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Presse Le retour à la production relance l’économie en Amérique du Nord Les plastiques devraient profiter du reshoring La grande migration d’Amérique en Chine de la production démarra il y a 20 ans. A l’époque, les entreprises pensaient pouvoir réduire leurs coûts de 30 à 40 % en s’établissant en Chine et en coopérant avec des producteurs sur place pour profiter de zones économiques spécifiques, de nouvelles infrastructures industrielles, de tarifs douaniers avantageux, de taux de change réduits et, surtout, de main d’œuvre bon marché. Vous trouverez ici une synthèse pour l’arrivée de K 2013, le plus grand salon professionnel au monde pour les matières plastiques et le caoutchouc, qui se déroulera du 16 au 23 octobre à Düsseldorf. En réalité, des économies substantielles furent certes obtenues, mais le bilan ne fut pas à la hauteur des attentes extrêmement élevées. Avec l’augmentation des coûts salariaux, des taxes douanières et des autres frais de production en Chine, une nouvelle migration de la production démarre – et cette fois-ci pour retourner en Amérique du Nord, suivant la tendance au reshoring. Le terme « reshoring » date de 2012 et désigne le mouvement de retour, de plus en plus répandu, de certains types de production, qui quittent la Chine et d’autres pays à coûts de production réduits pour revenir aux Etats-Unis et au Canada. Ce mouvement concerne les process de production technologiquement avancés : la production d’éléments hightech ou complexes faisant appel à des professionnels qualifiés pour concevoir le produit et développer les moules et les outils, avec moulage par injection, extrusion et d’autres procédés pointus. /2 Les coûts élevés se répercutent sur la production Les éléments déclencheurs du reshoring sont facilement identifiables : la Chine devient simplement trop chère, notamment en termes de salaires, pour que les marges exigées par les entreprises nord-américaines restent atteintes. C’est particulièrement vrai pour les transformateurs de plastique et les fabricants de moules, qui avaient établi des sites de production sur place pour desservir leurs clients OEM, qui s’implantaient dans la région ou alimentaient des marchés intérieurs en produits. De plus, les dépenses récurrentes réduisent les marges. Ainsi, par exemple, les dirigeants nord-américains font des voyages d’inspection en Chine, les impôts et les taxes locales augmentent, de même que les temps et frais de transport pour le transfert en Amérique au ailleurs (presque toujours en bateau) et il y a fréquemment des moules à reprendre pour corriger des erreurs et du travail mal fait. La malfaçon génère non seulement des coûts, mais aussi des retards au lancement sur le marché, portant conséquence au chiffre d’affaire et aux avantages concurrentiels des entreprises. Au début de la production offshore, la fabrication en Chine était appréciée car 30 à 40 % moins chère qu’en Amérique du Nord, surtout grâce aux salaires moins élevés. Les problèmes de qualité, les temps de transport et les voyages de dirigeants en Orient n’étaient pas jugés critiques, dans le bilan. Un exemple, pour montrer combien la main d’œuvre était extrêmement bon marché en Chine : en 1996, un dirigeant allemand visita à Pékin son site, en cours de rénovation, pour la production de lignes d’extrusion. Les ouvriers posaient de petits carreaux en céramique (6,45 cm2) sur le sol, un à un. En Allemagne, des tapis en carrelage céramique préfabriqués auraient été utilisés pour réduire le coût du travail, mais ce serait toujours revenu plus cher que de faire poser en Chine chaque carreau individuellement, en faisant appel à des dizaines d’ouvriers. L’avantage de la Chine se réduit Les différences de coût entre les Etats-Unis et la Chine « sont en train de s’estomper », explique David Sievers, directeur de Strategy and Operations Practice à la société de conseil The Hackett Group, basée à Miami, Floride/USA, qui analyse les activités de reshoring. M. Sievers /3 estime qu’en tenant compte de toutes les dépenses, y compris le transport aux Etats-Unis, le coût pour un fabricant américain de produire en Chine est de 84 cent par dollar. Avec un tel rapport, il faut « vraiment avoir de la chance » pour en tirer un bénéfice économique. Le facteur clé – et l’élément qui systématiquement a reçu l’attention la plus grande chez les décisionnaires – est le coût salarial. Les observateurs constatent que les salaires augmentent de 15 à 18 % par an en Chine. Certes, les ouvriers des fabricants de moules ou d’outils et des usines de transformation gagnent toujours nettement moins que leurs collègues nord-américains, mais l’avantage de la main d’œuvre bon marché va s’amenuisant. Il en est de même pour les autres domaines : les nombreux avantages fiscaux accordés