La Fraicheur, du mix à la production

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La Fraicheur, du mix à la production
La Fraicheur, du mix à la
production
La Fraicheur, aka Perrine, est une Dj & productrice française,
voyageuse dans l’âme et actuellement émigrée à Berlin.
Derrière les platines depuis déjà 10 ans, elle a eu l’occasion
de se produire dans de nombreux clubs internationaux, que ce
soit en France, en Allemagne, aux États-Unis, ou encore au
Canada ou même au Japon. Malgré un background de djing
conséquent, c’est seulement récemment qu’elle choisit de
franchir le pas de la production en sortant un 1er EP, « Rhus
Typhina », sur le label Friends with Benefit Records.
Oscillant entre deep house, techno et electronica, il laisse
sur la base d’un beat solide la part belle à l’expérimentation
sonore. C’est dans le contexte de cette sortie que nous
avons cherché à en savoir plus sur cette personnalité
cosmopolite survitaminée, son riche parcours atypique et ses
projets pour l’avenir.
***
Manifesto XXI – Peux-tu nous raconter un peu ton parcours,
comment tu en es venue à faire de la musique, à en mixer, à en
produire, et à monter ce projet « La Fraicheur » ? Pourquoi ce
choix de nom d’ailleurs ?
La Fraicheur : Pour le nom c’est super simple, c’est mon
surnom depuis que je suis ado. Quand il a fallu que je me
trouve un nom de scène, je n’ai pas vraiment eu envie de
passer par la case prise de temps, prise au sérieux, trouver
un nom trop cool, référence intello ou quoi que ce soit. J’ai
fait au plus simple. J’étais déjà La Fraicheur. Le parcours
c’est un peu plus compliqué, ça n’a pas été linéaire. J’ai
toujours mixé, même quand j’avais d’autres activités. Ça fait
maintenant plus de 12 ans, enfin encore plus si tu comptes les
années à user mes platines dans ma chambre d’ado. Mais pour
les gens, en public, dans le partage d’un moment, de la
musique que j’aime avec les autres, oui ça fait bien 12 ans
facile, d’abord à Paris, puis à Montréal, maintenant à Berlin.
Produire par contre est une envie relativement nouvelle. Ça a
mûri à Berlin, et disons que ça fait deux ans que ça me
travaillait, que l’envie de contribuer, l’envie de créer, de
jouer mes propres morceaux se faisait sentir, à force de
danser à des heures et dans des ambiances différentes en me
disant “là, pour ce lever du soleil il faudrait ça”, “là, je
suis au bout du rouleau, ça fait 10 heures que je danse mais
il manquerait juste une ligne de basse comme ça et ça
repartirait”, etc… Au bout d’un moment, j’ai mis la peur de
côté et j’ai pris les décisions nécessaires (arrêter les
autres boulots) pour mettre la production et ma carrière de DJ
au centre de mes priorités.
Manifesto XXI – Avec quel matériel travailles-tu ? (logiciels,
instruments, voix, field recording, hardware, software, plugins…)
L.F. : Je travaille principalement avec Ableton Live et
quelques contrôleurs. Tout simplement. J’adorerais avoir des
synthés analogiques et une approche plus physique, plus
ludique, mais soyons honnêtes deux secondes, ça coûte des
milliers d’euros, et je n’ai pas le budget. Par contre je fais
souvent des enregistrements, de bruits ici et là, des voix et
gargouillis de mes nièces que je retravaille derrière. Et puis
avec Greg Kozo on s’amuse beaucoup avec son Moog Voyager, et
je passe du temps dans le studio de mon ami Leonard de Leonard
qui a une collection de synthés modulaires, boîtes à rythmes
et boîtes d’effets impressionnante. J’y rajoute de la couleur
à mes prods.
© Christophe Mauberque
Manifesto XXI
peux-tu nous
vécu, ou que
avoir sur ton
– Tu sembles avoir été amenée à pas mal voyager,
parler un peu des différents endroits où tu as
tu as visités, et de l’influence que ça a pu
activité musicale en général ?
