Présentation du Bureau régional de l`OMS pour l

Transcription

Présentation du Bureau régional de l`OMS pour l
Présentation du
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe
Avant-propos
Les populations de la Région européenne de l’OMS n’ont jamais joui
d’une meilleure santé qu’aujourd’hui. Les progrès scientifiques et
technologiques ont offert de nouvelles possibilités de promouvoir la santé
et de combattre les maladies. Les politiques de santé accordent de plus
en plus la priorité aux soins préventifs et de santé primaires plutôt qu’aux
soins de santé secondaires et tertiaires. Néanmoins, ces tendances
positives masquent les inégalités existant entre les pays et dans chaque
pays. En raison de la crise financière mondiale, il est encore plus difficile
pour les systèmes de santé de répondre aux besoins de la société. Dès
lors, il en va de notre responsabilité de trouver les solutions les plus
efficientes et du meilleur rapport coût-efficacité en matière de santé, et de
fournir des conseils adaptés à chacun de nos États membres.
© OMS
C’est pour moi un énorme plaisir de présenter les activités du Bureau
régional de l’OMS pour l’Europe. En tant que directrice régionale, c’est
aussi pour moi un honneur de diriger cette importante institution et de
servir les 53 États membres de la Région européenne de l’OMS.
Je suis entrée en fonctions en février 2010, avec la ferme intention de
renforcer davantage le Bureau régional pour qu’il devienne un centre
d’excellence en matière de santé publique. Je n’ai depuis ménagé aucun
effort pour respecter cette promesse. Pour ce faire, je m’inspire de
l’important mandat et de l’autorité morale conférés au Bureau régional
par la Constitution de l’OMS. Je m’engage particulièrement à traduire
les notions souvent abstraites des droits de l’homme, de l’universalité et
de la solidarité en mesures concrètes et en avantages tangibles pour les
individus, les familles et la société.
Les conditions économiques, politiques et sociales des 53 États
membres de notre Région étant particulièrement diverses, les pays ont
par conséquent élaboré des systèmes de santé et des outils de politique
sanitaire différents. Pour beaucoup, il s’agit là d’un véritable défi. En
revanche, j’estime que cette situation présente des atouts. En effet, cette
diversité culturelle nous permet d’accéder à une panoplie exceptionnelle
de solutions innovatrices en matière de politique de santé et à un
éventail de compétences. J’estime qu’il est du devoir du Bureau régional
d’exploiter cette diversité de manière à en faire profiter la Région, à savoir
utiliser à meilleur escient cette innovation, ces connaissances dans le
domaine de la santé et ce dynamisme sans précédent.
À cette fin, j’estime que nous devons révolutionner, dans la Région
européenne, notre façon d’envisager la prévention des maladies et la
promotion de la santé. Il faut une approche qui soit globale et prenne
en compte la santé et les inégalités sanitaires dans tous les domaines
politiques. Il est temps de définir une nouvelle vision stratégique qui
confère à tous les secteurs de l’action publique une responsabilité en
matière de santé. Je m’engage à faire valoir ces arguments dans une
nouvelle politique européenne de la santé fondée sur des valeurs – une
politique qui peut inspirer et orienter les pouvoirs publics et davantage de
parties prenantes.
Je vous remercie de l’intérêt que vous portez aux activités du Bureau
régional. J’espère aussi que cette brochure répondra à la plupart de vos
questions.
