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L’Encéphale (2009) Supplément 2, S58–S62 j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e m - c o n s u l t e . c o m / p r o d u i t / e n c e p Chronopharmacologie et traitements psychiatriques B. Bruguerolle Laboratoire de Pharmacologie Médicale et Clinique, Faculté de Médecine de Marseille, Université de la Méditerranée et Service de Pharmacologie Clinique, Hôpital de la Timone, APHM, Marseille, 27 Bld J. Moulin 13385 Marseille cedex 5 MOTS CLÉS Rythmes biologiques ; Médicaments ; Chronopharmacologie ; Psychotropes KEYWORDS Biological rhythms ; Drugs ; Chronopharmacology ; Psychotropic agents Résumé Pour agir un médicament doit se trouver à la bonne concentration au niveau de ses sites d’action… mais également au bon moment. Il est en effet maintenant bien établi que l’organisme recevant un médicament est constitué d’un ensemble de rythmes biologiques et que les effets, la toxicité et la cinétique de ce médicament vont dépendre du moment où il est administré, ce qui constitue la chronopharmacologie. Dans le domaine des traitements psychiatriques, comme dans d’autres, l’activité et la tolérance d’un médicament va donc dépendre de l’heure d’administration ; les études chronopharmacologiques ont démontré par exemple les effets de certains antidépresseurs (imipramine, chlormipramine, clorgyline…) sur la période des rythmes chez l’animal. La variabilité liée au moment d’administration de psychotropes tels que les antipsychotiques, les stimulants, les antidépresseurs, les benzodiazépines… a également été montrée. Ces effets chronopharmacologiques peuvent s’expliquer par des variations temporelles du mode d’action du médicament au niveau des récepteurs, ou de son devenir dans l’organisme (chronocinétique). L’application de ces notions au traitement des maladies psychiatriques dont beaucoup sont associées à un dysfonctionnement des horloges biologiques aboutit à des études chronothérapeutiques concernant par exemple la clomipramine, l’halopéridol ou l’imipramine visant à définir un meilleur horaire de prise en terme d’efficacité et/ou de tolérance. Abstract In order for a drug to act it must be present at the correct concentration in its sites of action… but also at the right time. It is now clearly established that the body which receives a drug is made up of a set of biological rhythms and that the effects, toxicity and kinetics of the drug depend on the time when it is administered, the concept of chronopharmacology. As in other areas, the activity and safety of drugs used for psychiatric treatment depend on their time of administration : chronopharmacological studies have, for example, shown the effects of some antidepressants (imipramine, chlorimipramine, clorgyline etc) on the rhythm period in animals. Variability associated with the time when psychotropic drugs such as the anti-psychotics, stimulates antidepressants and benzodiazepines for example are given has also been demonstrated. These chronopharmacological effects can be explained by temporal variations in the mechanism of action of the drug on receptors, or of its fate in the body (chronokinetics). Application of these concepts to the treatment of psychiatric diseases, many of which are associated with dysfunction of the biological clocks, has led to chronotherapeutic studies on, for example, clomipramine, haloperidol and imipramine intended to define a better dosing time for efficacy and/or safety. * Auteur correspondant. E-mail : [email protected] Conflits d’intérêts : none. © L’Encéphale, Paris, 2009. Tous droits réservés. Chronopharmacologie et traitements psychiatriques S59 Introduction La mélatonine Dans l’ouvrage de pharmacologie de Goodman et Gillman, référence pour les pharmacologues [11], on peut lire que « pour produire ses effets, un médicament doit se trouver à la bonne concentration au niveau de ses sites d’action ». On pourrait ajouter que ceci doit se faire au bon moment, et c’est tout le sujet de la chronopharmacologie. Un médicament est caractérisé par son activité, sa toxicité, sa cinétique, dans un organisme composé de rythmes biologiques : la chronopharmacologie associe donc la chronotoxicologie, la chronopharmacodynamie et la chronocinétique. On peut décrire deux versants à la chronopharmacologie : d’une part l’action du médicament en fonction des rythmes