Canal ti zef Rapport d`activité 2006
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Canal ti zef Rapport d`activité 2006
f e z i t l a n 6 0 0 Ca 2 é t i v i t c a ’ d t r o p p Ra L’alterna tive caméra au poing à Brest même. “Donnez nous du vrai et pas de l’artificiel. On veut du fat, du vrai pas de l’industriel. Du sain, du sah, du produit naturel. Du bio du Hallal et pas du comercial. S’il falait ingurgiter ce qu’il nous servent sur TF1Il y a longtemps que j’aurais entamé une grêve de la fin C’est pas que je veuille faire mon difficicile, mon blasé, ma fine bouche mais ras le bol de leur soupe industrielle servie a la louche.” Ministère des affaires populaires, donnez nous Canal ti zef 19 rue Bruat 29200 Brest email: [email protected] www.canaltizef.infini.fr RAPPORT MORAL Moral : 1. Qui concerne les mœurs, les règles admises et pratiquées dans une société. 2. Relatif à l’esprit à la pensée (opposé à matériel). Il y a de cela presque six ans naissait une petite télévision associative que ses fondateurs dénommèrent Canal Ti Zef. Télévision, vision à distance. Les premières images glanées et montées furent livrées aux regards au sein du Triskell, noble institution brestoise, estaminet où régnait la mixité. L’imparfait est de mise car le phare guérinois s’est éteint, nous laissant orphelins. Ceux qui ont soufflé sa flamme ont agi par compassion, par souci de notre commune sécurité. Il semblait difficile d’entamer cet exercice de rapporteur sans rendre hommage à notre bistrot préféré et à ceux qui m’accuseraient de sombrer dans le pathos, dans la nostalgie, je conseillerai d’observer les cendres fumantes du vieux rade. Ils y distingueront peut-être quelques frémissements phénixiens. L’année 2006 fut marquée par le changement en ce qui concerne notre mode de diffusion. Si nous avons cessé de présenter mensuellement nos images, cela ne signifie pas pour autant qu’elles ne sont plus vues. Parmi les raisons qui ont présidé à ce changement radical, se dégage en premier lieu l’envie d’expérimenter d’autres formats, plus longs. Alors ? Canal Ti Zef diffuseraitelle maintenant sur les canaux hertziens reléguant aux oubliettes ses idéaux de départ ? Non, même si Zaléa TV nous accueille sur la free-box mensuellement, nous continuons à diffuser dans des lieux publics de manière plus ponctuelle. Ainsi, en laissant au public le choix parmi un large panel de sujets, nous favorisons l’interactivité avec lui. De manière non exhaustive, nous avons ainsi pu diffuser Au café de la Pente, à Rochefort-en-terre, à Marseille, à Rennes ou encore à l’Athome Café. Néanmoins, si cette année fut stigmatisée par des changements significatifs, elle se place aussi dans la continuité des précédentes si l’on évoque la pérennisation du Festival Intergalactique de l’Image Alternative dont la cinquième édition a permis au public de visionner des productions diverses venues du monde entier, de rencontrer des Autrichiens, des Irlandais ou autres Parisiens, de découvrir Cellule X, mariage harmonieux de la musique et des images, Machin-Machine et son univers burlesquo-sensible ou encore de se trémousser à l’Atelier Mô sur les rythmes chaloupés d’Hocine et Jami Rose. Le Festival Intergalactique fut l’occasion pour nous de participer au tissage du réseau des médias partageant nos préoccupations, à l’instar de la rencontre des médias associatifs et indépendants à laquelle nous fûmes conviés dans la cité phocéenne et de laquelle nous ramenâmes vers la cité du Ponant un Brésilien prénommé Thiago. Continuité encore à Douarnenez où Canal Ti Zef a présenté quotidiennement le journal du Festival des minorités, produisant à nouveau plus de deux heures d’images penn-sardiniennes. Ecrire le rapport moral de Canal Ti Zef sans qu’apparaisse l’expression « Education populaire » serait comme évoquer l’ élection présidentielle sans prononcer le nom de S… Nous continuons à apprendre collectivement en faisant, en expérimentant et voulons partager ces savoirs acquis tels que la captation de concert, de théâtre à trois caméras, l’animation d’ateliers vidéo avec des scolaires, des sortants de prison, l’animation de soirées ou la concoction de reportages estampillés Canal Ti Zef. A ces savoir-faire, il convient d’ajouter le savoir-vivre ensemble. Lors de nos réunions hebdomadaires ou lors des week-end de réflexion monts d’Arrétiens, nous tâchons d’étudier nos comportements, nos contradictions et d’établir un discours cohérent. La p’tite nouvelle de Ti Zef, une certaine Françoise est ainsi la spécialiste-maison du pointage du doigt des contradictions. Ca en serait presque agaçant si ce n’était si constructif. Cette année fut émaillée de départs et d’arrivées. Laure, après avoir émaillé de sa sensibilité quelques clips, reportages et notre structure toute entière, s’en est retournée dans ses pénates parisiennes. Juliette s’en est allée s’initier au polonais pour mieux nous revenir au mois de mail. Adrian l’anglophile, qui papillonne de structure en structure, s’est posé au 19, rue Bruat. Cédric s’est un peu effacé pour materner son bébé Pop-korn. Félicitations à l’heureux papa. Tangi, notre écologiste préféré, foule plus que jamais le sol de nos locaux. David, étudiant à l’ESRA, nous revient bientôt dans la peau d’un stagiaire. Eric, l’incontournable, est