Etat de l`art sur la conception des systèmes d`actionnement
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Etat de l`art sur la conception des systèmes d`actionnement
Etat de l’art sur la conception des systèmes d’actionnement électromécaniques Objet Contenu Faire un état de l’art sur les critères de choix d’architecture, les technologies et sur les principales règles de dimensionnements et de modélisation pour la conception préliminaire d’un système d’actionnement électromécanique. • • • • Généralités sur la conception d’un système d’actionnement Composants Règles et logiciels de dimensionnements Modèles pour la conception préliminaire Destinataires Nom Société LAPLACE - ENSEEIHT LMS - IMAGINE LMS - IMAGINE CEDRAT CEDRAT Yvan Lefèvre Franck Sellier Denis Fargeton Xavier Brunotte Guillaume Lacombe Rédaction C6E2 Marc Budinger Jonathan Liscouet Stéphane Orieux Jean-Charles Maré Marc Budinger 05/09/2007 3 Nom du projet Auteurs Relecteur Dernière mise à jour Indice de révision C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 1/134 Table révisions Indice révision 0 1 2 3 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse Date 22/03/2007 13/07/2007 25/07/2007 05/09/2007 11/04/08 Objet de la mise à jour Version initiale Ajout des lois d’échelles Ajouts partie machines électriques Ajouts sur transmission mécanique 2/134 Table des matières Etat de l’art sur la conception des systèmes d’actionnement électromécaniques 1 Table des matières 3 1 - Généralités sur la conception des systèmes d’actionnement asservis 5 1.1 - Organisation d’une étude technique 5 1.2 - Architecture générale d’un système d’actionnement électromécanique 7 1.3 - Architecture de puissance 9 1.3.1 - Génération de puissance électrique 9 1.3.2 - Modulateur de puissance électrique 9 1.3.3 - Transformateurs de puissance 10 1.4 - Architecture de commande 11 1.4.1 - Chaînes de mesure 11 1.4.2 - Commande 11 1.5 - Analyse et mise en forme du cahier des charges 11 1.5.1 - Spécification puissance 11 1.5.2 - Spécification des performances 11 2 - Composants d’un système d’actionnement 11 2.1 - Les moteurs électriques d’asservissement ou servomoteurs 11 2.1.1 - Le moteur à courant continu à balais et aimants permanents 11 2.1.2 - Le moteur synchrone à aimants permanents (brushless) 11 2.1.3 - Le moteur synchrone à aimants permanents dit moteur couple 11 2.1.4 - Le moteur asynchrone ou moteur à induction 11 2.1.5 - Comparaison qualitative des servomoteurs étudiés 11 2.1.6 - Méthodes de dimensionnement en puissance du moteur 11 2.1.7 - Le problème de résonance 11 2.2 - Composants de transmissions mécaniques 11 2.2.1 - Rotation/Translation 11 2.2.2 - Rotation/rotation 11 3 - Etat de l’art sur les outils logiciels 11 3.1 - Exemples d’étude 11 3.2 - Exemples d’outils existants 11 3.2.1 - SERVOSOFT 11 3.2.2 - MOTIONEERING 11 4 - Modèles pour la conception préliminaire 11 4.1 - Généralités sur les lois d’échelles 11 4.2 - Lois d’échelle et transmissions mécaniques 11 4.2.1 - Réducteurs épicycloïdaux 11 4.2.2 - Réducteur Cyclo Drive 11 1.1.1 - Vis à rouleaux 11 1.1 - Lois d’échelle et machines électriques 11 1.1.1 - Moteurs cylindriques à nombre de pôles constant avec le changement d’échelle 11 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 3/134 1.1.2 - Moteurs annulaires à nombre de pôles non constants avec changement d’échelle 11 1.1.3 - Modification des lois d’échelle pour la conception préliminaire 11 1.1.4 - Validation des lois d’échelles sur des gammes constructeurs 11 1.2 - Conclusions et perspectives 11 REFERENCES 11 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 4/134 1 - Généralités sur la conception des systèmes d’actionnement asservis 1.1 - Organisation d’une étude technique Les actionneurs asservis réalisent des boucles locales qui se situent aux bas niveaux hiérarchiques de la commande. Ces boucles s'appliquent donc à des éléments qui sont directement affectés par des défauts et des limitations technologiques (frottement, jeu, hystérésis, cavitation, surpression, ...). Le bouclage introduisant la plupart du temps des effets linéarisants, ces boucles locales peuvent, quant à elles, être perçues par les boucles de niveau supérieur comme des fonctions beaucoup moins altérées par ces limitations technologiques pour lesquelles les concepts de l'automatique linéaire s'appliquent idéalement. En ce qui concerne les actionneurs électromécaniques et selon notre expérience, il s'avère donc que dans la plupart des cas industriels : Une commande classique, c'est à dire élaborée à partir des rudiments de l'automatique linéaire, donne des résultats satisfaisants si elle est combinée à une bonne perception des phénomènes physiques mis en jeu dans l'actionneur. A l'inverse, une commande basée sur des concepts évolués de l'automatique mais appliquée en ignorant la réalité technologique donne des résultats désastreux. La présence de non linéarités dominantes (gains hydrauliques des distributeurs, influence de la position des vérins, ...) est compatible avec une approche linéaire bien maîtrisée qui se prête bien à des développements analytiques explicatifs et suggestifs. L'approche non linéaire, pratiquement toujours numérique n'est alors utilisée qu'en phase finale pour évaluer plus précisément l'effet des non linéarités. Au besoin, des compensations de non linéarité peuvent être introduites a posteriori dans la stratégie de commande (gain variable, non linéarité inverse, ...). Le choix des constituants matériels de l'actionneur introduit de sévères limitations d'origine technologique sur les performances finales. Il est évident que ce ne sont pas les lignes de code de la commande qui peuvent compenser ces effets. Avant de se focaliser sur l'étude de la commande, souvent perçue comme la partie noble du travail, il convient de s'attarder sur le dimensionnement en puissance, le conditionnent modal et l'évaluation des performances limites qui conditionnent largement le résultat final. Cette partie est rarement bien traitée et elle est mal valorisée. A l'issue de cette phase qui doit être développée très tôt dans la procédure de conception, la synthèse de la commande devient alors l'ultime point à traiter, une fois qu'il est prouvé que le choix des composants est cohérent par rapport au niveau des performances attendues. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 5/134 L'organisation générale d'une étude technique est détaillée sur la figure suivante. Il apparaît clairement que les points à traiter en amont de la conception sont primordiaux. De même, la figure met en évidence la distinction fondamentale entre le modèle prédictif qui doit être suffisamment précis (souvent non linéaire et d'ordre relativement élevé) pour reproduire les effets qui se manifestent effectivement sur le système et le modèle de commande (linéaire et d'ordre réduit) servant de base à la synthèse de la commande. Une fois que le modèle prédictif est adapté aux contraintes de la simulation numérique (boucle 2), la boucle 1 (modélisation - simulation - expérience) permet d'affiner le caractère prédictif au fur et à mesure de l'avancement du projet. Les itérations 3 et 4 sont relatives à la synthèse de la commande. La perception globale des interactions entre les différents domaines qui imposent souvent des contraintes spécifiques et antagonistes est le gage essentiel d'une conception minimisant les itérations longues et coûteuses (boucles 5 et 6) et garantissant, à coût et délai minimal, le résultat final escompté. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 6/134 Cahier des charges 5 Selection architecture Dimensionnement puissance Conditionnement modal 6 Evaluation des performances limites SIMULATION 1 2 COMMANDE Modèles de connaissance + Modèles de représentation = Modèle de simulation 3 Identification Modèle de conduite linearisation + réduction 4 Adaptation à la simulation Synthèse de la commande Expérience Simulation Evaluation de la commande Validation du modèle Validation de la commande Livraison ou industrialisation Figure 1 - Organisation d'une étude technique 1.2 - Architecture générale d’un système d’actionnement électromécanique L'architecture matérielle usuelle d'un actionneur électromécanique est présentée sur la figure suivante. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 7/134 Source de puissance électrique Dissipation Vs Is Vs Réseau AC monophasé , triphasé, bus DC Réversible ou non Is Actionneur Electromécanique moteur à courant continu, brushless, asynchrone,... Commande Modulateur de puissance Hacheur, onduleur,... Vm Im Transformateur C m de puissance électromécanique Im réducteur, bras de levier, ... Transformateur de puissance mécanique Fc Charge Xc Capteurs, conditionneurs et filtres Figure 2 - Architecture matérielle usuelle d'un actionneur électromécanique Du point de vue "système", cette architecture fait appel, selon les cas, aux signaux suivants: Grandeurs à doser : - position ou vitesse ou accélération de charge - effort transmis - courants et autopilotage + séquencement (démarrage, initialisation, arrêt, urgences) + synchronisation,... Grandeur de commande : - pilotage du modulateur de puissance + ordres de séquencement, ... Grandeurs mesurées : - position relative ou absolue de charge ou du moteur - vitesse relative ou absolue de charge ou du moteur - accélération absolue de charge ou du moteur - effort transmis - position de modulateur de puissance - courants Ce présent chapitre a pour objectif de mettre en évidence les grandeurs caractéristiques des différents constituants de l'actionneur qu'il faut déterminer et spécifier afin de maîtriser leur influence sur les performances finales. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 8/134 1.3 - Architecture de puissance 1.3.1 - Génération de puissance électrique Par le passé, nombreux étaient les moteurs directement branchés sur un réseau alternatif (réseau EDF 220 V - 50 Hz ou réseau de bord avion 115 V – 400 Hz). Le moteur asynchrone était alors privilégié car il permettait un démarrage direct sur le réseau. Ce démarrage pouvait cependant poser certains problème : courant d’appel important, couple transitoire important (à-coup au démarrage). L’utilisation d’un gradateur permet d’améliorer ces défauts de démarrage. Cette solution présente une vitesse de fonctionnement constante, manque de souplesse et de performances dynamiques. Un servomoteur nécessite donc l’utilisation d’un bus continu basse tension ou haute tension qui peut être obtenu par redressement d’un réseau alternatif. Cet étage de redressement, généralement réalisé à l’aide d’une alimentation a découpage ou d’un pont de diode, peut poser des problèmes de réversibilité de puissance. Les applications présentant des retours d’énergie important peuvent augmenter de façon excessive la tension du condensateur de filtrage du bus continu. Dans ce cas il faut prévoir un redresseur réversible en courant (onduleur utilisé en redresseur commandé), élément coûteux, ou un résistance de dissipation placée de manière à décharger le condensateur si nécessaire. Pour la génération / distribution, il faut donc être capable de spécifier : - la tension du bus continu - la puissance apparente directe d’alimentation et les puissances de retour (choix du convertisseur et des résistances de dissipation) En complément, il faut : - spécifier les variations maximales tolérées pour la tension d'alimentation ? choix du condensateur du bus continu ? - spécifier l’impédance maximale du réseau (transformateur ) ? - ajouter d’une inductance filtre CEM sur le réseau ? 1.3.2 - Modulateur de puissance électrique Le modulateur de puissance électrique joue le rôle d'interface entre la partie commande et la partie puissance. Selon les moteurs utilisés, on utilise soit un hacheur (moteurs à courant continu) soit un onduleur (moteurs à courants alternatifs : moteurs brushless, asynchrone). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 9/134 La structure de ce convertisseur peut être fonction du nombre de quadrant d’utilisation du moteur. Le bus continu est en générale réalisé au sein même de ce convertisseur. Les problèmes de réversibilité de puissance cités précédemment sont toujours présent ici. Ce convertisseur contient en général la commande rapprochée de l’actionneur : L’autopilotage d’un moteur brushless qui necessite des capteur de position La boucle de couple du moteur réalisé par un asservissement du courant et qui nécessite la présence de capteurs de courant. Cet asservissement et ces capteurs influenceront la bande passante et la précision sur le couple de l’actionneur. Pour le modulateur de puissance électrique, il faut donc être capable de spécifier : - la puissance apparente (courant , tension) qui fixe les limites du transfert de puissance de la génération vers le transformateur électromécanique. - nombre de quadrants - la puissance à dissipée si réversibilité En complément, il convient d'indiquer : - la bande passante qui contribue à fixer la rapidité et la stabilité de l'actionneur, - l’ondulation de courant et la fréquence de découpage - l'erreur statique 1.3.3 - Transformateurs de puissance La combinaison des transformateurs de puissance électromécanique (moteurs électriques) et mécanique définit le facteur de conversion entre le domaine électrique et le domaine mécanique. Ici aussi, le choix de la combinaison et de chacun de ses deux constituants est déterminant pour l'obtention des performances finales. - - Pour les transformateurs de puissance, il faut donc être capable de spécifier : le couple mécanique du transformateur électromécanique, le rapport de transmission mécanique N, les courses, vitesses, efforts et puissances maximales continues et intermittentes. En complément, il convient d'indiquer : les pertes énergétiques qui affectent la stabilité et la rapidité (frottements), les jeux qui affectent également la stabilité et la rapidité, les raideurs mécaniques et les inerties des interfaces électromécaniques et mécaniques qui contribuent à fixer le comportement dynamique naturel de l'actionneur. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 10/134 1.4 - Architecture de commande 1.4.1 - Chaînes de mesure Les déphasages introduits par les chaînes de mesure (capteur + conditionneur + filtre) sont souvent ignorés au profit des seuls effets d'amplitude. Il s'ensuit qu'ils peuvent sérieusement altérer la stabilité du système auquel ils sont associés. D'autre part, la résolution de mesure et le bruit jouent également un rôle limitatif sur la précision mais aussi sur les possibilités de dériver ces signaux pour les exploiter dans la commande. - Pour les chaînes de mesure, il faut donc être capable de spécifier : l'étendue de la grandeur à mesurer, la bande passante (et plutôt le déphasage admissible à une fréquence de référence), la précision (résolution, hystérésis, etc...) et le bruit minimal admis. 1.4.2 - Commande Du point de vue de la stabilité, la commande par calculateur dégrade les performances par rapport à une commande analogique équivalente (si elle existe). La combinaison des retards introduits par les conversions CAN et CNA, le calcul de la commande et le bloqueur se manifeste par un effet de phase qui peut altérer sérieusement la stabilité de l'actionneur. En cas de commande numérique, il faut donc être capable de spécifier : - la fréquence d'échantillonnage, - les vitesses de conversion CAN et CNA, - le retard de calcul toléré. 1.5 - Analyse et mise en forme du cahier des charges Le cahier des charges émis par le donneur d'ordre est rarement exploitable en l'état. Le donneur d'ordre, non spécialiste, ne connaît pas le type et la forme des informations nécessaires au prestataire pour conduire ses travaux. Il y a donc nécessairement une phase de mise en forme du cahier des charges qui doit viser à : • • exprimer les besoins relatifs à la puissance maximale à transmettre à la charge, définir les objectifs de la commande (dosage de la puissance) en termes de précision, rapidité et stabilité. 1.5.1 - Spécification puissance Pour être exploitable par le concepteur de l'actionneur électromécanique, la spécification puissance doit être finalement exprimée dans le plan mécanique (effort / vitesse). Dans le cas idéal, cette information est augmentée des valeurs du temps qui permettent accessoirement de calculer la position et l'accélération de la charge. Il s'agit alors de disposer d'un fichier à au moins trois composantes (temps, effort, position ou vitesse ou accélération). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 11/134 Effort Frein Moteur Vitesse Frein Moteur Figure 3 - Caractéristique de puissance mécanique Dans le cas où les cycles sont connus a priori, cette information est rapidement disponible Dans d'autres cas, le donneur d'ordre spécifie uniquement des points remarquables comme la vitesse à vide, l'effort bloqué (ou charge d'arrêt), l'effort nominal à vitesse nominale. Enfin, seule la caractéristique mécanique de la charge peut être spécifiée (inertie, effort statique, frottement, ...) en combinaison avec un profil de sollicitation. 1.5.2 - Spécification des performances Le donneur d'ordre doit satisfaire une exigence globale de performance sur l'ensemble de sa machine. Il s'agit donc de définir la performance locale de l'actionneur hydraulique, conduisant à l'obtention des performances globales sur l'ensemble de la machine. En termes de dosage de la puissance, les performances peuvent être exprimées sous diverses formes : • Grandeurs caractéristiques Précision statique Rapidité, précision dynamique Stabilité Domaine temporel Domaine fréquentiel Erreur statique Erreur sous charge Gain basse fréquence Erreur de traînage, traînage Temps de réponse Bande passante Amplitude des dépassements à l'échelon Facteur de surtension • Système linéaire équivalent C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 12/134 On définit un système linéaire d'ordre réduit dont les performances seraient compatibles avec le niveau de performances attendu. La théorie des systèmes linéaires permet de relier le système équivalent aux grandeurs caractéristiques du tableau précédent (cf. annexes). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 13/134 2 - Composants d’un système d’actionnement 2.1 - Les moteurs électriques d’asservissement ou servomoteurs Les servomoteurs les plus répandus sont les moteurs à courant continu avec balais et aimants permanents, les moteurs synchrones (brushless) et les moteurs asynchrones (à induction). Le succès de ces moteurs peut s’expliquer par leurs principaux atouts. Le moteur à courant continu à balais est simple à commander et minimise le coût du contrôleur associé, ce moteur permet aussi de générer un couple très régulier, cependant ce moteur est limité par l’utilisation d’un collecteur. Le moteur synchrone présente l’avantage d’un excellent rendement et facteur de puissance, mais n’assure pas la même régularité de couple que son concurrent avec balais. Toutefois ce désavantage peut être compensé par un contrôleur complexe et donc coûteux. Le moteur asynchrone bénéficie d’une grande simplicité de construction, d’une grande robustesse et d’un faible coût de fabrication, mais souffre d’une puissance massique significativement inférieure au moteur à courant continu à aimants permanents et aux moteurs synchrone à aimants permanents. Ce chapitre va se concentrer dans un premier temps sur le moteur à courant continu à aimants permanents et à balais dit « classique », puis sur le moteur synchrone à aimants permanents, et finalement sur le moteur asynchrone. Ce chapitre conclura avec une comparaison qualitative de ces trois types de moteurs. La vision privilégiée ici sera celle de l’intégrateur système et non du concepteur de machines électriques. 2.1.1 - Le moteur à courant continu à balais et aimants permanents 2.1.1.1 - Principes de fonctionnement Dans les moteurs à courant continu à balais et aimants permanents le couple mécanique est créé par l’interaction des champs magnétiques issus des aimants permanents montés sur la carcasse (champs inducteurs) avec ceux des bobinages montés sur le rotor (champs d’induit). La Figure 4 ci-dessous illustre la constitution d’un moteur à courant continu à balais et aimants permanents en prenant l’exemple d’un moteur de jouet (petit moteur). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 14/134 Figure 4 - Constitution d’un moteur à courant continu, moteur de jouet 2.1.1.2 - Commutation mécanique Le bobinage d’induit est excité en fonction de la position du rotor, afin de produire le couple maximum. Le couple maximum est atteint lorsque l’angle électrique entre le champ inducteur et le champ induit est de 90°. Le processus d’excitation est appelé commutation. Dans les moteurs à courant continu la commutation est réalisée mécaniquement. De cette façon le circuit de commande n’a pas besoin de l’information sur la position du rotor pour moduler le couple, ce qui se traduit par une absence de capteur de position. 2.1.1.3 - Modèle électrique du moteur Si l’on considère que l’angle de commutation est fixé à 90° (commutation mécanique), que le champ magnétique inducteur est fixe (aimants permanents), que la réluctance du circuit magnétique est approximativement constante et que la force magnétomotrice issue du bobinage est proportionnelle au courant (I) qui le traverse, alors on obtient un couple mécanique de sortie approximativement proportionnel au courant dans le rotor. La constante de proportionnalité correspondante est appelée constante de couple (Kc) et s’exprime en Nm/A. CE = K c × I , Avec : CE couple mécanique [Nm] ; Kc constante de couple [Nm/A] ; I le courant dans le rotor [A]. En réalité, la constante de couple décroit lorsque I augmente et atteint la valeur de saturation des parties métalliques traversées par le flux magnétique du rotor. Cet effet de saturation augmente la réluctance du chemin magnétique et réduit par conséquent le flux produit par la force-magnéto-motrice issue du rotor ( ℑ = Φℜ , avec ℑ la force magnétomotrice [A], Φ le flux magnétique résultant [Wb] et ℜ la réluctance du chemin C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 15/134 magnétique [H-1]). De plus, les aimants permanents ont tendance à faiblir à haute température entraînant une réduction supplémentaire de la constante de couple en cas de température élevée. Le modèle électrique simplifié d’un moteur à courant continu à balais décrivant la relation entre le courant, la tension et la vitesse du moteur est basé sur l’égalité de la tension totale appliquée et de la chute de tension dans le moteur. La chute de tension dans le moteur est causée par la résistance et l’inductance électrique ainsi que la force contre électromotrice (fcem). U = U RESISTANCE + UIMPEDANCE + U BEMF , Avec : U la tension aux bornes du moteur [V], URESISTANCE la chute de tension provoquée par la résistance électrique du moteur (R), UIMPEDANCE la chute de tension provoquée par l’impédance du moteur (L) UBEMF (ou E) la chute de tension liée à la force contre électromotrice. La Figure 5 illustre le modèle électrique simplifié d’un moteur à courant continu à balais par un schéma électrique. Figure 5 - Schéma électrique simplifié d’un moteur à courant continu à balais et aimants permanents. La fcem est le phénomène pour lequel un moteur à aimants permanents génère une tension UEBMF proportionnelle à la vitesse du rotor. Ce phénomène est la base physique du fonctionnement en génératrice. La constante de proportionnalité KE liant la fcem à la vitesse du rotor est égale à la constante de couple Kc et s’exprime en [V.s/rad]. U BEMF = K E × ω , C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 16/134 Avec : KE le coefficient de fcem [V.s/rad] ; ω la vitesse angulaire du rotor [rad/s]. Considérant que la puissance électrique (UBEMF.I) utile du moteur est égale à sa puissance mécanique (C.ω), on obtient : KE = KC Comme on peut en déduire de ces équations, un des effets indésirable de la fcem est qu’elle limite la vitesse maximale atteignable par le moteur pour une tension d’entrée U donnée. La tension d’impédance UIMPEDANCE est générée proportionnellement à la variation du courant I et de cette façon n’affecte pas les caractéristiques du moteur en fonctionnement permanent. Cependant, si le moteur tourne à grande vitesse, alors la tension d’impédance et la tension de fcem combinées peuvent limiter considérablement la marge de génération de courant. Ce qui à pour effet de réduire les capacités dynamiques (accélération) du moteur tournant à grande vitesse. 2.1.1.4 - Contrôle Les moteurs à balais sont relativement faciles à commander grâce à la commutation mécanique. Le contrôle d’un moteur à courant continu à balais et aimants permanents est généralement basé sur un asservissement de la tension d’entrée du moteur avec une boucle de retour de courant. La tension du réseau est transformée en tension commandée et est appliquée au moteur via un hacheur, qui va convertir la tension en une série de créneaux par l’intermédiaire de transistors de puissance. A partir de cette tension, le moteur va générer un courant I dans le bobinage d’induit et ainsi produire un couple électromagnétique au rotor. 2.1.1.5 - Modulation de tension La modulation de tension consiste à convertir la tension du réseau en tension commandée en la découpant en une série de créneaux. Par exemple, pour une tension commandée de 75 V et une tension de réseau de 300 V, la modulation de tension pourrait consister en une série d’impulsions de 300V d’une durée de 25µs et d’impulsions de 0V d’une durée de 75µs. Les impulsions de 300V correspondent à 25% du temps de la période totale, on obtient ainsi une tension appliquée de 25%x300V=75V. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 17/134 Ce type de modulation est utilisé car les transistors de puissance sont pleinement performants quand ils sont utilisés en tout-ou-rien. Quand un transistor est « off », il n’y pas de courant qui le traverse et donc pas de perte de puissance. Quand un transistor est « on » il y a une petite chute de tension (≤2V) et ainsi la perte de puissance reste faible même en cas de forte intensité de courant. La Figure 6, ci-dessous, montre un montage hacheur en pont H, qui est un des montages les plus répandus pour la modulation de la tension appliquée au moteur à courant continu à aimants permanents à balais. Moteur électrique à CC Ta Tb Ta’ Tb’ Uréseau Ucommandée Commande des transistors Figure 6 - Schéma électrique simplifié d’un onduleur à circulation de courant avec transistors pour un moteur à courant continu à aimants permanents à balais biphasé. Le courant moyen dans le moteur est égal au courant qui aurait été produit par la valeur moyenne (non-découpée) de la tension appliquée. La modulation crée notamment des ondulations de courant et de couple qui génèrent de la chaleur et des vibrations dans le bobinage d’induit créant du bruit. Généralement, on utilise l’inductance du moteur avec une fréquence de découpage élevée pour réduire ces modulations. La méthode de modulation la plus répandue est la modulation de largeur des créneaux, qui consiste à découper la tension en créneaux avec une fréquence fixe et une largeur variable. Les pulsations de couple sont faibles si la fréquence de découpage est élevée par rapport à l’impédance du moteur. 