux, Elise Desmazures, Christel Valentini, Céline Naveau et Michael Lacrampe de la direction des services fiscaux de Nouvelle-Calédonie dont la disponibilité et la réactivité n’ont d’égales que l’engagement pour la Nouvelle-Calédonie et leur grand professionnalisme. Le présent rapport est tout autant le leur. « Article XIII Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés. Article XIV Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 - SOMMAIRE - Introduction..............................................................................................................................................7 I. COMMENT SONT IMPOSES LES REVENUS EN NOUVELLE-CALEDONIE ?.................................................9 1. 1. Le fruit de l’histoire............................................................................................................................9 1.2. Les différents prélèvements .................................................................................................................9 1.2.1. L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) .............................................................9 1.2.2. L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC)..........................................10 1.2.3. L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)....................................................................10 1.2.4. La contribution exceptionnelle de solidarité (CES)..........................................................................11 II. QUE REPRESENTENT CES PRELEVEMENTS DANS LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE ? ........................................................................................................................12 III. QUELS SONT LES MECANISMES DE BASE DE L’IMPOSITION DES REVENUS EN CALEDONIE ?...........................................................................................................................................16 3.1. Les principes de base de l’IRPP .........................................................................................................16 3.2. La détermination du revenu net global ...............................................................................................16 3.3. La détermination de l’impôt du ..........................................................................................................18 IV. QUE RETENIR EN BREF DE L’IRPP ? ...................................................................................................19 4.1. Les caractéristiques de l’IRPP en retenant l’ensemble des foyers fiscaux............................................19 4.2. Les caractéristiques de l’IRPP au travers du prisme des seuls foyers imposables ................................22 4.3. La composition des foyers fiscaux .....................................................................................................23 V. QUE NOUS APPREND L’IRPP SUR LES REVENUS DES MENAGES ? ........................................................27 VI. QUELS NIVEAUX D’IMPOSITION SUPPORTENT LES DIFFERENTS REVENUS ?.....................................32 6.1. L’approche au travers des taux moyens d’imposition .........................................................................32 6.2. L’approche au travers des taux marginaux d’imposition .....................................................................33 6.2.1. Focus sur les bénéfices agricoles .....................................................................................................35 6.2.2. Focus sur les revenus fonciers .........................................................................................................35 VII. QUI SUPPORTE LA CHARGE DE L’IRPP ?...........................................................................................36 VIII. QUE PERMET DE METTRE EN EXERGUE L’ANALYSE PAR REVENU DOMINANT ?............................40 8.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux.......................................................................................40 8.2. L’analyse sur les seuls foyers imposables...........................................................................................42 8.3. L’analyse au travers d’un cas particulier : les célibataires sans enfants ...............................................43 8.3.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux ....................................................................................43 8.3.2. L’analyse sur les seuls foyers imposables........................................................................................45 8.4. L’analyse au travers d’un cas particulier : les couples avec deux enfants ............................................45 8.4.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux ....................................................................................45 8.4.1. L’analyse sur les seuls foyers imposables........................................................................................47 IX. LA SITUATION DES DIFFERENTES PROVINCES EST-ELLE DIFFERENTE ? ...........................................48 9.1. Données générales .............................................................................................................................48 9.2. Focus sur la répartition par nature de revenu ......................................................................................51 X. QUELS SONT LES EFFETS DU BAREME ? ..............................................................................................52 10.1. Les évolutions du barème.................................................................................................................52 10.2. L’impact du barème.........................................................................................................................54 XI. QUELLE EST LA DYNAMIQUE DE LA DEPENSE FISCALE ?..................................................................57 11.1. Les charges déductibles du revenu global.........................................................................................57 11.2. Les réductions d’impôts ...................................................................................................................60 11.3. Les bénéficiaires de ces dispositifs...................................................................................................62 XII. COMMENT EST ORGANISEE L’IMPOSITION DES RCM ENTRE L’IRPP, L’IRCDC ET L’IRVM ?..................................................................................................................................................63 12.1. Le rappel du cadre juridique.............................................................................................................63 12.2. Les effets induits..............................................................................................................................64 XIII. QUELLE EST L’ARTICULATION DES CHAMPS RESPECTIFS DE L’IRPP ET DE LA CES ? ................67 - ANNEXES – ANNEXE 1 : DELIBERATION DU CONGRES N°145 DU 1ER SEPTEMBRE 2011 RELATIVE A LA REFORME GLOBALE DE LA FISCALITE ANNEXE 2 : DEFINITIONS & PRECISIONS STATISTIQUES ANNEXE 3 : DECLARATION D’IMPOT SUR LE REVENU CONSOLIDEE (2009) ANNEXE 4 : STATISTIQUES PAR PROVINCE 7 Le congrès de la Nouvelle-Calédonie a par une délibération demandé « au gouvernement d’engager sans délais une réforme globale de la fiscalité : fiscalité directe, fiscalité indirecte, contribution des secteurs miniers et métallurgiques. Cette réforme aura pour objectif : - de rechercher la clarté, la simplification et la transparence - d’assurer une meilleure équité du système de prélèvements obligatoires - d’offrir des ressources plus stables, plus dynamiques et plus sûres - d’améliorer la compétitivité de l’économie et soutenir une croissance endogène - de prendre en compte la nécessité du financement pérenne des dépenses incombant à chaque niveau de collectivité (…) S’agissant de la fiscalité directe, le congrès sollicite du gouvernement l’engagement d’une réforme qui devra prendre corps à la suite d’un état des lieux critique en poursuivant l’objectif d’assurer un juste équilibre entre la fiscalité des revenus issus du travail et celle assise sur les revenus du patrimoine. Cette réforme devra ainsi contribuer à assurer un juste financement collectif des besoins sociaux, actuels et à venir, tels les minimums de retraite et vieillesse, en s’appuyant sur une fiscalité directe assise sur l’ensemble des revenus. La réforme s’inscrira dans le calendrier suivant : - état des lieux : novembre 2011 - simulations de réforme : 1er semestre 2012 - processus législatif: 2nd semestre 2012 - mise en œuvre réforme fiscalité directe : début 2013. » Le présent rapport en synthétisant les éléments majeurs de la fiscalité directe des ménages constitue, conformément à l’agenda voulu par le congrès, la première étape du processus devant conduire à la mise en œuvre de la réforme de la fiscalité directe. Il a pour objet d’alimenter la réflexion collective en vue de préparer la deuxième étape qui se traduira par des propositions de réforme. Celles-ci auront vocation à s’insérer dans la stratégie fiscale globale portant non seulement sur la fiscalité directe, mais également sur la fiscalité indirecte et la fiscalité minière. Autant le travail effectué l’année dernière s’est concentré sur les entreprises, autant celui-ci se devait d’être ciblé prioritairement sur les ménages. L’étude n’abordera donc pas l’impôt sur les sociétés dont les caractéristiques globales ne suscitent pas de débats majeurs, ni ne reviendra sur les préconisations déjà faites concernant la contribution des patentes. 8 En revanche, les régimes d’imposition concernant les revenus professionnels seront naturellement évoqués dans la mesure où ils concernent au premier chef l’imposition globale des revenus des ménages. Toutefois, le présent rapport n’intègre pas, en toute logique, les modifications contenues dans le projet de loi de pays qui crée la taxe générale sur les activités et qui comporte corrélativement une harmonisation et une simplification des régimes d’imposition au forfait et au réel des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et des bénéfices non commerciaux (BNC). Compte tenu de sa place dans l’ensemble du dispositif, l’état des lieux s’attardera plus particulièrement sur les caractéristiques de l’impôt sur le revenu. La fiscalité directe des revenus des ménages a fait l’objet dans un passé récent d’un certain nombre de critiques formulées par la chambre territoriale des comptes1. Celle-ci synthétisait ses observations en soulignant que la fiscalité des ménages était « déséquilibrée » et en relevant que cette fiscalité était marquée par : - « un nombre limité d’impôts et des taux d’imposition relativement réduits » ; - « un régime particulièrement favorable aux professions indépendantes » ; - « une réforme du barème de l’impôt sur le revenu de portée limitée2 » ; - « de nombreuses possibilités de réduction à l’impôt sur le revenu ». Au total, le constat dressé par la chambre était à la fois clair et sans appel : « La répartition de l’impôt sur le revenu calédonien est désormais fortement inégalitaire ». Qu’en est-il vraiment quatre années plus tard ? Pour tenter de répondre à cette question, mais aussi afin de permettre tant au décideur qu’au citoyen contribuable de se forger sa propre vision du sujet, le présent document se fixe pour ambition de présenter de manière factuelle un certain nombre de données statistiques et financières dont dispose la la Direction des services fiscaux au travers des éléments déclaratifs en sa possession. Le parti pris de présentation entend répondre aux objectifs suivants : - présenter le cadre fiscal global afin de fixer le cadre juridique dans lequel s’organise l’imposition directe des revenus perçus par les calédoniens ; - dégager au travers de questions simples, les faits saillants permettant d’avoir une vision synthétique d’un sujet austère et technique3 ; - partager en toute transparence avec le lecteur le maximum de données lui permettant de rentrer plus en profondeur dans l’analyse de la situation existante ; - commencer à esquisser quelques pistes de réflexion ; - enfin tout en mettant en exergue les limites méthodologiques et statistiques de l’interprétation de ces données, essayer de prévenir toute compréhension erronée dès lors que les mécanismes d’imposition sous-jacents sont complexes et difficiles à appréhender de manière globale. * * * 1 Cf. Rapport d’observations définitives de la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie ROD 08/16/NC du 13 novembre 2008 établi à la suite de l’examen de la gestion des recettes fiscales et douanières à partir de 2002. 2 Le constat visait la modification du barème de l’impôt sur le revenu effectuée par le gouvernement lors de sa délibération n°154 du 28 décembre 2005. 3 Les réponses aux différentes questions peuvent par ailleurs être éclairées par les données statistiques ou les observations formulées dans d’autres sections du document. 9 I. COMMENT SONT IMPOSES LES REVENUS EN NOUVELLE-CALEDONIE ? LES FAITS SAILLANTS : - Des prélèvements catégoriels de conception ancienne côtoient des impositions générales introduites plus récemment - Les quatre impositions sont : o L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) o L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC) o L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) o La contribution exceptionnelle de solidarité (CES) 1.1. Le fruit de l’histoire Un rappel historique s’avère nécessaire pour comprendre l’origine de la situation actuelle4. Les premières impositions instituées en Nouvelle-Calédonie n’ont concerné que les formalités d’enregistrement d’actes et le droit de timbre (1859), la détention de patrimoine (contribution foncière en 1864), l’exercice d’une profession (artisanale, industrielle ou commerciale au travers de la contribution des patentes en 1880) et les importations (création de la taxe générale sur les importations en 1920). On peut rappeler qu’à la même époque et après de nombreux débats très vifs est introduit dans la législation métropolitaine l’impôt sur le revenu par les lois de finances du 15 juillet 1914 et 31 juillet 1917. La première imposition frappant véritablement les revenus n’a été mise en place sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie qu’en 1924 avec l’instauration de l’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) suivi en 1939 par l’impôt sur le revenu des créances, cautionnements et comptes courants (IRCDC). Ces impôts subsistent toujours. Les années soixante-dix ont vu la mise en place d’un premier impôt sur les bénéfices ciblé sur le seul secteur de la métallurgie des minerais (1975), imposition étendue en 1979 aux entreprises productrices et exportatrices de nickel et complétée d’un impôt sur les bénéfices de l’ensemble des sociétés commerciales ou industrielles. En 1980 fut créée la contribution de solidarité, impôt direct de 1,5 % sur les revenus de toute origine des personnes physiques (revenus d’activités agricoles ou professionnelles, traitements, salaires et pensions). Transformée en contribution exceptionnelle de solidarité au taux de 0,75 %, afin de contribuer au financement du régime d’assurance chômage et présentée comme temporaire, elle a été définitivement pérennisée par la délibération n° 100 du 20 avril 1989. Ce n’est qu’en 1982 qu’un impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) s’inspirant de son équivalent métropolitain a été mis en place en Nouvelle-Calédonie par la délibération n° 374 de l’Assemblée territoriale. 1.2. Les différents prélèvements Ainsi, les revenus des ménages sont en principe soumis potentiellement aux quatre prélèvements suivants : 1.2.1. L’impôt direct sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) Il est régi par les dispositions des articles 528 à 553 bis du code des impôts de Nouvelle-Calédonie et s’applique aux personnes morales distributrices de dividendes ayant leur siège social en NouvelleCalédonie. 4 Pour un rappel historique plus détaillé, voir Luc Steinmetz « La fiscalité en Nouvelle-Calédonie : Une histoire ancienne ». 10 Son taux est de 10 %5 auquel il faut ajouter la contribution exceptionnelle de solidarité et des centimes additionnels communaux soit un total de 13,25 %. La société distributrice prélève avant toute distribution de dividendes l'IRVM et le reverse à la recette des services fiscaux. Le paiement se fait sur déclaration au service de la recette de la direction des services fiscaux. C’est donc un impôt prélevé par retenue à la source et considéré pour le bénéficiaire du revenu comme libératoire de toute imposition ultérieure sur le même flux. 1.2.2. L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC) L’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements est régi par les dispositions des articles 554 à 574 du code des impôts de Nouvelle-Calédonie et s’applique sur les intérêts, arrérages et tous autres produits analogues (créances hypothécaires, cautionnements en numéraire, comptes courants, dépôts de somme d'argent, à vue ou à échéance fixe, quel que soit le dépositaire et quelle que soit l’affectation du dépôt). Son taux est de 8 %6. Il existe des dispositions d'exonérations détaillées à l'article 555 du code des impôts qui concernent notamment les intérêts des sommes inscrites sur le livret A, sous certaines condition les intérêts des prêts, comptes courants et comptes de dépôt des caisses de crédits agricoles lorsqu’ils proviennent de recettes relatives à l’exercice d’une profession agricole, pastorale ou forestière, les intérêts des prêts et comptes courants des créances, dépôts et cautionnements couvrant des opérations exclusivement immobilières, les intérêts perçus par les personnes relevant de l’impôt sur le revenu, lorsque la totalité de leurs revenus, de quelque source que ce soit, est inférieure à 1 200 000 francs par an… Le paiement se fait sur déclaration au service de la recette de la direction des services fiscaux et il est à la charge exclusive du créancier, même si le débiteur est tenu solidairement au paiement. 1.2.3. L’impôt sur le revenu L’impôt sur le revenu est régi par les dispositions des articles 46 à 159 bis du code des impôts de Nouvelle-Calédonie. Inspiré du modèle métropolitain, il s’agit d’un impôt annuel unique établi sur l’ensemble des revenus dont bénéficient les personnes physiques qui ont en Nouvelle-Calédonie leur domicile fiscal. En principe, les revenus rendus disponibles au cours d’une année civile donnée, sont imposables au titre de cette même année. Sauf exception, l’impôt est calculé et payé au cours de l’année civile suivante. Les contribuables sont tenus de souscrire annuellement une déclaration d’ensemble des catégories de revenus qui participent à la formation du revenu imposable. Ces revenus sont : - les revenus du travail : - traitements, salaires, pensions et rentes viagères, - rémunération des gérants et associés ; - les revenus du capital (mobilier, immobilier) : - revenus de capitaux mobiliers, - revenus fonciers ; - les revenus du travail et du capital investi : - revenus agricoles (BA), - bénéfices industriels et commerciaux (BIC), - bénéfices non commerciaux (BNC). 5 En ce qui concerne les produits des bons de caisse anonymes visés au 6° de l’article 529, le taux est porté à 25 %, libératoire de l’impôt sur le revenu. 6 Ce taux est porté à 25 % pour les produits des bons et contrats de capitalisation ainsi que les placements de même nature lorsque le souscripteur et le bénéficiaire, s’il est différent, n’ont pas autorisé, lors de la souscription, l’établissement auprès duquel les bons, titres ou contrats ont été souscrits, à communiquer leur identité et leur domicile fiscal à l’administration fiscale (article Lp 560.2 du CI) 11 Chaque catégorie présente des caractéristiques particulières et fait l’objet d’une évaluation distincte. Le domaine de chaque catégorie est délimité par des dispositions du code des impôts qui lui sont propres. Le revenu imposable est constitué par la somme algébrique de tous les revenus nets catégoriels de tous les membres composant le foyer fiscal, sous déduction dans certaines conditions des déficits catégoriels. L’impôt s’applique au foyer fiscal, la notion de quotient familial permettant de prendre en compte la composition du foyer fiscal. De même, sont prises en compte, après détermination du revenu net global, certaines situations personnelles, soit sous forme d’augmentation du nombre de parts (enfant à charge, invalidité, étudiant hors territoire), soit sous forme d’abattements (enfants accueillis). L’impôt est calculé à partir d’un barème progressif par tranches qui est appliqué au résultat de la division du revenu imposable du foyer par le nombre de parts composant le foyer. L’impôt ainsi obtenu est multiplié par le nombre de parts. Toutefois, certaines dépenses viennent directement en déduction du montant de l’impôt, pour une fraction de leur montant, il s’agit des réductions d’impôt. 