par la Chine aux entreprises étrangères disparaissent, les charges énergétiques pour faire tourner les installations sont élevées et même les coûts de transport augmentent. M. Sievers décrit toutes ces dépenses comme faisant partie du « Total Landed Cost » (le TLC est l’ensemble des coûts de fabrication tout au long de la chaîne de livraison). Elles comprennent : les investissements dans des machines et des lignes de production, les coûts de production, la manutention et les frais de stockage, le transit jusqu’au port, les frais de douane et frais annexes, l’assurance et le transport, la réception et commercialisation en Amérique du Nord, les contrôles produit, la résolution de problèmes de qualité et, naturellement, les salaires. Aujourd’hui, la différence de entre le TLC et le coût de production domestique atteint 16 %, estime M. Sievers. Cela devrait pousser de nombreuses entreprises à rapatrier leur production en Amérique du Nord. L’industrie des matières plastiques figure parmi les secteurs qui en profiteront – en particulier les fabricants de moules et les transformateurs, déterminants pour le développement de l’activité. The Hackett Group ne s’est certes pas particulièrement intéressé aux possibilités du secteur des matières plastiques, explique Michel Janssen, Chief Research Officer, mais « on peut tabler sur le fait que l’industrie des plastiques profitera des emplois que les fabricants primaires ramèneront en Amérique du Nord ». /4 Les matières plastiques en profitent Un autre analyste, le Boston Consulting Group à Boston, Massachusetts/USA, a identifié sept secteurs de production où le reshoring est imminent. Les produits en plastique et en caoutchouc en font partie. Ils sont accompagnés d’autres activités, qui utilisent des matières plastiques en grandes quantités : les transports, les appareils ménagers, les appareils électriques, les ordinateurs et l’électronique. Au mois de février, le Boston Consulting Group a réalisé un sondage dans le secteur des produits en plastique et en caoutchouc. Selon le rapport, publié au mois de mars, 67 % des personnes interrogées estiment que « leur entreprise rapatriera des unités de production de Chine vers les Etats-Unis ». Sur 106 entreprises de divers secteurs participant au sondage, 37 % des entreprises ayant un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard de dollars prévoient ou « sont sérieusement en train de considérer » le reshoring d’unités de production. Pour les entreprises d’un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de dollars, le taux atteint même 48 %. Les domaines connexes, tels l’emploi, les investissements, l’achat d’appareils et de technologie et la vente de matériaux, devraient ensuite être touchés. M. Janssen préconise cependant d’exploiter les prévisions avec prudence quant aux effets positifs, en particulier concernant l’emploi. « Des postes de travail reviendront », ajoute-t-il, « mais pas dans le même nombre que ceux perdus ». Il confirme que le reshoring constitue bien une « vraie tendance », mais pense que l’effet sur marché du travail sera limité. En d’autres termes : de nouveaux emplois seront créés, mais peutêtre pas autant qu’espéré. Sur ces trois dernières années, tous secteurs confondus, Harry Moser, fondateur de la « Reshoring initiative » à Kildeer près de Chicago, Illinois/USA, estime que le reshoring a crée 50 000 emplois dans la production aux Etats-Unis – soit 10 % des créations dans le secteur. Pour 2015, il prévoit 500 000 nouveaux emplois dans la production. Pour prouver qu’il est plus rentable de produire aux Etats-Unis qu’en Chine, si on tient compte de la totalité les paramètres, M. Moser a développé un logiciel d’analyse de coûts. L’application est gratuitement disponible aux utilisateurs enregistrés sur son site Internet /5 www.reshorenow.org sous le nom « Total Cost of Ownership » (TCO, coût total de possession). Elle permet aux décisionnaires d’estimer les coûts de fabrication réels en Chine, en exploitant de nombreux facteurs. M. Moser est convaincu de ce qu’il avance : Si des entreprises plus nombreuses analysaient leurs installations de production offshore à l’aide de l’application TCO, elles verraient que les économies purement basées sur le prix du produit partent rapidement en fumée. Les chiffres de M. Moser montrent que ce sont généralement les augmentations de salaires et les fluctuations de devises qui poussent les fabricants à penser au reshoring. D’autres facteurs viennent s’y rajouter, ainsi les problèmes de qualité et de postproduction, les retards de livraison, les coûts des transports, les nombreux voyages des dirigeants aux sites de production chinois, les controverses sur les stocks, les coûts inattendus qui n’apparaissent qu’après démarrage de la production, et les problèmes de communication. Si tous les