Zsuzsanna Jakab
Directrice régionale de l’OMS pour l’Europe
Le parcours de la nouvelle directrice régionale
Mme Zsuzsanna Jakab est entrée en fonctions comme directrice régionale de l’OMS pour l’Europe en février 2010. Originaire de Hongrie,
Mme Jakab a occupé, au cours de ces trois dernières décennies, plusieurs postes de haut rang dans le domaine de la santé publique tant
au niveau national qu’au niveau international. Avant sa désignation comme directrice régionale, Mme Jakab fut directrice-fondatrice du
Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) basé à Stockholm (Suède). En l’espace de cinq ans, elle a fait de l’ECDC
un centre d’excellence respecté sur le plan international dans le domaine de la lutte contre les maladies infectieuses. De 2002 à 2005, Mme
Jakab a assumé la fonction de secrétaire d’État auprès du ministère hongrois de la Santé, des Affaires sociales et de la Famille, où elle a géré
les préparatifs de la Hongrie en vue de son accession à l’Union européenne et de son intégration européenne dans le domaine de la santé
publique. Elle a aussi joué un rôle essentiel dans l’organisation de la Quatrième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé,
qui s’est tenue à Budapest en 2004. Entre 1991 et 2002, Mme Jakab a travaillé au Bureau régional de l’OMS pour l’Europe où elle a occupé
plusieurs postes à responsabilité, dont celui de directrice du développement sanitaire des pays, de l’information, des bases factuelles et de
la communication, et de l’administration et de la gestion. Elle a débuté sa carrière en 1975, auprès du ministère hongrois de la Santé et de la
Protection sociale où elle était chargée des affaires extérieures, dont les relations avec l’OMS.
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L’OMS
L’OMS a été créée en 1948 dans le but de permettre à toutes les
populations d’atteindre le niveau de santé le plus élevé possible. La
Constitution nous confère les fondements moraux et techniques d’un
leadership inspirant dans le domaine de la politique sanitaire et de la
santé publique.
En tant qu’autorité chargée de la santé publique dans le système des
Nations Unies, l’OMS collabore avec 193 États membres, et a pour
mission de jouer un rôle moteur dans les dossiers mondiaux de la santé,
de déterminer le programme de la recherche en matière de santé, de
fixer des normes et d’énoncer des options stratégiques en se fondant sur
des bases factuelles. Au niveau mondial, elle fournit un soutien technique
aux États membres, suit et évalue les tendances dans le domaine de la
santé, génère et diffuse des informations sanitaires, et apporte une aide
d’urgence en cas de catastrophe. Le Bureau régional de l’OMS pour
l’Europe est l’un des six Bureaux régionaux de l’OMS dans le monde. Il
sert 53 États membres dans une vaste région géographique s’étendant
de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.
L’Assemblée mondiale de la santé, l’organe décisionnel suprême de
l’OMS, se réunit chaque année à Genève (Suisse). Le Comité régional
de l’OMS pour l’Europe assume un rôle similaire et prend en compte
les besoins sanitaires de la Région européenne. Organisées chaque
année en septembre, les réunions du Comité régional sont l’occasion
de rassembler les représentants des États membres : les ministres de
la Santé et d’autres décideurs de haut niveau. Lors de ces sessions,
les États membres examinent les principaux défis et adoptent des
politiques, stratégies et plans d’action régionaux. Ils supervisent aussi
les activités du Bureau régional et approuvent son budget. Le Comité
régional constitue une plateforme unique pour le dialogue stratégique
et la prise de décisions. Il détermine les politiques de santé publique et
veille à ce que les activités de l’OMS soient bien ancrées dans la Région
européenne.
Quelles que soient nos activités, nous essayons, au Bureau régional,
d’unir et d’intégrer la Région en faisant office de lien entre les sousrégions et en préconisant l’équité, la solidarité, l’universalité, la
participation et les droits de l’homme. Nous tentons d’inspirer les États
membres, de leur montrer la voie à suivre, et de mettre en œuvre les
décisions prises à l’Assemblée mondiale de la santé et au Comité
régional.
Nous aidons les États membres à améliorer la situation sanitaire de leurs
populations en leur apportant un soutien personnalisé dans le cadre
des programmes techniques, et nous intervenons en cas d’urgence,
© OMS
La Soixante-troisième Assemblée mondiale de la santé organisée
du 17 au 21 mai 2010 a permis d’examiner un ensemble de
dossiers urgents en matière de santé publique, dont l’application
du Règlement sanitaire international, le suivi de la réalisation des
objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé, la
réduction de l’usage nocif de l’alcool et la question des produits
médicaux contrefaits.
de flambées de maladies et d’autres crises sanitaires qui se présentent.