biologiques, c’est-à-dire l’étude des variations de toxicité, d’efficacité et de cinétique du médicament en fonction du moment d’administration, en prenant en compte l’état des rythmes biologiques de l’organisme receveur à ce moment-là ; et d’autre part l’étude de l’influence de la prise de médicament sur les rythmes biologiques de l’organisme qui le reçoit, c’est-à-dire sa chronotolérance. La mélatonine est très impliquée dans les rythmes biologiques : elle a beaucoup été étudiée en chronopharmacologie, avec pour objectif principal de rechercher si l’effet différait selon le moment où elle était administrée. On sait depuis 1920 que les extraits de glande pinéale, qui sécrète la mélatonine, ont des effets bénéfiques chez des patients psychotiques. On a mis en évidence, depuis, le rôle central de la mélatonine dans la modulation des voies dopaminergiques impliquées dans le développement de la motricité, dans la coordination de l’activité locomotrice et dans les troubles de la motricité. On sait également qu’il existe des modifications de la sécrétion de mélatonine dans des affections psychiatriques (dépression, schizophrénie) et dans les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer) [8]. D’autre part, de nombreux neuromédiateurs sont impliqués dans la régulation de la synthèse de mélatonine (dopamine, sérotonine, GABA…). Le rôle de la mélatonine a par ailleurs été discuté sur le traitement des dyskinésies tardives [21, 24]. De nombreuses études ont mis en évidence une sécrétion de mélatonine ou une activité de la glande pinéale modifiée, mais ces études ont des limites importantes : d’une part, elles portent sur un nombre restreint de sujets ; et d’autre part, les sujets sont souvent soumis à des traitements médicamenteux multiples, avec en particulier des médicaments susceptibles d’interférer avec la glande pinéale (antidépresseurs, clonidine, anti-inflammatoires, anticalciques, antiépileptiques, benzodiazépines, bêtabloquants). Ainsi, s’il est désormais clair que la mélatonine, indispensable donneur de temps à l’organisme, possède des propriétés chronobiologiques resynchronisantes, son efficacité dans les affections neuropsychiatriques est plus discutable et reste dans la plupart des cas à établir. Chronopharmacologie expérimentale La chronopharmacologie expérimentale comprend la chronotoxicologie et la chronopharmacologie. Il faut d’emblée noter que les rongeurs (rats, souris) ont une synchronisation inverse de celle de l’homme puisqu’ils sont actifs la nuit dans l’obscurité : les données chronopharmacologiques obtenues chez eux sont donc dans la plupart des cas à inverser pour les comparer à celles observées ou attendues chez l’homme. Des études chronopharmacologiques anciennes ont par exemple recherché les variations circadiennes de la toxicité aiguë des antidépresseurs chez l’animal. On a ainsi montré que la toxicité de divers antidépresseurs (mesurée par la Dose Létale 50) varie selon le moment d’administration [9]. On a aussi étudié les effets des médicaments sur la période des rythmes. Concernant les antidépresseurs, la clorgyline (IMAO) augmente la période des rythmes biologiques, tandis que l’imipramine allonge la période et retarde le pic des rythmes activité/repos, de la motricité ou des récepteurs centraux ; la chlorimipramine au contraire, à forte dose, diminue la période des rythmes biologiques. En ce qui concerne les normothymiques, le lithium augmente la période des rythmes biologiques ; il peut synchroniser l’activité motrice d’animaux soumis à des cycles de 27 heures, ou encore retarder l’acrophase du rythme des récepteurs centraux, par exemple aux opiacés et aux cholinergiques [10]. Pour les neuroleptiques, on retrouve une variation circadienne de la sédation induite par l’halopéridol (maximum à 19 h 00) et la chlorpromazine (maximum à 01 h 30) chez le rat. On a également montré un effet maximum de l’halopéridol à 19 h 00 et de la chlorpromazine à 7 h 30 sur les stéréotypies induites par l’apomorphine. Dans ces deux cas, les variations circadiennes des effets n’ont pas été expliquées par des variations circadiennes des concentrations plasmatiques et cérébrales, et les effets étaient comparables à doses uniques ou en administrations répétées. Récepteurs mélatoninergiques et médicaments Les études sur la mélatonine se heurtent à diverses difficultés méthodologiques : d’une part, il