1.2.4. La contribution exceptionnelle de solidarité (CES) La contribution exceptionnelle de solidarité est régie par les dispositions des articles 656 à 675 du code des impôts de Nouvelle-Calédonie. Le produit de cette contribution devrait en principe être affecté pour 55 % au financement du régime d’assurance chômage géré par la CAFAT, pour 35 % à l’agence pour l’emploi et pour 10 % au budget de la Nouvelle-Calédonie. En réalité compte tenu de divers problèmes juridiques ces sommes sont affectées au budget général (cf. supra). La CES est due par toutes les personnes physiques exerçant une activité professionnelle salariée ou indépendante (commerçants, artisans, professions libérales…), ainsi que par celles qui perçoivent des revenus fonciers. Les personnes morales relevant de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) y sont également soumises. Elle comporte quatre assiettes : - les salaires : la contribution due par les salariés est prélevée directement sur le salaire par l’employeur. Elle est assise sur la partie des salaires bruts non soumise aux cotisations sociales obligatoires. Les éléments ayant le caractère de complément ou d’accessoire du salaire, tels que les primes diverses, les indemnités de sujétion, de fonction ou de vie chère, ne sont pas pris en compte. Dès lors sont imposés : - la totalité du salaire brut des fonctionnaires territoriaux et communaux et des gérants majoritaires ; - la partie du salaire brut non soumise aux cotisations sociales obligatoires des salariés du privé, des contractuels du public et des gérants minoritaires, c'est-à-dire la partie du salaire excédant 337 100 F.CFP par mois en 2011 ; - pour leur part, les fonctionnaires de l’Etat sont exonérés en tant que redevables de la contribution de solidarité applicable par l’Etat. La contribution sur les salaires est prélevée à la source par les employeurs et reversée trimestriellement au comptable du Trésor. - les bénéfices des professions indépendantes : la contribution due par les professions indépendantes est calculée automatiquement sur le bénéfice net imposable à l’impôt sur le revenu au titre de l’année précédente. Les bénéfices annuels inférieurs à 600 000 F.CFP sont exonérés. Elle est calculée sur la base des déclarations à l’impôt sur le revenu et recouvrée par voie de rôle. - les revenus fonciers : la contribution due par les titulaires de revenus fonciers est assise sur les revenus nets de cette nature figurant dans la déclaration de revenu globale lorsque ceux-ci sont supérieurs ou égaux à 600 000 F.CFP par an par foyer fiscal. 12 Les revenus fonciers font l’objet d’une déclaration spécifique et la CES sur ces revenus est recouvrée par voie de rôle. - les revenus des valeurs mobilières : la contribution est due par les personnes morales, sur tous les produits de valeurs mobilières soumis à l’IRVM, qu’elles perçoivent, c'est-à-dire principalement les dividendes et bénéfices des établissements stables. Le paiement se fait en même temps que celui de l’IRVM (bordereau commun). Tous les revenus ou bénéfices soumis à la contribution exceptionnelle de solidarité sont imposables au taux de 0,75%. La fiscalité directe actuelle des revenus des ménages calédoniens est donc le résultat de cette superposition de prélèvements dont la cohérence d’ensemble, on le verra, n’a jamais été totalement assurée. II. QUE REPRESENTENT CES PRELEVEMENTS DANS LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE ? LES FAITS SAILLANTS : - L’ensemble des prélèvements sur les revenus représente un enjeu budgétaire de près de 25 Md F CFP en 2010 - Si les montants financiers ont en moyenne été multipliés par 2,5 sur 10 ans, les prélèvements sur les revenus ont représenté durant la période une part relativement stable de l’ordre de 12 à 15% des recettes fiscales de la Nouvelle-Calédonie - L’IRPP et la CES ont les profils les plus réguliers et les plus en phase avec celui qu’a connu l’ensemble des recettes fiscales entre 1999 et 2010 Les enjeux budgétaires respectifs des différents prélèvements sont bien évidemment différents. En 2010, les rendements sont les suivants : - Impôt sur le revenu des personnes physiques : 17 897 millions de F.CFP ; - IRVM : 4 897 millions de F.CFP ; - Contribution exceptionnelle de solidarité : 1 365 millions de F.CFP ; - IRCDC : 783 millions de F.CFP. La dynamique propre de chaque prélèvement obéit au demeurant à des ressorts différents : - le rendement de l’IRPP dépend certes de l’évolution des revenus mais voit son rendement directement affecté par l’évolution du barème et des diverses dépenses fiscales ; - celui de la contribution exceptionnelle de solidarité est plus directement lié à l’évolution générale des revenus mais est également conditionné par la fixation du montant du plafond de salaire pris en compte pour l’établissement des cotisations CAFAT ; - le rendement de l’IRVM est étroitement corrélé à la santé financière des entreprises calédoniennes et à leur politique de distribution ; - enfin, le rendement de l’IRCDC est directement influencé par l’évolution des taux d’intérêt, une baisse de la rémunération du capital conduisant mécaniquement à une érosion des recettes au titre de ce prélèvement. 13 Graphique 1. : Evolution des prélèvements directs étudiés sur les revenus (1999-2010) 20 000 000 000 16 000 000 000 12 000 000 000 8 000 000 000 4 000 000 000 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 IR C D C IR VM C ontribution e xce ptionnelle de s olidarité Impot s ur le revenu de s pers onnes phys iques Source : DBAF Graphique 2. : Dynamique des différents prélèvements directs étudiés (base 100 en 1999) 350 300 250 200 150 100 50 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 IR C D C IR VM C ontribution exceptionnelle de s olida rité im pot s ur le revenu des pers onnes phys iques Tota l des recettes Source : DBAF Note de lecture : le graphique présente l’évolution de chacun des prélèvements à compter de l’année de référence 1999 (base 100). 14 C’est dire que l’évolution du rendement de ces différents prélèvements n’est pas nécessairement parallèle et que l’interprétation de leur dynamique respective fait appel à des considérations économiques à la fois complexes et multiples. La comparaison de leurs évolutions respectives sur 10 ans à partir d’une base 100 en 1999 met en lumière des évolutions contrastées, l’IRPP (sous réserve de la réforme du barème intervenue en 2005) et la CES ayant le profil le plus proche de celui constaté pour l’ensemble des recettes de la NouvelleCalédonie. En revanche, l’IRCDC et l’IRVM ont connu des évolutions plus heurtées, ces prélèvements apparaissant plus sensibles aux données macro-économiques générales. La recette liée à l’imposition des revenus des personnes physiques est particulièrement dynamique puisqu’elle a progressé en moyenne de 9 % par an entre 1999 et 2011. Tableau 1 : Montants et évolution annuelle de l’IRPP 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011p 7 172,1 7 745,4 8 572,1 8 936,9 9 552,3 10 103,6 11 240,9 12 764,2 13 023,7 14 612,6 17 426,2 17 897,5 20 462,5 Montant CA évolution annuelle 5,7% 8,0% 10,7% 4,3% 6,9% 5,8% 11,3% 13,6% 2,0% 12,2% 19,3% 2,7% 14,3% millions de F.CFP évolution 1999/2011 185,3% moyenne annuelle 9,1% Source : Compte administratif de la Nouvelle-Calédonie , 2011 : prévisions 25 000 25% 20 000 20% 15 000 15% 10 000 10% 5 000 5% 0 0% 1p 0 9 8 7 Montant IRPP 20 1 20 1 20 0 20 0 20 0 5 4 3 6 20 0 20 0 20 0 20 0 1 0 2 20 0 20 0 19 9 9 Evolution annuelle 20 0 millions de F.CFP Graphique 3. : Rendement budgétaire de l’IRPP changement de barème Source : DSF Note de lecture : Le changement de barème est intervenu sur les revenus 2006 et se traduit donc budgétairement par une contraction des recettes 2007. Certains ressauts dans le taux de croissance peuvent trouver leur source dans des évènements clairement identifiés. Tel est le cas de l’effet du changement de barème en 2006 qui explique le tassement de l’évolution du rendement de l’IRPP constaté en 2007 sur les revenus perçus en 2006. Le tassement du taux de croissance de 2010 s’explique essentiellement par une recette 2009 très élevée, ce qui semble provenir des rôles supplémentaires (toutes années de perception du revenu confondues) : 15 Tableau 2 : Détails de la composition du montant annuel constaté de l’IRPP (2008-2010) Rôle général (revenus n-1) 2008 2009 2010 Rôles supplémentaires (quelle que soit l’année de perception du revenu) Dégrèvements (rembourseme nts) 576 1 929 681 -132 -231 -239 12 508 13 822 15 284 Retenues à la source Autres 1 093 1 293 1 667 TOTAL 568 614 504 14 613 17 426 17 898 Source : DSF – En millions de F.CFP. En conséquence, le poids respectif de ces prélèvements dans les recettes de la Nouvelle-Calédonie a connu quelques variations dans le temps. Graphique 4. : Poids des différents prélèvements directs étudiés dans l’ensemble des ressources fiscales de la Nouvelle-Calédonie 20,00% 15,72% 16,00% 15,21% 12,00% 8,00% 4,00% 09 20 07 20 05 20 03 20 01 20 19 99 0,00% IR C D C IR VM C ontribution exceptionnelle de s olida rité im pot s ur le revenu des pers onnes phys iques E ns em ble des prélèvem ents Source : DBAF Pour autant, la part de la fiscalité directe des revenus dans l’ensemble des recettes fiscales est restée globalement stable depuis 10 ans. Les prélèvements sur les revenus des ménages ont ainsi vu leur poids demeurer aux alentours de 15 % entre 1999 et 2010. Le bénéficiaire de ces prélèvements est essentiellement le budget de la Nouvelle-Calédonie. Les communes par le biais des centimes additionnels perçus sur l’IRVM y trouvent également une ressource de l’ordre de 1 115 M de F.CFP en 2010. Il est évident que toute modification des périmètres respectifs de ces impositions conduirait à soulever corrélativement le sujet du maintien du niveau des ressources affectées. 16 III. QUELS SONT LES MECANISMES DE BASE DE L’IMPOSITION DES REVENUS EN NOUVELLECALEDONIE ? LES FAITS SAILLANTS : - Une imposition annuelle portant sur les revenus de l’année antérieure ; - Un impôt déclaratif, progressif, personnalisé ; - Un impôt global qui porte sur un revenu net de charges. Compte tenu de l’importance et de la place de l’IRPP, il n’est pas inutile de rappeler les caractéristiques essentielles d’une imposition dont les principes sont simples, mais la mécanique technique complexe. L’IRPP calédonien est calqué sur le modèle métropolitain dont on rappellera qu’il demeure un modèle singulier comparativement aux autres modalités d’imposition sur le revenu pratiquées dans le reste du monde, notamment par la place fait à la composition du foyer (familialisation du quotient) et son mode de gestion (absence de retenue à la source). 3.1 Les principes de base de l’IRPP Les principes sont les suivants : - c’est un impôt annuel, il est calculé et payé au cours de l’année qui suit celle de la réalisation du revenu ; - c’est un impôt déclaratif (exception : les contribuables dont le revenu global, lorsqu’il ne comprend pas de revenu professionnel forfaitaire, est inférieur à 1 million de francs avant toute déduction, ne sont pas tenus à l’obligation déclarative) ; - c’est un impôt progressif, calculé selon un barème qui augmente au fur et à mesure des tranches ; - c’est un impôt personnalisé qui tient compte de la situation familiale du contribuable (quotient familial) ; - c’est un impôt global, constitué principalement par la somme des 6 revenus catégoriels suivants : les traitements et salaires (TS), les pensions, les bénéfices industriels et commerciaux (BIC), les bénéfices non commerciaux (BNC), les bénéfices agricoles, les revenus fonciers (RF) et les revenus de capitaux mobiliers (RCM) ; - c’est un impôt calculé à partir d’un revenu net : après déduction d’un certain nombre de charges. Ces principes de base conduisent cependant à une mise en œuvre plus complexe dès lors que chaque revenu catégoriel connaît ses propres principes de détermination. 3.2. La détermination du revenu net global Ainsi pour chaque type de revenu, on distingue ceux qui sont imposables, de ceux qui sont exonérés. 17 Les revenus d'activité Nature du revenu Revenus imposables Revenus exonérés Détermination du revenu net Masse brute déclarée après déductions cotisations sociales Art. Lp 90 (différentes prestations à caractère social) et Lp 96 (certaines indemnités) Déduction pour frais professionnels : - forfait de 10% plafonné à 800 000 F (art Lp 97 BI), en métropole la valeur du plafond de 10% est de 1 689 355 F - ou déduction des frais réels TS Article 88 CI Montant non chiffrable Les gérants de sociétés sont assimilés fiscalement à des salariés (≠ du régime social) BIC Article 64 CI - Régime d'imposition au forfait : CA (Achats+salaires)/2 - régime forfaitaire concerne 88% des déclarants - Régime d'imposition au réel : produits moins charges + imposition des PV professionnelles à taux proportionnel BNC Article 99 CI - Régime d'imposition au forfait : 66,6 % des recettes déclarées, appliqué par 80% des déclarants - Régime d'imposition au réel : produitscharges BA Article 80 CI - Le régime du forfait est le régime de droit commun, appliqué par 96% des déclarants. Le bénéfice est égal à 16,6% du CA déclaré. - Le bénéfice réel : produits - charges Abattement Abattement de 20 % si salaire régulièrement déclaré (art Lp 97-1 II) limité à 1 800 000 F En métropole, abattement supprimé Les gérants peuvent déduire des cotisations retraite et sociales dans le cadre de l'article Lp 123 , la limite est de 10 fois le plafond cafat : 3 277 000F - formule du forfait + l'exploitant forfaitaire peut déduire de son bénéfice les cotisations personnelles retraite et cotisations sociales au titre article Lp 123. - régime du réel : prise en compte du déficit possible - formule du forfait + déduction des cotisations personnelles retraite et cotisations sociales au titre article Lp 123. - régime du réel : prise en compte du déficit possible - formule du forfait + déduction cotisations personnelles retraite et cotisations sociales au titre article Lp 123. - régime du réel : prise en compte du déficit possible Les autres revenus Nature du revenu Retraites Rentes viagères à titre onéreux Revenus fonciers Article 60 CI Revenus de capitaux mobiliers Article 111 CI Revenus imposables Revenus exonérés Détermination du revenu net Abattement de 10% (art. Lp 97-I) limité à 550 000 F + abattement de 20% (art. Lp 97 II) art. 88 du CI Les rentes viagères ne sont considérées comme du revenu que pour une fraction liée à l'âge du crédirentier art. 98 du CI Seule une partie est soumise au barème progressif Revenus ne bénéficiant pas d'un prélèvement libératoire en amont (IRVM sur dividendes ou IRCDC sur intérêts de dépôt à terme) Abattement Les loyers pour les immeubles situés sur Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore peuvent être exonérés à 50% pendant 10 ans. Pour les autres communes (y compris Païta), l'exonération est de 100%. Revenus exonérés : -Produits de capitalisation liés à l'assurance vie si contrat > 8 ans (art 118 bis) non chiffrable -Produits CEL et PEL (art 120-1) non chiffrable -Produits sur livret A (art 555) non chiffrable Revenus soumis à un autre prélèvement : -Dividendes versés à des personnes physiques (IRVM) = 16 633 830 206 F -Intérêts (IRCDC), base totale personnes physiques et morales = 15 950 000 F Loyers bruts diminués des charges de la propriété (réparation, entretien, frais de gérance, dépenses d'amélioration, contribution foncière, intérêts d'emprunt, forfait de 10 % représentant l'assurance et l'amortissement) 18 Les revenus imposables sont éventuellement corrigés de charges (réelles ou forfaitaires) qui les grèvent en tant que tels et sont parfois affectés d’un abattement permettant de déterminer in fine le revenu catégoriel imposable. Ainsi, les traitements et salaires ou les pensions font l’objet d’un abattement de 20 % justifié par la plus grande assurance qu’a l’administration fiscale de l’exactitude des revenus déclarés à ce titre comparativement aux autres revenus eu égard à l’obligation déclarative incombant aux tiers payeurs. Une fois chaque revenu net catégoriel déterminé, ils sont agrégés afin de déterminer un revenu brut global duquel sont soustraits des charges déductibles du revenu global (intérêts d’emprunt d’habitation principale, salaires versés aux gens de maison, dépenses pour travaux portant sur l’habitation principale et secondaire, primes d’assurance-vie, pensions alimentaires, cotisations sociales, frais de garde des enfants). Ce revenu est éventuellement corrigé de l’abattement pour personne accueillie permettant de calculer le revenu net global imposable. C’est ce revenu net global imposable qui va servir d’assiette au calcul de l’impôt. 3.3. La détermination de l’impôt dû Pour ce faire et afin de tenir compte de la composition du foyer fiscal, il va être divisé par le nombre de part composant le foyer permettant de déterminer le quotient familial. L’impôt brut sera obtenu en appliquant au quotient familial le taux du barème de la tranche de revenu correspondante et en le multipliant par le nombre de parts. La dernière étape permettant de déterminer l’impôt effectivement dû consiste à corriger le montant obtenu des éventuelles réductions d’impôt. On compte quatre réductions d’impôt : - la réduction au titre des investissements immobiliers (art. 136 II 1°) qui concerne l’habitation principale du contribuable ou de son locataire, accordée uniquement au titre de l’année d’acquisition ou d’achèvement. Le montant de la réduction est de 5 % du prix de revient dans une limite par foyer fiscal de 200 000 F.CFP si le logement est situé à Nouméa, Dumbéa ou au Mont-Dore et à 400 000 F.CFP si le logement est situé dans les autres communes ; - la réduction pour le versement d’une prestation compensatoire en matière de divorce (art. 136 II 3°) ; - la réduction d’impôt au titre des dons faits par les particuliers (art Lp 136-3) - la réduction d’impôt au titre de certains investissements économiques (art. Lp 45 ter 2). Au total, seules les impositions supérieures à 10 000 F.CFP sont recouvrées. 19 IV. QUE RETENIR EN BREF DE L’IRPP ? LES FAITS SAILLANTS : - Le nombre de foyers fiscaux s’établit à 87 000 qui supportent une imposition de 16,5 Mds de F.CFP pour un revenu économique de 358 Mds de F.CFP. - Un foyer sur deux est imposable, cette proportion a cru de 5 points en 5 ans. - Le taux d’imposition moyen au regard du revenu économique s’établit à 4,6% qui correspond à un impôt moyen annuel par ménage de 194 000 F.CFP. - Pour autant, le montant médian d’impôt sur le revenu acquitté s’établit à environ 18 000 F.CFP. - S’agissant des seuls ménages imposés, le montant moyen est de 352 000 F.CFP et le montant médian de près de 88 000 F.CFP. - Depuis la réforme du barème intervenue en 2005, on constate une augmentation du niveau d’imposition moyen tous foyers fiscaux confondus. - S’agissant des foyers imposables, l’augmentation des droits perçus croît au même rythme que le revenu économique. En conséquence, les droits moyens reviennent progressivement à leurs niveaux nominaux qui prévalaient avant 2005. L’objectif des tableaux qui suivent est de fixer les principaux ordres de grandeur s’agissant de l’impôt sur le revenu et de mettre en exergue les évolutions majeures. 4.1. Les caractéristiques de l’IRPP en tenant compte de l’ensemble des foyers fiscaux Le nombre de foyers fiscaux a progressé de 25,2 % entre 2005 et 20097 (soit +5,7 % par an en moyenne). La proportion de foyers imposables a eu tendance à augmenter pour s’établir autour de 50 %. Il convient de relever que si cette situation est proche de celle constatée en métropole, elle reste néanmoins singulière au regard de ce que l’on observe dans la très grande majorité des pays développés dont l’impôt sur le revenu est acquitté par une proportion bien supérieure à 50 % des foyers fiscaux. Tableau 3 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux et proportion de foyers imposables Foyers* dont proportion de foyers imposables dont part de foyers résidents (barème) 2005 75 425 2006 80 785 2007 85 166 2008 90 692 2009 94 447 2010 93 322 46,7% 47,0% 48,9% 49,8% 49,8% 51,9% 97,9% 97,2% 97,3% 96,8% 97,1% 97,0% * foyers recensés en novembre 2011 Source : DSF L’évolution du nombre et de la proportion de foyers fiscaux imposables est également à mettre en corrélation avec l’évolution des revenus constatés au cours de la même période (cf. supra). 7 La référence à 2010 n’est pas utilisée car l’ensemble des rôles n’a pas encore été émis. Il semblerait que l’on observe une stagnation du nombre de foyers fiscaux en 2010 20 Graphique 5. : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux et proportion de foyers imposables 100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 foyers imposables foyers non imposables 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010* * le nombre de rôles émis au titre des revenus 2010 n’est à ce jour pas complet Source : DSF Avertissement : par la suite, seuls les foyers résidents ont été retenus pour l’analyse. A titre informatif, les foyers non résidents représentent 9% de l’ensemble des foyers et déclarent 1,5 milliard de F CFP de revenu. Le régime de droit commun qui leur est appliqué est une imposition forfaitaire de 25% de ces revenus déclarés, soit une recette fiscale inférieure à 300 millions de F CFP. Non résidents 8 366 foyers 9% dont foyers imposables 55% Résidents 84 956 foyers 91% dont foyers non imposables 45% Les droits émis au rôle pour l’ensemble des foyers fiscaux ayant évolué dans les mêmes proportions que le revenu économique déclaré (6 % en moyenne annuelle), le taux de prélèvement global de l’impôt sur le revenu est resté stable, à 4,6 %. Dans le détail, on constate que ce taux avait sensiblement diminué en 2006, ce qui s’explique par une modification du barème progressif. Tableau 4 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux, des montants totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis (Ensemble des foyers fiscaux) 2005 Foyers fiscaux Indice Droits émis (F.CFP) Indice Revenu économique (F.CFP) Indice Part des droits émis dans le revenu économique 2006 2007 2008 2009 2010 72 425 100 12 288 032 639 100 268 254 779 428 77 250 107 11 517 795 011 94 290 051 498 805 80 953 112 13 353 716 845 109 294 498 816 668 85 407 118 14 416 058 391 117 335 950 019 820 87 836 121 15 471 177 843 126 350 862 253 857 84 956 117 16 535 655 666 135 358 147 526 052 100 108 110 125 131 134 4,6% 4,0% 4,5% 4,3% 4,4% 4,6% Source : DSF Note de lecture : L’année correspond à l’acquisition du revenu, quelle que soit l’année d’émission du rôle de l’impôt. Par conséquent, la baisse constatée en 2010 du nombre de foyers fiscaux s’explique exclusivement par la délimitation plus étroite du champ d’analyse de l’année 2010 : au moment de l’établissement de ces statistiques, 2 rôles ont été émis au titre des revenus 2010 contre 5 au titre des revenus 2009. L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de comparer l’évolution des différentes composantes. Rappel : Le revenu économique est la somme des revenus catégoriels déclarés. 