L.F. : J’ai pris l’habitude de voyager depuis que je suis
toute petite parce que ma mère bossait chez Air France, du
coup la découverte, la confrontation au différent, à
l’inconnu, je me suis construit avec, et aujourd’hui j’ai du
mal à rester sur place et ne pas avoir envie de bouger tout le
temps. Heureusement, être DJ me permet de continuer à être en
vadrouille ; l’année dernière j’ai joué au Mexique, au Japon,
aux USA, en Norvège, en Espagne, et c’est vrai que j’aurais du
mal à imaginer ma vie sans cet aspect-là. En tant que DJ,
c’est super important pour moi parce que ça t’oblige à te
remettre constamment en question. Les gens ne dansent pas
pareil, ou ne font pas la fête de la même manière selon leurs
cultures, selon le regard de la société vis-à-vis de la
musique, de la danse ou de la nuit, selon les réglementations
en termes d’horaires ou de vente d’alcool. À Tokyo où il y
avait un ban sur la danse jusque récemment, les gens ne
réagiront pas pareil qu’à Berlin où les clubs sont ouverts 72h
sans interruption, où la fête commence avant toi et continue
après ton départ et où tu peux prendre ton temps pour
développer ta relation à ton environnement, ou aux États-Unis
où tout commence et s’arrête tôt, avec une certaine urgence de
faire la fête parce que tu sais que t’es pressé, et que tu
vois déjà la fin au moment où tu rentres dans le club. C’est
constamment un défi que de réussir à lire les gens, les
comprendre, les choper et les emmener ou te laisser emmener
par eux. Tu peux pas avoir d’ego démesuré quand tu joues
partout, il faut savoir à la fois se faire confiance et être à
l’écoute.
Manifesto XXI – Peux-tu nous parler un peu de ton nouvel EP,
« Rhus Typhina » ? Comment l’as-tu composé, à quel(s) genre(s)
le rattacherais-tu, quelles étaient tes motivations… ?
L.F. : Cet EP c’est mon Berlin. Rhus Typhina, le premier
titre, a pris le nom d’un arbre qui pousse comme du chiendent
à Berlin. Enfin partout d’ailleurs, maintenant que je l’ai
repéré là-bas, je le vois partout ; à Paris, à New York, à
Madrid. C’est un arbre parasite qui pousse partout où on
laisse la nature faire son truc. Et comme à Berlin, des
espaces vides, non maintenus, il y en a à la pelle, et que
beaucoup de ces espaces accueillent des open airs, les jardins
des clubs etc.. pour moi, c’est complètement lié à la danse
l’été, dehors, au petit matin où tu vois le jour se lever, aux
pauses entre deux sessions de danse, allongée sur les genoux
des potes à profiter du soleil qui passe entre les branches et
te chauffe la joue le temps d’une mini sieste avant de
repartir danser de plus belle. Pouncing, c’est l’intérieur.
C’est l’hiver. C’est la danse dans les clubs sombres où les
recoins se multiplient, c’est le béton et le métal. C’est une
énergie plus animale, un truc plus hypnotique. Ces moments où
tu oublies les heures qui défilent. Je ne prends pas de
drogues et je bois peu. Mais si tu viens pas me récupérer, 12
heures après mon arrivée je suis encore les yeux fermés en
train de danser. Pouncing c’est ça. Le remix c’est à mon ami
Nark, de Seattle, un de mes plus proches amis et soutien
depuis des années, que je l’ai confié. On a un parcours un peu
similaire et pris le risque de se mettre à la prod en même
temps. En tant que DJ et organisateurs de soirées on vit les
mêmes galères et les mêmes moments d’excitation. On a une
sensibilité similaire malgré des goûts différents. Il était
évident pour moi que je voulais qu’il participe à mes débuts.
Il s’est inspiré de ses passages chez moi pour pondre un remix
que je trouve fabuleux, meilleur que l’original !
https://soundcloud.com/la-fraicheur/sets/rhus-typhina-ep-frien
ds-with-benefits-records-out-on-january-20th-2016
Manifesto XXI – Pourquoi ce choix du label Friends With
Benefits Records ?
L.F. : J’ai rencontré les mecs de Friends With Benefits à San
Francisco lors de ma dernière tournée. Ils étaient venus se
présenter à la fin de mon set et quand j’ai fini mon premier
EP je leur ai présenté direct. Je suis super contente qu’ils
aient dit banco direct parce que dans ma tête, ma première
sortie devait se faire chez eux. C’est un petit label de
passionnés, qui ont à cœur de remettre les queers et les
personnes de couleurs, fondateurs de la house et de la techno
et de la nuit qui a porté leurs développements, au centre,
dans une industrie désormais monopolisée par les mecs hétéros
blancs. C’est un label où je savais que j’aurais le contrôle
sur mon image, sur mes prods, sur mon esthétique, un endroit
où mon identité serait respectée, où on n’essayerait pas de
travestir mon son ou mon image pour des questions de
marketing. Friends With Benefits, c’est la famille.