2.1.1.6 - Caractéristique couple / vitesse Le couple d’utilisation du moteur est dépendant du temps d’opération, notamment à cause des contraintes thermiques. On distingue deux grandeurs : Le couple permanent, qui peut être généré sur une période de temps illimitée. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 18/134 Le couple transitoire ou impulsionel, que peut générer le moteur pendant une courte période de temps, habituellement 1 à 2 minutes. 2.1.1.6.1 - Couple permanent Les pertes dominantes dans un moteur sont les pertes Joule (RI²). Ces pertes font monter la température dans le moteur. Si la température atteint des valeurs excessives, il peut y avoir dégradation des caractéristiques et de l’isolant du bobinage. Cette limite thermique, fixée par le constructeur, définit le couple permanent maximum que le moteur peut fournir. 2.1.1.6.2 - Couple impulsionel Le couple impulsionel est généré pendant une courte période de temps et n’est de ce fait pas concerné par la limite thermique du moteur. Cependant, un très fort pic de couple peu démagnétiser de façon permanente les aimants du moteur. Cette limite de démagnétisation des aimants permanents définit le couple instantané maximum que le moteur peut fournir. 2.1.1.6.3 - Limites de la commutation mécanique Comme il à déjà été mentionné dans la section précédente, la commutation de l’excitation du bobinage de l’induit (rotor) d’un moteur à courant continu est réalisée mécaniquement. Pendant la rotation de l’induit, la section qui est mise en court-circuit par les balais voit le courant qui la traverse changer de sens. Il y a donc création d’une fem ou « tension de commutation ». Pour que la commutation soit satisfaisante, c’est-à-dire pour qu’elle permette une usure raisonnable des balais, il faut s’assurer que la tension moyenne de commutation reste inférieure à une certaine limite qui dépend notamment de la qualité commutante des balais. Pour un moteur fonctionnant à flux constant, comme c’est le cas pour un moteur à courant continu, fixer la limite de commutation revient à fixer une puissance limite au-delà de laquelle cette valeur est dépassée. En effet, la tension de commutation est, comme la puissance, proportionnelle au courant et à la vitesse de rotation (c'est-à-dire à la fcem). La limite de commutation d’un moteur à courant continu a donc l’aspect d’une courbe limite de puissance (hyperbole), laquelle est définit par le constructeur. Plus la vitesse de rotation est élevée, plus la pression des balais doit augmenter pour rester en contact avec le collecteur donc plus le frottement est important. De plus à très haute vitesse les balais peuvent « rebondir » sur les irrégularités du collecteur et créer des arcs électriques. Ce phénomène définit la limite mécanique de commutation, qui fixe la vitesse maximale que peut atteindre le moteur. La Figure 7 illustre les différentes caractéristiques des performances d’un moteur à courant continu sous la forme d’enveloppes de couple pour les fonctionnements permanents et C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 19/134 transitoires que peut fournir le moteur sur sa gamme de vitesse. Ce type de figure est généralement fournit par les constructeurs. C couple moteur [Nm] régime continu démagnétisation régime transitoire Cmax commutation zone de régime transitoire limite mécanique de commutation pertes Joule Cth zone de régime continu 0 0 ω ω max vitesse de rotation [rad.s-1] Figure 7 - Caractéristiques couple vitesse d’un moteur à courant continu 2.1.1.7 - Avantages et inconvénients du moteur à courant continu Contrôle Le principal avantage du moteur à courant continu est que la commutation y est réalisée mécaniquement, ce qui simplifie considérablement le contrôleur. De plus, il ne nécessite qu’un capteur de position relatif, là où les autres types de servomoteurs requièrent un capteur de position absolu et aussi des capteurs de courant. Pulsations de couple Un autre avantage est que le moteur à courant continu produit un couple très régulier. D’une façon générale, les offsets de mesures du capteur de courant ne produisent pas de pulsations de couple. Ces offsets sont fréquents chez les capteurs de courant et sont responsables de pulsations de couple dans les moteurs brushless qui les utilisent. Ce sujet sera abordé plus en détails dans le chapitre suivant. Maintenance Le principal inconvénient du moteur à courant continu vient des balais, qui s’usent et sont sensibles aux contaminants extérieurs (ex. sable) et doivent être remplacés régulièrement. De plus, l’usure des balais produit des particules de charbon qui peuvent être en soit des contaminants. Efficacité La chute de tension apparaissant au niveau du commutateur mécanique, ainsi que les frictions entre les balais et le collecteur dégradent les performances du moteur, qui sont de ce fait moins élevées que celles d’un moteur synchrone brushless équivalent. Les performances du moteur à courant continu à aimants permanents sont aussi liées au choix des aimants. L’utilisation d’aimants de type « terre rare » permet d’atteindre de plus grandes performances que l’utilisation d’aimants présentant des caractéristiques moindres (champ coercitif, tenue en chaleur, etc.), mais coûtent aussi beaucoup plus cher. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 20/134 Thermique L’induit, où la plus-part des pertes sont générées, est situé sur le rotor. Or le rotor est généralement placé à l’intérieur du moteur et est par conséquent plus difficile à refroidir. Volume / Poids / Inertie Les moteurs à courant continu sont en général plus volumineux et plus lourds que leurs équivalents brushless, car ils sont plus difficiles à refroidir. Le rotor d’un moteur à balais est plus lourd que celui d’un moteur brushless équivalent, car pour la plus-part des machines le bobinage est enroulé autour d’un corps magnétique. L’inertie du rotor peut donc être plus grande. Une faible inertie au rotor est souvent un avantage pour les applications servomoteurs, car pour un même couple de sortie l’accélération est plus grande que dans le cas d’une forte inertie. Bruits électriques / audibles Le collecteur est complexe à fabriqué. Les balais glissant sur le collecteur génèrent du bruit audible à haute vitesse. Le collecteur imposant des ruptures de contact provoque des arcs, qui usent rapidement le commutateur et génèrent des parasites dans le circuit d'alimentation (bruit électrique). Vitesse de rotation Plus la vitesse de rotation est élevée, plus la pression des balais doit augmenter pour rester en contact avec le collecteur donc plus le frottement est important. Ainsi aux vitesses élevées les balais doivent donc être remplacés très régulièrement. Un autre problème limite les vitesses d'utilisation élevées de ces moteurs lorsque le rotor est bobiné, c'est le phénomène de «défrettage», la force centrifuge finissant par casser les liens assurant la tenue des ensembles de spires (le frettage). CEM Les arcs électriques provoqués par les ruptures de contacts au niveau du collecteur usent rapidement le commutateur et génèrent des surtensions, ainsi que du rayonnement électromagnétique. Environnement Les arcs électriques créés au niveau du collecteur peuvent aussi être un risque majeur dans un environnement explosif (ex. station de forage, station service) et requiert dans ce cas l’utilisation d’un revêtement de sécurité (hermétique) sur le moteur. Le collecteur est très sensible aux contaminants et implique l’utilisation d’un revêtement de sécurité (hermétique) dans le cas d’un environnement « sale » (ex. à l’extérieur, environnement sableux) Coût Le faible coût du moteur à courant continu à aimants permanents est l’une des principales raisons de sa popularité, notamment pour des applications à faible demande en puissance où le prix du contrôleur est un enjeu majeur. Le prix du moteur à courant continu à aimants permanents est majoré par le coût de ses aimants. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 21/134 Remarque : Le moteur à courant continu à conducteurs libres à disque (ex. AXEM de Parvex) ou cylindriques (ex. Maxon) permettent de contourner beaucoup des inconvénients cités cidessus. Dans ce type de moteur le bobinage est enroulé sur un disque en fibre-de-verre ou autre matériau non-ferreux. Ce qui réduit considérablement l’inertie du rotor. De plus, la faible inductance des disques réduit l’apparition d’arcs électriques, ce qui réduit le bruit produit et augmente la durée de vie du commutateur. Cependant, ces moteurs ont une très faible inertie thermique ce qui limite considérablement l’utilisation du surcouple dans le temps. La technologie (conducteurs libres) utilisée par ces moteurs sort du cadre de cette étude qui se concentre sur les moteurs « classiques », qui sont les plus répandus. 2.1.2 - Le moteur synchrone à aimants permanents (brushless) La suppression du collecteur et des balais est un avantage appréciable en ce qui concerne la longévité, la maintenance et les limitations imposées par la commutation mécanique. Par ailleurs, les moteurs dont le stator reçoit le bobinage d’alimentation possèdent un intérêt évident du point de vue thermique: la chaleur, produite par effet Joule du bobinage d’alimentation ainsi que les pertes dans le fer sur le stator, transite directement vers l’enveloppe sans avoir à passer, comme dans le moteur à collecteur, par le milieu de faible conductance thermique que constitue l’entrefer. Le moteur synchrone à aimant permanents remplace le commutateur mécanique du moteur à courant continu à balais par une commutation électronique, éliminant ainsi les balais et les problèmes qui sont associés. Cependant, ceci a pour effet de rendre le contrôle de ce moteur plus difficile Les moteurs brushless ont besoin d’une boucle de retour délivrant l’information de la position électrique du rotor. Ce qui implique l’utilisation d’un capteur de position. Cette information sur la position électrique du rotor est utilisée pour commander les phases des courants, avec comme but de maintenir un angle de commutation proche de l’angle optimal qui est de 90°. 2.1.2.1 - Principes de fonctionnement Le bobinage d’induit des moteurs synchrone à aimants permanents est installé sur le stator en phases multiples. Le bobinage forme généralement trois phases séparées les unes des autres par un angle électrique de 120°. Les moteurs avec balais peuvent avoir un plus grand nombre de phases, ce qui est peut courant chez les moteurs brushless, car ces moteurs requièrent de contrôler chaque phase séparément par le contrôleur, impliquant un câblage et un jeu de transistors propre à chaque phase (voir Figure 8). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 22/134 Aimants permanents (inducteur) Bobinage d’induit (3 phases: a,b,c) Moteur électrique triphasé (a, b, c) Ta Tb Tc (c) (a) (b) Ta’ Tb’ Tc’ Capteur de position élémentaire (ex. à effet Hall) Décodage des signaux et commande des interrupteurs Ha, Hb, (Hc) 2/3 Bobinage d’induit Figure 8 - Illustrations et schéma électrique simplifié d’un moteur synchrone à aimants permanents triphasé. Le moteur synchrone à aimants permanents est basé sur une commutation électronique. Le contrôleur suit la position du rotor et excite le bobinage d’induit de façon à maintenir un angle de commutation de 90°. C’est-à-dire que les directions du flux magnétique dans le moteur sont maintenues en quadrature. 2.1.2.2 - Moteur à fem trapézoïdale Dans les moteurs équipés de balais, l’angle de commutation est maintenu mécaniquement en quadrature en excitant ou non les phases appropriées. Ce type de moteur peut être équipé de nombreuses phases, chaque phase représentant quelques degrés électriques de rotation seulement, générant ainsi un couple régulié au rotor. Une méthode de commutation équivalente appelée « six-step » est utilisée pour les moteurs brushless, mais cette méthode produit une très forte perturbation (pulsations) du couple à chaque transition, car les moteurs brushless n’ont généralement que trois phases. L’avantage de cette méthode est qu’elle peut être utilisée avec des capteurs simples à effet Hall. 2.1.2.3 - Moteur à fem sinusoïdale Contrairement à un contrôleur de moteur à balais, le contrôleur d’un moteur brushless contrôle le courant indépendamment pour chaque phase. Ce qui permet d’augmenter incrémentalement avec un pas réduit l’angle du flux d’induit. La quadrature entre les flux C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 23/134 (induit, inducteur) est généralement maintenue avec précision en régulant indépendamment les courants traversant les différentes phases selon les équations ci-dessous. I a = I s × sin(θ E ) , I b = I s × sin(θ E − 120°) , Ic = Is × sin(θ E − 240°) Avec : Ia, Ib et Ic les courants traversant les différentes phases (moteur triphasé) ; Is l’amplitude du courant traversant le moteur ; θE la position (angle) électrique du moteur. Cette méthode de commutation électronique, appelée commutation sinusoïdale produit un couple régulier et assure une bonne efficacité d’opération. Le couple au rotor est approximativement proportionnel au courant Is ( CE = K c × I s , avec CE le couple électromagnétique au rotor et Kc la constante de couple du moteur). Un des inconvénients de cette méthode est qu’elle implique l’utilisation de capteur de position absolu (codeur ou résolveur), plus coûteux que des capteurs relatifs. 2.1.2.4 - Autopilotage dans le plan abc L’autopilotage d’un moteur synchrone à aimants permanents consiste à commander chaque courant de phase pour suivre les équations précédentes en supposant que : CE = K c × I s . Les courants sont contrôlés indépendamment avec un circuit d’asservissement fermé pour chaque phase. Ce contrôle nécessite donc un ou des capteurs mesurant l’intensité de deux des phases du moteur, l’intensité de la troisième phase pouvant être calculée à partir des deux premières. La Figure 9 illustre de principe de contrôle de phase d’un moteur synchrone à aimants permanents. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 24/134 ) -120°) -240°) Figure 9 - Schéma simplifié du contrôle de phase d’un moteur synchrone à aimants permanents triphasé. 2.1.2.5 - Modulation de tension En autopilotage, le principe de modulation de la tension pour un moteur synchrone à aimants permanents triphasé est le même que pour un moteur à courant continu à aimants permanents à balais, sauf qu’il faut hacher trois tensions au lieu d’une (6 transistors au lieu de 4). Le modèle électrique simplifié du moteur synchrone à aimants permanents est similaire à celui à courant continu à aimants permanents à balais (un modèle de moteur cc par phase). La principale différence réside dans le fait que la fcem du moteur synchrone à aimants permanents est sinusoïdales (commutation sinusoïdale) quand le moteur tourne à vitesse constante, alors que celle d’un moteur à courant continu brushless est constante pour une vitesse constante. Le courant traversant le bobinage d’induit est par conséquent sinusoïdale pour une vitesse constante. L’inductance affecte donc les caractéristiques statiques d’un moteur brushless même à vitesse de rotation et charge constantes. De la même façon la bande passante des boucles de courant peut affecter la courbe couple vitesse du moteur. C’est une des raisons pour laquelle le moteur brushless est plus difficile à contrôler que le moteur à balais. L’autopilotage d’un moteur brushless produit un couple de sortie régulier. Cependant, il y a des perturbations de couple comme celles causées par le capteur de courant. Le capteur de courant a en général entre 1 et 2% de décalage par rapport au courant mesuré. Ce décalage crée des pulsations de couple à la fréquence électrique du moteur. L’amplitude des pulsations de couple est donnée par l’amplitude du décalage. Ainsi un moteur électrique synchrone à aimants permanents triphasé tournant à 300 rpm avec un capteur de courant ayant un décalage C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 25/134 de 2% sur le pic de courant produira des pulsations de couple de 15Hz et dans le cas d’un pic de courant à 20A une amplitude de pulsations de 400mA. Dans le cas d’une application à faible charge, par exemple 1A, un décalage de 400mA peut être critique. C’est une des raisons pour laquelle il est important de ne pas surdimensionner le moteur. Le surdimensionnement amplifie l’amplitude des pulsations de couple de façon inutile. 2.1.2.6 - L’avance d’angle Les performances d’un moteur synchrone à aimants permanents peuvent être étendues à très hautes vitesse en avançant l’angle de commutation, c’est à dire l’angle électrique θE. Il y a trois raisons principales pour avancer l’angle de commutation. La première est qu’avancer cet angle permet de compenser le déphasage (retard) causé par la boucle d’asservissement en courant. La deuxième est qu’avancer l’angle permet d’affaiblir le champ magnétique. La troisième est que certains moteurs synchrones à aimants permanents peuvent générer un couple de réluctance et avancer l’angle électrique peut optimiser le couple de sortie. 2.1.2.6.1 - L’avance d’angle pour compenser le déphasage de la boucle de courant Comme toute boucle fermée d’asservissement, la boucle de courant produit un déphasage (retard) du signal qui de ce fait ne peut suivre exactement la commande. Ce déphasage impact directement le couple de sortie en le réduisant de sin(θE-θRETARD). Par exemple, considérons un moteur tournant à 3000 rpm pour une fréquence électrique de 150Hz et une boucle de courant créant un déphasage de 25° à 150Hz. Dans ce cas la perte de couple est sin(90°-65°)=10%. L’avance d’angle peut compenser cette perte en commandant la phase avec une avance égale au déphasage provoqué par la boucle de courant. De la même façon, l’avance d’angle peut inclure le déphasage lié au temps d’opération du contrôleur digital (« sampling »). 2.1.2.6.2 - Défluxage Le flux magnétique inducteur peut être réduit en avançant l’angle électrique du courant réel (dans le bobinage induit). Un signal sinusoïdal qui a été avancé peut être considéré comme étant la somme de deux signaux sinusoïdaux, un non-avancé et l’autre avancé de 90°. Le signal avancé de 90° s’oppose directement au flux inducteur des aimants permanents, c'est-à-dire qu’il affaiblit le champ d’inducteur. La réduction du flux inducteur provoque une réduction de la constante de fcem. La chute de tension créer par la fcem est la limite de vitesse fondamentale du moteur synchrone à aimants permanents, réduire la constante de fcem revient à réduire la fcem et donc à repousser la limite de vitesse du moteur. L’angle d’avance ne doit cependant pas être avancé plus que nécessaire, car cet C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 26/134 affaiblissement du champ inducteur crée aussi des pertes Joule supplémentaires (énergie utilisée pour affaiblir le flux inducteur) et réduit le couple maximum que peut atteindre le moteur pour une intensité de courant maximale donnée. En effet réduire la constante de fcem (KE) équivaut à réduire la constante de couple (Kc). 2.1.2.6.3 - Couple de réluctance Le couple de réluctance est le couple générer par le moteur allant vers une position où la réluctance rencontrée par le flux d’induit décroît. Le flux tend à passer par la voie de réluctance minimale et à ramener le rotor dans la position où cette voie est axée avec le flux d’induit. L’angle électrique optimal de la composante de réluctance du couple au rotor est supérieur à 90°. Dans un moteur synchrone à aimants permanents cette composante n’est qu’une fraction du couple au rotor et l’angle électrique optimal reste proche de 90°. Cependant, une avance d’angle modérée (entre 10 et 15°) augmente souvent le couple au rotor en prenant avantage de ce phénomène. Il faut noter que dans le cas d’aimants monté en surface, le flux d’induit rencontre la même réluctance quelque soit la position du rotor. Il n’y donc pour ces moteur pas de couple de réluctance à prendre en compte. 2.1.2.7 - Contrôle à commande vectorielle (commande dq) Plutôt que de réguler des variables d’état (courants des phases Ia, Ib, Ic) mesurées, la commande vectorielle régule des variables d’états calculées, en l’occurrence les courants direct (ID) et de quadrature (IQ). ID, IQ sont des grandeurs continues, ce qui permet à la commande vectorielle d’éviter les erreurs de traînage et d’atteindre de meilleures performances que l’autopilotage. Les courants ID et IQ génèrent du flux magnétique par rapport au rotor, alors que les courants de phase génèrent du flux magnétique par rapport au stator. Ainsi, pour un moteur tournant à vitesse constante et avec un couple constant, les courants de phases varient sinusoïdalement, alors qu’ID et IQ restent des valeurs constantes. ID et IQ sont calculés à partir des courants de phase utilisant la transformée de Park, qui consiste à passer du référentiel du stator au référentiel du rotor : IQ = I A sin(θ E ) + I B sin(θ E − 120°) + I C sin(θ E − 240°) , IQ = I A cos(θ E ) + I B cos(θ E − 120°) + IC cos(θ E − 240°) La boucle d’asservissement du courant de quadrature est fermée avant la commutation et régule le courant de quadrature en fonction du couple commandé. Le courant direct est maintenu à zéro pour les vitesses faibles et modérées et est accru pour passer en régime de défluxage pour les grandes vitesses. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 27/134 2.1.2.7.1 - Modulation de tension Les tensions commandées des contrôleurs de courants (UQC et UDC) sont d’abord commutées puis modulées. Deux phases de courant sont mesurées, la troisième pouvant être calculée à partir des deux premières, et combinées pour former le signal des boucles de retour sur ID et IQ. La Figure 10 illustre ce principe de commande vectorielle d’un moteur synchrone à aimants permanents. Figure 10 - Schéma simplifié de la commande vectorielle d’un moteur synchrone à aimants permanents triphasé. 2.1.2.7.2 - Défluxage L’affaiblissement du champ inducteur en commande vectorielle se fait en régulant ID en fonction de la vitesse. A vitesse faible et moyenne ID est commandé à zéro. Quand la vitesse augmente jusqu’à atteindre les limites imposées par la fcem, qui crée une chute de tension telle que le moteur ne peut plus accélérer, ID est augmenté. Augmenter ID réduit le flux d’inducteur et ainsi la fcem, ce qui permet comme dans le contrôle de phase d’étendre la gamme de vitesse du moteur au prix d’une consommation d’énergie supplémentaire (liée à la réduction du flux inducteur). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 28/134 2.1.2.8 - Comparaison entre autopilotage abc et contrôle vectoriel dq Il y a de nombreux points communs entre l’autopilotage et la commande vectorielle. Le hachage est similaire, et les deux méthodes requièrent au moins deux capteurs de courant. Le principe d’angle d’avance est le même dans les deux cas. La principale différence entre ces deux méthodes de contrôle réside dans le fait que dans la commande vectorielle, on régule des grandeurs continues (ID, IQ) et non sinusoïdale comme c’est le cas dans l’autopilotage. Réguler des grandeurs continues permet d’éviter à la commande vectorielle les erreurs de traînage et d’atteindre de meilleures performances. 2.1.2.9 - Commutation trapézoïdale Le moteur à fem trapézoïdale est une alternative économique au moteur à fem sinusoïdale. Le moteur à fem trapézoïdale utilise une méthode de commutation trapézoïdale, basée sur l’activation d’un chemin de courant à la fois. Par exemple, il y a six chemins de courant possibles dans un moteur synchrone à aimants permanents triphasé (a, b, c) en montage étoile : ab, ac, bc, ba, ca, et cb. La commutation trapézoïdale requiert un capteur de position avec une précision très large de 60° électrique. Généralement, un anneau magnétique est installé sur le rotor et trois capteurs à effet hall sont positionnés sur son périmètre. Ci-dessous les équations de commande des courants dans les 3 phases d’un moteur triphasé. Ia=IS pour 30°< θE<150° Ia=-IS pour 210°< θE<330° sinon Ia=0 Ib=IS pour -90°< θE<30° Ib=-IS pour 90°< θE<210° sinon Ib=0 Ic=IS pour 150°< θE<270° Ic=-IS pour -30°< θE<90° sinon Ic=0 La Figure 11 illustre la commutation trapézoïdale pour un moteur brushless triphasé à fem trapézoïdale avec un tracé en fonction du temps des tension utiles (BEMF), des courants et de la puissance mécanique. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 29/134 Ea Ia t Eb Ib t Ec Ic t Pm t Figure 11 - Commutation trapézoïdale. La commutation trapézoïdale est plus simple que la commutation sinusoïdale. Elle requière seulement un capteur de position avec une faible précision (60° électrique) et le courant passant à travers une phase à la fois permet d’utiliser une seule boucle d’asservissement de courant. De cette façon le moteur synchrone à aimants permanents est aussi simple à contrôler qu’un moteur à courant continu à aimants permanents à balais. Le principal inconvénient est la génération de pulsations de couple. La commutation trapézoïdale est donc une alternative simple et économique à la méthode de commutation sinusoïdale pour les applications peu sensibles aux pulsations de couple. 2.1.2.10 - Capteurs de position pour l’autopilotage Le moteur synchrone à aimants permanents nécessite l’utilisation de capteurs de position pour pouvoir contrôler la commutation de ses phases. Les capteurs les plus couramment utilisés sont les encodeurs (ex. capteurs optiques incrémentaux ou à code Gray), les résolveurs et les capteurs à effet Hall. La boucle d’asservissement en vitesse est beaucoup plus contraignante que la commutation au niveau de l’information de position du rotor, cependant cette dernière thématique sort du cadre fixé pour cette étude et la commutation implique quelques contraintes qu’il est important d’aborder. La commutation nécessite de connaitre la position du stator par rapport aux pôles magnétiques du moteur. Pour les résolveurs (ou synchro-résolveurs), qui donnent une valeur absolue de la position du rotor pour une révolution, le problème est généralement résolu mécaniquement en alignant le résolveur avec les pôles. Dans ce cas, l’angle électrique du moteur peut être obtenu du résolveur en multipliant l’angle mécanique donné par le nombre de paires de pôles. Il est aussi possible d’utiliser des résolveurs multi-vitesse et par exemple de lire directement l’angle électrique. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 30/134 Bien qu’il existe des encodeurs à lecture de position absolue et relative (ex. les capteurs optiques à code Gray), la plus-part des encodeurs donnent une information relative de position incrémentale via deux voies A et B. A partir du moment où les signaux dans ces voies pulsent, on sait que le moteur tourne. Cependant ce type de capteur ne permet pas de lire la position absolue du rotor au démarrage. Certains encodeurs inclus l’effet hall pour définir la position du rotor au démarrage puis continu avec une lecture de position incrémentale à deux voie beaucoup plus précise. La précision atteinte permet de fonctionner en commutation sinusoïdale. Cependant les encodeurs avec des voies à effet Hall nécessitent du câblage supplémentaire, sont peu répandus et plus chers que des encodeurs classiques. Une autre solution consiste à initialiser l’information de position absolue du rotor en excitant le bobinage dans différentes configuration (ab, bc, etc.) et de suivre la direction dans laquelle se déplace le moteur. On obtient ainsi une valeur plus ou moins précise de la position de départ du rotor. Cependant, de nombreuses applications n’autorisent pas cette phase d’initialisation au démarrage du moteur, par exemple les applications pour lesquelles la charge doit être entièrement contrôlée à partir du moment où le frein est relâcher. D’autres capteurs encodeurs « smart-format », permettent de déterminer la position électrique absolue du moteur au démarrage en utilisant trois à quatre réseaux de communication. Ces encodeurs réduisent le câblage et supportent une commutation sinusoïdale dès le démarrage. 2.1.2.11 - Caractéristiques de performance statique Comme le moteur à courant continu à aimants permanents à balais, le moteur synchrone a aimants permanents à deux types de performances statiques liées au temps d’opération, les performances en régime permanent et les performances en régime intermédiaire ou transitoire. Ces caractéristiques statiques de performances ont un aspect proche de celles du moteur à courant continu à aimants permanents. Les principales différences résident dans l’absence du commutateur mécanique qui est remplacé par une commutation électronique. 2.1.2.11.1 - Couple permanent Comme pour un moteur à courant continu à aimants permanents, les pertes dominantes dans un moteur synchrone à aimants permanents sont les pertes Joule. Ces pertes font monter la température dans le moteur et peuvent de cette façon dégrader les caractéristiques du moteur et l’isolant du bobinage. La limite thermique, fixée par le constructeur, définit le couple permanent maximum que le moteur peut fournir. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 31/134 Dans un moteur synchrone les aimants permanents sont montés sur le rotor et c’est donc le stator et la carcasse qui reçoivent le bobinage d’induit. L’avantage thermique de cette construction permet au moteur synchrone à aimants permanents d’atteindre des performances statiques supérieures à celles d’un moteur à courant continu équivalent. 2.1.2.11.2 - Couple impulsionnel Le couple impulsionnel est généré pendant une courte période de temps et n’est pas concerné par la limite thermique du moteur. Comme pour le moteur à courant continu à aimants permanents, un très fort pic de couple peu démagnétiser de façon permanente les aimants du moteur. Cette limite de démagnétisation définit le couple instantané maximum que le moteur peut fournir. 2.1.2.11.3 - Zone de défluxage Comme il a déjà été mentionné dans la section précédente, le flux magnétique inducteur peut être réduit en avançant l’angle électrique du courant réel (dans le bobinage induit). La réduction du flux inducteur provoque une réduction de la constante de fcem. La chute de tension créer par la fcem est la limite de vitesse fondamentale du moteur synchrone à aimants permanents, réduire la constante de fcem revient donc à repousser la limite de vitesse du moteur. Cependant, l’angle d’avance crée aussi des pertes Joule supplémentaires, qui sont liées à l’énergie nécessaire pour affaiblir le flux inducteur. Ce prélèvement d’énergie à pour conséquence de réduire le couple maximum que peut atteindre le moteur pour une intensité de courant maximale donnée. En effet, réduire la constante de fcem (KE) équivaut à réduire la constante de couple (Kc) et une partie du courant maximal donné est attribuée au défluxage et non plus à la production de couple. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 32/134 C Couple moteur [Nm] régime continu démagnétisation régime transitoire Cmax limite de puissance zone de défluxage zone de régime transitoire pertes Joule limite mécanique ou Cnominal limite d’onduleur zone de régime continu 0 0 ω ω max vitesse de rotation [rad/s] Figure 12 - Caractéristiques couple vitesse d’un moteur synchrone à aimants permanents. La Figure 12 illustre les différentes caractéristiques des performances d’un moteur synchrone à aimants permanents sous la forme d’enveloppes de couple pour les fonctionnements permanents et transitoires que peut fournir le moteur sur sa gamme de vitesse. Ce type de figure est généralement fournit par les constructeurs. 2.1.2.12 - Avantages et inconvénients du moteur synchrone à aimants permanents Contrôle Le moteur synchrone remplace le commutateur mécanique du moteur à courant continu par un commutateur électronique, ce qui à pour effet de rendre le contrôle de ce moteur plus complexe et coûteux que celui d’un moteur à courant continu. La commutation électronique se base sur une boucle de retour délivrant l’information de la position électrique du rotor. Ce qui implique pour les moteurs triphasés l’utilisation d’un capteur de position et d’au moins deux capteurs de courant en cas de commutation sinusoïdale ainsi que d’un correcteur. Dans le cas d’une commutation trapézoidale, le nombre de capteurs de courant est réduit à un, mais ce type de commutation augmente les pulsations de couple. Enfin, le déphasage créé par la boucle de retour peut être plus ou moins compensé par des lois de contrôle relativement complexes (ex. avance d’angle). Dans le cas d’un moteur à commande de type autopilotage, les boucles de courant se situe en aval de la commutation, or une boucle de courant à une bande passante, qui peut réduire de façon significative les performances de la commutation. Ce problème peut néanmoins être contourné par l’utilisation d’une méthode complexe de commande de commutation appelée commande vectorielle. L’utilisation d’une commutation électronique permet par l’intermédiaire de méthode de commande de contrôle plus ou moins complexe d’étendre les performances du moteur synchrone là ou celles du moteur à courant continu sont restreintes par les limites physique de la commutation mécanique. Ainsi, il est possible d’utiliser la technique de défluxage pour permettre au moteur synchrone de réduire la chute de tension provoquée par la fcem et d’atteindre des vitesses élevées, au prix cependant d’une plus grande perte énergétique. Pulsations de couple Un désavantage du moteur synchrone par rapport au moteur à courant continu est la présence de pulsations de couple. Selon la méthode de commutation utilisée, le moteur synchrone est plus ou moins sujet à ce phénomène. La commutation sinusoïdale permet de réduire ces pulsations, mais nécessite pour cela l’utilisation d’un contrôleur complexe et de capteurs de C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 33/134 courant sophistiqués (coûteux). La commutation trapézoïdale, permet d’utiliser un contrôleur et des capteurs de courant plus simples et moins coûteux (ex. capteur à effet Hall), mais implique la présence de plus fortes pulsations de couple. Maintenance La suppression du collecteur et des balais est un avantage considérable en ce qui concerne la longévité et la maintenance imposées par la commutation mécanique. Ainsi, la commutation électronique permet d’éviter les cycles de maintenance liés au changement des balais. L’absence de balais et collecteur permet au moteur d’être moins sensible aux contaminants extérieure (ex. sable). Sans oublier que dans le cas d’une commutation mécanique, les balais sont en soit de possible sources de contaminants (particules de charbon). Efficacité Contrairement au moteur à courant continu, il n’y a pas dans le moteur synchrone à aimants permanents de chute de tension apparaissant au niveau du commutateur, ni de frictions entre les balais et le collecteur. Ce qui permet à ce dernier d’afficher des performances supérieures à celles d’un moteur à courant continu. Les performances du moteur synchrone à aimants permanents sont aussi liées au choix des aimants. L’utilisation d’aimants de type « terre rare » permet d’atteindre de plus grandes performances que l’utilisation d’aimants présentant de caractéristiques moindres (champ coercitif, tenue en chaleur, etc.), mais coûtent aussi beaucoup plus cher. Volume / Poids / Inertie La constitution du moteur synchrone à aimants permanents lui permet d’être refroidis plus efficacement qu’un moteur équivalent avec balais, c’est pourquoi il est plus compact que ce dernier. Le rotor d’un moteur synchrone est moins lourd que celui d’un moteur à courant continu équivalent, car pour la plus-part des machines avec balais le bobinage est enroulé autour d’un corps métallique sur le rotor. Ensemble, le cuivre du bobinage et le corps métallique accroissent considérablement l’inertie du rotor. Une plus faible inertie au rotor améliore les caractéristiques dynamiques d’un moteur donné, car pour un même couple de sortie l’accélération est plus grande que dans le cas d’une forte inertie. La Figure 13 met en évidence l’avantage du moteur brushless sur le moteur à courant continu pour obtenir une plus faible inertie de rotor. Figure 13 - Comparaison moteur brushless (gauche) et moteur à courant continu (droite). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 34/134 Thermique Le moteur synchrone à aimants permanents reçoit le bobinage d’alimentation sur son rotor ce qui lui confère un intérêt évident du point de vue thermique dans la construction fermée : la chaleur, produite par effet Joule du bobinage d’alimentation ainsi que les pertes dans le fer sur le stator, transite directement vers l’enveloppe sans avoir à passer, comme dans le moteur à collecteur, par le milieu de faible conductance thermique que constitue l’entrefer. Bruits électriques / audibles Un avantage de l’absence de balais dans le moteur synchrone est la diminution du bruit électrique. En effet, dans le cas d’un commutateur mécanique, quand le collecteur déconnecte un bobinage, ce dernier porte de fortes charges de courant et crée des étincelles générant ainsi du bruit électrique. Vitesse de rotation Un autre avantage de la commutation électronique est la possibilité d’atteindre de plus hautes vitesses qu’un moteur à balais équivalent. En effet, la vitesse n’est plus limitée comme dans les moteurs à courant continue par la limite physique imposée par la pression des balais sur le collecteur ni par le phénomène de défrettage des spires sur le rotor bobiné. De plus, la commutation électronique permet d’utiliser la technique de défluxage pour permettre au moteur de réduire la chute de tension provoquée par la fcem et d’atteindre des vitesses élevées, au prix cependant d’une plus grande perte énergétique. CEM En l’absence de collecteur, le moteur synchrone à aimants permanents est moins critique que son équivalent à courant continu du point de vue du rayonnement électromagnétique. En effet le collecteur mécanique impose des ruptures de contact et provoque ainsi l’apparition d’arcs électriques, qui entre autres génèrent des rayonnements électromagnétiques parasites. Coût La présence d’aimants permanents majore le prix des moteurs synchrone, notamment dans le cas de l’utilisation d’aimants de type terre rare. Ces aimants présentes de très grandes qualités (champ coercitif, tenue en chaleur, etc.) par rapport aux aimants « ferrites », mais ont un prix aussi beaucoup plus élevé. Le contrôle basé sur une commutation électronique augmente la complexité et donc le prix du contrôleur et du variateur. Ainsi le variateur se voit équipé d’un onduleur. A cela s’ajoute le coût du capteur de position, et des capteurs supplémentaires nécessaires à la boucle de courant. Le capteur de position doit fournir une information absolue sur la position angulaire du rotor, qui doit être disponible même au rallumage après une coupure d’alimentation. Dans le cas d’une commutation sinusoïdale, il faut considérer pour la boucle de courant au moins deux capteurs de hautes résolutions (encodeur, résolveur). Dans le cas d’une commutation trapézoïdale, un capteur de courant basse résolution (effet Hall) suffit, cependant cette méthode de contrôle implique la présence de plus fortes pulsations de couple. 2.1.3 - Le moteur synchrone à aimants permanents dit moteur couple Le moteur couple est un moteur synchrone à aimants permanents, qui à été développé pour répondre au besoin croissant pour des applications dites « direct drive ». Une configuration « direct drive » consiste à connecter l’arbre de sortie du moteur directement C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 35/134 avec la charge, ce qui permet de simplifier au maximum le système d’actionnement et le nombre de composants intermédiaires tels que les réducteurs de vitesse. Cette réduction du mécanisme permet entre autres de simplifier considérablement le développement, d’atteindre des caractéristiques mécaniques et dynamiques très élevées (ex. jeu et inertie tournante sont minimisés) et de réduire les tâches de maintenance. Ce qui distingue le moteur couple du moteur synchrone à aimants permanents classique sont ses dimensions physiques. Le moteur couple à un grand diamètre externe par rapport à sa longueur axiale, qui est relativement courte. Le diamètre interne est aussi très grand et donne à ce moteur l’aspect d’un anneau. Cet aspect permet de multiplier le nombre de pôles et ainsi d’atteindre des valeurs de couple très élevées et une variation très régulière en limitant les pulsations. Cependant, ce type de moteur se limite à des applications limitées en vitesse à cause des pertes fer liées au grand nombre de pôles et à la vitesse de rotation du moteur. La Figure 14 est une image d’un moteur couple, qui illustre sa constitution et ses proportions physiques distinctives. alimentation électrique aimants permanents (rotor) bobinage d’excitation (stator) Figure 14 - Moteurs couple synchrone à aimants permanents (TMB-ETEL). 2.1.3.1 - Configuration « direct drive » La configuration « direct drive » consiste à connecter le moteur directement à la charge et permet ainsi d’éliminer les composants intermédiaires classiques tels que les boîtes de vitesse, les vis à billes et autres éléments de transmission mécanique. Ce qui permet de réduire l’inertie tournante et d’obtenir une raideur angulaire très élevée. La connection directe avec la charge permet ainsi d’atteindre une très bonne réponse dynamique sans hystérésis (absence de jeu). De la même façon, le nombre limité d’éléments de transmission mécanique permet de réduire les pertes et d’améliorer l’efficacité de l’actionneur. Le grand diamètre externe du moteur peut être un handicap pour des applications, qui ont une enveloppe géométrique limitée pour le système d’actionnement. D’un autre côté, le C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 36/134 grand diamètre interne du moteur permet d’installer le mécanisme de transmission au centre du moteur et ainsi de développer des solutions intégrées. Le moteur couple peut atteindre de grande valeur de couple, notamment au démarrage et est capable de fournir une très grande raideur angulaire (de l’ordre de 100Nm / arc-sec) avec une très grande précision, grâce à la minimisation du nombre d’éléments de transmission mécanique. Cependant, ces caractéristiques ne sont atteintes, que si le moteur est accompagné d’un système de contrôle suffisamment performant. La précision du positionnement qui est un des principaux avantages potentiels d’une configuration « direct drive » est directement liée à la résolution du capteur de position du système. Pour cette raison, un encodeur optique haute résolution (>9000 lignes par révolution) est généralement utilisé. Ce type de composant permet au système d’atteindre une résolution en-deça d’un arc-seconde, mais augmente le coût du système. La très grande raideur angulaire obtenue par un couplage direct avec la charge permet d’obtenir une très grande bande passante pour le système. Afin d’exploiter cet avantage, le moteur doit être équipé d’un système de contrôle performant et capable d’atteindre une très grande bande passante. Ce qui peut être obtenu via l’utilisation de capteurs et d’un contrôleur à hautes performances ou/et l’utilisation de techniques de contrôle complexes (ex. méthodes de contrôle basées sur du « feed forward »). Le moteur couple à pour vocation d’être monté directement sur l’axe de rotation de la charge et d’être intégré au sein du mécanisme d’actionnement. Ce qui rend beaucoup plus critique la question du transfert de la chaleur produite majoritairement par le bobinage d’excitation vers le milieu extérieur. Les moteurs conventionnels sont en général montés dans des endroits moins critiques (ex. à l’extrémité d’une vis à bille) et l’évacuation de la chaleur est de ce fait moins problématique. 2.1.3.2 - Caractéristiques et performances Le moteur couple étant un moteur synchrone à aimants permanents, et il partage globalement les mêmes caractéristiques physiques que ce dernier. Pour décrire les caractéristiques de performance d’un moteur couple il faut donc dans un premier temps se référer à celle du moteur synchrone à aimants permanents classique (cf. section 1.2.2). Le moteur couple se distingue par son grand nombre de pôles magnétiques et par conséquent sont grand nombre d’aimants permanents installés sur son rotor. Ce qui lui permet d’atteindre des valeurs de couple très élevées. Cependant, les pertes fer d’un moteur brushless s'accroissent avec le nombre de paires de pôles et la vitesse de rotation, ce qui limite dans un premier temps le nombre de paire de pôles utilisables, et dans un second temps limite la C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 37/134 gamme de vitesse d’utilisation du moteur couple. Le moteur couple est limité aux applications basses vitesses (généralement <1000 rpm), notamment dans le cas d’une configuration « direct drive » pour laquelle il n’y a pas d’éléments de transmission mécaniques adaptant les caractéristiques couple vitesse du moteur. C couple moteur [Nm] régime continu démagnétisation Cmax régime transitoire limite de puissance zone de régime transitoire Cnominal pertes Joule + pertes fer pertes Joule zone de régime continu 0 0 ω ω max vitesse de rotation [rad/s] Figure 15 - Caractéristiques couple vitesse d’un moteur couple. La Figure 15 illustre les différentes caractéristiques de performance d’un moteur couple sous la forme d’enveloppes de couple pour les fonctionnements permanents et transitoires que peut fournir le moteur sur sa gamme de vitesse. Ce type de figure est généralement fournit par les constructeurs. 2.1.3.3 - Avantages et inconvénients du moteur couple Etant donné les similarités entre le moteur synchrone à aimants permanents classique et le moteur couple, qui partagent le même principe de fonctionnement, cette section ne détaillera que les avantages et inconvénients propres au moteur couple, pour les autres il suffit de se reporter à la section 1.2.3 correspondant au moteur classique. Contrôle Le moteur couple peut atteindre de grande valeur de couple, notamment au démarrage, et est capable de fournir une très grande raideur angulaire avec une très grande précision. Cependant, ces caractéristiques ne sont atteintes, que si le moteur est accompagné d’un système de contrôle suffisamment performant avec des capteurs de position et de courant de haute résolution. Ainsi, le moteur couple doit être équipé d’un système de contrôle complexe et coûteux pour pouvoir atteindre les hautes performances qui lui sont propres. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 38/134 Pulsations de couple Le grand nombre de pôles équipant le rotor du moteur couple, lui permet entre autres de produire un couple plus régulier et des pulsations de couple plus faible qu’un moteur synchrone à aimants permanents classique équivalent. Maintenance Le montage en « direct drive » pour lequel le moteur couple à été développé, permet par la minimisation du nombre d’éléments de transmission mécaniques entre le moteur et la charge de diminuer considérablement les opérations de maintenance du système. Efficacité En minimisant le nombre d’éléments de transmission mécanique, la configuration « direct drive » permet de réduire les pertes apparaissant dans le chemin de transmission de puissance et ainsi de participer à l’amélioration de l’efficacité du système. Volume / Poids / Inertie La forme d’anneau du moteur couple avec un grand diamètre peut s’avérer être un handicap majeur pour l’intégration. Ce handicap peut être compensé par l’utilisation de l’espace vide dans le diamètre intérieur du moteur pour l’intégrer dans le système d’actionnement. Néanmoins, cette configuration rend critique la question du transfert thermique nécessaire au refroidissement du moteur. Le moteur couple présente un couple massique meilleur et donc un poids plus faible que ses équivalents à courant continu ou synchrone à aimants permanents classique. Un autre avantage de la forme d’anneau du moteur et du faible nombre d’éléments de transmission mécanique en « direct drive » est la réduction de l’inertie tournante de l’actionneur. Thermique En configuration « direct drive » le moteur couple est monté directement sur l’axe de rotation de la charge et est intégré au sein du mécanisme d’actionnement. Ce qui rend beaucoup plus critique la question du transfert de la chaleur vers le milieu extérieur nécessaire au bon refroidissement du moteur. Les moteurs conventionnels sont en général montés dans des endroits moins critiques (ex. à l’extrémité d’une vis à bille) et l’évacuation de la chaleur est de ce fait moins problématique. Vitesse de rotation Les pertes fer d’un moteur brushless s'accroissent avec le nombre de paires de pôles et la vitesse de rotation, ce qui limite la gamme de vitesse d’utilisation du moteur couple qui est pourvu d’un très grand nombre de paires de pôles. De plus la configuration « direct drive » supprime les éléments de transmission mécanique adaptant les caractéristiques couple vitesse du moteur. Pour cette raison le moteur couple est limité aux applications basses vitesses (généralement <1000 rpm). Coût Comme pour les autres moteurs à aimants permanents, la présence d’aimants dans le moteur couple majore son prix, notamment dans le cas de l’utilisation d’aimants de type terre rare qui permettent d’obtenir de très hautes performances. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 39/134 La complexité du contrôle ainsi que les capteurs nécessaires pour obtenir les très hautes performances d’un moteur couple en configuration « direct drive » augment significativement le coût du système. D’un autre côté, la configuration « direct drive » simplifie considérablement le système en éliminant les éléments de transmission intermédiaire et réduit de ce fait la difficulté et le temps de conception de l’actionneur. Réduisant ainsi le coût de développement de la partie mécanique du système. L’élimination d’éléments de transmission mécaniques réduit aussi considérablement les tâches de maintenance et donc le coût d’opération du système. Finalement, l’absence des éléments de transmission mécanique réduit le coût du système du prix d’achat de ces composants. 2.1.4 - Le moteur asynchrone ou moteur à induction Le moteur asynchrone est le moteur le plus répandu parmi les applications industrielles. En raison, notamment de son faible coût de conception et d’opération, de sa facilité de maintenance et de sa robustesse. Dans la plus-part des cas le moteur asynchrone est utilisé à vitesse constante. Cependant, les récentes avancées dans le domaine des contrôleurs permettent d’étendre les capacités de ce moteur à l’utilisation à vitesse variable avec des caractéristiques dynamiques et une précision suffisantes pour son utilisation dans des servosystèmes. Cependant, ce moteur est largement plus lourd que les moteurs à aimants permanents équivalent. Il est de ce fait très peu utilisé dans les applications embarquées. Les applications embarquées étant l’objet de cette étude, le moteur asynchrone n’est ici que brièvement abordé. 2.1.4.1 - Principe de fonctionnement (en bref) Le moteur asynchrone est constitué essentiellement d’un stator portant un enroulement polyphasé dont l’alimentation en courant alternatifs crée un champs tournant à la vitesse angulaire dite « vitesse de synchronisme ». Le rotor porte également un bobinage polyphasé de même polarité que le stator et en court-circuit. Le champ tournant du stator balaie le rotor et, lorsque la vitesse de ce dernier est différente de la vitesse de synchronisme, le bobinage rotorique (ou cage d’écureuil) est parcouru par un flux variable. Les fem induites donnent naissance aux courant rotorique dont l’action sur le champ provoque l’apparition d’un couple électromagnétique. La Figure 16 illustre les principaux composants d’un moteur asynchrone triphasé et auto-ventilé ainsi que leur montage. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 40/134 alimentation électrique bobinage d’induction (stator) cage d’écureuil (stator) ventilateur (autoventilation) axe de sortie Figure 16 - Moteurs asynchrone triphasé auto-ventilé. 2.1.4.2 - Utilisation du moteur asynchrone Avec les récentes avancées technologiques faites sur les microprocesseurs, il est maintenant possible de développer des contrôleurs fiables, qui permettent de contrôler le moteur asynchrone avec la précision et la dynamique requise pour les applications de systèmes asservis. De plus, le moteur synchrone est certainement le moteur le moteur le plus robuste et le mieux connu actuellement. Le moteur asynchrone est considéré comme le moteur universel de l’industrie. Il est estimé comme étant utilisé dans 80% des applications industrielles, bien que la plus-part soient des applications à vitesse constante telles que les ventilateurs et les pompes. Les principaux avantages des moteurs asynchrones sont la robustesse de sa conception, sa facilité de maintenance et son faible coût de construction (absence de matériaux coûteux) et d’opération. Comparé à un moteur à courant continu à aimants permanents équivalent, le moteur asynchrone peut atteindre potentiellement de plus grandes vitesses avec un poids et une inertie moindres. De plus, ils n’ont pas les problèmes de maintenances liés aux balais. Dans un moteur asynchrone le rotor produit de la chaleur difficile à évacuer tout comme cela est le cas pour le moteur à courant continu avec balais. Le moteur à induction n’est pas non plus capable de rivaliser avec les densités de flux produites par les aimants permanents en matériaux terre-rare. Ainsi, le moteur à induction est plus volumineux et plus lourd que les moteurs équivalents à aimants permanents. De la même façon, le rotor du moteur à induction (équipé d’un bobinage ou d’une cage d’écureuil) a une inertie supérieure à celle du rotor d’un moteur synchrone à aimants permanents équivalent. Ce qui le rend moins apte pour les applications avec de fortes accélérations. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 41/134 2.1.4.3 - Caractéristiques et performances Les caractéristiques de performance du moteur asynchrone sont brièvement expliquées dans cette sous-section via deux figures. La Figure 17 représente les caractéristiques couple vitesse du moteur à tension et fréquence d’alimentation fixes. Le glissement g représente l’écart de vitesse par rapport à la vitesse de synchronisme. Figure 17 - Caractéristiques couple vitesse à tension et fréquence d’alimentation fixes. La Figure 18 représente les caractéristiques couple vitesse du moteur pour différentes fréquences d’alimentation. Comme le montre cette figure, le fait de conserver le rapport tension sur fréquence (U/f) constant permet de maintenir l’induction du moteur constante et donc le couple max constant. Figure 18 - Caractéristiques couple vitesse pour différentes fréquences d’alimentation. On en déduit les caractéristiques couple vitesse du moteur asynchrone présentées dans la Figure 19, ci-dessous. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 42/134 C couple moteur [Nm] 1 Moteur moto-ventilé régime continu 2 Moteur auto-ventilé régime transitoire Cmax couple de décrochage à glissement maximum limite de puissance pertes Joule Cnomimal 1 zone de défluxage limite mécanique 2 0 0 ω vitesse de rotation [rad/s] Figure 19 - Caractéristiques couple vitesse d’un moteur asynchrone. La Figure 19 illustre les différentes caractéristiques de performance d’un moteur asynchrone sous la forme d’enveloppes de couple pour les fonctionnements permanents et transitoires que peut fournir le moteur sur sa gamme de vitesse. 2.1.4.4 - Avantages et inconvénients du moteur asynchrone Contrôle L’utilisation du moteur asynchrone dans des applications asservies nécessite un contrôle très complexe (contrôle vectoriel), afin de pouvoir opérer à vitesse variable avec une dynamique et une précision suffisantes. Pulsations de couple Quelque soit la valeur du glissement relatif (différence relative entre la vitesse du rotor et du stator), la fmm (force magnéto motrice) rotorique tourne dans l’espace à la même vitesse et dans le même sens que celle du stator. Ce qui est à l’origine du couple constant (et non pulsative) développé par le moteur asynchrone. Maintenance Deux des principaux avantages des moteurs asynchrones sont la robustesse de sa conception et sa facilité de maintenance. Efficacité Une partie de l’énergie fournie au moteur asynchrone est utilisée par ce dernier pour magnétiser le rotor. De plus, les matériaux utilisés pour ce moteur n’ont pas des caractéristiques de performance aussi élevé que ceux des aimants permanents (ex. terre-rares) et ne lui permettent donc pas de rivaliser avec les moteurs équivalents à courant continu à aimants permanents et synchrone à aimants permanents. Volume / Poids / Inertie L’un des principaux défauts du moteur asynchrone est son poids, qui est bien plus élevé que celui de moteurs équivalents à aimants permanents. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 43/134 Le rotor du moteur asynchrone a un rotor bobiné et présente par conséquent une inertie largement supérieure à celle d’un moteur équivalent synchrone à aimants permanents. Thermique Dans un moteur asynchrone le rotor produit de la chaleur difficile à évacuer tout comme cela est le cas pour le moteur à courant continu avec balais. Vitesse de rotation Le moteur synchrone permet aussi d’atteindre de plus hautes vitesses que les moteurs équivalents synchrone et continu à aimants permanents, car l’absence d’aimants facilite grandement le défluxage. Coût Le moteur asynchrone est constitué de matériaux bon marché (ex. pas d’aimants permanents), est robuste et simple de maintenance. Le moteur asynchrone peut ainsi afficher un faible coût de production et d’opération. Le faible coût de ce moteur est un de ces principaux avantages qui explique sa très forte utilisation dans les applications industrielles (80%). Autres Le fait que le moteur asynchrone puisse atteindre de grandes vitesses grâce à l’absence d’aimants permanents facilitant le défluxage, peut être mis à profit dans un montage en sommation de vitesse ou deux moteurs asynchrones en parallèle permettraient au système d’atteindre des vitesses inaccessibles avec des moteurs à courant continu et brushless équivalents. 2.1.5 - Comparaison qualitative des servomoteurs étudiés Le tableau suivant résume les analyses des avantages et des inconvénients du moteur à courant continu à aimants permanents, du moteur synchrone à aimants permanents, du moteur couple et du moteur asynchrones réalisées dans les sections précédentes. La présentation des avantages et inconvénients des différents moteurs considérer permet de les comparer rapidement et facilement en fonction des demandes et des contraintes d’une application donnée. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 44/134 45/134 SERVOMOTEURS à courant continu à aimants permanents synchrone à aimants permanents fem sinsoïdale fem trapézoïdale vitesse peu atteindre de hautes vitesses, limité par la limite en commutation peu atteindre de très hautes vitesses des balais peut atteindre de très hautes vitesses Possibilité de défluxage non : en aimant permanent oui : en excitation séparée (stator bobiné) non normalement non, sauf si structure particulière du rotor couple caractéristique de couple (quasi) constante avec la vitesse et fort couple disponible en mode instantané, limité par la commutation caractéristique de couple (quasi) constante avec la caractéristique de couple (quasi) constante avec la vitesse et fort couple disponible en régime transitoire vitesse et fort couple disponible en régime transitoire efficacité moyenne en raison de la chute de tension et de la friction au niveau élevée des balais refroidissement difficultés liées à l'échauffement électrique situé dans le rotor pulsation de couple peut être très faible selon le moteur enveloppe géométrique encombrante en raison de la présence des balais et de difficutés de compacte refroidissement poids lourds inertie tournante typiquement élevée, faible inertie disponible pour applications inertielles temps d'accélération complexité de control asynchrone moteur couple fonctionnement limité aux basses vitesses _ peut atteindre de hautes vitesses en bénéficiant d'une possibilité de defluxage facile oui couple au démarrage fortement fonction de l'électronique et de la commande de pilotage élevée élevée (à basses vitesses) moyenne car nécessite de magnétiser la machine facilité par un échauffement électrique situé dans le stator facilité par un échauffement électrique situé dans le stator facilité par un échauffement électrique situé dans le stator facilité par un échauffement électrique essentiellement situé dans le stator, mains moins bon que pour les machines synchrones à cause du courant rotorique élevée faible faible grâce au grand nombre de pôles faible compacte compacte en forme d'anneau (larges diamètres intérieur et extérieur, courte longueur) compacte, mais moins que les machines synchrones faible faible faible moyenne faible, car l'utilisation d'aimants permanents permet un diamètre de rotor réduit (forte concentration de flux) faible, car l'utilisation d'aimants permanents permet un diamètre de rotor réduit (forte concentration de flux) faible, rotor avec un grand diamètre mais creux moyenne élevé faible faible faible moyenne très simple simple complexe complexe très complexe, nécessité d'un controle vectoriel à effet hall capteur sinusoïdale faible bruits et vibrations significatif en hautes vitesses à cause des balais faible faible dépend de la forme de la fem (trapézoïdale ou sinusoïdale) faible maintenance fréquente en raison de la présence des balais (1000h) peu fréquente peu fréquente peu fréquente prix coût moyen élevé en raison de l'utilisation d'aimants dits terre rare élevé en raison de l'utilisation d'aimants dits terre rare élevé en raison de l'utilisation d'aimants dits terre rare autre perturbations électromagnétiques dues à l'ensemble balais collecteur risque de démagnétization du rotor en cas de courant risque de démagnétization du rotor en cas de courant risque de démagnétization du rotor en cas de excessif excessif courant excessif _ peu fréquente et facilitée par la conception simple du moteur faible coût _ risque de démagnétisation du stator en cas de courant excessif Comparaison qualitative du moteur à courant continu à aimants permanents, du moteur synchrone aimants permanents, du moteur couple et du moteur asynchrone. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse Capteur supp. indispensable 11/04/08 Très forte capacité de couple (à basse vitesse) 2.1.6 - Méthodes de dimensionnement en puissance du moteur Le dimensionnement du moteur d’un servomécanisme donné peut être réalisé dans une logique d’intégration ou de conception. La logique d’intégration fait référence à un développement du servomécanisme basé sur des composants pris sur l’étagère et se rapprochant le plus possible des performances préalablement définies. Cette solution est particulièrement adaptée pour la production en petite série. La logique de conception consiste à concevoir les composants pour qu’ils atteignent les performances préalablement définies. Cette solution permet d’optimiser les composants pour l’application, est réservée la plus-part du temps aux applications produites en grande série, afin de rentabiliser le coût de développement et de fabrication des composants. L’approche de conception du système basée sur la logique d’intégration est la plus répandue des deux approches proposées. L’ensemble de la littérature sur le sujet s’accorde sur la démarche suivante : Dans un premier temps, les performances de fonctionnement requises sont extraites du profil de mission donné. Dans un deuxième temps, tous les moteurs incapables de fournir les performances requises sont éliminés. Finalement, des critères d’optimisations permettent au concepteur du mécanisme de définir le moteur ayant le meilleur potentiel pour l’application. Les deux premières étapes sont largement communes aux différents auteurs, la dernière dépend de l’application et du point de vue du développeur. Chaque auteur propose ses propres critères. Les plus remarquables et répandus d’entre-deux sont discutés à la fin de cette section. Etant donné la complexité du développement, le nombre de paramètres pris en compte au début du processus est très limité. Le nombre de paramètres est augmenté avec le nombre de boucle d’itérations, qui permettent d’affiner la sélection du moteur. L’affinement de l’étude peut amener à rejeter la solution sélectionnée et oblige à recommencer le cycle de développement en prenant en compte cette information supplémentaire. Il s’agit dans ce cas d’une méthode erreur essais et qui par conséquent n’assure pas de converger vers la solution la plus optimale. L’approche de conception consiste à calculer les caractéristiques physiques optimales des différents composants du mécanisme afin de satisfaire au mieux les critères de contraintes, tel que les performances issues du profil de mission, et d’optimisation définis pour l’application. Cette approche requiert des équations liant les principales caractéristiques C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 46/134 physiques (ex. couple, vitesse, inertie, raideur, poids, efficacité, etc.) des différentes technologies des composants du mécanisme. Le développement de cette approche est l’objet de cette étude et sera traitée plus en détails plus tard dans ce document. Pour ces deux approches, il faut établir des critères de contraintes et d’optimisation. Typiquement, les critères de contraintes considérés en préconception sont tout d’abord les performances requises par le profil de mission. Idéalement, le profil de mission est donné sous la forme d’une information de la position de la charge et des efforts extérieurs en fonction du temps. Les critères d’optimisation peuvent être très variés et dépendent fortement de l’application et de son environnement (coût, poids, enveloppe géométrique, thermique, économie d’énergie, etc.). 2.1.6.1 - Pré-dimensionnement en puissance en logique d’intégration 2.1.6.1.1 - Analyse du profil de mission La première étape de pré-dimensionnement du moteur d’un mécanisme donné est l’analyse du profil de mission. Le profil de mission renseigne sur les performances statiques et transitoires demandées au mécanisme. Dans la plus-part des cas, on suppose dans un premier temps que les éléments de la transmission sont considérés comme étant idéaux, c'està-dire sans perte, ni inertie, ni raideur. Cette hypothèse permet d’extraire du profil la vitesse, le couple maximum et continu au moteur en fonction du rapport de transmission du mécanisme. alimentation en puissance électrique commandée Θ (rad) C (Nm) Moteur électrique effort extérieur réducteur Rapport de transmission = k charge rendement = 100% Inertie = 0 kg.m² Figure 20 - Schéma du mécanisme simplifié utilisé pour la première étape du prédimensionnement La Figure 20 montre le schéma du mécanisme simplifié tel qu’il est considéré au début du processus de dimensionnement en puissance. Pour cela on considère un simple mécanisme d’orientation angulaire. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 47/134 Θ(rad) C(Nm) 0 0 t(s) t(s) Figure 21 - exemple d’un profil de mission (sans grandeurs) pour une charge rotative purement inertielle La Figure 21 illustre le profil de mission en utilisant l’exemple (sans grandeurs) d’un mécanisme d’orientation angulaire d’une charge purement inertielle (sans efforts extérieures). Ce profil se réfère au mécanisme simplifié représenté dans la Figure 20. La vitesse maximale et le couple maximum au moteur définissent les performances transitoires du moteur, dans le cas d’un mécanisme simplifié ces caractéristiques se calculent en fonction du rapport de transmission et s’expriment par les équations suivantes : ω équivalente, max = k. max (ωcharge(t )) Cext + Jcharge.θ&&charge Céquivalent e, max = max k Avec : ωéquivalente,max (rad/s) et Céquivalente,max (Nm) respectivement la vitesse et le couple maximum exprimés au moteur, ωcharge (rad/s) la vitesse angulaire de la charge le long du profil de mission, k le rapport de transmission du réducteur (mécanisme), t le temps, Cext (Nm) représente le couple extérieur (ici nul), Jcharge (kg.m²) l’inertie de la charge, && charge (rad/s²) l’accélération angulaire de la charge obtenu par une double dérivation θ de la position en fonction du temps. La vitesse continue et le couple continu ou thermique définissent les performances continues du mécanisme. La vitesse continue est la valeur moyenne de la vitesse angulaire sur la durée du profil de mission. Cette valeur sert surtout au dimensionnement des éléments de transmission mécanique. Le dimensionnement du moteur en régime continu ou permanent est définit par le couple continu ou thermique. La plupart des méthodes proposées dans la littérature sur ce sujet supposent que les durées d’accélérations du moteur sont très courtes devant sa constante de temps thermique, ce qui permet d’exprimer le couple thermique par la moyenne de la valeur efficace du couple sur la durée du profil de mission. La valeur efficace C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 48/134 du couple fait référence au fait que l’échauffement du moteur résulte majoritairement des pertes Joule dans le bobinage d’excitation (RI²). Ainsi : Céquivalent , th 2 T 1 Cext (t ) + Jcharge.θ&&charge(t ) .dt = T ∫0 k Avec : Cmoteur, thermique le couple continu ou couple thermique exprimé au moteur ; T la durée total du profil de mission. Une fois les caractéristiques de performance transitoires et continues (ou permanentes) au moteur obtenues, il est possible de procéder à l’élimination des moteurs ne pouvant pas remplirent ces conditions. 2.1.6.1.2 - Présélection de moteurs candidats Les caractéristiques de performances transitoires et continues permettent de sélectionner un premier jeu de moteurs parmi une base de données de moteurs candidats. Un moteur est apte s’il valide les conditions suivantes : ωmoteur, max ≥ ωéquivalente, max Cmoteur, max ≥ Céquivalent e, max Cmoteur,th ≥ Céquivalent , th La Figure 22 illustre partiellement (seulement les performances transitoires) le processus de sélection des moteurs aptes en représentant dans un plan couple, vitesse maximum les moteurs et la zone de performances requises. La limite minimum des performances requises apparait comme une courbe iso-puissance, les points de cette courbe (ωéquivalente,max ; Céquivalente,max) sont obtenues en faisant varier le rapport de transmission du mécanisme. C(Nm) M4 courbe des performances requises Zone d’aptitude moteur M1 M3 M2 0 ω(rad/s) Figure 22 - Exemple de moteurs candidats (base de données) et de la zone de performances (transitoires) requises d’une application donnée. Dans l’exemple de la Figure 22, les moteurs aptes en performances transitoires, sont les moteurs M1, M3 et M4. Le graphique utilisé permet aussi de visualiser les marges de couple et de vitesse des différents moteurs par rapport aux performances requises. Les marges C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 49/134 de vitesse et de couple apparaissent respectivement dans la distance verticale (ordonné) et horizontale (abscisse) entre le point représentant le moteur et la courbe des performances requises. On peut lire que le moteur M1 et M3 sont aptes mais avec de faibles marges et risquent d’être insatisfaisant lorsque les caractéristiques du mécanisme seront plus détaillées, le moteur M4 est lui aussi apte et avec de très grandes marges et semble surdimensionné pour l’application donnée. Cette première étape à permit dans l’exemple choisi d’éliminer un moteur (M2). L’étude doit être plus détaillée pour pouvoir notamment confirmer ou non l’aptitude des moteurs ayant de faibles marges de vitesse et de couple. 2.1.6.1.3 - Sélection de moteurs candidats Les calculs précédents des performances requises sont très réducteurs comme l’illustre la représentation schématique du mécanisme équivalent (cf. Figure 20). Par exemple, ces calculs ne prennent pas en compte l’inertie du rotor du moteur électrique du mécanisme ni le rendement direct des éléments de transmission. En effet, ces éléments ne sont pas encore définis et leurs caractéristiques ne sont donc pas connues. L’expérience montre que l’inertie du moteur peut être une composante majeure du couple (transitoire et continu) que doit fournir le moteur, particulièrement dans le cas des applications avec de fortes accélérations de charge. L’information d’inertie du rotor des moteurs candidats est disponible pour chacun des moteurs dans la base de données. La seconde partie du processus de sélection des moteurs apte inclue donc l’inertie du rotor dans les calculs de vérification de l’aptitude des différents moteurs préalablement validés. Avec l’inertie du rotor, l’expression de la vitesse maximum du mécanisme exprimée au moteur reste inchangée, les autres performances (couple transitoire et thermique) deviennent : Cext + Jcharge.θ&&charge Céquivalente, max = max + Jrotor.k.θ&&charge k 2 Céquivalent , th T 1 Cext + Jcharge .θ&& = + Jrotor.k.θ&& .dt ∫ T 0 k Dans STRAE[98], H. J. Van de Straete, J. De Schutter, P. Degezelle et R. Belmans définissent une méthode permettant de représenter dans un même plan couple vitesse les moteurs candidats avec les performances requises par l’application en prenant en compte l’inertie du rotor propre à chaque moteur. L’obstacle posé par le fait que le couple dépende en partie de l’inertie du moteur est surmonté en normalisant le couple et la vitesse requis avec cette dernière. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 50/134 Les caractéristiques de la transmission mécanique et des performances normalisées par l’inertie du rotor des moteurs candidats s’obtiennent de la façon suivante : Soit k* la valeur normalisée du rapport de transmission : k * = Jmoteur .k On en déduit C* le couple moteur normalisé : C moteur * = C ext + J moteur .θ&&charge Jmoteur + J moteur . k* k * && .θ charge J moteur C + J moteur .θ&&charge Cmoteur* = ext + k * .θ&&charge . Jmoteur = Cmoteur . Jmoteur k* D’où : Cmoteur , max * = Cmoteur , max Et : C moteur, th * = C moteur, th Jmoteur J moteur De la même façon on a : ω * = ωcharge . moteur k* = ωmoteur Jmoteur Jmoteur D’où : ω moteur , max * = ωmoteur , max . Jmoteur La Figure 23 reprend l’exemple de la Figure 22 en utilisant la méthode précédente pour inclure l’inertie du rotor de chaque moteur candidat. La courbe des performances requises décroit dans un premier temps, puis passe par un minimum et croît. Cette évolution s’explique par l’influence de l’inertie du rotor sur le couple d’accélération à fournir. Dans un premier temps la réduction du rapport de transmission permet de réduire le couple demandé au moteur tout en augmentant sa vitesse de rotation. Pour un rapport de transmission donné, l’influence du couple d’accélération créé par le rotor du moteur prend le dessus sur le couple provenant de la charge. Or le couple d’accélération croit avec le rapport de réduction, ce qui explique le nouveau tracé de la courbe de performances requises. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 51/134 C*(Nm) M4* courbe des performances requises M1* Zone d’aptitude moteur M3* M2* 0 ω*(rad/s) Figure 23 - Moteurs candidats et zone de performances (transitoires) requises d’une application donnée, avec prise en compte de l’inertie du rotor de chaque moteur. Dans l’exemple choisi, la prise en compte de l’inertie du rotor des moteurs candidats permet d’écarter le moteur M1, qui se retrouve en dehors de la zone d’aptitude. Il ne reste plus que M3 et M4 comme moteurs candidats à l’application. M3 est apte car il peut fournir une vitesse supérieure à celle demandée. Une fois la sélection des éléments de transmission faite, plus tard dans le processus de préconception du mécanisme, il sera possible de considérer d’autres aspects comme le rendement de la transmission pour affiner les caractéristiques des performances requises et moteur et probablement éliminer des solutions ayant déjà à ce stade du développement de faibles marges de vitesse et de couple. Il est aussi possible d’anticiper et de prendre des marges sur les performances requises par la charge. Ces marges sont basées sur l’expérience et fixées par le concepteur. Il est bien sûr possible de ne considérer que la deuxième partie du processus de sélection de moteurs. La première n’ayant pour but que d’alléger la deuxième étape en réduisant le nombre de moteurs à considérer. La présélection se révèle particulièrement utile quand le processus n’est pas automatisé. 2.1.6.1.4 - Choix du rapport de transmission k du mécanisme La première étape dans la caractérisation des éléments de transmission du mécanisme est la définition du rapport de transmission k. k peut être choisi de façon à optimiser le fonctionnement du mécanisme selon des critères donnés. K peut ainsi être défini pour permettre de minimiser les pertes Joule (aspect thermique), de minimiser le poids de l’électronique de puissance (minimisation de la puissance transitoire maximale) ou du moteur électrique (minimisation du couple transitoire maximal), de faciliter le développement du contrôleur (ex. réduction des effets de résonance) ou ses performances (ex. optimisation de la bande passante), etc. Les aspects de commande (résonance, bande passante, etc.) sont traités dans une section suivante. Cette section se concentre sur les aspects physiques (poids, volume, etc.) et C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 52/134 énergétiques (thermique, rendement, etc.). Pour ce faire, quelques exemples de méthode de choix de rapport de transmission k issus de la littérature sur le sujet sont présentés et discutés. 2.1.6.1.5 - Constante d’accélération théorique et taux de montée en puissance Dans LACR[94], G. Lacroux discute les critères de qualité des moteurs classiquement utilisés dans la conception des systèmes électromécaniques. Il discute ainsi la constante d’accélération théorique et le taux de montée en puissance: L’accélération initiale théorique du moteur est l’accélération créée par le couple maximum transitoire sur le moteur supposé sans charge, c’est le rapport entre le couple et le moment d’inertie propre du moteur : Cp dω = dt J rotor Comme il à déjà été fait mention dans la section 2.1.4.1, l’utilisation de la constante d’accélération ou accélération initial théorique du moteur est très critique, notamment car ce critère ne prend pas en compte l’inertie ramenée au moteur, ni le rapport de transmission du mécanisme. Ce critère équivaut, dans le cas de moteurs avec le même couple transitoire maximum, à comparer l’inertie des rotors. Or dans une gamme homogène de machines de tailles croissantes, le moment d’inertie croît plus rapidement que le couple de définition et, par conséquent, ce critère évolue avec les dimensions des machines. Le moteur paraît d’autant plus performant que sa taille est réduite. Le taux de monté en puissance à été développé pour répondre aux faiblesses du critère de constante d’accélération théorique initiale du moteur. Il représente l’accroissement initial de puissance : Ps = C p . dω dt Ps = C p ² J rotor Avec : Ps la constante de montée en puissance [Nm/s²] ou [kW/s], Cp le couple maximum transitoire du moteur [Nm], ω la vitesse angulaire du rotor [rad/s], Jrotor l’inertie du rotor [kgm²]. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 53/134 Contrairement à l’accélération initiale ce critère tend à croître avec le couple maximum transitoire, ce qui le rend plus fiable. Cependant, ce critère ne prend toujours pas en compte l’inertie des autres éléments du mécanisme, ce qui limite sa validité aux profils de mission ou l’aspect inertiel reste mineur. De plus, comme il a aussi déjà été fait mention dans la section 2.1.4.1, ce critère aurait plus de sens en tant que contrainte. En effet, l’accélération maximale demandée par le profil de mission au mécanisme doit être atteinte par le mécanisme, mais il est inutile de poussée cette valeur au-delà de ce qui est demandé au système. 