COMPTE RENDU STAGE Laura CHAMPIN Toliara, MADAGASCAR

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COMPTE RENDU STAGE Laura CHAMPIN Toliara, MADAGASCAR
COMPTE RENDU STAGE Laura CHAMPIN
Toliara, MADAGASCAR
Septembre-décembre 2015
Contexte et Financement
Mon stage de master 1 « Paysage urbain stratégie et médiation » a été réalisé en
collaboration étroite avec Mr Rakotoarisoa Mamy qui réalise une thèse sur l'évaluation du
risque inondation dans la province de Toliara à Madagascar liée au fleuve Fiherenana. Ce stage
a eu pour objectif d’évaluer la vulnérabilité de la population à travers une enquête par
questionnaire. Cette enquête c’est donc réalisée sur le terrain dans la ville de Toliara à
Madagascar. La mobilité a commencé le 05 septembre 2015, date d’arrivée à Toliara, et s’est
terminée le 28 décembre 2015, date de départ de Madagascar. La structure d’accueil pour ce
stage a été l’Université de Toliara à Madagascar avec un co-encadrement par T.
Razakamanana.
L’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) a attribué un financement pour ce stage
d’un montant de 2000€. J’ai touché une avance de 1500€ avant mon départ et j’attends le
versement des 500€ restant.
Cet argent a permis de payer les billets d’avions, d’un montant de 1227.77€ pour se
rendre à Toliara puis revenir en France aux dates souhaitées. De plus, la famille d’accueil pour
l’hébergement a été indemnisée d’un montant de 120 € par mois (480€ pour la durée du
voyage). Le repas du midi (environs 2€) n’étant pas compté dans l’hébergement c’est une
somme de 244€ qui a été dépensée concernant l’alimentation sur la durée du séjour. Le travail
étant une enquête par questionnaire, des étudiants de l’Université de Toliara sont venus prêter
main forte ; ils ont été indemnisés d’un repas par jour, 5€ par jour de terrain pour le groupe
(65€ pour le total des terrains effectués).
Cadre et Objectifs du stage
L'analyse du risque passe par l'évaluation de l'aléa et de la vulnérabilité. C'est dans la
partie vulnérabilité que ce mémoire s'insère. Si on reprend la définition de la vulnérabilité de R.
D'Ercole et J.-C. Thouret « La vulnérabilité lato sensu s'inscrit dans un système qui englobe les
préjudices corporels et moraux aux personnes et l'endommagement potentiel des éléments
exposés (biens de production, activités socio-économiques et patrimoine). Ce système obéit à
une série de facteurs structurels, géographiques et conjoncturels. ». Dans la définition, pour
mesurer la vulnérabilité des personnes il faut évaluer la capacité de l'aléa à endommager des
biens et des personnes, mais ces préjudices ne sont pas les seuls résultats de facteurs
physiques. En effet, les gens ont un pouvoir sur leur propre vulnérabilité ; selon leur vécu,
leurs capacités, leur personnalité, on peut rendre compte de la capacité intrinsèque des
personnes à agir face à l'aléa. Ces deux facteurs (physique et social) influencent la
vulnérabilité des personnes.
Ce travail à pour objectif de rendre compte de cette capacité intrinsèque et ainsi évaluer
leur vulnérabilité à ce niveau. Plus ils ont de capacités positives de réaction face à l'aléa moins
ils sont vulnérables. A l'inverse moins ils ont de capacités de réaction face à l'aléa plus ils sont
vulnérables. Cela va jouer sur le potentiel de préjudices subit par les personnes que ce soit
physique ou moral, ainsi que l'endommagement des éléments exposés. Si on agit vite et de
manière efficace, on réduit les différents dommages. De même si on agit en prévention du
risque. La vulnérabilité ainsi analysée va permettre d'entreprendre des mesures pour sa
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Laura Champin
Master 1 Géographie PUSM - 2015-2016
réduction en répondant à la question : de quels éléments d'information ont-ils besoins pour
mieux agir ? On va également cibler la prévention : quel type de population est la plus
vulnérable? afin d'améliorer sa capacité d'action. De plus cela permettra de mieux connaitre la
population et définir quels aménagements lui sont adaptés et ceux qui ne le sont pas. Il s’agit
donc par ce travail de comprendre la vulnérabilité intrinsèque des populations pour adapter les
aménagements pour lutter contre et gérer les inondations.