fabricants utilisaient le logiciel TCO et si la tendance des salaires chinois se poursuivait, M. Moser est convaincu que les 500 000 postes de travail en production aux USA pour 2015 seraient réalistes – et qu'autant de postes en plus pourraient apparaître dans les secteurs liés. M. Moser admet qu’il faudrait que les décisionnaires non seulement changent de position par rapport à l’analyse de leur potentiel d'affaires et de réduction des coûts, mais aussi modifient les paramètres sur lesquels ils basent leur stratégie de production. Cela pourrait bien prendre plus de temps que de facto nécessaire, ajoute-t-il. Ou peut-être pas : car un autre aspect de la production nord-américaine influençant le reshoring est la productivité croissante des salariés et l’ambition des grandes entreprises de réduire encore les coûts. En mars 2013, The Hackett Group a publié une étude selon laquelle les fabricants américains de tous secteurs « ciblent une réduction agressive de 1,5 % des coûts de production (Cost of Goods, COG) en 2013 pour augmenter leurs marges ». /6 Gains de productivité en Amérique du Nord Selon The Hackett Group, un facteur est l’optimisation continue de la productivité interne, qui pourrait faire diminuer les coûts de 50 %. La société de conseil explique qu’en 2011, de nombreuses entreprises ont fait de « l’outsourcing agressif » pour réduire les coûts de production. Les données montrent que le taux moyen de baisse des coûts de production en 2011 était d’environ 0,3 %. En 2012, l’outsourcing commença à laisser place à une nouvelle stratégie, l’amélioration de la productivité interne. L’an passé, les entreprises multiplièrent par cinq le taux total de réduction des coûts de fabrication, qui atteignit 1,5 %. Si l’objectif d’une nouvelle réduction de 1,5 % en 2013 est atteint, les entreprises auront augmenté leur taux de réduction des coûts d’un coefficient 10 en deux ans seulement. Les objectifs de l’an passé devaient contribuer à faire baisser les coûts dits COG et comportaient notamment une réduction de 1,7 % pour les coûts de fabrication internes et 0,5 % pour le coût des matériaux – tous deux poursuivent la tendance à la baisse de 2012, lorsque les entreprises réduisirent les coûts de fabrication internes de 1,8 % et les dépenses pour matériaux de 0,3 %. L’an passé, des « coûts d’énergie avantageux » et une « demande totale stable » firent baisser les coûts de logistique de 1,8 % et les frais de stockage de 1 ,5 %. Pour l’année en cours, Hackett s’attend à des économies additionnelles de 2 % en logistique et de 1,7 % en stockage. Paradoxalement, ces progrès sont partiellement dus à la stagnation de l’économie dans de nombreux pays. Selon The Hackett Group, lorsque le PIB est relativement stable, les fabricants peuvent se faire une image claire de la demande et fixer des plans précis pour fixer la capacité, les stocks et la rotation – et même évaluer la faisabilité d’un reshoring. Ainsi, le Boston Consulting Group estime que l’exportation croîtra grâce à l'augmentation de la productivité, la réduction des coûts et le reshoring et que, d’ici la fin de la décennie, 2,5 à 5 millions de nouveaux postes de travail auront été créés. Pour 2015, selon une étude de BCG publiée l’an passé, la combinaison des réductions de coûts et des prix d’électricité et de gaz naturel, plus bas aux USA que dans le reste du monde, pourrait apporter un « avantage à l’exportation de 5 à 25% » par rapport à /7 l’Allemagne, l’Italie, la France, la Grande-Bretagne et également au Japon. Ils pensent que cela permettrait aux Etats-Unis de récupérer de 2 à 4 % des exportations européennes et même jusqu’à 3 à 7 % des exportations japonaises à la fin de la décennie. Le chiffre d’affaires à l’exportation des Etats-Unis augmenterait alors de 69 milliards d’euros avec ces pays et de 99 milliards d’euros à l’échelle mondiale. « Les Etats-Unis évoluent pour devenir le pays industrialisé doté des coûts de production les moins élevés et cela, même des entreprises européennes et japonaises en prennent conscience », affirme Harold Sirkin, Senior Partner du Boston Consulting Group, en commentant le rapport. Le reshoring joue un rôle important non seulement pour les entreprises nord-américaines, qui font revenir leur production de Chine, mais aussi pour les entreprises étrangères, qui investissent dans des usines américaines existantes ou futures pour faire des économies à l’export. Le Boston Consulting Group cite ici notamment Toyota (qui produit le modèle Camry à Georgetown/Kentucky et le minivan Sienna à Princeton/Indiana, tous deux pour exportation en Corée du Sud), ainsi que Honda et Nissan, qui prévoient une augmentation de l’exportation de véhicules à partir des usines de Marysville/Ohio (pour Honda) et Smyrna/Tennessee et Canton/Mississippi (pour Nissan). Toutes ces entreprises