plus que jamais arrimé à la barque tizéfienne et quant à votre serviteur, il vous salue bien bas. Stéphane Certains rêves de DVD de Canal ti zef, nous en avons trouvé! Donc, face à ces milliers de demandes, au local de l'international compagny Canal Ti Zef, on a trouvé LA solution. Et oui, bon, déjà tous nos films qui sont diffusés sur la free box, avec Zaléa TV, sont téléchargeables avec vos petits doigts, aidés par les gigaoctés de la mémoire de l'ordinateur. Mais aussi on a trouvé trois collectifs qui font de la distribution sur internet qui propose à la vente nos DVD. Et parmi ces collectifs, un qui a tout de même un certain cachet dans le milieu de la distribution indépendante, je veux bien sûr parler de Folklore de la Zone Mondiale (le label créé par les Bérurier noir). Alors, si vous aussi vous faites partie de tous ces timides qui n'osent pas nous contacter ou qui on trop peur de se déplacer pour nous retrouver. Ba, voilà, vous l'avez la solution ! Le 5ème festival intergalactique de l’image alternative Bon, allez voilà que c'est la fin! Mais la fin de quoi me direz vous? Et bien, quoi, vous ne devinez pas? Alors, bon, faut tout vous dire à vous que c'est quoi que c’est! Et bien, oui la fin d'un festival intergalactique de trois jours puisque la 5ème édition est passée de trois à quatre jours. Bon, jusque-là, vous me suivez, vous n'êtes pas dans le jus? Donc, nous disons donc que cette 5ème édition a été l'occasion de rajouter une nouvelle journée, mais aussi d'accueillir plus de public. Quoi, quoi, vous voulez des chiffres, bon, allez prenez de quoi noter sinon, je suis pas sûr que vous allez vous y retrouver. Euh, c'est pas pour dire, mais je sais pas trop si moi même je sais ou j'en suis, c'est vous dire... Bon, mais passons toutes ces digressions et jeux de mots, voilà quelques chiffres (puisque y'en a qui aiment...) donc: une 5ème édition. 35 invité(e)s 3 pays représentés 6 expos photo 4 jours de festivals 800 entrées lors des soirées ciné et concerts 7 kg de blanquette de veau bio 10 kg de pommes de terre bio 40 futs de biere 50 bouteilles de jus 80 personnes hébergées. Bon, vous en voulez plus des chiffres ou bien c'est bon...? Allez, je vous en redonne un et qui est important : 35 bénévoles sur l'édition 2006. Bon, alors petite analyse des chiffres, et bien on a fait un festival qui a à nouveau bien marché. Après, et là fini de rire, les aides financières ne semblent pas évoluer, et ce, même si le festival, lui, change. Il faut quand même bien voir que la plupart de nos subventions n'ont pas changé, voir même baissé depuis la 3ème édition de la nuit des télévisions associatives qui durait euh... Ba une nuit. Alors, bien sûr que nos petits cerveaux ont réussi à faire de cette 5ème édition une nouvelle réussite. Comme quoi on est capable de bidouiller, de réparer des câbles avec du scotch, de faire des maquettes de catalogue, de faire des traductions de films, de se transformer en programmateurs, traducteurs, hébergeurs... Mais bon, il serait tout de même temps que le festival dispose d'une réelle structure. Cette structure pouvant bien entendu continuer à se faire de manière bénévole le jour où les journées feront 75 heures, mais aujourd'hui le festival arrive à un stade d'entre-deux. C'est que ce n'est plus la petite soirée, ce n'est pas le petit temps où quelques rêveurs se retrouvent pour ensemble changer le monde. Non, non, c'est un temps qui dispose d'une reconnaissance et de retombées internationales. Cette reconnaissance s'est faite et se fait grâce à de nombreux bénévoles, mais aussi grâce à l'effort de nombreuses personnes qui acceptent de travailler bénévolement ou pour bien moins que leur cachet normal parce qu'ils croient dans le projet. Alors, si on se disait que pour la 6ème édition, on voyait les choses de façon réaliste : aider le festival c'est y venir bien sûr, mais c'est aussi l'aider à payer et déclarer tous les intermittents, à faire en sorte que la 6ème édition ne soit pas que faite en râclant les fonds de tiroirs... A bon entendeur, on se retrouve les 17, 18, 19, 20 et 21 Octobre 2007 pour la 6ème édition (et oui, un jour de plus...), avec plein de films, dont "la Commune" de Peter Watkins. FESTIVAL INTERGALACTIQUE DE L'IMAGE ALTERNATIVE EXPOSITIONS PHOTOGRAPHIQUES Pour la 5ème édition du festival intergalactique de l'image alternative, l'association Canal Ti Zef a souhaité élargir les supports de l' " Image " en ajoutant aux vidéos déjà présentes depuis la création du festival, des expositions photographiques. Plusieurs éléments ont dû être gérés pour leur mise en place, à savoir : 1. Attirer l'attention des photographes L'outil Internet ainsi que le bouche à oreille ont suffi à entrer en contact avec des photographes qu'ils soient professionnels ou amateurs, venus de différents horizons : Brest, Nantes, La Rochelle, St Nazaire. Au total, 7 photographes ont participé au festival, chacun a bénéficié d'un mois d'exposition pour ses travaux. Les thèmes étaient tout aussi divers : Madagascar, Les manifestations anti-CPE, Les conditions de vie des dockers de St Nazaire dans les années 50 (exposition prêtée par le Centre de culture populaire), des " best-of " des différents travaux des photographes… 2. Rechercher des lieux d'accueil pour les expositions Les lieux qui ont accueilli les expositions ont été des Foyers de Jeunes Travailleurs (Michelet et Kérabécam), des associations (Atelier du Mouvement et de l'Objet, Métal Armor), des bars (Caravansérail, Athome Café). 