21 Au delà des montants moyens d’impôt acquitté par les ménages calédoniens, il convient de retenir que 50 % des ménages acquittent une cotisation inférieure à 130 000 F.CFP 8. Tableau 5 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux, des montants moyens, médians et totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis (Ensemble des foyers fiscaux) Foyers fiscaux Ensemble 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Revenu économique déclaré (F.CFP) Revenu total Revenu moyen Revenu médian Droits totaux Droits émis (F.CFP) Droits moyens Droits médians 72 425 77 250 80 953 85 407 87 836 84 956 17,3% 268 254 779 428 290 051 498 805 294 498 816 668 335 950 019 820 350 862 253 857 358 147 526 052 33,5% 3 703 898 3 754 712 3 637 899 3 933 519 3 994 515 4 215 683 14% 2 685 388 2 706 303 2 706 077 2 827 298 2 864 257 3 036 069 13% 12 288 032 639 11 517 795 011 13 353 716 845 14 416 058 391 15 471 177 843 16 535 655 666 35% 169 666 149 098 164 956 168 792 176 137 194 638 15% 3,2% 6,0% 2,6% 2,5% 6,1% 2,8% Source : DSF Note de lecture : La médiane correspond au montant qui sépare la population des foyers en proportions égales. Ainsi, au titre des revenus acquis en 2008, 50 % des foyers fiscaux ont acquitté moins de 12 920 F.CFP d’impôt sur le revenu et 50 % d’entre eux ont acquitté plus que ce montant. On notera la similitude de l’évolution du revenu économique nominal et de celle des droits émis de l’ordre de 6 % par an sur la période 2005-2010, croissance sensiblement supérieure à celle du nombre de foyers fiscaux de l’ordre de 3 % en rythme annuel (ces derniers, englobant à la fois des foyers imposables et des foyers non imposables). Graphique 6. : Evolution du nombre de foyers fiscaux résidents, des montants du revenu économique et des droits émis (Ensemble des foyers fiscaux) 140 130 120 110 100 90 Impact du changement de barème 80 2005 2006 Foyers fiscaux 2007 2008 Droits émis 2009 2010 Revenu économique Source : DSF – base 100 en 2005 La question se pose ainsi de savoir si ces observations sont sensiblement modifiées lorsque l’analyse est centrée sur les seuls foyers imposables qui représentent en 2009, 49,8 % de l’ensemble des foyers connus à l’IRPP. 8 Les données de 2010 ne sont pas pertinentes pour le calcul de la médiane dès lors que l’ensemble des déclarations n’a pas encore été saisi au jour de la rédaction de ce rapport. La DSF ayant privilégié les déclarations avec paiement, il est normal que la médiane s’établisse à un niveau sensiblement plus élevé que l’année 2009. 0 0 10 040 11 799 12 920 17 719 22 4.2. Les caractéristiques de l’IRPP au travers du prisme des seuls foyers imposables En limitant ainsi l’analyse aux foyers imposables, le taux d’imposition ressort en diminution entre 2005 et 2010 (de 6,0 % à 5,7 %), ce qui résulte du changement de barème intervenu en 2006 (cf. supra). Toutefois, depuis le creux survenu en 2006, ce taux croit à nouveau pour tendre à rattraper celui constaté en 2005. Cela témoigne d’un alourdissement continu du niveau d’imposition tous foyers fiscaux imposables confondus. Tableau 6 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux imposables, des montants du revenu économique et des droits émis 2005 Foyers fiscaux Indice Droits émis Indice Revenu économique Indice Part des droits recouvrés dans le revenu économique 2006 2007 2008 2009 2010 34 502 100 12 288 032 639 100 203 428 446 213 100 36 925 107 11 517 795 011 94 221 377 909 961 109 40 519 117 13 353 716 845 109 245 006 663 133 120 43 741 127 14 416 058 391 117 264 610 670 763 130 45 685 132 15 471 177 843 126 279 625 425 226 137 46 928 136 16 535 655 666 135 291 766 217 925 143 6,0% 5,2% 5,5% 5,4% 5,5% 5,7% Source : DSF Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux dont le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP). Ce mouvement est confirmé par l’examen des montants moyens et médians de droits émis qui augmentent à un rythme proche de 3,5% par an depuis 2006. Cette évolution trouve notamment sa source dans une augmentation du nombre de foyers imposables résultant d’un accroissement des revenus perçus par les ménages dans un contexte où le bas du barème est resté inchangé alors même que le salaire minimum garanti a été augmenté à plusieurs reprises (cf. supra). Tableau 7 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux imposables, des montants moyens, médians et totaux des revenus économiques déclarés et des droits émis Foyers fiscaux Imposables 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 34 36 40 43 45 46 502 925 519 741 685 928 Revenu économique déclaré Revenu total Revenu moyen Revenu médian 203 221 245 264 279 291 428 377 006 610 625 766 446 909 663 670 425 217 213 961 133 763 226 925 5 5 6 6 6 6 896 995 046 049 120 217 135 339 711 488 727 316 4 4 4 4 4 4 630 662 663 648 710 764 978 313 060 490 641 000 Droits totaux 12 11 13 14 15 16 288 517 353 416 471 535 032 795 716 058 177 655 Droits recouvrés Droits moyens Droits médians 639 011 845 391 843 666 36,0% 43,4% 5% 3% 35% 356 154 311 924 329 567 329 578 338 649 352 362 -1% 6,3% 7,5% 1,1% 0,6% 6,1% -0,2% Source : DSF L’approche ciblée sur les seuls ménages imposables modifie sensiblement la perspective : ainsi pour les ménages qui acquittent effectivement des droits, les droits moyens s’élèvent à 352 000 F FCP et les montants médians atteignent près de 88 000 F.FCP. Graphique 7. : Evolution entre 2005 et 20101 du nombre de foyers imposables résidents, des montants du revenu économique et des droits émis 150 140 130 120 110 100 90 80 2005 2006 2007 Foyers fiscaux Source : DSF – base 100 en 2005 2008 Droits émis Revenu économique 2009 2010 113 815 76 479 79 880 81 359 84 279 87 880 -23% -5,0% 23 Par ailleurs, on relève que depuis 2006 les droits émis progressent globalement à un rythme parallèle à celui du revenu économique. Graphique 8. : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu et des droits moyens par foyer résident imposable 6 300 000 360 000 350 000 6 200 000 330 000 6 000 000 320 000 310 000 Droits en F.CFP Revenus en F.CFP 340 000 6 100 000 Revenu moyen Droits moyens 5 900 000 300 000 5 800 000 290 000 5 700 000 280 000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : DSF Si les droits moyens par foyer imposable ont sensiblement diminué à la suite du changement de barème intervenu en début de période, leur niveau actuel est à nouveau proche de celui constaté nominalement sur les revenus 2005, témoignant de l’accroissement de la charge fiscale globale. 4.3. La composition des foyers fiscaux L’examen des déclarations d’impôt sur le revenu est également riche d’informations sur la composition des foyers calédoniens. Outre la situation matrimoniale, le dépouillement de ces données apporte également un éclairage sur la taille des ménages et le nombre de personnes rattachées. On rappellera brièvement les dispositions de l’article 133 du code des impôts qui précise les modalités de détermination du nombre de parts en fonction de la situation de famille : - célibataire, divorcé, veuf ou veuve, sans enfant à charge : 1,0 ; - marié, sans enfant à charge : 2,0 ; - veuf ou veuve ayant un ou plusieurs enfants à charge : 1,5. Ce nombre est augmenté : - d’une part par enfant à charge titulaire d’une carte justifiant de son invalidité, délivrée par la commission d’orientation et de reclassement des handicapés (CORH) ; - d’une part par enfant à charge poursuivant des études hors de la Nouvelle-Calédonie à la condition que les parents aient séjourné toute l’année civile en Nouvelle-Calédonie, un certificat de scolarité devant être joint à la déclaration de revenus concernée ; - d’une demi-part pour tout autre enfant à charge ; - d’une demi-part par ascendant à charge. Par ailleurs dans le cas d’une garde alternée, les enfants à charge sont réputés être à la charge égale de chacun des parents et ouvrent droit à une majoration de 0,25. Enfin, l’article 133 bis prévoit des modalités spécifiques de détermination du nombre de parts (augmentation d’une demi-part) à l’égard de situations particulières (contribuables de plus de 70 ans et invalidité). 24 Dès lors, le nombre de parts ne permet pas nécessairement de déduire le nombre de personnes constituant le foyer fiscal et donc de déduire la composition familiale du foyer. De même, le nombre de parts peut correspondre à un ascendant à charge ou à un enfant étudiant à l’extérieur de la Nouvelle-Calédonie qui compte pour 1 part. Par conséquent il n’est pas toujours possible de conclure sur la composition familiale du foyer. Pour autant, pour la simplicité de présentation, on réputera dans la suite des commentaires que ces dernières situations sont marginales. Il convient de noter que si le système du quotient familial de Nouvelle-Calédonie est inspiré du système d’imposition existant en métropole depuis 1948, c’est un système qui constitue une exception puisqu’il n’est pratiqué dans le monde qu’au Luxembourg et au Portugal. Il a pour objectif d’organiser une redistribution « horizontale » des ménages sans enfant vers ceux ayant des enfants, toute chose étant égale par ailleurs, afin de compenser le surcroit de charges résultant de cette situation. Mais compte tenu du caractère progressif de l’IRPP, le système du quotient familial a un effet dégressif sur la distribution des revenus puisque l’économie d’impôt induite croît plus que proportionnellement au revenu. C’est la raison pour laquelle il existe depuis 1981 en métropole un plafonnement des effets positifs en termes d’économie d’impôt induite par le quotient familial9. Les foyers fiscaux calédoniens apparaissent dans l’ordre constitués majoritairement de : - de célibataires vivants seuls (31,5 %) ; - de foyers monoparentaux (24,0 %) ; - de couples mariés sans enfant à charge (11,2 %) ; - de couples mariés avec deux enfants à charge (7,6 %) ; - de couples mariés avec un enfant à charge (6,4 %). Tableau 8 : Nombre de foyers fiscaux résidents en 2010 en fonction de la situation matrimoniale et du nombre de parts Nombre de parts du foyer 1 1,25 1,5 1,75 2 2,25 2,5 2,75 3 3,25 3,5 3,75 4 4,25 4,5 4,75 5 5,25 5,5 5,75 6 6,5 7 Célibataire Divorcé 26 739 566 8 955 160 4 472 33 1 586 n.r. 541 11 191 n.r. 39 0 18 n.r. n.r. n.r. n.r. 0 n.r. 0 0 4 294 216 1 333 82 685 17 212 n.r. 102 n.r. 28 n.r. 9 0 n.r. 0 n.r. 0 0 0 0 0 n.r. Mariés 0 0 0 0 9 499 51 5 404 51 6 448 33 3 310 13 1 535 12 551 n.r. 163 n.r. 65 n.r. 22 n.r. n.r. Pacsés Séparé 0 0 0 0 525 n.r. 209 n.r. 147 0 38 n.r. n.r. 0 n.r. 0 0 0 n.r. 0 0 0 0 1 131 91 481 38 319 n.r. 121 n.r. 52 n.r. 13 0 n.r. 0 n.r. 0 0 0 0 n.r. 0 0 0 Veuf 3 147 n.r. 362 0 372 0 218 n.r. 87 0 40 0 15 0 n.r. 0 n.r. 0 n.r. 0 n.r. 0 0 Source :DSF Lorsque l’on examine le revenu économique net global, il se répartit dans au profit des foyers composés dans un ordre de proportion décroissante de : - célibataires vivants seuls (19,3 %) ; - foyers monoparentaux (19,2%). - couples mariés sans enfants à charge (16,4 %) ; 9 Des travaux sont en cours afin d’évaluer le coût budgétaire de la composante charge de famille du quotient familial 25 - couples mariés avec deux enfants à charge (13,3%) ; - couples mariés avec un enfant à charge (9,4%) ; Tableau 9 : Revenu économique net déclaré en 2010 en fonction de la situation matrimoniale et du nombre de parts Nombre de parts du foyer Célibataire 63 626 1 693 25 049 434 13 601 125 4 273 n.r. 1 352 24 418 n.r. 87 0 50 n.r. n.r. n.r. n.r. 0 n.r. 0 0 1 1,25 1,5 1,75 2 2,25 2,5 2,75 3 3,25 3,5 3,75 4 4,25 4,5 4,75 5 5,25 5,5 5,75 6 6,5 7 Divorcé 15 696 780 5 800 391 3 165 96 998 n.r. 624 n.r. 120 n.r. 34 0 n.r. 0 n.r. 0 0 0 0 0 n.r. Mariés Pacsés 0 0 0 0 54 274 270 31 200 252 43 970 206 21 209 83 9 515 57 3 299 n.r. 963 n.r. 535 n.r. 157 n.r. n.r. Séparé 0 0 0 0 3 119 n.r. 1 390 n.r. 1 212 0 376 n.r. n.r. 0 n.r. 0 0 0 n.r. 0 0 0 0 Veuf 3 872 8 121 344 n.r. 1 623 1 180 102 0 1 228 1 027 n.r. 0 407 687 n.r. n.r. 216 275 n.r. 0 32 120 0 0 n.r. 61 0 0 n.r. n.r. 0 0 0 n.r. 0 0 0 n.r. n.r. 0 0 n.r. 0 0 0 0 millions de F.CFP Source :DSF L’impôt recouvré pour sa part connaît une répartition légèrement différente. Il est acquitté dans l’ordre décroissant par : - les couples mariés sans enfants à charge (20,8 %) ; - les célibataires vivants seuls (19,3 %) ; - les foyers monoparentaux (14,5 %) ; - les couples mariés avec deux enfants à charge (12,6 %) ; - les couples mariés avec un enfant à charge (8,9 %) ; - les divorcés vivants seuls (6,7 %). Tableau 10 : Impôt recouvré en 2010 en fonction de la situation matrimoniale et du nombre de parts Nombre de parts du foyer Célibataire 1 1,25 1,5 1,75 2 2,25 2,5 2,75 3 3,25 3,5 3,75 4 4,25 4,5 4,75 5 5,25 5,5 5,75 6 6,5 7 Source : DSF 3 187 80 799 8 504 3 95 n.r. 27 n.r. n.r. 0 n.r. 0 n.r. 0 0 0 0 0 0 0 0 Divorcé 1 114 36 358 28 151 n.r. 68 0 48 n.r. n.r. n.r. n.r. 0 n.r. 0 n.r. 0 0 0 0 0 0 Mariés 0 0 0 0 3 434 15 1 465 9 2 082 4 895 n.r. 489 n.r. 141 0 33 0 26 n.r. n.r. n.r. 0 Pacsés 0 0 0 0 189 n.r. 61 n.r. 69 0 19 0 3 0 n.r. 0 0 0 n.r. 0 0 0 0 Séparé Veuf 280 517 16 0 62 33 1 0 61 22 n.r. 0 20 16 n.r. n.r. n.r. 5 0 0 n.r. n.r. 0 0 n.r. n.r. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 millions de F.CFP 26 Le graphique suivant agrège les données en ne tenant compte que de la seule situation matrimoniale sans égard pour le nombre de personnes rattachées et représente le revenu moyen par foyer. Il met en évidence une hiérarchie selon le statut matrimonial tant s’agissant des revenus constatés que de l’impôt moyen. On peut trouver un élément d’explication dans les différences constatées dans la composition des foyers concernés : les veufs ont en proportion moins de personnes rattachées fiscalement que les célibataires, il en est de même des foyers pacsés comparativement aux foyers mariés. Graphique 9. : Revenu et impôt moyen des foyers en fonction de la situation matrimoniale en 2010 8 000 000 400 000 7 000 000 350 000 6 000 000 300 000 5 000 000 250 000 4 000 000 200 000 3 000 000 150 000 2 000 000 100 000 1 000 000 50 000 0 0 Célibataire Veuf Revenu moyen (échelle de gauche) Séparé Divorcé Mariés Revenu moyen par part (échelle de gauche) Pacsés Impôt moyen (échelle de droite) Source : DSF Ces différences de niveau d’imposition se traduisent également par une proportion différente de foyers fiscaux non imposables. Graphique 10. : Répartition entre foyers imposables et non imposables en fonction de la situation matrimoniale (2010) 50 000 45 000 40 000 35 000 47,7% 30 000 25 000 20 000 57,8% 15 000 52,3% 10 000 5 000 46,3% 53,7% 0 56,2% 66,2% 42,2% 72,9% 33,8% 43,8% Célibataire Veuf Séparé Foyers non imposables Source : DSF 27,1% Divorcé Foyers imposables Mariés Pacsés 27 V. QUE NOUS APPREND L’IRPP SUR LES REVENUS DES MENAGES CALEDONIENS ? LES FAITS SAILLANTS : - Les traitements et salaires représentent 77% du revenu économique déclaré. Viennent ensuite les pensions et retraites (14%), puis les revenus professionnels (6%). - La structure de ces revenus est globalement stable au cours de la période 2005-2010, même si les taux de croissance respectifs des différents revenus sont contrastés. Les taux de croissance les plus faibles constatés concernent les bénéfices professionnels qui sont également les revenus les plus difficiles à cerner au plan fiscal. - L’IRPP est cependant loin de couvrir la totalité des revenus des ménages calédoniens : c’est notamment le cas en grande partie des revenus de capitaux mobiliers et des revenus fonciers et en totalité pour les plus-values mobilières et immobilières non professionnelles. Pour riches et instructifs que soient les éléments descriptifs qui suivent, ceux-ci ne donnent qu’une vision partielle de l’ensemble des revenus perçus par les ménages calédoniens. En effet, compte tenu de l’économie générale de l’impôt sur le revenu, certains revenus sont soit absents de ce descriptif (différentes prestations à caractère social, certaines indemnités, certains produits financiers, plusvalues mobilières et immobilières non professionnelles), soit probablement sous-évalués (revenus fonciers et dividendes). Graphique 11. : Poids des différents revenus dans le revenu économique déclaré Répartition de l'IR par nature de revenus Salariés 76,98 % Revenus Revenus de de Revenus remplacement capitaux du capital Professions d'activité mobiliers immobilier indépendantes 14,54 % (y compris 0,08 % 5,69 % revenus de source extérieure) 2,71 % Source : DSF 28 Tableau 11 : Montant brut déclaré par nature de revenu et poids dans le total des revenus (2010) Nature des revenus Montant brut déclaré par les foyers fiscaux résidents (données du rôle général 2009) % du total des revenus déclarés Traitements et salaires* (au sens large) 276 032 238 433 76,98% Pensions + rentes viagères* 52 149 097 924 14,54% 8 499 005 242 4 314 812 759 2,37% 1,20% 12 813 818 001 3,57% 2 909 966 727 3 791 300 637 0,81% 1,06% 6 701 267 364 1,87% 762 759 709 142 034 202 0,21% 0,04% BIC -dont régime du forfait -dont régime du réel** TOTAL -dont régime du forfait BNC -dont régime du réel TOTAL BA -dont régime du forfait -dont régime du réel TOTAL 904 793 911 0,25% 8 902 561 790 2,48% (essentiellement RF perçus en métropole) 802 625 427 0,22% RCM 283 771 107 0,08% RF Revenus de source extérieure TOTAL REVENUS DECLARES 358 590 173 956 100,00% * y compris revenus différés ** y compris plus-values professionnelles Formule de calcul du montant brut déclaré au régime du forfait : -pour les BIC = (Chiffre d'affaires - achats - salaires) / 2 -pour les BNC = 66 % des recettes déclarées -pour les BA = 16,6 % du chiffre d'affaires déclaré Source : DSF Tableau 12 : Evolution entre 2005 et 2010 de la composition du revenu économique déclaré par type de revenu 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Traitements, salaires 205 905 223 265 226 158 259 929 269 048 275 905 34,0% Pensions, retraites 37 812 40 563 39 540 47 013 51 102 51 746 36,9% Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 6,0% 6,5% Bénéfices ind Bénéfices non et comm. comm 10 808 5 494 11 675 5 652 12 801 6 231 12 974 6 287 13 348 6 724 12 685 6 701 17,4% 22,0% 3,3% 4,1% Bénéfices agricoles 819 861 987 886 864 905 10,5% Rev fonciers Rentes viagères 274 302 320 332 363 401 46,1% Rev source extérieure 534 544 542 661 755 803 50,4% plus-values Rev différés 6 330 6 863 7 288 7 746 8 539 8 903 40,6% Rev capmobiliers 259 301 291 233 239 284 9,4% 110 94 368 72 118 129 16,8% ns ns ns ns ns ns 2,0% 7,1% 1,8% 7,9% 8,5% 3,1% Revenu éco déclaré 268 354 290 226 294 791 336 270 351 247 358 590 33,6% Source : DSF – en millions de F.CFP Les années 2005 à 2010 n’ont pas connu de bouleversements dans la composition du revenu économique déclaré. Le revenu économique est structurellement composé d’une part importante de salaires et traitements. Au titre des revenus 2005, la part des salaires et traitements dans le revenu déclaré représente 77 % (à comparer avec le pourcentage de 57 % constaté en métropole)10 du revenu total, suivie par les pensions (14 %), et les revenus des indépendants (6 %). Au titre des revenus 2010, la répartition reste inchangée. 10 Source Rapport du CPO sur les prélèvements obligatoires sur les ménages (Mai 2011) 6,0% 29 Graphique 12. : Evolution entre 2005 et 2010 de la somme des revenus déclarés par type de revenu 400 000 000 000 350 000 000 000 300 000 000 000 Autres revenus F.CFP 250 000 000 000 Revenu f onciers Bénéfices non comm. 200 000 000 000 Bénéfices agricoles Bénéfices ind et comm. Pensions, retraites 150 000 000 000 Traitements, salaires 100 000 000 000 50 000 000 000 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : DSF Note de lecture : chaque histogramme représente la structure du revenu économique déclaré pour chaque année étudiée. Ainsi en 2009, les salaires et traitements représentent 77 % du revenu total ( soit plus de 269 048 millions de F.CFP) Si les revenus déclarés augmentent, il n’y a pas pour autant de déformation au fil du temps de la structure de ces revenus. Graphique 13. : Evolution entre 2005 et 2010 en proportion de la somme des revenus déclarés par type de revenu 100% 90% 80% 70% Autres revenus Revenu f onciers 60% Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles 50% Bénéfices ind et comm. 40% Pensions, retraites Traitements, salaires 30% 20% 10% 0% 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : DSF Tableau 13 : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu moyen par foyer et par type 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Traitements, salaires 2 843 009 2 890 164 2 793 694 3 043 415 3 063 073 3 247 624 14,2% Pensions, retraites 522 084 525 082 488 426 550 463 581 794 609 090 16,7% 2,7% 3,1% Bénéfices ind Bénéfices non et comm. comm 149 228 75 863 151 136 73 160 158 133 76 966 151 906 73 607 151 965 76 556 149 314 78 879 0,1% 4,0% 0,0% 0,8% Bénéfices agricoles 11 309 11 141 12 192 10 371 9 838 10 650 -5,8% Rev fonciers Rentes viagères 3 787 3 913 3 951 3 888 4 138 4 717 24,6% Rev source extérieure 7 369 7 038 6 690 7 745 8 592 9 448 28,2% plus-values Rev différés 87 407 88 842 90 033 90 696 97 220 104 790 19,9% Rev capmobiliers 3 580 3 898 3 594 2 733 2 723 3 340 -6,7% 1 522 1 221 4 552 846 1 344 1 515 -0,5% ns ns ns ns ns ns -1,2% 3,7% -1,4% 4,5% 5,1% -0,1% Revenu éco déclaré 3 705 272 3 756 970 3 641 505 3 937 266 3 998 900 4 220 893 13,9% 2,6% Source : DSF – en F.CFP Note de lecture : On entend par revenus moyens les revenus totaux par type divisés par le nombre de foyers. Il ne s'agit donc pas du revenu moyen par détenteur de chaque type de revenu, mais du revenu moyen par foyer. 