Préparation du stage
Nous avons choisi de mettre en place une enquête par questionnaire au lieu de réaliser
des entretiens car « une série de bons entretiens éclairerons peu sur les déterminants des
pratiques » (Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron, Échantillonnage et méthode d'enquête).
Le questionnaire a été réalisé en s’appuyant sur un livre de sociologie : Le questionnaire de
François de Singly.
Pour préparer le travail de terrain, j’ai dans un premier temps digitalisé de tous les habitats
(classés par types) à partir d’images sous Google Earth ; Puis j’ai défini un échantillonnage
stratifié en sélectionnant 10% de maisons à interroger de manière aléatoire (prenant en
compte qu’il faut avoir le même nombre de maison de chaque type).
Puis création d’un tableau dans lequel on répertorie chaque maison qui a été sélectionnée,
classées par type d'habitat. Il comporte trois colonnes : type d'habitat ; questionnaire validé ;
remplacement de maison s’il y a eu lieu.
Activités sur le terrain
Nous avons organisé plusieurs journées de travail sur le terrain afin de récolter les
données des questionnaires pour les maisons sélectionnées. Entre chaque journée de terrain,
nous préparions tous les éléments pour le terrain suivant.
Les trois premières journées de travail sur le terrain, qui ont commencées le 16
septembre, ont permis de perfectionner la méthode mise en place, avec une amélioration des
cartes et tableaux. C'est une dizaine de journée de travail sur le terrain qui ont suivit jusqu'au
25 novembre 2015. Nous avons finalement récolté 350 réponses aux questionnaires, répartis
sur quatre quartiers. Les étudiants étaient en moyenne six et interrogeaient en moyenne
soixante personnes par journée de travail.
Il ne faut pas dissocier l’enquête de son contexte, il est donc important de la présenter
(Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron, Échantillonnage et méthode d'enquête). Il a donc
été impératif de réaliser des sorties de terrain autres que pour l’enquête par questionnaire, afin
d'établir le contexte de l’enquête et un diagnostic des aménagements mis en place pour lutter
contre et gérer les inondations. Elles se sont réparties à différentes dates durant le séjour. Un
entretien a également été réalisé avec le chargé d'urbanisme de la commune de Toliara le 14
septembre. Cette personne nous a informé sur les aménagements mais également sur la
structure de la ville et son organisation, ses atouts, ses faiblesses. Nous avons également pu
recueillir des informations sur le contexte historique, politique et social de la ville.
En remerciement du travail efficace fournit par les étudiants de l’université de Toliara,
des cours leur ont été donnés pour maîtriser les bases des logiciels Arcgis et Qgis. C’est une
vingtaine d’heures qui leur ont été consacrées réparties sur plusieurs jours.
Conclusion
La suite du travail va consister à traiter les données obtenues sous le logiciel Sphinx. Il s’agira ensuite
de proposer des orientations d’aménagement et de prévention du risque adaptées au contexte de vulnérabilité
de la population de Toliara.
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Master 1 Géographie PUSM - 2015-2016
Pour cela, je vais également réaliser un diagnostic des aménagements déjà mis en place, leurs faiblesses.
Ensuite, le traitement et l’analyse des données révèleront quel type de population est la plus vulnérable à partir
de leur capacité intrinsèque et donc quelle population faut il sensibiliser en priorité.
Ce travail permet de rendre compte de la vulnérabilité intrinsèque de la population mais le contact avec
cette population à travers le questionnaire permet aussi de rendre compte de leurs représentations de
l’inondation et des aménagements. Il est indispensable de comprendre le mode de vie des gens afin d’adapter
les aménagements en fonction et trouver des solutions efficaces qui seront adaptées et appropriées. Ceci ne
signifie pas forcément faire ce que la population veut mais faire ce qui lui est adapté.
Mon objectif personnel étant, de continuer mes études vers un master 2 « cartographie des risques »
suivi d’un doctorat, pour finalement travailler dans la recherche, ce stage m’a permis d’en découvrir plusieurs
aspects, tel que savoir innover pour un développement territorial raisonné. J’ai appris à diriger un groupe de
travail mais surtout à transmettre mon savoir, sur le terrain, en amont lors de réunions et durant des heures de
cours.
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