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Transcription
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Gascon / Français 2€ Mémoire d’Andernos-les-Bains La famille Graoutchehuc prépare la Sainte Quitteyre Ce matin, Mamé Graoutchehuc pousse les contrevents : « Malure ! Aoube rouge, bén ou pluje .. Papé ! tire te daou léyt, qu’es l’ore ! Douman es la Sainte Quitteyre » et au Papé qui arrive, mal réveillé : « Prén ta guéye, mouche té l’ulh, qu’as la lagagne que té tire l’ulh » La voilà dehors, elle frappe chez la voisine : rien, « N’i a pas digun a l’oustaou ! ». Au bout de la rue, la mère Cameleste s’esbrassége en pleurant : « moun gat ! moun gat ! » son chat est là, par terre, écrasé. La Mamé Graoutchehuc hausse les épaules « Bouh, plournicayre, n’es pas jamey que pét et os… Adare, m’en ba aou pan. » Dans son jardin, le père Tchapemaou est appuyé sur sa barrière, un gros pansement au doigt. « Qu’as héyt moun praoue ? - Es lou coutét ! - Hey béde aquo ? Elle soulève le pansement : 1/8 - Bouh, n’i a pas arré; pétit maou, grande igasse ! Adichats ! - Ba te lou cuye si l’as dichats, biéye courcouchude ! ». En revenant chez elle, elle croise le Papé et son fils, le Camille, un grand pique-tenaille, qui s’en vont, tchinque- tianque, vers le port. « Aquéts soun amics coum pét é camise . Hé ! bousaoutes ! gens de prou téms, qu’es l’ore de la maréye. Biste, biste ! Faou pas que droumiya et faou pas que ha lou cayok, car tart arrive minje pas soupe . A toutare ! ». Papé toussique : - « E bé, moun ilh, ta may es une mestryoune, tourne é bire dou matin dinc a la nuyt, es une caga é courre . Me cansounéje . Jou boli pas bioue atàou, Diou biban !. - As resoun, Papa, tabé coum jou . Déyche courre, n’i a pas lou huc . Adare, noum bam pesca.Tranquillot ». De retour à la maison, Mamé crie « Nore, bén aqui » ! Sa belle fille, la Rosette arrive avec ses trois enfants. Le pitchoun a dû faire une bêtise, car il marche tête basse, et les autres sautillent en chantant « caga la culotte n’es pas net, caga la culotte es un pourquét » . « As cagat, es saoubat . Ma ilhe, ba lou laoua aou puts; soum praoubes, més soum nets ! E bousaoutes, droullas, anatz en lou prat dap esclops. Aou rebéde ! » sus Mamé s’assied et pense à la fête de demain. « Qui ba beni douman ? » 2/8 . Moun fray Raoul, un brabe drolle qu’es coum jou, aime hort parla é pégueja. Jou lou troubi a dide cuam partit à Beutre. . Sa hemne, la Fernande, grasse coum un tchichoun, ulhs de patafléou, rougnayre.. un fran carcan ! Aquéts éspous soun coum l’agasse é lou coucut : han soubén a l’estire péou. . La meynade, Jeannette, tinche-merlinche, magre coum un tit, qui n’a ni poupes ni cuou. . La cousine Charlotte de Mestras, qu’es bién cargade dou daouan . Aquére a lou poupet bagan; a dibourçat encare l’an passat, é dija, lous galistrous soun darrey. Su pitchoun, lou Fernand, un mignoun saoute bruc, que tan ba un negraoutioun, bisoucayre é blagassayre. . Lou toutoun de Lanton, cruc pelat, lou nas en guéye de bounde, un tchuque-bin que prén soubén lou buyit. . Lou cousin Paulus, un tchic nayén, que n’escoute pas arré : es coum lou curé de piquestroun que se hey la messe é que se la respoun.. « Que bam minja é béoue ? » - Floch de Gascougne - Soupe de péych dou Bassin (ristéous, grisets, coustuts), - Chabrot - Assiétades de caouquiyadjes (ustres de lous haouts dou Bassin, graouétes du Courbey, coutoyes, pitores, pétouncles, mailloous) 3/8 - Saousse de betét - Erbés dou casaou (caoulets, patates,carottes, aougnouns, moundjétes) - Doucéte, leytugue en binagréte - Hourmatje crouste roudye - Millas, pastis - Café : Bin de boutéye - Aygue de biye Credi qu’éy acabat . Douman sera une boune héste. La Rosette é jou haram la coudine : ne soum pas coudineyres de saousse cramade, qu’es bray ! Dap lous cousins, bam arride coum pignes, dansa é pégueja . « Lou Papé sera hart coum un boudic é beléou bién jou tabé, bouti qu’i o ! ». Annie du Zouzou 4/8 TRADUCTION EN FRANCAIS La famille Graoutchehuc prépare la Sainte Quitterie Ce matin, Mamé Graoutchehuc