ont naturellement besoin de grandes quantités de plastiques pour leurs véhicules. Vous remarquerez accessoirement, par rapport à Toyota, que la Corée du Sud est à 650 km du Japon, alors qu’elle est à 9 700 km de Princeton/Indiana. Les économies potentielles offertes par une production aux Etats-Unis sont donc très importantes. Les transformateurs y voient des avantages Les fabricants de moules, les transformateurs et les fournisseurs d’installations voient l’évolution du reshoring au quotidien. Ainsi, Conery Manufacturing Inc., qui fabrique des pièces notamment pour l’industrie et qui possède son siège à Ashland/Ohio, construit une usine de moulage par injection dans le cadre du reshoring de sa production hors de Chine. /8 Son vice-président, Chris Shafer, annonce que l’usine « Hedstrom Injection » ouvrira en avril. Sur une surface de 2 322 m2, l’entreprise démarrera alors avec huit machines de moulage par injection. Elle a encore de la place pour huit autres machines. Pendant 16 ans, Conery a fait fabriquer des moules et des pièces en Chine. « Au début, cela nous a permis de faire des économies », dit Schafer, « mais ces derniers temps nous avons remarqué que les prix montaient à cause des frais de transport, des taxes et de l’augmentation du coût de la main d’œuvre ». Ils décidèrent de déplacer de grandes parties de la production pour la rapatrier aux Etats-Unis, où sont attendus de multiples avantages, allant du coût total moins élevé du produit à l’amélioration de la qualité des moules et des performances. Unique Tool and Gauge, un fabricant de moules canadien basé à Windsor/Ontario, dont 95 % de la production part chez les constructeurs automobiles, constate que ses clients montrent un intérêt croissant pour la fabrication de moules en Amérique du Nord. Darcy King, président de Unique Tool and Gauge, pense que la raison de ce « retournement conséquent » est l’exigence d'une qualité élevée et constante, même à prix initial plus élevé. « Le cœur du métier de nos clients est la fabrication d’éléments. Si une maintenance préventive élevée est requise pour les moules, leur utilisation est plus chère et se répercute sur la rentabilité », précise M. King. « Aujourd’hui, ces interactions sont regardées de plus près. » Sonny Morneault, National Sales Manager chez le fabricant d’installations Wittmann Battenfeld à Torrington/Connecticut, constate lui aussi une tendance croissante au reshoring chez les clients, en particulier chez les producteurs de pièces spéciales moulées par injection. Les principaux marchés soumis au reshoring sont aujourd’hui les secteurs de technique médicale, de l’électronique et de l’automobile, et les entreprises de moulage par injection en profitent aussi. « Un de mes clients avait perdu un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars (7,65 millions d’euros) à la Chine », explique M. Morneault, « mais il a regagné 2 millions de dollars au cours des deux dernières années. Et il pense pouvoir récupérer l’intégralité des 10 millions de dollars – et plus. » /9 « Il y a un an, on n’entendait pas beaucoup parler de reshoring », dit Steve Petrakis, Président Adjoint au Commerce USA et Canada chez le producteur d’adjuvants Conair, Cranberry Township/Pennsylvania. Aujourd’hui, 15 % des nouvelles installations pour des projets font du reshoring hors de Chine. Dans les discussions autour du reshoring et des défauts de qualité récurrents pour de nombreux travaux réalisés en Chine, mais pas pour tous, M. Petrakis estime que les avantages en termes de coûts ont longtemps été prépondérants par rapport aux problèmes de qualité. « Mais depuis que les coûts de production là-bas commencent à se rapprocher de ceux d’Amérique du Nord », la production en Chine devient difficile, en particulier lorsque les réelles améliorations de qualité et d’autres facteurs importants se laissent désirer. Pendant près de 20 ans, la Chine fut louée et présentée comme voie du futur pour la production, tel Goliath, conquérant le monde entier sans que personne ne puisse l’arrêter. Le reshoring montre que le modèle d’affaires impliquant un engagement continu pour améliorer la productivité et réduire les coûts, tout en affirmant les valeurs clé que sont la qualité du produit et le service au client, produit une croissance durable supérieure à une stratégie, qui serait basée presque exclusivement sur les prix. Mai 2013 Contact Bureau de presse K 2013 : Eva Rugenstein/Desislava Angelova Tél. : +49-211-4560 240 Fax : +49-211-4560 8548 Courriel : [email protected] Courriel : [email protected] +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Pour plus d’information : www.k-online.de ou les réseaux sociaux Xing : https://www.xing.com/net/pri4bd1eex/k2013 Facebook : https://www.facebook.com/K.Tradefair?fref=ts Twitter : https://twitter.com/K_tradefair