L`Hôtel de Ville de Namur se raconte…
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L`Hôtel de Ville de Namur se raconte…
L’Hôtel de Ville de Namur se raconte… Compilation : Service Information et Communication, Eloïse Lotin, stagiaire en Communication, mars 2008 Textes inspirés ou extraits de : • « Ma maison communale au service des namurois », brochure réalisée par la Ville de Namur en 2005 • Jean-Louis Antoine, « Pleins feux sur l’Hôtel de Ville », articles parus dans les Namur Magazine n° 49 et 50 de mars et juin 2006 • Vincent Bruch et Jacques Toussaint, « L’Hôtel de Ville de Namur », brochure éditée à l’initiative de la Ville de Namur, sept. 2000 • Dossier de presse réalisé par la Ville de Namur dans le cadre de la pose de la 1ère pierre du Nouvel Hôtel de Ville le 23/10/1981 • Jean-Louis Antoine, « La Fresque des Wallons », brochure éditée à l’initiative de la Ville de Namur, avril 2007 • « La Maison des Citoyens, Votre Administration sur un plateau », brochure réalisée par la Ville de Namur, septembre 2007 • « La Maison des Citoyens, Modernité & Accueil », article paru dans le Namur Magazine n°55, septembre 2007 1ère partie : Hôtel de Ville – place d’Armes C’est en 1213 qu’un bâtiment affecté aux réunions des édiles communaux est mentionné pour la première fois. A cette date, le chapitre de Saint-Aubain autorise la commune de Namur à élever un appentis s’appuyant à une chapelle dédiée à Saint-Remy. La superficie de la future Grand’Place (qui deviendra par la suite la Place d’Armes) est presque totalement occupée par deux pâtés de maisons, d’importance inégale. C’est à l’intérieur ou à proximité de cet ensemble que se situe la chapelle Saint-Remy sur laquelle est appuyé ce qu’on appellera, en 1285, « la maison là où l’on plaide ». En 1352, elle est désignée pour la première fois sous le nom de « cabaret des échevins ». Le sens du mot n’est pas celui reconnu communément aujourd’hui. Certaines recherches laissent penser qu’il pourrait signifier « petit bâtiment, construction de peu d’ampleur », ce qui nous ramène à l’appentis de 1213. Cette bâtisse comportait un étage où se trouvait la chambre échevinale. On y conservait un coffre où étaient renfermées les archives de la Ville. En 1514, le cabaret des échevins et la chapelle Saint-Remy seront détruits, sans doute pour cause d’ancienneté et de médiocrité. Le siège de l’administration de la ville est alors transféré dans trois maisons bourgeoises voisines achetées par la commune de Namur. L’aménagement du nouvel ensemble est soigné. Malgré cela, on envisage d’agrandir les lieux ou même de reconstruire tout à neuf. Une opportunité se présente alors. L’évêque de Namur souhaite se défaire du refuge de l’abbaye de Brogne. La propriété est intéressante car vers l’arrière, de vastes jardins s’étendent jusqu’à l’enceinte communale. En 1574, la Ville l’achète et procède rapidement à des travaux. Elle profite de l’occasion pour faire abattre les pâtés de maisons, où figure l’hôtel de ville précédent, qui en entravent l’accès et en déprécient la vue. La Grand’Place est née. En 1826, sous le régime hollandais, le bâtiment est à nouveau jugé vétuste, petit et inadapté. La décision est prise de le reconstruire. Les travaux durèrent trois ans, de 1828 à 1831. Ce nouvel hôtel de ville tranche par la taille, et le style, avec le précédent. Il s’agit maintenant d’un imposant bâtiment de style néo-classique. Sa façade se développe de part et d’autre d’un majestueux avant-corps à colonnes et fronton. Le 23 août 1914, les troupes allemandes incendièrent l’hôtel de ville. Si la façade resta debout, à l’intérieur du bâtiment, tout disparût en fumée. Heureusement, les archives communales d’Ancien Régime étaient déposées depuis peu aux Archives de l’Etat. En 1919, à l’emplacement des ruines, on aménagea la Place d’Armes. La Ville se relogea rue de fer dans l’hôtel particulier construit par Henri Beyaert pour le couple Franz Kegeljan – Louise Godin. L’Hôtel de Ville de Namur se raconte – mai 2008 – 1/4 pages 2ème partie : Hôtel Kegeljan Entre 1878 et 1880, les époux Kegeljan-Godin font