3. Monter un dossier de demande de subvention (Mairie de Brest) Des subventions ont été accordées dans le cadre du dispositif " Coup de pouce " du service coordination jeunesse de la Mairie de Brest à la hauteur de 600 qui ont couvert les frais de déplacement des photographes, le remboursement d'une partie des tirages papier, l'achat de petit matériel pour la mise en place des expositions elles-mêmes. 4. Déterminer : Le nombre de photos par photographe, l'attribution des lieux d'accueil, le format des photos, le format des supports en fonction des Marie-Louise, les dates d'expositions… Ci-dessous, un tableau récapitulatif des différents éléments : Thème Couleur Noir et blanc Nombre de photos Format Lieu d'exposition Dates d'exposition Anti-CPE N et B 20 30x45 FJT Michelet 20.10.06 Madagascar N et B 30 30x40 FJT Michelet, caravansérail1.10.06 Dockers N et B 25 30x40 FJT Kérabécam 4.10.06 Mosaïque Couleur / / Atelier Mo 1.10.06 Best of Couleur 12 30x40 Métal Armor 1.10.06 Best of N et B 2 Divers Atelier Mo 1.10.06 Best of N et B 15 Divers Atelier Mo 1.10.06 5. Trouver un partenariat pour le prêt de supports Le Centre Atlantique de la Photographie a accepté de prêter des cadres pour la mise en valeur des différents travaux. 6. Organiser les vernissages pour chacune des expositions Chacune des expositions a bénéficié d'un vernissage organisé dans la plupart des cas par le lieu d'accueil luimême. La presse était conviée à chacun de ces évènements afin de diffuser l'information à un public le plus large possible, au sujet des expositions photographiques, mais aussi, dans le même temps, du festival dans sa globalité. 7. Organiser le débat Un des photographes a souhaité pouvoir évoquer le métier de photographe lors du vernissage. Un débat a donc eu lieu au foyer des jeunes travailleurs Michelet. 8. Travailler sur la publicité des différents évènements La publicité a été prise en charge soit par les lieux d'accueil, soit par l'association Canal Ti Zef : affiches, distribution de prospectus, informations à la presse locale… 9. Donner accès à tous Toutes les expositions ont pu être accessibles à tous gratuitement : " Gratuité - Equité " ! Des nouveautés dans la diffusion. Depuis cinq ans, canal ti zef propose des diffusions en lieux publics. Cinq ans à porter des télés, des multiprises, des magnétoscopes, des DVD, à faire des kilomètres en voiture, à coller des affiches… Et puis voilà, au bout de cinq ans, c'est devenu une telle habitude que notre différence se faisait de moins en moins sentir : nous avions de plus en plus envie de faire des films plus longs, mais nous tombions de plus en plus dans le travers de la télévision de flux (même différents), c'est-à-dire, il faut produire et avoir de quoi proposer, le tout dans " le format " bar canal ti zef. Et bon, concrètement, cela ne nous allait pas. Donc depuis janvier, Canal ti zef ne diffuse plus mensuellement dans les lieux publics ! Une grande révolution donc par rapport à notre projet initial. Et pourtant, nous continuons à produire, et à diffuser. C'est comme cela que le rendez-vous mensuel dans des lieux publics est devenu trimestriel dans différents lieux équipés (qui disposent donc du matériel de projection), que le MOnoplexe a retrouvé des couleurs tous les deux mois lors des soirées à l'atelier MO, que le juke-box vidéo est né et se balade dans différents lieux à travers la Bretagne, que les jeudis du Radeau se sont montés, que Zaléa TV propose un rendez-vous mensuel sur la free box et sur leur site avec des nouveautés et des archives tizéfienne, que nous avons travaillé sur des films plus longs. Alors, bien sûr que pour le projet de Canal ti zef, c'est un réel coût de tonnerre de Brest même (elle était facile cellelà… pfff), mais c'est aussi la preuve que Canal ti zef n'est pas un projet, une structure figée et que sa vie ne fait que démarrer puisque l'association sait évoluer et se transformer en fonction des arrivées, des départs, des envies des gens “Il y a cinq maison dans le bloc S3 sans redevance” qui font vivre le projet. Alors, Peut etre qu’ils ont une vie ! bien sûr cela complique la tâche pour définir notre structure associative une fois par an lors de la rédaction des dossiers de subvention, pour comprendre ce qu'elle est réellement sans nous rencontrer et en discuter. Mais c'est cette élasticité, cette évolution permanente qui fait vivre Canal ti zef, qui fait que nous sommes une structure d'éducation populaire et non figée : elle vit, elle évolue en fonction du rythme de son cœur, des gens qui y sont. De Brest à… Bon, voilà, il est tard, il est temps de prendre la route. Canal ti zef est sur la route, c'est que ces Brestois ne restent pas scotchés sur la place Guérin, à leur Brest même. Donc, nous voilà sur la route vers Marseille, ville du sud. Premier arrêt, au café de la pente à Rochefort en terre pour une projection-débat. Puis route directe le matin. Pfff, pas simple de se réveiller pour prendre la route, après une diffusion et un débat. C'est qu'ils ont en plus plein de questions ces petits gens du Morbihan