Manifesto XXI – T’es tu déjà produite en live set ? Si oui,
comment celui-ci est-il construit ? Si non, cela est-il un
potentiel projet pour toi ?
L.F. : Non je n’ai jamais fait de live et je t’avouerai que ça
ne m’appelle pas vraiment. J’aurais commencé en étant
musicienne avant d’être DJ sûrement que ça aurait été l’étape
naturelle, voire l’élément où j’aurais trouvé une légitimité.
Mais comme j’ai commencé en étant DJ et que c’est pour moi un
truc qui me passionne, auquel je donne beaucoup de valeur,
l’idée de jouer mes morceaux au sein d’un set me plaît
beaucoup plus que de vouloir absolument les jouer en live et
juste moi que moi pendant une durée déterminée. Ça m’excite
bien plus de les mélanger à des morceaux, des univers, des
sonorités, aux grooves des autres que moi je n’aurais pas
pensé à créer.
Manifesto XXI – Quels artistes écoutes-tu en ce moment ?
L.F. : Question piège ! Je n’écoute pas vraiment de trucs
nouveaux. En tout cas clairement pas autant que quand je
bossais comme programmatrice de concerts, manager ou attachée
de presse, où dans ces cas-là, on te fournit au quotidien de
nouveaux groupes à la pelle. Aujourd’hui quasiment toute la
nouvelle musique que j’écoute est électronique et dans
l’optique de fouiller pour renouveler mes sets, du coup quand
j’écoute autre chose, c’est plutôt pour me reposer de cette
recherche du “tout nouveau”, et je m’emmitoufle dans mes
classiques jazz, hip hop, soul, post rock surtout.
Manifesto XXI – Avec quels artistes aimerais-tu éventuellement
collaborer
?
(producteurs/trices,
instrumentistes,
chanteurs/euses…)
L.F. : Il y a toujours une liste de gens dont tu joues
tellement les morceaux, dont tu aimes tellement l’univers,
dont tu admires tellement la capacité à produire beaucoup et
toujours des trucs de qualité, que tu te dis “ah si seulement
on pouvait faire un track ensemble ! Tout ce que j’apprendrais
!!” Sauf que dans la réalité, les collaborations, ça
fonctionne à l’humain. C’est le sentiment que tu peux
t’entendre avec quelqu’un, que la communication sera facile,
que l’on est sur la même longueur d’onde, que le work flow
sera simple. C’est ça qui compte dans une collaboration et qui
fait qu’elle marche. Choisir un collaborateur/ trice sur la
base de son œuvre et non de sa personnalité, c’est faire
complètement abstraction du fait qu’une collaboration c’est
deux humains, deux identités, deux envies, deux egos qui se
rencontrent. Alors je ne sais pas avec qui je veux collaborer
dans le futur. Soit les rencontres se sont faites et alors les
collaborations sont déjà en route, soit je ne les ai pas
encore rencontrés et alors je ne peux pas le deviner.
Manifesto XXI – Il me semble que tu vis actuellement à Berlin,
ville hautement mythique et symbolique dans le milieu des
musiques électroniques ; que penses-tu de l’effervescence et
de l’esprit de la ville à cet égard en ce moment ? (clubs,
soirées, public, ambiance, personnalités musicales,
créativité…)
L.F. : J’habite à Berlin depuis 4 ans, et même si j’ai déjà pu
voir des changements et dire au revoir à certains clubs (je ne
jouerai forcément plus jamais au Kater Holzig) et bonjour à
d’autres (Mensch Meier ! Mon nouvel écrin favori !) je ne veux
pas être la personne qui va en tirer le portrait, forcément
subjectif, tronqué. Et puis 4 ans c’est rien ! J’ai
l’impression d’être arrivée hier. Tout ce que je peux dire
c’est qu’aussi cliché que ça paraisse, Berlin m’a beaucoup
changée, m’a redonné une seconde vie en tant que DJ avec une
toute nouvelle dynamique et un nouvel amour pour ce que je
fais, m’a transformée en danseuse forcenée alors qu’avant ça,
je n’allais jamais dans les clubs que pour y jouer, et m’a
donné l’envie de produire. Berlin je lui devrai toujours ça.