n’existe pas de modèle de déficit chez l’homme ; d’autre part, il n’existe pas, à l’heure actuelle, d’antagoniste de la mélatonine ; enfin, les études dans la journée sont peu valides car le pic de mélatonine est nocturne, et l’administration de lumière la nuit a pour effet de maintenir les patients éveillés… Néanmoins, deux molécules sont actuellement à l’étude ou disponibles dans l’indication insomnie primaire. Il s’agit de la mélatonine à libération prolongée (Circadin®) qui vient d’obtenir une indication en Europe mais n’est toujours pas remboursé en France. Dans cette même indication, un agoniste MT1/MT2 (Ramelteon) a retiré sa demande d’Autorisation de Mise sur le Marché en Europe auprès de l’EMEA en attendant de fournir des données supplémentaires d’efficacité. Contrairement aux précédentes molécules, l’agomélatine (Valdoxan®) combine une action agoniste mélatoninergique MT1/MT2 et antagoniste 5-HT2C, lui conférant une efficacité démontrée dans la dépression. S60 B. Bruguerolle L’agomélatine vient d’obtenir un avis positif du CHMP (Comité des Médicaments à Usage Humain) de l’EMEA, le 20 novembre 2008, dans l’épisode dépressif majeur de l’adulte. Le but de telles études est de déterminer si l’activité et la toxicité de ces médicaments peut différer selon les horaires de prise. Il faut noter que peu d’essais ont été conduits avec une méthodologie permettant de rechercher une variation chronopharmacologique (efficacité ou tolérance) comme objectif principal. Un essai en ouvert datant de 1978 [17] a testé sur 30 sujets déprimés l’administration de lofépramine per os durant trois semaines selon trois modalités : administration à 8 h, à 16 h, ou à 24 h. Les résultats montrent que l’effet antidépresseur était supérieur lors de l’administration à 24 h. Une étude plus récente [18] a testé en double aveugle contre placebo sur 40 sujets déprimés l’administration de clomipramine per os à 150 mg/j durant quatre semaines selon trois modalités : administration à 8 h, à 12 h, ou à 20 h, avec un groupe témoin de sujets traités par placebo à 8 h, 12 h et 20 h. Les résultats montrent que l’effet antidépresseur était supérieur lors de l’administration du produit actif à 12 h, et que la tolérance était moins bonne après la prise de 20 h, avec en particulier une sécheresse de bouche et des tremblements plus fréquents. Une autre étude [29] a testé sur 120 sujets déprimés l’administration de fluoxétine 20 à 80 mg/j per os durant cinq semaines selon deux modalités : administration le matin ou le soir. Les résultats ne montrent pas de différences significatives de l’efficacité ni de la tolérance entre prise matinale et vespérale. Concernant des médicaments comme la fluoxétine ou l’amineptine, il est à noter que la prise du matin est habituellement empiriquement proposée à cause des effets plutôt psychostimulants, mais aucune étude chronopharmacologique contrôlée ne le justifie. Mécanismes chronopharmacologiques Divers mécanismes ont été proposés pour rendre compte de ces effets chronopharmacologiques. Ils concernent soit la chronopharmacodynamie, impliquant les variations chronobiologiques du mode d’action des médicaments au niveau des récepteurs, soit la chronopharmacocinétique, conséquence des variations chronobiologiques du comportement des médicaments dans l’organisme. Sur le plan chronopharmacodynamique, un travail ancien de Nagayama et al. [19] a étudié chez le rat la DE 50 (dose efficace 50, correspondant à la dose nécessaire pour obtenir la moitié de l’efficacité, évaluée ici sur l’effet sédatif) de la chlorpromazine selon l’heure d’administration. Les courbes doses/effets pour des posologies allant de 0,5 à 40 mg/kg montrent que lors d’une administration à 7 h 30, la DE 50 est d’environ 15 mg/kg, alors qu’elle est d’environ 2 mg/kg lors d’une administration à 1 h 30 (période d’activité maximum chez le rat) (Fig. 1). 