et qu'on s'est pas couchés bien tôt ! Allez, tout le monde est là, le fourgon est plein, cinq personnes. Bon, prochain arrêt à Toulouse pour récupérer un des représentants de TV Bruit aux rencontres de Marseille des Médias associatifs et indépendants. Allez, on y arrive, et puis là plein de monde, plein de rencontres. Bon, bien sûr, plein de trucs qui n'ont pas collé aussi, comme trop de blabla, pas suffisamment d'échanges de films et tout et tout. Mais en même temps de nombreux échanges informels qui se font avec des échanges de DVD. Allez, en voilà un qui part à Madrid, un autre dans le Nord de la France, un autre vers Paris. Bon, qui n'a pas son DVD, allez un pour le Brésil ! A qui n'en veut aussi, un pour Vive TV au Venezuela accompagné d'une interview Festival du film militant d’Aubagne, histoire de parler de la réalité d'un projet tel que celui de 5 films de Canal ti zef programmés. Canal ti zef quand aucune réelle politique nationale n’existe pour les médias libres… A c'est sûr qu'en discuter avec les représentants de Vive, qui pour mémoire ou information, est le regroupement des télévisions associatives que Chavez a mis en place suite à son arrivée au gouvernement, a de quoi nous donner des idées. Bon, il ne s'agit pas de dire que tout ce que propose Chavez est bien, mais quand y'a du bon, il faut aussi le dire ! Enfin, tout cela pour dire que même si Brest c'est Byzance, les petits Brestois, et leurs films y sont pas que restés dans la ville complètement à l'ouest avec en 2006, des diffusions dans plusieurs villes, télés associatives du Finistère, de Bretagne, d'Europe, du monde, mais aussi des interviews pour différents médias, et deux pour des étudiants d'écoles parisiennes qui faisaient, l'une, un mémoire sur les télévisions associatives et l'autre, un exposé sur notre festival. A ussi, pour finir, on vient de recevoir un mail d'une ti zefienne en vacance en Roumanie. Elle disait un truc Soirée de soutien à Regarde à vue où le du genre " oua, dans une asso d'ici, je viens de trouver un dvd de canal ti zef qu'ils ont récupéré dans un squat DVD de Canal ti zef était distribué de Lille ". Comme quoi les réseaux et les copies se font. (au CICP à Paris). Tant mieux ! Et vous savez quoi, ba, en 2007, il en sera de même ! Note sur l’atelier « Télévisions associatives » Note sur l’atelier « Télévisions associatives » Rencontres de Marseille des Médias Associatifs et Indépendants La Friche de La Belle de Mai 5-8 mai 2006 rapportées par Guy Pineau Note sur l’atelier « Télévisions associatives » Rencontres de Marseille des Médias Associatifs et Indépendants La Friche de La Belle de Mai 5-8 mai 2006 Parmi les 150 participants aux Rencontres de Marseille, beaucoup ont travaillé à l’atelier Télévisions associatives dans ses différentes formations : état des lieux, télévision associative et démocratie, leurs projets, leur devenir, etc. De nombreux thèmes ont ainsi été abordés. En attendant un compte-rendu plus complet qui rendra compte plus largement de la richesse des informations, échanges, et points de vue énoncés, voici quelques informations rapides sur les thèmes abordés au cours de ces travaux. Plusieurs des télévisions associatives (et quelquefois des radios) venues aux Rencontres de Marseille se sont présentées. Elles diffusent par différents moyens : cassettes de la main à la main, ou par envoi postal, TV-troquet et TV-brouette, par filaire (câble, ADSL...), par hertzien, par satellite. Une place particulière a été faite aux représentants des télévisions venant de loin : Europe (Italie, Espagne, Irlande), Amérique latine (Venezuela, Brésil), Asie (Corée du Sud). 1/ Des éléments constitutifs d’une typologie des télévisions réunies à Marseille ont été proposés. Notamment les précisions et les distinctions suivantes : La notion de « télévision libre » connote une dimension politique, militante (elles sont souvent animées par des « média-activists »), qui se distingue des télévisions commerciales (sous contrôle économique et financier) et des télévisions étatiques (sous contrôle politique). Le terme associatif renvoie, lui, à une catégorie juridique française (une structure non commerciale, sans but lucratif, « un homme = une voix »). C’est cette idée que traduit dans les rencontres internationales des tv libres l’expression « non-profit ». Le mot « indépendant » ajouté à « associatif » introduit la distance, l’indépendance par rapport, non seulement à la sphère capitalistique, mais également par rapport aux collectivités publiques (des plus locales aux nationales, voire internationales). Une autre distinction a été proposée (Zalea TV) entre : - d’une part, les télés de médiation : ce sont les télés de pays, de quartiers, de territoires ; elles sont participatives et de proximité ; elles ont une vocation principalement informative, formative et de communication sociale et culturelle : pour elles , la télé est principalement un outil au service de l’éducation populaire. - et, d’autre part, les télés d’expression : ce sont les télés d’opinion, les télés engagées, les télés alternatives, voire militantes ; elles peuvent être contributives et d’accès public ; elles se consacrent principalement aux débats d’idées ; elles sont des vecteurs du pluralisme et de la liberté d’expression et de