2.1.6.1.6 - Minimisation de la dissipation thermique du moteur Dans KIM[89], S. W. Kim et J. S. Park proposent une méthode assistée par ordinateur de sélection de moteur à courant continu de servomécanisme en optimisant le rapport de transmission du mécanisme pour minimiser la dissipation thermique dissipée par le moteur. Les auteurs considèrent que les pertes Joule sont les pertes dominantes dans le moteur et qu’elles sont par conséquent directement liées au rendement du moteur. Afin de maximiser le rendement du moteur, l’auteur propose de minimiser ces pertes. La démarche proposée consiste à exprimer la dissipation thermique du moteur en fonction de ses caractéristiques (résistances électriques, inertie rotor, constante de couple, etc.), de celles de la charge et du profil de mission (inertie de charge, vitesse angulaire, accélération, etc.) et de rapport de transmission. Puis la dissipation thermique est dérivée par le rapport de réduction, l’égalisation à zéro de l’expression obtenue permet d’identifier le rapport de réduction conduisant à la plus faible dissipation thermique du moteur. Les moteurs candidats sont préalablement classer par ordre croissant de constante d’accélération et le premier moteur capable de tenir les contraintes de performance du profil de mission avec le rapport de transmission minimisant ces pertes thermique est identifié comme étant le moteur optimal. Cette méthode se limite à l’optimisation de l’efficacité au niveau du moteur, il serait intéressant d’optimiser au niveau système. L’aspect pluridisciplinaire apparait par la combinaison d’un critère de contrainte énergétique, la minimisation des pertes thermiques dans le moteur, et d’un critère d’optimisation dynamique, la constante d’accélération du moteur. Cependant, la constante d’accélération ne renseigne que sur la capacité du moteur à accélérer à vide. Il serait intéressant, par exemple, d’y intégrer l’impact de l’inertie équivalente de la charge sur les capacités d’accélération du moteur. De plus ce critère n’a de sens que s’il permet d’assurer que le mécanisme peut atteindre les performances dynamiques spécifiées dans le profil de mission. Il serait donc plus judicieux de traduire les performances dynamiques requises par le profil de mission et de les transformées en critère de contrainte. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 54/134 2.1.6.1.7 - Minimisation du coût du variateur Dans STRAE[99], H. J. Van de Straete, J. De Schutter, P. Degezelle et R. Belmans proposent de minimiser la taille du variateur du système. Le coût global du système étant souvent majoré par le coût du variateur, minimiser la taille et par là le coût de ce dernier permettrait de minimiser le coût du système. Le variateur est dimensionné par la puissance maximale qui le traverse. La tension du réseau étant la plus-part du temps fixée par l’environnement de l’application, réduire la taille et le coût du variateur revient donc à minimiser le courant maximum qui le traverse. La méthode proposée consiste dans un premier temps à sélectionner parmi une base de données les moteurs aptes à tenir les performances requises par le profil de mission en prenant en compte l’inertie du rotor. Chaque moteur validé est capable tenir les performances requise dans une plage de rapports de transmissions du mécanisme donnée. Le rapport de transmission dans cette plage minimisant le courant maximal traversant le moteur et donc le variateur est attribué au moteur. Le calcul du courant maximum traversant le moteur est basé sur la proportionnalité entre le courant et le couple de sortie existant dans les moteurs à courant continu et synchrones à aimants permanents. Pour les moteurs à induction une relation plus complexe est développée. Il n’est pas utile ici de développer ce dernier point. Le courant maximum traversant le moteur est exprimé en fonction des caractéristiques physiques du moteur, des caractéristiques de performances requises par le profil de mission et le rapport de transmission. Puis le courant maximum est dérivé par le rapport de transmission du mécanisme. L’égalisation à zéro de l’expression obtenue donne le rapport de transmission minimisant le courant maximum dans le moteur et donc la taille et le coût du variateur. Cette approche permet de prendre en compte l’aspect multidisciplinaire du développement des servomécanismes en combinant des critères de contraintes de performances et un critère d’optimisation économique (minimisation du coût d’achat du système). Cependant, pour ce faire les auteurs supposent que le coût du système est la pluspart du temps majoré par le coût du variateur. Il faut donc être sûr que cela est vrai pour l’application ciblée avant d’utiliser cette méthode. Les auteurs ne proposent pas de converger vers une solution optimale par ce critère d’optimisation. Il serait ainsi intéressant de combiner ce critère économique avec des critères d’optimisation énergétiques, de la commande, de poids (etc.) selon l’application. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 55/134 2.1.6.1.8 - Minimisation du couple continu, de la puissance maximum, de l’énergie consommée Dans ROOS[05], F. Roos, H. Johansson, J. Wikander proposent une méthode consistant après l’élimination des moteurs candidats inaptes à tenir les performances requises à comparer les moteurs restant dans les plans couple moteur-rapport de transmission, puissance maximum-rapport de transmission, énergie consommée-rapport de transmission. Les auteurs proposent au développeur de considérer ces différents critères pour sélectionner le meilleur moteur pour l’application, puis de choisir le meilleur rapport de transmission en argumentant sur l’intérêt de minimiser ces critères. Les auteurs mettent en avant le fait que pour un moteur donné, minimiser le couple continu (efficace) demandé revient à maximiser la marge de couple du moteur et donc sa capacité d’accélération, ainsi qu’à minimiser le courant le traversant. Il serait intéressant d’étudier de plus près le rapport entre la minimisation du couple continu et celle des pertes thermiques dominées par les pertes Joule (RI²) et donc la valeur du courant traversant le moteur. Les auteurs proposent aussi de minimiser la puissance crête de l’actionneur afin de minimiser la taille et le donc le coût du variateur. Considérant que la tension du réseau est habituellement fixée par l’environnement de l’application, minimiser la puissance crête revient à minimiser le courant maximum traversant le moteur. Pour un moteur donné (et un bobinage d’excitation donné) cela revient à minimiser le couple de sortie du moteur. Cependant, dans une logique d’intégration des composants du mécanisme, la combinaison moteur-rapport de transformation permettant de minimiser le couple moteur n’est pas forcément la solution permettant de minimiser le courant, et ce à cause de l’influence du bobinage du moteur. Finalement, les auteurs proposent de considérer l’efficacité du système en comparant l’énergie consommée minimum pour le profil de mission donné et pour chaque moteur candidat. Le calcul de l’énergie consommée est basé sur les hypothèses suivantes : (i) l’énergie de freinage n’ai ni récupérée, ni stockée mais dissipée thermiquement dans une résistance de décharge ; (ii) les pertes dominantes sont les pertes Joule, les pertes fer et de friction sont négligées ; (iii) les pertes dans les éléments de transmission mécanique sont représentées par un rendement constant. Les auteurs comparent leur méthode de minimisation du couple continu avec la règle de correspondance d’inertie, qui dit que le rapport de transmission idéal est donné par la racine carrée du rapport de l’inertie de la charge équivalente sur celle du moteur : k optimal = J ch arg e J moteur C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 56/134 La comparaison est faite sur deux types de profil de mission différents. Le premier profil est lié à une charge purement inertielle. Le deuxième est lié à une charge combinée, c'est-à-dire avec une charge inertielle et des efforts extérieurs dépendants du temps. Les auteurs concluent sur une relative robustesse du critère de correspondance d’inertie, en tout cas pour les profils de mission choisis. Il est intéressant de rappelé que le critère de correspondance d’inertie est issu du calcul de minimisation du couple moteur en ne prenant en compte que l’inertie du rotor et celle de la charge et en négligeant les efforts extérieurs. Ce qui revient à considéré un profil de mission purement inertiel pour une transmission idéale. Les résultats obtenus par les auteurs s’expliquent donc par le fait que les profils de mission considérés sont soit purement inertiel soit à large dominante inertielle. 2.1.6.1.9 - Bilan Les critères d’optimisation classiquement utilisés pour choisir le rapport de transmission du mécanisme sont la constante d’accélération théorique et le taux de montée en puissance. Le premier désavantage de ces critères est qu’ils ne considèrent que le moteur isolément du mécanisme associé. Or le mécanisme de transmission peut avoir un impact important sur les performances demandées au moteur. Une autre critique importante sur ces critères est qu’ils donnent une idée des performances dynamiques du moteur, mais que ces performances n’ont pas d’intérêt au-delà de ce qui est requis par le profil de mission, il serait donc plus judicieux de les utiliser en critère de contrainte. D’autres critères d’optimisation ont été développés dans la littérature sur le développement des actionneurs électromécaniques, comme le critère minimisation de la dissipation thermique du moteur, le critère de minimisation du coût du variateur et de minimisation du couple continu, de la puissance maximum, de l’énergie consommée, etc. Ces critères ont pour but de prendre en compte l’aspect multidisciplinaire du développement d’un actionneur électromécanique et cherche ainsi à couvrir les différents objectifs que peut avoir l’optimisation d’une application donnée. La faiblesse de la plus-part de ces critères vient des raccourcis utilisés pour les développer. Par exemple, dans STRAE[99] les auteurs supposent que le coût du variateur majore le prix du système. Il serait intéressant de vérifier la pertinence de cette hypothèse avant d’appliquer la méthode proposée à une application donnée. Autre exemple, dans KIM[89] les auteurs cherchent à minimiser les pertes Joule du moteur pour optimiser l’efficacité de l’actionneur. Il serait intéressant de regarder si les pertes dans le variateur ne sont pas un aspect critique de l’efficacité du système. Le tableau ci-dessous résume les différents critères de contrainte et d’optimisations considérés par les auteurs cités dans cette étude. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 57/134 Références KIM[99] STRAE[99] ROOS[05] Critères de contrainte Cmoteur, eff Cmoteur, max ωmoteur, max Cmoteur, eff* Cmoteur, max* ωmoteur, max* Cmoteur, eff Cmoteur, max ωmoteur, max Critères d’optimisation 1. Maximiser constante d’accélération. 2. Maximiser rendement ↔ minimiser la dissipation thermique du moteur. Minimiser coût du variateur (système) ↔ minimiser Cmoteur, max. Minimiser Cmoteur, eff, puissance maximum, énergie consommée. Exemples de critères de contraintes et d’optimisation considérés par différents auteurs. En général, l’optimisation d’un système d’actionnement électromécanique embarqué concerne les aspects suivants : Masse totale, coût total d’achat, rendement global, consommation d’énergie, dissipation thermique, fiabilité, et précision et stabilité du contrôle. Le développement de l’outil d’aide à la conception d’actionneurs électromécaniques devrait inclure ces différents aspects. Par exemple, le coût du système pourrait être calculé à partir du coût du moteur lié à son couple efficace et au coût du variateur lié à la puissance crête qu’il doit fournir. Le rendement du système pourrait être déduit de l’énergie totale consommée et des pertes apparaissant dans le moteur (pertes Joule) et dans les éléments de réduction (valeur du rendement direct). Le rendement pourrait ainsi être optimisé en minimisant les pertes. Un autre aspect majeur du développement d’actionneurs électromécanique est le contrôle du système. Le contrôle du système doit pouvoir rester le plus simple possible et permettre au système d’atteindre les performances dynamiques et de précision requises par l’application. 2.1.6.1.10 - Faisabilité des solutions avec transmission semi-idéale Une fois le rapport de transmission optimal identifié, il est possible de sélectionner le réducteur ou les éléments du mécanisme. Le rendement et l’inertie réelle de la transmission obtenue peuvent ainsi être pris en compte dans la vérification de la capacité du mécanisme obtenu à tenir les performances requises. La transmission considérée est alors une transmission semi-idéale avec laquelle les conditions de fonctionnement deviennent : Cext + (Jcharge + Jtransmission).θ&& Céquivalent, max = max + Jrotor.k.θ&&charge k.ηtransmission Céquivalent,th 2 1 Cext + (Jcharge + Jtransmission).θ&& & & = + Jrotor.k.θcharge .dt T ∫ k.ηtransmission Avec ηtransmission le rendement du mécanisme de transmission. La vitesse maximum du mécanisme n’est pas dépendante du rendement de la transmission. Si les conditions de fonctionnement sont validées alors la phase de prédimensionnement est terminée et la conception du système peut passer en phase de dimensionnement des différents composants identifiés. Si les conditions de fonctionnement ne C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 58/134 sont pas validées, alors le développement recommence à la phase de choix du moteur ou du réducteur (rapport de transmission inclue) en prenant en compte des marges sur les aspects qui ont invalidé les premiers choix. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 59/134 Profil de mission Θ(rad) 0 t(s) C(Nm) Analyse du profil de mission Conditions de fonctionnement au moteur : • vitesse max • couple transitoire max • couple efficace 0 t(s) Base de données moteurs Caractéristiques propres du moteur : • vitesse max • couple transitoire max • couple continu max Présélection du moteur Sans tenir compte de l’inertie du rotor : C(Nm) M4 courbe des performances requises Zone d’aptitude moteur M1 M3 M2 0 ω(rad/s) Sélection du moteur Incluant les effets de l’inertie du rotor : C*(Nm) M4* courbe des performances requises Zone d’aptitude moteur M1* M3* M2* 0 ω*(rad/s) Choix du rapport de transmission Critères d’optimisation : • masse totale • coût d’achat total • rendement global • consommation d’énergie • dissipation thermique • précision et robustesse du contrôle Base de données réducteurs Caractéristiques propres du réducteur : • vitesse transitoire max • couple transitoire max • vitesse continu max • couple continu max • rendement Validation Le mécanisme obtenu est-il capable d’atteindre les performances requises dans le cas d’une transmission semiidéale (rendement ηtransmission)? NON OUI PHASE DE DIMENSIONNEMENT Figure 24 - Bloc-diagramme du processus de pré-dimensionnement de systèmes d’actionnement électromécaniques. La Figure 24, ci-dessus, illustre le processus de dimensionnement décrit dans cette section sous la forme d’un bloc-diagramme. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 60/134 2.1.7 - Le problème de résonance La résonance mécanique est un des problèmes majeurs à prendre en compte lors du développement d’un actionneur. Dans un système électromécanique, le phénomène de résonance à lieu la plupart du temps entre le moteur et la charge. Il peut aussi y avoir résonance entre le moteur et la boucle de retour du système de contrôle. La charge elle-même peut entrer en résonance, puisqu’elle peut elle-même être représentée sous la forme de multiples inerties connectées entres elles par des couplages plus ou moins raides. Enfin, il est possible d’avoir une résonance entre le moteur et sa structure d’assemblage. Cette section traite du cas le plus répandu, c'est-à-dire de la résonance entre le moteur et la charge. 2.1.7.1 - Modèle simplifié d’un électromécanisme libre avec le capteur de position sur l’arbre de sortie du moteur Un électromécanisme classique est constitué d’un moteur, d’éléments de transmission mécaniques et d’une charge. Pour étudier la résonance, ces composants peuvent être représentés par des inerties et des raideurs associées. La Figure 25 montre un modèle simplifié d’un mécanisme électromécanique en intégrant l’inertie et les raideurs des éléments de transmission dans la charge, et en représentant la raideur du moteur et de la charge par une raideur unique. Afin de simplifier cette étude, le mécanisme d’actionnement est supposé libre de tout effort extérieur. θm, ωm, αm Kcv θc, ωc, αc Cm Jm Ks moteur Jc charge Figure 25 - Modèle simplifié d’un système d’actionnement électromécanique sans efforts extérieurs. Dans la Figure 25 : Cm [Nm] représente le couple de sortie du moteur ; Jm et Jc représentent respectivement l’inertie du moteur et de la charge ; θm [rad], ωm [rad/s], αm [rad/s²], θc [rad], ωc [rad/s], αc [rad/s²] représentent respectivement la position, la vitesse et l’accélération de l’axe du moteur et de la charge ; Ks [ Nm/rad] et Kcv [ Nm.s/rad] représentent respectivement la raideur et les frottements visqueux du moteur, des éléments de transmission du mécanisme et de la charge. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 61/134 Les équations suivantes décrivent les positions angulaires de la charge (θc) et du moteur (θm) en fonction du couple moteur (Cm) et du temps (t). Position angulaire de l’arbre de sortie du moteur [rad] : θ m = ∫∫ Cm ' 2 .dt Jm Avec Cm’ [Nm] le couple résultant sur le rotor : Cm ' = Cm − Cs − Ccv Avec Ccv et Cs respectivement le couple provoqué par la torsion du ressort et le couple issu des frottements visqueux du mécanisme. Cs = (θ m − θ c ) ⋅ K s Ccv = (ωm − ωc ) ⋅ K cv Position angulaire de l’axe de la charge [rad] : θ c = ∫∫ Cc ' 2 .dt Jc Avec Cc’ [Nm] le couple résultant sur la charge : Cc ' = Cs + Ccv Ces équations sont utilisées pour réaliser le modèle bloc-diagramme du système représenté dans la Figure 26, ci-dessous. Cm + Cm ' 1 Jm − αm Cs + + Cc ' Ccv 1 Jc αc 1 s ωm 1 θm s + Ks − + K cv − 1 ωc s 1 θc s Figure 26 - Bloc-diagramme du modèle simplifié d’un système d’actionnement électromécanique sans efforts extérieurs. Le couple d’amortissement visqueux Ccv joue un important rôle de stabilisation du mécanisme. Cependant, ce terme est généralement faible, car les matériaux le plus souvent utilisés dans les transmissions électromécaniques, en grande partie métalliques, créent peu de frottement visqueux. D’autres efforts créent du frottement visqueux, il s’agit des frottements apparaissant essentiellement dans les roulements entre le moteur et son support et entre la charge et son support. Ces termes ont généralement un effet très réduit sur la résonance et sont négligés dans cette étude. De la même façon les frottements statiques (de démarrage) et les frottements secs sont négligés. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 62/134 2.1.7.2 - Equations de résonance A partir des équations ou du bloc-diagramme de la Figure 26, il est possible de calculer la réponse du système dans le cas d’un capteur de position de boucle de retour placé sur l’axe de sortie du moteur : 2 1 ⋅ + ⋅ + J s K s K c cv s = Cm (s ) (Jm + Jc ) ⋅ s 2 Jm ⋅ Jc ⋅ s 2 + K ⋅ s + K cv s J +J c m θ m (s ) Cette équation met en évidence deux aspects de la réponse du système. Le terme de gauche (1/((Jm+Jc).s²)) représente la partie non-résonnante du système. Le terme de droite (entre les grandes parenthèses) représente la partie résonante. Pour un signal d’entrée avec une fréquence réduite, s est petit et le terme représentant la résonance s’approche de 1. Pour des fréquences plus élevées ce terme est définit par les caractéristiques de son dénominateur et de son numérateur. En général, le coefficient de frottement visqueux est petit et le dénominateur et numérateur du terme de résonance agissent comme des filtres du deuxième ordre avec un faible amortissement. La fréquence pour laquelle le gain d’amplification du terme de résonance est minimal est la fréquence d’antirésonance FAR [rad/s]. Elle est atteinte pour la valeur minimum du numérateur : FAR = Ks Jc L’équation montre que la fréquence d’antirésonance est la fréquence naturelle d’oscillation du sous-système charge-ressort (raideur équivalente) et est indépendante de l’inertie du moteur. A cette fréquence le moteur vibre peu, mais la charge est soumise à de très fortes oscillations. La fréquence pour laquelle le gain d’amplification du terme de résonance est maximal est la fréquence de résonance FR [rad/s]. Elle est atteinte pour la valeur minimum du dénominateur : FR = K s ⋅ ( Jc + J m ) Jc ⋅ Jm A la fréquence de résonance, le mécanisme oppose très peu de résistance au mouvement d’oscillation. Ce phénomène revient à considérer que l’inertie totale du système devient très petite entraînant un très fort accroissement du gain. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 63/134 2.1.7.3 - Capteur de position sur l’axe de la charge A partir des équations ou du bloc-diagramme de la Figure 26, il est aussi possible d’obtenir la réponse du système dans le cas d’un capteur de position de boucle de retour placé sur l’axe de la charge : K cv ⋅ s + K s 1 = 2 Jm ⋅ Jc C m (s ) ( J m + J c ) ⋅ s ⋅ s 2 + K cv ⋅ s + K s Jm + Jc θ c (s ) La fonction de transfert obtenue pour un capteur sur la charge est similaire à celle obtenue pour un capteur sur le moteur, si ce n’est que pour un capteur sur la charge il n’y a pas de phénomène d’anti-résonance. Généralement, un système utilisant un unique capteur sur la charge est plus difficile à contrôler. Cependant, l’utilisation d’un capteur sur la charge permet d’obtenir une plus grande précision de positionnement. Ainsi de nombreuses techniques de contrôle utilisent à la fois un capteur sur la charge et sur le moteur. Ces techniques sont appelées « dual-loop control ». Dans le contrôle « dual-loop », la boucle d’asservissement en vitesse est fermée avec le capteur de position et la boucle d’asservissement en position avec le capteur sur la charge. De cette façon, la boucle de vitesse, qui est une boucle haute fréquence, ne souffre pas du déphasage impliqué par le bouclage via le capteur sur la charge. De la même façon, la boucle de position ne souffre pas de l’imprécision créée par le jeu des différents éléments de la transmission en bouclant directement avec ce dernier capteur. 2.1.7.4 - Résonance et réduction d’inertie La compliance mécanique peut générer deux types d’instabilités : la résonance et l’instabilité due à la réduction d’inertie. Ces deux problèmes sont très semblables et sont souvent associés dans l’appellation « résonance mécanique ». Malgré des différences distinctes, ces deux problèmes peuvent être compris comme provenant d’une variation de l’inertie apparente du mécanisme en fonction de la fréquence d’oscillation. 2.1.7.4.1 - Antirésonance et résonance A la fréquence de résonance FR, le moteur et la charge oscillent à cette fréquence dans des directions opposées. Pour FR, le mécanisme est facilement excitable comme si son inertie totale était devenue très faible. La réduction d’inertie tend à accroître le gain du système, ce qui peut réduire de façon critique la marge de gain. La Figure 27 montre un diagramme de Bode de la réponse en boucle ouverte d’un moteur subissant les phénomènes de résonance à 700Hz et d’antirésonance à 500Hz. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 64/134 0dB Pic de résonance 20dB 40dB réponse initiale (sans résonance) Pic d’antirésonance 0° 90° 180° 500Hz 700Hz Figure 27 - Diagramme de Bode d’un système subissant résonance et antirésonance. Dans la Figure 27, les pics de résonance et d’antirésonance sont élevés. La forte magnitude de ces pics implique une faible présence de frottement visqueux (Kcv). A la fréquence d’antirésonance les termes Jc.s² et Ks s’annulent et le numérateur du terme de résonance équivaut à Kcv.s. Plus Kcv est faible, plus le gain à la fréquence d’antirésonance sera faible. De la même façon, les équations montrent qu’à la fréquence de résonance les termes (Jm.Jc/(Jm+Jc)) et Ks s’annulent et le dénominateur du terme de résonance équivaut à Kcv.s. Plus Kcv est faible plus le gain de ce terme est élevé à la fréquence de résonance. A la fréquence de résonance le pic de gain réduit la marge de gain. Dans l’exemple de la figure 20, à la fréquence de résonance, la marge de gain initiale passe de cette façon de 50 dB à 15 dB. Il faut s’assurer que cette marge de gain est suffisante pour garantir la stabilité du système. Pour ce faire, les effets de la résonance peuvent être mitigés ou bien la fréquence de résonance repoussée à une fréquence offrant une marge de gain initiale plus élevée. Généralement, les machines les plus concernées par le phénomène de résonance sont les machines avec un faible frottement visqueux. Typiquement, cela concerne les machines montées sur des bâtis rigides avec des éléments de transmission raides. Par exemple, les machines outils qui nécessitent une grande précision et une grande rigidité mécanique et donc utilisent essentiellement des matériaux métalliques pour la transmission mécanique. Le frottement statique (de démarrage) peut aussi provoquer de la résonance. En effet, quand le mécanisme subit les effets du frottement statique, l’inertie équivalente de la charge devient virtuellement infiniment grande. La fréquence de résonance devient en considérant que Jc>>Jm : FR = Ks Jm C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 65/134 Ce changement de fréquence de résonance peut causer l’instabilité du système. Typiquement, ce phénomène s’observe pour des machines stable en fonctionnement et entrant en résonance lorsqu’elle passe à l’arrêt. Comme le montre cette section, la résonance dépend beaucoup de l’amortissement visqueux du mécanisme. Ainsi, les vibrations auxquelles est soumis le moteur peuvent varier avec sa position angulaire, car certaines positions offrent plus d’amortissement visqueux que d’autres. De la même façon, le système peut être stable à basse température et se mettre à vibrer quand sa température monte, car le frottement visqueux à tendance à diminuer avec l’augmentation de la température. Cela implique de prévoir une marge de gain suffisante durant la conception du mécanisme. 2.1.7.4.2 - La réduction d’inertie Le phénomène de réduction d’inertie apparaît à de plus hautes fréquences que le phénomène de résonance. Il est dû à la flexibilité en torsion du mécanisme qui découple la charge du moteur à très hautes fréquences. A partir d’une certaine fréquence d’oscillation du moteur et à cause de la flexibilité en torsion du mécanisme, la charge reste quasi-stationnaire et son inertie apparente au moteur s’annule. Ce qui provoque un changement de gain du système à cette fréquence. La Figure 28 illustre ce phénomène en montrant dans un diagramme de Bode le gain de la réponse en boucle ouvert d’un moteur avec l’influence des différents termes de l’équation décrivant son comportement (équation (14)) à la fréquence de réduction d’inertie. 1 Jm ⋅ s 2 2 1 Jc ⋅ s + K cv ⋅ s + K s (J m + J c ) ⋅ s 2 J m ⋅ J c ⋅ s 2 + K ⋅ s + K cv s J +J c m 1 (Jm + Jc ) ⋅ s 2 Figure 28 - Diagramme de Bode d’un système subissant une réduction d’inertie. Par expérience, l’instabilité d’un système dû à la réduction d’inertie se retrouve essentiellement dans les machines industrielles. En effet, pour des raisons de coût ces machines sont souvent conçues avec des matériaux et des éléments de transmission avec une plus grande flexibilité de torsion. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 66/134 2.1.7.5 - Résoudre les problèmes de résonance Il y a un grand nombre de techniques traitées dans la littérature pour résoudre les problèmes liés au phénomène de résonance. Le but de cette section est de présenter les plus répandues de ces techniques. 2.1.7.5.1 - Augmenter le rapport d’inertie du moteur et de la charge Augmenter le rapport d’inertie du moteur et de la charge est l’un des moyens les plus sûrs pour résoudre les problèmes de résonance. Plus ce rapport sera petit plus l’effet de la résonance sera réduit. En effet, le terme de résonance du système (à droite) s’approche de 1 lorsque Jm devient significativement plus grand que Jc. Une des meilleures façons d’augmenter le rapport d’inertie est de réduire l’inertie de la charge. La première solution est de réduire la masse ou les dimensions de la charge tournante. La deuxième solution est de faire varier le rapport de transmission du mécanisme. L’inertie de la charge est rapportée au moteur (inertie équivalente ou apparente) en la divisant par le rapport de transmission au carré. Ainsi, même une légère variation de ce rapport peut considérablement diminuer l’inertie apparente de la charge au moteur. Cependant, réduire le rapport de transmission à aussi pour effet de réduire la vitesse maximale que peut atteindre un mécanisme donné. Il est souvent très difficile de réduire l’inertie de la charge, qui est généralement déjà dimensionnée pour tenir les efforts qui lui sont appliqués. Une alternative est d’augmenter l’inertie du rotor du moteur. Cependant, l’augmentation de l’inertie du rotor entraîne une réduction de la capacité d’accélération du moteur et une augmentation, relative aux accélérations, de l’énergie requise pour actionner le mécanisme. Malgré tout, en raison de sa simplicité et de son efficacité cette méthode est largement répandue. Une erreur très répandue consiste à essayer de faire se correspondre les inerties du moteur et de la charge, cette méthode communément appelée correspondance d’inertie (« inertia matching » en anglais) permet en réalité d’optimiser le transfert de puissance du système. Une autre méthode pour résoudre les problèmes de résonance est de rendre le système beaucoup plus raide. Ce qui permet d’avoir des rapports d’inertie moteur charge extrêmement élevés. Ainsi, les configurations « direct drive » avec un moteur couplé directement à la charge sans éléments de réduction intermédiaires ont une très grande raideur et peuvent supporter des rapports d’inertie largement supérieur à 100 avec une très grande bande passante. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 67/134 2.1.7.5.2 - Raidir la transmission mécanique Raidir la transmission mécanique permet de repousser la fréquence de résonance vers de plus hautes fréquences et ainsi d’augmenter la bande passante du système. La transmission peut être raidie par les méthodes suivantes : Elargir la courroie de transmission, renforcer la courroie, utiliser plusieurs courroies en parallèle, utiliser des relais dans le cas de longues courroies. Raccourcir les arbres de transmission, augmenter leur diamètre. Utiliser des boîtes de vitesse avec une plus grande raideur. Renforcer le bâti de la machine pour éviter que le moteur ne vibre en réaction avec son arbre de sortie. Surdimensionner les éléments de couplage mécanique. Malheureusement, augmenter la raideur de la transmission n’est pas une méthode sûre pour résoudre le problème de résonance. En réalité, cela peut même aggraver le problème. Dans le meilleur des cas, raidir la transmission permet en déplaçant la fréquence de résonance de ne plus avoir une réduction critique de la marge de gain provoquée par le pic de résonance. Celui-ci reste alors suffisamment en dessous de 0 dB. Le problème peut apparaître dans le cas ou après raidissement le pic de résonance se trouve toujours avant la fréquence de déphasage à 180°. Dans ce dernier cas, raidir la transmission peut provoquer une diminution critique de la marge de gain. Un autre problème, peut venir du fait que le raidissement de la transmission peut entraîner une diminution involontaire des frottements visqueux du mécanisme (Kcv). En effet, les matériaux plus rigides (ex. métalliques) sont aussi ceux avec un plus faible coefficient de frottement visqueux. Un plus faible coefficient d’amortissement visqueux à tendance à augmenter l’amplitude des pics de résonance et d’antirésonance, ce qui peut réduire de façon critique la marge de gain. Il est aussi possible d’imaginer d’atténuer le problème de résonance en réduisant la raideur de la transmission. Augmenter la raideur de la transmission peut s’accompagner d’une augmentation du coefficient d’amortissement visqueux (Kcv) et donc une réduction de l’amplitude des pics de résonance. Réduire l’amplitude des pics de résonance permet d’obtenir une plus grande marge de gain. Il faut cependant noter que cette méthode est très rarement appliquée. Les problèmes associés au raidissement de la transmission mécanique pour améliorer le comportement du système face au phénomène de résonance met en évidence la nécessité de C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 68/134 la modélisation. La plupart des éléments mécaniques peuvent être modélisés avec précision, en particulier les inerties et souvent la raideur. Cependant, certains paramètres comme les frottements visqueux sont beaucoup plus difficiles à prédire. Cette section met en évidence l’importance de la prise en compte de ces phénomènes, malgré les difficultés liées à leur modélisation. 2.1.7.5.3 - Augmenter l’amortissement visqueux Comme il a été mentionné dans la section précédente, le problème de résonance peut être traité en essayant d’augmenter le coefficient de frottement visqueux du mécanisme (Kcv). Il est difficile d’augmenter les frottements visqueux en utilisant des matériaux avec un plus grand coefficient d’amortissement visqueux (ex. polymères), qui sont en général peut aptes à la transmission de puissance. Une autre technique, plus réaliste, consiste à utiliser des amortisseurs passifs montés, par exemple, sur l’axe de rotation du moteur. De cette façon, les moteurs pas-à-pas sont souvent équipés d’un amortisseur ferro-fluidique sur leur axe de sortie. 2.1.7.5.4 - L’utilisation de filtres La méthode la plus utilisée pour résoudre les problèmes de résonance est l’utilisation de filtres. Les filtres les plus utilisés sont les filtres passe bas. Les filtres Notch peuvent aussi être utilisés pour cette application. Le filtre est placé dans la boucle de commande pour atténuer l’effet de réduction de marge de gain provoquée par le pic de résonance. La plupart du temps il est placé juste avant la boucle de courant. Filtres du premier ordre Les filtres du premier ordre peuvent être utilisés pour réduire le gain proche de la fréquence de résonance et au-delà. Cela permet de récupérer de la marge de gain qui a disparue au niveau du pic de résonance. Le désavantage des filtres du premier ordre vient du déphasage inhérent, notamment au gain « cross-over », qui implique une réduction de la marge de phase. Un autre désavantage, de l’utilisation de ces filtres est qu’ils impliquent une diminution de la bande passante du système. Filtres du deuxième ordre Il y a deux types de filtre du deuxième ordre distincts, qui peuvent être utilisés pour les problèmes de résonance. Le filtre Notch et le filtre passe-bas du second ordre. Le filtre Notch permet d’atténuer le gain dans une étroite plage de fréquence et n’implique pas d’importants effets de déphasage. Le filtre Notch est ainsi utilisé pour réduire le gain autour de la fréquence de résonance. Le problème vient du fait que si la fréquence de C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 69/134 résonance se déplace légèrement, alors le filtre devient inefficace. Or, il est fréquent que cela soit le cas. La raideur d’un élément de transmission peut aussi varier avec le temps. De la même façon, la raideur d’une vis à bille va dépendre de la position de son écrou. Le filtre passe bas passe-bas du second ordre est fréquemment utilisé pour les problèmes de résonance. Le plus souvent le coefficient d’amortissement (ς) est réglé entre 0,5 et 0,7. Dans cette plage, le filtre passe bas bipolaire peut atténuer tout en injectant moins de déphasage qu’un filtre passe bas monopolaire. Un autre filtre, le bi-quad, peut être utilisé pour les problèmes de résonance. Ce filtre permet aussi d’atténuer le gain à partir de la fréquence de résonance tout en injectant moins de déphasage qu’un filtre passe bas monopolaire. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 70/134 2.2 - Composants de transmissions mécaniques 2.2.1 - Rotation/Translation Les systèmes vis-écrou présentent des propriétés attractives pour la conception d'actionneurs électromécaniques linéaires. En particulier, ils permettent de réaliser un fort rapport de réduction entre le mouvement de rotation et le mouvement de translation, évitant dans de nombreux cas l'utilisation de réducteurs additionnels entre le moteur et la charge. A l'opposé des réducteurs rotation-rotation, il n'existe pratiquement pas de forme industrielle intégrée des transmissions vis-écrou. Le concepteur doit alors prendre à sa charge l'ensemble de la conception (guidage, lubrification, amortissement en fin de course, interfaçage avec le moteur et la charge, etc). 2.2.1.1 - Principe Du point de vue fonctionnel, les systèmes vis-écrou sont des éléments de transmission mécanique "positifs", c'est-à-dire par obstacle. Cet obstacle est réalisé par une hélice qui impose une liaison cinématique bilatérale de type hélicoïdale entre la vis et l'écrou. Tant que le contact est maintenu, le mouvement relatif des deux corps s'effectue selon l'axe de la vis. La translation relative axiale de paramètre géométrique x (m) et la rotation relative de paramètre géométrique θ (rd) sont liées par le pas par tour p (m/tr) de l'hélice. x= p θ 2π Comme le pas est idéalement une constante géométrique, la vitesse V (m/s) de translation relative vis/écrou et la vitesse angulaire ω (rd/s) relative entre la vis et l'écrou sont liées par V = p ω 2π Si la liaison est parfaite (contact sans frottement, sans jeu et de raideur infinie), la puissance est conservée au passage du système vis-écrou. En conséquence, l'effort axial F (N) entre la vis et l'écrou et le couple C (Nm) selon l'axe de la vis transmis entre la vis et l'écrou (Nm) sont liés par C= p F 2π D'un point de vue fonctionnel, le système vis-écrou est donc assimilable à un transformateur parfait (TF). Le diamètre nominal d (m) de la vis n'apparait pas explicitement comme paramètre fonctionnel de ce transformateur. Au-delà de l'effet TF fonctionnel, le système vis écrou est le siège de défauts qui lui confèrent également des effets parasites de type élastique, dissipatif et inertiel. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 71/134 2.2.1.2 - Dispositions constructives Selon les contraintes de conception, plusieurs agencements peuvent être adoptés. Dans le tableau suivant, les mouvements sont indiqués par rapport au corps qui intègre l'ensemble vis écrou. Entrée de puissance fonctionnelle Liaison fonctionnelle Liaison fonctionnelle Ecrou/corps Vis/corps Rotation de l'écrou Pivot Glissière Rotation de la vis Glissière Pivot Translation de l'écrou Glissière Pivot Translation de la vis Pivot Glissière Pour que le système vis-écrou fonctionne correctement, il faut donc que les liaisons transmettent les efforts requis pour assurer le seul mouvement fonctionnel autorisé. A l'échelle de l'actionneur, il serait donc important de disposer de modèles de la transmission vis-écrou à quatre ports mécaniques (translation et rotation pour la vis et pour l'écrou). Ces modèles ne sont pas disponibles dans les bibliothèques des logiciels de simulation qui se limitent à des modèles à un degré de liberté. Il y a donc un réel besoin de développer ces bibliothèques pour la conception des actionneurs électromécaniques selon une vision systémique. 2.2.1.3 - Technologie des systèmes vis-écrou Parmi les fournisseurs majeurs de systèmes vis-écrou industriels, on compte SKF, Nook, Rollvis, Abssac, Kollmorgen, Thomson et NSK. Selon les besoins de l'application, le concepteur peut sélectionner différentes technologies de systèmes vis-écrou. 2.2.1.3.1 - Les systèmes vis-écrou à glissement La vis et l'écrou sont animés d'un mouvement relatif de glissement au niveau de l'hélice. Le principal intérêt des vis à glissement est leur faible cout. En regard, le très faible rendement des vis à filet normalisé ACME ou ISO les réserve aux faibles angles d'hélice et aux faibles vitesses de rotation (typiquement inférieures à 300 tr/mn). Des profils améliorés, comme Hilead ou Torqspline, permettent d'augmenter les angles d'hélice pour autoriser des vitesses beaucoup plus élevées. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 72/134 2.2.1.3.2 - Les systèmes vis-écrou à roulement a) Les vis à billes Le glissement au contact est remplacé par du roulement par l'intermédiaire de billes liant l'écrou à la vis. Les billes suivent un chemin de roulement sur la vis et dans l'écrou et sont recirculées par l'intermédiaire de canaux internes ou externes dans l'écrou. Le frottement de roulement étant environ 100 fois moins important que le frottement de glissement, le rendement des vis à billes est excellent. L'utilisation de profils ogivaux et l'introduction de billes de diamètre réduit entre chaque bille "active" permet d'améliorer encore le rendement. b) Les vis à rouleaux Dans les vis à rouleaux, la charge est transmise entre l'écrou et la vis par l'intermédiaire des surfaces bombées des rouleaux. Le rayon de courbure de la surface en contact est considérablement augmenté par rapport à celui des vis à billes. La capacité de charge est donc accrue, au détriment du rendement. La technologie à recirculation de rouleaux autorise des pas très fins produisant des petits déplacements très précis. La technologie à rouleaux satellites est plus robuste. Elle est extrêmement fiable, même en cas de forts chargements en présence de chocs. 2.2.1.4 - Dimensionnement mécanique Cette phase consiste essentiellement à déterminer les paires (p, d) capables de résister aux sollicitations mécaniques pour assurer la durée de vie requise. Cette phase est très bien documentée dans les catalogues fournisseurs. 2.2.1.4.1 - Altération des surfaces en contact Pour les systèmes à glissement, le risque d'altération des surfaces en contact est évalué par la pression de contact entre les surfaces P (Pa), calculée comme le rapport de l'effort axial à la surface portante axiale Sp (m2) équivalente de l'écrou. Cette surface est donnée par le constructeur en fonction de sa longueur et de son diamètre nominal. P = F /Sp C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 73/134 La pression de contact en charge, doit être inférieure à la pression de contact admissible Padm par l'écrou (typiquement 5 N/mm2). Pour les systèmes à roulement, l'application d'un effort statique axial trop important engendre une déformation permanente au niveau du contact. L'effort axial maximal admissible C0 (N) est donné par le fournisseur. Un coefficient de sécurité S0 (-) permet assure la marge par rapport au risque de déformation permanente. FM < S 0C0 Ces critères lient l'effort axial maximal en service à la taille (p, d) et aux matériaux en contact pour le vis-écrou. 2.2.1.4.2 - Usure Pour les systèmes à glissement, on exprime le facteur "pv" noté kpv (-), produit de la pression de contact par la vitesse de glissement au contact Vg (m/s). k pv = PVg Ce facteur est représentatif de la chaleur produite au contact par unité de surface (W/m ). 2 La facteur "pv" en charge doit être inférieur au facteur "pv" admissible par le matériau de l'écrou (de 100 à 300 (N/mm2).(m/s)). Ce critère lie l'effort et la vitesse en service aux dimensions (p,d) et au matériau de l'écrou. Pour les systèmes à roulement, le dimensionnement est basé, comme pour les roulements, sur une approche statistique de la fatigue. La durée de vie requise est exprimée par le paramètre L10qui représente le nombre de tours réalisés sans défaillance par 90% des composants, supposés identiques et évoluant dans des conditions identiques. La durée de vie requise à n% de défaillances est déduite de L10 par la relation Ln = an L10 avec an=0.62 pour n=5%, 0.53 pour 4%, 0.44 pour 3%, 0.33 pour 2% et 0.21 pour 1%. La vitesse de translation moyenne équivalente Vm (m/s) en service est d'abord calculée comme le barycentre des vitesses affectées de leur durée. Le calcul peut indifféremment être conduit sur les vitesses de rotation ou de translation. ∑V t = ∑t i i Vm i i ∑t i = tt i i C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 74/134 L'effort moyen équivalent en service Fm (N) est ensuite exprimé en pondérant les efforts par la distance parcourue associée. Fm = 3 ∑ F 3 i i Vi ti Vm tt La durée de vie exprimée en tours de vis (L10) est liée à la charge dynamique Cd (N), caractéristique de l'ensemble vis-écrou sélectionné, et à l'effort axial moyen Fm (N). L10 = 10 6 (C Fm )3 Ce qui conduit à une durée de vie en heures Lh (heures) de Lh = L10 3600Vm Ce critère lie le cycle de fonctionnement (effort – vitesse- durée) à la taille de la vis (d, p). 2.2.1.4.3 - Flambement Lorsque la vis subit des efforts de compression, elle peut être sujette au flambement. Les fournisseurs recommandent de dimensionner la vis pour que l'effort axial maximal en service ne représente que 80% de l'effort limite Ff (N) pour lequel le flambage se produit. FM < 0.8 F f k f Le facteur de flambement dépend de la nature et la localisation des liaisons vis-corps (typiquement de 0.25 à 4). L'effort limite de flambement Ff résulte des calculs classiques de résistance des matériaux, compte tenu du module d'élasticité E (Pa) de la vis : Ff = π3 E d 4 64 L2 Les valeurs Ff et kf sont données par les fournisseurs. Ce critère lie l'effort en service au diamètre et à la longueur de la vis, en fonction de l'architecture et de la topologie mécanique (types et localisation des liaisons vis-corps). 2.2.1.4.4 - Vibrations transversales et vitesse critique A haute vitesse de rotation, l'équilibrage imparfait de la vis engendre des vibrations transversales. Le dimensionnement s'effectue ici pour la première vitesse critique de la vis (premier maximum d'amplitude de vibration transversale). Comme pour le flambement, le fournisseur recommande de dimensionner la vis de sorte que la vitesse de rotation maximale en service ωM (rd/s) ne représente que 80% de la première vitesse critique ωc (rd/s). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 75/134 ω M < 0.8ωc k c La vitesse critique ωc est liée au diamètre et a la longueur de la vis et à ses propriétés mécaniques (E et ρ (kg/m3) masse volumique) selon la relation pour un arbre cylindrique plein sur deux appuis simples : ωc = π2 E d kc 4 ρ L2 Le facteur de correction kc (-) permet à nouveau de prendre en compte la nature et la localisation des liaisons vis-corps (typiquement kc est compris entre 0.36 et 2.25). Ce critère lie la vitesse maximale en service au diamètre, à la longueur et au matériau de la vis, en fonction de l'architecture et de la topologie mécanique (types et localisation des liaisons vis-corps). 2.2.1.5 - Dimensionnement en puissance Les procédures de dimensionnement global en puissance (au niveau de l'actionneur) sont extrêmement peu documentées. En pratique, elles se réduisent souvent à la détermination du rendement du système vis écrou pour prendre en compte l'effet dissipatif lié au frottement sur le dimensionnement du moteur. Il y a donc un réel besoin à développer, formaliser et implémenter sur logiciel les méthodologies de dimensionnement en puissance. Selon la technologie adoptée, les pertes mécaniques dans le système vis écrou ont pour origine le frottement de glissement ou le frottement de roulement. En pratique, quelque soit la technologie, les fabricants fournissent soit le rendement mécanique η (-), soit le coefficient de frottement µ (-) d'une vis à glissement "équivalente" qui produirait les mêmes pertes. L'étude statique mécanique du système vis-écrou à glissement montre que le rendement mécanique est directement lié au rapport entre le coefficient de frottement et la tangente β (-) à l'angle d'hélice. β = p πd Si ce rapport est inférieur à l'unité, la transmission vis-écrou est irréversible (la charge, lorsqu'elle est motrice, est bloquée et ne peut pas entrainer le moteur). Le rendement rend compte de l'altération de la relation de transformation parfaite entre les efforts d'entrée et de sortie : - si la transmission opère sur une charge résistante, l'effort en sortie est affecté du rendement direct ηd (-) ηd = 1 1+ µ β C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 76/134 - si elle est réversible et qu'elle opère sur une charge aidante, l'effort en entrée est affecté du rendement inverse ηi (-) ηi = 1 − µ β - si elle est irréversible et qu'elle opère sur un charge aidante, l'effort en entrée est affecté du pseudo rendement ηd (-) ηp = −1 ηi Pour les systèmes à glissement, le coefficient de frottement est compris entre 0.03 et 0.3 selon les matériaux en contact et la nature du lubrifiant. Pour les vis à billes, le coefficient de frottement dynamique équivalent est typiquement compris entre 0.0008 et 0.0065. Pour les vis à rouleaux, le coefficient de frottement dynamique est compris entre 0.038 et 0.01. Il y a donc typiquement un rapport 10 entre les coefficients de frottement des vis à glissement et des vis à rouleaux, ce rapport passant à 100 pour les vis à billes. A titre d'illustration, la Figure 29 présente les rendements direct et inverse obtenus avec des coefficients de frottement de 0.15, 0.015 et 0.00015 qui sont respectivement représentatifs des vis à glissement, des vis à rouleaux et des vis à billes. Pour une technologie donnée, le rendement est directement fonction de la géométrie de la vis (d, p). 1 direct =0.0015 inverse 0.8 direct =0.015 inverse Rendement (-) 0.6 0.4 direct =0.15 inverse 0.2 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 -0.2 Angle d'éhlice (degré) Figure 29 Comparaison des rendements de système vis écrou Les données constructeur sont très pauvres concernant les pertes. En particulier, l'évolution du coefficient de frottement (ou du rendement) en fonction de la vitesse, de la C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 77/134 charge extérieure et du cadran de fonctionnement n'est jamais fournie. Le coefficient de frottement statique équivalent est simplement indiqué comme valant typiquement 2 à 2.5 fois le coefficient de frottement dynamique. Il y a donc un travail à conduire sur les pertes dans les systèmes vis-écrou, leur modélisation, leur simulation et l'identification des paramètres correspondants. 2.2.1.6 - Dimensionnement par rapport à la commande La maitrise des performances de l'actionneur électromécanique linéaire impose également de prendre en compte les phénomènes parasites tels que l'élasticité de la transmission, le jeu de transmission et l'erreur géométrique de pas. 2.2.1.6.1 - Raideur La raideur d'une transmission vis-écrou est au minimum la combinaison en série des raideurs axiales des paliers de la vis, de la vis elle-même et des contacts vis-écrou. Cette dernière est fournie par les constructeurs. Pour les systèmes vis-écrou sans compensation de jeu, le relevé du déplacement axial de la charge en fonction de l'effort extérieur fait apparaitre une zone de jeu ou une zone de raideur réduite de laquelle on tire un jeu équivalent ("lost motion"). Le critère de raideur impose une contrainte sur la technologie adoptée pour le système vis-écrou et sur les dimensions de la vis (d, p.). La raideur effective d'un ensemble de transmission vis-écrou est fortement dépendante de l'intégration mécanique (raideurs de paliers, de corps, etc). Pour cette raison, il est important de bien développer des modèles à deux degrés de liberté (translation et rotation sur le même axe) pour pouvoir prévoir en simulation le comportement des actionneurs a système vis-écrou. 2.2.1.6.2 - Jeu Le jeu de transmission dégrade fortement la durée de vie en présence de charges dynamiques alternées. De plus, lorsque l'actionneur est commandé en boucle fermée, il introduit une non-linéarité qui altère fortement ses performances et qu'il est en effet très difficile de compenser par une commande adaptée. Lorsque ces défauts sont inacceptables, un pré-chargement axial de l'écrou permet de supprimer le jeu en forçant le contact des deux cotés du filet. Cette solution a malheureusement comme effet d'augmenter le frottement sans charge. Comme le montre la figure suivante, la réduction du jeu d'un écrou simple (1) peut être réalisée soit en remplaçant C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 78/134 l'écrou par un écrou préchargé (2), soit en associant deux écrous que l'on précharge l'un par rapport à l'autre (3). Comme l'explique la théorie des contacts de Hertz, lorsque la force axiale extérieure atteint 2.83 fois la force de précharge, le contact opposé est rompu et le jeu apparait. La précharge est donc définie en fonction du jeu toléré sur l'ensemble du domaine de fonctionnement. Il est recommandé de ne pas dépasser une précharge de 10% de la capacité de charge statique C0. Remarques - la précharge peut également être définie sur des critères de raideur. - en augmentant l'effort axial aux contacts, la précharge dégrade la durée de vie. Le dimensionnement mécanique doit être conduit en conséquence. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 79/134 Exemple de précharge par 2 écrous (vis à rouleaux) Exemple de précharge par écrou simple préchargé (vis à billes) 2.2.1.6.3 - Erreur géométrique de pas L'usinage de la vis introduit des défauts géométriques qui se traduisent par des erreurs de pas, comme le montre le relevé de la figure suivante (déviation de la position théorique en fonction du nombre de pas parcourus). Pour une classe de qualité donnée, la déviation maximale par rapport à une position d'origine est simplement fonction de la longueur du filet par rapport à cette position d'origine (par exemple 10 µm pour 800 mm et une qualité ISO G1). C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 80/134 2.2.1.6.4 - Inertie Les effets inertiels sont bien documentés pour la vis et l'écrou (masse et moment d'inertie selon l'axe de rotation). Encore une fois, l'intégration du système vis-écrou impose des composants additionnels (paliers, butées, etc.) qui augmentent sensiblement les masses et inerties en mouvement. Cependant, le fort rapport de réduction du système vis écrou réduit généralement la contribution du vis-écrou à l'inertie totale ramenée à la charge. 