Notre mandat nous permet de canaliser les meilleures compétences des
principaux partenaires des institutions nationales et internationales, et
de collecter et d’analyser les données et résultats de la recherche afin
de proposer des interventions de santé publique fondées sur des bases
factuelles. Le Bureau régional gère des bases de données sanitaires
couvrant l’ensemble des 53 pays de la Région ou dispose d’un accès
direct à ce type de bases de données.
Le Bureau régional comprend des spécialistes dans les domaines
de la santé publique, des sciences et des techniques, qui sont en
poste au siège régional de Copenhague (Danemark), dans 6 bureaux
géographiquement dispersés à travers l’Europe et dans les bureaux
de pays répartis dans 29 États membres. Le Bureau régional génère
des activités de recherche fondées sur des bases factuelles et des
outils politiques innovateurs à l’appui des travaux que nous menons
dans les 53 États membres. Le bureau de Copenhague assure les
fonctions essentielles liées à l’élaboration de politiques, de stratégies
et de programmes, et travaille en collaboration étroite avec les bureaux
géographiquement dispersés et les bureaux de pays. Les bureaux de
pays mettent en œuvre des programmes de coopération technique
personnalisés et collaborent étroitement avec les autorités nationales, en
particulier dans le cadre des accords de collaboration biennaux.
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe est l’un des six
Bureaux régionaux de l’OMS dans le monde. Il est situé à
Copenhague, au Danemark (voir photo) et possède six
bureaux géographiquement dispersés : le Centre européen
de l’environnement et de la santé de l’OMS, Rome (Italie)
et Bonn (Allemagne) ; le Centre européen de l’OMS pour
la politique de la santé, Bruxelles (Belgique) ; le Centre
européen de l’OMS pour les maladies non transmissibles,
Athènes (Grèce) ; le Bureau européen de l’OMS de
l’investissement pour la santé et le développement, Venise
(Italie) ; le Bureau de l’OMS à Barcelone (Espagne) et la
représentation auprès de l’Union européenne, Bruxelles
(Belgique).
© OMS
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L’Europe, un continent en mutation
«
La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits
fondamentaux de tout être humain, quelles que
soient sa race, sa religion, ses opinions politiques,
sa condition économique ou sociale. »
– Constitution de l’OMS (1948)
© Z. Balogh
Si la mission de l’OMS ne change pas, la Région européenne, quant
à elle, continue d’évoluer. En effet, les facteurs sociaux, politiques et
économiques modifient le profil des menaces sanitaires et imposent
par conséquent de nouvelles contraintes aux systèmes de santé. Les
populations sont de plus en plus mobiles, les Européens vieillissent,
les inégalités socioéconomiques vont croissant entre les pays et dans
chaque pays, et la crise financière mondiale grève très largement les
budgets publics.
La Région européenne de l’OMS subit en outre une épidémie de
maladies non transmissibles. Ces maladies (notamment les maladies
cardiovasculaires, les cancers, les troubles mentaux et les maladies
neurodégénératives) et leurs facteurs de risque concourent à environ
90 % de la charge de morbidité de la Région. En outre, les maladies
transmissibles (de la grippe à la tuberculose, et de la poliomyélite
au VIH/sida) constituent un important défi sanitaire. Les facteurs
environnementaux (tels que le changement climatique, la qualité de l’air et
de l’eau, et l’utilisation des produits chimiques) posent aussi de nouveaux
risques et de nouvelles contraintes sanitaires. Ils peuvent être à l’origine
de pénuries alimentaires et endommager l’infrastructure physique, et
entraîner l’apparition de maladies respiratoires et à transmission hydrique.