création, des contre-pouvoirs audiovisuels ; elles développent quelquefois des pratiques de déconstruction du discours télévisuel, bouleversant le traditionnel contrat de lecture entre l’émetteur et le récepteur ; pour elles, la télé est principalement un média de masse. Dans les deux cas, la télé devient un instrument d’émancipation, par opposition à son effet d’aliénation actuel. Sur la distinction "contributive/participative » : certains, comme Zalea, disent que leurs JT et leur programmation sont participatifs dans le sens ou chacun (individu ou collectif) peut y présenter directement son info et son document vidéo pour qu’il soit diffusé tel quel. C’est l’esprit de ce qui est appelé " l’accès public éditorialisé à l’antenne ". Le terme "participatif", quant à lui, signifierait que chacun peut participer à l’élaboration d’un contenu dans un processus de réflexion et d’échange collectifs consensuels. Autre barbarisme intéressant, venant de Vive TV : une chaîne de télévision "protagonique" est une chaîne de télévision qui fait relater les événements directement par ceux qui en sont les acteurs, qui les vivent ou qui les subissent. D’autres approches recoupant les précédente ont été évoquées : notion (concept ?) de télévision de projet, média télévisuel associatif artistique, relais de la création (cf. MetazoneTV). D’autres remarques distinguaient les télévisions de consensus (quelquefois d’accompagnement des pouvoirs en place, « TV-Messieurs les élus ») et les télévision de dissensus, etc. 2/ Un hybride : savoir-faire militant et audiovisuel Les pratiques de ces télévisions ont été discutées dans les échanges, en ce qui concerne les modes de fonctionnement, notamment dans le domaine de la production où un savoir-faire militant se construit et se capitalise. Savoir-faire dans le rapport aux habitants, où s’invente ainsi une télévision qui s’éloigne d’une attitude prédatrice et associe étroitement la population, dont les problèmes, les luttes, sont le plus souvent écartés, ignorés, déformés, voire instrumentalisés par l’expression télévisuelle dominante. Cette démarche se retrouve dans les reportages et surtout à l’occasion des plateaux en direct. Le travail de ces télévisions et ateliers de production se trouve à la croisée du savoir-faire audiovisuel (mise en images...) et de l’animation militante, sociale, culturelle de terrain. 3/ La question du financement (le Fonds de soutien aux médias associatifs, radios et télévisions avait été présenté, la veille, en séance plénière). L’intérêt, la légitimité, mais aussi les dangers des subventions publiques ont été débattus. Le rapport aux collectivités locales a été trop rapidement abordé, contrairement aux vœux de certains participants. La nécessaire intervention des pouvoirs publics a été rappelée, mais sous forme suffisamment neutre pour ne pas influer sur les orientations éditoriales (Fonds de soutien alimenté par une taxe sur la publicité commerciale et géré paritairement, par exemple) 4/ Les télévisions associatives étrangères ont présenté leur positionnement, quelquefois très singulier. Tel est le cas du Venezuela, où Vive TV allie le fait d’être une télévision de service public distincte de la vieille télévision publique (qui a succombé au mimétisme des télévisons commerciales sur le modèle états-unien), et le fait d’être la vitrine du réseau des télévisions communautaires locales ( « communautaire » = télévisions associatives au Venezuela) existantes dans le pays. La situation au Brésil a été brossée, montrant la résistance de certaines composantes du gouvernement Lula (et plus particulièrement du secteur de l’info-com sous forte influence des puissants groupes médiatiques privés) aux médias associatifs. Il y a une véritable difficulté pour les médias de lutte pour exister (une loi répressive de 1998, antérieure au changement politique, reste en vigueur). Les franchises universitaires (campus) permettent d’offrir un lieu protégé pour les radios communautaires. La gauche de gouvernement reste très méfiante à l’égard du mouvement associatif dans les médias. La question de l’échelle d’intervention à retenir - du territoire politique de base (niveau infranational) à l’Europe - a été évoquée à travers le cas de la Catalogne. 5/ Des « concordances » de pratiques, de démarches entre différents médias représentés ont été mises en lumière : travail de porte-à-porte auprès d’habitants en retrait, ne s’autorisant pas à prendre la parole ; démarche participative et travail de relégitimation et d’insertion de leur expression dans les médias associatifs, en particuliers dans l’organisation des directs (Venezuela, Canal Nord à Amiens et O2 Zone à Marseille, parmi d’autres) ; difficultés à trouver des financements qui n’obèrent pas l’indépendance éditoriale. 6/ Des contacts, voire des projets de collaboration, bi ou multilatéraux ont été engagés afin de poursuivre des échanges de programmes, de savoir-faire : fabriquer un direct dans des quartiers ou l’exclusion est forte par exemple ; passer d’une télévision à petite diffusion horaire à une programmation plus étendue, etc. 7/ Présentation de matériels et de dispositifs techniques au service des télévisions associatives, participatives, montrant ainsi que des questions techniques - donc de coût - peuvent être maîtrisées (télé street en Italie avec Insu TV à Naples, et télé mobile en kit avec Neo Kinok en Espagne). À noter, au Brésil, que le ministère de la culture, plus ouvert au mouvement progressiste que le ministère de l’information (sous la coupe des médias commerciaux anti-Lula) a distribué des kits de production et de diffusion sur Internet à des acteurs associatifs, les aidant à devenir ainsi acteurs de médias. 