30 L’analyse par revenu moyen laisse apparaître des évolutions différentes selon le type de revenu. La période 1998-2005 se caractérise par une divergence d'évolution entre les revenus d’activité. Le revenu moyen des salaires et traitements par foyer a progressé en moyenne annuelle de 2,7 %, tandis que le revenu moyen des indépendants a stagné sur la période. Un des facteurs d’explication réside probablement dans l’augmentation à plusieurs reprises du salaire minimum garanti au cours de la période. L'évolution du revenu moyen des indépendants dès lors que l'on se cantonne aux foyers d'indépendants donne également les mêmes résultats. Bien que le nombre d’indépendants ait progressé plus vite que le nombre de foyers fiscaux dans son ensemble, le revenu moyen par indépendant est resté stable avec une légère tendance à la baisse entre 2005 et 2010. Il est à noter que les revenus des indépendants sont également, comparativement à d’autres revenus déclarés comme les traitements et salaires ou les pensions et retraites des revenus, plus difficiles à cerner par l’administration fiscale, faute de tiers déclarant permettant de s’assurer de la fiabilité des revenus déclarés. Graphique 14. : Evolution des revenus moyens par type de revenus (base 100=2005) 150 140 130 120 110 100 90 80 2005 2006 2007 2008 Traitements, salaires Pensions, retraites Bénéfices ind et comm. Revenu fonciers Autres revenus Total revenu 2009 Bénéfices agricoles 2010 Bénéfices non comm . Source : DSF Note de lecture : Les plus values professionnelles et les revenus différés ne sont pas pris en compte dans l’analyse du revenu moyen en base 100 au motif qu’ils ne constituent que des revenus transitoires ; ils représentent une source de revenu supplémentaire qui ne saurait donner d’indication sur l’évolution du revenu "permanent" du foyer. L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de comparer l’évolution des différentes composantes. On entend par revenus moyens les revenus totaux par type divisés par le nombre de foyers. L’analyse ne serait pas complète sans une tentative d’évaluer l’homogénéité ou l’hétérogénéité des différents types de revenus. Une manière d’approcher la réalité de la dispersion des revenus en évaluant peut être par exemple les écarts entre le revenu moyen des 5 % les plus modestes et des 5% les plus aisés pour chaque type de revenu. Le positionnement de la médiane vis-à-vis de ces extrêmes est également éclairant. 31 Graphique 15. : Dispersion des revenus en fonction de leur type Foyers résidents (IR 2010) Dispersion des revenus en fonction de leur type Foyers résidents (IR 2010) 20 000 19 953 19 740 18 000 16 000 14 000 5% - 5è centile 25% - 1er quartile 50% - médiane 75% - 3è quartile 95% - 95è centile milliers de F.CFP 12 000 11 129 11 374 11 129 10 673 10 000 8 000 6 000 4 631 4 000 3 874 3 074 2 806 2 000 1 851 964 479 0 2 099 2 085 881 1 010 245 434 86 1 634 542 1 473 99 Revenus fonciers Salaires traitements nets Pensions retraites BIC 727 519 240 16 BA 98 90 BNC Source : DSF Note de lecture : Les quartiles sont ici les niveaux de revenu divisant la population de foyers fiscaux en 4 parties de taille identique. Ainsi, le quart des foyers déclarant des salaires et traitements en déclare pour moins de 1,6 million sur l'année 2010 (1er quartile), le quart suivant déclare entre 1,6 et 2,8 millions (2ème quartile), le quart suivant entre 2,8 et 4,6 millions (3ème quartile) et enfin le dernier quart plus de 4,6 millions. Ainsi, le revenu moyen dissimule une profonde dispersion de la distribution du revenu par type, en particulier chez les foyers déclarants des revenus indépendants mais également chez les foyers déclarant des salaires et traitements. 32 Tableau 14 : Dispersion des revenus en fonction de leur type Foyers résidents (IR 2010) Salaires traitements nets minimum 5% - 5è centile 25% - 1er quartile 50% - médiane 75% - 3è quartile 95% - 95è centile maximum 1 542 1 634 2 806 4 631 19 740 123 461 Pensions retraites 1 245 881 2 099 3 874 11 129 28 841 Bénéfices industriels et commerciaux 0 86 434 1 010 2 085 11 129 102 008 Bénéfices agricoles 0 16 90 240 727 11 374 32 214 Bénéfices non commerciaux Revenus fonciers 5 98 519 1 473 3 074 19 953 250 512 0 99 479 964 1 851 10 673 55 451 Source : DSF Unité : en milliers de F.CFP VI. QUELS NIVEAUX D’IMPOSITION SUPPORTENT LES DIFFERENTS REVENUS ? LES FAITS SAILLANTS : - Le taux moyen d’imposition pour les seuls foyers imposables s’établit à 3,16% - Le taux d’imposition moyen plus élevé constaté pour les revenus professionnels et fonciers sont confirmés par l’analyse des taux marginaux d’imposition. - Ils mettent en lumière l’hétérogénéité plus grande de niveau de vie entre les foyers percevant des traitements et salaires ou des retraites et des pensions comparativement à ceux percevant des revenus professionnels catégoriels. C’est particulièrement frappant pour les titulaires de BNC. - Les bénéficiaires de revenus fonciers et de bénéfices agricoles lorsque ces derniers complètent d’autres sources de revenus, apparaissent comparativement plus aisés que la moyenne des autres contribuables. 6.1 L’approche au travers du taux moyen d’imposition L’approche du taux moyen d’imposition permet d’avoir une première approche simple de nature macroéconomique sur le niveau d’imposition supporté par les différents types de revenu. Toutefois, ce niveau est fonction de nombreux paramètres exogènes aux modalités propres de détermination du revenu catégoriel imposable, parmi lesquels le niveau de revenu global des ménages, l’existence d’une pluralité de revenu ou la composition du foyer fiscal. 33 Tableau 15 : Moyenne des taux d’imposition en fonction de la catégorie de revenu (IR 2010) Nombre de foyers Revenus fonciers 4 43 12 4 919 247 341 267 555 1 785 53 317 Salaires et traitements Pensions et retraites BIC BA BNC Ensemble Moyenne taux d'imposition 6,09% 3,17% 3,18% 3,41% 4,24% 5,08% 3,16% Source DSF Note de lecture : Pour chaque foyer imposable, le taux d’imposition est calculé, puis la moyenne par catégorie est présentée Le taux d’imposition appliqué à la catégorie de revenu dépend du montant total du revenu du foyer. Cette approche est dès lors très frustre et difficile d’interprétation. Elle ne saurait permettre d’établir de conclusions opérationnelles. Elle nécessite par conséquent d’être éclairée d’une analyse complémentaire plus fine, notamment au travers du taux marginal d’imposition. 6.2 L’approche au travers du taux marginal d’imposition Le taux marginal d’imposition correspond au taux appliqué sur la dernière tranche de revenu. Il permet d’identifier le taux d’imposition auquel sera soumis tout revenu supplémentaire. Le taux marginal est défini par foyer fiscal en fonction du quotient (revenu net global imposable sur le nombre de part : RNGI/part). Cette approche permet notamment de mieux cerner la composition des revenus des ménages en fonction du niveau de leurs revenus. Elle confirme la prédominance, quel que soit le foyer et son niveau de revenu, de la composante salariale. Elle met également en lumière l’importance des revenus catégoriels pour les ménages les plus aisés, soit comme revenus d’appoint, soit comme revenu principal. C’est particulièrement net pour les revenus fonciers. Elle permet également de constater que les ménages actifs ont comparativement des revenus généralement plus élevés que les ménages composés d’inactifs (retraités et pensionnés). Graphique 16. : Montant total et composition du revenu économique en fonction du taux marginal d'imposition (base IR 2010) 120 000 m illions de F.CFP 100 000 Autres revenus* 80 000 BNC BA 60 000 BIC Pensions et retraites Traitements et salaires 40 000 Revenus fonciers 20 000 0 0% 4% 12% 25% 40% *revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères Source : DSF Note de lecture : chaque histogramme représente, pour chaque taux marginal d’imposition, la structure du revenu économique par type de revenu. Ainsi, le premier histogramme présente le montant et la composition du revenu économique des foyers concernés par le premier taux marginal (0 %). 34 Graphique 17. : Montant moyen et composition du revenu brut en fonction du taux marginal d'imposition (base IR 2010) 20 000 000 18 000 000 16 000 000 Autres revenus* 14 000 000 BNC F.CFP 12 000 000 BA 10 000 000 BIC Pensions et retraites 8 000 000 Traitements et salaires 6 000 000 Revenus fonciers 4 000 000 2 000 000 0 0% 4% 12% 25% 40% *revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères Source : DSF Note de lecture : les histogrammes représentent, pour chaque taux marginal d’imposition, la structure moyenne du revenu économique des foyers concernés par ce taux. Graphique 18. : Taux marginal d’imposition en fonction du type de revenu (base IR 2010) 100% 90% 80% Taux marginal : 70% 40% 25% 12% 4% 0% 60% 50% 40% (1) 30% 20% 10% 0% Revenus fonciers Traitements et salaires Pensions et retraites BIC BA BNC Autres revenus* *revenus de source extérieure, autres RCM, revenus différés, plus-values et rentes viajères Source : DSF Note de lecture : les histogrammes présentent, en fonction du type de revenu catégoriel, la part de chaque taux marginal d’imposition dans cette masse de revenu déclaré. Ainsi, 26 % des salaires et traitements sont détenus par des foyers dont le taux marginal d’imposition est de 4 % (1). Le graphique précédent illustre le fait que les revenus catégoriels sont tous concernés par des taux marginaux différents. Il peut être rapproché du graphique de la section précédente présentant la dispersion des revenus en fonction de leur type. Ainsi il confirme les écarts marqués constatés au sein de la population des BNC, ceux-ci connaissant un contraste plus marqué que les autres revenus catégoriels entre les titulaires de faibles et hauts revenus. C’est aussi un moyen de détecter la pluralité des sources de revenus des foyers en fonction de leur niveau de revenu. Ainsi, on constate que les bénéfices agricoles sont concernés à hauteur de 30 % par le taux marginal maximum, ce qui est a priori contre-intuitif compte tenu de leur mode d’imposition (régime forfaitaire de droit quel que soit le niveau des recettes). 35 6.2.1. Focus sur les bénéfices agricoles Graphique 19. : Bénéfices agricoles : taux marginal d'imposition en fonction du décile (base IR 2010) 100% 90% 80% 70% 60% 40% 50% 25% 12% 40% 4% 0% 30% 20% > 2 106 884 1 009 122 - 2 106 883 565 837 - 1 009 121 348 200 - 565 836 240 194 - 348 199 166 667 - 240 194 110 164 - 166 666 65 936 - 110 163 <= 32 175 0% 32 176- 65 935 10% Source : DSF Note de lecture : les foyers déclarant des bénéfices agricoles, classés par ordre croissant du revenu déclaré sont regroupés par décile. Les déciles sont les valeurs qui partagent une distribution ordonnée en dix parties égales. Ainsi, les 10 % des foyers du bas de la distribution déclarent moins de 32 175F.CFP de revenu alors que les 10 % les plus hauts de la distribution déclarent plus de 2 106 884 F.CFP de revenu. Les histogrammes montrent ainsi que 10 % des bénéfices agricoles du décile le plus bas appartiennent à des foyers concernés par le taux marginal de 40 %. Il apparaît clairement que les bénéfices agricoles proviennent de foyers bénéficiant de plusieurs catégories de revenus. Les bénéfices agricoles peuvent donc être considérés majoritairement comme des revenus accessoires (Par exemple une personne bénéficiant d'une retraite de 7 millions de F.CFP et d'un BA net de 30 000 F.CFP). 6.2.2. Focus sur les revenus fonciers Graphique 20. : Revenus fonciers : taux marginal d'imposition en fonction du décile (base IR 2010) 100% 90% 80% 70% 60% 40% 50% 25% 12% 40% 4% 0% 30% 20% 10% >2 977 561 1 817 418 - 2 977 560 1 285 088 - 1 817 417 960 001 - 1 285 087 707 021 - 960 000 476 001 - 707 021 256 258 - 476 000 104 997 - 256 257 42 922 - 104 996 <= 42 921 0% Source : DSF Comparativement à d’autres types de revenus, la progressivité du taux marginal de taxation est plus évidente en ce qui concerne les revenus fonciers. En effet, la part du taux le plus élevé (40 %) apparaît davantage en corrélation positive avec le niveau de décile. 36 VII. QUI SUPPORTE LA CHARGE DE L’IRPP ? LES FAITS SAILLANTS : - En 2010, les 5 % de foyers les plus aisés concentrent 24 % du revenu et acquittent 59 % des droits - A l’inverse, 50 % des foyers ne concentrent que 19 % des revenus bruts déclarés et n’acquittent que 2 % des impôts - Comparativement à la situation de la métropole et dans un contexte de champ de l’IRPP local plus étroit que son modèle, la population de Nouvelle-Calédonie la plus aisée supporte en proportion du total de la charge fiscale moins d’impôt, à l’inverse des 50 % les moins aisés, qui en supportent une proportion plus élevée Graphique 21. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la tranche de revenu en 2005 100% 8,0% 90% 80% 6,4% 5,3% 29,5% + de 8 000 000 8,4% 6 000 000 à 8 000 000 70% 12,5% 5 000 000 à 6 000 000 66,3% 12,9% 4 000 000 à 5 000 000 60% 3 000 000 à 4 000 000 8,5% 50% 2 000 000 à 3 000 000 18,3% 1 500 000 à 2 000 000 10,9% 1 000 000 à 1 500 000 40% 500 000 à 1 000 000 11,1% 12,7% 30% 0 à 500 000 11,3% 11,6% 20% 6,0% 13,2% 8,3% 10% 10,0% 0% Foyers 6,3% 5,7% 4,2% 1,9% 5,8% 3,7% 0,4% REN 0,6% Droits Note de lecture : le premier histogramme représente la répartition (en %) des foyers fiscaux en fonction de la tranche de revenu (REN = revenu économique net, c'est-à-dire avant abattement mais après déduction des charges professionnels), le second la part de chaque tranche de revenu dans le revenu économique net et le troisième la part de chaque tranche de revenu dans les droits émis. Source : DSF Graphique 22. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la tranche de revenu en 2009 100% 9,5% 90% 80% 6,6% 5,7% 33,6% 8,6% + de 8 000 000 70% 6 000 000 à 8 000 000 72,5% 12,9% 50% 5 000 000 à 6 000 000 12,4% 60% 4 000 000 à 5 000 000 17,8% 3 000 000 à 4 000 000 8,5% 2 000 000 à 3 000 000 1 500 000 à 2 000 000 10,4% 40% 1 000 000 à 1 500 000 11,1% 30% 500 000 à 1 000 000 12,2% 0 à 500 000 9,7% 10,8% 20% 12,0% 5,2% 7,9% 10% 5,2% 5,2% 9,0% 0% 4,5% 2,5% 3,7% 1,6% 0,4% Foyers REN 0,0% 0,4% Droits 37 Les chiffres de 2010 sont également mentionnés mais ils ne portent pas sur l’intégralité des rôles et conduisent probablement à surévaluer la proportion des revenus élevés. On constate une modification de structure en faveur de la tranche de revenu la plus haute de la distribution. Au titre des revenus 2005, les foyers déclarant plus de 8 millions de F.CFP de revenu représente 8 % des foyers fiscaux, concentrent 29,5 % du revenu économique net et acquittent 66,3 % des droits à l’IR ; au titre des revenus 2009, ils représentent désormais 9,5 % des foyers fiscaux et supportent 72,5 % du poids de l’IRPP. Graphique 23. : Répartition du nombre de foyers, du revenu et de l'impôt en fonction de la tranche de revenu en 2010 100% 10,5% 90% 7,1% 80% 6,0% 70% 9,2% 60% 13,4% + de 8 000 000 6 000 000 à 8 000 000 5 000 000 à 6 000 000 73,1% 4 000 000 à 5 000 000 12,5% 3 000 000 à 4 000 000 2 000 000 à 3 000 000 50% 18,1% 40% 30% 35,2% 8,4% 1 500 000 à 2 000 000 1 000 000 à 1 500 000 10,6% 500 000 à 1 000 000 11,0% 0 à 500 000 11,9% 20% 9,7% 10% 7,2% 9,7% 11,6% 5,0% 7,9% 4,9% 3,2% 1,4% 5,2% 4,3% 2,2% Foyers REN 0% 0,3% 0,4% Droits Source : DSF Graphique 24. : Distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu en métropole (2009) 38 Graphique 25. : Distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu en Nouvelle-Calédonie (2010) 100% 90% 5% + r i c h e s 5% su i v a n t s 22% 10% su i v a n t s 80% 10% su i v a n t s 12% 70% 60% 20% su i v a n t s 59% 59% 13% 13% 13% 13% 17% 50% 13% 40% 30% 20% 18% 50% l e s r i c he s 10% 7% 7% 7% 2% 6% 2% Part dans l'impôt brut Part dans l'impôt net 19% 0% Poids dans l'échelle des revenus Part dans le revenu brut déclaré Source : DSF Les deux graphiques de distribution des revenus bruts, de l’impôt brut et de l’impôt net sur le revenu permettent de mettre en évidence le degré de concentration de l’IRPP. Le premier représente la situation métropolitaine, le second la situation calédonienne. Il en ressort que : - les 5 % des ménages les plus riches concentrent 22 % du revenu brut déclaré et supportent 59 % de l’impôt net ; - à l’inverse les 50 % les moins riches concentrent 19 % du revenu brut et supportent 2 % de l’impôt net. Compte tenu du faible recours aux mécanismes de réduction d’impôt comparativement aux dispositifs de déductibilité des charges du revenu global, il n’y a pas d’écart sensible entre les résultats en termes d’impôt brut et d’impôt net. Tableau 16 : Evolution entre 2005 et 2010 du nombre de foyers fiscaux par tranche de revenu économique net déclaré. Nombre de foyers fiscaux Tranche de revenu éco net déclaré (F.CFP) 0 à 500 000 500 000 à 1 000 000 1 000 000 à 1 500 000 1 500 000 à 2 000 000 2 000 000 à 3 000 000 3 000 000 à 4 000 000 4 000 000 à 5 000 000 5 000 000 à 6 000 000 6 000 000 à 8 000 000 + de 8 000 000 TOTAL Source : DSF 2005 7 260 6 044 8 389 8 042 13 256 9 068 6 072 3 841 4 663 5 790 72 425 2006 7 733 6 656 8 779 8 565 14 047 9 586 6 392 4 106 4 970 6 416 77 250 2007 19 078 3 975 4 907 6 682 12 668 9 915 6 819 4 425 5 390 7 094 80 953 2008 7 677 6 756 9 554 9 449 15 398 11 149 7 224 4 809 5 587 7 804 85 407 2009 7 6 9 9 15 11 7 5 5 8 87 2010 936 939 462 716 648 364 538 029 841 363 836 6 6 8 9 15 11 7 5 5 8 84 733 098 256 313 383 360 857 084 993 879 956 39 Tableau 17 : Evolution entre 2005 et 2010 du revenu déclaré par tranche de revenu économique net déclaré Revenu économique net (M de F.CFP) Tranche de revenu éco net déclaré (F.CFP) 0 à 500 000 500 000 à 1 000 000 1 000 000 à 1 500 000 1 500 000 à 2 000 000 2 000 000 à 3 000 000 3 000 000 à 4 000 000 4 000 000 à 5 000 000 5 000 000 à 6 000 000 6 000 000 à 8 000 000 + de 8 000 000 TOTAL 2005 1 106 4 590 10 517 14 056 32 812 31 475 27 099 20 998 32 071 72 942 247 666 2006 1 183 5 058 11 001 14 936 34 879 33 208 28 535 22 415 34 226 82 160 267 601 2007 747 2 990 6 188 11 723 31 648 34 415 30 469 24 183 37 169 92 438 271 970 2008 1 221 5 114 12 060 16 458 38 222 38 605 32 317 26 300 38 431 101 264 309 992 2009 1 5 11 16 38 39 33 27 40 108 323 2010 254 255 955 922 841 388 662 457 282 758 774 1 4 10 16 38 39 35 27 41 116 330 095 618 471 260 154 322 069 804 330 214 337 Source : DSF Tableau 18 : Evolution entre 2005 et 2010 des droits par tranche de revenu économique net déclaré Droits émis (M de F.CFP) Tranche de revenu éco net déclaré (F.CFP) 0 à 500 000 500 000 à 1 000 000 1 000 000 à 1 500 000 1 500 000 à 2 000 000 2 000 000 à 3 000 000 3 000 000 à 4 000 000 4 000 000 à 5 000 000 5 000 000 à 6 000 000 6 000 000 à 8 000 000 + de 8 000 000 TOTAL 2005 0 0 2 68 450 717 779 734 1 393 8 145 12 288 2006 0 0 2 49 319 543 606 607 1 208 8 184 11 518 2007 0 0 2 54 357 614 690 675 1 338 9 624 13 354 2008 0 0 2 58 383 682 744 760 1 407 10 380 14 416 2009 0 0 2 59 381 691 806 811 1 507 11 213 15 470 2010 0 0 2 59 369 712 867 827 1 610 12 089 16 535 Source : DSF Note de lecture : les tableaux illustrent pour chaque tranche de revenu économique net définie, la répartition du nombre de foyers fiscaux, du revenu économique net et des droits émis. Ainsi, en 2008, les foyers appartenant à la tranche de revenu supérieure à 8 millions de F.CFP acquittent 10 380 millions de F.CFP de droits émis sur un total de 14 416 millions de F.CFP. 40 VIII. QUE PERMET DE METTRE EN EXERGUE L’ANALYSE PAR REVENU DOMINANT ? LES FAITS SAILLANTS : - 78% des foyers ne perçoivent qu’une seule source de revenu imposable 73% des foyers déclarent comme source principale de revenu des traitements ou salaires L’approche fait ressortir un pourcentage contrasté de non imposables selon le revenu catégoriel : élevé pour les bénéfices agricoles (70%), sensiblement plus faible pour les BNC (33%) Afin de mieux cerner la typologie des foyers fiscaux, il est possible d’avoir recours à une analyse qui se focalise sur le revenu dominant, celui-ci étant défini comme le revenu catégoriel dont le montant déclaré net est le plus élevé et constitue plus d’un tiers de l'ensemble des revenus nets catégoriels. Cette définition est retenue sur les revenus avant abattement (ainsi, les salaires sont retenus nets des frais professionnels mais avant abattement) Cette approche permet à la fois d’affiner l’analyse en proposant un angle de vue différent qui conforte et éclaire les autres analyses du présent rapport et d’offrir une identification individuelle au travers de situation-type en rattachant à chaque foyer une seule catégorie de revenu (tous ses revenus déclarés sont alors assimilés à ce revenu dominant. Graphique 26. : Répartition des foyers en fonction du nombre et de la prédominance d’une catégorie de revenu (IR 2010) 3% 19% 78% Absence de revenu dominant Une seule catégorie de revenu Plusieurs catégories de revenu Une première donnée apparaît importante : une immense majorité de contribuables (78 %) déclare être bénéficiaire que d’un seul revenu dominant. 8.1. L’analyse sur l’ensemble des foyers fiscaux Au titre de l’année 2010, 73 % des foyers fiscaux déclarent comme source de revenu principale des salaires et traitements. Les pensions et les retraites constituent la principale ressource déclarée pour 16 % d’entre eux. 7 % des foyers déclarent principalement des revenus professionnels non salariaux. Sur les 86 956 foyers fiscaux plus de 80 % déclarent une seule catégorie de revenus. 