La corrélation entre les problèmes sanitaires et la précarité
socioéconomique a été fermement établie. À titre d’exemple, le taux
de mortalité infantile dans les pays les plus pauvres de la Région est
25 fois plus important que dans les pays les plus riches. Les différences
en matière de situation sanitaire suivent un gradient social manifeste,
traduisant la position de l’individu ou du groupe dans la société. Pour
En bref
Dans la Région européenne de l’OMS, les maladies non
transmissibles concourent à environ 85 % de la mortalité, les
principales causes étant les maladies cardiovasculaires et les cancers.
La Région européenne possède l’un des taux les plus élevés
d’avortement au monde. Environ 13 % de l’ensemble des décès
maternels signalés dans le monde sont imputables aux complications
liées à un avortement dans des conditions insalubres.
Près de 30 % des 480 millions d’habitants d’Europe de l’Est et d’Asie
centrale sont encore considérés comme pauvres ou vulnérables, et
ce groupe doit croître d’environ 5 millions de personnes à chaque fois
que le produit intérieur brut baisse de 1 %.
Selon des estimations réalisées dans certains pays de l’Union
européenne (UE), les inégalités socioéconomiques sont à l’origine de
plus de 20 % des cas d’obésité observés chez les hommes, et de
plus de 40 % chez les femmes.
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réaliser un progrès durable, il importe de s’attaquer aux causes profondes
des inégalités de santé, de l’exposition aux risques et de l’accès aux
services sanitaires. En même temps, il faut prendre en considération les
facteurs sociaux plus généraux ayant une influence sur la santé, tels que
le niveau d’instruction, l’emploi, l’habitat, la participation à la société civile
et la maîtrise de sa propre existence.
À l’OMS, nous estimons que la prise de telles mesures nécessite des
changements fondamentaux en matière de prestation des soins. Il faut
non seulement faire face à l’augmentation des dépenses en soins de
santé et à la pénurie de main-d’œuvre, mais aussi répondre aux attentes
plus importantes du public. En effet, la population est de plus en plus au
fait des questions de santé, et exige par conséquent une plus grande
transparence en ce qui concerne ses soins. Comme un grand nombre de
facteurs de risque dépassent le cadre des soins de santé, la collaboration
intersectorielle est déterminante pour la réussite des politiques de
prévention des maladies et de promotion de la santé, et des interventions
dans le domaine sanitaire.
La santé est importante en soi et aussi parce qu’elle contribue au
développement économique. En d’autres termes, et malgré les défis, la
santé devient de plus en plus prioritaire dans les programmes politiques
de la Région européenne de l’OMS. Un nombre croissant d’organisations
des secteurs public, privé et civil font désormais leur entrée dans le
monde de la santé. Les objectifs du Millénaire pour le développement des
Nations Unies, notamment ceux en rapport avec la santé, ont permis de
rassembler des parties prenantes de tous les secteurs, qui œuvrent à leur
réalisation pour 2015.
La Région européenne est la région du monde qui possède la charge
la plus élevée de morbidité due à l’alcool : 6,5 % de la mortalité totale
de la Région (11 % chez les hommes et 1,8 % chez les femmes) sont
dus à la consommation d’alcool.
La proportion de la population âgée de 65 ans ou plus, qui était de
15 % en 2000, doit augmenter pour atteindre 23,5 % en 2030. La
proportion de la population âgée de 80 ans ou plus doit plus que
doubler, pour passer de 3 % en 2000 à 6,4 % en 2030.
Le tabagisme, l’une des principales causes de mortalité évitable,
tue chaque année environ 1,6 million de personnes dans la Région
européenne de l’OMS. Le tabac est le seul bien de consommation
légal qui entraîne la mort même quand il est utilisé selon les modalités
prévues par le fabricant.
Dans la Région, 70 % des décès dus aux accidents de la route
surviennent dans les pays les plus pauvres et, dans 40 % des cas, les
victimes sont des piétons, des motocyclistes et des cyclistes.
Un Européen sur cinq est régulièrement exposé, la nuit, à des niveaux
sonores qui peuvent être très nocifs pour la santé.