8/ Des débats contradictoires (quelquefois vifs) se sont déroulés. Par exemple, s’est posée la question de savoir si le dispositif vénézuelien ne risquait pas de développer un encadrement - voire un contrôle - de l’expression populaire dans les médias communautaires. Comme, plus largement, ont été fortement questionnés la place et le rôle des télévisions de médiation implantées dans les quartiers les plus en difficulté, souvent stigmatisés. Aux yeux de certains participants, cela soulève le problème de leur positionnement dans l’émergence des révoltes, des revendications. Certains soulignent l’ambiguïté de cette démarche. C’est en fait toute la question de la position dominante d’un pouvoir et émetteur central, et l’échange de communication inégal qui a été ouverte ici, et qui devra être approfondie. Cette approche ne devra pas oublier le contexte dans lequel le mouvement bolivarien se trouve placé aujourd’hui. Dans le même ordre d’idées, la récupération toujours possible de réseaux de médias indépendants a été décrite, avec l’exemple de Barcelone, où la « municipalisation » a absorbé les télévisions de quartiers au profit d’un projet contrôlé par les autorités publiques locales. 9/ Au cours des trois jours plusieurs programmes ont été diffusés : - Un reportage sur la lutte contre les conditions de vie et de travail désastreuses des saisonniers ramasseurs de tomates, produit par Protis TV, Marseille. - Un reportage de Vive TV sur le lancement d’une radio communautaire locale par les habitants d’un village au Venezuela. - Une série de documents réalisés par Sin Antena - Espagne - Des courts métrages de Neo Kinok - Espagne - Un reportage sur la télévision alternative fait par une équipe de Marseille constituée d’anciens d’OSF - Un document sur les luttes des paysans au Chiapas, de Promedios - Mexique. - Un film de Zalea TV sur les effets de la marchandisation de l’information, décryptant les dérives xénophobes des médias dominants à l’occasion d’un fait divers entièrement inventé par une mythomane : Signal d’Alarme. Des regrets ont été formulés, de ne pas avoir pu diffuser et visionner plus de programmes, afin d’approfondir le contenu, la forme, les questions de formatage (et éventuellement leur déconstruction). Le temps et les dispositifs techniques ont manqué pour satisfaire à cette exigence d’approfondissement. Certains ont également regretté que des textes n’aient pas été préalablement envoyés aux inscrits aux Rencontres. En fait, il s’agit d’une suggestion en faveur de l’organisation d’une nouvelle rencontre sur ces thèmes (avec ateliers de travail spécifiques). 10/ Des rencontres futures potentielles ont été annoncées : - Canal Ti Zef à Brest, France : Cinquième Festival Intergalactique de l’Image Alternative, octobre 2006. - Rencontre des médias associatifs à Dublin en décembre 2006 (à confirmer), avant le lancement de la première télévision associative irlandaise : Dublin Community Television. - Rencontre/rassemblement à Barcelone et Figueras des acteurs espagnols des médias associatifs (autour de Horizon TV de Barcelone) à la rentrée 2006-2007. Des informations complémentaires seront relayées dans les prochaines semaines par les mailing listes et les sites web amis. 11/ Des remerciements ont salué le travail des organisateurs et des souhaits ont appelé à poursuivre ce chantier des télévisions associatives, libres, indépendantes, notamment au sein des États Généraux pour le Pluralisme qui doivent se tenir en octobre prochain à Paris. Fait le 15 mai 2006, Rapporteur : Guy Pineau. Participants à l’atelier « Télévisions associatives » : Acrimed - France; Airelles Vidéo - Aix en Provence - France; L’Anonyme - France; APEAS-La Dynamo (Presse écrite) - France; Assemblea per la Communication Social (ACS) - Espagne; Canal Nord - Amiens - France; Canal Ti Zef - Brest - France; Dublin Community TV et Community Media Network - République d’Irlande; El Comitatu contr’À A Rippressione - Catalogne - Espagne; Fédération Nationale des Vidéos des Pays et des Quartiers - France; Radio Fréquence Paris Plurielle - Paris -France; Gasteroprod (Atelier de production) - Paris - France; Horizon-TV Barcelone - Espagne; Images et Paroles Engagées - France; Impatience Démocratique (Presse écrite) - France; Insu TV - Telestreet - Naple - Italie; Le CRI - Cinéma Rencontre Itinérance France; Le Ravi (Presse) - Marseille - France; Lou Tivi - Marseille - France; Mediact - Corée du Sud; Metazone TV - Paris - France; Millebabords (Internet) - Marseille - France; Moteur - Web TV - Marseille - France; Nau Côclea - Espagne; Neo Kinok TV - Barcelone - Espagne; O2 Zone Marseille - France; Okupem Les Ones - Espagne; OSP - Montreuil - France; Pacavision - Région Paca -France; TV Partage - France; PA6EN6 - France; Pegase (Projet de Tv de Pays) - France; Projet de télé du pays de Redon - France; Pot Commun - France; Protis TV - Marseille - France; Radio Galère - Marseille - France; Radio Grenouille - Marseille - France; Réseau des radios et télés libres - Brésil; Rhumeurs - France; RISB (Atelier Vidéo de réalisation) - France; ROJ TV (Télévision Kurde) - Kurdistan irakien; Sin Antena - Madrid - Espagne; TV Asso - Marseille - France; TV Bruits - Toulouse - France; TV Partage - Marseille - France; Vive TV - Caracas - Venezuela; Zalea TV France; 360° et Même Plus - France Depuis la loi, votée en 2000, reconnaissant les télévisions associatives indépendantes, aucune d’entre elles n’a été autorisée par le CSA à diffuser par voie hertzienne de façon permanente, en Appel des télévisions associatives pour un véritable pluralisme audiovisuel analogique comme en TNT, au plan local comme au niveau national. Les nombreux programmes produits par le Tiers Secteur Audiovisuel (TSA) restent à ce jour quasiment inaccessibles au grand public, conduisant ainsi à une censure de fait. Aucun espace n’est laissé à l’expression directe de l’engagement associatif et citoyen, qui est pourtant une composante essentielle de l’activité culturelle et sociale . De plus, un an après le lancement de la TNT, aucune télévision locale n’y est présente et aucun Appel à Candidatures les concernant n’est en cours. Les promesses faites à partir de 1999 en faveur des TV locales (aussi bien associatives que commerciales et publiques) se rétrécissent comme peau de chagrin : des 6 canaux locaux prévus à l’origine en TNT, le CSA en est venu en 2005 à ne plus réserver qu’un seul canal. Que va-t-il rester pour les télévisions associatives face à l’appétit commercial des grands groupes pour la TV Mobile et la TVHD et face au droit de préemption de l’Etat en faveur des chaînes de France Télévision, sachant que les nombreuses télévisions locales analogiques de la Presse Quotidienne Régionale bénéficieront d’une reprise automatique en TNT ? Au regard de la place et du rôle de la télévision dans notre société, il ne peut y avoir de démocratie réelle sans démocratie audiovisuelle. L’existence de chaînes associatives participatives est indispensable à la libre expression de la diversité des courants de pensée, d’opinion et de création, à la liberté de l’information en tant que droit d’informer et d’être informé. C’est pourquoi, les signataires en appellent aux pouvoirs publics et aux responsables politiques pour qu’ils créent au plus vite les conditions d’exercice du pluralisme télévisuel, en faisant toute sa place au Tiers Secteur de l’Audiovisuel. Les télévisions associatives demandent : - L’extension aux télévisions associatives du Fonds de Soutien aux radios associatives par une augmentation du montant et de l’assiette (grands médias et hors médias) de la taxe sur la publicité qui alimente actuellement ce Fonds. - L’obligation de transport gratuit des télévisions associatives par les distributeurs privés commerciaux du câble, du satellite, de la TNT, de l’ADSL et de la téléphonie mobile. - Des Appels à candidatures spécifiques du CSA réservés aux télévisions associatives pour que leur soit attribué un quota équitable de fréquences analogiques et numériques au plan local, régional et national. - Une réforme du CSA, et plus particulièrement du mode de nomination de ses membres, pour qu’il devienne réellement représentatif et au service du pluralisme. Dans le cadre des Etats généraux pour une information et des médias pluralistes, les Télévisions associatives se réuniront : - à Marseille, du 5 au 8 mai 2006 : Rencontres nationales des médias associatifs et indépendants, - A Montreuil-sous-bois pour une réunion de création d'une structure commune aux médias du tiers secteur Dimanche 1er octobre 2006, de 9h30 à 19h - Immeuble de la Cgt salle 13. 263, rue de Paris 93100 Montreuil-sous-Bois Liste des premières structures signataires (au 10 mai 2006) : Acrimed (Action-Critique-Médias), Addocs (Association pour la Diffusion de Documentaires Scientifiques, Lyon), Airelles Vidéo (Aix-en-Provence), Aldudarrak Bideo (Pays Basque), Canal Nord (Amiens), CanalGarlaban.tv (région d’Aubagne), Canal Ti Zef (Brest, Bretagne Ouest), Corali (la coopérative des radios libres), Couleur Cantal, Découvertes, librairiemobile.org, Fréquences Libres (le journal des radios libres), Greta du Velay (Puys en Velay), Images et Paroles Engagées (Marseille), Les Pieds dans le PAF, Maillebois TV (Longuenesse, Pas de Calais), Moteur (Web TV de Marseille nord), Objectif (Châteauroux), Observatoire Français des Médias (OFM), Ondes Sans Frontières (OSF, Paris), O2Zone TV Marseille (Airbel, La Garde, Consolat Mirabeau, Roy d’Espagne, Aix-en-Provence), Pacavision (Marseille), Placenet.net.fr, Primitivi (Marseille), Revue Murmure, Télé Riv’ Nord (Saint Denis), SPID (Soutien à la Production Indépendante de Documentaires, Aubagne), Télé Bocal (Paris), Télé Combrailles (Puy de Dôme), Télévision Générale Brestoise (TGB), Télé Millevaches (Plateau de Millevaches), la Télévision Paysanne (Lyon), Télé Plaisance (Paris), Trégor Vidéo (Côte d’Armor), TLC (Télévision Locale de Chateauroux), TVasso (Marseille), TV Bruits (Toulouse), TV Caux (Web TV, Fécamps), TV Partage (Marseille), Vidéon (Evry, Ile de France), Zalea TV. Canal ti zef, la punk TV...? Bon, après ce texte comme on va encore nous dire que