appel à l’architecte Henri Beyaert (18231894), pour la construction d’un hôtel particulier sur l’emplacement d’immeubles que la famille Kegeljan possède rue de Fer. Le terrain dont dispose l’architecte pour construire la demeure présente des formes irrégulières. Les solutions qu’il utilise permettent « d’accrocher spatialement » le bâtiment à la rue. La façade de l’hôtel Kegeljan montre la volonté de symétrie de l’auteur. Pour les parements et la décoration, il recourt à la pierre de taille. L’hôtel est considéré comme une des créations les plus harmonieuses de l’architecte, on peut y reconnaître l’esprit de la « Néo-Renaissance flamande ». La façade de l’hôtel Kegeljan est bien typique de son époque mais révèle les talents d’un architecte qui conserve le sens de l’échelle humaine. Henry Beyaert ne produit rien dans le domaine du logement social. Il construit des demeures luxueuses pour la haute bourgeoisie et la noblesse. Ces demeures disposent de plusieurs niveaux de séjours permettant d’accéder soit à un jardin situé à l’arrière, soit de participer à la vie de la rue au moyen de balcons. L’architecte attache une grande importance aux formes et au vocabulaire des « anciens », il interprète et adapte les formes anciennes, en quelque sorte, il actualise le passé. La façade arrière exploite l’asymétrie et est traitée en bossage. Il prévoit des installations telles que monte-charge, sanitaires complets, appareillage pour les écuries, il montre un souci de nouveauté qui fait de lui un avant-gardiste. L’architecte utilise la brique et la pierre pour les dépendances, remarquables par la composition des façades et du plan. Il emploie la brique pour exprimer l’idée de la « Néo-Renaissance Flamande ». Du côté cour vitrée, la façade présente une certaine symétrie. Vers le jardin, c’est l’asymétrie qui est de mise. Louise Godin habite l’hôtel jusqu’en 1917 et le vend à la ville de Namur en 1919 pour la somme de 370.000 francs. Les fonctionnaires occupent ce bâtiment à trois étages ainsi que les écuries qui sont aménagées en 1923. Mises à part la recette communale et la police, tous les services de la Ville s’installent dans l’hôtel. Le service population et celui de l’état civil investissent les annexes et même les écuries. En 1937, la Ville construit de nouveaux bureaux dans le jardin. En 1939, elle obtient un terrain à l’institut Saint-Louis et agrandit son hôtel de Ville. La Seconde Guerre mondiale a manqué d’être fatale au bâtiment. Lors du bombardement du 18 août 1944, une partie de la façade (sur la gauche) est arrachée au niveau du premier étage. La reconstruction commence en 1947. En 1948, l’administration communale conçoit le projet d’un nouvel hôtel de Ville à l’emplacement de la Bourse et de quelques maisons particulières. Mais les crédits sont bloqués et le collège échevinal décide de conserver ses services dans l’hôtel Kegeljan et de construire un étage au-dessus des bureaux du service population dans le jardin. Après la construction du nouvel hôtel de Ville, dans les années 1980, l’hôtel Kegeljan devient le siège de la Présidence du Gouvernement wallon. La Ville récupère ensuite l’hôtel pour ses besoins. Le bâtiment fût récemment remis en valeur (1997-2001) après la création des Jardins du Maïeur conçus par l’architecte paysagiste Michel Gilbert (1996). 3ème partie : Nouvel Hôtel de ville Pourquoi un nouvel hôtel de Ville ? Jusqu’en 1976, la Belgique comptait 2.359 communes dont près d’un millier avaient moins de 1.000 habitants. Ces petites communes ne disposant pas toujours de moyens suffisants pour répondre aux exigences de la vie moderne, une loi fut votée en 1976 pour rationnaliser l’organisation des communes. C’est ainsi que la fusion des communes intervînt au 1er janvier 1977 faisant aboutir le nombre actuel de communes à 589 pour tout le territoire belge. Le territoire actuel de Namur est le fruit de la fusion de 25 anciennes communes. L’Hôtel de Ville de Namur se raconte – mai 2008 – 2/4 pages Cette fusion a profondément modifié tant le nombre des administrés que la structure du pouvoir local avec un éparpillement