41 Tableau 19 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010) Foyers fiscaux Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble Droits émis Revenu économique net Ensemble 61 605 13 714 4 182 1 139 326 1 001 81 15 29 nr 2 858 84 956 Somme 256 704 210 536 49 626 177 482 11 493 462 352 5 953 009 220 768 673 920 4 883 674 941 407 491 805 128 248 171 149 916 605 nr 26 336 380 330 335 555 027 Moyenne 4 166 938 3 618 651 2 748 317 5 226 523 2 357 895 4 878 796 5 030 763 8 549 878 5 169 538 nr 13 168 190 4 023 576 Médiane 2 952 201 2 823 910 1 654 852 2 769 867 708 324 3 453 865 2 521 574 5 544 552 3 746 532 nr 13 168 190 2 858 306 Somme 12 843 953 587 1 427 261 315 748 129 123 882 887 439 77 616 937 513 122 724 19 417 879 15 375 216 5 123 536 nr 3 638 750 16 567 952 981 Taux d'imposition Moyenne 208 489 104 073 178 893 775 143 238 089 512 610 239 727 1 025 014 176 674 nr 1 273 195 018 Médiane 22 560 13 720 0 53 480 0 56 680 2 527 123 760 0 nr 0 17 719 Rapport 5,0% 2,9% 6,5% 14,8% 10,1% 10,5% 4,8% 12,0% 3,4% nr 13,8% 5,0% Moyenne 2,1% 1,5% 1,9% 4,3% 1,8% 4,8% 1,1% 5,4% 1,2% nr 0,0% 3,4% Note de lecture : La période de référence correspond à l’année fiscale, c’est-à-dire à la période pendant laquelle les revenus ont été perçus. La moyenne et la médiane concernent l’ensemble des foyers (imposables et non imposables) Graphique 27. : Foyers et droits en fonction du revenu dominant Droits émis Foyers fiscaux 3% 1% 4% 7% 10% 9% 16% 73% 77% Salaires-traitements Pensions-retraites Revenus professionnels non salariaux Autres revenus Absence de revenu dominant Graphique 28. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant Moyenne Médiane Salaires et traitements Salaires et traitements Pensions et retraites Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices ind et comm. Revenu Bénéfices non comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus fonciers Ensemble Ensemble Impôt Impôt médian 0 1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 Note de lecture : La médiane correspond au montant qui sépare la population des foyers en proportions égales. Ainsi, au titre des revenus acquis en 2010, 50 % des foyers fiscaux ont acquitté moins de 17 719 F.CFP d’impôt sur le revenu et 50 % d’entre eux ont acquitté plus que ce montant. A noter que les revenus moyens et médians élevés des BA, BNC et revenus fonciers s’expliquent par le nombre de foyers peu élevé pour ces catégories. 800 000 42 En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des contribuables est légèrement supérieur à 4 millions de F.CFP. Le revenu médian atteint 2,8 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 195 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers fiscaux et à 208 000F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements. Sur un nombre total de 86 956 foyers fiscaux, 45 % ne sont pas imposables au titre de l’imposition des revenus de 2010. 70 % des foyers déclarant principalement des bénéfices agricoles ne sont pas soumis à l’imposition ; 41 % des foyers à dominance « salariale » n’acquittent pas l’impôt. Graphique 29. : Répartition par type de revenu dominant Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble 0% 10% 20% 30% 40% Imposable 50% 60% 70% 80% 90% 100% Non imposable Source : DSF Note de lecture : le graphique présente pour chaque type de revenu dominant la répartition des foyers fiscaux entre contribuables imposables et non imposables. 8.2. L’analyse sur les seuls foyers fiscaux imposables Tableau 20 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010) Foyers fiscaux Ensemble Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble 36 408 7 158 1 749 763 97 695 30 nr nr nr nr 46 928 Somme 210 940 165 123 39 019 551 116 8 783 842 293 5 539 012 269 638 973 101 4 422 964 206 294 625 762 nr nr nr nr 270 075 518 923 Revenu économique net Moyenne 5 793 786 5 451 181 5 022 208 7 259 518 6 587 352 6 363 977 9 820 859 nr nr nr nr 5 755 104 Taux d'imposition Droits émis Médiane 4 306 482 4 812 023 3 578 629 3 881 431 4 224 911 4 791 732 5 869 520 nr nr nr nr 4 361 094 Somme 12 818 829 707 1 422 474 033 746 621 676 882 547 128 77 562 417 512 902 122 19 356 286 nr nr nr nr 16 535 835 666 Moyenne 352 088 198 725 426 885 1 156 680 799 613 737 989 645 210 nr nr nr nr 352 366 Médiane Rapport 86 120 87 800 86 480 152 000 139 360 174 080 79 929 nr nr nr nr 87 880 Moyenne nr nr nr nr 3,5% 2,8% 4,6% 6,4% 6,1% 6,9% 2,7% nr nr nr nr 6,1% 6,4% 6,1% 3,6% 8,5% 15,9% 12,1% 11,6% 6,6% Source : DSF Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP). En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré dépasse 5,8 millions de F.CFP pour un impôt moyen de l’ordre de 352 000 F.CFP. Les foyers dont les ressources principales sont 43 constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 352 000 F.CFP. La moitié de ces foyers paye moins de 86 000 F.CFP d’impôt sur le revenu. Graphique 30. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu Moyenne Médiane Salaires et traitements Salaires et traitements Revenu Pensions et retraites Revenu Bénéfices ind et comm. Pensions et retraites Impôt Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus fonciers Ensemble Ensemble Impôt médian 0 1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 7 000 000 8 000 000 0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 Afin de compléter l’approche générale, il peut être utile de faire deux focus sur deux situations types correspondant d’une part aux foyers de célibataires sans enfant (environ un tiers des foyers fiscaux) et d’autre part au foyer composé d’un couple marié avec deux enfants. 8.3. Analyse d’un cas particulier : les célibataires sans enfant 8.3.1. Approche sur l’ensemble des foyers fiscaux Tableau 21 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010) Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble Foyers fiscaux Ensemble 21 038 1 805 1 472 526 109 192 27 nr nr nr 1 681 26 850 Revenu économique net Somme Moyenne Médiane 55 541 114 384 2 640 038 2 203 270 3 774 886 817 2 091 350 1 656 768 2 398 915 202 1 629 698 1 139 566 1 307 248 815 2 485 264 1 933 002 138 241 085 1 268 267 322 953 600 969 512 3 130 050 1 904 174 47 316 486 1 752 462 1 358 820 nr nr nr nr nr nr nr nr nr . . . 63 808 692 301 2 536 363 1 974 586 Somme 2 728 739 357 107 314 653 163 309 838 121 151 625 13 099 680 66 369 141 444 632 nr nr nr 0 3 200 428 926 Droits émis Moyenne 129 705 59 454 110 944 230 326 120 181 345 673 16 468 nr nr nr 0 119 643 Médiane 26 440 4 920 800 30 500 0 24 280 0 nr nr nr 0 20 000 Taux d'imposition Rapport Moyenne 4,9% 2,4% 2,8% 1,3% 6,8% 2,0% 9,3% 3,9% 9,5% 1,5% 11,0% 4,2% 0,9% 0,5% nr nr nr nr nr nr 0,0% 12,1% 2,0% Foyers célibataires stricto sensu L’analyse des foyers célibataires présente une très forte proportion de foyers fiscaux à dominance « salariale ». Au titre de l’année 2010, 78 % des foyers célibataires déclarent comme source de revenu principale des salaires et traitements. Les pensions et les retraites constituent la principale ressource déclarée pour 7 % d’entre eux. 8 % des foyers déclarent principalement des revenus professionnels non salariaux. 1 200 000 44 Graphique 31. : Foyers et droits en fonction du revenu dominant Droits émis Foyers fiscaux 1% 6% 9% 8% 2% 3% 7% 78% 86% Salaires-traitements Pensions-retraites Revenus professionnels non salariaux Autres revenus Absence de revenu dominant Source : DSF Graphique 32. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant Moyenne Médiane Salaires et traitements Salaires et traitements Pensions et retraites Pensions et retraites Revenu Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus fonciers Ensemble Ensemble 0 500 000 1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 Impôt Bénéfices ind et comm. 3 000 000 3 500 000 0 50 000 100 000 150 000 200 000 250 000 300 000 En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des contribuables célibataires s’élève à 2,5 millions de F.CFP. Le revenu médian atteint près de 2 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 120 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers fiscaux et à 130 000 F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements. 350 000 45 8.3.2. Approche sur les seuls foyers fiscaux imposables Tableau 22 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010) Ensemble Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble Somme 14 052 818 605 340 27 123 nr nr nr nr 0 15 965 Droits émis Revenu économique net Moyenne Foyers fiscaux 48 086 166 285 2 854 939 708 1 790 159 712 1 178 165 308 110 588 930 538 559 133 nr nr nr nr . 54 558 579 076 Médiane 3 422 016 3 490 146 2 958 942 3 465 192 4 095 886 4 378 530 nr nr nr nr . 3 135 224 Somme 2 887 161 3 055 002 2 258 970 2 870 820 2 598 805 3 323 360 nr nr nr nr . 2 619 839 Moyenne 2 716 541 413 106 514 765 162 572 598 120 975 625 13 075 400 66 319 581 nr nr nr nr . 3 185 999 382 Taux d'imposition Médiane 193 321 130 214 268 715 355 811 484 274 539 184 nr nr nr nr . 171 490 Rapport 74 600 59 120 64 280 127 160 76 400 107 360 nr nr nr nr . 52 040 Moyenne 5,6% 3,7% 9,1% 10,3% 11,8% 12,3% nr nr nr nr 3,6% 2,8% 4,8% 5,9% 5,8% 6,5% nr nr nr nr . 2,9% 5,8% Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP). En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré atteint 3 millions de F.CFP pour un impôt moyen de l’ordre de 171 000 F.CFP. Les foyers dont les ressources principales sont constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 193 000 F.CFP. La moitié de ces foyers paye moins de 74 000 F.CFP d’impôt sur le revenu. Graphique 33. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant Moyenne Salaires et traitements Salaires et traitements Pensions et retraites Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Impôt médian Médiane Bénéfices ind et comm. Revenu Bénéfices non comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus fonciers Ensemble Ensemble 0 500000 Impôt 0 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000 3500000 4000000 4500000 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 8.4. Analyse d’un cas particulier : les couples avec deux enfants 8.4.1. Approche sur l’ensemble des foyers fiscaux Tableau 23 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010) Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble Foyers fiscaux Ensemble 4 985 216 269 46 17 23 nr nr 0 0 43 5 599 Couples : nombre de parts=3 Revenu économique net Somme 33 031 492 387 953 994 982 1 257 258 491 498 081 977 59 847 887 112 683 200 nr nr . . . 35 913 358 924 Moyenne 6 626 177 4 416 643 4 673 823 10 827 869 3 520 464 4 899 270 nr nr . . . 6 460 242 Médiane 5 320 639 3 656 835 3 486 600 7 953 046 1 311 082 4 123 562 nr nr . . . 5 173 528 Somme 1 278 258 087 9 976 526 60 526 250 62 009 806 4 036 238 5 370 617 nr nr . . 0 1 420 177 524 Droits émis Moyenne 256 421 46 188 225 005 1 348 039 237 426 233 505 nr nr . . 0 257 874 Taux d'imposition Médiane 33 120 0 3 960 228 180 0 0 nr nr . . 0 30039 Rapport Moyenne 3,9% 1,0% 4,8% 12,4% 6,7% 4,8% nr nr 4,0% 1,7% 0,5% 1,6% 5,8% 1,7% 1,8% nr nr . . 0,0% 1,7% 46 Le plus souvent actifs, 88 % des couples avec deux enfants déclarent comme source de revenu principale des salaires et traitements. 4 % seulement des foyers déclarent principalement des pensions et des retraites. Les revenus professionnels non salariaux constituent la principale ressource déclarée pour 6 % d’entre eux. Graphique 34. : Foyers et droits en fonction du revenu Droits émis Foyers fiscaux 1% 4% 1% 9% 6% 1% 1% 89% 88% Salaires-traitements Pensions-retraites Revenus professionnels non salariaux Autres revenus Absence de revenu dominant Graphique 35. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant Moyenne Salaires et traitements Salaires et traitements Pensions et retraites Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Impôt médian Médiane Bénéfices ind et comm. Revenu Bénéfices non comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus fonciers Ensemble Impôt Ensemble 0 2 000 000 4 000 000 6 000 000 8 000 000 10 000 000 0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 Note de lecture : les revenus moyens et médians élevés des BNC, BA et revenus fonciers s’expliquent par le nombre de foyers peu élevé pour ces catégories En 2010, le revenu moyen de l’ensemble des couples avec deux enfants s’élève à 6,5 millions de F.CFP. Le revenu médian atteint 5,2 millions de F.CFP. L’impôt moyen s’élève à 258 000 F.CFP pour l’ensemble des foyers et à 256 000 F.CFP pour les contribuables dont la source principale de revenu est constituée par des salaires et traitements. 1 400 000 47 8.4.2. Approche sur les seuls foyers fiscaux imposables Tableau 24 : Répartition des foyers fiscaux, du revenu économique net, de l’impôt en fonction du revenu dominant (base 2010) Salaires et traitements Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus de source extérieure Revenus de capitaux mob. Rentes viagières Plus Values Absence de revenu dominant Ensemble Droits émis Revenu économique net Foyers fiscaux Taux d'imposition Ensemble 2 984 80 127 34 nr nr nr 0 0 0 0 Somme 27 344 114 833 607 579 845 981 023 339 467 979 201 nr nr nr . . . . Moyenne 9 163 577 7 594 748 7 724 593 13 764 094 nr nr nr . . . . Médiane 7 763 887 7 077 301 6 154 288 10 155 863 nr nr nr . . . . Somme 1 276 986 550 9 953 211 60 472 854 62 000 087 nr nr nr . . . . Moyenne 427 945 124 415 476 164 1 823 532 nr nr nr . . . . Médiane 105 420 54 820 97 559 458 100 nr nr nr . . . . 3 249 29 628 838 874 8 788 026 7 411 250 1 421 898 914 409 615 89 820 Rapport Moyenne 4,7% 1,6% 6,2% 13,2% nr nr nr 2,8% 1,3% 3,4% 7,8% nr nr nr . . . . 4,8% 2,7% Note de lecture : les foyers dits imposables sont ceux pour lesquels le calcul de l’impôt génère un montant de droits supérieur au seuil de mise en recouvrement (10 000 F.CFP). En limitant l’analyse aux foyers imposables, le revenu moyen déclaré atteint 8,8 millions de F.CFP pour un impôt moyen de l’ordre de 410 000 F .CFP. Les foyers dont les ressources principales sont constituées par des salaires et traitements acquittent en moyenne 428 000 F.CFP. La moitié de ces foyers paye moins de 105 000 F.CFP d’impôt sur le revenu. Graphique 36. : Revenu et impôt par catégorie principale de revenu dominant Moyenne Médiane Salaires et traitements Salaires et traitements Pensions et retraites Pensions et retraites Bénéfices ind et comm. Revenu Bénéfices ind et comm. Bénéfices non comm. Bénéfices non comm. Bénéfices agricoles Bénéfices agricoles Revenus fonciers Revenus fonciers Ensemble Ensemble Impôt Impôt médian 0 2 000 000 4 000 000 6 000 000 8 000 000 10 000 000 12 000 000 14 000 000 0 200 000 400 000 600 000 800 000 1 000 000 1 200 000 1 400 000 1 600 000 1 800 000 48 IX. LA SITUATION DES DIFFERENTES PROVINCES EST-ELLE DIFFERENTE ? LES FAITS SAILLANTS : - La province Sud concentre 90% des foyers fiscaux et des revenus déclarés, la province Nord 8% et la province des îles Loyauté 2% - Cette répartition demeure stable dans le temps mais recouvre des évolutions divergentes sans être significative selon la nature des revenus catégoriels - L’exhaustivité du recensement de la population fiscale est plus facilement atteinte dans les zones urbaines qu’en milieu rural. Cet écart concerne probablement une population non imposable qui est déjà largement représentée parmi les foyers déclarants. 9.1. Données générales Le graphique fait apparaître une différence de richesse entre les provinces. La proportion de foyers non imposables constatée dans les provinces des îles et du Nord est néanmoins sous-évaluée, comme en témoigne la comparaison entre les données du recensement et celles résultant de l’exploitation des déclarations reçues par la DSF11. En effet, si ce rapprochement fait ressortir un taux de couverture de 73,2 %, l’écart est sensiblement plus important dans les communes des provinces précitées. Graphique 37. : Proportions de foyers imposables et non imposables par province 100% 90% 80% 38,6% 49,7% 70% 54,2% 60% Foyers imposables 50% Foyers non imposables 40% 30% 61,4% 50,3% 20% 45,8% 10% 0% Province des îles Loyauté Province Nord Province Sud 11 Le nombre de personnes figurant sur les déclarations est retenu (déclarants, enfants, ascendants). Par exemple, un foyer fiscal de personnes mariées avec 2 enfants est comptabilisé pour 4 personnes . Ces comparaisons sont néanmoins à analyser avec précaution. 49 Tableau 25 : Répartition du revenu économique déclaré par province (lieu de domicile) Foyers NOUMEA KONE POINDIMIE POUEMBOUT KOUMAC BOURAIL TOUHO BOULOUPARIS POYA MONT-DORE DUMBEA LA FOA VOH PAITA KAALA-GOMEN FARINO HIENGHENE KOUAOUA HOUAILOU LIFOU OUEGOA MARE POUM MOINDOU THIO PONERIHOUEN CANALA SARRAMEA YATE ILE DES PINS BELEP POUEBO OUVEA n.r. Population fiscalement couverte Population diff pop fiscal/ recensement pop recensement Population couverte % 47 035 1 484 741 530 1 222 1 559 250 703 601 8 330 7 034 1 114 450 4 858 224 94 171 195 364 1 106 251 473 134 157 440 226 287 52 259 275 39 198 314 2 443 93 199 3 177 1 672 1 137 2 639 3 320 573 1 486 1 328 18 947 16 311 2 478 990 12 029 509 190 487 488 941 3 684 564 1 673 340 321 1 132 609 756 125 694 788 136 500 976 5 496 97 579 5 199 4 818 2 078 3 690 4 999 2 247 2 418 2 648 25 683 24 103 3 323 2 408 16 358 1 931 598 2 399 1 345 3 945 8 627 2 132 5 417 1 388 704 2 629 2 384 3 341 636 1 881 1 969 895 2 416 3 392 4 380 2 023 3 146 942 1 051 1 679 1 675 932 1 320 6 736 7 792 846 1 419 4 330 1 423 408 1 912 858 3 004 4 943 1 569 3 745 1 048 383 1 498 1 776 2 585 512 1 187 1 181 759 1 916 2 417 -5 496 95,5% 61,1% 34,7% 54,7% 71,5% 66,4% 25,5% 61,5% 50,2% 73,8% 67,7% 74,6% 41,1% 73,5% 26,3% 31,8% 20,3% 36,2% 23,9% 42,7% 26,4% 30,9% 24,5% 45,6% 43,0% 25,5% 22,6% 19,6% 36,9% 40,0% 15,2% 20,7% 28,8% 83 613 179 689 245 580 65 892 73,2% RP 2009 et IR 2009 (RG + RS1) Sources : ISEE et DSF Tableau 26 : Répartition du revenu économique déclaré par province (lieu de domicile) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Province Sud Foyers fiscaux Revenu declaré 75 705 242 248 80 029 261 850 72 026 265 895 88 840 302 650 92 212 317 386 90 331 322 958 19,3% 33,3% 3,6% 5,9% Province Nord Foyers fiscaux Revenu declaré 6 994 20 170 7 580 21 824 6 940 22 663 8 617 26 422 8 329 26 086 8 515 28 237 21,8% 40,0% 4,0% Province Iles Loyauté Ensemble Foyers fiscaux Revenu declaré Foyers fiscaux Revenu declaré 1 676 5 937 84 375 268 354 1 875 6 552 89 484 290 226 1 617 6 232 80 583 294 791 2 087 7 198 99 543 336 270 2 237 7 776 102 778 351 247 2 015 7 396 100 861 358 590 20,2% 24,6% 19,5% 33,6% 7,0% 3,8% 4,5% 3,6% 6,0% Unités : nombre, millions de F.CFP Source : DSF (tableaux détaillés par catégorie de revenu en annexe 4) 50 Graphique 38. : Foyers et revenu économique par province Nombre de foyers 8% Revenu économique déclaré 2% 8% 2% 2005 90% 90% Nombre de foyers 8% Revenu économique déclaré 2% 8% 2% 2010 90% 90% Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Source : DSF La répartition par province des foyers fiscaux, tout comme celle du revenu économique déclaré, est stable pendant la période revue : 90 % pour la province Sud, 8 % pour la province du Nord et 2 % pour la province des Îles. Graphique 39. : Evolution du revenu économique déclaré par province (base 100=2005) 150 140 130 120 110 100 90 80 2005 2006 2007 Province Sud Province Nord 2008 Province Iles Loyauté 2009 2010 Ensemble Source : DSF Note de lecture : L’analyse en base 100 (année de référence 2005) permet de mesurer l’évolution du volume des revenus déclarés par province. On peut noter que les revenus de la province Nord ont tendanciellement plus augmenté que ceux de la province Sud. 51 9.2. Focus sur la répartition par nature de revenu En revanche, l’évolution est plus contrastée s’agissant des différents types de revenus. On peut ainsi relever la dynamique plus forte des traitements et salaires, BIC et BNC dans la province du Nord comparativement aux autres provinces. La province des îles Loyauté a connu pour sa part un dynamisme plus fort des BNC et des BA que la province Sud. Tableau 27: Répartition des salaires, traitements et des revenus des indépendants par province (lieu de domicile) Salaires et traitements 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Bénéfice industriels et commerciaux 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Bénéfices non commerciaux 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Bénéfices agricoles 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution de 2005-2010 Taux de croissance annuel moyen de 2005-2010 Province Sud Foyers Montant Province Nord Foyers Montant Province Iles Loyauté Foyers Montant Foyers Ensemble Montant 48 394 51 589 45 834 57 805 59 141 57 140 18,1% 184 196 827 461 199 748 647 654 202 189 364 630 232 096 438 118 241 178 541 758 246 381 869 269 33,8% 4 636 5 030 4 647 5 776 5 558 5 681 22,5% 16 606 755 338 17 938 133 151 18 669 923 743 21 784 722 394 21 404 644 702 23 361 807 531 40,7% 1 197 1 350 1 160 1 481 1 576 1 379 15,2% 5 101 353 622 5 578 353 855 5 298 629 099 6 047 771 628 6 464 881 624 6 161 475 398 20,8% 54 227 57 969 51 641 65 062 66 276 64 200 18,4% 205 904 936 421 223 265 134 659 226 157 917 472 259 928 932 139 269 048 068 083 275 905 152 197 34,0% 3,4% 6,0% 4,1% 7,1% 2,9% 3,8% 3,4% 6,0% 5 359 5 390 5 701 5 944 6 409 6 396 19,3% 9 473 796 933 10 271 015 268 11 134 883 820 11 347 907 403 11 535 006 434 10 915 675 084 15,2% 684 725 729 775 782 791 15,6% 1 124 626 158 1 156 947 642 1 361 120 242 1 329 279 451 1 473 639 778 1 520 906 725 35,2% 144 157 162 161 170 155 8,1% 209 396 636 247 295 949 305 310 427 296 647 038 339 350 463 248 516 118 18,7% 6 187 6 272 6 592 6 880 7 362 7 342 18,7% 10 807 819 727 11 675 258 859 12 801 314 489 12 973 833 892 13 347 996 675 12 685 097 927 17,4% 3,6% 2,9% 2,9% 6,2% 1,6% 3,5% 3,5% 3,3% 1 633 1 711 1 802 1 956 2 249 2 123 30,0% 5 230 420 339 5 327 806 252 5 870 583 031 5 907 013 938 6 400 525 048 6 318 366 336 20,8% 92 115 117 119 125 109 18,2% 229 368 674 289 840 521 307 173 931 322 233 478 287 203 307 324 546 043 41,5% 14 15 17 22 20 27 99,6% 34 615 860 33 948 459 52 844 739 57 265 072 36 643 679 58 354 984 68,6% 1 739 1 841 1 936 2 097 2 393 2 259 29,9% 5 494 404 873 5 651 595 232 6 230 601 702 6 286 512 488 6 724 372 035 6 701 267 364 22,0% 5,4% 3,9% 3,4% 7,2% 14,8% 11,0% 5,4% 4,1% 540 561 592 642 694 715 32,4% 642 494 472 691 912 785 788 036 748 700 361 637 691 939 611 721 338 813 12,3% 256 269 287 289 257 268 4,4% 173 883 101 163 392 651 197 189 458 183 425 157 168 164 494 180 045 979 3,5% 11 10 10 15 18 16 41,6% 2 641 759 5 313 924 1 722 383 1 954 035 4 006 957 3 409 119 29,0% 808 840 889 946 969 999 23,6% 819 019 332 860 619 360 986 948 590 885 740 829 864 111 063 904 793 911 10,5% 5,8% 2,3% 0,9% 0,7% 7,2% 5,2% 4,3% 2,0% Source : DSF Graphique 40. : Evolution des salaires et des traitements par province (lieu de domicile) (base 100=2005) 150 140 130 120 110 100 90 80 2005 2006 2007 Province Sud Province Nord 2008 Province Iles Loyauté 2009 Ensemble 2010 52 Les traitement et salaires qui représentent le revenu le plus important pour l’ensemble des ménages suivent globalement une pente analogue. La divergence constatée en 2010 conduisant à un écart plus marqué entre la province Nord et la province des Îles loyauté. X. QUELS SONT LES EFFETS DU BAREME ? LES FAITS SAILLANTS : - Un barème dont les effets redistributifs sont avérés - Un barème modifié en 2005 qui n’a pas pris en compte les effets de l’inflation pour l’ensemble des ménages - Il en résulte un alourdissement de la charge fiscale à la fois pour les bas revenus et les revenus les plus élevés et donc, une concentration de la charge sur les hauts revenus qui s’accentue Le barème est l’instrument par excellence de la progressivité de l’impôt et constitue à ce titre un instrument redistributif. Il est sous-tendu par le concept d’équité verticale selon lequel les personnes disposant de revenus plus élevés doivent supporter une charge fiscale plus importante. Il s’oppose à la notion de flat tax, impôt à taux proportionnel unique s’appliquant quel que soit le niveau de revenu. De fait, l’augmentation du taux marginal d’imposition en fonction du revenu net imposable conduit effectivement à ce que, toutes choses étant égales par ailleurs, les foyers ayant un revenu net imposable plus modeste supportent une charge fiscale proportionnellement moindre que celles des ménages plus aisés. Il convient de relever qu’en situation d'inflation les seuils en valeur réelle des tranches fiscales diminuant avec la valeur de la monnaie, la pression fiscale des impôts progressifs augmente (effet multiplicateur de l'inflation). Une indexation sur l’évolution des prix du montant des seuils d’imposition permet d’éviter cet effet induit par le hiatus naturel existant entre évolution nominale et réelle et qui se traduit mécaniquement par un effet d’aubaine pour les finances publiques. 