2.2.1.7 - Conclusion Si le pas p est le paramètre fonctionnel d'un système vis-écrou, le dimensionnement revêt plusieurs composantes permettant de considérer les effets secondaires qui dégradent ou limitent la performance. A pas donné, le diamètre de vis d qui est contraint par les conditions de tenue mécanique, influence largement le rendement, introduisant un effet majeur pour le dimensionnement en puissance. Il affecte également la raideur, la masse et l'erreur de positionnement qui conditionnent largement les performances de commande. Par ailleurs, le système vis-écrou est fourni nu, sans palier ni corps ni guidages linéaires. Il doit donc être intégré par le concepteur, à la différence des réducteurs rotationrotation. Enfin, le couplage qu'introduit le système vis écrou entre les mouvements de translation et de rotation nécessite de développer des modèles à deux degrés de liberté pour dimensionner correctement les actionneurs électriques linéaires. Devant l'intérêt croissant pour les actionneurs électromécaniques linéaires, il est donc important dans le cadre du programme C6E2de développer et d'implémenter les méthodologies permettant d'intégrer les différents aspects du dimensionnement du système vis-écrou dans une vision système. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 81/134 2.2.2 - Rotation/rotation 2.2.2.1 - Principe de fonctionnement 2.2.2.1.1 - Réducteur à train épicycloïdal. La quasi totalité des réducteurs industriels à train épicycloïdal sont de type I celui ci présentant les meilleurs rendements. L’entrée est sur le planétaire et la sortie sur le porte satellite. Zb Satellite Planétaire ωe Porte satellites ωs Za Zc Figure 30 – Schéma de principe d’un train épicycloïdal de type I. Le rapport de réduction peut atteindre une valeur de 10, mais il est généralement limité à 8. ωe Z c − Z a = ωs Za Des rapports plus importants sont obtenus en rajoutant des étages avec un rapport maximum de 512 pour 3 étages. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 82/134 Nombre d’étages 1 2 3 Réduction 4à8 16 à 64 64 à 512 Rendement 96% 93% 90% Raideur / Couple nominal (sortie) 0.15 arcmin-1 0.14 arcmin-1 0.1 arcmin-1 Couple nominal maximal (sortie) 2000 Nm 3500 Nm 5000 Nm Jeu (sortie) 3 arcmin 6 arcmin 20 arcmin 5000 tr/min 5000 tr/min 5000 tr/min 0,036 kg / Nm 0,038 kg / Nm 0,040 kg / Nm Vitesse maximale (entrée) Masse / Couple nominal Caractéristiques moyennes des réducteurs à train épicycloïdaux 2.2.2.1.2 - Réducteur Cyclo Drive. Le principe de fonctionnement du Cyclo Drive est fondé sur le roulement sans glissement d’un cercle de rayon r à l’intérieur d’un autre cercle de rayon R légèrement supérieur. La condition de non glissement entre les deux cercles s’exprime alors par la ω r relation rθ e + rθ s = Rθ e ce qui donne le rapport de réduction : e = ωs R − r Disque épicycloïdal ωs r ωe ωe ωs R Couronne Figure 31 - Schéma de principe du Cyclo Drive. Afin de garantir le non glissement, des dents aux formes spécifiques sont réalisées sur le disque, les points du disque décrivant des hypocycloïdes. Le disque est composé généralement d’un nombre de dent Zd inférieur d’une unité au nombre de dent de la couronne Zc, la réduction est alors égal au nombre de dent du disque : C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 83/134 ωe Zd = = Zd ωs Zc − Z d Les rapports de réduction varient de 30 à 130. Lorsque l’excentrique tourne d’un tour complet le disque se décale donc d’une dent. Le rapport de réduction est alors directement égal au nombre de dent Zd du disque. Les dents de la couronne sont réalisées avec des pions. Le mouvement de rotation ωs du disque est récupéré aussi par l’intermédiaire de pions. Afin de rattraper les jeux un ou deux disque sont rajoutés décalé respectivement entre eux de 180° et de 120°. Pion fixe de la couronne Excentrique Pion de l’arbre de sortie Disque cycloïdal Figure 32 – Vue de face d’un Cyclo Drive. Les principaux avantages des réducteurs CycloDrives sont leurs rigidités élevés et leur bon rendement. Réduction 29 à 179 Rendement > 80% Raideur / Couple nominal (sortie) 0.19 arcmin-1 Couple nominal maximal (sortie) < 5000 Nm Jeu (sortie) nul Vitesse maximale (entrée) Masse / Couple nominal 4000 tr/min 0,036 kg / Nm Caractéristiques moyennes des réducteurs CycloDrive. Il existe une gamme où le disque cycloïdal est combiné avec un train épicycloïdal de type II. Les rapports de réduction sont approximativement identiques, mais les couples admissibles augmentent de 20%. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 84/134 Disque cycloïdal Satellite Porte satellites Planétaire ωe ωs Figure 33 – Schéma de principe du couplage Cyclo Drive train épicycloïdal. 2.2.2.1.3 - Réducteur Harmonic Drive Les réducteurs Harmonic Drive sont composés de trois éléments de base : - Une couronne dentée extérieure fixe (Circular Spline), - Une cloche en acier déformable à denture externe (Flexspline) - Un moyeu central de forme elliptique, serti d'un roulement à billes (Wave Generator). Le principe est identique à celui du Cyclo Drive, la cloche reliée à l’arbre de sortie a un diamètre primitif légèrement inférieur à celui de la couronne. Ainsi le calcul de la réduction est identique à celui du Cyclo Drive : ωe Z cloche = ω s Z couronne − Z cloche Cependant l’engrènement entre la couronne et la cloche est réalisé par une déformation de la cloche qui est imposée par le roulement elliptique de l’arbre d’entrée. Lorsque le Wave Generator est entraîné, la zone d'engrènement se déplace avec le grand axe de l'ellipse. La couronne a généralement deux dents de moins que la cloche. Une rotation de 180° du Wave Generator entraîne alors un déplacement relatif d'une dent entre la cloche et la couronne. Après une rotation complète du Wave Generator, la cloche s'est déplacée de deux dents par rapport à la couronne dans le sens opposé de l’arbre d’entrée. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 85/134 Figure 34 – Composants d’un Harmonic Drive. Les réducteurs Harmonic Drive ont une faible masse pour des couples élevés. Cependant les rendements s’effondrent pour des températures de moins de 10°C, et pour des vitesses supérieures à 1000 tr/min. Réduction 30 à 160 Rendement Raideur / Couple nominal (sortie) 30% < η < 85% 0.15 arcmin Couple nominal maximal (sortie) 7000 Nm Jeu (sortie) nul Vitesse maximale (entrée) Masse / Couple nominal tr/min 0,027 kg / Nm Caractéristiques moyennes des réducteurs Harmonic Drive. 2.2.2.2 - Règles de dimensionnement ou de sélection Pour ces trois types de réducteur, la sélection s’opère sur des critères en couple et en vitesse. Le cycle de fonctionnement de la mission fournit ces divers couples et diverses vitesses. La sélection du réducteur se réalise alors en suivant l’organigramme de la Figure 35. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 86/134 T2 présélectionner un réducteur T3 sélectionner un autre réducteur rapport i Couples (1) T1 T5 ns moy < ncs moy non oui (2) T4 Ts moy < Tcs moy non oui ns max < ncs max non oui n3 Ts max < Tcs max non oui vitesses n2 n4 Fsa max < Tcsa max non oui n1 t1 n5 temps t2 t3 t4 t5 tcycle Fsr max < Tcsr max non oui OK Figure 35 – Organigramme de sélection d’un réducteur. Le cycle de fonctionnement permet d’obtenir les paramètres suivants : Le couple moyen de fonctionnement en sortie du réducteur Ts moy : Ts moy = 3 n2 t2 T23 + n3 t3 T33 + n4 t4 T43 n2 t2 + n3 t3 + n4 t4 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 87/134 La plupart des constructeurs calcul cette moyenne avec le couple au cube, et quelques constructeurs utilisent l’exposant 10/3. Ce couple moyen nous permettra de déterminer les diverses caractéristiques (inertie, raideur, masse) en utilisant les lois d’echelle. Le couple maximum du cycle Ts max : Ts max = T2 La vitesse moyenne en sortie du réducteur ns moy : n2 t 2 + n3 t3 + n4 t4 t 2 + t3 + t 4 ns moy = Selon les constructeurs les vitesses utilisées sont en entrée du réducteur : ne moy = i ns moy La vitesse maximale du cycle ns max : ns max = n3 (ou en entrée ne max : ne max = i ns max ) La charge de service du cycle ED : ED = • t 2 + t3 + t 4 t cycle Si l’arbre de sortie du réducteur subit des efforts axiaux Fsa moy ou radiaux Fsr moy : Fsa moy = 3 n2 t2 Fa32 + n3 t3 Fa33 + n4 t4 Fa34 n2 t2 + n3 t3 + n4 t 4 Fsr moy = n2 t2 Fr32 + n3 t3 Fr33 + n4 t4 Fr34 n2 t2 + n3 t3 + n4 t4 3 Tous ces paramètres peuvent ensuite être comparés aux valeurs fournies par les constructeurs pour chaque réducteur. (1) : La valeur ncs moy est donnée en fonction de la charge de service ED pour les réducteurs Cyclo Drive. (2) : La Tcs moy dépend de la vitesse moyenne d’entrée pour les réducteurs Cyclo Drive. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 88/134 2.2.2.3 - Modélisation Les rendements fournis par les constructeurs sont souvent donnés aux valeurs nominales de fonctionnement. Quelques constructeurs fournissent des courbes de rendement en fonction du couple, mais pour des valeurs proches de ce couple nominal. Pour les valeurs de couple de démarrage il n'existe souvent aucune donnée. Pour les réducteurs Harmonic Drive la détermination du rendement est encore plus complexe. Le rendement dépend du couple, de la vitesse de rotation et de la température dans des proportions importantes. Ces données sont fournies dans le catalogue sous forme de courbes. Tous les constructeurs fournissent la raideur au couple nominal. Cependant cette raideur dépend du couple pour les trois types de réducteurs présentés ici (Figure 33). Cette courbe est fournie pour la plupart des réducteurs conçus pour l'asservissement. Elle est divisée en trois pentes différentes, et donnée par l'intermédiaire de trois points tabulés en fonction des réducteurs. Figure 36 – Rigidité à la torsion d'un réducteur en fonction du couple de sortie. (Document extrait du catalogue Sumitomo) Le développement d'un modèle précis basé les phénomènes physiques tenant compte des pertes, des raideurs et des jeux demanderait une charge de travail très importante pour chaque réducteur, pour aboutir à des modèles numériquement lourds. Dans le cadre de ce travail il apparaît plus judicieux de développer des modèles plus simples dont les divers paramètres pourront être déduits des données constructeurs. Cependant des expérimentations seront certainement nécessaires, principalement pour les réducteurs Harmonic Drive et Cyclo Drive où les données fournies au point de fonctionnement à vitesse nulle sont quasiment inexistantes malgré son importance pour les systèmes asservis. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 89/134 3 - Etat de l’art sur les outils logiciels 3.1 - Exemples d’étude Pour rester sur un cas plus simple et se concentrer sur l’utilisation de logiciels présents sur le marché, on se propose d’étudier un exemple issus du livre Les Actionneurs Electriques de Gérard LACROUX [LAC]. On s’intéresse à la motorisation d’un axe de machine outil : la masse M du chariot est de 1400 kg (masse de la pièce à usiner comprise). On modélise les frottements entre la table et le chariot par un frottement sec de coefficient de µ = 0,3 on peut supposer que le rendement du système vis-écrou est de 90 % en cours de travail, la force axiale F s’exerçant sur le chariot est de 3000 N. le mouvement est transmis par une vis de pas p = 10 mm. Le cycle de fonctionnement comporte des phases : de fonctionnement en approche ou dégagement rapide (accélération ou décélération) qui s’effectuent sans la force de travail F à la vitesse Vd = 10 m/min. Le temps de mise en vitesse ne doit pas excéder 200 ms. de fonctionnement en usinage à la vitesse Vu = 300 mm/min. On utilisera le cycle suivant : Approche sur 20 cm Usinage sur 10 cm Retour en position initiale par un dégagement sur 30 cm C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 90/134 Figure n° 1 – Machine outil et vis à bille C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 91/134 3.2 - Exemples d’outils existants Nous sommes intéressés à deux logiciels différents : MOTIONEERING édité par un fabriquant de moteurs électriques SERVOSOFT édité par une entreprise indépendante Ils traitent tous les deux de la sélection de moteurs et de réducteurs dans le domaine industriel. 3.2.1 - SERVOSOFT Le logiciel SERVOSOFT est un programme de sélection de moteurs édité par une entreprise indépendante. Il possède une base de données importante tant aux niveaux moteurs que réducteurs. Les étapes suivantes permettent de réaliser une étude : Spécification du profil de charge et sélection du mécanisme à entraîner : Les différents paramètres (inerties, pas de vis, rendement, …) nécessaires aux calculs sont donnés par l’utilisateur. L’utilisateur dispose d’une aide au calcul des inerties/masses de la charge. Il est également possible de mettre des limites sur les composants de la transmission (application), avec alertes en cas de dépassement. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 92/134 Les efforts de la charge seront constants pour chaque segment du profil de déplacement. Les masses et efforts extérieurs ne peuvent donc être fonction fine du temps ou du déplacement. Définition du profil de déplacement : Différents types de profil disponibles pour une saisie autoguidée. Le logiciel peut calculer automatiquement la vitesse, l’accélération et le jerk en fonction du profil de position. Les profils peuvent être défini avec différentes options : profil définissable en temps/distance, distance/vitesse ou temps/vitesse. possibilité de calcul automatique du profil basé sur une loi d’accélération ½ ou 1/3. possibilité de définir le jerk (%) pour minimiser les effets backlash et la fatigue mécanique, et pour rendre plus doux et stable (minimisation du dépassement) le profil donné. possibilité de définir le S-curving au lieu de passer par le jerk C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 93/134 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 94/134 Définition de la transmission : La transmission peut être constituée de deux étages de transformation et d’une boîte de vitesse. 3 différents types de transformations prédéfinies sont disponibles : directe, accouplement, roues-droites, courroie. Le logiciel permet : L’affichage des performances du système au point de transformation Possibilité de faire une analyse du rapport de transmission : différentes grandeurs sont calculées pour différents rapports de réduction. Les autres paramètres du système sont gardés constants. Ce dernier point constitue une limite importante et limite l’utilisation de cette option. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 95/134 Définition de la boite de vitesse : Le logiciel possède une large base de données. Des filtres permettent de ne conserver que les modèles respectant certains critères. Le logiciel permet : C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 96/134 de définir des marges sur caractéristiques de la boite de vitesse à sélectionner de prendre en compte la tenue en efforts axiaux et radiaux de la boite d’afficher les performances de la boite choisie avec celles du cycle requis d’afficher l’efficacité de la boite en fonction de la vitesse. de faire une analyse du rapport de transmission. Définition du moteur : Le logiciel possède une large base de données. Des filtres permettent de ne conserver que les modèles respectant certains critères. Le logiciel permet : de définir des marges sur les caractéristiques du moteur (+ drive) à sélectionner d’afficher des performances des moteurs candidats avec celles du cycle requis, de la correspondance d’inertie correspondante et des caractéristiques du moteur C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 97/134 de prendre en compte l’impact des conditions de l’environnement (température, altitude) du moteur sur ses performances d’afficher des caractéristiques de la charge (couple d’accélération, effort extérieur) le long du cycle et le poids des différentes inerties ramenées au moteur pour les segments du profil de mission de prendre en compte le frein moteur. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 98/134 3.2.2 - MOTIONEERING Le logiciel MOTIONEERING est un programme de sélection de moteurs (Brushless, moteur à courant continu, pas-à-pas et variateurs associés) distribué gratuitement par le groupe DANAHER. (Kollmorgen, Pacific Scientific, …) Les étapes suivantes permettent de réaliser une étude : Choix du mécanisme d’entraînement : Définition de ce mécanisme : C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 99/134 Le logiciel ne dispose pas de base de données. Les différents paramètres (inerties, pas de vis, rendement, …) nécessaires aux calculs sont donnés par l’utilisateur. Définition du cycle de fonctionnement : Le profil de vitesse est rentré sous la forme de segment. Les trois premiers segments peuvent être défini à l’aide de gabarits prédéfinis. (1/2, 1/3, trapèze). Le logiciel ne permet pas de définir un profil d’effort quelconque. Les efforts sont définis dans la partie précédente sous la forme : d’un effort continu, d’un effort de travail que l’on pourra placer sur certains segments de vitesse, de frottements ou d’efforts de gravité dans mécanisme. Sélection d’un moteur : Le logiciel dispose d’une base de données importantes sur l’ensemble de la gamme de Danaher (groupe regroupant plusieurs constructeurs). La sélection des moteurs s’effectuent à l’aide de filtres : Types (brushless, pas à pas, DC) et gammes de moteur ; C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 100/134 Tension d’alimentation, présence d’un frein et type de capteur ; Marge de fonctionnement par rapport au cycle défini précédemment selon différents critère : couple maximale, couple efficace, vitesse maximale et adaptation en inertie (rapport Jload/Jmotor). Le logiciel donne ensuit l’ensemble des moteurs respectant en totalité ou en partie (couleurs différentes selon le respect total ou partiel) ces différents critères et permet de les trier. Il est ensuite possible de visualiser : une courbe couple/vitesse des différents moteurs avec les points caractéristiques du cycle de fonctionnement les principales caractéristiques du mécanismes et du moteur. Le logiciel donne également : Le variateur associé (référence) et les caractéristiques de ce dernier. La puissance et la valeur de la résistance de dissipation à placer avec le variateur de vitesse. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 101/134 4 - Modèles pour la conception préliminaire Les logiciels actuels de conception préliminaires (cf. partie 3 du présent rapport) utilisent des bases de données constructeurs pour obtenir les valeurs des paramètres nécessaires à l’évaluation des grandeurs dimensionnantes. Cette approche très intéressante pour la sélection de composants sur étagères présente certains inconvénients pour les points suivants : La nécessité de créer et de maintenir une base de données constructeur. Un logiciel généraliste de simulation système comme AMESim n’a pas cette vocation. Dans le cadre de la conception de produit intégré, il est intéressant de disposer de grandeurs permettant d’évaluer l’état de l’art des technologies actuelles. On peut cependant être amener à développer des composants spécifiques dédiés et non présents dans des catalogues constructeurs. Dans le cadre d’une reconception ou de l’évolution d’un système connu, on peut vouloir évaluer l’évolution des performances du dispositif initial pour un nouveau cahier des charges. La piste choisie est l’établissement de modèles pour la conception préliminaire à l’aide de lois d’échelle ou de similitude. L’objectif dans cet état de l’art est de présenter cette méthode de modélisation et de valider l’opportunité de l’utiliser dans les domaines qui nous intéresse. Pour cela nous essayerons de valider l’approche sur des bases de données constructeurs de moteurs électriques (à aimants permanents) et de transmissions mécaniques (réducteurs épicycloïdaux). 4.1 - Généralités sur les lois d’échelles Les lois d’échelle (ou scaling laws en anglais), qui peuvent aussi être appelées lois de similitude (ou similarity laws en anglais), permettent d’étudier l’influence d’un changement d’échelle sur les grandeurs représentatives d’un système. Les lois d’échelle sont utilisées dans différents domaines comme les microsystèmes, les actionneurs électriques, la mécanique ou l’hydraulique et la mécaniques des fluides pour : comparer des technologies d’actionnement [JUF] [MUL] [MIN] ; adapter les dimensions d’une maquette d’essais en mécanique des fluides ; dimensionner des systèmes mécaniques, hydrauliques ou électriques [RASC] [PPUR] ; C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 102/134 développer et rationaliser des gammes de produits [PAH] ; évaluer des coûts [PAH]. Pour la suite nous adopterons la notation proposée par M. JUFER [JUF]. Pour chaque grandeur caractéristique, nous calculerons le rapport : l* = l' l avec : l, la grandeur du dispositif pris pour référence. l’, la grandeur du dispositif étudié. Pour une homothétie géométrique identique sur toutes les dimensions, toutes les cotations géométriques seront donc reliées par un même ratio l* à leur valeur de référence. Nous ne développerons des modèles que pour des dispositifs présentant cette similitude géométrique. 2r 2r’ l’ l Figure 37 – Changement d’échelle d’un cylindre Pour le cylindre de la Figure 37, on peut calculer les lois d’échelles de quelques paramètres géométriques. L’évolution du volume pour un cylindre de rayon r et de longueur l V = π .r 2l V* = V ' π .r 2l = = r *2l * 2 V π .r ' l ' Dans le cas où l’évolution géométrique est identique pour toutes les dimensions : r* = r' l* = l* = r l' et V * = l *3 Cette dernière relation reste vraie pour une géométrie quelconque. De la même manière, on peut calculer l’évolution de : C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 103/134 la masse : M = ∫ ρ m dV M * = l *3 l’inertie d’une partie tournante : J = ∫ r é dm J * = l *5 4.2 - Lois d’échelle et transmissions mécaniques On s’intéressera ici aux réducteurs de vitesse à engrenages, aux trains épicycloïdaux et aux vis à rouleaux. Les raisonnements développés ici peuvent certainement s’appliquer à d’autres types de transmission mécaniques (système vis/écrou, réducteur harmonique drive…). Les gammes de références seront ici extraites des constructeurs Apex, Alpha et Neugart pour les trains épicycloïdaux et SKF pour les vis à rouleaux. 4.2.1 - Réducteurs épicycloïdaux 4.2.1.1 - Etablissement des lois d’échelles pour les réducteurs Les réducteurs sont dimensionnés pour un couple de sortie C donné. Les contraintes correspondant à ce couple constituent les grandeurs limitant les performances. Pour un réducteur à engrenages elles peuvent correspondre : Aux pressions de contact des dents. La théorie de Hertz [SHI] pour un contact sphère/sphère donne une contrainte maximale proportionnelle à la pression maximale de contact pmax : p max = 3F , avec le rayon de contact 2πa 2 3F (1 − γ 12 ) / E1 + (1 − γ 22 ) / E 2 a = 1 / d1 + 1 / d 2 8 1/ 3 soit : p max = F *1 / 3l *−2 / 3 * C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 104/134 Aux contraintes de flexion des dents. Une poutre en flexion a pour contrainte maximale : 12 FLb 2h 2 σ max = soit σ max = F *l *−2 * Une conception à contrainte fixée σ max = 1 ou pmax = 1 induit la relation suivante * * entre forces et dimensions : F * = l *2 Le tableau suivant résume un certain nombre de relations basées sur cette hypothèse. Grandeur Evolution Effort F * = l *2 Couple C * = l *3 Volume V * = l *3 Masse M * = l *3 Inertie J * = l *5 Raideur de torsion K * = l *3 Lois de similitude pour un dispositif mécanique à contrainte fixée Pour effectuer la sélection d’un réducteur mécanique dans le cadre d’une conception préliminaire, il est intéressant de disposer de : J, l’inertie du réducteur ramenée sur l’axe moteur (rapide) C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 105/134 K, la raideur du réducteur sur l’axe de sortie (lent) M, la masse du réducteur en fonction du couple de sortie C et du rapport de réduction N. Grandeur Evolution Masse (Volume) M * = C* Raideur de torsion K * = C* Inertie J * = N *α C *5 / 3 ≈ N *α C *1,67 Lois de similitude pour un réducteur 4.2.1.2 - Validation sur des gammes constructeurs de trains épicycloïdaux Nous avons constitué une base de données constructeurs (plus de 700 réducteurs) comportant différentes caractéristiques comme : le couple, le rapport de réduction, la masse, la raideur en torsion, l’inertie ramenée en entrée, le rendement, ... Afin de valider les relations déterminées précédemment, nous avons utilisé les gammes de réducteurs épicycloïdaux des constructeurs Apex et Neugart. Les relations sont de la forme : X ∗ = N *α C *β , où X peut être J, K ou M Pour déterminer les coefficients α et β, des tracés logarithmiques à couple C ou rapport de réduction N fixé ont été réalisés : X log X ref = log C C ref β N N ref α donne : log X = β log C + k , à N fixé log X = α log N + k , à C fixé La Figure 38 donne un exemple d’évolution de la raideur en torsion en fonction du couple de sortie pour un rapport de réduction fixé à 3. Le tracé est fait ici dans un plan loglog. La courbe de tendance affichée en trait plein permet de calculer le coefficient β des relations précédentes. On trouve une valeur de 1,03 très proche du 1 théorique. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 106/134 Relation Torque / Stiffness -PLE - Ratio 3 y = 1,0316x - 1,1199 1,80 1,60 Stiffness (Nm/arcmin) 1,40 1,20 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0,00 0,00 -0,20 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 Torque (N.m) Figure 38 – Evolution logarithmique de la raideur en fonction du couple Cette opération a été faite pour l’ensemble de la gamme PLE de Neugart avec 22 rapports de réduction de 3 à 512. Le tableau suivant résume l’ensemble des résultats obtenus ici. Calcul du coefficient β X ∗ = N *α C *β , où X peut être J, K ou M PLE 3 4 5 8 9 12 15 16 20 25 32 40 64 60 80 100 120 160 200 256 Couple / Masse 1,12 1,17 1,13 0,93 1,11 1,06 1,09 1,06 1,06 1,07 1,06 1,07 0,97 1,12 1,16 1,16 1,15 1,16 1,12 1,16 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse Couple / Inertie 1,74 1,79 1,72 1,38 1,74 1,65 1,83 1,61 1,62 1,61 1,63 1,62 1,43 1,84 1,72 1,7 1,93 1,72 1,73 1,72 11/04/08 Couple / Raideur 1,03 1,07 1,03 0,85 0,96 0,96 0,99 0,96 0,96 0,97 0,96 0,97 0,88 0,95 0,94 0,94 0,97 0,94 0,95 0,94 Nb d’étage 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 3 107/134 320 512 Moyenne Min Max 1,12 1,04 1,10 0,93 1,17 1,73 1,6 1,68 1,38 1,93 0,95 0,88 0,96 0,85 1,07 Théorie 1 1,67 1 3 3 Influence du couple, gamme PLE de Neugart Les coefficients trouvés théoriquement sont assez bien vérifiés sur cette gamme de réducteur. Ce résultat est aussi bien vérifié pour la gamme de d’Apex. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 108/134 Calcul du coefficient β X ∗ = N *α C *β , où X peut être J, K ou M Apex 3 4 5 6 7 8 9 10 15 20 25 30 35 40 45 50 60 70 80 100 Moyenne Min Max Couple / Masse 0,97 0,97 0,98 0,97 0,97 0,96 0,94 0,94 0,96 0,97 0,97 0,96 0,96 0,89 0,93 0,97 0,96 0,96 0,94 0,94 0,96 0,89 0,98 Couple / Inertie 1,71 1,71 1,69 1,7 1,68 1,67 1,63 1,63 1,56 1,57 1,57 1,56 1,55 1,42 1,52 1,58 1,57 1,56 1,54 1,52 1,60 1,42 1,71 Couple / Raideur 0,94 0,95 0,96 0,95 0,94 0,94 0,92 0,92 0,94 0,95 0,96 0,95 0,94 0,84 0,92 0,96 0,95 0,94 0,93 0,92 0,94 0,84 0,96 Théorie 1 1,67 1 Etage 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 Influence du couple, gamme d’Apex Pour évaluer l’influence du rapport de réduction, nous effectuons le même travail en observant les gammes de réducteur par couple constant et rapport de réduction variable. Le rapport de réduction a peu d’influence sur la raideur et la masse du réducteur. Les grandeurs K et M ne sont donc pas fonction de N. Le tableau suivant résume les résultats obtenus pour l’inertie des réducteurs. Les coefficients donnés correspondent au α de la formule J ∗ = N *α C *β . C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 109/134 Couple 44 110 120 260 Moyenne Max Min PLE 2 etages -0,61 -0,61 -0,66 -0,66 -0,635 -0,61 -0,66 3 etage -0,145 -0,172 -0,197 -0,143 -0,16425 -0,143 -0,197 Couple 19,5 42,5 55 150 300 600 1150 1900 Moyenne Max Min Apex 1 etage -0,633 -0,338 -0,616 -0,582 -0,663 -0,688 -0,7 -0,624 -0,6055 -0,338 -0,7 2 etage -0,214 -0,245 -0,239 -0,245 -0,292 -0,256 -0,235 -0,25 -0,247 -0,214 -0,292 Influence du rapport de réduction On aboutit donc aux lois d’échelles suivantes pour ces deux constructeurs : • Neugart : 1 étage : donnnées insuffisantes 2 étages : M * = N *0 C *1 J * = N * −0.63 C *1.67 K * = N *0 C *1 3 étages : M * = N *0 C *1 J * = N * −0.16 C *1.67 K * = N *0 C *1 - • pour : un couple de sortie de 44 à 260 N.m un rapport de réduction de 9 à 64 (2 étages) ou de 60 à 512 (3 étages) Apex: 1 étage : M * = N *0 C *1 J * = N * −0.61 C *1.67 K * = N *0 C *1 2 étages : M * = N *0 C *1 J * = N * −0.24 C *1.67 K * = N *0 C *1 3 étages : donnnées insuffisantes C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 110/134 pour : - un couple de sortie de 19,5 à 1900 N.m - un rapport de réduction de 3 à 10 (1 étage) ou de 15 à 100 (2 étages) Les différentes valeurs des puissances des lois d’échelles ont donc pu être validées ou calculées. On va maintenant observer si ces lois d’échelles décrivent avec plus ou moins d’exactitude l’ensemble des données d’une gamme constructeur. Nous utiliserons pour cela un réducteur de référence pour chaque gamme. Ce dernier fournit les valeurs de référence Jref, Kref et Mref qui permettent de calculer les paramètres J, K et M des autres réducteurs à partir de leur couple de sortie et de leur rapport de réduction. Ainsi pour chaque grandeur on pourra effectuer le calcul suivant : X ∗ = Y ∗α Z ∗β X est équivalent à X ref Y X = (X ref ) Y ref α Y = Y ref Z Z ref α Z Z ref β ce qui donne β Le tableau suivant donne l’application numérique pour quelques exemples de réducteurs. La première ligne est le réducteur de référence choisi en milieu de gamme. Les dernières colonnes donnent les erreurs entre les valeurs calculées à l’aide des lois d’échelle et les valeurs issues du catalogue. Ref Valeurs réf. Min Max Moyenne C 230 N 25 16.5 260 800 16,50 800,00 188,90 9.0 12.0 20 9,00 40,00 21,32 Calculé J K 1,49 13,00 0.04 0.93 2.90 14.70 13.41 45.22 0,02 0,93 18,23 45,22 2,06 10,67 M 8,00 0.62 9.72 29.91 0,57 27,83 6,57 Données catalogue J K M 1,49 13,00 8,00 0.03 2.56 6.65 0,02 12,37 1,53 1.10 13.0 41.0 1,10 41,00 10,28 0.45 8.0 22.0 0,45 22,00 5,71 J 0% 18% 12% 50% 0% 51% 21% Erreur K 0% 18% 12% 9% 0% 18% 5% Application numérique des lois d’échelles Le tableau suivant résume les erreurs observées sur ces paramètres pour l’ensemble de la gamme PLE 2 étages de Neugart (63 références). La valeur moyenne des erreurs et les valeurs minimales et maximales rencontrées sont indiquées. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 111/134 M 0% 27% 18% 26% 0% 43% 23% Min Max Moyenne J 0% 52% 21% K 0% 18% 5% M 0% 47% 23% Synthèse des erreurs observées Pour une gamme inconnue, il est possible de calculer les coefficients α à l’aide des équations suivantes : J ∗ = N ∗α C ∗1.67 en disposant des valeurs correspondant à J et Jref, J J ref N = N ref J log J ref α= α C C ref = α log N N ref J log J ref 1.65 + 1.65 log C C ref − 1.65 log C C ref N log N ref Nous avons appliqué cette méthode pour une gamme de réducteurs Alpha. L’ensemble des résultats (erreurs moyennes) est donné dans le tableau suivant. Constructeur Etage Neugart 2 3 1 2 1 2 3 Apex Alpha J (erreur en %) 21 21 21 38 26 38 27 K (erreur en %) 5 8 5 48 10 21 58 M (erreur en %) 23 15 18 20 36 17 11 Synthèse des erreurs moyennes observées D’une manière générale on peut remarquer que les erreurs ne sont pas trop importantes si on les compare à la simplicité des modèles mis en jeu. Ces modèles semblent donc bien adaptés à une phase de conception préliminaire. Les erreurs les plus importantes se retrouvent C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 112/134 en extrémité de gamme lorsque les dimensions s’éloignent fortement de celles du réducteur de référence. Les gammes présentant les plus larges plages de couple (Apex 2 étage et Alpha 3 étage) sont celles qui présentent ainsi les erreurs les plus importantes. Les lois issues des gammes Neugart et Alpha ont pu également être appliquées à un autre constructeur comme Alpha. On peut les utiliser d’une manière assez générale sur tout type de réducteur à train épicycloïdal. 4.2.2 - Réducteur Cyclo Drive Les phénomènes physiques régissant le dimensionnement des Cyclo Drive sont identiques aux réducteurs épicycloïdaux. Ainsi les lois d’échelles concernant la masse et la raideur sont identiques aux trains épicycloïdaux comme on peut le voir respectivement sur la Figure 39 et sur la Figure 40. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 113/134 Relation masse / couple 160 140 Masse (kg) 120 100 80 60 40 20 0 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 Couple (Nm) Figure 39 – Evolution de la masse en fonction du couple sur quatre gammes différentes de Cyclo Drive (séries F). Relation Raideur / Couple 900 800 Raideur (Nm/arcmin) 700 600 500 400 300 200 100 0 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 Couple (Nm) Figure 40 – Evolution de la raideur en fonction du couple sur quatre gammes différentes de Cyclo Drive (séries F). Les rapports de réduction qui varient de 29 à 179 sont obtenus en augmentant simplement le nombre de ‘dents’ de la couronne et du disque. Ainsi l’influence du rapport de réduction sur l’inertie est négligeable, et seul le couple intervient dans la loi d‘échelle. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 114/134 Relation Inertie / Couple 14 12 Inetrie (kg cm2) 10 8 Gammes F, F1, F2, F3 Loi d’échelle 6 4 2 0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 Couple (Nm) Figure 41 – Evolution des inerties en fonction du couple sur quatre gammes différentes de Cyclo Drive (séries F). Grandeur Evolution Masse M * = F* Raideur K* = F* Inertie J * = F *1.6 Lois de similitude pour le réducteur Cyclo Drive. 4.2.3 - Vis à rouleaux Les vis à rouleaux sont dimensionnées pour un effort donné sur l’axe de la vis. Les contraintes correspondantes à cet effort constituent les grandeurs limitant les performances. On obtient donc la loi : σ max * = F *1l *− 2 Comme pour les réducteurs les différentes caractéristiques nous intéressants peuvent être déduites de cette équation. Ces caractéristiques en fonction de l’effort F* sont résumées dans le tableau en fin de paragraphe. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 115/134 La Figure 42 compare la loi d’échelle aux valeurs fournies par le catalogue SKF sur une gamme de vis à rouleaux. Pour la même gamme la Figure 43 compare les inerties. Relation Masse / Effort 1000 Masse (kg) 100 Loi d'échelle : M = 0.07 F 10 1 Interpolation : M = 0.035 F 1.1 0.1 1 10 100 1000 10000 Effort (kN) Figure 42 – Evolution logarithmique de la masse de la vis en fonction de l’effort. Relation Inertie / Effort 10000000 1000000 Inertie (kg mm2) 100000 10000 2 Loi d'échelle : J = 0.11 F 1000 100 10 Interpolation : M = 0.02 F 2.26 1 1 10 100 1000 10000 Effort (kN) Figure 43 - Evolution logarithmique de l’inertie de la vis en fonction de l’effort La raideur d’un système vis-écrou est composée par le montage en série de trois raideurs qui peuvent être équivalente. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 116/134 1 1 1 1 = + + Kt K e K v K p l Charge Couple moteur Ecrou Charge Vis Ke Palier Kv Kp Ecrou Vis Palier Figure 44 – Schéma d’un système vis écrou pour le calcul de la raideur. La raideur du palier est directement proportionnelle à la charge : K *p = F * La raideur de la vis est proportionnelle à la charge et inversement proportionnelle à la position de l’écrou sur la vis : F* K = l * v La raideur de l’écrou dépend de la charge et du pas de la vis : K e* = F* p* Grandeur Evolution Masse M * = F* Raideur K* = Inertie J * = F *2 F* p* Lois de similitude pour une vis à rouleaux. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 117/134 Relation raideur de l'écrou / effort 1600 Gamme TRU (SKF) 1400 Loi d’échelle Raideur écrou (N/µm) 1200 1000 800 600 400 200 0 0 50 100 150 200 250 Effort (kN) Figure 45– Application de la loi d’échelle de la raideur des écrous à la gamme TRU de chez SKF. 4.3 - Lois d’échelle et machines électriques On ne s’intéressera ici qu’aux moteurs à aimants permanents. Les raisonnements développés ici peuvent s’appliquer à d’autres types de machines électriques (moteurs asynchrone ou à reluctance variable). On distinguera deux types de moteurs à aimants permanents : Les moteurs brushless cylindriques à nombre de pôles constants, caractérisés par une vitesse de rotation relativement élevée. Les gammes de références seront ici extraites des constructeurs Parvex et Danaher ; Les moteurs annulaires à nombres de pôles variables, caractérisés par des vitesses plus faibles et des couples plus importants. Ces moteurs couples seront illustrés sur les gammes d’Etel. 4.3.1 - Moteurs cylindriques à nombre de pôles constant avec le changement d’échelle La Figure 46 montre une coupe schématique d’une architecture de moteur brushless cylindrique à 4 pôles et à aimants en surface. Cette configuration mécanique, cylindriques à champ radial et à rotor intérieur, est conventionnelle et représentative d’un grand nombre de moteurs sur le marché. Nous n’analyserons les lois de similitude que pour des facteurs d’échelle identiques sur toutes les dimensions. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 118/134 Figure 46 - Coupe d’un moteur brushless [MUL] Les couples d’un moteur à aimant permanent peut être obtenu à l’aide des forces de Laplace intégrée sur l’ensemble des conducteurs : C = ∫ BJrdV avec : B, l’induction dans l’entrefer ; J, la densité de courant dans les conducteurs ; r, la distance par rapport à l’axe de rotation ; Cette intégrale donne en notation relative par rapport à une géométrie de référence : C * = J * B *l *4 Les performances d’un moteur électrique sont essentiellement limitées par les pertes et l’échauffement thermique. On suppose généralement que ces pertes sont essentiellement des pertes Joules dans les conducteurs : PJ = ∫ ρJ 2 dV Pour une résistivité ρ constante, les pertes Joules relatives sont alors lors d’un changement d’échelle : PJ * = J *2l *3 Les pertes d’un moteur permettent d’évaluer sa température. Si on néglige la conduction, les pertes thermiques ne sont évacuées que par convection naturelle en surface du moteur. L’échauffement ∆T prend alors pour expression : C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 119/134 ∆T = PJ , où Rth = α . A Rth avec : A, la surface extérieure α, le coefficient de convection (en W.m-2.K-1) Ce qui donne en notation relative : ∆T * = J *2l * Un moteur électrique est généralement dimensionné pour avoir : Une induction constante B dans l’entrefer afin d’éviter la saturation des dents. On pourra donc supposer que B*=1 ; Une température constante pour éviter un échauffement trop important des conducteurs et de leurs isolants. On aura donc dans ce cas ∆T*=1. Cette dernière contrainte permet de déterminer l’évolution de la densité de courant : ∆T * = 1 = J *2l * ⇒ J * = l *−1 / 2 D’où l’évolution du couple dans ces conditions : C = l *3,5 Une autre grandeur intéressante est la constante de temps thermique τth du moteur. Elle correspond à l’évolution de température du moteur régie par une équation différentielle de la forme : Pth = M .cth. M .cth dT + Rth .(T − Text ) de constante de temps τ th = Rth dt D’où l’évolution de cette grandeur : τ th* = l * C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 120/134 Le tableau suivant résume l’ensemble des lois de similitude calculées ici pour un moteur cylindrique à aimants permanents et pour un facteur d’échelle identique l* sur toutes les dimensions. Grandeur Evolution Couple (pour B*=1 et ∆T*=1 ) C = l *3,5 Inertie J * = l *5 Masse M * = l *3 Volume V * = l *3 Constante de temps thermique τ th* = l * Résistance thermique Rth = l *2 * Lois de similitude pour un moteur cylindriques à aimants permanents et à nombre de pôles constant. 4.3.2 - Moteurs annulaires à nombre de pôles non constants avec changement d’échelle L’augmentation du nombre de pôles permet d’augmenter la densité de couple. En effet pour un même diamètre de moteur, augmenter le nombre de pôles permet de diminuer le flux par pôle et de diminuer l’épaisseur des culasses (au rotor et au stator) et donc de diminuer la masse. L’augmentation importante du nombre de pôles mène à des structures annulaires comme celles de la Figure 47. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 121/134 Figure 47 - Moteur annulaire et structure bipolaire élémentaire [MUL] Ce gain en masse se fait au détriment de la vitesse de rotation en effet il y a proportionnalité entre le nombre de paires de pôles p, la pulsation électrique ω et la vitesse de rotation mécanique Ω : ω = p.Ω La fréquence électrique ne peut être augmenter indéfiniment. Des pertes supplémentaires limitent les fréquence électriques f ( ω = 2π . f ) d’utilisation du moteur : • les Pertes PW par courants de Foucault qui prennent en valeur relative l’expression suivante : PW* = f *2 e*2 B *2l *3 avec e l’épaisseur des tôles. Dans le cas (le plus fréquent) où cette épaisseur e est constante : PW* = f *2 B *2l *3 • les Pertes Ph par Hystérésis qui prennent en valeur relative l’expression suivante : Ph* = f * B *2 l *3 Ces pertes augmentent avec la fréquence électrique f et donc la vitesse de rotation du moteur. La Figure 48 donne les courbes couple/vitesse d’un tel moteur (gamme ETEL). Le schéma sur cette figure montre l’écart de l’évolution du couple si l’on prend en compte de ces pertes fer fonction de la vitesse de rotation du moteur. Le couple permanent que peut fournir la machine diminue avec la vitesse de rotation. Les courbes en régime transitoire (peak) ne sont pas limitées par des considérations thermiques mais par le courant crête et la tension maximale de l’alimentation. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 122/134 C Pertes Joules Pertes Joules + Pertes fer Ωmax Ω Figure 48 – Effet des pertes fer sur la courbe couple/vitesse Les moteurs annulaires sont obtenus en accolant des structures bipolaires élémentaires. L’augmentation du couple passe par l’ajout de structures élémentaires. L’épaisseur des culasses n’évolue donc pas avec le diamètre. Les variations relatives des paramètres géométriques diffèrent donc d’un moteur cylindrique : le volume : V ≈ 2π .r.e.l V* = V ' *2 =l V la masse : M * = l *2 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 123/134 la surface d’échange thermique : S * = l *2 l’inertie d’une partie tournante : J = ∫ r 2 dm ≈ r 2 .2πr.e.l. ρ J * = l *4 Le tableau suivant résume l’ensemble des lois de similitude pour un moteur annulaire. Grandeur Evolution Couple (pour B*=1 et ∆T*=1 ) C = l *3,5 Inertie J * = l *4 Masse M * = l *2 Volume V * = l *2 Constante de temps thermique τ th * = l * Résistance thermique Rth = l *2 0 * Lois de similitude pour un moteur annulaire à aimants permanents et à nombre de pôles non constant. 4.3.3 - Modification des lois d’échelle pour la conception préliminaire Pour effectuer la sélection d’un moteur électrique dans le cadre d’une conception préliminaire, il est intéressant de disposer de : J, l’inertie du moteur τth, La constante de temps thermique M, la masse du moteur En fonction du couple du moteur C. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 124/134 L’inertie moteur et le profil de mission permettent d’évaluer le couple efficace Ceff et de le comparer au couple permanent C du moteur. La constante de temps thermique permet de comparer la dynamique du profil de mission à la dynamique thermique du moteur. La masse est souvent un paramètre important de conception pour des applications embarquées. Les tableaux suivants donnent l’évolution de ces différents paramètres en fonction du couple moteur pour les géométries cylindriques et annulaires. Dans ces tableaux, la valeur relative des dimensions est remplacée par celle du couple : l * = C *1 / 3,5 Grandeur Evolution Inertie J * = C *5 / 3,5 ≈ C *1, 43 Masse M * = C *3 / 3,5 ≈ C *0,86 Volume V * = C *3 / 3,5 ≈ C *0,86 Constante de temps thermique τ th * = C *1 / 3,5 ≈ C *0, 29 Résistance thermique Rth = C *2 / 3,5 ≈ C *0,57 * Lois de similitude pour un moteur cylindriques à aimants permanents et à nombre de pôles constant. Grandeur Evolution Inertie J * = C *4 / 3,5 ≈ C *1,14 Masse M * = C *2 / 3,5 ≈ C *0,57 Volume V * = C *2 / 3,5 ≈ C *0,57 Constante de temps thermique τ th * = C *0 / 3,5 ≈ C *0 Résistance thermique Rth = C *2 / 3,5 ≈ C *0,57 * Lois de similitude pour un moteur annulaire à aimants permanents et à nombre de pôles non constant. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 125/134 4.3.4 - Validation des lois d’échelles sur des gammes constructeurs L’objectif est d’appliquer ces lois d’échelle sur des gammes constructeurs afin de valider leur principe et d’en discerner les limites d’application. Une base de données, a été constituée en relevant pour chaque moteur d’une gamme les caractéristiques données dans le tableau suivant. Certaines caractéristiques ont pu aussi être relevées sur les caractéristiques couple/vitesse en l’assimilant au gabarit simplifié de la Figure 49. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 126/134 Grandeurs Symboles Unités Diamètre moteur D m Longueur L m Couple à vitesse nulle en N.m CΩ0 régime permanent Couple nominal en régime Cnom N.m permanent Couple à vitesse maximale tr/min CΩmax Vitesse nominale tr/min Ωnom Vitesse maximale tr/min Ωmax Puissance nominale Pnom W Constante de couple K N.m/A Résistance de bobinage R Ω Constante de temps thermique s τth Résistance thermique Rth °C/W Inertie du rotor Jmot kg.cm² Masse du motor Mmot kg Caractéristiques relevées dans les données constructeurs C CΩ0 Cnom CΩmax Ωnom Ωmax Ω Figure 49 – Gabarit simplifié d’une courbe couple/vitesse 4.3.4.1 - Moteurs cylindriques : gammes PARVEX et DANAHER Nous avons sélectionner différentes gammes de moteurs brushless cylindriques à aimants permanents terre rare : Gamme BH 4 et 6 pôles de chez Danaher ; Gamme AKM 6 et 10 pôles de chez Danaher-Kollmorgen ; Gamme NX 10 pôles de chez Parvex. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 127/134 Dans un premier temps nous vérifions les puissances des lois d’échelles à l’aide de tracés logarithmiques et de courbes de tendances. BH Grandeur 4 pôles Inertie 1,14 Masse 0,62 Constante de tps thermique 0,35 BH 6 pôles 1,39 0,76 0,37 AKM 6 pôles 1,41 0,76 0,46 AKM 10 pôles 1,60 0,70 0,32 NX Valeur 10 pôles Moyenne 1,62 1,43 0,86 0.74 0,43 0,39 Valeur théorique 1,43 0,86 0,29 Nous pouvons observé : Un bon respect sur l’inertie ; Un léger écart sur la masse : la théorie ne prend pas en compte les éléments mécaniques comme la carcasse, les roulements ou les ventilateurs ; Un écart plus important sur la constante de temps thermique mais l’ordre de grandeur est respecté. De plus la puissance est faible et elle a donc moins d’importance sur l’évolution de la grandeur. Nous choisissons ensuite dans chaque gamme un moteur de référence (possédant un diamètre médian sur la gamme). Nous appliquons les lois d’échelle théoriques, avec pour entrée le couple moteur de chaque moteur, afin d’obtenir les volumes, masses, inertie et constante de temps thermique. Pour chaque grandeur calculée nous calculons le taux d'erreur à l’aide de la formule suivante : Erreur = Donnée constructeur − Donnée Donnée calculée constructeur Série BH 4 pôles Moteur de Référence BH-226-C(400V) Umax V(VAC) 480 Maxi Mini D Mm 92 L mm 315,4 V mm3 6 2,09.10 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 7500 2500 r.p.m 7500 2500 N.m 15,8 0,7 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 4000 r.p.m 4000 N.m 5,6 Inertie Masse Erreur % % 140 96 0 0 11/04/08 Jmot Kg-m2 0,000251 Mmot Kg 7,6 τth min 21 τth % 22 0 128/134 Moyenne Ecart type 6,25 5,29 34 40 23 27 7 8 Série BH 6 pôles Moteur de Référence BH-624-C(400V) Umax V(VAC) 480 Maxi Mini Moyenne Ecart type D mm 142 L mm 367,8 V mm3 6 5,82.10 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 4500 1250 r.p.m 4500 1250 N.m 93,5 14,6 38,4 22,8 Ωnom Ωmax CΩ0 rpm 3750 rpm 3750 N.m 25,2 Inertie Erreur % 52 0 12 18 Masse % 18 0 7 7 Jmot Kg-m2 0,00203 Mmot Kg 23,1 τth min 33 τth % 15 0 7 7 Série AKM 6 pôles Moteur de Reference AKM21C(120V) Umax V(VAC) 480 Maxi Mini Moyenne Ecart type D mm 58 L mm 86,2 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 4500 r.p.m 5630 N.m 0,48 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 8000 1800 r.p.m 8000 2210 N.m 1,42 0,18 0,65 Inertie Erreur % 47 0 37 Masse % 22 0 12 0,4 14 7 τth Jmot Kg-m2 1,1E-05 Mmot Kg 8,2E-01 min 8,0E+00 Jmot Kg-m2 3,4E-04 Mmot Kg 4,2 min 20 τth % 34 0 10 12 Série AKM 10 pôles Moteur de Reference AKM51G(400V) L mm 127,5 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 6000 r.p.m 6000 N.m 4,8 Umax V(VAC) 480 D mm 108 Ωnom Ωmax CΩ0 Maxi Mini r.p.m 6000 1500 r.p.m 6000 1630 N.m 20,8 2 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse Inertie Masse Erreur % % 43 25 0 0 11/04/08 τth τth % 24 0 129/134 Moyenne Ecart type 8 5,4 24 12 10 7 8 7 Série NX 10 pôles Moteur de Reference NX 630 EAK N poles Ωmax CΩ0 10 rpm 2800 N.m 9,21 Maxi Mini Moyenne Ecart type D mm 110 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 3700 1100 r.p.m 4000 1450 N.m 27,5 0,8 8,3 7,7 L mm 210 Jmot Kg-m2 0,00147 Inertie Masse Erreur % % 45 19 0 0 21 8 12,0 6,3 Mmot Kg 8,9 τth min 33 τth % 64 0 22 21,1 4.3.4.2 - Moteurs annulaires : gamme ETEL La gamme de moteurs choisie est la TMB . Ce sont des moteurs couples annulaires à grands nombres de pôles. Ces moteurs sont vendus frameless et peuvent être refroidis par eau. Les valeurs de couple relevées correspondent cependant au refroidissement par air en convection naturelle. Dans un premier temps nous vérifions les puissances des lois d’échelles à l’aide de tracés logarithmiques et de courbes de tendances : Grandeur Coef mesuré Inertie 1,41 Masse 0,50 Constante de Tps thermique 0,02 Coef th. 1,14 0,57 0,00 Nous choisissons ensuite dans chaque gamme un moteur de référence (possédant un diamètre median sur la gamme) et nous appliquons les lois d’échelle théoriques. Moteur de Référence TMBO 210-070 Wmax Rpm 900 Maxi Mini N poles(2p) 44 Cwo N.m 64,6 D m 0,23 L M 0,11 Jmot Kg-m2 0,02 Ωnom Ωmax CΩ0 r.p.m 1900 80 r.p.m 4700 320 N.m 290 8,65 C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 Mmot Kg 14,2 Inertie Erreur % 59 0 τTh s 2000 Masse % 75 0 Rth K/W 0,317 τth % 40 0 130/134 Moyenne Ecart type 72,8 71,1 27 21 29 20 16 20 4.3.4.3 - Bilan Nous avons relevé un maximum de 35 % d’erreur moyenne. Les relations sont donc assez bien vérifiées dans l’ensemble. Les résultats sont donc encourageants, d’autant plus si on les compare à la simplicité des modèles mis en jeu. Les erreurs peuvent provenir du fait que les variations de dimension dans une gamme ne sont pas parfaitement identiques dans toutes les directions. Un constructeur rationalise la construction de ses moteurs et n’utilise qu’un minimum de tôles de diamètres différents et joue sur la longueur de machine pour obtenir différents modèles. Les rapports diamètre sur longueur peuvent donc varier dans une même gamme. Des lois d’échelle faisant apparaitre de manière distincte le diamètre et la longueur pourraient être mis en place comme la fait [MUL] mais empêcherait de faire un lien direct entre le couple et les autre caractéristiques. En conventionnel cylindrique, on peut remarquer que : la précision augmente avec le nombre de pôles ; l’ordre de grandeur du couple massique est de 1 N.m par kg autour de 10 N.m ; les vitesse sont limité généralement à 8000 tr/min pour des raisons mécaniques ou à par la fréquence électrique (500 Hz maximum relevé ici) pour des raisons électriques (onduleur ou pertes fers). Pour les moteurs couples annulaires : Les constantes de temps thermiques non variables sont bien vérifiées ; l’ordre de grandeur du couple massique est 4 N.m par kg autour de 10 N.m ; La vitesse est limitée par la fréquence électrique (800 Hz maximum) ou par la tension d’alimentation (le constructeur désirant conserver les mêmes variateurs, l’augmentation du couple passe par la diminution de la vitesse). 4.4 - Conclusions et perspectives Les lois d’échelles ont prouvés par l’analyse de données constructrices qu’elles pouvaient prédire les masses, raideurs, inerties de manière suffisamment précise pour une conception préliminaire. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 131/134 Références ALLA[95] parution 06/1995. S. Allano, Petits moteurs électriques, Techniques de l’Ingénieur, D3720 CAVA[04] P.E. Cavarec, H. Ben Ahmed, B. Multon, Actionneurs électromagnétiques, Performances comparées, Techniques de l’Ingénieur, D3414 parution 05/2004. CHEN[93] C.-H. 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Robin, Comparaison du couple massique de diverses architectures de machines tournantes synchrones à aimants, Electrotechnique du Futur 2005, Grenoble, 14-15 sept. 2005. C6E2 – WP2 – INSA Toulouse 11/04/08 132/134 MULT[01] B. Multon, Motorisation des véhicules électriques, Techniques de l'Ingénieur, E3996 parution 02/2001. PAH G. Pahl, W. Beitz, Engineering Design, A systematic Approach, Springer PASH[84] K. A. Pasch and W. P. Seering, On the drive systems for high performance machines, ASME J. Mechanisms, Transmissions, Automation Design, vol. 106, no. 1, pp. 102–108, Mar. 1984. ROOS[04] F. Roos, H. Johansson, J. Wikander, Optimal Design of Motor and Gear ratio in Mechatronic Systems, 3’rd IFAC Symposium on Mechatronic Systems, Sydney, September 2004 ROOS[05] F. Roos, H. Johansson, J. Wikander, Optimal selection of motor and gearhead in mechatronic applications, Elsevier, Science Direct, Mechatronics 16 (2006) 63– 72, 2005. SHI J. E. Shigley, Ch. R. Mische, R. G. 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