J’y ai grandi d’une manière inattendue. Après, faire le
constat de l’état de la ville, des clubs, de la nuit… je
laisse le “c’était mieux avant” aux autres. Je crois qu’où que
l’on habite, il faut éviter le piège de la nostalgie et croire
qu’il y aura toujours un nouveau souffle si on a l’énergie d’y
participer. Récemment j’ai vu le docu-fiction B-Movie qui
parle de Berlin-Ouest dans les années 80’s et à la fin du
film, les gens se plaignent que “Berlin change et c’était
mieux avant”. Déjà. Et puis il y a eu la naissance de la scène
techno avec la chute du Mur. Aujourd’hui les gens se plaignent
que les clubs c’était mieux avant, justement en regardant
cette période dorée comme une image d’Épinal. Il y a toujours
de la place pour quelque chose d’excitant si tu es prêt à te
bouger le cul pour créer quelque chose d’excitant.
© Christophe Mauberque
Manifesto XXI – J’ai lu quelque part que tu avais exercé pas
mal de métiers au fil des années, est-ce que tu peux nous
parler un peu de tout ça ? Est-ce que ces expériences ont eu
un quelconque impact sur ta musique ?
L.F. : Oui j’ai fait pas mal de trucs, j’ai été programmatrice
concert aux 9 Billards à Paris avec / grâce à Guido Minisky
(Acid Arab), j’ai été chargée de production des concerts à
Mains d’Œuvres, directrice artistique de la section musique du
festival de cultures numériques Mal Au Pixel, attachée de
presse et manager de groupes indés allant du rock lo-fi à
l’electronica, pop, folk ou post rock. Quoi d’autre… J’ai fait
du bricolage avec mes mains qui ont servi pour des clips, des
illustrations pour des magazines ou des photos pour des
bouquins. J’ai fabriqué des vélos. J’ai bossé avec Leonard de
Leonard pour son label Leonizer Records, j’ai été
projectionniste dans un petit cinéma indé ici à Berlin. Est-ce
que ça a une influence sur ma musique, je ne sais pas. Mais ça
a forcément une influence sur ma vie. Quand j’ai envie de
faire quelque chose et que ça m’excite et que je sens que je
suis bien là où je suis et que j’apporte quelque chose aux
autres, je le fais. Quand je sens que je perds l’énergie et
que ça me pèse et que je ne peux donc plus être la meilleure
pour les autres (les collègues, les patrons, les projets dont
tu t’occupes) alors je me retire. Du coup influence directe,
je ne pourrais pas dire, mais le fait de suivre la dynamique
qui me semble la plus naturelle a forcément un impact sur les
projets. Tout simplement parce que ça veut dire que je fais
toujours attention à garder l’envie d’en avoir.
Manifesto XXI – Sujet épineux de plus en plus médiatisé sur
internet : que penses-tu de la place et du traitement des
femmes dans le milieu des musiques électroniques ? La
situation te semble-t-elle avoir évolué depuis tes débuts ?
L.F. : Arf. Je redoute toujours cette question. D’un côté je
suis contente qu’on lui donne une visibilité et d’un autre
j’en ai tellement marre d’en parler. Alors on va faire court.
Les femmes dans la musique électronique ont une place
marginale parce que le domaine et l’industrie sont dominés par
les hommes et qu’ils n’ont aucune envie ni aucun intérêt ou
simplement aucune curiosité (et beaucoup de mauvaise foi) pour
aller chercher ailleurs que dans leur cercle de potes et ce
que Resident Advisor leur sert sur un plateau. Des femmes
productrices, DJ, VJ, label managers, ingénieures son, il y en
a à la pelle. Et il n’y a pas besoin de fouiller beaucoup, il
y a des outils comme la base de données du réseau
Female:Pressure pour faire apparaître, en un clic, plus de
1650 femmes à travers le monde. Et ce n’est qu’une infime
partie. La situation n’a pas évolué non, sinon on ne se
retrouverait pas encore aujourd’hui avec des line ups de
festivals ou des programmations de clubs avec moins de 10% de
femmes. La différence c’est qu’aujourd’hui on en parle plus.
Et que quand on râle, on se fait engueuler ou traiter
d’aigries. Mais chaque année qui passe, chaque coup de gueule,
ne change rien en pratique. Vous vous rappelez la photo de
classe de Trax qui présentait la “relève” de la scène
électronique avec 2 femmes sur 69 personnes ?!? C’était il y a
plus de 2 ans. Ça a râlé sévère. Et les lines ups des soirées,
des festivals parisiens, les chroniques des magazines, sont
toujours quasiment exclusivement masculins aujourd’hui.