10.1 Les évolutions du barème C’est en 2005 qu’a été réalisée la réforme du barème de l’impôt sur le revenu calédonien par la délibération n°154 du 28 décembre 2005. Le barème n’avait en effet pas été réévalué depuis 1985. Cette réforme était ciblée sur les ménages dont les revenus annuels imposables se situaient entre 1,8 M de F.CFP et 4,5 M de F.CFP, autrement dit les classes moyennes. Elle a profité à 24 700 foyers sur 35 390, soit 69,7 % d’entre eux. Les gains potentiels ont pu atteindre 44 % de la charge d’impôt. Tableau 28 : Comparaison des barèmes avant/après la réforme de 2005 Anciennes tranches Nouvelles tranches Revenu Taux Revenu Taux Inférieur à 1 Néant Inférieur à 1 Néant De 1 à 1,3 5% De 1 à 1,8 4% De 1,3 à 1,6 10 % De 1,6 à 2,2 15 % De 1,8 à 3 12 % De 2,2 à 2,8 20 % De 2,8 à 4,5 30 % De 3 à 4 25 % Supérieur à 4,5 40 % Supérieur à 4,5 40 % En millions de F.CFP 53 Cette réforme s’est toutefois accompagnée d’une réforme en sens contraire. Une réduction d’impôt de 15 % initialement plafonnée à 100 000 F CFP puis à 150 000 F.CFP (à compter des revenus 2003) avait été instituée pour compenser l’absence de prise en compte de l’inflation faute d’indexation du barème. Celle-ci, au motif qu’elle était surabondante par rapport à la révision du barème a été supprimée par la loi du pays n°2006-1 du 24 janvier 2006. Elle s’est traduite par un alourdissement de la charge fiscale de l’ordre de 1,1 Md de F.CFP. Les effets propres de la réforme du barème ont en conséquence été sensiblement limités. Au total, le coefficient d’inflation (1,42 entre 1985 et 2005) n’a été appliqué ni à la première, ni à la dernière tranche du barème de 4,5 millions, laquelle se serait élevée à 6,390 millions. La non indexation de la première tranche tient à la comparaison avec la métropole. En effet, la situation des foyers calédoniens en l’absence de revalorisation des limites de celle-ci étant encore plus avantageuse que celles des foyers disposant de revenus analogues en métropole. En revanche, la tranche d’imposition de 40 % est désormais atteinte en Nouvelle-Calédonie dès 4,5 M de F.CFP de revenu net imposable, alors qu’en métropole, elle ne l’est qu’à partir de 8 M de F.CFP12. Il apparaît donc que la tranche des revenus compris entre 4,5 et 8 M de F.CFP est plus taxée dans le système calédonien que dans le système métropolitain. Tableau 29 : Comparaison entre le barème calédonien et celui de la métropole Barème NC Barème Métropole (2011) Tranches d'imposition Taux Tranches d'imposition Taux Moins de 1 000 000 0% Moins de 711 575 de 1 000 000 à 1 800 000 4% de 711 575 à 1 419 570 0% de 1 800 000 à 3 000 000 12% de 1 419 570 à 3 152 743 14% de 3 000 000 à 4 500 000 25% de 3 152 744 à 8 452 264 30% plus de 4 500 000 40% plus de 8 452 265 41% 5,50% en F.CFP source : DSF Graphique 41. : Comparaison entre les barèmes calédonien et métropolitain (2011) 45 45 Barème NC 40 40 Barème Métro 35 35 30 30 25 25 % 10 12 7 956 921 FCFP 6000 5000 4000 3000 2000 0 0 Tranches de revenu (milliers de F.CFP) 5 1000 6000 5000 4000 3000 2000 0 0 1000 5 9000 10 8000 15 9000 15 8000 20 7000 20 7000 % 54 Notamment, pour un quotient familial (revenu net global imposable/nombre de parts) de 5,8 millions, le barème calédonien conduit à une imposition plus forte qu’en métropole, ainsi que le démontre les exemples suivants : Tableau 30 : Exemples d’écart d’imposition entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie Revenu net imposable Impôt brut en NC Taux moyen Célibataire (Quotient familial calculé pour 1 part) 5 000 000 751 000 8 000 000 1 951 000 12 000 000 3 551 000 16 000 000 5 151 000 20 000 000 6 751 000 Marié 1 enfant (Quotient familial calculé pour 2,5 parts) 12 000 000 1 677 500 16 000 000 3 277 500 18 000 000 4 077 500 20 000 000 4 877 500 24 000 000 6 477 500 Marié 2 enfants (Quotient familial calculé pour 3 parts) 15 000 000 2 253 000 18 000 000 3 453 000 20 000 000 4 253 000 24 000 000 5 853 000 28 000 000 7 453 000 32 000 000 9 053 000 Impôt brut en métropole Taux moyen Ecart d'imposition entre la NouvelleCalédonie et la métropole Ecart en % 15,0% 24,4% 29,6% 32,2% 33,8% 835 760 1 735 760 3 324 818 4 964 818 6 604 818 16,7% 21,7% 27,7% 31,0% 33,0% -84 760 215 240 226 182 186 182 146 182 -11% 11% 6% 4% 2% 14,0% 20,5% 22,7% 24,4% 27,0% 1 939 401 3 139 401 3 739 401 4 339 401 5 852 045 16,2% 19,6% 20,8% 21,7% 24,4% -261 901 138 099 338 099 538 099 625 455 -16% 4% 8% 11% 10% 15,0% 19,2% 21,3% 24,4% 26,6% 28,3% 2 507 281 3 407 281 4 007 281 5 207 281 6 694 454 8 334 454 16,7% 18,9% 20,0% 21,7% 23,9% 26,0% -254 281 45 719 245 719 645 719 758 546 718 546 -11,29% 1,32% 6% 11% 10% 8% NB : à partir d'un QF (Revenu net imposable/Nbre de parts) de 5,8 millions, le barème calédonien impose une taxation plus forte qu'en métropole 10.2 L’impact du barème Un premier impact du barème actuel et de sa non-indexation est l’augmentation du nombre et de la proportion de foyers imposables. 55 Graphique 42. : Evolution du nombre de foyers imposables et non imposables 100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 foyers imposables foyers non imposables 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010* * le nombre de rôles émis au titre des revenus 2010 est à ce jour incomplet Note de lecture : le graphique n’est pas pertinent pour 2010 dès lors qu’à ce jour les données sont partielles et ne portent que sur un nombre limité de rôles émis. Une simulation de la prise en compte de l’évolution des prix depuis 1985 et depuis la réforme de 2005 conduirait aux barèmes actualisés suivant : Tableau 31: Comparaison entre les barèmes de 1985, 2005 et des simulations de barème actualisés de l’évolution des prix barème précédent (revenus 1985 à 2005) Tranches Taux barème précédent actualisé selon IPC de 2005 à 2010 Tranches Taux barème précédent actualisé selon IPC de 1985 à 2010 Tranches Taux Moins de 1 000 0% Moins de 1 100 0% Moins de 1 600 0% de 1 000 à 1 300 5% de 1 100 à 1 430 5% de 1 600 à 2 070 5% de 1 300 à 1 600 10% de 1 430 à 1 760 10% de 2 070 à 2 550 10% de 1 600 à 2 200 15% de 1 760 à 2 420 15% de 2 550 à 3 510 15% de 2 200 à 2 800 20% de 2 420 à 3100 20% de 3 510 à 4 460 20% de 2 800 à 4 500 30% de 3 100 à 4 950 30% de 4 460 à 7 180 30% plus de 4 500 40% plus de 4 950 40% plus de 7 180 40% +9,9% +59,5% barème actuel (revenus 2006 à 2010) Tranches Taux Moins de 1 000 0% de 1 000 à 1 800 4% de 1 800 à 3 000 12% de 3 000 à 4 500 25% plus de 4 500 40% On voit que l’actualisation depuis 1985 aurait conduit comparativement au barème métropolitain à accroître encore davantage le nombre de non imposables (augmentation significative du seuil d’entrée) tout en rapprochant le seuil de la dernière tranche de celui connu en métropole. L’impact aurait été d’accentuer la concentration de l’IRPP au détriment des classes moyennes. Il aurait également eu une seconde incidence : un impact redistributif plus marqué. 56 L’impact redistributif du barème peut être visualisé au travers de deux représentations graphiques. En premier lieu, la concentration comparée du revenu brut déclaré et de l’impôt résultant du barème : plus la courbe des droits s’écarte de celle des revenus, plus l’effet est redistributif. Graphique 43. : Concentration comparée du revenu déclaré et de l’impôt (IR 2010) 100% Les 60% des foyers déclarant les plus faibles revenus concentrent 4% de l'impôt résultant du barème 90% Les10% suivants... 4% Les10% suivants... 7% 80% 70% 60% première bissectrice = distribution la plus égalitaire 50% 40% 30% 20% Les 10% suivants... 72% Les10% suivants... 10% 0% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Proportion des ménages classés selon le revenu déclaré (net des frais) croissant Revenu net déclaré Droits bissectrice En second lieu, la comparaison des taux marginaux moyens sur la période 2005-2009. Graphique 44. : Taux marginaux d’imposition moyens à l’IR13 25% 23,5% 21,4% 20,5% 20% 15% 13,6% 2009 2005 12,2% 11,5% 10,5% 2006 10% 9,1% 7,7% 6,1% 8,8% 6,6% 6,5% 5,4% 4,2% 5% 2,2% 1,5% 1,9% 5,2% 3,3% 3,2% 0,9% 0,0% 0,0% 0% 0,1% 1,9% 1,0% 0,0% 0,0% 1er décile 2ème décile 3ème décile 4ème décile 5ème décile 6ème décile 7ème décile 8ème décile 9ème décile 10ème décile 13 A chaque foyer correspond un taux marginal d’imposition (0 ; 4 ; 12 ; 25 et 40 %) La moyenne de ces taux est reportée par décile 57 Ces représentations permettent de constater qu’au fil des années l’effet redistributif sur le bas de barème tend à s’éroder légèrement. Cela tient notamment à la non-indexation des tranches hautes et basses du barème. En revanche, le poids global de la fiscalité tend à croitre proportionnellement plus rapidement pour les foyers les plus aisés. XI. QUELLE EST LA DYNAMIQUE DE LA DEPENSE FISCALE ? LES FAITS SAILLANTS : - Des charges déductibles du revenu global qui augmentent en moyenne de 2,1% par an et représentent en 2010, 4 Mds de F.CFP - Les réductions et crédits d’impôts ont plus que doublé entre 2005 et 2010 atteignant 150 M de F.CFP. Cette dynamique s’explique à la fois par la création de nouveaux dispositifs mais aussi par la croissance des investissements défiscalisés. Ce dernier dispositif ne concerne cependant qu’un nombre très réduit de bénéficiaires - Ces dispositifs représentent un enjeu budgétaire de près de 25% du rendement de l’IRPP - La légitimité et l’impact économique de ces mesures méritent d’être évalués Comparativement à la métropole, le système calédonien d’imposition privilégie les charges déductibles du revenu par rapport aux réductions et crédits d’impôt (ces derniers n’existant pas en Nouvelle-Calédonie). En impactant directement le revenu net imposable et non l’impôt dû, ces dispositifs privilégient proportionnellement davantage les tranches supérieures. 11.1 Les charges déductibles du revenu global Ainsi qu’on l’a rappelé infra, le revenu brut global est corrigé d’un certain nombre de charges. Celles ci en érodant l’assiette du barème constituent des correctifs représentatifs de dépenses fiscales. Rappels des dispositifs existants : Mesures Conditions de déductibilité Plafond de déduction par foyer fiscal Dépenses en faveur des familles Pensions alimentaires, prestations compensatoires (sous forme de rentes ou en capital versées sur une période supérieure à 12 mois) et contributions aux charges du mariage Article 128 c) Pour les pensions alimentaires versées en l’absence d’une décision de justice, le bénéficiaire doit être dans un état de besoin caractérisé et les déductions opérées par la partie versante doivent être compatibles avec le niveau de ses ressources. Non plafonné Non cumul de la déduction d’une pension alimentaire et de la comptabilisation comme personne à charge de la personne bénéficiaire de la pension. Frais de garde des enfants Enfants de moins de 7 ans, structure agréée et emploi à temps plein des 2 parents. Article 128 i) Obligation de joindre un justificatif. 500 000 F.CFP quel que soit le nombre d’enfants Salaires nets augmentés des cotisations sociales 1 320 000 F.CFP Salaires versés aux gens de maison Article 128 f) 58 Dépenses relatives à l’immobilier Intérêts d’emprunt pour la construction, l’acquisition, l’agrandissement ou les grosses réparations Immeuble situé en Nouvelle-Calédonie. Etre propriétaire de l’habitation et en faire sa résidence principale. Article 128 b) Pour les habitations situées à Nouméa : 500 000 F.CFP par an et pour les dix premières annuités. Sans limitation de durée et de montant pour les autres communes. Immeuble situé en Nouvelle-Calédonie. Paiements sur travaux de grosses réparations, d’amélioration et de ravalement, d’agrandissement, dépenses d’entretien ou de revêtement de surfaces Article 128 h) Etre propriétaire de l’habitation et s’en réserver la jouissance (à titre principal ou secondaire). Travaux réalisés par un professionnel. 1 000 000 F.CFP Achèvement de l’immeuble depuis plus de 2 ans pour certaines dépenses (agrandissement, dépenses d’entretien ou de revêtement de surfaces, construction d’un garage ou mur de soutènement …). Dépenses diverses Cotisations volontaires versées au titre de contrats de retraite Article 128 d) 1° Lorsque le plafond des cotisations de retraite obligatoires et complémentaires, salariales et patronales, n’est pas atteint dans le cadre de la détermination du revenu catégoriel (ex : TS, bénéfices des professions indépendantes), déduction complémentaire possible sous les mêmes conditions jusqu’à concurrence du plafond ci-contre. 3 277 000 F.CFP (Plafond évolutif puisque fixé à 10 fois le montant du salaire plafond CAFAT) Obligation de joindre une attestation de déductibilité fiscale. Autres cotisations sociales Article 128 d) 2° Primes couvrant le risque maladie, maternité ou invalidité-décès et non déduites du revenu net déclaré. Primes d’assurance-vie Liées à la durée effective du contrat (d’au moins 8 ans) et à la nature du contrat. Article 128 e) Obligation de joindre une attestation de déductibilité fiscale établie par l’assureur. Non plafonné 275 000 F.CFP Tableau 32 : Evolution entre 2005 et 2010 des charges déductibles du revenu global et de leur coût fiscal (en F.CFP) IR RG 2005 Nature de la dépense Intérêts d'emprunt habitation Travaux sur habitation* Pensions alimentaires Frais de garde des enfants Salaires versés aux gens de maison Cotisations sociales Primes d'assurance vie TOTAL Nombre de bénéficiaires Nombre de Montant des foyers charges retenu 12 7 3 1 7 13 18 64 28 635 5 696 035 3 385 680 2 266 395 406 317 2 650 443 3 379 902 3 564 407 21 349 345 314 725 605 758 370 763 597 250 292 830 692 761 693 002 567 089 IR RG 2008 Coût fiscal de la mesure 764 527 242 593 938 365 435 713 558 25 796 903 550 558 150 710 504 333 526 312 655 3 607 351 206 Nombre de Montant des Coût fiscal de la foyers charges retenu mesure 14 239 7 022 333 316 6 887 3 323 207 922 3 870 2 493 046 774 1 708 555 688 871 7 458 3 056 767 434 13 876 2 980 333 283 20 325 3 823 208 201 68 363 23 254 585 801 33 729 931 358 619 661 503 910 62 038 656 393 490 434 583 441 3 847 237 016 162 948 128 234 150 666 304 59 IR RG 2009 Nature de la dépense Nombre de Montant des foyers charges retenu Intérêts d'emprunt habitation Travaux sur habitation* Pensions alimentaires Frais de garde des enfants Salaires versés aux gens de maison Cotisations sociales Primes d'assurance vie TOTAL Nombre de bénéficiaires 14 7 3 1 7 13 21 70 38 721 7 386 233 3 532 999 2 662 780 598 511 3 105 701 2 730 448 4 043 393 24 060 173 874 495 677 986 333 363 702 583 731 948 548 007 848 415 716 797 IR RG 2010 Coût fiscal de la mesure 931 358 016 619 661 162 503 910 948 62 038 128 656 393 234 490 434 150 583 441 666 3 847 237 304 Nombre de Montant des Coût fiscal de la foyers charges retenu mesure 15 143 7 761 807 753 7 325 3 584 549 832 4 166 2 771 531 825 1 797 644 450 525 7 531 3 167 130 586 14 124 2 591 102 478 21 063 4 015 734 922 71 149 24 536 307 921 39 546 998 075 649 099 526 710 66 376 700 601 456 122 611 077 4 008 062 716 649 464 240 144 308 386 907 *y c. les travaux sur immeubles historiques Source : rôle général Evolution moyenne des charges retenues Evolution moyenne du coût Evolution moyenne du nombre de bénéficiaires 2,8% 2,1% 6,9% Graphique 45. : Evolution des charges déductibles du revenu 9 000 8 000 +36,3% millions de F.CFP 7 000 Intérêts d'emprunt habitation principale Travaux sur habitation Pensions alimentaires Frais de garde des enfants Salaires versés aux gens de maison Cotisations sociales Primes d'assurance vie 6 000 5 000 4 000 3 000 -23,3% 2 000 1 000 +58,5% 0 2005 2008 2009 2010 Graphique 46. : Evolution du nombre de foyers bénéficiant des charges déductibles du revenu 25 000 20 000 Intérêts d'emprunt habitation principale Travaux sur habitation 15 000 Foyers Pensions alimentaires Frais de garde des enfants Salaires versés aux gens de maison 10 000 Cotisations sociales Primes d'assurance vie 5 000 0 2005 2008 2009 2010 60 Le coût fiscal des charges déductibles du revenu global a progressé de 11,1 % entre 2005 et 2010 (soit +2,1 % par an en moyenne). Toutes les catégories de charges ont progressé entre 2005 et 2010 à l’exception des contrats de retraite et de couverture sociale pour lesquels on enregistre une diminution (-8,5 % par an en moyenne). Cette évolution à la baisse s’explique par la prise en compte de ces cotisations de retraite et sociales au niveau de la détermination du revenu catégoriel pour les gérants de société et non plus au niveau du revenu global à compter des revenus de 2007. On peut également relever la forte croissance du coût fiscal des charges pour intérêts d’emprunt au titre de la résidence principale (+30 % en montant pour un nombre de foyers fiscaux bénéficiaires en hausse de 19 %), qui témoigne non seulement d’un marché actif, mais surtout d’un marché spéculatif. La question se pose de savoir si l’absence totale de plafonnement de la déductibilité des intérêts n’a pas eu pour conséquence d’accentuer ce caractère spéculatif. 11.2. Les réductions d’impôt Rappel des dispositifs existants : Mesures Montant de la réduction Date de création Conditions d’octroi 1989 Construction ou acquisition d’un logement neuf à titre d’habitation principale. Au titre des investissements immobiliers Article 136 II 1° Réduction unique l’année construction ou d’acquisition. Au titre du mécénat Dons effectués au profit de certains organismes d’intérêt général dont la gestion est désintéressée, ayant leur siège ou une installation fixe en NouvelleCalédonie et dont l’activité doit avoir des retombées significatives en NouvelleCalédonie. 2008 Article Lp 136-3 de Obligation de joindre une attestation de dons. Au titre d’une compensatoire prestation 2007 Article 136 II 3° Au titre de l’investissement réalisé dans certains secteurs économiques 2002 Article Lp 45 ter 2 5 % du prix d’acquisition ou du prix de revient Plafond de la réduction par foyer fiscal 200 000 F.CFP lorsque l’immeuble est situé à Nouméa, Dumbéa ou Mont-Dore 400 000 F.CFP pour les autres communes 60 % du montant du don (70 % pour les versements effectués avant le 31 décembre 2009) 15 % du revenu net global imposable Prestation compensatoire versée sous forme de capital sur une période maximale de 12 mois à partir du jugement définitif. 25 % du montant des versements 4 000 000 F.CFP de versements sur l’ensemble de la période de 12 mois, soit une réduction plafonnée à 1 000 000 F.CFP Participation à une société translucide (SNC ou SCI) qui apporte des financements dans un programme d’investissement agréé 45 % si l’investissement se situe sur Nouméa, Dumbéa, Païta et Mont-Dore et 60 % sur les autres communes Aucun plafond, toutefois l’avantage fiscal est diminué de la rétrocession accordée au promoteur, soit une réduction d’impôt nette de 13,05 % si le CI est à 45% et de 18% si le CI est de 60 % Tableau 21 : Réductions d'impôt (en F.CFP) Nature de la dépense Don aux œuvres (mécénat) Réduction d'impôt en faveur du logement Versement d'une prestation compensatoire Crédit d'impôt lié à la défiscalisation TOTAL Nombre de foyers 0 374 0 n.r. n.r. IR RG 2005 Montant des réductions retenu 0 71 459 704 0 22 375 591 93 835 295 Coût fiscal de Nombre de la mesure foyers 0 43 388 716 0 22 375 591 65 764 307 1 505 395 47 n.r. n.r. IR RG 2008 Montant des Coût fiscal réductions de la retenu mesure 29 026 351 25 768 052 98 606 445 47 719 407 18 702 225 11 697 271 48 265 884 48 265 884 194 600 905 133 450 614 61 Nature de la dépense Nombre de foyers Don aux œuvres (mécénat) Réduction d'impôt en faveur du logement Versement d'une prestation compensatoire Crédit d'impôt lié à la défiscalisation TOTAL 1 556 291 38 n.r. n.r. IR RG 2009 Montant des Coût fiscal de Nombre de réductions la mesure foyers retenu 44 242 062 41 355 926 1 115 78 376 033 30 277 091 191 13 632 644 8 120 634 43 18 148 220 18 148 220 n.r. 154 398 959 97 901 871 n.r. IR RG 2010 Montant des Coût fiscal réductions de la retenu mesure 40 163 427 36 974 832 49 668 566 22 524 007 16 532 424 10 986 413 84 778 874 84 778 874 191 143 291 155 264 126 Source : rôle général Graphique 47. : Evolution du nombre de foyers bénéficiant de réductions d’impôt 1 800 1 600 1 400 Foyers 1 200 Don aux œuvres (mécénat) 1 000 Réduction d'impôt en faveur du logement 800 Versement d'une prestation compensatoire 600 400 200 0 2005 2008 2009 2010 Graphique 48. : Evolution des réductions d’impôt 120 100 millions de F.CFP Don aux œuvres (mécénat) 80 Réduction d'impôt en f aveur du logement 60 Versement d'une prestation compensatoire Crédit d'impôt lié à la défiscalisation 40 20 0 2005 2008 2009 2010 Les réductions et crédits d’impôt ont progressé en moyenne annuelle de 18,7 % entre 2005 et 2009. La hausse constatée s’explique par la création de nouvelles déductions fiscales intervenue en 2007 (réduction d’impôt au titre des prestations compensatoires) et 2008 (réduction d’impôt mécénat), mais également par l’évolution du montant moyen de la dépense fiscale liée aux investissements dans les projets défiscalisés qui a fortement progressé depuis 2005. On relèvera à cet égard, le nombre très limité de bénéficiaires du crédit d’impôt lié à la défiscalisation (moins de 11 bénéficiaires chaque année). 