Nos priorités
La Région européenne de l’OMS est confrontée à plusieurs
défis importants dans sa quête d’une meilleure santé.
La faiblesse des institutions ou la pénurie de ressources
humaines, matérielles et financières limitent souvent la
capacité des systèmes de santé à relever ces défis. Les
compétences techniques, le pouvoir de rassemblement
et la perspective régionale du Bureau régional constituent
une source importante de soutien aux États membres.
Mme Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour
l’Europe, a défini six domaines prioritaires pour les activités
futures du Bureau régional.
Politique de santé et déterminants sociaux de la santé
De part et d’autre de la Région européenne de l’OMS, les conditions
sociales et économiques précaires (pauvreté, exclusion sociale,
chômage et logement inadéquat) sont souvent les causes profondes
de l’accroissement des inégalités entre différents groupes de la société.
L’OMS soutient le droit de chaque personne, quels que soient son statut
social, son âge, son sexe ou son origine ethnique, à l’égalité d’accès aux
services de santé publique et à des conditions de vie et des services qui
promeuvent la santé pendant toute son existence.
Par conséquent, nous nous efforçons d’aplanir les inégalités de santé
entre les pays et dans chaque pays, d’envisager le cycle de vie dans
son ensemble et de prioriser les groupes vulnérables, notamment les
personnes âgées, les personnes atteintes d’invalidités, les migrants et
les populations de Roms. Il faut faire intervenir plusieurs secteurs autres
que celui de la santé et promouvoir la santé du niveau local au niveau
supranational des pouvoirs publics. La pierre angulaire de cette initiative
est l’élaboration d’une nouvelle politique européenne de la santé qui sera
formulée à la suite d’une étude approfondie sur les déterminants sociaux
en Europe.
Systèmes de santé et santé publique
Les systèmes de santé doivent dispenser des services visant à améliorer,
conserver ou rétablir la santé des individus et de leur entourage. Il
est notamment fait référence aux soins dispensés par les hôpitaux
et les médecins de famille, mais aussi à d’autres activités telles que
la promotion de la santé, la prévention et la lutte contre les maladies
transmissibles, quand il ne s’agit pas d’encourager la collaboration
intersectorielle afin d’améliorer les conditions sociales, économiques
ou environnementales des populations. Les systèmes de santé sont
également chargés de diriger ou d’administrer les services de soins
de santé (fonction de direction (stewardship)) afin de garantir l’égalité
d’accès pour tous, et de veiller à ce que ces services répondent aux
besoins et vulnérabilités des individus, sans imposer de contraintes
financières excessives aux personnes ou aux familles.
Dans ce domaine, nous nous efforçons, au Bureau régional, d’améliorer
le leadership et la gouvernance des systèmes de santé des États
membres par la formulation de plans et de stratégies sanitaires
nationaux, et par le suivi et l’évaluation de la performance des systèmes.
Nous collaborons avec un ensemble d’acteurs et d’intervenants afin
d’analyser les systèmes de santé actuels et de contribuer à l’élaboration
et à l’application de réformes qui renforceront la prestation de services
sanitaires et l’action intersectorielle. Les programmes et les projets
connexes se concentrent sur l’amélioration des mécanismes de
financement, le développement et la formation du personnel de santé,
la promotion d’une utilisation rationnelle et en toute sécurité des
médicaments, la participation des patients au processus décisionnel,
l’intégration de la cybersanté et l’analyse de la contribution à l’industrie
de la santé.
Maladies non transmissibles et promotion de la santé
Comme il a été mentionné, les maladies non transmissibles, en particulier
les maladies cardiovasculaires et les cancers, sont la principale cause
de morbidité et de mortalité dans la Région européenne de l’OMS. Ces
maladies sont le résultat de facteurs de risque communs, tels que le
tabagisme, l’alcoolisme, l’obésité, la sédentarité et la toxicomanie. En
raison du lien profond existant entre les comportements peu sains et
les facteurs tels que la sexospécificité et une situation socioéconomique
défavorable, les pays doivent agir sur les déterminants sociaux de la
santé et les inégalités de santé.