1 500 Sédation périod (mim) Principales études de chronopharmacologie clinique 7 : 30 13 : 30 19 : 30 1 000 1 : 30 500 0 0,6 1,2 2,5 5 10 Dose (mg/kg) 20 40 Figure 1 Courbe dose réponse de l’effet sédatif de la chlorpromazine chez le rat [19]. Concentration Concentration Temps Temps Concentration Temps 06,00 h 16,00 h 02,00 h Heures Figure 2 Chronopharmacocinétique. Sur le plan chronopharmacocinétique, le profil pharmacocinétique d’une même dose de médicament varie en fonction de son heure d’administration (Fig. 2). En psychiatrie, diverses études ont établi, chez l’animal ou chez l’homme, les variations de concentrations sanguines des médicaments en fonction de l’heure d’administration (Tableau 1). Un travail avec l’amitriptyline a ainsi montré des concentrations plasmatiques (4 h après la prise) beaucoup plus élevées lors d’une prise unique orale de 50 mg à 9 h 00 qu’à 21 h. Nous avions montré des variations temporelles de la cinétique du lorazépam [9], avec un coefficient d’absorption qui différait selon l’heure d’administration, une absorption plus rapide après une prise matinale qu’après une prise vespérale, et une différence intersexe d’absorption qui ne s’observait qu’après une prise matinale. L’âge joue également un rôle, puisque les manifestations chronocinétiques démontrées chez le sujet adulte jeune peuvent être soit atténuées soit au contraire amplifiées chez le sujet âgé. Chronopharmacologie et traitements psychiatriques S61 Tableau 1 Exemples d’études chronopharmacocinétiques Médicament Espèce Méthodologie Principales Mod. Refs. Nakano et al. 1983 [20] Absorption plus rapide à 09 h 00 Dimin. sécrétion saliv. et sédation plus prononcée à 09 h 00 Nakano et al. 1978 [21] Conc. plasmat. plus élevées à 09 h 00 Pas de diff. sign. de Cmax, T1/2, SSC Amitryptiline Homme sain, n = 10 Dose unique orale 50 mg à 09 h 00 et 21 h 00 Nortryptiline Homme sain, n = 10 Dose unique orale 100 mg à 09 h 00 et 21 h 00 10-HydroxyNortryptiline Homme sain, n = 10 idem Conc. plasmat. plus élevées à 09 h 00 Tmax plus court à 09 h 00 Imipramine Rats 10 mg/kg à 07 h 30 et 19 h 30 Administration unique et répétée Holle 1988 [12] Variation circadienne de la distribution Concentrations plasma. et céréb. (SSC) plus élevées à 19 h 30 Désipramine Nakano et al. 1978 [21] Trimipramine Homme sain, 100 mg à 08 h 00 ou 20 h 00 n = 12 cp ou solution Abs. plus rapide le matin, effet plus prononcé pour la solution que cp. Bougerolle et al. 1989 [6] Diazépam Homme sain 10 mg i.v. (20 mn) Taux plasmatiques plus bas la nuit, plus élevés à 09 h 00 Naranjo et al. 1980 [23] Diazépam Homme sain 09 h 30 ou 21 h 30 5 mg oral et i.v. À jeun ou non Nakano et al. 1984 [22] Cmax. plus élevé, Tmax. plus court le matin Mêmes résultats après i.v. fraction libre plus basse le matin Lorazépam Sujets sains Homme Femme 07 h 00 ou 19 h 00 3,5 mg oral Résorption plus forte à 07 h 00 Différence de résorption % sexe seulement détectée à 07 h 00 Midazolam Homme sain 0,025 mg/kg perfusion i.v. Taux plasmatiques plus élevés la nuit de 26 heures Prélev. ttes 2 h Carbamazépine Patients épileptiques Conditions habituelles libération immédiate ou retardée Fluctuations diurnes +++ des taux plasmatiques Paxton et al. 1983 [26] Blennow 1983 [5] Riva et al. 1984 [27] Backman et al. 1987 [1] Macphee et al. 1987 [16] Losiowski et al. 1988 [15] Bareggi et al. 1994 [2] Oxcarbazépine 10-hydroxyoxcarbazépine (MHD) Patients épileptiques Conditions habituelles Variations diurnes du MHD Taux plus élevés le jour Bialer et al. 1993 [4] Valproate Sujets sains Mesure fixation protéique Max. fraction libre la nuit Patel et al. 1982 [25] Sujets sains 250 mg oral/12 heures Cmax. plus bas et Tmax. plus long la nuit Bauer et al. 1985 [3] Sujets sains Doses répét. 250 mg oral Variations diurnes Hussein et al. 1994 [13] Conclusion La chronopharmacologie est la base de la chronothérapeutique. On a montré que la relation dose/concentration ou dose/effet des médicaments dépend du moment de la journée, ce qui implique que le moment d’administration doit être considéré comme une variable importante, modifiant Bruguerolle et al. 1985 [7] Klotz et Ziegler 1982 [14] la pharmacocinétique et/ou les effets recherchés et secondaires des médicaments. Le choix du moment d’administration devrait donc permettre d’améliorer l’efficacité et/ou la tolérance de certains médicaments. S62 Références [1] Bäckman E, Dahlström G, Eeg-Olofsson O et al. The 24 hour variation of salivary carbamazepine and carbamazepine10,11-epoxide concentrations in children with epilepsy. Pediatr Neurol.1987 ; 3 (6) : 327-30. [2] Bareggi SR, Tata MR, Guizzaro A et al. Daily fluctuation of plasma levels with conventional and controlled-release carbamazepine : correlation with adverse effects. Int Clin Psychopharmacol. 1994 ; 9 (1) : 9-16. [3] Bauer LA, Davis R, Wilensky A et al. 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