à Namur des services de la nouvelle administration communale sur 11 sites différents dispersés à Namur, Saint-Servais, Belgrade, Jambes et Wépion. Cette dispersion nuisait à la qualité du service, au coût de son fonctionnement et aux intérêts de la population qui ne savait pas où aller et devait attendre trop longtemps le traitement des dossiers. C’est ainsi que la 1ère pierre du nouvel Hôtel de Ville, situé rue de Fer dans le prolongement de l’hôtel Kegeljan, a été posée le 23 octobre 1981. Les façades des bâtiments constituant le nouvel Hôtel de Ville sont en verre et en pierres naturelles (offrant le triple avantage de représenter un matériau noble, sobre et régional). Les nouveaux bâtiments de la rue de Fer comportent un rez-de-chaussée à usage commercial et un vaste parking existe sous les bâtiments et les Jardins dit « du Maïeur* ». Depuis lors, un nouveau bâtiment (construit pour les besoins d’une compagnie d’assurance) permet de relier par un couloir le nouvel Hôtel de Ville de l’ancien (ou Hôtel Kegeljan). L’infrastructure de l’Hôtel de Ville s’est encore agrandie par la construction d’un nouveau bâtiment situé rue des Dames Blanches et par l’aménagement des immeubles contigus, précédemment mis en location. Cet ensemble d’immeubles deviendra en 2008 la Maison des Echevins qui réunit les différents cabinets échevinaux. Les Jardins du Maïeur* La terrasse coiffant les deux étages de parking fut réalisée en 1996 par les architectes Francis Haulot et Jean-Pierre Ledoux qui en déterminèrent les accès et le relief. Il restait à verdurer le tout et à canaliser le trafic piéton en provenance des écoles riveraines par des plantations basses solides et appropriées. Les jardins dits « du Maïeur » furent conçus par l’architecte-paysagiste de la Ville. Cet espace protégé, ensoleillé et très prisé par les citadins, sert aussi bien de lieu d’expositions d’œuvres d’art qu’à de multiples réceptions au cœur de l’Hôtel de Ville. Fresque des Wallons Depuis la construction du nouvel Hôtel de Ville dans les années ’80, le mur pignon donnant sur les Jardins du Maïeur* restait en attente de finalisation. Trois énormes buses en métal sortaient de ce mur couvert d’une peau bitumée peu attrayante pour les citoyens qui fréquentaient la maison communale de Namur. L’idée de concevoir une fresque en trompe-l’œil à cet endroit prit forme en 2001, lorsqu’une délégation du Collège communal découvre les œuvres conçues par les artistes de l’atelier « Cité de la Création » à Québec (la « Fresque des Québécois ») et dans des quartiers de Lyon, dont certains sont classés patrimoine mondial de l’Humanité. Ce projet a donné lieu à la constitution d’un comité d’accompagnement chargé de sélectionner les motifs et personnages à représenter. Le chantier s’est étalé entre les mois d’avril et d’août 2004. La Fresque des Wallons a été officiellement inaugurée le 18 septembre 2004 à l’occasion des Fêtes de Wallonie. Cet immense trompe-l’œil de 330m² rassemble près de 250 personnages ou références typiques de la Wallonie. Gilbert Coudène, directeur de l’atelier « Cité de la Création », explique que la Fresque des Wallons s’inscrit dans la lignée des œuvres réalisées à Lyon et Québec, des villes qui ont voulu montrer leur identité sur une façade. Par sa situation dans un jardin public, la fresque offre un grand confort de lecture. Elle est une source de plaisir et de découverte, un outil culturel, touristique mais aussi pédagogique puisqu’à sa manière, elle raconte l’histoire de la Région. En effet, l’objectif des autorités communales est double car en plus d’éliminer le chancre visuel qu’était ce mur non finalisé, cette fresque veut rendre un hommage aux Wallons qui, pendant des siècles, ont façonné toute une région dans les domaines artistique, politique, sportif, industriel, associatif, … On relève l’idée du livre d’histoire à « ciel ouvert », du lieu d’éducation et même de réflexion pour les jeunes et moins jeunes. La Fresque des Wallons, à Namur, capitale de la Région wallonne, est la fresque à message la plus ambitieuse de Belgique. >> Plus d’infos sur la