Nous menons à bien une stratégie intégrée de prévention des maladies
et de promotion de la santé, conjointement avec des plans d’action sur
l’alimentation et la nutrition, l’obésité, l’alcool, le tabagisme et la santé
mentale. Nous adoptons une perspective d’ensemble tenant compte du
déroulement de la vie de l’individu et une approche intégrée, conjuguée à
des politiques, stratégies et plans d’action sensibles aux sexospécificités
et relatifs à la santé maternelle, infanto-juvénile, sexuelle et génésique,
ainsi qu’au vieillissement en bonne santé. Nous étendrons la portée de
nos activités dans ce domaine dans les années à venir afin de mieux
répondre aux besoins de la Région européenne.
© M. Tyo
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Environnement et santé
Le Bureau régional a mis en œuvre le processus européen
Environnement et santé il y a plus de 20 ans. Grâce à cette initiative,
nous aidons les pays à renforcer leurs capacités en vue d’évaluer et
de gérer les risques, et de mettre au point des interventions efficaces,
fondées sur des bases factuelles, pour faire face aux risques et aux
défis de l’environnement. Nous fournissons des outils d’évaluation
de la charge environnementale des maladies et de formulation des
politiques. En vue de renforcer la fonction de direction (stewardship) du
secteur de la santé, nous soutenons le développement des capacités
régionales et nationales afin de faire participer d’autres secteurs (tels que
l’environnement, les transports, l’énergie et l’agriculture) et de garantir
une collaboration intersectorielle dans l’intérêt de la santé publique.
© OMS
Nous collaborons avec tout un ensemble d’acteurs, y compris des
organismes publics et de la société civile, pour faire face à l’impact
sanitaire des facteurs environnementaux, tels que la qualité de l’air, le
changement climatique, la pollution sonore, l’habitat et le transport. Nous
exhortons également nos partenaires à concentrer leur attention sur la
santé urbaine, l’hygiène du travail, la sécurité sanitaire des aliments, ainsi
que sur l’eau et l’assainissement. Nous faisons office de secrétariat pour
plusieurs conventions et protocoles internationaux dans ce domaine,
parfois en partenariat avec la Commission économique pour l’Europe
des Nations Unies (CEE-ONU) et le Programme des Nations Unies
pour l’environnement (PNUE). Nous œuvrons également à la mise en
application de la Déclaration de Parme sur l’environnement et la santé
adoptée en 2010, qui fixe des objectifs et engage les pays à réduire la
charge de morbidité imputable aux principaux facteurs de risque liés à
l’environnement.
Sécurité sanitaire et maladies transmissibles
Le Règlement sanitaire international (2005) de l’OMS offre un cadre
mondial permettant de notifier les graves menaces pour la santé publique
et de mettre en œuvre des interventions collectives. La lutte contre les
maladies transmissibles, telles que la poliomyélite, la rougeole, la rubéole
et la grippe, exige la mise en place de programmes de vaccination
efficaces, et sous-entend la confiance des populations à cet égard et,
par conséquent, leur engagement à se faire vacciner. D’autres maladies
transmissibles, notamment le VIH/sida et la tuberculose, nécessitent une
prévention, un diagnostic et un traitement en temps voulu. Les maladies
transmises par les moustiques, telles que le paludisme, ne peuvent être
combattues sans persévérer dans la lutte contre les vecteurs. Toutes ces
maladies exigent la mise en place de systèmes de surveillance efficaces.
