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Les
fiches
thématiques
PRINTEMPS 2010
Les “vrais”
parfums de Courson
Peu avant 1900, il se trame dans les laboratoires des parfumeurs, une drôle de révolution qui va bouleverser
non seulement l’histoire de la Parfumerie française, mais aussi le sens même de l’odorat.
La mise au point de produits de synthèse permet d’obtenir des essences “ plus vraies que
nature ” tel Jicky créé en 1889 par Guerlain. Une foule de parfums inonde alors les rayons
des grands magasins, des parfumeurs, des boutiques des grands couturiers, transformant
ce qui auparavant relevait d’une production artisanale en véritable industrie du luxe.
Les parfums deviennent “ précieux effluves “ conservés dans leurs écrins de cristal, petits
joyaux de création et d’imagination. L’engouement pour les parfums “ made in France ”
gagne dès les années 1920, le reste du monde. Succès qui se traduit, encore aujourd’hui,
par un chiffre d’affaires à l’exportation en constante progression.
Au cours des années 1970, les services marketing de la grande distribution en quête
de renouvellement firent disparaître l’odeur du savon de Marseille, de l’eau de Javel,
des shampoings de berlingots, des lessives que l’on faisait bouillir sur les gazinières…
Odeurs devenues trop rustres pour la finesse de nos nez en quête désormais de parfums
suggestifs et recherchés, reconstitués par la magie de la chimie. Alors on vit fleurir des champs
de lavande dans les adoucissants, s’exhaler des parfums de pommes vertes des flacons
de shampoings, apparaître des extraits de citron pour lessiver les carrelages… Dans le sillage
des “ bonnes ” odeurs devait surgir, bien sûr, le contingent des “ mauvaises ”. Celles
que chassent les bougies parfumées et que traquent les bombes “ d’air pur ” et autres
“ senteurs marines ”.
Alors, histoire de renouer avec les vrais parfums, les exposants pépiniéristes de Courson
ont accepté de partager leurs émotions olfactives ressenties au contact de certains
de leurs végétaux. Palette d’impressions ordonnée ici selon les univers suggestifs
des aromatiques, des fruits, des fleurs, de l’exotisme, des parfums de parfum et bien sûr,
de la fameuse madeleine de Proust…
Cette fiche a été créée à votre intention. Vous pouvez en utiliser les textes sous réserve de la mention :
Collection “Les fiches thématiques de Courson” © Domaine de Courson.
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Parfums d’aromatiques
les feuillages à froisser entre les doigts
Citronnelle : Pelargonium denticulatum (80cm) au joli feuillage dentelé, attention au gel.
Menthe : Agastache rugosa (1,20m) aime la chaleur. À tester : Thierry Delabroye en a donné
à un chef de cuisine belge, Christophe Debacker, qui a créé un délicieux sorbet avec les feuilles.
Menthe citronnée : la plupart des sauges ; la seule espèce utilisée en parfumerie est la sauge
sclarée (Salvia sclarea), à l’odeur ambrée et lavandée ! Par distillation on obtient l’essence
de sauge et par extraction avec des solvants, l’absolu de sauge.
Menthe poivrée : Pelargonium tomentosum (75 à 90cm) supra vigoureux aux tiges
emmêlées et aux feuilles persistantes, veloutées.
Serpolet et résine sucrée : Thymus longicaulis ‘Odoratus’ (20cm), aux fleurs rose intense
en mai et juin, aime le soleil. Doté d’une croissance stupéfiante, il s’agit sans doute
du meilleur thym couvre-sol.
Parfums de fleurs
des fleurs qui en évoquent d’autres
Œillet-giroflée : Viburnum x burkwoodii (2,50m), bel arbuste semi persistant au feuillage
luisant vert foncé sur lequel se détachent en avril de petits boutons roses s’ouvrant sur
de superbes fleurs globuleuses blanches très parfumées ; également : V. x carlcephalum,
(3m) splendide arbuste couvert en avril / mai de grandes ombelles de boutons roses
s’ouvrant sur de grosses sphères parfumées d’un blanc très pur.
Girofle : les œillets (Dianthus) diffusent par temps chaud l’un des parfums les plus
évocateurs qui soit.
Girofle & Daphné : Viburnum x carlesii (1,50m) possède le meilleur parfum des viornes
caduques qui se dégage de ses fleurs rondes, blanc pur, en avril / mai.
Jacinthe : Brugmansia ‘Bernstein’ est l’un des brugmansias les plus odorants. Sa petite taille
(1,50m) permet de le cultiver facilement sur une terrasse et de profiter ainsi pleinement
de l’odeur de ses grandes fleurs en trompette, les soirs d’été, à l’heure de l’apéritif ou du dîner.