pousse les volets. « Malheur ! aube rouge, vent ou pluie. Papé, lève-toi, c’est l’heure !. Demain c’est la Sainte Quitterie », et au Papé qui arrive mal réveillé : « prends ton mouchoir, essuie-toi l’œil car tu as la cire qui te tire l’œil. La voilà dehors, elle frappe chez la voisine : rien « Il n’y a personne à la maison ». Au bout de la rue la mère Cameleste agite les bras en pleurant : « mon chat ! mon chat ! » . Son chat est là, par terre, écrasé. La mamé Graoutchehuc hausse les épaules : « Bouh, pleurnicheuse, ce n’est que de la peau et des os. Maintenant, je vais au pain. » Dans son jardin, le père Tchape-maou (boit mal) est appuyé sur sa barrière, un gros pansement au doigt . - « Qu’es-ce que tu as fait, mon pauvre ? - C’est le couteau ! - Fais voir ça !» Elle soulève le pansement «Bouh, il n’y a rien , petit bobo gros pansement » Adieu ! - Va te le chercher si tu l’as laissé (jeu de mots avec « l’as dichats = tu l’as laissé) vieille tordue. 5/8 En revenant chez elle, elle croise le Papé et son fils, le Camille, un grand pique-tenaille, qui s’en vont clopin-clopant, vers le port. « Ceux-là sont comme peau et chemise . Hé ! vous ! gens qui traînent (beaucoup de temps). C’est l’heure de la marée. Vite ! vite ! Il ne faut pas dormir,(roupiller) et il ne faut pas faire le cayok (rester planté sur la vase) car, celui qui arrive en retard ne mange pas la soupe. A tout à l’heure ! » Papé toussique : Eh bien, mon fils, ta mère est une maîtresse femme, elle tourne et vire du matin jusqu’au soir, elle a la bougeotte, elle me fatigue. Je ne veux pas vivre comme ça, bon Dieu ! Tu as raison papa, c’est comme moi . Laisse courir, il n’y a pas le feu. Maintenant, allons pêcher. Tranquillement. » De retour à la maison, Mamé crie « Belle-fille, viens ici ». Sa belle-fille, Rosette, arrive avec ses trois enfants. Le petit a dû faire une bêtise car il marche tête baissée et les autres sautillent en chantant « caca culotte, c’est pas propre, caca culotte, petit cochon ! » . - Tu as fait caca, tu es sauvé ! - Ma fille, va le laver au puits, nous sommes pauvres mais propres, et vous, drôles, allez dans le pré avec vos sabots . Au revoir ! Mamé s’assied et pense à la fête de demain. Qui va venir demain ? 6/8 - Mon frère Raoul, un brave garçon, qui est comme moi, il aime beaucoup parler et plaisanter. Je l’ai beaucoup regretté quand il est parti à Beutre. - Sa femme, la Fernande, grasse comme la ventrèche, yeux de patafléou (poisson aux yeux globuleux), ronchon …. Une vrai harpie. Ces époux sont comme la pie et le coucou : ils font souvent à crêpe chignon. - Leur fille, Jeannette, précieuse, maigre comme un tit (petit oiseau), qui n’a ni seins ni fesses - La cousine Charlotte de Mestras, bien chargée du devant (belle poitrine). Celle-là a la poupette coquine, elle a encore divorcé l’an dernier et déjà les galants lui courent derrière. - Son petit, Fernand, un mignon turbulent, qui ressemble à un petit nègre, affectueux et bavard. - Le tonton de Lanton, crâne dégarni, le nez en gueille de bonde (bouchon de barrique) un « boit-sans-soif », qui se met souvent en colère. - Le cousin Paulus, un peu simplet, qui n’écoute rien : il est comme le curé de « pique étrons », qui se fait la messe et qui se la répond (il fait les demandes et les réponses). Qu’allons-nous manger et boire ? - Floch de Gascogne - Soupe de poissons du Bassin (petits mules, grisets, coustuts…..) 7/8 - Assiettes de coquillages (huîtres des hauts du Bassin, gravettes du Courbey, palourdes, claques, pétoncles, coques ……) - Sauce de veau - Légumes du jardin (choux, patates, carottes, oignons, haricots) - Mâche, laitue en vinaigrette - Fromage croûte rouge - Millas, Pastis - Café Vin bouché - Eau de vie Je crois que j’ai fini ! Demain sera une bonne fête. La Rosette et moi ferons la cuisine : nous ne sommes pas des cuisinières de sauce brûlée (c’est vrai). Avec les cousins, nous allons rire comme des pignes, danser et nous amuser . Le Papé sera repu comme un ver de terre…. et peut-être que moi aussi, je l’avoue! « . Annie du Zouzou 8/8