Dans ce domaine d’activités, nous mettons l’accent sur les programmes
d’élimination et d’éradication, tels que l’Initiative de l’éradication mondiale
de la poliomyélite, ainsi que la lutte contre la tuberculose multirésistante,
la résistance aux antimicrobiens et les infections liées aux soins de
Des femmes font la queue pour faire vacciner leurs enfants contre
la poliomyélite dans une polyclinique du Tadjikistan. Le pays a
lancé une campagne nationale lors de l’été 2010 qui a permis
de vacciner plus de 2,8 millions d’enfants dans l’ensemble des
12 régions, la ville de Tachkent et la république autonome de
Karakalpakie.
santé. En outre, nous préconisons l’adhésion au Règlement sanitaire
international dans la Région, et procédons à un échange d’informations
avec les États membres par le biais des canaux et mécanismes établis
de notification et de surveillance. Nous apportons aussi notre aide
aux pouvoirs publics et aux populations concernées pendant et après
les crises de santé publique, et fournissons une expertise en matière
d’évaluation des risques et de planification de la préparation en cas
d’urgence.
Information, bases factuelles, recherche et innovation
La collecte et la diffusion d’informations et de bases factuelles en santé
(données, statistiques, résultats de la recherche et recommandations)
sont essentielles pour le suivi de la situation et des tendances sanitaires,
l’élaboration de politiques et de programmes de santé et l’évaluation de
leur impact. Dans le cadre des fonctions essentielles de notre mandat,
nous procédons à la compilation et à la publication de données sanitaires
et d’informations factuelles issues de la recherche, et garantissons
l’accès à ces dernières, afin de combler le fossé entre la science et la
politique.
Nous collaborons avec des partenaires internationaux et des
établissements universitaires afin d’assurer la normalisation, la
comparabilité internationale et la qualité des données sanitaires, et de
synthétiser les résultats de la recherche sous une forme facilement
Des experts de l’OMS se réunissent avec des professionnels de santé
au Tadjikistan. Au cours du printemps 2010, le Bureau régional
a déployé une équipe internationale d’experts et mobilisé un
financement d’urgence afin d’aider le Tadjikistan et les pays voisins
à lutter contre la première flambée de poliomyélite depuis que la
Région européenne a été certifiée indemne de cette maladie en
2002. Les gouvernements des pays d’Asie centrale ont mis en œuvre
plusieurs volets de vaccination afin d’arrêter la progression du virus.
Le Bureau régional a collaboré étroitement avec ses partenaires de
l’Initiative de l’éradication mondiale de la poliomyélite.
© OMS
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utilisable. Nos bases de données européennes fournissent des
informations sanitaires sur les 53 pays de la Région, dont des éléments
factuels sur les principaux déterminants de la santé, tels que l’alcool, le
tabagisme et la nutrition. Nous aidons également les pays à améliorer leur
infrastructure nationale d’information sanitaire afin d’adhérer aux normes
internationales en matière de statistiques et d’adopter des solutions
innovatrices dans le domaine de la cybersanté.
Une organisation établie en réseau
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe collabore étroitement avec
des acteurs européens et mondiaux en santé publique dans le but
d’examiner et d’améliorer la cohérence des politiques. Le Bureau œuvre
avec un grand nombre de partenaires, dont les institutions de l’UE, des
agences des Nations Unies, des organisations intergouvernementales,
des agences nationales pour la coopération au développement ainsi que
des organismes universitaires et de recherche. Nous collaborons avec
nos partenaires tant au niveau politique qu’au niveau technique dans le
cadre d’accords, de programmes, de projets, de réseaux, de groupes de
travail, et par le biais de publications et d’échange d’informations et de
données.
Notre leadership en santé publique repose sur trois piliers : notre
autorité juridique d’exécuter les décisions prises par les États membres,
notre mission d’agir en conseiller neutre et impartial envers les parties
prenantes, et le mandat qui nous a été conféré pour garantir l’excellence
technique et l’innovation en santé publique. Dans cette optique, le
Bureau régional remplit une fonction de gouvernance globale, pour
promouvoir les valeurs communes des États membres et s’efforcer de
représenter les intérêts des quelque 900 millions d’habitants de la Région
européenne.