Jasmin : le rustique et persistant Trachelospermum jasminoides (3 à 5m) fleurit de juin
à juillet, en centaines de petites étoiles blanches délicieusement parfumées.
Lilas et muguet : Rose ‘Paul Neyron’®.
Lis : le nez dessus, la fleur lavande pâle d’Hosta ‘Avocado’ (60 x 100cm) évoque la fleur
royale (idem pour la fleur blanche d’H. ‘Diana Remembered’ et d’H. ‘Fragrant Queen’,
une récente obtention).
Muguet : inattendu ! Cyclamen purpurascens (10cm) au beau feuillage persistant, parfois caduc
et aux fleurs très odorantes, rouge carmin clair à soutenu, de fin juin au début de l’automne.
Primevère en vrai : impeccable à l’ombre et dans les coins frais du jardin, Primula
alpicola (50cm) en mai / juin, aux jolies fleurs en forme de cloche, roses, blanches, jaunes
ou violettes qui répandent leur odeur en début de soirée (également la ravissante et supra
rustique P. munroi, Mérite de Courson, 2003).
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Parfums de fruits
aiguilles, feuillages, fleurs
Bergamote : Citrus bergamia (bergamotier) aux fruits jaunes à maturité, arrondis
et parfumés de novembre à décembre, puis délicieuse floraison de mars à début mai.
Cédrat : Citrus medica (pour vrais amateurs).
Citron : Dictamus albus ‘Albiflorus’ (80 cm), Mérite de Courson, 2005, une fraxinelle
élégante, facile à cultiver dont les feuilles dégagent une odeur citronnée : les glandes
de la plante sont si chargées d’huiles aromatiques volatiles qu’elle peut s’enflammer
spontanément en une seconde d’où son appellation “ d’herbe-aux-éclairs ” ; Mirabilis
jalapa (Belle de nuit) (60cm à 1m), l’une des plantes favorites de l’Angleterre victorienne,
qui donne tout l’été des fleurs parfumées en trompette, roses, vermeilles, jaunes
ou blanches qui ne s’ouvrent qu’en fin d’après-midi ; Primula florindae (60cm), ce coucou
géant de l’Himalaya est la plus grande de toutes les primevères, en juin – juillet,
la fragrance de ses grandes hampes de fleurs jaune emplit l’air du soir.
Concentré d’agrumes : Citrus aurantium (bigaradier) au feuillage persistant et à la floraison
de mars à début mai, blanche et parfumée (le summum des fleurs d’agrumes parfumées !).
Il donne l’eau de fleur d’oranger et le néroli. Évocation d’agrumes encore avec Oenothera
pallida ‘Innocence’ (60cm) à la floraison blanche virant au rose en fanant (elle a du mal
à se fixer, mais une fois qu’elle y parvient elle peut coloniser une bordure).
Mandarine : les aiguilles froissées d’Abies amabilis ‘Spreading Star’ (1m), un petit sapin
qui pousse très très lentement, idéal en couvre-sol.
Orange : le feuillage persistant de Choisya ternata (2m) (oranger du Mexique) et ses fleurs
blanches, étoilées en mai juin voire tout l’été ; Daphne odora (1,20m) embaume en hiver
tout autour de lui, juste après les hamamélis. Il pousse même en terrain calcaire
contrairement à la légende qui veut qu’il ne se plaise qu’en terre acide (également
D. odora ‘Aureomarginata’, plus rustique que le premier).
Poire et banane mêlées de rose de thé et de miel pour la création de Jean-Pierre Guillot,
Rose ‘Sonia Rykiel’®.
Pomme, une révélation ! Matteucia strupthiopteris (1,50m), une fougère vivace au feuillage
caduc, qui sent la pomme.
Pomme verte : le feuillage persistant de Pelargonium odoratissimum (25cm).
Parfums d’exotisme
épices et soleil
Hedychium : vivaces spectaculaires (feuilles en forme de pagaie) à cultiver en pots,
inflorescences estivales à senteur entêtante, avec une note épicée de naphtaline.
Helichrysum italicum (60cm) : petit arbuste au feuillage à l’odeur de curry.
Magnolia sieboldii (4m) : fleurs blanches de mai à août dont le parfum évoque des fruits
tropicaux mêlés à une pointe d’épice orientale. Scoop ! Philippe Leclercq signale que les
racines nues des magnolias ont un parfum exquis. M. x wiesnerii (6m) : ses fleurs
possèdent l’odeur la plus puissante qui soit chez un magnolia.