Fresque des Wallons dans la brochure rédigée par Jacques Toussaint, Conservateur en chef – Directeur du Service des musées en province de Namur, disponible sur www.ville.namur.be. (*) Maïeur : ancienne appellation pour désigner le Premier magistrat de la Ville. L’Hôtel de Ville de Namur se raconte – mai 2008 – 3/4 pages 4ème partie : Maison des citoyens Depuis le 17 juillet 2007, Namur s’est dotée d’un accueil réorganisé au rez-de-chaussée d’un nouveau bâtiment construit sur l’ancienne esplanade située au cœur du Nouvel Hôtel de Ville. Grâce à une informatisation développée, un service plus efficace est assuré. Plus qu’un concept, la Maison des Citoyens doit encore évoluer et grandir afin de répondre toujours mieux aux missions de service public de notre Ville. La Maison des Citoyens doit encore s’agrandir par la rénovation des anciens bureaux du service Population situés à l’arrière de l’Hôtel de ville. Lorsque les travaux seront terminés, de nouveaux services pourront rejoindre la Maison des Citoyens. Plus question de s’égarer dans les couloirs de l’Hôtel de Ville ou de frapper à la mauvaise porte. La Maison des citoyens concentrera à elle seule la plupart des services directs à la population. Fonctionnement Pour être servi, le citoyen est invité à prendre un ticket à l’une des quatre bornes avec écran tactile disponibles à l’entrée de l’Hôtel de Ville (via la rue de fer). Ces bornes fonctionnent via un index alphabétique. Exemple : Si vous avez reçu une convocation pour obtenir une carte d’identité, c’est simple : appuyer sur la lettre C, touchez le mot carte et sélectionnez carte d’identité. Vous recevrez alors un ticket qui vous enverra vers le guichet correspondant. Un espace d’attente confortable est à votre disposition. En cas de problème, un steward de plateau pourra vous aider. L’espace service Plusieurs écrans d’affichage dans la salle d’attente signalent au citoyen quand vient son tour : son numéro clignote et un rappel vocal est prévu. La couleur de l’écran correspond à la couleur du guichet. Le citoyen est alors invité à s’asseoir et un agent gère son dossier rapidement et efficacement grâce à un équipement informatique. L’Hôtel de Ville accueille les Namurois de 8h à 16h en semaine. Les guichets sont également accessibles le samedi matin, de 8h30 à 11h30, uniquement sur rendez-vous à prendre au numéro spécifique 081//246.000. Le centre info L’équipe dynamique du Centre Info écoute le citoyen, l’oriente et, s’il ne souhaite pas utiliser les bornes avec écran tactile, peut lui délivrer un ticket. Sa mission est de le guider dans son Administration. Si la demande ne peut être satisfaite au sein de nos services, le citoyen sera guidé vers l’institution ou l’organisme qui pourra répondre à son attente. Pour une plus grande disponibilité des agents du Centre Info, un Call Center réceptionne tous les appels téléphoniques. Les demandes de documents d’Etat Civil peuvent également être adressées par internet (www.ville.namur.be). La transmission des documents s’effectuera alors par voie postale moyennant le paiement de frais d’envoi. L’Espace Participation S’il est à la recherche d’informations concernant les différentes matières traitées par l’Administration communale, se pose des questions par rapport aux décisions politiques et à la gestion administrative, ou s’il souhaite participer aux débats sur les grands enjeux namurois, le citoyen peut s’adresser à l’Espace Participation. Sa priorité est d’ouvrir le dialogue entre les citoyens et l’Administration mais aussi entre les citoyens et les élus. L’Espace Participation propose un ensemble d’activités qui visent à la compréhension et à la participation à la démocratie locale. C’est une manière de mettre le citoyen au cœur de la cité et ainsi la cité au cœur des citoyens. La salle du Conseil communal Non loin de ce nouveau lieu, on trouve au 1er étage de la Maison des Citoyens le symbole de notre démocratie locale : la nouvelle salle du Conseil communal. Une première séance du Conseil l’a inaugurée le 17 mars 2008. L’Hôtel de Ville de Namur se raconte – mai 2008 – 4/4 pages