Le Bureau régional collabore aussi avec des partenaires de la société
civile qui, en permettant d’atteindre les populations, et en particulier les
groupes vulnérables et difficiles d’accès, jouent par conséquent un rôle
inestimable. Nous avons contribué à l’établissement d’un grand nombre
de réseaux régionaux et mondiaux dans le domaine de la santé, et nous
continuons à en créer de nouveaux encore plus puissants. Au cours
de toutes ces décennies, nous avons élaboré un réseau de centres
collaborateurs de l’OMS qui sont une source majeure d’expertise. Ces
centres, pour la plupart des instituts de recherche, des départements
universitaires et des laboratoires médicaux, mettent en œuvre des
activités à l’appui des programmes techniques et stratégiques de l’OMS.
En bref
Chaque heure, dans la Région européenne de l’OMS, les
professionnels de santé posent 49 diagnostics de tuberculose et
7 personnes succombent à cette maladie.
Des 27 pays qui concourent à 85 % de tous les cas de
tuberculose multirésistante dans le monde, 15 font partie de la
Région européenne de l’OMS.
En Europe de l’Est et en Asie centrale, seulement 23 %
des personnes infectées par le VIH ont accès au traitement
antirétroviral : ce niveau est l’un des moins élevés au monde.
Chaque année, près de 1 million d’enfants nés dans la Région
européenne de l’OMS ne sont pas entièrement vaccinés.
Certains des taux les plus faibles de couverture vaccinale sont
d’ailleurs observés en Europe occidentale, où 76 % des cas de
rougeole de la Région ont été notifiés en 2008-2009.
Grâce à la mise en œuvre d’interventions intensives, le nombre
de cas de paludisme signalés dans la Région européenne de
l’OMS a très fortement diminué (plus de 150 fois) depuis 1995.
Pour de plus amples
informations
Notre site Web (http://www.euro.who.int/fr/home) permet l’accès à des
bases de données fiables, à plus de 3 000 publications, ainsi qu’à des
articles d’actualité, des analyses, des discours et du matériel de presse.
Les internautes peuvent télécharger des publications du site Web ou
commander des versions imprimées à l’OMS ou chez ses agents de
vente à travers la Région européenne de l’OMS.
De jeunes journalistes sont récompensés lors de la Cinquième
Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé tenue
à Parme (Italie) du 10 au 12 mars 2010. Le Bureau régional
développe son réseau de journalistes dans le domaine de
l’environnement et de la santé de manière à intégrer les
journalistes et spécialistes de la communication en santé de
toute la Région européenne.
© OMS
© Organisation mondiale de la santé 2010
Tous droits réservés. Le Bureau régional de l’Europe de l’Organisation mondiale de la santé accueillera favorablement les demandes d’autorisation de reproduire ou de traduire
ses publications, en partie ou intégralement.
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent, de la part de l’Organisation mondiale de la santé, aucune prise de
position quant au statut juridique de tel ou tel pays, territoire, ville ou zone, ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses frontières ou limites.
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La Région européenne de l’OMS
comprend 53 États membres :
Albanie
Allemagne
Andorre
Arménie
Autriche
Azerbaïdjan
Bélarus
Belgique
Bosnie-Herzégovine
Bulgarie
Chypre
Croatie
Danemark
Espagne
Estonie
Ex-République yougoslave de Macédoine
Fédération de Russie
Finlande
France
Géorgie
Grèce
Hongrie
Irlande
Islande
Israël
Italie
Kazakhstan
Kirghizistan
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Malte
Monaco
Monténégro
Norvège
Ouzbékistan
Pays-Bas
Pologne
Portugal
République de Moldova
République tchèque
Roumanie
Royaume-Uni
Saint-Marin
Serbie
Slovaquie
Slovénie
Suède
Suisse
Tadjikistan
Turkménistan
Turquie
Ukraine
Organisation mondiale de la santé
Bureau régional de l’Europe
Scherfigsvej 8
DK-2100 Copenhague Ø
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