Les “vrais” parfums
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Parfums de parfums
les feuillages à froisser entre les doigts
12 mois sur 12 : Abies balsamea ‘Nana’ dont la sève, l’écorce, le bois et les aiguilles
produisent un parfum de camphre et de bois. Son baume et ses extraits sont réputés pour
leurs vertus antiseptiques. Cedrus atlantica ‘Fastigiata’ (20m), dont l’essence était connue
dès l’ancienne Egypte pour embaumer les corps.
Hivers capiteux : Edgeworthia chrysantha (20m), arbuste original et peu connu qui fleurit,
parfumé, en février mars. Hamamelis (5m) dont les fleurs s’épanouissent en forme
d’anémones de mer directement sur le bois en hiver. Lonicera fragrantissima (2m),
chèvrefeuille arbustif au parfum extraordinaire qui se diffuse avec générosité.
Printemps chavirants : Acacia mearnsii ‘Aestivalis’ de mars à mai, explosion de fleurs
mêlant violette, miel et jasmin (A. retinodes ‘Glauca’ en avril / mai). Pur musc pour
Muscari muscarimi (M. ambrosiacum) (20cm), un bulbe trop rare, aux fleurs passant
du beige très clair au bleu ciel très pâle. Extrait de narcisse pour Narcissus jonquilla (15cm)
qui fleurit en mai. Philadelphus ‘Belle Etoile’ (1,20m) aux fleurs blanches, en coupe, très
parfumées mais pas “ écoeurantes ”. Pâmoison garantie avec le parfum de myrrhe du
rosier ‘Constance Spry’ (7m), première variété créée par David Austin, un grimpant
vigoureux doté d’une seule mais spectaculaire floraison de grosses et tendres roses chou.
Sortilèges d’étés : rafraîchissant avec sa note verte pétillante Lonicera sinensis (4 à 6m)
embaume à la tombée de la nuit (il grimpe et il rampe !). En juin, puis en septembre,
le grand arbuste et vrai rosier ancien ‘Mme Isaac Pereire’ exhale l’un des parfums de rose
les plus puissants qui soit. À suivre ! Deux nouvelles senteurs signées David Austin : Rosa
‘Auslounge’ et R. ‘Ausquirk’ aux notes épicées de rose ancienne. Étourdissant,
indescriptible, le parfum de Vigna caracalla (Phaseolus), une grimpante qui craint le gel
aux fleurs versicolores passant du blanc / lavande au rose violacé.
Remerciements à :
Claudie Adeline,
aux Pépinières Bachès,
à Barnhaven Primroses,
aux Pépinières Brochet-Lanvin,
aux Pépinières Gérard Cavatore,
à David Austin Roses,
à Sandrine et Thierry Delabroye,
à Arnaud Desage,
aux Pépinières Yves Dupont,
à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort,
aux Pépinières Fleurs du Sud,
à Jean-Pierre Guillot,
à Hostafolie,
au Jardin du Morvan,
aux Pépinières des Laurains,
aux Pépinières Philippe Leclercq,
aux Pépinières Arnaud Travers,
Les yeux fermés,
le coin des madeleines
Comme un parfum de petit-déjeuner : Bignonia capreolata, une super grimpante super
facile qui résiste au gel, à la floraison printanière dont le parfum évoque café et toasts.
Régression garantie avec Cimicifuga racemosa (1,20m) dont les fleurs automnales
évoquent la barbe à papa et la fraise Tagada. Qui n’a pas connu les savons en forme de citron
dans les toilettes des lieux publics ? Le feuillage parfumé d’Eucalyptus citrioda se charge
de les rappeler ! Toute la douceur des bonbons au miel dans les parfums de la plus jolie viorne
à floraison hivernale, Viburnum x bodnantense (3m), dans la floraison de Sarcoccoca
humilis en janvier / février, dans celle de l’estivale Dregea sinensis (5 à 7m), grimpante
volubile aux feuilles en forme de cœur. Premiers parfums d’enfance enfin, sur le chemin
de l’école avec tous les lilas et toutes les glycines !
aux Pépinières du Val de Jargeau,
DANY SAUTOT
à Tropique Production.
À Louis Benech
© Domaine de Courson
C ONCEPTION : V.I.T.R.I.O.L.
I MPRESSION : AZAPRIM
BIBLIOGRAPHIE
Nicole Boschung et Michèle Giraud, Le jardin parfumé, Larousse, Col. Les pas à pas, 2009
Nicole Boschung et Michèle Giraud, Le jardin parfumé, Bordas /Her, 1999
Stephen Lacey, Le Jardin et ses Parfums, La Maison Rustique, 1992
Julia Lawless, The fragrant garden, Kyle Cathie Limited, 2001
Marie-Hélène Loaëc, Jardin parfumé toute l’année, Édisud, 2009