Personne n’a envie de prendre le risque de se bouger le cul et
de donner leur chance à des meufs chanmés. Ça regarde la prog
des autres et ça fait copier/coller. Et c’est pour ça que le
peu de femmes présentes sur les line ups sont toujours les
mêmes : Nina Kraviz, The Black Madonna et compagnie.
Attention, ces meufs ont mérité leur place ! Mais putain il y
en a d’autres !!!
Manifesto XXI – Y a-t-il des personnalités féminines de la
scène électronique que tu admires particulièrement, et si oui
pourquoi ?
L.F. : Par principe, j’admirerais n’importe quelle femme sur
la scène électronique parce que d’expérience je sais
exactement par quoi elle passe, quels obstacles elle surmonte,
quels freins dans sa carrière elle connaît par rapport à son
équivalent masculin, que j’aime ou non ce qu’elle fait. Juste
le fait qu’elle le fasse, je sais qu’elle se bat bien plus. Et
pour ça elle aura, si ce n’est mon admiration, au moins mon
respect. Après oui, il y a des gens comme Fany de Kill the DJ,
Kaltes et Electric Indigo de Female:Pressure, Steffi de Dolly
et en tant que DJ et productrice, Ena Lind & Zoe Rasch de
Mint, dont l’intégrité, la ligne directrice, et la politique
de travail sont irréprochables.
Manifesto XXI – Quels sont tes projets musicaux pour les
prochains mois ? (clips, enregistrements, collaborations,
dates…)
© Sara Navarro
L.F. : Cette année va être super chargée et c’est cool !
Niveau gigs j’attends avec impatience mes sets au Tresor et
About Blank à Berlin et ma nouvelle collaboration avec Mensch
Meier ! Niveau sorties, je viens donc de sortir mon premier EP
solo Rhus Typhina sur Friends with Benefits. Je sors le 26
février sur Leonizer Records mon EP avec Greg Kozo, “Debout”,
avec un track electro réduit à son plus simple appareil, et un
track deep house en mode “nature et découvertes” ou comment
remonter l’Amazone en pirogue un matin brumeux sous MDMA. Je
viens de finir un track tech-house avec Leonard de Leonard qui
est en ce moment même remixé par Club Bizarre, Kaptain
Cadillac et Larry Tee et qu’on sort aussi sur Leonizer le 8
avril. Il y a un EP avec la productrice américaine Sky
Deep qui sort sur Reveller Records au printemps. On a pondu un
track tech-house à la fois un peu dark avec une basse
hypnotique et un piano fait pour lancer le footwork et un
track de house vocal plus léger. Il y a mon track Confusion
que j’avais sorti l’été dernier en download gratuit qui va
sortir sur des compilations au printemps aussi, chez les
chiliennes de Modismo et les portugais de Reactivate. Il y a
un remix de Confusion qui sort en avril aussi mais j’ai pas le
droit d’en dire plus, grrrr frustrant parce que super
excitant. Et puis je bosse en ce moment sur mon deuxième EP
solo que je veux sortir au printemps au plus tard. Je vais
commencer une collaboration avec Lila D., du duo Signal
Deluxe, qui sortira sur Panta Musik. Sinon niveau visuel, j’ai
beaucoup travaillé avec le vidéaste mexicain Manuel D. Lira
qui a réalisé le clip de Confusion et les « teasers » vidéo de
Rhus Typhina, plutôt pensés comme une série de mini-clips de
15 secondes ou comment revoir le format du clip à l’ère
d’Instagram. C’est un mec super sensible, enthousiaste et
d’une sincérité désarmante dont j’adore l’univers, qui réalise
aussi bien des documentaires sur l’art performatif que du
porno gay alternatif. Je lui donne toujours carte blanche.
Pour l’artwork de mes EP solos, je fais appel à la photographe
espagnole Sara Navarro qui a créé une série de photos de
formations montagneuses qui me parle particulièrement, et pour
créer une continuité dans mes sorties malgré les sonorités,
les styles ou les labels différents, je veux que ça soit
toujours une photo de la série qui serve de base à l’artwork.
Manifesto XXI – Que fais-tu principalement quand tu ne fais
pas de musique ?
L.F. : Je lis. Beaucoup trop pour avoir une vie sociale saine.
Mais je n’y peux rien, je préfère les bouquins.
Manifesto XXI – Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
La même chose qu’à toutes les meufs qui bossent comme des
malades : que le travail paie.
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