62 11.3. Les bénéficiaires de ces dispositifs La classification des foyers en fonction du nombre de niches auxquelles ils ont recours confirme l’existence d’une corrélation positive entre le revenu et le recours à des niches fiscales. Autrement dit, plus un foyer a des revenus élevés, plus il est bénéficiaire en nombre, en montant et, proportionnellement aux autres contribuables, en allégement de sa facture fiscale finale. Graphique 49. : Nombre de niches utilisées et revenu des foyers 25 14,0% 12,0% 10,0% 15 8,0% 6,0% 10 4,0% Taux d'imposition moyen Revenu (millions de F.CFP) 20 taux moyen d'imposition (moyenne) Revenu moyen Revenu médian 5 2,0% 0 0,0% 0 1 2 3 4 5 6 Nombre de niches utilisées Source : RG 2010 C’est la conséquence logique de la conjonction des effets de la progressivité de l’impôt résultant du barème et du fait qu’il s’agit, pour la plupart de ces dispositifs, d’une réduction du revenu global imposable dont on rappelé infra les conséquences spécifiques. On peut à cet égard relever l’effort consenti au profit du secteur du logement. En effet, plusieurs mesures concourent à soutenir l’activité de celui-ci : - déductibilité des charges d’emprunt au titre de la résidence principale, - déductibilité de certaines charges liées à des travaux d’habitation, - réduction d’impôt en faveur du logement, - exonération des revenus fonciers de 100 %, pendant 10 ans, lorsque les immeubles sont situés sur les communes autres que celles de Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore et de 50 % dans ces derniers cas. Un examen critique du bilan coût (environ 1,7 milliard de F.CFP)/avantage de ces différentes mesures s’impose à l’évidence, d’autant qu’elles s’ajoutent à de nombreuses autres dispositions favorables dont bénéficie le même secteur ou le même type d’investissement (par exemple mesures en faveur d’un primo accédant –prêt à taux zéro, allégement des droits d’enregistrement et de manière plus générale absence d’impositions des plus-values immobilières). En premier lieu, on peut s’interroger sur l’utilité de maintenir plus avant l’exonération totale ou partielle des revenus fonciers. Ensuite, la question de l’opportunité de maintenir une déduction des intérêts d’emprunt, se pose. A cet égard, il peut être noté que cette incitation supprimée en métropole en 1997, a été réintroduite récemment mais sous la forme d’un crédit d’impôt de 40 %, mais avec une limite annuelle de 447 487 F.CFP (3 750€) pour une personne seule, 894 975 F.CFP (7500€), pour un couple marié ou pacsé, limites majorées de 59 665 F.CFP (500€) par personne à charge. De plus, la prise en compte de ce crédit d’impôt est limitée aux 5 ou 7 premières annuités du prêt. 63 Par ailleurs, la déduction relative aux travaux de l’habitation représente une dépense fiscale significative, alors que son contrôle est très difficilement maîtrisable et souvent source de contentieux. De plus, cette mesure peut être source d’inégalité de traitement entre les contribuables propriétaires de leur habitation, en leur permettant de diminuer leur base imposable, tout en améliorant leur patrimoine (donc leur capital) et les contribuables locataires, qui n’ont pas eu les moyens d’investir et sont écartés de fait de la mesure, sans moyen de réduire de leur base imposable, les frais engendrés par le logement. Cette mesure, comme celle relative aux intérêts d’emprunt, avait eu pour objectif surtout de relancer le BTP, à une époque où celui-ci était particulièrement morose. Ainsi la loi du pays du 17 janvier 2000, avait rehaussé le montant déductible de 500 000 F.CFP à 1 million, en réservant uniquement la déduction pour les travaux effectués par un professionnel. Dans le même sens, la loi du pays du 21 novembre 2003 a autorisé la prise en compte de certains travaux de construction (garage, etc.), ainsi que les dépenses d’aménagement de cuisine, lorsqu’ils sont réalisés par un professionnel. La question du soutien au BTP ne se posant plus aujourd’hui dans les mêmes termes, la pérennité du dispositif pourrait être mise en débat. Outre le secteur de l’immobilier, il pourrait être examiné l’utilité de conserver l’avantage fiscal dont bénéficient les placements en assurance-vie (celui-ci a depuis longtemps été supprimé en métropole) dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie ne bénéficie d’aucune retombée économique et fiscale pour les fonds collectés auprès des clients calédoniens. La déduction des primes d’assurance-vie avait été instituée en 1982, comme une mesure sociale, pour aider les contribuables à épargner sur du long terme, et à se constituer ainsi un substitut de retraite. A cette époque, la déduction des cotisations retraite volontaires n’était pas encore prévue, de fait, les sorties de contrat se faisaient généralement sous forme de rentes viagères. Aujourd’hui, la mesure a perdu son caractère social pour devenir un simple produit financier de placement et les contribuables après avoir déduit les cotisations retraite, peuvent, s’il disposent de ressources suffisantes, chercher une déduction complémentaire dans l’assurance-vie, ce qui leur permet d’en faire financer une partie par le budget. Cette déduction intéresse d’ailleurs les hauts revenus puisque l’avantage dépend de leur taux d’imposition. Ainsi, un contribuable imposé au taux moyen de 30 %, verra l’assurance-vie financée d’un tiers par l’impôt, sachant que les revenus d’intérêt sont dans le même temps exonérés si le délai de détention de 8 ans est respecté. Cette déduction n’apparaît donc plus aujourd’hui justifiée, puisqu’elle contribue notamment à financer un placement dont les produits ne sont pas imposés, d’autant plus qu’elle a pour effet pervers de drainer l’épargne des calédoniens à l’extérieur, sans contrepartie pour la collectivité. XII. COMMENT EST ORGANISEE L’IMPOSITION DES RCM ENTRE L’IRPP, L’IRCDC ET L’IRVM ? LES FAITS SAILLANTS : - Une articulation complexe liée à la sédimentation historique qui crée des distorsions importantes en termes de niveau d’imposition entre les RCM et les autres revenus, ces derniers échappant majoritairement à une imposition progressive - Une différence de modalités d’imposition entre les types de RCM en fonction de leur origine 12.1. Le rappel du cadre juridique L’imposition des revenus de capitaux mobiliers est essentiellement réalisée par le biais de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) et de l’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC), impôts cédulaires institués respectivement en 1924 et en 1939. Cette imposition en amont est le plus souvent libératoire de l’impôt sur le revenu. Lorsque le caractère libératoire n’est pas prévu, les revenus des RCM sont imposés de façon résiduelle à l’impôt sur le revenu progressif (par exemple, dividendes et intérêts de source métropolitaine). 64 - l’IRVM concerne tous les revenus tirés de la participation au capital d’une société dont le siège social est situé en Nouvelle-Calédonie, soit directement (les dividendes), soit indirectement (jetons de présence, etc.). Les dividendes de sociétés calédoniennes, issus d’une distribution régulière sont libératoires de l’impôt sur le revenu pour les personnes physiques (article 111-III du code des impôts) et sont exonérés d’impôt sur les sociétés, lorsqu’ils sont versés à une personne morale soumise à l’IS (article 9 I du code des impôts). - l’IRCDC concerne essentiellement les revenus de l’épargne liquide, liés à des placements à revenu fixe, lorsque le créancier a son domicile en Nouvelle-Calédonie : intérêts des créances, cautionnements, comptes courants, dépôts à terme. Les intérêts de dépôt à terme effectués auprès des établissements de crédit de la place et les intérêts de compte courant d’associé, versés dans la limite du taux d’intérêt légal, qui ont supporté l’IRCDC, sont libératoires de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (article 111-IV du code des impôts). Tableau 33 : Evolution des taux de l’IRVM et de l’IRCDC IRVM IRCDC 10 % + 2.5 % centimes additionnels communaux 12 % et 0.75 % de CES (depuis 1990) = 13.25 % IRCDC abrogé en 1973 et rétabli en 1980 au taux de 8 %, porté à 12 % en 1985, puis abaissé à nouveau à 8 % en 1994. L’essentiel des revenus de capitaux mobiliers échappe donc à l’imposition sur le revenu progressif. 12.2. Les effets pervers du système actuel En effet, en 2009 seuls 239 millions, représentant 0,07 % du total des revenus bruts déclarés, ont été pris en compte au travers de l’IRPP. Ne supportent en réalité l’impôt progressif que les revenus qui ne peuvent pas bénéficier d’un prélèvement libératoire ce qui se réduit pour l’essentiel aux dividendes versés par des sociétés métropolitaines ou les intérêts issus d’obligations. Le maintien global du rendement de l’IRVM et de l’IRCDC (en dépit d’un fléchissement au cours des deux dernières années) est révélateur d’une certaine capacité fiscale, puisque retirer des revenus de l’épargne mobilière, suppose des capitaux investis et donc une capacité financière liée à un réemploi de revenu. Or, une partie significative des distributions échappe à tout impôt personnel, par une utilisation optimisée de l’article 536 bis du code des impôts, tel qu’il a été introduit en 1992. En effet, jusqu’en 1992, l’article 536 du code des impôts, dans le but de renforcer les capitaux propres des entreprises, prévoyait que lorsqu’une société (A) souscrit au capital d’une autre société (B) par la voie d’une augmentation de capital ou d’un apport à la nouvelle société, la société A bénéficie d’une exonération de dividendes versés à ses propres actionnaires à concurrence de la distribution imposable à l’IRVM qui lui a été faite auparavant par la société B. La distribution de B vers A est certes imposée mais la distribution de A à ses actionnaires est exonérée dans cette même proportion. S’il s’agit de 2 sociétés calédoniennes, on constate un cumul de 2 exonérations : - la franchise à l’impôt sur les sociétés, prévue par l’article 9 du code des impôts - et la franchise à l’IRVM, par le biais de l’article 536. En 1992, les élus ont souhaité étendre l’exonération à l’ensemble des participations le bénéfice de l’article 536, par la création de l’article 536 bis. 12.3. Les effets induits Dès lors, en cas de distribution successive de dividendes, l’imposition à l’IRVM a lieu dans les conditions suivantes : 65 soit une société B, dont le capital est détenu à 70 % par une société A, souscrit de la façon suivante : - 15 % par apport en société - 25 % par augmentation de capital - 30 % par acquisition d’actions à un tiers - 70 % au total les 2 sociétés ont leur siège à Nouméa, la société B distribue un dividende de 100 000 F.CFP : la part de A sera de 70 000 F.CFP, sous déduction de l’IRVM à 13,25 %, soit 70 000 – 9 275 = 60 725 F.CFP, cette part sera exonérée d’IS entre les mains de A (article 9 du code). la société A distribue à son tour un dividende de 80 000 F.CFP, provenant pour : - 60 725 F.CFP de la société B - 19 275 F.CFP de sa propre activité Pour cette société A, l’imposition des dividendes sera la suivante : - Distribution : 80 000 F.CFP - Dividendes exonérés : 60 725 F.CFP - Dividendes taxables à l’IRVM : 19 275 F.CFP = 2 553 F.CFP d’IRVM dû. L’exemple d’intégration recherché en 1992 peut être illustré par le schéma suivant : dividendes nets société X IRVM dividendes nets société Y IRVM dividendes nets société Z IRVM Société holding W reçoit dividendes nets des sociétés dont elle est associée, ne paye pas d'IS (art. 9) sur les dividendes reçus Redistribution distributions à une personne distributions à une personne par la société morale : exonération d'IS physique : exonération à l'IR W, holding (art. 9) et exonération (art. 111) et exonération à (SNC) à ses d'IRVM (art. 536 ou 536 bis) l'IRVM (art. 536 bis) associés si SNC translucide (à l'IR) = les répartitions seraient imposées à l'IS et à l'IRPP L’institution du texte en 1992, avait répondu au besoin de création d’un mini régime d’intégration fiscale, pour faciliter la vie des sociétés, au-delà de la simple confortation des capitaux propres. Le schéma ci-dessus a en fait été optimisé lorsque les distributions en cascade interviennent avec l’interposition de sociétés en nom collectif ayant opté pour l’IS, car dans ce cas les associés personnes physiques (généralement, on crée une SNC avec des porteurs de parts personnes physiques) ne payent strictement aucun impôt personnel, ni en matière d’IRVM, ni à l’impôt sur le revenu puisque l’article 111 III du code des impôts prévoit l’exonération des dividendes. L’aboutissement à une exonération complète à l’impôt sur le revenu, de la personne physique, par le caractère purement artificiel de l’interposition d’une SNC ayant opté à l’IS distribuant des sommes considérables (plusieurs centaines de millions) à des associés personnes physiques semble constituer une incohérence au regard de l’équité fiscale et de la réelle capacité fiscale de la personne physique. Ceci, d’autant plus que cette personne physique (gérante associée), de par la législation actuelle est déjà en mesure d’arbitrer favorablement la fiscalité des ses revenus d’activité en ventilant la répartition entre salaires et dividendes, afin de limiter la pression fiscale maximum de ceux-ci à 13,25 % au lieu de l’intégration au barème progressif. 66 Exemple réel, tiré d’un foyer fiscal d’un couple marié avec 2 enfants, dont le conjoint est gérant associé dans une SELARL : REVENU Monsieur CHARGES Madame RF Ensemble 2 720 386 charges déductibles du revenu global : pensions alimentaires intérêts d'emprunt retenus 720 000 TS 22 430 500 6 000 000 déduction cotisations sociales -2 314 752 -1 913 011 travaux effectués sur l'habitation 1 000 000 (déclarés 1 245 248 F) -800 000 -408 698 salaires aux gens de maison 1 320 000 (déclarés 2 249 577 F) abattement de 20% -1 800 000 -735 658 cotisations sociales complémentaires Total salaires nets 17 515 748 2 942 632 déduction de 10% Total revenus nets catégoriels 20 458 380 500 000 (déclarés : 1 576 663 F) 523 604 prime assurancevie 23 178 766 275 000 (déclarée : 1 200 000 F) Total charges 4 338 604 (déclarées : 7 515 092 F) IMPOSITION RNGI 18 840 162 Impôt sur 3 parts 3 789 000 Taux d'imposition sur revenu brut 12,16% Taux d'imposition sur RNGI 20,11% En intégrant les 140 000 000 F.CFP à l’IR progressif, qui ont été perçus en dividendes par le conjoint (dont le revenu réel est de 150 000 000 F CFP), tout en diminuant de ce montant l’impôt payé en amont (IS + IRVM, soit un taux de 39,27 %14, ce qui représente 54 978 000 F.CFP), l’IR au barème progressif (intégration de 85 022 000 F.CFP en revenus) donnerait les résultats suivants : REVENU CHARGES Monsieur Madame RF Ensemble charges déductibles du revenu global : 2 720 386 RCM (dividendes diminués de l'impôt, IS + IRVM, payé en amont) pensions alimentaires 85 022 000 720 000 TS 22 430 500 6 000 000 intérêts d'emprunt retenus déduction cotisations sociales -2 314 752 -1 913 011 travaux effectués sur l'habitation 1 000 000 (déclarés 1 245 248 F) -800 000 -408 698 salaires aux gens de maison 1 320 000 (déclarés 2 249 577 F) abattement de 20% -1 800 000 -735 658 cotisations sociales complémentaires 523 604 Total salaires nets 17 515 748 2 942 632 20 458 380 prime assurancevie 275 000 (déclarée : 1 200 000 F) 108 200 766 Total charges déduction de 10% Total revenus nets catégoriels IMPOSITION 500 000 (déclarés : 1 576 663 F) 4 338 604 (déclarées : 7 515 092 F) sans RCM avec RCM RNGI 18 840 162 103 862 162 Impôt sur 3 parts 3 789 000 37 797 800 Taux d'imposition sur revenu brut 12,16% 34,93% Taux d'imposition sur RNGI 20,11% 36,39% 14 Si bénéfice IS = 100, IS à 30 % = 30, dividendes : 100-30 = 70, IRVM à 13.25 % = 9.275, soit une pression fiscale de 39,27 % sur 100 67 Il y a donc un déséquilibre entre l’imposition des revenus du travail, les plus représentatifs (76,2 %) de la masse soumise à l’impôt, des revenus mixtes (capital et travail) des professions indépendantes (5,9 % de l’ensemble) et des revenus fonciers (2,6 %) et enfin des revenus de valeurs mobilières soumis pour environ 24 milliards15 à des taux très attractifs (8 % et 13,25 %), là où les prélèvements libératoires se situent en métropole aujourd’hui à 30,1 %, alors que l’imposition au barème progressif est plus que résiduelle, puisqu’elle n’affecte qu’une masse financière restreinte. Il y aurait un intérêt certain à entièrement rénover la fiscalité de l’épargne, qui repose actuellement sur 3 impôts distincts (l’IRVM, l’IRCDC et l’IR), qui se sont empilés au fil du temps, sans avoir forcément une grande cohérence entre eux, alors que ces impôts concernent les mêmes revenus, ce qui ne facilite pas leur application et laisse ainsi des portes ouvertes à des schémas d’optimisation fiscale. En outre, la connaissance exhaustive de l’IRVM et de la taxation en amont par les services fiscaux, commence réellement à s’effriter. En effet, à compter de 1992, au moment de l’extension de l’exonération, le service était encore en capacité de tenir à jour un tableau des distributions intervenues afin de suivre dans le temps la première taxation à l’IRVM. Toutefois, aujourd’hui, ce suivi est particulièrement complexe et il est devenu lacunaire, aussi dans le cas où la redistribution intervient de façon très éloignée dans le temps, le service n’est plus en mesure et à même de vérifier la taxation en amont, il y donc un risque réel de perte de l’assiette fiscale. XIII. QUELLE EST L’ARTICULATION DES CHAMPS RESPECTIFS DE L’IRPP ET DE LA CES ? LES FAITS SAILLANTS : - La CES, un prélèvement initialement ciblé sur les revenus du travail des actifs mais dont l’assiette s’est progressivement élargie à d’autres revenus - Un prélèvement qui devrait être refondé juridiquement - Un prélèvement aux modalités de mise en œuvre variables et donc pesant de manière inégale selon la nature et le niveau de rémunération - Un prélèvement qui ne constitue pas en l’état un socle d’imposition minimum et général pesant sur l’ensemble des revenus quelle que soit leur nature La contribution exceptionnelle de solidarité a été instituée par la délibération n°521 du 25 janvier 1983 afin de contribuer au financement du régime d’assurance chômage. Elle a été reconduite d’année en année jusqu’à une délibération n°100 du 20 avril 1989 qui l’a pérennisée. Elle est due par l’ensemble des personnes physiques exerçant une activité professionnelle ou percevant des revenus fonciers, les revenus de remplacement étant exclus (pensions et retraites). Elle s’applique depuis 1991 aux revenus de valeurs mobilières soumis à l’IRVM (mais pas à ceux soumis à l’IRCD), en englobant à la fois les revenus d’actions versés aux personnes physiques et aux personnes morales. On constate ainsi une mutation progressive de cette imposition initialement ciblée sur les revenus du travail des actifs et qui progressivement voit son assiette s’élargir à d’autres revenus sans lien direct avec le financement du régime d’assurance chômage. Pour autant, cette évolution est loin d’être achevée car de nombreux revenus échappent encore à ce prélèvement. 