Canal ti zef est politisé... pfff. Ba oui, on fait du vidéo activisme, on s'occupe de notre quotidien, on est pour la "caméra participative!" Etre punk ce n'est pas proposé de détruire, ce n'est pas le principe de " no futur " mais bien celui de construire, construire un autre futur. Cette construction passant au-delà d'une crête sur la tête. Dans la musique, les fanzines, plusieurs réseaux sont bien connus. Aujourd'hui, une nouvelle émergence de réseau existe autour de la vidéo. Le plus bel exemple de cette émergence est le film " i " réalisé par Raphael Lyon et Andres Ingoglia qui, au court de la fin d'année 2006 a réalisé une tournée européenne de plusieurs mois en utilisant les différents réseaux. Ce film, sur les réseaux indépendants en Argentine, a été construit sur cette idée : construire de manière indépendante et autonome, diffusée en utilisant les appuis locaux qui existent dans nos réseaux, le tout en restant totalement indépendant. Mais la construction et la réussite d'un tel projet ne pourraient se faire sans l'appui et l'implantation locale de nombreux groupes qui construise de l'image différente. Parmis les exemples Canal ti zef ou Regarde à vue en région parisienne. Nous sommes donc là dans une mise en application de l'idée " pensée locale, action globale ". En effet, l'action est celle de la diffusion au niveau international d'un film en s'appuyant sur une réalité et des acteurs de la vie sociale locale. Et c'est bien cela être punk aujourd'hui ! Alors, on s'y met ? On le fait se mouvement en prenant notre crayon, notre guitare, notre caméra avec comme pensée, il y a un autre futur possible, construisons-le, et ce bien audelà d’élections tous les cinqs ans... Eric 2006, état d’urgence pour le salariat...? Voilà un an, dans le dernier rapport d'activité de Canal ti zef, nous disions qu'il est était temps de lancer l'état d'urgence à Canal ti zef pour réussir à mettre en place le salariat. Et, malgré toutes nos recherches, le temps passé et tout et tout, nous n'avons pas réussi à trouver le financement d'un emploi. C'est que c'est un petit peu le serpent qui se mord la queue : pour salarier quelqu'un, il faut suffisamment d'argent d'avance, pour avoir cet argent d'avance, il faut une personne dispo à plein temps pour aller démarcher, assurer plus de difs, plus de formations… Comme Canal ti zef dispose d'une volonté d'intervention régionale, nous avons fait une demande d'aide à la mise en place d'un emploi associatif. Notre volonté étant de disposer d'une aide à la création, et d'être par la suite, autonomes dans nos financements de salariat. Bon, et c'est vrai que comme on n’avait jamais rempli un tel dossier, certaines des questions pouvaient nous sembler étranges, avec des mots euh… ba sans réel sens pour nous. Mais bon, on a tenté. Et au final, vous l'aurez compris, nous n'avons pas pu créer d'emploi. Par contre, la région nous a orientés vers BDI qui a mandaté " l'autre idée " pour faire un point avec Canal ti zef sur les financements possibles, sur la comptabilité, sur la mise à plat du projet associatif. Une nouvelle demande sera donc faite auprès de la région Bretagne en Mars prochain pour la création d'un emploi, mais il sera rempli avec les connaissances apportées par cette formation. Affaire à suivre donc… Par ailleurs, le dossier complet est disponible à Canal ti zef sur simple demande. Le grand je, tu, nous, ils de Canal ti zef, mais où veut-il en venir… ? Bon, je vous explique. Canal ti zef se définit et est reconnue comme une association d'éducation populaire. Bon, et il semble que l'éducation populaire, c'est la gestion collective, l'arrivée du " nous ", et pas que du " je ". A canal ti zef, on cherche à continuer les réalisations collectives, les films à plusieurs, à faire les dossiers de sub à 4 ou 6 mains… Bref, on est pleins de bonne intention. Et pourtant, car il y a un mais tout de même, on se retrouve à quelques-uns à faire tout. Pourquoi cela ? On s'est posé la question, on se la pose toujours. Certains disent que plus de permanences pourraient pallier à cela, d'autres que des conpte-rendus de réunion sur internet serait la panacée. Et pourtant, et pourtant, quand on en discute avec d'autres associations, les problèmes sont les mêmes… Telle asso qui risque de ne plus avoir de salarié(es), et de diminuer son activité, telle autre qui en l'absence de certains n'organise pas de réunions… Et pourtant, le fonctionnement est différent. Peut être faudrait-il plutôt rechercher dans ce que nous donne à manger notre manière de vivre. Bon, allez, pensez-vous, on va à nouveau nous faire le coup du texte politique, voire du collectivisme. Mais non, non, rien de cela au programme. Juste glisser quelques mots pour dire que nous ne devons pas oublier que Canal ti zef est une association qui cherche à apprendre et à faire collectivement les choses, pas une piste de décollage ou bien, une boîte à outils pour des envies personnelles. Et si, bien sûr on peut faire pleins de trucs différents à Canal ti zef, il ne faut pas oublier qu'il faut aussi faire vivre collectivement les choses, et que sans ces actions collectives, Canal ti zef n'a plus de raison être d'éducation populaire mais devient association de service. Eric
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