« On est un beau village gaulois. Mais quelle image va-t
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« On est un beau village gaulois. Mais quelle image va-t
LE PROGRÈS MARDI 8 NOVEMBRE 2016 14 ACTU LOIRE ET RÉGION S AIN T- BON N E T-LE S - OULE S PROJ E T DE PRIS ON « On est un beau village gaulois. Mais quelle image va-t-on avoir demain ? » Le site retenu pourrait être à 600 mètres des premières habitations. Mais surtout à 500 mètres de Veauche. C’est tout le secteur qui serait impacté… R emonté comme une pendule, Guy Françon ! Devant plus de 400 personnes, lundi soir, il a dit son amertume après avoir appris dans nos colonnes, alors qu’il était en vacances, que la future maison d’arrêt de la Loire serait peut-être construite sur sa commune. « Je trouve ça honteux ; j’ai pris ça comme un coup de poignard. » « On est pris pour des marionnettes » Ce que Guy Françon n’a surtout pas digéré, c’est le procédé. Et surtout que les services de l’État, la Chancellerie, ne l’ont pas prévenu en personne. Sur la scène, à ses côtés, il y a le député Salen, le conseiller régional Taite, mais surtout le maire de Chambœuf et celui de Saint-Galmier, venus le soutenir. Ce dernier, Jean- Yves Charbonnier, affirmant que les élus « étaient pris pour des marionnettes ». Car si les terrains retenus sont bien à Saint-Bonnet-les-Oules, ils sont à 500 mètres seulement des communes voisines et ce sont toutes les populations qui seront impactées par ce projet. Saint-Bonnet-lesOules, Chambœuf, SaintGalmier et Veauche, Andrézieux-Bouthéon… Car jusqu’à présent, Guy Françon, qui en a gros sur le cœur comme il l’a dit, n’avait qu’une vague idée de l’implantation choisie par les services de l’État. Lundi, il a précisé que la future prison pourrait être construite à côté du site Comberonde (exdépôts Badoit) et du poste EDF de Veauche, à 1 km de SNF, classé Seveso. Si Paul Salen a dit qu’une nouvelle prison était indispensable pour ceux qui y travaillent, il s’est inquiété du « double langage » entre le préfet de la Loire et le ministère de la Justice, estimant que « rien n’était arrêté ». Ce mardi matin, à l’Assemblée nationale, il devrait d’ailleurs remettre une lettre Plus de 400 personnes ont assisté, lundi soir, à la réunion publique. Photo Yves SALVAT au ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, pour avoir des précisions sur cette implantation. Si les élus et les populations ne veulent pas entendre parler de cette prison, c’est pour tout un tas de raisons. Il y a bien sûr l’entreprise SNF à proximité mais aussi un collège et des terrains de sport à 1,5 km. Et ils savent surtout que ce type d’équipement drainera une population « pas très fréquentable », Une manifestation samedi à 9 h 30 qui prendra les mêmes transports en commun que leurs enfants. C’est aussi sans compter avec la pollution visuelle et l’éclairage nocturne pour éviter les évasions. Dans une vidéo projetée, un voisin de la prison de Beauvais raconte : « Les prisonniers passent leur temps à hurler, à Si la première pétition a déjà recueilli près de 3 000 signatures, l’association qui vient de voir le jour pour contrer le projet de prison n’a pas tardé à mettre sur pied une première manifestation. Elle aura lieu samedi 12 novembre à 9 h 30. Le rassemblement est prévu au stade de football de Saint-Bonnet-les-Oules, au rond-point de Lapra. Le cortège partira www.leprogres.fr ensuite sur la petite route au bas du village, puis sur les chemins, jusqu’au site qui pourrait accueillir la prison. Les manifestants devraient prendre possession du CD 100 et filtrer la circulation pour distribuer des tracts aux automobilistes. L’occasion également de recueillir des fonds pour financer, entre autres, le travail des avocats. Frédéric Paillas [email protected] ENTENDU… De réelles craintes « Ce qui nous inquiète, c’est la sécurité aux abords de la prison. Ce sont les parloirs sauvages avec des individus qui essaient de parler aux détenus en criant. Ce sont les jets de colis pardessus les clôtures. Ce sont les trafics de drogues. Nous ne serons plus en sécurité. » Les détenus sont des Bonnetaires… Le maire Guy Françon, le président de l’association des opposants Éric Bayard et le député Paul Salen. Photo Yves SALVAT s’insulter. On entend les haut-parleurs qui annoncent la fin de la promenade. » Et, ça, dans le joli petit village « gaulois » de SaintBonnet-les-Oules, comme l’a présenté Guy Françon, personne, mais alors personne, n’en veut. Du nom des habitants de Saint-Bonnet-les-Oules ! Ce qui n’amuse pas du tout la population locale. Car les détenus seront bien des résidents à part entière de cette petite commune du Forez qui compte un peu plus de 1 500 âmes. Des détenus (ou tout au moins leurs familles ou leurs amis) qui devront effectuer les démarches administratives nécessaires à la mairie de Saint-Bonnet-lesOules. Ce qui aura incontestablement un coût pour le contribuable local. Rendez-vous avec le préfet… Le maire l’a appris durant la réunion, vers 21 heures. Il a rendez-vous avec le préfet de la Loire, le 24 novembre, à 15 h 30, en présence des services du ministère de la Justice. Et pourquoi pas à la place de l’aéroport ? Il y a eu beaucoup de questions du public, lundi soir, notamment pour trouver un autre site. L’aéroport voisin a bien sûr été évoqué. Et Guy Françon a clairement fait comprendre que ce serait une bonne idée : « Quand on voit ce qu’il coûte au contribuable, pourquoi pas ? » D’autant que, là-bas, il y a tout : suffisamment de terrains, tous les transports en commun et peu d’habitations. Pas sûr que le président de SaintÉtienne Métropole, qui défend bec et ongles cet équipement soit d’accord… LOI - 1