15 On prend comme hypothèse que l’IRCDC concerne avant tout les personnes physiques, et on retient 15 % de la base reconstituée à l’IRVM 68 Cette mutation n’est pas sans lien avec un imbroglio juridique relevé par la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie dans son rapport public de 2004. « La contribution exceptionnelle de solidarité (CES) avait été instituée en 1983, pour contribuer au financement du régime d’assurance chômage. Depuis cette date, elle avait connu un certain nombre de vicissitudes, certes sans effet sur les contribuables, en changeant six fois d’affectation avant, qu’en 1996, il ne soit décidé de l’abroger et de la remplacer par la contribution sociale (CS), affectée, pour l’essentiel, au financement du régime local d’assurance maladie, La délibération correspondante fut annulée en décembre 1996 par le tribunal administratif de Nouméa, rétablissant ainsi la CES dont l’affectation fut, de nouveau modifiée en 1999. Or en 2002, le jugement du tribunal administratif a été infirmé par la cour d’appel de Paris, validant de ce fait la création de la contribution sociale et l’abrogation de la contribution exceptionnelle de solidarité. Pourtant, c’est exactement l’inverse qui est appliqué : la CES est toujours perçue et la CS ne l’a jamais été. » La situation, dénoncée par la chambre territoriale des comptes en 2004, perdure encore aujourd’hui… Le tableau ci-après compare les modalités d’imposition d’un revenu moyen annuel net de 4 M de F.CFP. Il fait clairement apparaître le champ différent selon les types de revenus, mais il met également en lumière des modalités de déductibilité inégales dont la cohérence et la logique peuvent prêter à interrogation. On décèle ainsi des imperfections de conception qui constituent potentiellement des sources d’inégalité et donc d’inéquité entre contribuables. Le revenu moyen annuel, toutes catégories confondues, se situe à 4 millions annuels, en net Imposition salaires Imposition BIC Imposition BA Imposition BNC Imposition retraites Imposition RF Imposition RCM Pas de CES 30 000 F non déductible du RF si IRVM, CES à 0,75% = 30 000 F, si IRCDC, CES = 0 CES, à 0,75% si fonctionnaire, 0,75% sur la totalité rémunération cotisations salariales incluses 33 330 F, toutefois la CES est déduite du salaire à déclarer par le salarié pour l'IR si gérant majoritaire, 0,75% sur la totalité de la rémunération 30 000F 4 000 000 * 0,75% = 30 000 F, déductible du bénéfice si salarié du privé, salaire brut la CES se calcule mensuel sur la base ~361 300, base excédant le annuelle CES plafond mensuel 290 400F, de 337 100 F CES : 2 178 F mensuel Il est à remarquer que la différence de champ entre l’IRPP et la CES peut inciter à minorer l’assiette de l’un ou de l’autre des prélèvements. Une illustration peut être trouvée en matière de revenu foncier. L’article 62 III du code des impôts, issu d’une délibération de 1989, prévoit que les revenus nets perçus sur des immeubles neufs, bénéficient d’une exonération de 100 %, pendant 10 ans, lorsque les immeubles sont situés sur les communes autres que celles de Nouméa, Dumbéa et Mont-Dore. Pour ces dernières communes, c’est un abattement de 50 % qui s’applique. Compte tenu de l’existence de cette exonération, la DSF ne connaît pas le volume des revenus s’y rapportant, puisque dans ce cas, le plus souvent, les déclarations ne sont même pas déposées, faute de prélèvements à l’impôt sur le revenu. En principe, ces revenus restent soumis à la CES, mais avec un taux à 0,75 %, la plupart des cabinets comptables chargés de l’établissement de ces déclarations pour des revenus de placement locatifs, conseillent à leurs clients de ne pas les souscrire. 69 Ainsi les mesures fiscales prises en matière d’impôt sur le revenu à l’égard de certains revenus fonciers conduisent par contrecoup à minorer le rendement de la CES. Par ailleurs, cette contribution est éloignée dans son champ de ce que pourrait être une contribution sociale généralisée. Tableau 34 : Assiette comparée de la CES et d’une CSG CES Revenus fonciers Revenus de capitaux mobiliers Salaires Pensions, retraites Bénéfices des professions indépendantes Plus-values professionnelles Plus-values sur cessions de droits sociaux Plus-values immobilières Revenus < à 600 000 F exonérés Revenus soumis à l’IRCDC : exonérés Revenus soumis à l’IRVM : taxés, y compris les dividendes versés aux personnes morales Revenus déclarés à l’IR : exonérés Assiette incluant les cotisations sociales (non connue), impôt prélevé par l’employeur pour les salaires > au plafond CAFAT et au 1er franc pour les fonctionnaires payés par les collectivités locales (si salaire versé par l’Etat, pas de CES) Assiette exonérée Bénéfices inférieurs à 600 000F, exonérés Assiette exonérée Impôt inexistant Impôt inexistant CSG er Revenus fonciers Taxables au 1 franc Revenus de capitaux mobiliers Taxables au 1 franc à l’IRCDC, à l’IRVM (dans l’absolu, il faudrait exclure les personnes morales), à l’IR Salaires Taxables au 1 franc, pas de différenciation secteur privé/secteur public Abattement de 3% en métropole er er Impôt déductible à hauteur de 5% à l’IR Pensions, retraites Taxables 1er franc Bénéfices des professions indépendantes Plus-values professionnelles Plus-values sur cessions de droits sociaux Plus-values immobilières Taxables 1er franc er Taxables 1 franc Impôt inexistant, à créer à l’IR Impôt inexistant, à créer 70 * * * Que retenir de cet état des lieux qui constitue une première étape du chantier de la réforme de la fiscalité directe ? Sept caractéristiques majeures peuvent être mises en exergue en guise de conclusion : • La place modeste de la fiscalité directe des revenus dans les ressources fiscales de la Nouvelle-Calédonie, alors même que la potentialité d’un élargissement de l’assiette et des redevables est réelle. • La forte influence d’un système métropolitain qui demeure singulier et rare parmi les pays développés, tant par la proportion comparativement élevée de foyers non imposables, que par les effets de redistribution horizontaux du quotient familial. • L’approche essentiellement progressive de l’imposition des revenus d’activité et de remplacement à rapprocher de l’approche proportionnelle de l’imposition des autres revenus comme ceux de l’épargne, voire à la minoration (revenus fonciers) ou l’absence de taxation d’autres revenus issus du capital qui peuvent être significatifs (plus-values). • L’absence de socle minimum de taxation générale proportionnelle des revenus des ménages qui exclut par conséquent une part significative de la population du champ de la participation aux charges publiques en fonction de leur capacité contributive. • Une articulation complexe et globalement peu cohérente des différents prélèvements directs existants, pour certains de conception archaïque, qui est source d’inégalité devant l’impôt et donc d’inéquité sociale et économique. • Le dynamisme des niches fiscales, et par conséquent de la dépense fiscale en résultant, dont la légitimité et l’efficacité économique sont sujettes à interrogation et dont les effets sont concentrés sur les ménages les plus aisés. • Un système qui préserve plus que d’autres les ménages modestes mais également les ménages les plus aisés pour autant que leurs revenus ne soient pas exclusivement composés de revenus d’activité ou de remplacement et qui au total pèse plutôt sur les classes moyennes, nonobstant la réforme du barème intervenue en 2005. C’est dire que les pistes de réforme potentielle sont nombreuses et variées. C’est la première fois qu’autant de données relatives à l’imposition des revenus auront été rendues publiques en Nouvelle-Calédonie. On peut souhaiter que cet exercice de transparence inédit par son ampleur, rendu possible par un travail remarquable de dévouement et de mobilisation des équipes de la DSF, éclaire utilement un débat qui se doit avant tout d’être rationnel. Les choix d’évolution nécessitent à l’évidence de reposer sur une vision politique, économique et budgétaire cohérente, en particulier lorsqu’il s’agira de définir le type de progressivité et de redistribution souhaité. Au final, elle implique d’avoir une conception claire et partagée par le plus grand nombre de ce que le principe de l’égalité devant les charges publiques posé par l’article XIII de la déclaration des droit de l’homme et du citoyen signifie pour les calédoniens. Jean-Pierre Lieb Inspecteur Général des Finances -Annexes- Annexe 1 : Délibération du congrès n°145 du 1er septembre 2011 relative à la réforme globale de la fiscalité Annexe 2 : Définitions & précisions statistiques Annexe 3 : Déclaration d’impôt sur le revenu consolidée (2009) Annexe 4 : Statistiques par province Annexe 1 Délibération du congrès n°145 du 1er septembre 2011 relative à la réforme globale de la fiscalité Annexe 2 Définitions et précisions statistiques Avertissement Le traitement statistique couvrant la période 2005-2010 porte sur les données fiscales issues du dépouillement exhaustif annuel des déclarations des revenus. Les données pour chaque année sont extraites du rôle général et des rôles supplémentaires disponibles fin octobre 2011. La période étudiée comporte deux ruptures méthodologiques qui concernent les années 2007 et 2010. Ces ruptures s’expliquent exclusivement par la délimitation plus étroite des champs d’analyse. A titre d’exemple, pour l’année 2010, 2 rôles ont été émis (le rôle général et le premier rôle supplémentaire) au titre des revenus 2010 contre 5 au titre des revenus 2009 ; pour l’année 2007, l’exhaustivité n’a pu être assurée pour des nécessités de services, ce sont ainsi les déclarations d’environ 17 000 foyers non imposables qui n’ont pas été saisies. A noter également qu’un changement de barème est intervenu sur les revenus perçus en 2006. Le revenu Le revenu économique : le revenu économique est la somme des revenus catégoriels déclarés. Les différents revenus catégoriels isolables dans la déclaration fiscale sont : – les salaires et traitements ; – les pensions et retraites ; – les revenus professionnels non salariaux16 : bénéfices industriels et commerciaux bénéfices non commerciaux (BNC) et bénéfices agricoles (BA) – les revenus fonciers – les revenus des capitaux mobiliers bruts (RCM) – les revenus de source extérieure – les revenus différés – les plus-values professionnelles – les rentes viagères (total net avant abattements liés à l’âge du crédit rentier) (BIC), Le revenu économique net : il s’agit du revenu privilégié pour les comparaisons entre revenus catégoriels puisque les salaires sont retenus nets des frais professionnels (forfait et frais réel) mais avant abattement. Le revenu net global imposable (RNGI) est le revenu après déduction des charges (par exemple des frais de garde d’enfants) et des abattements. Il sert de base à l’application du barème. Le Quotient familial : il s’agit du rapport entre le revenu net global imposable et le nombre de parts (RNGI/parts) Le revenu dominant : Le revenu dominant est défini comme le revenu catégoriel dont le montant est le plus élevé et constitue plus d’un tiers de l’ensemble des revenus nets catégoriels. Cette définition s’applique ici aux revenus tels que retenus pour le calcul du revenu économique net. L’impôt et le taux d’imposition L’impôt brut : impôt issu du barème, sur le revenu net global imposable (RNGI), avant déductions et imputations. L’impôt net : impôt après réductions et imputations et y compris les pénalités, après prise en compte du seuil de recouvrement (10 000 F.CFP) Les droits : impôt sans prise en compte du seuil de recouvrement ni des pénalités (mais après réductions et imputations) = droits calculés. 16 application du forfait au chiffre d’affaires déclaré ou résultat déclaré au réel Les droits émis : impôt avec prise en compte du seuil de recouvrement, sans prises en compte des pénalités. Taux d’imposition (net)17 = droits émis sur le revenu économique (net). Il peut être calculé par foyer ou sur l’ensemble d’une population. Dans ce dernier cas, il est à distinguer de la moyenne des taux d’imposition (le taux d’imposition est calculé pour chaque entité puis la moyenne de ces taux est effectuée). Le taux marginal d’imposition correspond au taux appliqué sur la dernière tranche de revenu. Il permet d’identifier le taux d’imposition auquel sera soumis tout revenu supplémentaire. Le taux marginal est défini par foyer fiscal en fonction du quotient (RNGI/part). 17 Parfois qualifié de taux « réel » d’imposition par opposition au taux « marginal » Annexe 3 Déclaration d’impôt sur le revenu consolidée (2009) Annexe 4 : Statistiques par province 2005 (Nombre,F.CFP) Nature des revenus Revenus fonciers soumis à la c.e.s Revenus de capitaux mobiliers Plus-values professionnelles Traitements et salaires (bruts) Pensions, retraites et rentes (bruts) Rentes viagères à titre onéreux Revenus différés Revenus de source extérieure B.I.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Régime du réel Total BIC B.A. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BA B.N.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BNC Total revenus Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant 4 134 422 12 48 394 14 263 302 nr 637 5 999 979 279 254 941 006 108 562 071 184 196 827 461 35 538 111 504 272 864 768 nr 521 523 247 275 14 nr 4 636 1 010 nr 0 21 315 712 548 3 487 632 nr 16 606 755 338 1 703 444 862 nr 0 9 445 670 18 nr 0 1 197 281 nr 0 nr 14 734 819 nr 0 5 101 353 622 570 405 646 nr 0 nr 4 427 438 13 54 227 15 554 308 nr 665 6 330 426 646 259 283 612 110 245 560 205 904 936 421 37 811 962 012 274 252 684 8 292 783 533 679 015 4 453 749 157 5 359 5 420 184 006 2 937 475 368 1 116 137 559 9 473 796 933 574 102 nr 684 609 329 659 466 605 584 nr 1 124 626 158 116 27 nr 144 107 361 598 99 950 701 nr 209 396 636 5 143 878 166 6 187 6 136 875 262 3 504 031 653 1 166 912 811 10 807 819 727 506 34 540 428 130 745 214 363 726 642 494 472 255 nr 256 163 048 569 nr 173 883 101 11 0 11 2 641 759 0 2 641 759 773 35 808 593 821 074 225 198 258 819 019 332 1 179 454 1 633 1 710 287 066 3 520 133 273 5 230 420 339 61 31 92 73 294 558 156 074 116 229 368 674 11 nr 14 6 526 131 nr 34 615 860 1 251 488 1 739 1 790 107 755 3 704 297 118 5 494 404 873 75 705 242 247 813 862 6 994 20 169 618 550 1 676 5 936 890 251 84 375 268 354 322 664 Source : DSF 2006 (Nombre,F.CFP) Nature des revenus Revenus fonciers soumis à la c.e.s Revenus de capitaux mobiliers Plus-values professionnelles Traitements et salaires (bruts) Pensions, retraites et rentes (bruts) Rentes viagères à titre onéreux Revenus différés Revenus de source extérieure B.I.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Régime du réel Total BIC B.A. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BA B.N.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BNC Total revenus Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant 4 301 415 11 51 589 15 036 333 39 644 6 467 124 037 299 783 622 84 487 938 199 748 647 654 38 032 262 540 301 025 700 99 816 632 525 793 234 313 11 nr 5 030 1 085 nr nr 26 378 336 486 1 222 224 nr 17 938 133 151 1 870 096 848 nr nr 14 033 322 17 nr nr 1 350 315 nr 0 nr 17 579 042 nr nr 5 578 353 855 660 240 270 nr 0 nr 4 631 429 13 57 969 16 435 339 40 675 6 863 039 564 301 114 676 94 317 908 223 265 134 659 40 562 599 658 302 250 605 106 287 811 543 713 676 4 509 729 152 5 390 5 942 087 079 3 083 380 727 1 245 547 462 10 271 015 268 611 102 12 725 662 869 258 443 980 539 50 097 845 1 156 947 642 128 25 nr 157 133 977 702 99 348 875 nr 247 295 949 5 249 856 167 6 272 6 738 934 039 3 626 710 141 1 309 614 679 11 675 258 859 528 33 561 469 627 133 222 285 652 691 912 785 268 nr 269 163 282 474 nr 163 392 651 nr 0 nr nr 0 nr 806 34 840 638 223 531 222 395 829 860 619 360 1 279 433 1 711 1 961 735 966 3 366 070 286 5 327 806 252 84 30 115 119 511 582 170 328 939 289 840 521 12 nr 15 14 161 751 nr 33 948 459 1 375 466 1 841 2 095 409 299 3 556 185 933 5 651 595 232 80 029 261 849 675 661 7 580 21 823 954 747 1 875 6 552 301 600 89 484 290 225 932 008 Source : DSF 2007 (Nombre,F.CFP) Nature des revenus Revenus fonciers soumis à la c.e.s Revenus de capitaux mobiliers Plus-values professionnelles Traitements et salaires (bruts) Pensions, retraites et rentes (bruts) Rentes viagères à titre onéreux Revenus différés Revenus de source extérieure B.I.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Régime du réel Total BIC B.A. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BA B.N.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BNC Total revenus Source : DSF Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant 4 465 374 17 45 834 12 236 342 73 590 6 861 351 050 288 074 731 368 481 934 202 189 364 630 37 330 632 081 315 832 312 235 323 320 512 587 362 332 17 0 4 647 772 nr nr 29 408 580 614 2 765 234 0 18 669 923 743 1 667 990 688 nr nr 22 514 047 27 nr 0 1 160 225 nr nr nr 18 508 336 nr 0 5 298 629 099 540 935 741 nr nr nr 4 824 393 17 51 641 13 233 349 81 628 7 288 440 000 290 935 376 368 481 934 226 157 917 472 39 539 558 510 319 841 348 265 160 062 541 574 113 4 808 725 168 5 701 6 269 859 482 3 185 801 280 1 679 223 057 11 134 883 820 626 88 15 729 726 472 683 497 322 554 137 325 005 1 361 120 242 133 28 nr 162 176 044 525 112 092 645 nr 305 310 427 5 567 841 184 6 592 7 172 376 689 3 795 216 479 1 833 721 320 12 801 314 489 550 42 592 524 793 680 263 243 068 788 036 748 286 nr 287 196 538 820 nr 197 189 458 nr 0 nr nr 0 nr 846 43 889 723 054 884 263 893 706 986 948 590 1 378 423 1 802 2 180 445 336 3 690 137 695 5 870 583 031 91 26 117 138 217 427 168 956 505 307 173 931 12 nr 17 13 313 160 nr 52 844 739 1 482 454 1 936 2 331 975 922 3 898 625 780 6 230 601 702 72 026 265 895 151 019 6 940 22 663 240 359 1 617 6 232 382 218 80 583 294 790 773 595 2008 (Nombre,F.CFP) Nature des revenus Revenus fonciers soumis à la c.e.s Revenus de capitaux mobiliers Plus-values professionnelles Traitements et salaires (bruts) Pensions, retraites et rentes (bruts) Rentes viagères à titre onéreux Revenus différés Revenus de source extérieure B.I.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Régime du réel Total BIC B.A. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BA B.N.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BNC Total revenus Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant 4 714 289 nr 57 805 16 389 347 45 700 7 278 323 205 232 746 475 71 815 200 232 096 438 118 43 922 066 801 330 903 068 136 426 129 626 299 595 360 nr nr 5 776 1 249 nr 0 38 446 770 888 nr nr 21 784 722 394 2 323 421 932 nr 0 29 854 513 28 nr 0 1 481 366 nr 0 nr 20 970 464 nr 0 6 047 771 628 767 881 267 nr 0 nr 5 103 297 nr 65 062 18 004 353 45 747 7 746 064 557 233 376 187 nr 259 928 932 139 47 013 370 000 332 101 497 136 426 129 661 465 211 5 101 698 145 5 944 6 974 242 727 3 303 682 083 1 069 982 592 11 347 907 403 681 81 13 775 897 526 451 375 049 474 56 703 526 1 329 279 451 130 30 0 161 172 536 715 124 110 323 0 296 647 038 5 912 810 158 6 880 8 044 305 893 3 802 841 880 1 126 686 118 12 973 833 892 602 40 642 530 759 529 169 602 108 700 361 637 287 nr 289 181 417 054 nr 183 425 157 15 0 15 1 954 035 0 1 954 035 904 42 946 714 130 618 171 610 211 885 740 829 1 536 419 1 956 2 413 795 973 3 493 217 964 5 907 013 938 88 31 119 128 208 856 194 024 623 322 233 478 17 nr 22 19 903 777 nr 57 265 072 1 642 455 2 097 2 561 908 606 3 724 603 882 6 286 512 488 88 840 302 650 301 568 8 617 26 421 795 045 2 087 7 198 003 920 99 543 336 270 100 533 Source : DSF 2009 (Nombre,F.CFP) Nature des revenus Revenus fonciers soumis à la c.e.s Revenus de capitaux mobiliers Plus-values professionnelles Traitements et salaires (bruts) Pensions, retraites et rentes (bruts) Rentes viagères à titre onéreux Revenus différés Revenus de source extérieure B.I.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Régime du réel Total BIC B.A. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BA B.N.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BNC Total revenus Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant 4 967 274 11 59 141 17 292 412 36 727 8 048 855 023 239 069 421 117 999 610 241 178 541 758 47 949 910 131 362 564 295 144 871 317 716 242 233 366 nr nr 5 558 1 190 nr nr 44 464 552 965 nr nr 21 404 644 702 2 250 115 586 nr nr 35 986 988 30 nr 0 1 576 415 0 nr nr 26 025 934 nr 0 6 464 881 624 902 394 346 0 nr nr 5 364 277 12 66 276 18 897 414 38 776 8 539 433 923 239 148 319 118 049 610 269 048 068 083 51 102 420 062 363 495 698 145 601 480 754 680 435 5 649 643 118 6 409 7 468 499 806 3 068 648 476 997 858 152 11 535 006 434 676 95 12 782 827 498 284 533 565 739 112 575 755 1 473 639 778 141 27 nr 198 974 584 122 011 225 nr 170 339 350 463 6 465 765 132 7 362 8 494 972 674 3 724 225 441 1 128 798 560 13 347 996 675 658 36 694 547 383 745 144 555 866 691 939 611 256 nr 257 167 855 989 nr 168 164 494 18 0 18 4 006 957 0 4 006 957 932 37 969 719 246 692 144 864 371 864 111 063 1 790 458 2 667 406 659 3 733 118 390 100 25 120 454 198 166 749 108 18 nr 21 999 498 nr 1 908 485 2 809 860 355 3 914 511 680 2 249 6 400 525 048 125 287 203 307 20 36 643 679 2 393 6 724 372 035 92 212 317 385 524 881 8 329 26 085 723 516 2 237 7 776 128 984 102 778 351 247 377 382 Source : DSF 2010 (Nombre,F.CFP) Nature des revenus Revenus fonciers soumis à la c.e.s Revenus de capitaux mobiliers Plus-values professionnelles Traitements et salaires (bruts) Pensions, retraites et rentes (bruts) Rentes viagères à titre onéreux Revenus différés Revenus de source extérieure B.I.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Régime du réel Total BIC B.A. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BA B.N.C. Régime du forfait Régime du réel simplifié Total BNC Total revenus Province Sud Province Nord Province Iles Loyauté Ensemble Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant Foyers Montant 5 109 295 14 57 140 17 312 407 58 762 8 378 245 606 266 513 102 128 720 074 246 381 869 269 48 569 021 528 396 096 783 126 532 105 755 281 802 382 11 0 5 681 1 210 nr nr 55 495 296 685 11 051 311 0 23 361 807 531 2 298 779 757 nr nr 38 039 991 30 nr 0 1 379 396 0 nr nr 29 019 500 nr 0 6 161 475 398 878 084 685 0 nr nr 5 521 308 14 64 200 18 918 415 60 825 8 902 561 790 283 771 107 128 720 074 275 905 152 197 51 745 885 970 400 727 092 129 571 098 802 625 427 5 682 632 82 6 396 7 469 637 546 2 812 855 542 633 181 996 10 915 675 084 684 91 16 791 883 233 577 497 269 349 140 403 799 1 520 906 725 133 21 nr 155 146 134 119 94 965 537 nr 248 516 118 6 499 744 99 7 342 8 499 005 242 3 405 090 428 781 002 257 12 685 097 927 682 33 715 579 600 391 141 738 422 721 338 813 267 nr 268 179 750 199 295 780 180 045 979 16 0 16 3 409 119 0 3 409 119 965 34 999 762 759 709 142 034 202 904 793 911 1 710 413 2 123 2 759 895 873 3 558 470 462 6 318 366 336 87 22 109 117 024 664 207 521 379 324 546 043 23 nr 27 33 046 189 nr 58 354 984 1 820 439 2 259 2 909 966 727 3 791 300 637 6 701 267 364 90 331 322 957 660 501 8 515 28 236 717 335 2 015 7 395 796 120 100 861 358 590 173 956 Source : DSF Note de lecture : les données pour chaque année sont extraites du rôle général et des rôles supplémentaires disponibles fin octobre 2011. La baisse constatée en 2007 du nombre de foyers fiscaux et du revenu déclaré s’explique exclusivement par la délimitation plus étroite du champ d’analyse de l’année 2007.